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G/s N° 578/18 DU 28/06/2018 ARRET SOCIAL CONTRADICTOIRE 20m CHAMBRE SOCIALE AFFAIRE : Le GROUPE SCOLAIRE CELESTE (Me ENOUKOU GUSTAVE KODJALE) cf MIAGNON ADJA BERNARD (Me PATRICE GUEU) REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE Union-Discipline-Travail COUR D’APPEL D’ABIDJAN - COTE D'IVOIRE 2¢me CHAMBRE SOCIALE AUDIENCE DU JEUDI 28 JUIN 2018 La Cour d’Appel d’Abidjan, 2° Chambre sociale, séant au Palais de Justice de ladite ville, en son audience publique ordinaire du Jeudi vingt-huit Juin deux mil dix-huit, a laquelle siégeaient : Mme TOHOULYS CECILE, Président de chambre, PRESIDENT ; Monsieur LOGNON GNOTO AUBIN GILBERT et Mme OUATTARA M’MAM, Conseillers a la Cour, MEMBRES ; Avec l'assistance de Maitre COULIBALY MARIE JOSEE, Greffier ; Arendu l'arrét dont la teneur suit dans la cause ENTRE: Le GROUPE SCOLAIRE CE TE en abrége GS CELESTE, Société Anonyme avec Conseil d’Administration, siége social Abidjan Commune Port-Bouét Adjouffou, Cité Liberté, 07 BP 702 Abidjan 07, Tél: 21 58 76 03/07 55 12 49; APPELANT Représenté et concluant par Maitre ENOUKOU GUSTAVE KODJALE, Avocat & la Cour, son conseil ; D'UNE PART ET: MIAGNOU ADJA BERNARD, majeur de nationalité Ivoirienne, domicilié a Port-Bouét ; INTIME Représenté et concluant par Maitre Patrice GUKU Avocat a la Cour, son conseil ; y AUT! Sans que les présentes qualités puissent nuire ni préjudicier aux droits et intéréts respectifs des parties en cause, mais au contraire et sous les plus expresses réserves de faits et de droit ; FAITS: Le Tribunal du travail d’Abidjan, statuant en la cause, en matiére sociale a rendu le jugement N° 56/18 en date du 09 janvier 2018 au terme duquel ila statué ainsi qu'il suit: Statuant publiquement, contradictoirement, en matiére sociale et en premier ressort ; Rejette la fin de non recevoir soulevée par le Groupe Scolaire CELESTE ; Déclare recevable l'action de MIAGNOU ADJA BERNARD ; Dit que son licenciement est abusif’; Condamne le Groupe Scolaire CELESTE & lui payer : - 100.013 F a titre d’indemnité de licenciement ; - 63.000 Fa titre d'indemnité de préavis ; - 130.200 F a titre d’indemnité compensatrice de congé ; - 600.000 F a titre de prime de transport ; + 29.400 Fa titre de salaire de présence ; 315.000 F a titre de dommages-intéréts pour licenciement abusif ; = 88.000 F A titre de dommages-intéréts pour non délivrance de certificat de travail ; - 88.000 F a titre de dommages-intéréts pour non remise de relevé nominatif de salaire de la CNPS ; = 291.060 F a titre de dommages-intéréts pour non déclaration ala CNPS ; Ordonne V'exécution provisoire de la décision a hauteur de 759.600 F ; Déboute MIAGNOU ADJA BERNARD du surplus de ses demandes ; Par acte N° 023/18 du Greffe en date du dix Janvier deux mille dix huit, le GROUPE SCOLAIRE CELESTE en abrégé « G.S CELESTE » a relevé appel dudit jugement ; Le dossier de la procédure ayant été transmit a la Cour d’Appel de ce sidge, la cause a été inscrite au Rdle Général du Greffe de la Cour sous le N° 117 de l'année 2018 et appelée a l’aucience du jeudi 29 mars 2018 pour laquelle les parties ont été avisées ; A cette audience, l'affaire a été évoquée et renvoyée au 09 avril 2018 et aprés plusieurs renvois elle fut utilement retenue a la date du 03 mai 2018 sur les conclusions des parties ; Puis la Cour a mis I'affaire en délibéré pour arrét étre rendu a Vaudience du jeudi 14 juin. A cette audience, le délibéré a été proroge ot vide a ia date de ce jour 28 juin 2018; DROIT : En cet état, la cause a présenté a juger sur les points de droit résultant des pieces, des conclusions écrites et orales des parties ; Advenue l'audience de ce jour jeudi 28 juin 2018, la Cour vidant son détibéré conformément & ta loi, a rendu V’arrét ci-aprés, qui a été prononcé par Madame le Président ; LACOUR Vues pidces du dossier ; Oui les parties en leurs demandes, fins et conclusions ; Etaprés en avoir délibéré conformément a la lot ; FAITS, PROCEDURE, PRETENTIONS ET MOYENS DES PARTIES Suivant déclaration n°023/2018 faite au greffe, Maitre ENOKOU Gustave Kodjalé, conseil de la société GROUPE SCOLAIRE CELESTE, a interjeté appel contre le jugement contradictoire n°56/CS2/2018, rendu le 09 janvier 2018 par le Tribunal du Travail d'Abidjan qui I'a condamné a payer 4 MIAGNOU Adja Bernard divers montants aux titres des indemnités de rupture et des dommages-intéréts pour licenciement abusif, non délivrance de certificat de travail et de relevé nominatif de salaire de la CNPS et non déclaration a la CNPS; Au soutien de son appel, le groupe scolaire céleste en abrégé « GS céleste » fait valoir qu'en 2011 i} a engagé monsieur MIAGNOU Adja Bernard en qualité d'enseignant vacataire d'anglais suivant un contrat de travail a durée indéterminée ; Que celui-ci foulant au pied les régles de bonne conduite régissant sa profession a posé une série d'actes illustrant son mauvais comportement au service, notamment & maintes reprises, il a été agressif et irrespectueux a l'égard refus, entre autres, de présenter ses excuses 4 son collégue et de remplir les vacations sur instructions de 'employeur, ce qui lui a valu plusieurs demandes d'explication dont l'une a été suivie d'un avertissement le 14 juin 2015; Le Groupe Scolaire Céleste ajoute qu'exaspéré par ce comportement indélicat qui frise 'insubordination constitutif de faute lourde, il a été obligé de se séparer de l'intimé le 14 octobre 2016 sans omettre de lui délivrer un certificat de travail ; Selon H'appelant, le licenciement en cause étant légitime, le travailleur est mal fondé a réclamer des droits de rupture et des dommages-intéréts; Par conséquent, il demande a la Cour d'infirmer le jugement entrepris en ces dispositions relatives au caractére du licenciement, aux droits de rupture et aux dommages-intéréts pour licenciement abusif, et statuant 4 nouveau, de débouter le travailleur de toutes ses prétentions ; En réplique, Monsieur MIAGNOU Adja Bernard expose que son licenciement est bel et bien abusif; En effet, précise-t-il, engagé le 19 septembre 2011 en qualité de professeur d’Anglais par le Groupe Scolaire Céleste dit « GS Céleste » suivant un contrat a durée indéterminée, pour un salaire mensuel de 60.000FCFA, largement en dega du salaire minimum catégoriel prévu par la convention collective du personnel enseignant des Etablissements Privés Laic de céte d'ivoire gui est de 103.454F, il a été licencié le 14 octobre 2015 sans motif sérieux : Monsieur MIAGNOU Adja Bernard indique par ailleurs qu’il n'a jamais regu de bulletin de paie, qu'il n'a pas été déclaré a la CNPS et n’a jamais percu de prime de transport, ni l'indemnité de congés payés et la gratification ; Estimant que la rupture de son contrat de travail intervenue dans les conditions ci-dessus décrites revét un caractére abusif et qu'il a été injustement privé des droits suscités, il a attrait son employeur devant Je Tribunal du travail d'Abidjan Plateau qui a juste titre, a déclaré son licenciement abusif et dit bien fondé la plupart de ses demandes; Cependant, il conteste les montants des droits acquis, des droits de rupture et des dommages-intéréts a lui octroyés, en ce sens que le salaire qui a servi a calculer lesdits droits est inférieur au salaire minimum catégoriel conventionnel de 103.454 FCFA auquel il a droit ; C'est pourquoi il prie Ja cour de reformer le jugement en ses dispositions concernant les montants des droits et des dommages-intéréts susmentionnés et de condamner son ex-employeur 4 lui payer les sommes suivantes : - 517.270F a titre de dommages-intéréts pour licenciement abus! -310.362F titre de dommages-intéréts pour non remise de certificat de travail ; -310.362F a titre de dommages-interéts pour non remise de releve nominatif de salaire ; -157.760,26F a titre d'indemnité de licenciement ; - 103.4548 & titre d'indemnité de préavis ; - 234.495,26F a titre d'indemnité de congés payés - 155.181F a titre de gratification ; - 25.000F & titre de transport sur préavis; - 48,278,44F a titre de salaire de présence ; DESMOTIFS ENLA FORME s are dela déctsi Considérant que toutes les parties ont produit des conclusions et piéces; Qu'il y'a lieu de rendre un arrét contradictoire; Sur la recevabilité des appels Considérant que le groupe Scolaire CELESTE d'une part, et MIAGNOU Adja Bernard d'autre part ont interjeté appel dans les forme et délai légaux ; Qu'ily a lieu de déclarer leurs appels respectifs recevables ; AU FOND ir Fappel i Je _caracté je_travai conséquences Considérant qu'aux termes de l'article 18.3 du code du travail, le contrat de travail 4 durée indéterminée peut toujours cesser par la volonté du et salarié. Il peut cesser par la volonté de !"employeur qui dispose d'un motif légitime ; Considérant que suivant les dispositions de l'article 18.8 du code du travail, peuvent étre considérés comme faute lourde tous les faits ou comportement d'un travailleur ayant un lien avec ses fonctions et rendant intolérable le maintien des relations de travail ; Considérant qu'il résulte de la lettre de licenciement que MIAGNOU Adja Bernard a été congédié pour manque de considération ou comportement irrespectueux a 'égard de l'employeur ; Considérant que le travailleur ne conteste pas qu'il a refusé de présenter des excuses son collague sur lequel il a exercé des violences ou voies de fait, tout comme il ne nie pas étre en mésintelligence avec le directeur administratif et financier de I'établissement et dit n'avoir pas rempli les vacations comme cela avait été demandé parl'employeur; —- Que tous ces faits pour lesquels il a été interpelé avant la rupture du contrat représentent autant un manque de considération gui beurte lautorité de lemployeur qu'une insubordination constitutive de faute lourde qui légitime son licenciement et le prive des indemnités de licenciement et de préavis ainsi que des dommages et intéréts pour licenciement abusif; Que le tribunal en déclarant le licenciement en cause abusif na pas fait une saine appréciation des faits de la cause ; Qu’en conséquence, il y a lieu de reformer ces points du jugement et statuant 2 nouveau de débouter le travailleur des demandes en paiement des droits de rupture (indemnité de licenciement et de préavis) et des dommages-intéréts pour licenciement abusif ; Sur I ident rem et les montants ‘oi is e mages- intérét: Considérant que la convention collective du personnel enseighant des établissements privés laics de Cote d'ivoire en son annexe | a. fixé le salaire minimum du personnel enseignant du second cycle et du supérieur est de 103.454F; Considérant qu'il n'est pas discuté que MIAGNOU Adja Bernard était professeur d'anglais du second cycle et percevait un salaire mensuel de 60.000F inférieur au salaire minimum de sa catégorie professionnelle ci- dessus indiqué; Que le réajustement de salaire et autres droits sollicités est donc justi Que dans ces conditions le tribunal en jugeant comme indiquée plus haut n'a pas fait une bonne application du texte susvisé ; Qu’il sied de reformer la décision critiquée sur ces points et de condamner le groupe Scolaire Céleste & payer au salarié les sommes suivantes -310.362F a titre de dommages-intéréts pour non remise de certificat de travail ; -310.362F A titre de dommages-intéréts pour non remise de relevé nominatif de salaire ; ~234.495,28F & titre d'indemnité de congés payés ; -48.278 44 Fa titre de salaire de présence ; 1.042.896F a titre de réajustement de salaire sur 2ans; Sur la gratification Considérant que I'intimé a fondé ce chef de demande sur l'article 53 de la convention collective interprofessionnelle alors gue c'est la convention collective du personnel enseignant des établissements privés laics de Cote D'lvoire qui est applicable en lespece ; Considérant que la seconde convention susmentionnée n’ayant pas préva la gratification au profit des enseignants, MIAGNOU ADJA Bernard ne peut valablement y prétendre ; Que ce point du jugement mérite d’étre confirmé; ns: éavil Considérant que des développements précédents, il ressort que le licenciement de MIAGNOU ADJA Bernard est intervenu pour faute lourde ; Qu'il stensuit que M'indemnité de préavis a fortiori la prime de transport sur préavis n'est pas dil au travailleur; Qu'il sied de confirmer le jugement critiqué sur ce point; AR TIES Statuant publiquement, contradictoirement, en matiére sociale et en dernier ressort ; Enla forme Déclare le GROUPE SCOLAIRE CELESTE et MIAGNOU ADJA Bernard recevables en leurs appels principal et incident; Au fond Dit l'appel principal bien fondé ; Reforme le jugement entrepris; bit que le licenclement de MIAGNOU ADJA Bernard est légitime pour jaute lourde ; Déboute le travailleur de ses demandes d'indemnité de licenciement, dindemnité de préavis et de dommages-intéréts pour licenciement abusif; Dit !appel incident partiellement fondé ; Condamne le Groupe Scolaire Céleste a payer A MIAGNOU ADJA Bernard les sommes suivantes : -310.362F & titre de dommages-inteéréts pour non remise de certificat de fencrails 9 ~310.362F a titre de dommages-intéréts pour non remise de relevé nominatif de salaire ; -234.495,28F a titre d'indemnité de congés payés ~48.278,44 F a titre de salaire de présence ; ~1.042.896F titre de réajustement des salaires Confirme le jugement attaqué en ses autres dispositions; En foi de quoi, le présent arrét a été prononcé publiquement par la Cour 4'Appel d'Abidjan, les jours, mois et an que dessus: Et ont signé le président et le greffier. 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