Recherche sur les difficultés
d’apprentissage
de la lecture
Yves GUYOT et Geneviéve RIGAULT
Laboratoire de Psychopédagogie de I'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud
(avec la collaboration de
Renée CASTAING et Suzanne ELSAIR)
A la suite de récents travaux, on voit actuel-
Jement se dessiner une tendance selon laquelle
les déficits que Ion. considérait jusqu‘alors con
ma étant & lorigine des troubles dyslexiques ne
seraient que des handicaps existant chez de
nombreux enfants non dyslexiques. C'est ainsi,
par exemple, que Hecaen et de Ajuriaguerra
écrivent dans leur livre Les gauchers: « Lihypo:
thése daprés laquelle les désordres d’apprentis-
sage de la lecture sont en rapport dans tous les
cas avec des désordres de Ia latéralité ne nous
parait démontrée par aucun travail statistique,
mais nous croyons, par contre, quiils peuvent
jouer un réle dans un certain nombre de cas »(1)
Présentation de la recherche
Cest dans cot esprit, qu’au cours des deux
‘années scolaires 1963-1964 et 1984-1985, nous
avons étudié des populations statistiquement
normales denfants de Cours Elémentaire 1
‘année et de Cours Moyen 1” année afin de voir
si les difficultés de lecture et les troubles de
Torganisation perceptive-motrice présentaient des
Jiens de corrélation,
Dans ces recherches, nous avons, d’une part,
refuse les définitions actuelles de la dyslexie et,
autre part renoncé a définir le dyslexique
Premiére partie de la recherche
Population de CE1
Dans un premier temps, la population exami-
née a été choisie parmi les éléves de Cours Els
mentaire 1° année (garcons), d’écoles publiques
de la Seine, de la Seine-et-Mame et de la Seine-
(Oise (2). Les enfants, sélectionnés cu hasard
& partir des registres d’appel, se_répartissaic:
ainsi
CEL
74% classe de leur age
4% avance de 1 on
retard de 1 an
% retard de 2 ans.
4
Ces sujets ont subi, en décembre 1963, deux
épreuves de lecture: «René» (épreuve de J.
Buricn) (3) — «T'Alouette » (épreuve de P, Le-
favrais) (4); une épreuve d'orthographe: le
«RUP.», mise au point par le laboratoire de
Yhépital Henri Rousselle (5) ; et deux épreuves
de copie de dessin: «Bender-Sontucci » (6) et
figure complexe de Rey-Osterrieth (7).
RESULTATS. OBTENUS
A — Epreuve de lecture de J. Burion « René ».
Nombre de mots lus correctement en 2 minutes.
CE 1 (décembre)
Sujet_médian : $8
Quartile supérieur: 73
Quartile inférieur: 46
Les résultats obtenus par notre échantillon sont
sensiblement inférieurs & ceux qui ont été obtenus
dans I’étalonnage proviscire présen'é par M
Gilly (6). Mais ce demier étalonnage ayant é
effectué en juin, il était normal de trouver
chez des enfants examinés en décembre une
certaine {nfériorité,
B — Epreuve de lecture de P. Letavrais
«Alouette »,
CE 1 (décembre) N. de mots lus Pourcentage
de fautes
Sujet médian 12
Quartile supérieur 145,
Quartile inférieur 85YE
Afin do conserver & cette épreuve son double
aspect d'épreuve de vitesse et d'épreuve d'exac-
fiude, il a été calculé un rang vitesse, un rang
exactitude et un rang moyen combinant le rang
vitesse et le rang exactitude. (La classification
par niveau de P. Lefavrais ne permettait pas
dobtenir un classement discriminatif des eu-
jets) (4.
Une corrélation de .$4 (r tétacherique —
2 = .02) lie la vitesse ot exactitude. Ce sont
donc, généralement, les enfants qui lisent le plus
vite qui commettent Ie moins de fautes.
La conélation ebtenue entre les doux épreuves
do lecture ulilisées est de .93 (coefficient enné
chorique’.
C — Epreuve d'orthographe R.UP.
CEL N. de fautes
Sujet médion : 25
Quartile supérieur: 18
Quartile inférieur : 33
‘On peut Iégitimement se demander si les réus-
siles én orthographe et en lecture sont étroite-
ment liges. Il semble, en effet, que les démarches
de esprit ne soient pas exactement paralléles
cu cours de ces deux activités. Dans la lecture.
le sujet reconstruit des mots & partir de quelques
éléments graphiques percus visuellement. Dans
la diciée il est obligé de traduire un message
sonore en graphismes ]
denne lieu & toutes les fau'es d'cttention qui n2
gont, en fait, qu'une défaillance d'qutomat::m:s
GUYOT ET GE
EVIEVE RIGAULT. ait
encore imparfaitement montés. Aussi, et bien
quil y ait une compiémentarits évidente o1
les exercices de lecture et d’orthographe, ¢:
concevable que les résultats des enfents soieni
différents dans ces deux ac
En foit, qu Cours élémontaire 1’ année nous
trouvons ‘entre elles une liaison statistique d>
.85 (¢ tétrachorique) ou .84 (coefficient par rangs
de Spearman). Cette corxélation est significati-
ve & .001. II faut done consiiérer que les diffi
cultés de lecture et dorthographe sont, au DEBUS
DE LA SCOLARITE, tres ement liées.
D — Epreuves de structuration ce l'espace:
Remarques préliminaires.
Une maturation normale de Vorganisation spc:
tiale est généralement considérée comme néces-
saire & l'apprentissage de la leclure. Il est évident
que cet exercice nécessite une structuraticn spa:
tiale, mais cette condition est également néezs.
sire & toute activité pratique. Il est en effet
impossible dimaginer une acticn qui ne se
roulerait pas dans espace. Sil est dene néeo:
saire davoir atteint un certain digré dorgani-
sation spatiale pour aborder l'apprentisscge de
Jr lecture, il ne faut sans doute pas en déduire
que l'on est en présence de deux fonctions 5:
développant simultanément et qu'un re‘ard de I=
premiére améne un retard corélatif de Ia sc:
conde, Par ailleurs, si chez certa:ns dyslexique:
un retard de structuration spatiale est evident, il
semble uiile de vérifier si ce relard n’existe pas
chez des sujets ne présentant pas de troubles
de Ia lecture,
Epreuves utilisé:
Pour étudier la corrélation existant enire Verge:
nisation perceptivo-moirice d'une part, et la
re et Yorthographe d’autre part, nous avons uti
lisé deux tests de copie de dessin géométr qu:
Lun, le «BonderSantucei» avait déjé été util
au laboratoire de 'hépital Henri Rouselle, dan=
Vétude des déficits arscciés & la dyslexic (9)
Yautre : Vépreuve de la figure de Rey a par
intéressanie en co quielle introduit une comple.
xil6 particuliére due & l'interdépendance des dé
férentes configurations (7)
Ces deux épreuves apy
donné les résultats suivants
liquies aa CZ1 oat
BENDER-SANTUCCI
CEL
Sujot_médian ai pe
Quartile supéricur: 84 pts
Quortile inférieur 28
REY-OSTERRIETH
(en tenant compte des précisicns que nous evens
propess d'apporter & Ia cotation) (7).
Copie
Sujet médian : 22.5 pts
Quartile supérieur: 25 pts
Quartile infériew: 17 pts348
Nous avons trouvé, entre 1'ép:
der= et colle de la figure de «Rey», une forte
corrélation significative : q = .49 (corrélation par
rangs de Spearman — significative & .005).
Mois aucune licison n'est apparue entre les
réussites en lecture ou en orthographe et les ré-
sultets obtenus a l'épreuve de Bender ou &
Tépreuve dz mémoize de la figure de Rey,
Il en est de méme pour les résultats obtenus
fen orthographe et & la copie de la figure do
Rey. Seule une corrélation faible: 24 (coré-
lation par rangs de Spearman) mais significative
(a .05) est opparue entre les résultats obtenus &
Fépreuvo de lecture et ceux obtenus & la copie
de Ia figure de Rey.
Remarquens dautre part que le score mé-
dian a lépreuve de mémoire do la figure de Rey
cst nettement inférieur a celui de T'épreuve
étalonnée par Ostertieth: cela pourrait expli
quer pourquoi l'on admet généralement que les
enfants dyslexiques échouent fréquemment a
Vépreuve de reproduction de mémoire de Rey.
Si l'on compare en effet les résultats & eeit>
épreuve, ob‘enus par des enfants déficients, aux
nermes fournies par des étalonnages qui, pour
diverses causes se trouvent ne pas, cu ne plus
convenir, on pense étre en présence d'un échec
mmificatif. Or, dans notre recherche, T'inféric
& Téprouve de mémoire s’étend & tous les
sujets. Diautre part, pour ne considérer que 1:2
extrémes, il aoparait qu'un important échec
dons les épreuves de mémoire de la figure de
Rey n’est_pas incompatible avec une lecture
normale. I en est de mém> pour I'épreuve de
Bender. En revanche les sujets les plus faibles
& la copie du Rev ne so situent jamais parm
les meilleurs lecteurs. L’élément commun entr>
Tépreuve d'Osterrieth et celle de Bender qui £2
lraduit par la corrélation de .43 oxistant entre
ces deux épreuves n'est donc pas celui qui ost
lig a la réussite en lecture.
Co ne serait done pas le possibilite de repro
duize des figures géométriques qui e2rait néces
caize & la réussite en lecture, mais la possibilité
Glappréhender zapidement une figure complexe.
A Yepreuve de mémoire, Ja réflexion a eu le
temps de mir. Fréquemment, les structures
cpparaiscent et des sujets ayant eu un mauvals
normolisent leurs résultats &
2 partie de ta recherche
Au cour
avons repris notre étude cu niveau du Cours
Moyen 1" année, dans des conditions analogues
& celles de Yexpérimentation que nous avions
de l'année scolaire 1964-85, nous
menée au Cours élémentoize 1”
Les élaves se répartissaient dans not
tillon selon les pourcentages indiqu:
tableau ci-dessous,
année,
E PSYCHOLOGIE
82
16
22%
6%.
4%
classe de leur age
vance de 1 on
retard de 1 on
retard de 2 ans
retard de 3 ons
Résultats obtenus aux épreuves de I:cture.
Nombre de mots correciement lus en 2 miny-
tes a lépreuve do «René». (J. Burion).
Sujet médiem : 101
Quartile supérisur 7
Quartile inférieur = 92
Nombre de mots lus et pourcentage de fautes
épreuve de I'« Aloueite» (P. Lefavrais)
N.demots lus Peurcentage
de fautes
Sujet médion : 281 4%
Quartile supérieur: texte lu en
entier, 2 minutes 98 secondes 3%
Quartile inférieur: N. de mots lus
206
Letalonnage de P. Lefavrais se trouve donc
éire un peu sévére pour nos sujets qui ne ce
situent pas dans la moyenne.
Notre sujet médicn nz ce situe qu’au niveau
du Cours élémentcire 2° année, selon les normes
de l'étalonnage.
Comme pour les sujzts du CE. nous avons
calculé un rang moyen combinant vitesse et
exactitude. Le lien unissant ces deux variables
tend @ s‘affaiblir et la significativité de la corré-
lation posse de .02 a .05 (R .48 au liew de 54).
La corrélation, entre les deux épreuves do
lecture utilisées reste trés forie: r 82.
La liaison lectureorthographe accuse un net
fléchissement et les enfants ont tendanc: @ se
ifférencier dons les résultats obtenus a ces
deux activités. Leurs déficits sont mains glabaux
ce qui semble impliquer quil y a une diffe-
renciation, soit au niveau des optitudes, soit au
niveau des intéréts, scit encore au niveau des
exercices eux-mémes qui peuvent étr plus ow
moins valorisés, scolairement ou sccialement
‘Mois il n'en reste pas moins qu'acun des él
ves, classés parmi les plus forts en lecture, ne
se classe parmi les plus fables en orthographe
(Ct. tableau ci-desscus).
Résultats obtenus au RU P
Sujet médian : 6 ftes
Quartile supérieur: 4 ftes
Quartile inféricur 11 ftes
Cerélation « Alouette » «RUP»:q = Sd
(coefficient par rangs Spearman). (Au CE, nous
trouvions 84 ce qui constitue une difference tdsYVES GUYOT ET GENEVIEVE RIGAULT
(Orthographe Ferts ‘Moyens Faibles
| TOTAL
« Alcuette » _ (rongs 1 a 19) | (rangs 14 & 97)| (rangs 98 & 50)
Forts (rangs 1 & 13) ......| 8 s 0 3
Moyens (rangs 14 & 37) 5 13 7 25
Foibles (rangs 98 & 50) ....| 2 | 4 6 2
TOTAL . 15 22 8 50
a9
Les épreuves dorganisation spatiale de Ban-
derSantucci et de Rey-Osterrieth ont été appl
quées dans cette demiére expérience comm>
elles Vavaient été dans la premiére.
Histogrammes
BENDER
copie
@ M5,
~@ f+ ws ly
2 |, 158
wo 4+ we
a! 165 1 +
a [4 et
mo 44 ws lt
Mw l4tey i
af tthe 13s!
% +t+4+4+ - i
@ l444hy 9s) +
m@ i444dy 2 |
we i444 205 |
wo CFP y a |:
a f+ 2s
ao ody at
lt as}. $4444
Molt a tttt
6! 23s lt
Bt
ms ol 4++
att
3S 444
i ttds
2S 1
alt
ms et
Bo +++
BS +++
23 ++
295 |)
so |. 4
wos |
++
as
at
32s |
oo ifevtch
33s |
Molt
34s)
Sujet médion :
Quertile supérieur
Quartile inférieur :
REY
36 pis
39 pe
25 pis
mémoire
38
4
4s
5s
58
6
65
7
78
8
85
8
95
10
105
u
1s
12
125
13
135
4
145
15
155.
16
165
7
175
18
185
19
19.5
20
208
21
215
22
225
23.
235
24
245
25
255
26
4
4
Résultats obtenus & I'épreuve de BenderSantucct850
Résultats obtenus & Iépreuve de Rey-Osterrieth
Copie Mémoire
Sujet_médian 258 pts 18 pts
Quartile supérieur 28.8 pts 17.8 pts
Quartile inferieur 2 pis ll pts
L'épreuve de Bender est réussie par {cus les
sujets; elles n’est plus assez discriminative pour
servir @ une étude de corélation. Il n'y a plus
d'échec ni de déficits marqués. Les notes sont
groupées autour des valeurs centrales : 39 notes
se siluent de 34 & 40.
Les résultats obtenus a I'éprouve de la figure
de Rey restent discriminatifs et certains sujets
(non débiles) échouent presque com
Je sujet N° 99 n’obtient que 15 points a lépreuvo
de copie (résultat correspondant a un niveau de
4 ou § ans, — notre sujet médian du CE 1 obte-
nait déj& 22,5). Les. sujets N° 16, 49, 50 et 13
méobliennent respectivement que 4, 45, 5.5 ct
55 & 'épreuve de mémoire. Ces résultats sont
extrémement {aibles et 'on observe des échecs
zu losange (échec particulier qui est générale
ment considéré comme étant caraciéristique d'une
inaptitude & Tapprentissage de lc lecture). No-
‘tons que dans le cadre de notre recherche nous,
mavens trouvé aucune infériorité particuliére en
ecture chez les sujets ayant échoué & le repro
duction du losange.
Avant lexpérience, nous avions forms hypo
these que les enfants d'une dizaine d’années de
vant avoir normalement vaincu les difficultés de
Ja figure de Rey (voir I’étalonnage d'Osterrieth
qui n'est plus discriminatif des ages & partir de
@ ans). (10), nous wallions trouver que des
enfants présentant un déficit marqué de Yorga-
nisation spatial: pour échower encore a l’épreuve.
Si ce deficit « causait », au moins en parlis 1a
dyslexie, une liaison devrait apparaitre nett
ment entre les échecs a Ia figure de Rey at los
‘échecs on lecture,
En fait, I'étalonnage @ peru sévére pour l'en-
semble de nos sujets parmi leequels Yenfont
médian, aussi bien cette fois & l’épreuve de copie
qua Tépreuve de mémoire, ne se situe quau
niveau de 7 & 8 ans. Cela, encore une fois,
permet dexpliquer, pour une part, lidée géné-
Talement admise de l'infériorité des dyslexiques
@ Ia figure de Rey. Il y curait peut éire lieu,
‘avant tout, de déterminer de nouvelles normes
de maniére & ne plus risquer de considérer com-
me troublés dans leur organisation spatiale des
sujets qui. dans nos expsriences, se situent
Yentour de le moyenn
Por ailleurs, en étudiant ensemble de nos
ésultais, on s‘apercoit qu'il n'zxiste plus cucune
‘corrélation entre les résultats & la figure de Rey
(copie ot mémoire) et les résultats en lecture et
‘en orthogrophe. L’échec @ la promiére épreuve
nimplique nullement une dysorthographie. Sta.
tistiquement parlant, les variables
des lettres par exemple, n'a pas plus d'impor
‘ance que tous les autres signes de confusion
qui ne manquent jamais.
Lapprentissage devant permetire au sujet de
parvenir & Ia communication crite impose d
exercices attificiels. Il n'est en effet pas d'usage
dans le monde de I'enfant que les objets chan-852
gent de signification selon leur orientation ou
leur avoisinement.
Pour réussir, il fout que le sujet accepte un
systéme de conventions crbitraires dans lequel
certains cbjets perdent leur qualité d’objet pou:
introduire le lecteur dans un monde de signifi
cations par une création continue d’évocations
dynamiques et évanescentes. Elles se succédent,
@ peine esquissées, suscitant les alfects indispen-
sables & une activité lexique structurée el vi
vante.
Une «image» formés, statique, constitue
un accident dans lactivits de lecture, une
traction du lecteur (19). Elle s'eppose au mou-
vement souple et continu qui donne au bon
lecteur un sentiment de satisfaction et d’ou!
@oubli de soiméme, doubli de la matérialite
du texte, oublis nécessaires @ une accommoda:
tion continue par laquelle le lecteur «se sou-
tient au niveau de son désir évanouissant, éva-
nouissant pour autant que la satisfaction méme
BULLETIN DE PSYCHOLOGIE
dyslexique soit di en fait & une sorle d'incapa-
cité & conférer une valeur au signe. I échoue-
roit non pas fant & accepter un systéme de signes
(ce qui expliquerait la possibilite de réussites en
mathématiqués) qu’ accepter que ces signes
signifient réellement quelque chose.
La dyslexie apparaitrait ainsi au départ com-
me une inhibition de Tactivité de lecture plus
que comme un trouble a proprement parler.
Cotte inhibition peut étre citconserite au domaine
de la communication verbale, écrite ou orale,
mais elle peut aussi s'étendro & d'autres modes
du comportement.
Liétude de ces deficits associés aux difficultés
do lecture offre peu dintérét en elleméme. Il
nous apparait plus important de savoir comment
intelligence de ces sujets inhibés parvient 4
se développer malgré un déficit verbal qui
entrave langage et lecture dans leur réle de
médiateurs peut-étre aussi essentiels pour l'acqui-
sition d'habitudes intellectuelles et la formation
de Ix demande lui dérobe son objet = (20). de [intelligence que pour la communication
Il est possible que le déficit verbal du jeune elle-méme,
RESUME
Dans une étude qui a été effectuée au cours
des deux années scolaires 1963-64 et 196465, on
a cherché 4 établir un rapport entre organisa:
tion perceptive et I'acte de lire.
On peut conclure de cette étude que rien ne
permet atfirmer que la dyslexie soit due spéci-
fiquement & une mauvaise structuration de
espace. Les tableaux cliniques présentés com
me accompagnant la dyslexie se retrouvent chez
certains sujets exempts de tout trouble de Ia
lecture ou de I'orthographe.
Par ailleurs la dyslexie ne surait étre coz
sidérée comme un symptéme central. Hors de
la perspective étiologique, il convient d'examiner
d'une maniére aporofondie comment s‘organise
intelligence de sujets qu'on a pu nommer
dysphasiques, dyslexiques, dysorthographiques
selon les études ot chez qui on a pu, ou nen, 1
lever des insuifisances d'ordres divers mais qui
en fait, somblent souffrir tous, principalement,
d'un trouble de la « fonction sémiotique ».
En restituant au terme de « dysloxie » son sens
étymologique de «trouble dans l'apprentissage
et Yappréhension des mots» on peut retrouver
Tunité du probleme. A partir de la, on envisage
approfondir dans des recherches ultérieures
la connaissance de ce trouble.
NOTES ET REFERENCES
1. HECAEN (H.) et de AJURIACUERRA (J)
Les gauchers, Paris, PLU, 1963, p. 89.
2 — Nous remercions MM. les directeurs des éeo-
imaires de Paris XIII" (rue Frane-Nob
XV° (rue Dupleix) et XIX (rue Bessard), de Bou
logne sur Seine, d'Ivey, de SaintCloud, de Sucy-en-
Brie et de BrieComte-Robert, qui nous ont accueil:
= et ont tout fait pour faciliter notre tiche.
3 — BURION (J). — Une épreave de lecture
orale, Courrier de In Recherche pédagosique, 1956,
N° 5, pp. 314.
4 LEFAVRAIS (P.). — Du dis de ta
dyslexic 4 Métude clinique de la lecture. Un nouvel
instrument : le test de I's Alouette », Reewe de Ps
chologie appliquée, vol. 13, N° 3, 3
pp. 189.207
5 — Epreave de Jean SIMON
lonnée sous Ia direction de R. ZAi
trimestre 1963,
$c idifibe et ais.
6 — Epreuve de dessin de BENDER (L.) simpli-
fige par SANTUCCI (H.). (Laboratoire de Peycho-
hiologie de Phépital Henri ROUSSELLE).
7 — Méthode de cotation de la figure complexe de
REY-OSTERRIETH. (Laboratoice de Peychopédaro-
aie de TENS. de Saint-Cloud, 1964).
8 — GILLY (ML). — Progresion scolaire et
appremtissage de Ia lecture chez des enfams de
culturels différents fréquentar
de TAssociation franc
Payehologues Scolaires. Paris, LP.N., N° 3, avril 1963.
9 — GALIPRET-GRANJO’ - — Le probleme
de organisation spatiale dans les dyslexies d'évolu-
tion. Enfance, novedée. 1951, pp. 445479.
10 — REY (A). — Test de ln copie d'une figure
complexe, Paris, CPP, 1959,
11 — ZAZZO (R.). — La Raison, 1956, 4
N° 16, pp. M1.
mes écoles. Bullet
mest,YPES GUYOT ET GENEVIEVE RIGAULT
12 — PIA
(J), INHELDER (B.). — La repré-
sentation de Tespace chez Uenjant. Paris, P.UF.,
1948, p. 35.
B— ef id,
ans, en effet, que T'appar
ment dites permettra a la
Fexploration
1M — de AJURIAGUERRA (J), CUIGNARD (F.
JAEGI (A), KOCHER iF), MAQUARD
PAUNIER (A.), QUINODOZ D.)
Organisation psychologique et
pement du langage. Problémes de Psychorlinguisti>
que, 1963, PUP. p. 127.
15 — BOREL-MAISONNY (S.
langage dans les dyslexies et les dysorthographies.
Enjance, N° 5, novodée. 1951, pp. 400444,
16 — in TANNER J. M.), INHELDER (B.), —
SIOTIS (E.
roubles du
Les troubles du
858
Entretiens sur le développement psycho-biologique
de Venjant. Neuchitel, Paris, Delachaux et Niestlé,
1960, p. 223.
17 — SAUSSURE (F, de). — Cours de linguistique
générale, Paris, Payot, 1964, p. 33.
18 — ch, ouvrage cité note 14, p. 57.
19 — «Les sujets de Binet notaient une co
diction entre la pense et Vimage », — OMBREDA-
NE (A), — L'dphasie et Télaboration de la pensé
explicite, Paris, P.UE, 1951, p. 203.
20 — LACAN (J.). — Cité dans LAFON (R.). ~
Vocabulaire de Psychopédagagie et de Psychiatrie de
Tenfant PLU. 1963, p. 257, article « Fa
ta — Cet article précie : «TM faut bien ct
tendee ici, comtrairement & Wécole Kleinienne, it
n'est nulle relation de Vimagination uu
famtasme : le fantasme est une image en fonction
dans la structure signifiante ».
a travers les revues
KREVELEN (A. van). — La manic fantastique des
enfants, Rev. Neur. Inj, 1962, n° 3-4, pp. 133-138.
“est le psyehiatre hollandais Rumke quia intro.
le concept de mania phanastien inja
a
Jes symptémes sont: 1” Wexaltation ; 2
grandeurs ; 3° confabulations ; 4° fugues. L'auteur
Tapporto un cas de cette + manie fantastique des
enfants» quil a observée chez une fillette de qua:
torze ans.
Rumke avait imtitulé cette maladie «la psyehose
par excellence de Venfance». M.A. van Krevelen
préfére considérer ce syndréme «comme une forme
juvénile de la manie, rare chez les enfants
La thérapic est multidimensionnelle + Elle tend
4 annuler les facteurs fayorisants, si ceuxeci sont
connus — dans le cas des facteurs psychogénes —
ainsi qu’a améliorer Le terrain sur lequel le trouble
Sest. produit, »
La psychothérapie est double. D'une part, «elle
cert 4 jormer un climat affectif favorable afin
qu'une saine relation entre la mére et enfant soit
posisble ; autre part, elle doit, par Ia « discussion
méthodique de Ia problématique «banale quot
@ienne », contribuer 4 la formation dune person:
nalité plus mature (traitement psychagogique) +.
BRAESCO (Dr). — Les défauts de Vattention, Ee
Par, 1962, n° 5, pp. 1723,