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La Bruyère fut l’un des premiers écrivains à mettre en avant le style littéraire, en développant

un phrasé rythmé dans lequel les effets de rupture sont prépondérants. Ce style incite à la
lecture à haute voix, donnant ainsi à cette activité le statut de jugement moral grâce à

l’effet rhétorique obtenu par la lecture orale sur les auditeurs. Les Caractères est une œuvre
imitée de l’écrivain grec, Théophraste du IIIe siècle av. J.-C. Leur auteur, Jean de La Bruyère
utilise de petits textes de longueur variable (1120 au total, divisés en 16 chapitres) pour
attaquer les vices, les défauts et les ridicules des hommes de son siècle.

Il dresse des portraits satiriques physiques et moraux qui présentent des contre-modèles pour
la société classique portée vers les valeurs de mesure, de modération et de civilité. Le modèle
au 17e siècle qui résume ces valeurs est celui de l’honnête homme, c’est-à-dire homme
d’esprit, raffiné, élégant, simple et naturel. Ce texte explore les aspects de la vanité et de la
modestie dans la société. Il décrit comment les gens sont souvent motivés par le désir d'être
vus et reconnus, mais comment cela peut souvent être en conflit avec les valeurs de modestie.
Le texte évoque également le fait que les gens cherchent souvent leur bonheur à travers
l'opinion des autres, mais que cette opinion est souvent influencée par des facteurs tels que la
flatterie, l'envie et les préjugés.

Comment ce texte met en lumière les vices de la société à savoir la vanité et la recherche
effrénée de l'opinion des autres ? Pour ce faire, nous verrons d'abord la soif d'approbation des
autres avant d'analyser la quête de l’estime de soi et nous finirons par aborder une notion
erronée du bonheur qui est celle de le trouver chez les autres.

71: Le narrateur dit qu'il est important d'être modeste, mais que les gens ne devraient pas être
piétinés ou brisés en cédant à la modestie. Il mentionne également la question des vêtements
modestes, mais comment le monde se concentre sur la parure et les apparences. on peut noter
l'utilisation de la comparaison pour mettre en lumière l'ambiguïté de la notion de modestie. La
comparaison entre les habits modestes et les gens bien nés montre que l'apparence peut être
trompeuse et que le monde peut être avide de la superfluité. On peut également noter
l'utilisation d'une structure syntaxique similaire pour les deux comparaisons, ce qui renforce
leur similarité et leur effet de contrastes. De plus, l'utilisation de la formulation "il faut être
modeste" et "il faut avoir des habits modestes" montre une forme de norme sociale qui est
mise en question dans le texte.
72: Le narrateur dit que notre vanité et l'estime de soi peuvent nous amener à soupçonner les
autres de fierté envers nous, mais que les personnes modestes n'ont pas cette délicatesse.

La présence d'une comparaison pour faire une observation sur la nature humaine. Le procédé
littéraire utilisé est la métaphore. La métaphore consiste à dire qu'une personne modeste n'a
pas une "délicatesse" qui peut être considérée comme une forme de vanité. Cela permet de
montrer que la modestie est préférable à l'orgueil.

73: Le narrateur avertit que nous devons nous défendre de la vanité qui nous fait penser que
les autres nous regardent avec curiosité et estime, mais que nous devons également avoir une
certaine confiance pour ne pas croire que les autres parlent toujours à notre détriment.
L'utilisation de la négation : "devons-nous avoir une certaine confiance qui nous empêche de
croire...". La comparaison : "que l'on ne se parle à l'oreille que pour dire du mal de nous, ou
que l'on ne rit que pour s'en moquer". La formulation en forme de conseil : "aussi devons-
nous avoir une certaine confiance...".

Ces procédés permettent de renforcer le message de la ligne, qui est de ne pas se laisser
influencer par les opinions négatives des autres et de maintenir une certaine confiance en soi.

74: Le narrateur se pose la question de pourquoi une personne nommée Alcippe le salue et se
jette hors d'une boutique pour ne pas le manquer. Il se demande s'il ne s'agit pas simplement
d'un acte pour être vu en compagnie d'un grand. la personnification avec la phrase "D'où vient
qu'Alcippe me salue aujourd'hui, me sourit, et se jette hors d'une potière de peur de me
manquer?" Cette personnification donne vie à Alcippe, qui est décrit comme s'adressant
directement à la personne qui parle et ayant une action spécifique. aussi une ironie dans la
phrase "il doit, dans les règles, ne me pas voir." Le narrateur remet en question les attentes
sociales sur le comportement d'Alcippe envers lui, suggérant qu'il devrait ignorer la personne
qui parle en raison de son statut inférieur. Il y a une allusion à une situation sociale plus
grande dans la phrase "N'est-ce point pour être vu lui-même dans un même fond® avec un
Grand ?" Le narrateur questionne les motivations d'Alcippe pour agir ainsi, suggérant qu'il
pourrait être en train d'essayer de se faire passer pour quelqu'un d'important en étant vu en
compagnie d'une personne importante.

75: Le narrateur observe que les gens sont tellement remplis de leur propre ego qu'ils aiment
être vus, montrés et salués même par des inconnus. Il dit que les gens sont fiers s'ils n'oublient
pas cela. La métaphore : en comparant le comportement des gens à une remplissage de soi-
même. La forme interrogative : en posant la question "l'on est si rempli de soi-même, que tout
s'y rapporte" pour souligner la fascination des gens pour eux-mêmes. La répétition : en
répétant le mot "l'on" pour montrer la généralisation de ce comportement à tout le monde

76: Le narrateur critique le fait que les gens cherchent leur bonheur dans l'opinion des autres,
qui sont souvent flatteurs, insincères, envieux et prévenants. Il décrit cette attitude comme une
bizarrerie. La métaphore : en parlant de "chercher notre bonheur hors de nous-mêmes",
l'auteur utilise une métaphore pour décrire la recherche de reconnaissance et d'approbation de
la part des autres. La hyperbole : en décrivant les gens que nous connaissons comme étant
"flattes, peu sincères, sans équité, pleins d'envie, de caprices et de préventions", l'auteur
exagère pour souligner la folie de notre dépendance à leur avis. L'ironie : en disant "quelle
bizarrerie !", l'auteur ironise sur notre comportement absurde dans notre recherche du
bonheur.

Somme toute, le texte met en lumière les défis auxquels sont confrontées les personnes qui
cherchent à maintenir leur modestie dans un monde où la vanité et la superficialité sont
souvent valorisées. L'auteur invite les lecteurs à ne pas se laisser influencer par les opinions
des autres et à avoir confiance en eux-mêmes, tout en ayant une vision réaliste de la nature
humaine et des motivations des autres. Ce texte n'est pas sans nous rappeler "Lettre à Lucillius
sur la modération" de Sénèque, philosophe stoïcien qui rappelle l'importance de garder une
forme de modestie réelle.

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