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181 $8, ESPRIT- LUC - ACTES 182 A partir de la parole de Dieu, annongait Ia joie pour les hhommes. Ici, Jésus est saisi parla joie de ses disciples racontant leur mission (Lc x, 17). Mais cette joie, dans Esprit, le fait remonter au Pere pour lui rendre graces. Et comme Esprit du baptéme avait lancé Jésus vers la misére et la souffrance des hommes, l'action de graces dans Esprit le fait remonter de l’émerveillement des petits a la générosité du Pére. ‘Luc réunit les deux paroles de Jésus sur le blas- phéme contre Esprit Saint (Le x1, 10) et sur le secours apporté aux disciples persécutés (Le xit, 11-12). Il les insere dans une séquence dont le thtme général est la confession de Jésus devant les hommes. Tout le morceau vise de ce fait le temps de 'Eglise. Il est construit avec beaucoup de soin : « Quiconque (nd 0c) se déclarera pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu. « Mais celui (6 88) qui m’aura renié par-devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu. ‘« Quicongue (nts 8s) dira une parole contre le Fils de "homme, cela lui sera pardonné. « Mais qui (v@ 88) aura blasphémé contre Esprit int, cela ne lui sera pas pardonné, » Le parallélisme du style est frappant, mais il fait ‘'autant mieux apparaitre la difference des contenus : le disciple est perdu s'il renie le Fils de homme, Tauditeur atteint par ta parole n'est pas perdu s'il parle contre le Fils de 'homme, il Vest s'il parle contee Esprit. Dans une suite ainsi batie, il est difficile de croire qu’au ¥. 10, la parole contre le Fils de l'homme vise une autre situation que le reniement ¥. 9, Cest- acdire le temps de la mission et de labsence. La distinction des deux temps est ici sans fondement insi réunies, les paroles de Jésus sur l'Esprit visent toutes deux la’ méme situation, laffrontement des disciples 4 un entourage hostile et dangercux. Et VEsprit leur est promis pour ce temps oii aura disparu Ia présence de Jésus. La perspective de l'évangile prépare celle qui remplira les Actes. La promesse de Esprit aux persécutés a son pen- dant en Lue dans le « discours eschatologique ». Ici encore, alors que Me xin, It place a ce moment, dans redoutable qui attend les disciples, ta présence et action de I'Esprit : « Ce n’est pas vous qui parlerez mais Esprit Saint », Luc (xxi, 15) crit :« Moi, je vous donnerai un langage et une sagesse auxquels ne pour- ront résister.. vos adversaires », Suppression qui, elle aussi, repond parfaitement aux perspectives des Actes. L'Esprit regu par les disciples leur vient de Jésus (Ac, 33) et leur fait reproduire les gestes et les paroles de ‘Jesus. Entre PEsprit et Jésus, il y a equivalence. ‘@) Conclusions : A travers les différences sensibles, ily a, chez les trois synoptiques, persistance d'une vue identique. Durant toute son existence humaine, Jésus est porteur de I'Esprit et agit dans sa puissance. Il n'y a pas de difference entre action de Esprit et la sienne. Jamais Esprit n'agit en dehors de Jésus, jamais Jésus n’agit sans Esprit. C'est I Esprit qui fait produire Jésus ces gestes significatifs ob Dieu se révéle, ceux qui Tunissent @ Diew et ceux qui lui donnent d'apporter Ia vie aux hommes. Durant toute cette période, "Esprit ne se manifeste chez les hommes qu’a proximité de Jésus (chez Luc, dans les récits de F'Enfanee). Si la mention de I’Esprit est si rare, ce n'est pas qu'il soit absent, mais c’est que toute son action se confond avec celle de Jésus et se concentre en lui. Jamais lEsprit n'est plus présent qu’en Jésus, jamais non plus il n’est moins visible. GD. 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On peut répartir les exemples selon cing catégories: -nvedua &ytov (17 ex), - 10 nvedpe 16 Gov (16 ex.) tO apov AVEDE (6 €x.),- TO RvEOE (10 ex), - KVEDHUE (I ex.) A quoi il faut ajouter les citations plus ou moins directes venues de LXX : Ac mls Aci, 18 = JLin,2:Acv, 9 = ef. Dtvi, 1 cf, LR xviti 12: Ac xvi, 7, of. Ac xvi, 6 : Ig, 10... Ces différences sont-elles significatives ? Liabsence de f'adjectif, assez rare, ne parait pas significative. Elle s'explique souvent par le besoin 'abréger, surtout quand adjectif est proche : Act, 4b apres tt, 4a; vin, 18 entre viii, 17 et vit 19 : xi, 12, proche de xi, 15 ; xt, 16. Trois cas, x1, 28 ; xix, 21 et xx, 4, reproduisent la formule stéréotypée « dans esprit » Au contraire, la présence ou absence de l'article parait répondre 4 une intention et modifier lallure un texte, Dans la série pneuma hagion sans art Esprit Saint est toujours complément, tantét adjectif ou d'un participe, en particulier « plein » ou erempli » (455 0443 1,85 vi,5 3 vn, 55 Xi, 24 ;xmn, 9 xt, 52), tantt d'un verbe, en particulier ‘« recevoir » (vit, 15, 17, 19 : xix, 2), tantét d'une pré- position instrumentale (1, 5 :1v, 25 ; xt, 16). Plus d'une fois, Esprit Saint est associé a un substantif désignant tune qualité précicuse : Esprit Saint et foi (vt, 5: x1, 24). Esprit Saint ct force (x, 38), Esprit Saint ‘et joie (xu, 52). Ces paralléles sont significatifs : "Esprit est ici pergu comme une réalité recue et possédée, comme lune source intérieure répandant ses effets. L’ Esprit ne s'identifie pas & la joie ou a la force, mais il en est la source, une source venue de Dieu et de sa sainteté. Ce langage si peu personnel peut surprendre ;il est cependant typiquement chrétien. Luc utilise volontiers Vimage « cempli d’Esprit Saint ». It distingue tres nettement les cas ou cette plénitude est soudaine et Passagere, et ceux ob elle est permanente. Quand il Stagit de Zacharie, d'Blisabeth, des disciples & la Pentecdte, méme de Pierre ou'de Paul prenant la parole, il emploie le passif du verbe xigurdnpu (Lc, 15, 41,67; Act, 41,8, 31 ; xi, 9). Mais il Gerit majong quand ‘il s‘agit de Jésus au désert (Le 1v, 1) ou de qualifier les Sept, Etienne ou Barnabé (Ac vi, 3, 5, 8 + noter toutefois xi, 24). De méme, expression « rece: voir VEsprit Saint » (Ac vi, 15, 17, 18, 19; 1x, 17) évoque une présence permanente et comme un don remis en possession. Contraste avec les interventions habituelles de Esprit dans I'A.T,, généralement sou- daines et pergues comme extérieures (mais noter 1 $ Au contraire, les vieilles images bibliques de Esprit qui tombe, qui vient, qui se répand, se retrouvent dans les séries avee l'article, et d’abord avec les deux articles 26 mvedpic. v6 dytov. La formule peut paraitre indiquer la solennité, visible de fait en Ac 1, 33 « Ila recu du Pére la promesse de I'E.S. et I'a répandu », ou en xv,28 : «L'Esprit Saint et nous-mémes avons juge bon... ». Mais fa solennité est moins apparente quand il s‘agit du mensonge ou de la résistance 4 Esprit Saint (Ac v, 3 ; vit, 51). On a proposé (Procksch) de voir dans cette solennité un trait propre aux récits dépendant de la Pentecéte. Mais I’hypothése n'expli que pas qu'on puisse retrouver Ia formule pleine en AC XIX65 xR 232 XX, 2B: XA, Ms xXVIN, 25. G. Haya-Prats a repris "hypothése en Ilargissant ‘la formule en deux articles vient du récit pentecostal qui s‘étend jusqu’a l'épisode de Comeille. L'auteur prin- cipal des Actes, quand il a organisé son ouvrage autour de ce récit de base, a respecté et etendu ce langage & quelques autres épisodes. Plutot que de sengager dans des hypotheses, il parait plus simple d’observer, au plan de la graminaire, que, préeédé de Varticle (ou des ‘deux articles), I'Esprit est normalement en position de sujet actif: il est témoin (Ac v, 32), il se heurte & des résistances (v3 vi, 51), if tombe (x, 44; x1, 15), il vient (1,8 581%, 6), il parle (Ac xii, 2 2x, 23 ¢ xt, TI xaviti, 35 j vii, 29°: x, 19 ; xt, 12), il envoie (xi, 4 ; cf Xx, 28). L'aspect d’initiative est ici fortement souligné, ct Pécart entre (Esprit qui vient et Phomme qui le regoit. Dans la formule sans article, au contraire, c'est la présence intérieure qui est marquée et Ia transforma tion du sujet qui le regoit. La, semble-il, est la vraie ference. La distance évidemment n'est pas infran- chissable et Esprit peut étre pergu comme une pré- sence regue, sans Particle (Ac vit, 15, 17, 19: 1x, 17 5 xix,2), ou comme une présence donnée, avec T'atticle (11,33 4 x,45, 47 ; xv, 8). Tout au plus, notera-t-on que e'mot don parait s'accorder naturellement avec l'arti- cle, Ainsi la figure de Esprit est-elle complexe. L'Esprit est a la fois une force qui décide et agit, qui poursuit sans erreur et sans défaillance une euvre divine, — et tune présence intérieure, une action qui passe par le creur et les gestes de l'homme. I. Le Vocaaunaine associt. I se répartit assez naturellement selon trois catégo- ries. a) Les actions dont lEsprit est lobjet : VEsprit est repandu (Ac 1, 17, 18, 33 ; x,45), il est donne (11, 38 : ¥,32.5% 45 5 xv, 8) et regu (1, 8 511,33 5 vin 15, 17, 19 7 X47 | X0%, 2), by Les actions dont Esprit est le sujet : Mh parle 16 5 vin, 29 sx, 19 5 x1 12 5 xi, 22 AIK, 1 KL, LU xxv, 25), i] témoigne (v, 32, en meme temps que les Douze ; xx, 23), il saisit’ (vit, 39; xIx, 22), il envoie (xu, 4) et institue (xx, 28), il empéche (xv1, 6) et conso- Tide (ix, 31). 1 vient (, 8 : 4x, 6), il tombe (x, 44). Hest actif encore quand on lui résiste (wt, [0 : vi, 51), qu’on lui ment (v, 3) ou qu’on le provoque (¥, 9) 0. Les dons awxquels if est associé : la sagesse (Vi, 3, 10), ta foi (vt, 5 xt, 24), la joie (xt, 52), la consolation et la crainte’ du Seigneur (vm, 31), la Force (1,8 ; ef. Le xxiv, 49 ; x, 38), la promesse (Ae 1,45 1,33 ; ef Le xxiv, 49). Les conclusions qui se dégagent de ces séries rejoi- gnent cclles du paragraphe précédent. L'Esprit est suprémement actif, il est en fait l'agent essentiel de toute l'histoire racontée dans les Actes. Mais, en méme temps, il vient ailleurs, il est envoyé, donné, promis. Et jamais il n’agit qu’a travers les hommes auxguels il se manifeste par des voies différentes, mais qui rele- vent toutes de intelligence et du caeur. Il n'est, si Pon ose dire, Iui-méme qu’en venant d'un Autre et en agissant & travers les autres. IIL, La Penrecore er ues pewrecores, L'action de "Esprit & travers le livre des Actes n’est pas décrite de la méme fagon dans la premiere partie du livee et dans la seconde. L'Esprit est nommé deux fois plus souvent entre 1, | et xi, 24, qu’entre xu, | et xxvul, 31 (39 exemples contre 16). Et il est vrai que les expériences des premiers chapitres sont plus éclairan- tes que les suivantes. On a pu voir dans ceite différence un critére pour identifier les sources possibles (Haya- Prats), En réalité, la figure de VEsprit, si elle parait 185 S. ESPRIT - PENTECOTE 186 moins développée dans les derniers chapitres, est trés proche des premiers textes, et l'on peut parler d'une théologic lucanienne de PEsprit unifige & travers les Actes. Méme si les premiéres pages sont plus significa tives. @) La relation au Christ. Les deux premiers chapitres des Actes se rattachent étroitement au dernier chapitre de Lue ct, a travers lui, a tout l'évangile. Le don de MEsprit est nommé «ia promesse, éxayyedia, du Pere» en Le xxiv, 49, en Ac 1,4 et it, 33. Cette pro- ‘esse est celle du Pére, mais le don qui 'accomplit est le fait de Jésus : « Je vous Penvoie » (Le xxiv, 49), « Je vous Mai dite » (Ac 1,4), « Il Pa répandu » (Ac 1, 33). La promesse est d'ailleurs antérieure & Jésus, solennel- lement annoncée par Jot! (1, 28-32). Mais le prophéte tui-méme prometiait le salut « par le nom du S: gneur » (Act, 21). La promesse de Jésus est celle du Ressuscité quittant ses apétres pour les envoyer dans le monde. Mais Ac, 5 et xi, 16 évoquent Let, 16 et la parole du Baptiste, au début de 'évangile. Luc soul ane & la fois le lien et la difference entee les deux temps. Jean annongait celui qui baptiserait dans 'Es- prit. Le baptéme a montré que ce nouveau Baptiste ‘était Jésus. Jésus a son tour promet le baptéme °Es- prit, puis disparait avant de le donner. Ce sera Peuvre du Pere, mais elle passera par les mains du Fils. Parce que cette promesse vient de Jésus lui-méme, elle permettra a Pierre de dire a la Pentecdte que le don lui aussi est lauvre de Jésus. A la difference de Jn xix, 30 et xx, 22, Luc pose entre Ja promesse de Jésus et son accomplissement un temps, d'attente et de priére assidue (Ac 1, 14 ; of. Le xt, 13). It rappelle ainsi Vattente qui sépare Le 1,35 de Le m,, 22, ou plus exactement qui va de Le 11,16 a tu, 22. L'Esprit est toujours un don. Un don se fait toujours attendre. Cf. Ac 1,37 sv. : « Faites-vous baptiser, et vous recevrez.le Saint-Esprit », b) Le récit de la Pentecéte (Ac 1s, 1-4) a pour unique sujet Esprit. C'est lui qui rempiit les disciples ras- semblés et leur donne de se faire comprendre dans des langues qu’ils ignorent. Les phénoménes audibles et visibles, fe bruit du souffle qui ébranfe la maison, les langues de feu qui se posent sur chacun des assistants ne sont que des signes de I’Esprit. Mais en évoquant la théophanic du Sinai, ils donnent 4 l'événement une valeur fondatrice, ct a Esprit, une place capitate dans cette fondation. L’aspect le’ plus spectaculaire de Kevenement est te «don des langues», Bien quill Sagisse des « merveilles de Dieu » et qu'un accent d'enthousiasme soit évident, et puisse provoquer les railleries (1, 13), on est trés loin ici des manifestations qui inquiétaient Pau! a Corinthe, parce que personne ne les comprenait (I Co xiv, 2). Ici, au contraire, extraordinaire est que chacun comprend dans sa langue maternelle (Ac 1,8, 11). L'Esprit suscite la parole et annonce, il porte le message tous les Peuples du monde. Le don des langues n'est lui-méme qu'un signe. Crest Esprit encore qui donne a Pierre de parler, de S'adresser & « tous ceux qui résident a Jérusalem » (i, 16) et & «toute 1a maison d'lsraél » (u, 36). Le discours de Pierre comporte deux temps : proclamer a tous que te temps de Esprit destiné & tous les croyants est venu, montrer que le don de Esprit vient du Christ ressuscité, et que, pour l'obtenir, il faut « recevoir le baptéme au nom de Jésus » (1, 38), C'est-iedire entrer dans la communauté qui porte ce nom. Tout le chapi- tre a Esprit pour théme central. Il est post au début du livre, a la maniére dont l’épisode a la synagogue de Nazareth donne son sens a tout ce qui va suivre. La nouveauté est que Pierre ici a pris la place de Jésus. Non comme porteur de I'Esprit, mais comme envoyé ‘capable de parler en son nom et d'agir & son exemple. Pierre parle en « temoin » de Jésus (u, 32). I manifeste Ie lien entre Jésus et Esprit : Jésus i'a promis et Jésus le donne. Aussi pour le recevoir, Faut-il invoquer le nom de Jésus (1, 38). Source immédiate de la parole, PEsprit est-il en action dans la communauté, telle qu'elle est décrite dans le sommaire de Ac 11, 42-477 En un sens, oui certainement, comme Esprit du baptéme agissait en tous les gestes de Jésus. Néanmoins, il ne semble pas que Luc mette en relation directe les traits admirables de cette premiére communauté et les dons de "Esprit. WV parait surtout songer a Maction des apotres, aux fruits de la conversion et & la présence active du Seigneur. Ce n'est pas exclure Esprit, mais c'est dabord montrer dans existence de cette communauté le prolongement du groupe rassemble par Jésus. Si Lue ne fait pas mention de I Esprit & propos de la communauté, peut-éire est-ce parce que le tableau qu'il en trace met plutot en lumiere des aspects collec- fs et, d'une certaine fagon, passifs : se rassembler, écouter, partager. En somme, obéir a une régle com: mune. L'action unifiante de l'Esprit, si fortement marquée chez Paul et dans les épitres de la captivité, est ici moins accusée. Mais quand il s'agit d'initiatives, ‘et surtout ‘initiatives qui rappellent les fagons de faire de Jésus, les Actes soulignent toujours action de Esprit. Ainsi Pierre, rempli d’Esprit Saint devant le Sanhedrin et les juges qui ont condamné Jésus (1v, 6-8), ou Etienne contemplant le Fils de homme debout a la droite de Dieu (vit, 55). Le lien établi par Jésus entre le temoignage confié aux apotces (Le xi, 12) est un théme majeur de toute 1a premiére partie des Actes (1,8 ; 1,32 51,85 ¥, 32). © De méme, la faute d’Ananie et de Saphire est qualifiée par Pierre de « mensonge > envers I'Esprit Saint (y, 3) ou de « tentation de Esprit Saint » (v, 9). La faute est double, garder l'argent pour soi et mentir ‘ux apétres et & Pierre. Mais, si la premiére faute est grave parce qu’elle atteste un’ mépris pour la commu- nauté, le péché contre Esprit semble bien étre la réponse mensongére a la question de Pierre. L'Esprit est présent dans la communauté, mais c'est en Pierre qu'il se manifeste. La situation rappelle I Th v, 19, Ep 1, 30 et la finale de MInstruction de Qumran’sur les deux esprits (J. Schmitt, DBS, 1x, 1007). S'il se manifeste mais sans se rendre visible, on ne peut assimiler ce cas au blasphéme impardonnable contre I'Esprit de Le xu, 10. Les Actes d'ailleurs Memploient pas le quatificatif de blasphéme, mais, ceux de mensonge ou de tentation/ provocation. Et le récit souligne Ta naiveté des coupables, plus que leur obstination, De méme, le reproche d'Etienne a ses Juges de « résister 4 Esprit Saint » (vu, 51) n'implique as, pas plus que accusation de Is Lx, 10, que ce péché exclue le pardon. D’ailleurs Etienne lui-méme va prier Dieu qu'il pardonne a ses bourreaux (v1, 60). Reste que, si toutes les atteintes portées contre I Espri n’ont pas la méme gravité, elles mettent toujours en jeu Dieu en personne. On peut meme se demander si, dans a perspective des Actes et dans la situation de I"Eglise, oii le Christ est devenu invuinérable, l'Esprit n’est pas {a figure privilégige du Dieu sensible et blessé par les fautes de ’homme. 187 S. ESPRIT - ACTES des APOTRES 188 ) Le récit de la Pentecéte a trois suites dans les Actes, trois interventions visibles de Esprit, l'une a Vintérieur de la communauté de Jérusalem’ (iv, 31), autre & Césarée, dans la maison de Corneille (1x, 44.47), la dernitre & Ephése sur les douze disciples de Jean auxquels Paul impose tes mains (xrx, 6). Méme si les trois Episodes sont moins développés que le pre- mir, Lue ne parait pas leur donner beaucoup moins d'importance. Les résultats sont du méme ordre : le don de parler d'autres langues (1, 11 ; xx, 6), lassu- ance & annoncer la parole de Dieu (1, 14, 29 31, 13, 29,31 ; x, 44-47). Le contexte des deux « pentecdtes » de'Jérusalem est le méme : une priére unanime (1, 14 ; 1, 24), un ébranlement violent de la maison ( 'y, 31). Enfin, méme si le récit se fait chaque fois plus discret, on voit que chacune de ces « pentecdtes » inaugure une période nouvelle : le lancement de la mission a Jérusalem par Pierre et les Douze, tz force donnée a la communauté de Jérusalem tout entiére, entrée des patens dans I’Eglise, enfin le début de la prédication de Paul a Ephése. Luc est bien dans sa ligne, en posant ainsi l'Esprit aux points de départs et aux étapes successives de la mission chrétienne dans le monde, Un trait souligné par Luc a chacune de ces étapes est Ja parenté, plus exactement méme 'unité qui marque ces experiences. On vient de noter les points de contact dans le récit, mais les Actes soulignent expressément, en particulier & Césarée, que Corneille et ses compa: gnons « ont recu l’Esprit Saint, tout comme nous » (x, 47; xi, 15). Le crittre signalé’ par Luc peut sembler léger :'« Ils entendaient ces gens, en effet, parlet en langues et célébrer les merveilles de Diew » (x, 46) Suffit-il de quelques phénoménes surprenants pour décider d’admettre des paiens dans !'Eglise sans les soumetire a la circoncision ? En réalité, derridre ces signes, Pierre a regu une parenté profonde. Le récit le dit : en notant que l'étonnement des chrétiens circon. cis qui accompagnaient Pierre est identique 2 celui des Juifs rassemblés le jour de la Pentecdte autour des Douze : «Nous les entendons annoncer dans nos langues les merveitles de Dieu » (11, 11). Il_y a les langues, lelfet spectaculaite, mais il y a aussi lexpé- rience proprement sprituels, celle des merveiles de jew. L’Esprit qui suscite ainsi les mémes expériences, de Jérusalem a Césarée et & Ephése, et qui donne a des croyants venus horizons divers de se reconnaitre et de se rassembler sous le nom de Jésus, est évidemment un principe d’unité. 11 nous semblait (cf. 36) que le role de Esprit au cour de la communauté était moins sensible que chez Paul. Cette discrétion s'explique par le r6le essentiellement dynamique et missionnaire qu’a Esprit dans les Actes. Certes, Luc est trés attentif & Tunion des cozurs et au soutien fraternel a lintérieur des communautés (i, 14:1, 44-47 ; 1v, 32). Mais il est plus sensible encore a avancée de la parote de Dieu ‘chez tous les peuples de la terre, et cest ld pour lui, dirait-on, 'euvre essentictle de Esprit. Crest dans ce contexte général d’expansion de la parole créatrice de croyants et de communautés que se situent les diverses interventions ponctuelles de I'Es- prit a travers le récit des Actes. La plupart sont de Vordre de la parole, « L'Esprit dit...» (vit, 29 : x, 19: x1, 12, 28 ; xu, 2; x, 11). Ailleurs il s'agit d'indica- tions Fecues dont ia nature n'est pas précisée, mais qui toujours s'adressent a ['intelligence et qu'il faut com- prendre. Souvent, ces indications sont regues par des prophétes (xxi, 27; xxi, 810). Toujours aussi, ces indications lancent en avant, plus loin et plus fort. Il arrive que, par peur, on ne retienne de ces avertisse- ments que aspect redoutable : les chrétiens de Tyr, sous l'influence de l’Bsprit (B1e tov mvetuartos, Xx!, 4) supplient Paul d’éviter Jérusalem, mais tui, « enchainé par I'Esprit » (xx, 22) est prévenu par Esprit a chaque tape (xx, 23), ne voit dans leurs avertissements qu'un appel de Dieu. Ainsi I"Esprit agit-il toujours au nom d'un autre et en vuc d'un autre, L’expérience de Esprit n'est pas Fobjectif ultime dans les Actes. S'il n'est pas de vie chrétienne sans le don de V Esprit (1, 38 + vit, 14-147 ; xix, 6), PEsprit est toujours donné pour parler, pour agir, pour donner le salut et introduire dans le Régne de Dieu. Sources données certaines, on a cru que Lue tendait a réduire le role de VEsprit : « L'Esprit n'est pas lui-méme le don eschatologique, mais le substitut Provisoire de la possession du salut définitif ; c'est Iui qui rend possible lexistence des croyants dans le monde » (H. Conzelmann). En réalité, si les Actes ne font pas de l'expérience spirituelle une fin pour elle- ‘méme, ils n'y yoient pas non plus un état auquel on puisse s‘arréter en attendant micux. L'Esprit lance toujours en avant au-deli des fruits acquis. Jamais il ne permet d’oublier le but : le salut pour tous les peuples de la terre, C'est pourquoi il n'y a guére liew de distinguer le don eschatologique et le don dynamique (Haya-Prats, 199), IV. Les eures of UEsPRtT. D'un bout 4 l'autre des Actes, I"Esprit est m relation avec des gestes rituels : le baptéme et sition des mains. La relation n'est pas facile a définir, dautant qu’elle ne se présente pas toujours de la méme fagon, Tantot on rappelle la promesse de Jésus : « Jean a donné le baptéme d'eau, mais vous, vous serez baptisés dans PEsprit » (1,5 : x1, 16), tantét le baptéme d'eau est proposé comme un seuil qui donne accés au don de l'Esprit (1, 39), tantot les apotres de Jérusalem vont compléter le baptéme @eau par imposition des mains, et Esprit descend sur les Samaritains (vit, 17), tantét'PEsprit, sans geste préalable, tombe sur Cor. neille et sa maison, signifiant ainsi a Pierre qu’il ne lui reste qu’ leur donner le baptéme (x, 44-48), tantot Paul fait baptiser au nom de Jésus des disciples de Jean, qui avaient déja recu un baptéme d'eau, pour Qu'ils recoivent le Saint-Esprit, et celui-ci vient apres que Paul a prié et impose les mains (x1x, 1-7). Bien des figures différentes paraissent ainsi possibles. Toute- fois, certaines données ne comportent pas d’exception, Jamais il n'est dit que le baptéme dans Esprit soit donné par des hommes : il est réservé a Dieu. A Dieu lui-méme plut6t qu'au Christ, comme le suggére le « passif divin », bien que Jésus y tiene un rdle essen- tiel, Jamais le don de Esprit ne dispense du baptéme il le rend au contraire indispensable. L'imposition des mains est absente — non mentionnée en tout cas — des, premiers baptémes 4 Jérusalem et du baptéme de Candace (oi Esprit est nommé par deux fois, vit, 29 €1 39). Elle est normalement précédée d'une prigre (vin, 15-17; ef. vi, 6 et xi, 3). Ajouter que, si cos rites paraissent normaux ou indispensables, il n'est jamais dit qu’ils puissent « donner Esprit » ; indépendam- ment de tout rite, Esprit Saint est constamment en action, parlant, suggérant, langant en avant. On ne peut méme pas dire que imposition des mains soit un 189 S. ESPRIT - L'ESPRIT de JESUS 190 rite normal quand on fait appel a Esprit. La commu nauté de Jérusalem prie pour les apdtres persécutés, ‘mais il n'est pas question d'imposer les mains. En fait imposition des mains est mise en rapport soit avec le baptéme, soit avec une mission officielle dans I'Eglise (ui, 6 : xm, 1-4), Blle est un geste réservé, semble-t-il, & des responsables officiels, qui reconnaissent publi quement les appels a Esprit et les vocations présen- tees. Le rite du baptéme a une figure assez différente. Jamais n’est nommé celui qui le donne (sauf Philippe cen Vth, 38, od il se trouve seul avec Neunuque) et Ia formule courante signale que N et N ont « regu le baptéme » (11, 41; vin, 12 ; vin, 36 5 1x, 19 ; xvi, 15,33 ¢ xviit, 8 XIX, 6 ; xxil, 16). Dans le langage des Actes, le sens de ce baptéme est te pardon des péchés. Reste ‘que, selon les Actes eux-mémes, le baptéme ne prend son sens que par sa relation a I'Esprit. Le cas normal semble étre celui de 1, 38 of le don de PEsprit suit le baptéme. Le cas des Samaritains parait une exception, Le baptéme est donné pour que vienne l'Esprit, ct inversement, a présence de 'Esprit oblige & baptiser sur-le-champ. Dans te récit de la rencontre entre Saul ct Ananie, on ne parait guére vouloir distinguer rigou: reusement ordre des gestes et de leurs effets : imposi tion des mains, guérison, baptéme, mais le but essen- tiel de lopération est bien mis en valeur : « afin que tu recouvres la vue et que tu regoives PEsprit Saint ». I est inconcevable que l'on donne le baptéme sans appeler le Saint-Esprit il s'agit toujours d'appeter le Saint-Esprit, ja- mais de le donner. Le geste du baptéme a toujours Thomme pour responsable, soit qu'il baptise Iui- méme, ou qu'il fasse baptiser. En donnant le baptéme, VEglise, si 'on ose dire, doit savoir ce qu’elle fait : elle annonce Ja parole, dénonce le péché, exhorte au repen- tir, signifie te pardon et accucille dans la communauté. ‘Travail indispensable, mais qui resterait vain si Esprit Saint ne venait purifier les cerurs. Ce n'est plus V'af- faire des hommes, ils ne sont que des serviteurs, toujours susceptibles d’étre remplacés' par d'autres. Quand I'Eglise, en la personne des apdtres et de ses responsables, se tourne yers Dieu pour lui demander solennellement son Esprit, elle confesse Ia limite de sa propre action, et Ia certitude que I'Esprit viendra Pachever. Sion veut préciser le rte des rites par rapport a Esprit, ils ne sont pas faits pour se substituer a fui, i jer exactement son action. Le baptéme join de Jésus », pour signifier que les démarches qu'il suppose, l'annonce de la parole, 'ad- hésion de la foi, le pardon des péchés, ne sont pas Mceuvre du « baptiseur » mais du Seigneur qui baptise par la parole et tes mains de l'église. L'appel de Esprit, au terme du baptéme, signifie que I'Eglise ne prend en charge les baptisés que pour les remettre & Esprit et ses missions (xi, 4 ; x1v, 26). VoL rir De Jésus, A c6té des interventions de MEsprit, les Actes ‘connaissent d’autres manifestations tout & fait sembla- bles, par lesquelles Dieu communique aux hommes ses volontés. Il n'y a pratiquement aucune difference entre Ange du Seigneur qui dit & Philippe de se rendre sur Ja route de Gaza, et 'Esprit qui, lorsqu’il est sur la route, lui dit d'avancer et de rejoindre le char de Heunugue (vi, 26-29). Méme le vocabulaire est identi- que : «dit a Phitippe ». Pas de différence non plus entre la voix du ciel qui dit a Pierre : « Tue et mange » (x, 13) et la parole de Esprit qui, quelques instants plus tard, lui dit : « Voici deux hommes qui te cher- chent » (%, 19). Il est difficile de noter une différence entre les interventions de Esprit empéchant Paul et Silas d'annoncer la Parole en Asie et en Bithynie (xvi, 6, 7) et auteur de la vision du Mactdonien (xvi, 9. En Mil, 6, c'est « le Saint-Esprit », en xv1, 7, C'est « Esprit du Scigneur », en xvi, 10, c'est Dieu. Interpréter ces variantes a partic de’ sources différentes n’explique rien. L’auteur a certainement apercu ces variantes, il les a délibérément maintenues, non par simple gout de changer, mais dans une intuition L'Esprit de Jésus, ce n’est pas seulement Esprit qu'il a rogu au baptéme et qui dirigeait toute son action sur la terre. C’est aussi Esprit que Jésus ressuscité regoit du Pére pour le répandre sur tous les eroyants et, & travers leur action, apporter le salut 4 toutes les nations. Du coup, il n'y a plus de distance entre action de Jésus ot action de ’Esprit. De méme que Luc fait coincider te don de Esprit par Dieu (Ac u, 17=J1, m, 1) et le don de Esprit par te Seigneur Jésus (i, 33), de méme action de Esprit est identique & Faction du Seignour Jésus. Pas plus que Jésus n'est un instrument de Dieu, l'Esprit n’est un représentant ou un substitut du Christ (Conzetmann). Partout oi inter- vient PEsprit, c’est Jésus qui agit. L'Esprit n'est pas au service du Seigneur : il accomplit a sa maniére, dans le secret des curs, les gestes du Seigneur, il donne aux croyants d'accomplir Veeuvre de Dieu. Plutot que de caractériser les Actes comme les gestes de Esprit, ‘mieux vaut les appeler « les gestes du Seigneur Jésus aceomplis par son Esprit » (Stithlin). ‘On trouvera la bibliographie d’ensemble sur les Actes dans les différents commentaires. Le plus récent est celui de G. Schneider, Die Apostelgeschichte (Herders Theol. Kommen- ‘ar zum N.T) 1, 1980 ; 0, 1982. — On notera la refonte de ©. Bauernfeind, Kommentar und Studien zur Apostelge- schichte, mit einer Einleiwung von M. Hengel, hesg. V. Metel- ‘mann, Tibingen 1980. — Présentations des publications récentes sur les Actes : E. Grisser, « Die Apostelgeschichte in der Forschung der Gegenwart », TAR 26, 1960, p. 93-167 ; id. «Acta-Forschungseit 1960», ThR 41," 1976, p. 141-194 : . 259-290 ; 42, 1977, p, 1-68. — F. Bovon, Luc le Théologien, Vingt-cing ans de recherches, Neuchitel-Patis 1978, p. 211-254 ‘A part ees études d'ensemble, on se bornera aux études particuliéres sur le Saint-Esprit. H. von Baer, Der Heilige Geist in den Lukasschriften, Stuttgart 1926. — F. Biichsel, Der Geist Gottes im Newen Testament, Gitersioh 1926. — N, Adier, Das erste christliche Pfingsifest. Sinn und Bedeutung des Pfingstbe- richtes, Apgit, I-13, Minster iW, 1938, — N. Adler, Taufe und Handauflegung. Eine exegetischtheologische Untersuchung von Apg VILL, 14-17, Minster i.W. 1951. — G.W.H. Lampe, The Seal of Spirit. A Study in the Doctrine of Baptism and Confirmation in the New Testament and the Fathers, Londres, 1951, #1967. — J.G. Davies, « Pentecost and Glossolalia », JTAS, NS. 3, 1952, p. 228-231. — B, Kisemana, « Die Johan. sesjGinger in Ephesus », ZTK 49, 1952, p. 144-154 (= Exegeti- sche Versuche und Besinnungen, "1, Gatingen "1960, . 158-168). — E. Lohse, « Die Bedeutung des Pfingstberichtes im Rahmen des lukanischen Geschichiswerkes », EvTh 13, 1953, p. 422-436 ( = Die Einheit det Neuen Testaments, Gattin. gen 1973, p. 178-192). — C.K. Barrett, The Holy Spirit and the Gospel Tradition, Londres *1954. — H, Conzelmann, Die Miuie der Zeit. Studien zur Theologie des Lukas, TUbingen 1954, #1964. — G. Kretschmar, « Himmelfahrt und Pfings ten », Zeits. F. Kirchengesch. 66, 1954-1955, p. 209-253. — E. Lohse, « Lukas als Theologe der Heilageschichte », EvTh 191 S. ESPRIT - EPITRES PAULINIENNES, 192 14, 1954, p. 256.275 (= Die Binhett des NT, p, 145-164), — G.W.M. Lampe « The Holy Spirit in the Writings of Luke », Studies in the Gospels. Memorial RLH. Lightfoot. 8. D.H. Ni tncham, Onford 1955, p. 169-200. — E. Schweizer art xvEDHA, THWNT v1, Stutigart 1959, p. 401, 413. ~ R. Le Déaut

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