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MAP551 - Systèmes Dynamiques

pour la modélisation et la simulation des milieux réactifs multi-échelles

Marc Massot, Laurent Séries, Maxime Breden


Centre de Mathématiques Appliquées, Ecole Polytechnique
marc.massot@polytechnique.edu, laurent.series@polytechnique.edu

Cours 2 - Aspects théoriques


Partie 1 : Existence - Unicité - Redressement du flot

Massot - Séries Breden Systèmes Dynamiques - milieux réactifs multi-échelles


Cours 2 - MAP551

Présent dans tous les domaines d’applications


Mécanique
Mécanique Céleste
Chimie, Biologie, Écologie, Économie...
Résolution des EDP après semi-discrétisation spatiale
Climat - Lorenz

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Mécanique Céleste

Considérons le système Soleil-Jupiter-Saturne, où, pour simplifier, nous


négligeons les autres corps et influences du système solaire. En 1687, Isaac
Newton, inspiré par les trois lois de Kepler, propose la loi universelle de la
gravitation, selon laquelle tous les objets cosmiques s’attirent l’un l’autre avec
des forces égales (mais en sens inverse), proportionnelles au produit de leurs
masses et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare.
C’est cette loi que nous allons utiliser pour calculer la position des planètes. La
⃗ S→P appliquée par un corps S à un corps P est donnée
force gravitationnelle F
par la formule suivante :

⃗ P→S = − G mS mP ⃗u ,
⃗ S→P = −F
F
d2
où G est la constante universelle de gravitation, mS et mP sont les masses des
différents corps S et P, d est la distance (euclidienne) entre S et P, et ⃗u est un
vecteur unitaire dont l’orientation a de S à P.

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Mécanique Céleste

Nous représentons les positions de ces planètes par trois fonctions de temps,
qi (t) ∈ R3 , i ∈ 0, 1, 2 où l’indice i = 0 correspond au Soleil, i = 1 correspond à
Jupiter, et i = 2 correspond à Saturne. Les masses respectives des trois corps
sont notées mi , i ∈ 0, 1, 2. Nous considérons aussi les quantités de mouvement
pi (t) ∈ R3 , i ∈ 0, 1, 2. La deuxième loi de Newton de la dynamique s’exprime
alors comme suit :
⃗ Sa→S + F
dt p0 = F ⃗ J→S , ⃗ S→J + F
dt p1 = F ⃗ Sa→J ⃗ S→Sa + F
dt p2 = F ⃗ J→Sa ,

et nous appliquons les schémas numériques classiques au système d’équations


différentielles ci-dessus

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Mécanique Céleste

corps masse (relative au soleil) position


 (U.A.)
 vitesse(U.A./
 jour)
0 0
m0 = 1.00000597682  0   0 
Soleil
(soleil + autres planetes)
0 0
   
−3.5023653 +0.00565429
Jupiter m1 = 9.54786104043 10−4  −3.8169847   −0.00412490 
−1.5507963 −0.00190589
   
+9.0755314 +0.00168318
Saturne m2 = 2.85583733151 10−4  −3.0458353   +0.00483525 
−1.6483708 +0.00192462

Les positions et vitesses initiales du Soleil, de Jupiter et de Saturne à une date


donnée (ici le 5 septembre 1994) sont exprimées en unités astronomiques, basée
sur la distance Terre-Soleil (1 U.A. est d’environ 150 millions de kilomètres), et
le temps est en jours terrestres. Ces trajectoires sont presque dans un plan,
mais elles évoluent en 3D. Le Soleil lui-même bouge légèrement aussi, mais
nous représentons les trajectoires par rapport au Soleil, choisi comme référence,
et situé à l’origine.

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Mécanique Céleste

Simulation de la dynamique du système planétaire Soleil-Sarturne-Jupyter avec


des intégrateurs symplectiques.

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Dynamique chimique non-linéaire

La dynamique de la réaction oscillante découverte par Belousov et Zhabotinsky, peut


être modélisé à l’aide du modèle Brusselator en fonction de deux paramètres :
dt y1 = 1 − (b + 1)y1 + a y12 y2




dt y2 = b y1 − a y12 y2

y1 (0) = y10





y2 (0) = y20

Pour illustrer les concepts présentés dans le cours, nous utilisons a = 1, b = 4.0,
y10 = 1.5 et y20 = 3. Pour cet ensemble de paramètres, la dynamique admet un cycle
limite pour des temps grands et après une courte période de transition, le
comportement du système devient quasiment périodique comme on peut l’observer sur
la Figure.

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Dynamique chimique non-linéaire

Simulation de la dynamique des deux espèces du modèle Brusselator (a = 1 et


b = 4 ) : il existe un cycle limite qui attire la dynamique en temps long.

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Dynamique chimique non-linéaire

Simulation de la dynamique des deux espèces du modèle Brusselator : (a = 1 et


b = 1, 5) : il existe un équilibre qui attire la dynamique en temps long
(Bifurcation de Hopf - b=2). Système dissipatif.

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Système de Lorenz - Chaos

L’attracteur et les équations associées ont été publiés en 1963 par Edward Lorenz.
Mathématiquement, le couplage de l’atmosphère terrestre avec l’océan est décrit par
le système d’équations aux dérivées partielles couplées de Navier-Stokes de la
mécanique des fluides. Ce système d’équations était beaucoup trop compliqué à
résoudre numériquement pour les ordinateurs existant au temps de Lorenz qui
introduit un modèle très simplifié de ces équations pour étudier une situation physique
particulière : le phénomène de convection de Rayleigh-Bénard :

dt x = σ [y (t) − x(t)]

dt y = ρ x(t) − y (t) − x(t) z(t)

d z = x(t) y (t) − β z(t)
t

où σ, ρ et β sont trois paramètres strictement positifs, fixés. Le système provenant de


la simplification des équations régissant la convection de Rayleigh-Bénard, les
paramètres sont dénommés d’après leur origine physique : σ est le nombre de Prandtl,
et ρ, abusivement dénommé “nombre de Rayleigh”, est en fait le rapport du nombre de
Rayleigh Ra au nombre de Rayleigh critique.
Les variables dynamiques x, y et z représentent l’état du système à chaque instant.
L’interprétation physique en est la suivante : x est proportionnel à l’intensité du
mouvement de convection, y est proportionnel à la différence de température entre les
courants ascendants et descendants, et z est proportionnel à l’écart du profil de
température vertical par rapport à un profil linéaire.

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Système de Lorenz - Chaos

Simulation de deux trajectoires initialement identiques mais avec deux schémas


différents du système de Lorenz illustrant la sensibilité aux conditions initiales et le
caractère non-prédictible de la dynamique chaotique.

On pose souvent σ = 10 et β = 8/3, ρ restant variable. Le système présente un


comportement chaotique pour ρ = 28, après un certain temps en régime
pseudo-périodique qui dépend de ρ. Le seuil d’établissement du régime chaotique se
situe entre 24, 29 et 24, 30 pour ces valeurs de σ et β.

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Système de Lorenz - Chaos

Simulation de deux trajectoires initialement identiques mais avec deux schémas


différents du système de Lorenz illustrant la sensibilité aux conditions initiales et le
caractère non-prédictible de la dynamique chaotique.

On pose souvent σ = 10 et β = 8/3, ρ restant variable. Le système présente un


comportement chaotique pour ρ = 28, après un certain temps en régime
pseudo-périodique qui dépend de ρ. Le seuil d’établissement du régime chaotique se
situe entre 24, 29 et 24, 30 pour ces valeurs de σ et β.

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Systèmes dynamiques

En mathématiques, un système dynamique est la donnée d’un système et d’une loi décrivant
l’évolution de ce système dans le temps.
En général on distingue les systèmes dynamiques à temps discrets des systèmes dynamiques à
temps continu. Deux aspects importants d’un système dynamique sont qu’il est :
causal (son avenir ne dépend que du passé ou du présent) et
déterministe (à une “condition initiale” donnée va correspondre à chaque instant ultérieur un
et un seul état “futur” possible au sens de Laplace).

Attention - Déterministe ne signifie pas forcément prédictible !

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Systèmes dynamiques

Une notion importante est celle de système dynamique réversible pour lequel on
peut également revenir à un état passé du système à partir de son présent, voire
de son futur, sans qu’aucune information n’ait été perdue. En renversant la flèche
du temps, on a encore un système dynamique qui reproduit les mêmes états
antérieurs. Mathématiquement, un système dynamique réversible est un cas
particulier d’action de groupe (le groupe étant celui des entiers relatifs Z dans le
cas discret et l’ensemble des nombres réels R dans le cas continu munis de
l’addition).
Les systèmes dynamiques réversibles font partie d’une classe de système
dynamiques que l’on appelle conservatifs, c’est-à-dire pour lesquelles une ou des
quantités sont conservées, comme les systèmes Hamiltoniens (nous en verrons
plusieurs associés à la mécanique céleste ou à la dynamique des populations).
On fera en particulier la distinction d’avec les systèmes dissipatifs. Les systèmes
dynamiques dissipatifs, aussi appelés irréversibles, sont des systèmes pour
lesquelles une quantité est dissipée (entropie, énergie...) au cours du temps qui
rend la réversion du temps impossible.

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Systèmes dynamiques

Nous nous concentrerons dans ce cours sur les systèmes dynamiques de


dimension finie à temps continu.
L’équation d’évolution de la chaleur posée sur un intervalle avec des données
initiales et aux limites de Dirichlet est un exemple de système dynamique
irréversible de dimension infinie que l’on abordera sous l’angle d’une
semi-discrétisation en espace menant à un système de dimension finie.
Ces systèmes dynamiques de dimension finie à temps continu sont aussi appelés
systèmes d’équations différentielles ordinaires - EDO (ODE en anglais).
Nous nous focaliserons en particulier sur les systèmes dynamiques dissipatifs,
même si nous donnons quelques éléments pour l’analyse et l’intégration
numérique de systèmes conservatifs.

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Plan du cours

Le cours s’organise en blocs. Bloc 1 :


1 18 septembre : Modélisation mathématique des systèmes dynamiques
réactifs complexes multi-échelles. Hiérarchie de modèles et complexité.
Revue d’un ensemble de cas d’application allant de la dynamique des
populations en biologie, à la combustion et à la dynamique de flammes, en
passant par les milieux excitables, la mécanique des fluides, la physique
solaire, etc.. - PC 1 Explosion thermique
2 25 septembre : Rappels sur l’analyse mathématique des systèmes
dynamiques (théorie d’existence et unicité, comportement au voisinage des
points non singulier, redressement du flot) et leur classification.
Identification précise des systèmes dissipatifs et conservatifs. Applications
en dynamique des populations et mécanique. PC2 Exercices sur la théorie
et analyse de systèmes en dynamique des population et pendule pesant.
CRPC I - rendu vendredi 6 octobre 20h sur PC 1 et 2.

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Plan du cours

Le cours s’organise en blocs. Bloc 2 :


3 9 octobre : Approximation numérique des systèmes différentiels dissipatifs
et applications. Schémas classiques dans le cas non raide, enjeux associés à
la raideur des systèmes. Conditions d’ordre et notion de stabilité des
schémas numériques (A-, L- et B-stabilité). Application sur des systèmes
différentiels issus des champs applicatifs mentionnés précédemment. PC3 -
Analyse de l’intégration numérique sur divers systèmes dissipatifs et
conservatifs.
4 16 octobre : Méthodes de Runge-Kutta - explicite/implicites. PC4
applications numérique - notion de raideur, pas de temps adaptatif. CRPC
II - PC 3 et 4 - rendu dimanche 22 octobre 20h.

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Plan du cours

Le cours s’organise en blocs. Bloc 3 :


5 23 octobre : Analyse des points singuliers hyperboliques et classification
topologique de la dynamique au voisinage d’un point d’équilibre. Stabilité
des points d’équilibre, détection des points de bifurcation et méthodes de
continuation. Présentation des mini-projets. PC 5 Application à des
systèmes chimiques, physiques et mécaniques, techniques de continuation
par longueur d’arc pour l’analyse des bifurcations.
6 6 novembre : Analyse et classification des bifurcations - Formes normales
et symétrie. Applications en chimie, mécanique des fluides, dynamique des
population, mécanique des fluides. PC6 - Exercice sur la théorie des
bifurcations. Choix des mini-projets. CRPC III Bonus facultatif - PC 5 et 6
- rendu vendredi 10 novembre 20h.

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Plan du cours

Le cours s’organise en blocs. Bloc 4 :


7 13 novembre : Méthodes numériques avancées pour l’intégration des
systèmes d’équations différentiels ordinaires (séparation d’opérateur,
ROCK4, RADAU5 ...). Analyse du comportement asymptotique des
systèmes en présence de petits paramètres, perturbation singulière et
système fortement oscillants. PC 7 mise en œuvre sur des systèmes raides
issus des applications - équation de la chaleur - perturbation singulière.
8 20 novembre : Cas des systèmes spatialement étendus, onde progressives,
trajectoire hétéroclines et homoclines, structures de Turing. PC 8 :
applications en biologie, chimie et combustion. CRPC IV - PC 7 et 8 -
rendu dimanche 26 novembre 20h.

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Plan du cours

Le cours s’organise en blocs. Bloc 5 :


9 27 novembre : Méthodes numériques pour les systèmes dynamiques
conservatifs, intégrateurs symplectiques. PC9 - perle sur le cerceau,
mécanique céleste, EDP. CRPC V - Bonus facultatif - PC 9 - rendu
dimanche 3 décembre 20h.
10 11 ou 18 décembre : Conférence.
Aide pour les mini-projets.
11 Janvier - Soutenance des mini-projets.

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Evaluation

Le cours sera évalué sur la base :


1 Trois Comptes-rendus de Petite Classe obligatoires (+ bonus 2 CRPC -
2/3 note)
2 Mini-projet avec soutenance finale en janvier et groupe de travail en
décembre
Principe de fonctionnement des Rendus : base obligatoire
Partie ”Pour aller plus loin” - approfondissement du cours

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JupyterBook

La plupart des éléments du cours seront disponible sur le JupyterBook


1 Matériel de cours
2 Petites Classes (Notebooks)
3 Aide technique
Trois façon d’exécuter les notebooks
En local - installation personnelle / Binder / JupyterHub

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Objectif du cours et objectifs pédagogiques

Objectif du cours : Théorèmes de base d’existence et unicité - structure topologique


des trajectoires autour d’un point régulier
Comprendre l’importance de la régularité de la fonction - notion de flot autour d’un
point régulier
Existence et unicité, solution maximale, ensembles α- et ω-limites

Objectifs pédagogiques
Connaı̂tre les théorèmes de base d’existence et unicité
Comprendre la notion de cylindre de sécurité -
Connaı̂tre les théorèmes de contraction
Comprendre la notion de solution maximale - comportement à la frontière
Connaı̂tre les notions de portrait de phase pour un champ de vecteur - ensembles
α- et ω-limites
Connaı̂tre la notion de flot intégral
Comprendre le théorème de redressement du flot

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Objectif du cours et objectifs pédagogiques

Objectif du cours : Théorèmes de base d’existence et unicité - structure topologique


des trajectoires autour d’un point régulier
Comprendre l’importance de la régularité de la fonction - notion de flot autour d’un
point régulier
Existence et unicité, solution maximale, ensembles α- et ω-limites

Objectifs pédagogiques
Connaı̂tre les théorèmes de base d’existence et unicité
Comprendre la notion de cylindre de sécurité -
Connaı̂tre les théorèmes de contraction
Comprendre la notion de solution maximale - comportement à la frontière
Connaı̂tre les notions de portrait de phase pour un champ de vecteur - ensembles
α- et ω-limites
Connaı̂tre la notion de flot intégral
Comprendre le théorème de redressement du flot

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Objectif du cours et objectifs pédagogiques

Objectif du cours : Théorèmes de base d’existence et unicité - structure topologique


des trajectoires autour d’un point régulier
Comprendre l’importance de la régularité de la fonction - notion de flot autour d’un
point régulier
Existence et unicité, solution maximale, ensembles α- et ω-limites

Objectifs pédagogiques
Connaı̂tre les théorèmes de base d’existence et unicité
Comprendre la notion de cylindre de sécurité -
Connaı̂tre les théorèmes de contraction
Comprendre la notion de solution maximale - comportement à la frontière
Connaı̂tre les notions de portrait de phase pour un champ de vecteur - ensembles
α- et ω-limites
Connaı̂tre la notion de flot intégral
Comprendre le théorème de redressement du flot

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Plan du cours

Théorie d’existence et unicité (Cauchy-Lipschitz)


Notion de solution maximale
Dépendance des conditions initiales et d’un paramètre
Champs de vecteurs - portrait de phase - ensembles α- et ω-limites
Flot intégral - théorème de redressement du flot

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Complément historique
L’étude des équations différentielles ordinaires peut se décomposer, grossièrement en
plusieurs “époques”. La première époque, longue d’environ un siècle entre 1675 et 1775
a posé les bases et la formulation des équations différentielles ordinaires telles que
nous les connaissons. Elle accompagne la naissance du calcul différentiel sous
l’impulsion de Newton et Leibniz et cherche à résoudre un certain nombre de problème
clefs auxquels se sont attelés les plus grands scientifiques du XVIIIème siècle. Ces deux
scientifiques se sont attachés à formuler des méthodes de résolution des équations
différentielles ordinaires.
Lors de cette première époque, les scientifiques vont s’attacher à résoudre un ensemble
de problèmes comme l’isochrone (problème de déterminer une courbe le long de
laquelle un mobile tombe avec une vitesse verticale constante) ou la brachistochrone
(problème de déterminer la forme de la courbe le long de laquelle un mobile tombe
d’une distance donnée en un temps minimal). La famille Bernoulli qui exerce à Bâle en
suisse sera très active dans ce domaine et s’est intéressé de près aux développements
de Leibniz et une large correspondance a eu lieu.
Ils se sont tous occupé d’équations différentielles. Leur développements seront ensuite
suivi par les travaux d’Euler (réduction des équations du second ordre au premier
ordre), Lagrange, Clairaut et finalement d’Alembert sur les équations différentielles
linéaires. Cependant, ces travaux consistent plus à résoudre un type particulier
d’équations différentielles en utilisant un arsenal de techniques dédiées, et se fait jour
peu à peu la nécessité d’avoir un cadre théorique solide pour étudier la question de
l’existence et l’unicité. C’est aussi à cette époque que naissent les technique
d’approximations (méthode d’Euler que nous allons étudier) et leur interprétation
graphique.

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Complément historique

Jacques Bernoulli (1654-1705) est un mathématicien et physicien suisse.


Jean Bernoulli (1667-1748) est un mathématicien et physicien suisse.
Daniel Bernoulli (1700-1782) est un médecin, physicien et mathématicien suisse
qui a exercé essentiellement à Bâle où il enseigne l’astronomie, la médecine et la
philosophie.
Nicolas Bernoulli (1695-1726) est un mathématicien suisse qui a travaillé sur les
équations différentielles et les probabilités. Il est le frère de Daniel Bernoulli, fils
de Jean et neveu de Jacques Bernoulli. Mort jeune alors qu’il avait été nommé
par Pierre le Grand à l’académie des sciences de Russie.
Leonhard Euler (1707-1783) est un mathématicien et physicien suisse.
Joseph Louis de Lagrange, en italien Giuseppe Luigi Lagrangia (Turin 1736 -
1813), est un mathématicien, mécanicien et astronome sarde naturalisé français
en 1802. Il quitte le Piémont à 30 ans, séjourne à Berlin pendant vingt-et-un ans
et s’installe pour ses vingt-six dernières années à Paris.
Jean le Rond D’Alembert (1717-1783) est un mathématicien, physicien,
philosophe et encyclopédiste français.

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Complément historique - acteurs clefs

Quelques personnages clefs de l’origine des équations différentielles

La famille Bernoulli : Jacques, Jean et Daniel.

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Complément historique

Vient ensuite la seconde époque associée à la théorie de l’existence et l’unicité des


équations différentielles au cours du XIXème siècle sous l’impulsion de Cauchy qui fera
son cours à l’Ecole polytechnique sur ce sujet et qui est parvenu jusqu’à nous sous le
nom de théorème de Cauchy-Lipschitz, voire de Picard-Lindelöf dans la littérature
anglo-saxone.
Le première version du théorème introduite par Cauchy est démontrée durant la
première moitié du XIXe siècle et introduite dans les cours de l’Ecole Polytechnique en
1820, à l’aide d’une technique d’approximation découverte par Leonhard Euler.
Lipschitz va généraliser le théorème mais le résultat reste encore à ce niveau un
théorème d’existence locale.
Picard, Paul Painlevé et Henri Poincaré développent une version plus moderne de
l’analyse des équations différentielles qui permet d’apporter des réponses aux questions
de solutions maximales, de l’unicité et de la régularité de la solution. Une version
aboutie du théorème sera publié par Lindelöf en 1894 (théorie de point fixe et
approche topologique).

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Complément historique - acteurs clefs

Augustin Louis, baron Cauchy (1789-1857) est un mathématicien français,


membre de l’Académie des sciences et professeur à l’École polytechnique. Il fut
l’un des mathématiciens les plus prolifiques de tous les temps et ses recherches
couvrent la quasi-totalité des domaines mathématiques de l’époque.
Rudolph Otto Sigismund Lipschitz (1832-1903) est un mathématicien allemand,
élève de Dirichlet et qui a eu Felix Klein comme élève.
Charles Émile Picard (1856-1941) est un mathématicien français, qui a focalisé
ses recherches sur l’analyse mathématique.
Paul Painlevé (1863-1933) est un mathématicien et homme politique français
qui a été élève de Picard à l’ENS.
Ernst Leonard Lindelöf (1870-1946) est un mathématicien finlandais qui a
travaillé dans les domaines de l’analyse complexe et de la théorie des équations
différentielles.

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Complément historique - acteurs clefs

Quelques personnages clefs de l’origine de la théorie des équations différentielles.

Augustin Louis Cauchy et Rudolph Lipschitz.

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