Professional Documents
Culture Documents
Les Puissances Mondialisées
Les Puissances Mondialisées
« BERTRAND BADIE »
Quid de la sécurité réel alors ! Faut- il arguer que, L’idée que toute
sécurité, quelle qu’elle soit, est par essence nationale, partitive, territoriale,
prioritairement concevable en référence à la collectivité attaquée ? Serait-il
loisible d’affirmer que la sécurité résiderait-elle dans la fermeture des
frontières ? Des volets clos, une souveraineté restaurée ? Une puissance
classique réaffirmée ? Face à toutes ces interrogations naquis la thèse de la
mondialisation qui a emmené une grande transformation, faisant muter le
principe même de sécurité qui est d’évidence à la base de toute notre grammaire
politique moderne : de nationale à la sécurité globale qui est intimement
rattachée à l’idée d’une humanité entière inquiétée davantage dans son être que
dans son appartenance nationale. Il faut comprendre par sécurité globale tout ce
qui touche à la protection face à un danger qui affecte solidairement l’ensemble
de l’humanité au- delà des appartenances nationales ; changement climatique,
Virus ou déficit alimentaire, deviennent désormais les menaces qui présent le
plus sur notre survie pour affecter en retour le fonctionnement du système
internationale.
En sus, (vers les années 1980 – 1982) , cette idée a évolué lors de la
commission Palme, réunie au nations unies, et est devenu « la sécurité
commune » qui après 10 ans subie une ascension pour devenir la commission
sur la gouvernance globale, qui tire sa référence vers les années 1960 avec
l’idée de « village global » initié par Marshall McLuhan, mais devient un
concept clé des R.I au début des années 1980 sous l’impulsion de la commission
palme. C’est dans cette perspective que ce concept évolue considérablement,
passant de la sécurité nationale pour concerner uniformément toute l’humanité
au point d’échapper en partie au contrôle souverain des Etats. Cette nouvelle
appréhension de la sécurité marque une grande rupture car ciblant, la vie
humaine de Tous au-delà de celle des Nations. Il en découle sous cet angle que
la nouvelle menace s’est faite systémique (incident climatique, pandémie,
famine, ciblent l’être humain au-delà de son appartenance étatique ou identité
citoyenne).
Pour mieux faire face à l’ennemie, Bertrand Badie estime que repenser la
sécurité internationale est une urgence qui s’impose. Cependant Il faut exorciser
notre mémoire de la guerre classique qui demeure au cœur de notre histoire, le
liant pendant des siècles au triangle : « sécurité-nation-souveraineté » car sans
totalement disparaitre, elle tend à perdre sa force au profit des besoins sociaux
de l’humanité en le plaçant à l’échelle supérieur à ceux de la nation, d’où nous
pouvons arguer que la sécurité globale suplante sur la sécurité nationale et
cherche à s’en distinguer. C’est ainsi que dans un monde où l’on recherche une
nouvelle sécurité, il demeure impérieux de réaménager une autre architecture
politique qui met en échec certains tabous qui ont atteint leur paroxysme au
cours de l’histoire politique notamment : puissance, ressources militaires, droit
souverainiste, territoire, mais aussi inimitié, alliance sans compter la
traditionnelle dialectique de la guerre et de la paix. De ces analyse, il en découle
que le substantif « sécurité » semble ambigu et plus complexe qu’il en a l’air
lorsqu’il s’agit de la définir avec précision considérant les enjeux actuels de
l’humanité. Par ailleurs, les anciens suggéraient d’aborder la question en se
tournant en premier lieu vers l’humain avant de se pencher du côté politique
notamment :
Nous allons jeter l’encre en aval pour accoster dans notre raisonnement
scientifique soutenant qu’il faut impérativement revoir le contexte de la sécurité
dans le monde par rapport à l’Etat actuel des choses, en se référant à
l’argumentation de Bertrand Badie qui estime qu’il y a pourtant aujourd’hui bien
des défis et des menaces anxiogènes que le pouvoir politique ne peut plus
relever, du moins à lui seul, et en usant de ses seuls attributs classiques et
souverains. Quand il n’est pas en mesure de protéger, la peur n’a pas disparu
pour autant, bien au contraire : pour expliquer cet échec gouvernemental, en
matière sanitaire ou climatique, on évoque alors trop facilement la fatalité et
l’irréductible impuissance. Tel est bien l’effet du tournant propre à la
mondialisation, qui suscite couramment des formes inédites de maux qui «
répandent la terreur », mais qui ne relèvent ni d’un ennemi, ni d'un territoire, ni
d’une souveraineté, et face auxquels l’État ne peut, par ses compétences, couvrir
tous les risques encourus et assurer cette intégrale protection qui fait sa marque.
La fusion entre État et sécurité est défiée et la logique hobbesienne cassée, celle-
là même qui faisait naître l’État du besoin de sécurité et qui reconstruisait celle-
ci selon les exigences de l’uniforme étatique. Ce qui n'était pas adapté à celui-ci
était rejeté hors du périmètre sécuritaire ou était artificiellement recomposé,
nationalisé. « Souverainisme » pour mieux s’y plier ! Ainsi, s’efforce-t-on
aujourd’hui de donner au virus une nationalité, un passeport, l'identité d’un
ennemi ; on lui oppose des frontières, on l’associe à tout un ensemble de
guerres, celles des masques, des tests, des vaccins ou des statistiques. Et
cependant, plus on le nationalise et moins on a de prise sur ce qu’il est et ce qu’il
fait : le temps est donc venu de changer d’approche ! ; Repensons la sécurité
internationale.
C’est en ces termes que nous accostons notre navire dans le résumé de
cette œuvre scientifique qui est vaut une mine d’or.