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30/124, 1843 Dowaine Sucrion Morseuss on B ime © crypt soomeansvl Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste la REVUE THOMISTE./r Peut-on bénir Fiducia supplicans ? ‘Thomas Michelet La déclaration “Piducia supplicans” du 18 décembre 2023 a suscité un grand émoi. Le premier article (Emmanuel Perrier, Fiducia supplicans face au sens de la fo) en donnait les raisons principals face au sens de la foi. Dans ce second article, nous approfendissons Vanalyse en ‘montrant la double lecture possible du document et option qui doit étre prise, {See English version below) Depuis quelques semaines, une tempéte secoue le monde catholique qui s'en set passé lavelle de Nod Le 18 décembre, Je Dicastére pour Ia Doctrine de la Foi publiait la Déclaration Fiducia supplicans par laquelle était établie « la possbilté de bénir les couples en situation iréguliére ‘et les couples de méme sexe, sans valideroffciellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit Fenseignement pérenne de Vfglise sur le mariagel-» Aussitt, le monde médiatique sen est emparé. qui n’espérait pas ne telle aubaine, répandant 4 grand bruit la nouvelle que Yglise admettait enfin la légitimité des couples homosexucls ‘quelle bénssait en attendant de reconnsitre un jour leur mariage selon la marche inéluctable ‘du progrés. Impossible de faire valoir que le texte disat fe contraire, quil interdsait les bénédictionsliturgiques en ce quelles pourraientressembler & un mariage ou s'y rapportr, le suerement ne pouvant unir qu'un homme et une femme. Rien ay ft la eause état entendue, [Uactualité reprit bient6t son cours, aissant le peuple chrétien en émoi. ‘Trés vite se multplieent les décarations dévéques, de cardinaux et de conférences épiscopales. Certans louant le texte, regettant parfois qu'il ne soit pas alé pus loin, ou ‘oyant lune premigre tape vers un mariage des personnes de méme sexe quis appelient toujours de leurs vorux. D'zures, sans doute plas nombreux dsexprimer en publi, refusant poliment de le mettre en cewe au nom de la prudence pastorale et du contexte qui est le leur, lorscuils ne Faceussient pas de contradiction, Chérésie ou de blasphéme. Cela fist longtemps que lise riavait pas taversé une tele exse, méme sil y a loin de ia fronde au schisme, La Déelaration se présentait comme se sufisant 4 elle-méme(2] mais face & de telles eéactions ppourtant prévisibles et parait-i prévues, le prfet a li sexpliquer, dabord dans la presse3] puis dans un Communiqué officiel du Dicastére[s]. Les accusations dhétérodoxie y sont rapidement écartées, au motif que Fiducia supplicans avait réaffirmé sans ambages la doctrine catholique du mariage et son incompatibilté avec des bénédietions liturgiques de « couples ‘en situation irégulire », ainsi que avait établi la Congeégation pour la Doctrine de la foi dans un précédent document(s} confirmé sur ce point. D'aprés le Communiqué, la nouveauté n'est done pas de les bénir ni de eréer pour eux une nouvelle forme de bénédietion mais de distinguer plus clarement qu’on ne le fasait auparavant deux formes de bénédictions déji existantes,« iturgique ou rituaisée » d'une part et « spontanée ou pastorale » dautre part. Progrés doctrinal dont on tire une conséquence juridique et pastorle. Linterdition des bbénédictions de couples en situation irrégulite he visait que la premiére forme, et cela demeure ; mais elle ne prenait pas en compte la seconde forme, qui teste disponible pour bénirles couples sans bénir es unions. Loin dapziser, explication semble avoir ajouté au trouble de nombreux fidéles et de pasteurs, plongés davantage dans des abimes de perplexité. Aussi aestil pas inutile ‘apporter notte contribution pour tenter d’eiairer au moins quelques points de difficulté sclon Tinvitation du Communiqué : « Les déclarations compréhensibles de certaines ences épiscopales par rapport au document Fidueia supplicans ont le mérite de mettre en évidence la nécessté d'un plus long temps de réllexion pastorale + ; « au-deli des polémiques, ce texte réclame un effort de réflexion sereine, avec un carur de pasteur, hors de toute idéologie.« 1 Principe de charité interprétative La_mauvaise réception du texte tiendrat-elle a ses défauts interes ? Ce que plusieurs ééques ont déploré comme tant son manque de clarté, ses ambiguités voire ses it bien hntips:itevuethomist ticontenu-editoralichroniquesilumieres-ot-grains-de-sel/peut-on-beni-fducia-supplicansiEnglsh 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste contradictions, Toutes choses auxquelles on aurait pu alors remédier en consultant davantage de théologiens, experts et de membres de la Curie, comme on doit normalement le fare et qu'on serait plus forte raison en droit Galtendre d'une Piise qui se veut synodale. Ou bien faudrait-il invoquet des raisons externes ? Les médias suivant leurs grilles analyse dans la Togique du monde, entrainant jusqu'aux fidéles dans une précompréhension du texte qui niétait pas la bonne. Dans les deux cas, la confusion est-elle due & une erreur de communication, ou le but isavou ‘Au nom du principe de charité interprétative, lorsquun locuteur parait se contredire, il convient de lui faire crédit de ne pas étre un imbécile et de rechercher une interprétation bienveillante au terme de laquele ses propos paraitront cohérents. De méme, pisque auteur de la Déclaration affirme « qu'il n'y aurat pas de place pour se dstancer doctrinalement de cette Déclaation ou pour la considérer comme hérétique, contrite i laTradition de IEglise ou lasphématoire] il est charitable de le prendre au mot jusou'a preuve du contraire ct de rejeter fermement toute compzéheasion du texte qui le contredizait. Sil est ambigu ou ambivalent, cenir la ligne dinterprétation orthodoxe comme étant la bonne daprés I intentio auctor affchée, méme si ce rest pas la plis obvie, tout en écartant les interprétations contraices en tant que faustes et dangereuses, Non par costa scientifique mas par déeision herméneutique. Crest ailleurs un principe constant d'interprétation du magistére que celu-ci doit se lie dla lumigre du magistére antérieur et plus largement de la for catholique quil a pour mission dTenseigner. Qui rejetersit ce principe de continuité pour appliquer une herméneutique de rupture ffit-ce pour la dénoncer se couperait par li-méme de la Tradition qui le tient et tomberait dans une sorte de contradiction performative. On ne devrait done pas préjuger dune intention perverse de Tauteur, ni accuser de jouer double jew quand bien méme le texte pourrait se lire d'un bout a lautte selon un double sens en lassant soupgonner quelque agenda cache. A tout le moins peut-on regretter de devoir accomplir& sa place ce travail de clarification, afin de désamorcer la bombe que le texte contient en puissance sans pouvoir atfirmer que son auteur avait intention de I'y mettre, 2. Bénir le pécheur sans bénir le péché ? Dieu aime le péchcur mais déeste son péché. Les deux ne sopposent pas puisque le pécheut ne sideniie pas & son péché qui en est la dfigration. Lamour du pécheur se adult done pat la haine du péché dont Dieu veut le libre, tel le bon médecin combatant Ia maladie Dour sauver le malade, alson pour laquelle ia fondéVflse.De la méme manire, Dieu nit le pécheur sans jamais bénir son péché. Distinction nete que le pape a rappelée en répondant une Question sur la Déclaraton Fiduciasupplicans lors de’ sa encore avec le clergé de Romel7 La Décaration sYavait pas jg nécessaire de poser demblée une telle distinction, et cest regrettable, préfrantinsisier sur le fait que méme en situation de péché, Dieu conserve au pécheur son amour incondiionnel, ses dons et sa bénédition[s), sans jamais préciser sil beni en méme temps le péché, Sur ce point, le Communiqué apporte aucune lume. Or béni,cest «die du bien »(bene-dicere. On ne peut done bénie que le bien sans jamais bénirle mal. Auteement, cela reviendrait & dire dun mal quil est un bien. Tandis qu'aa commencement, Diew sépara fa umiére des téndbres (Gn Ile « fs de lume » (Jn 12.36) deviendratent alors es enfants du « Pe du mensonge», menteur dé Forigine (Ja 848) Non seulement on ne peut jamais bénir le mal, maison ne doit pas non plus lasser coire auion fe fat de quelque manire que ce sot. Car ce serait source de grand scandale. Et = mralheur& homme par qu le seandale arrive» (Mt 187). Le seandale état pas 4 appréciet au plan subject ou sociologgue (ce qui chogue les gens) mais au plan object et clinique (ce dui fait chuter dan aft, comme la plerte su le chemin: «St quelqu'un dot scandalier Tun de ces petits qu eroient en mo, i serait préfrable pour Ii de se voir suspendre autour di ou une de ces meutes que tourment les des et die englouti en pleine mer» (M186), Un tel scandale se produirait immanquablement si fgise bénissait le pécheur en laissant croire quelle bénit son péché, car les fidéles seraient alors portés & comprendre quelle rome « bien» ce qui est un mal et que le péché n'est plus un péché. Cela ne se congoit pas seulement dans intention da ministre, qui peut au moins en théorie vier l'un sans toucher Tautre, avec la dificulté de Vexpliquer en pratique surtout dans le cadre d'une « bénédietion spontanée »9] qui ne devrait durer que quelques secondes(10). Mais il faut 'apprécier aussi chez les intéressés, qu ne sasissent pas toujours Fintention du ministre ni le sens @um geste par trop sibylin ; Caucuns favorisant Fambiguite pour prétendre ensuite que IFglise les aura bénis en bénissant leur péché,régularisant ainsi leur situation irrégulire. Loin d'aider a leur conversion, cela les ferait chuter objectivement dans la foi, eux-mémes ainsi que leur entourage. Enfin, le scandeale se mesure dans le peuple de Dieu qui ne saist pas toujours ces subtilités ou se laisse entrainer par les réseaux socintx, at risque de eroire que la foi rest plus ce quil eroyat, ou que le Magistére a cessé de la défendre On ne saurat accuser lauteur de la Déclaration davoir délibérément occulté cette distinction entre le pécheur et son péché ni davoir eu Tintention de créer le scendale par une telle omission. En revanche, puisque le Dicastére se dit au service de Tenseignement du Saint- Péreli], et que le Saint-Pére lui-méme a fait cette précision & propos du document que Yon devait bénir le pécheur sans bénir le péché, cest désormais a la lumiére de cette simple hitpsrevuethomistef/contenu-estorialichroniquesiumieres-et-rains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste distinction quill convient dimterpréter le document et de rejeter avec la plus grande vigueue ce qui rat en sens contrite 1 est dommage que + pour éviter toute forme de confusion ou de scandale » (FS 39) la Déclaration se soit contentée dindiquer quelques régles minimales de prudence présentées ‘comme suffsantes sans quion doive en attendre d'autres (PS 4) Surtout si était pour donner ‘ensuite impression de se contredite par un Communiqué qui apportait de fait des précisions supplémentaires, sans avoir réponda pour autant & toutes les interrogations légitimes. De méme, la Déclaration parastait court-cireuiter les Conférences épiscopales en éeartant Téventualité d'autres régles, normes ou procédures de leur part (FS 30 et 37), Sadressant directement au jugement pastoral des prétres (FS 35 4 37), soit & rebours de Tecclésiologie de Lumen Gentiuin quant a Tautorité de Vépiseopat (LG 21) et davantage dans une ligne préconciliaire, ce qui peut déconcerter dans une Elise qui se dit par ailleurs synodale. Mais tune tele Tecture ne simpose pas depuis que le Communiqué reconnu la léitimité des Confézences épiscopales & tenir compte largement de leur contexte dans Vapplication du document, ce qui donnera lieu a des régles complémentaires de prudence et de discernement{I2. 3, Bénédiction non-liturgique ? Diaprés le sousctitre, la Déclaration Fidveia supplicans porte sur « la signification pastorale des bénédictions » offrant ce sujet une «contribution spécifique et innovantes[13]- Aude des bénédietions en général, dont tite la quasi-toralité du texte (le mot apparait dans 38 numéros sur 45, la veritable nouveauté daprés le Communiqué consiste &distinguer & ebté des bénédictions liturgiques des bénédictions + pastorales » spontanesl4) ni liturgiques ni ritulles, plus proches de la pité populaie!I5). Li ext la raison profonde de la Déclaration et ‘du sous-tite, Notons que le Dicastére n'a pas inventé ces bénédictions non-lturgiques comme beaucoup Int cru faute de les connaitre. On les rencontre défi dans 'Reriture et dans la pratique immémoriale de Eis, méme siTon ne sy intéressaitguére jusque-Ii. Aisi les parents ont toujours béni leurs enfants ou récité des benedicte lors des repas, sans re, Ce qui montre au passage quelles ne sont pas toutes réservées au La Déclaration tappelle que les bénédictons lturgiques ne sont pas possibles dans le eas de situations ieréguliéres, car «il est nécessaire que ce qui est beni puisse correspondze aux desseins de Dieu inserts dans la Création et pleinement révélés par le Christ Seigneur » (FS 1, reprenant ld une des raisons déja invoquées par la Congrégation pour Ia Doctrine de la Foil Bn revanche, elle établit que toutes les bénédictions nentretiennent pas de tels liens avec les suerements quil fille les aecorder dans « les mémes conditions morales « (FS 12). Il est done possible « de développer et denrichir le sens des bénédictions + (FS 7}, den avoir une » compréhension plus large » (PS 13) dans une « approche plus pastorale » (FS 21). Des bénédietions qui nvexigeront alors « aucune perfection morale préalable « FS 25), qui seront ‘offertes tous, sans rien demander «('8 27): « Personne ne peut étre exclu de cette action de agrice et chacun, méme sil vit dans des situations qui ne sont pas conformes au plan du Créateur,a des éléments postfs pour lesquels i peut louer le Seigneur » (FS 28). (On reste un peu surpris de ee que ni la Déclartion, nile document précédent de 2021, waiemt tenu compte de Texistence des bénédietions de pénitents dans TAntiquité. Elles écaient ppourtant liturgiques, selon un rituel longtemps inserit dans le Pontifical romain. On les donnait au cours de la messe, i la fin de la liturgie de la Parole en Occident, les pénitents ‘quittant alors Fassemblée, ou bien aprés la liturgie eucharisique en Orient, od is assstaent & la synaxe d genoux (fentes} ou debout(stantes) selon leurs progrés dans Orde des penitent, ‘sans jamais communier. On enttat alors en pénitence par Timposition solennelle des cendres dans a Cathédrale au début du Caréme, et fasat pénitence pendant des années selon le type de faute, jusqu’a Ia réconeilition li aussi solennelle dans la Cathédrale au Joudi Saint. Cette pénitence était done solennelle au sens de liturgique ; pour autant, il sagssait bien de bénir des pécheurs, ce qui contredit l'ffirmation selon laquelle on ne saurait bénirlturgiquement ‘que des justes, ou des pécheurs& condition que ce ne soit pas liturgique. Certes, ces pénitents se reconnaissant pécheurs (condition pour entrer dans FOrdre des pénitents) mais ils wécaient pas réconciliés (condition pour y rester. Encore pécheurs, ils étaient bel et bien bénis Titurgiquement ‘Gest li que le point préeééent nous permet d'y voir plus clair: bénir le pécheur sans bénir le ppéché. Dans la bénédiction liturgique des pénitents, que bénissai-on exactement? Avant tout Dieu, quia fait de ce pécheur un pénitent en vue de rendre a vie au mort. Puls le pécheur lui- 'méme, non pour son péché mais pour son propos de conversion, qu est excellent et louable. ‘Afin de Iui obtenis des grices de soutien pour son temps de pénitence, extrémement long et Uificile. Avec une grice de persévérance, quill fsse pénitence jusqi‘au bout, pour étre finalement rendu apte & la réconciliation avee Diew et avec Ilse. La justification nétait done pas un préalable a la bénédiction, mais Tiaverse: la bénédiction donnée su le pénitemt pour accompliren lui leeuvre de justification, a la fois comme processus (in fier) et comme lerme (in facto esse). Ce qui est l'un des aspects présentés par la Déclaration (FS 31-32), souvent compris comme une nouveauté alors que cette institution liturgique allait dans le hntips:itevuethomist ticontenu-editoralichroniques\lumieres-et-grains-de-sel/peut-on-beni-fducia-supplicansiEnglsh 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste Une meilleure prise en compte de la ‘Tradition aurait done permis de penser d'une autre manigze cette distinction entre bénédiction liturgique et bénédiction non-liturgique, la seconde seule étant ouverte au pécheur au motif que la premiére ne le serait pas. ce qui encore une fois ne simposait pas au regard de histoire mais reste parfaitement concevable au plan pastoral. La question nest pas Hl: quelle soit lturgique ou pas. une bénédietion peut bénir un pécheur le eas échéant mais jamais bénir son péché. Car ce serait contradictoire avec la nature de la bénédietion qui consiste a « dire du bien», ce qui est impossible pour un mal. 11 est dommage que le document ait passé tant de temps i établir cette distintion pourtant en parte inopérante entre deux sortes de bénédictions, comme pour faire oublier celle plus fondamentale entre le pécheur et son péché. Mais I encore, on ne saurait présumer une stratégie d vitememt, le pape rappelant comme une évidence que Von doit bénir un sans bénir autre, 4, Benit le pécheur impénitent ? Faudrait-i alors ne bénir que des pénitents, ceux qui ont un réel propos de conversion ? Cest un fat que la Déclaration n’emploie jamais le mot de « conversion », méme si 'idée sy trouve, fort diseréte au demeurant, Ainsi, pour ces » couples en situation iréguliére » ou « de méme sexe +, il es fait mention de «'grices actuelles » obtenues par de simples bénédictions pastorales sous forme de prire, « afin que les relations humaines puissent mir et grandit dans la délté au message de UFvangile, se Hbérer de leurs imperfections et de leurs fragilités ct sexprimer dans la dimension toujours plus grande de Tamour divin. «(FS 3). Pui le propos s larg : « La grice de Diew agit en effet dans la vie de ceux qui ne se prétendent pas justes mais se reconnaissent humblement pécheurs comme tout le monde « (FS 32). Le Communiqué abonde dans ce sens en donnant Fexemple d'une bénédietion « spontanée + (non rituaisée) quil parait difcile de refuser 4 qui la demande : « Seigneur, regarde tes enfants, accorde-leur la sant, le travail, la paix et Iaide réciproque. Délivre-les de tout ce qui contredit ton fvangile et donne-leur de vivre selon ta volonté. Amen ». La conversion n'est done plus ii un préalable, un ferme propos du pénitent quil es bon de louer et dont la bénédiction peut « dite du bien ». Mais elle devient Fobjectt,Faeuvre de Dieu dont on espére quielle saccomplia dans les covurs ln suite de cette bénédiction en tant quielle est une priére. Le bien quelle nomme se situe avant tout du c6té de Dieu, son oeuvre de salut; puis du e&té du pécheur, dans un furur conditionnel pour peu quil accueille en lui ce salut, sans quil ui soit demande ici de partager ne sersit-ce que cette espérance. Ne doit-on pas tenir cependant propos de toute bénédiction quelle dot éire apt a « dite du bien » de son bénéficiire, non seulement pour ce qu'elle donne mais dabord en lui-méme at temps présent, sans quoi elle serait mensongére ? Cest Yoption de la Déclaration, qui considére que le simple fait pour un pécheur d'imploter Diew avec confiance (cest lettre Fiducia supplicans) doit re accueil comme un mouvement divin (PS 21) Pari que faisait AGja Blaise Pascal : « Console-toi, tu ne me chercherais pas situ ne mfavais trouvé » (Pensées, Br. 553), Premier mouvement de la gre (initium fide) qui constitue donc un bien bénissable, Tobjectif restant dacheminer le pécheur jusqu'a la pleine conversion. Non seulement se toumer vers Dieu (conversio ad Deum) mais détester le péché qui Ten détoume (aversio a malo) On reconnait la « via cartati8) », qui accompagne le premier « bien possible(19] + mais encore fragile pour le faire grandir petit & petit jusqu'a ce quil remplisse toute la vie. Ou encore la loi de graduait[20) », politique du «petit pas « et du « pas & pas « qui admet qui faile du temps et des étapes pour aller a la vérité, En voici douze pour Iilluster, Reconnaitre un manque dans sa vie, dot Ton se tourne vers Dieu. Envisager le mal dont on est responsable, Nommer son péché, Détester son péché. Croize que Fon peut soi-méme étze pardonné, Demander pardon. Considérer qu'une autre vie soit possible. La voir comme bonne en soi. La voir comme bonne et désirable pour soi. La croire possible pour sci, avec la grice de Dieu. Prendre la décision de changer de vie. avec tout ce que cela implique. Le fare en acte et persévérer dans ce propos. - Tont cela peut prendre beaucoup de temps, voire des années, mais i ne faut pas désespérer ear Dieu patiente & Téyurd du pécheur. Saint Augustin ten convient : « Mieux vaut suivre le bon chemin en boitant que le mauvais en courant (2). » La gre west pas seulement ici un résultt final (tat de grice ; sainteté en acte) mais elle est ‘une ceuvre divine de transformation progressive (tat de pélerin;sainteté en progrés) Encore fautil toujours fixer fermement le but condition de la loi de gradualité. Mais lorsque la conscience du pécheur est tellement faussée quil ne voit plus le but datteindre, ov quill ne le voit pas comme bien, comment fate ?Ilrevient alors au pasteur de fixer pour lui le but et de Taecompagner dans la bonne direction, comme on guide un aveugle; ce qui suppose d'établir avant tout une relation pastorale de confiance. C'est ainsi que la loi de gradualite exposée par Jean-Paul If dans Familiaris consorto se replace dans le cadre de accompagnement spiituel chez le pape Frangois dans Amorislatiti. est bon de relire aussi la Déclaration Fiducta supplicans a la suite de Vexhortation apostolique Evangelii Gaudium pour y retrouver la vision pastorale du pape Frangois d'une Fglise qui ne doit plus étre une douane(22} ol Yon devrait déclarer tous ses péchés avant entre. Mas ele doit étre un « hépital de eampagne(23)» oii on entre tel qu’on est, malgré ses blessures et méme a cause delles pour en dire gucris. Ce qui importe, c'est de se sentir almé et accueil. Pas de se voir reprocher demblée tout ce qui ne va pas. En effet il serait peu évangélique d'écraser le rosea froisé, d'éteindre la méche qui fublit (ls. 423 ; Mt 12,20), et hitpsrevuethomistef/contenu-estorialichroniquesiumieres-et-grains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish 30/124, 1843 PPeut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste imprudent deffaroucher la brebis perdue avant de Tevoir attrapée. La vérité se fera en chemin, Le bon pasteur se montrera « un peu rusé+(24] : on naterape pas des mouches avec dda vinaigre. Cela peut expliquer qu’on ne dise pas forcément cout de suite au pécheur quil est en état de péché ~ et que la Déclaration ne le fasse pas non plus ~, parce que pour pouvoir éclairer la conscience et la réformer, i faut avoir franchi plusieurs étapes préalables. Autrement, si Yon transforme le péché matériel en péché forme/25| en averissant le pécheur ex abrupto lorsqu'il n'est pas prét&Tentendre et & se convertr il isque de tout rejeter en blac comme unt mensonge. ou désespérer de changer de vie, et on en sera responsable. Mais dans certains cas, le bien commun de glise prime, et l'on doit avertr le pécheur malgré tout, Bn se rappelant que lapel direct la conversion est lui ausi évangélique etatire eu Christ (Ae 2,37 33119), Pour toutes ces raisons, on peut admettre quil soit possible de bénir un pécheur méme Impénitent, non 4 raison de son péché ni pour son absence de conversion, mais pour le simple fat qu'il se tourne vers le Seigneur en implorent de lui quelque grice, et en priant pour aquiellefasse en lu son chemin, Cest une vit, & condition de la replacer dans le tout. Le risque est grand toutefois de détourner la va caritatis pour en faire une via peccatis. I ne sagirat plus alors daccompagner le pécheur pas di pas. étape par étape, pour quilfnisse par fe libéré du péché dans lequel il est engage. Mais il sagirait ¢accompagner Elise pas & pas, Glapes par étapes, pour qu'elle finisse par se liber de la notion de péché dans laquelle elle était engagée. Taite le péché, non par stratégie évangélique pour faire progresser le pécheur vers la vérité, mais dans une stratégie mondaine pour faire progresser Ilse vers Terzeur et le mensonge. Le pape Prangois a sulfisamment dénoneé le procédé pour qu'on ne puisse pas le soupgonner de s'en faire le complice. On eut almé pouvoir en dire autant de la Déclaration, 5 Situations « iréguligres » expression «situation iéguliée » don ila 6 fait mention plus hat nest pas nouvelle dans les documents ecclsiaux. Ele se trouve par exemple sous la plume du cardinal Joseph Ravenger (futur pape Benoit XVI) dans une lettre de la Congrégtion pour la Doctrine de la Foi de 1994 i propos dela communion des divorcés remariés es fdles qu se trouvent dans des siuations matimoniles irégliées26), » On entend par Id ceux qut vivent & la mmanigre dun épous et dune 6pouse (more uroro) sans éieeffectvement mariés selon la ol de figs, cest-i-dte pour des baptiss, sans le sacrement (Can, 1055. Sit quill ne sot pas mars du tout; sot qui le sont seulement cvilement ; sit quis sont divoreés et remariés civlement, cest-i-dire séparés et réengagés dans une autre union que cele qu Tes unit sacramentellement, La Déclaration Fiducia supplicans parait sjouter une précision nouvelle en distinguant systématiquement les « couples en situation irréguliére » des « couples de méme sexe +. D'ot Ton voit que la premiére catégorie n'inclut pas la seconde, II ne faudrait pas en déduire a ccontrario que les « couples de méme sexe » ne sont pas irégulies, et partant quils sont conformes i la régle, Simplement, expression étant défa prise dans un certain usage, i fallat bien marquer la différence qui est dabord de nature avant d'étre de droit. Ceci étan,seuls les premiers sont renvoyés nominalement leur irégularté, tandis que des seconds, il nest absolument rien indiqué dans le document nique leur vie de couple soit contrite & la rl, ni quelle soit objectivement désordonnée[27] vore intrinséquement désordonnée[28), ni que cela conslitue un péché ov une situation peccamineuse. Aucune qualification morale ou juridique ne leur est directement appliquée, ce qui pose question. Le Dicastére y voit. toujours un péché, ou matiére a péché ? En réalité, la Déclaration rappelle clarement que « Ifglise a toujours considéré comme moralement liites uniquement les relations sexuelles vécues dans le cadre du mariage « (FS 11) celui-ci état défini comme » une union exclusive, stable etindissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte a la génération dienfans (1. Ce nest que dans ce contexte que les relations sexueles trouvent leur sens naturel, propre et pleinement hurnai. La doctrine de IEglise sur ce point reste ferme » (FS 4). On peut se demander si cette Aéfinition exclut les époux civils dans la mesure oit le mariage civil nest plus indissoluble, mais la question ne se pose pas pour les « couples de méme sexe » qui par nature ne peuvent prétendre i former un mariage au sens of TEglise Fentend et non par simple ircégularité, I est important dy insister, car Virégularté peut étre parfois régularisée,tandis que le défaut de nature ne peut jamais étre comblé Or le Communiqué de presse sur la réception de Fiducia supplicans ne parait plus teni la distinction, qui ne fait plus état que des « couples en situation iréguliére « sans jamais mentionner les « couples de méme sexe » sauf dans les citations de la Déclaration. Est-ce & dire que la seconde eatégorie est mise provisoirement de c6té pour calmer les espris, ou bien aque désormais les deux catégories nen font qulune, ce qui reviendrat faire du défaut de nature un simple défaut légal, auquel on pourrait donc remédier ? Ceci est dautant plus préoceupant que le vocabulaire de Vierégularté n'est plus assort de son fondement dans le réel ni daucune qualification morale, Si ce afest plus qu'une question de régle, alors ne peut- fn pas changer la régle ? Ou bien en faire une simple difference de statu, sans connotation hitpsrevuethomistef/contenu-estoriaichroniquesilumieres-et-rains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste morale — le moine non plus ne peut pas se marier : c'est cont chose ice & la régle. Il vit autre 6. Bénir le couple sans bénir union ? Beaucoup se sont interrogés sur cette possbilté de bénir le couple sans beni union, la diféence entre les deux termes étant mal pergue ~ Tun et Tare pouvant se comprendre en effet dans le sens d'une simple union affective, ou au contaire comme impliquant une relation sexuelle ~ ce qui fat que bénie un sans bénir autre apparaitcontradctoire dans les deux cas mais pour des ralzons opposées. va de soi quil faut iterpréter ces deux termes de telle sorte que a cstnetion des deux ne sera pas absurde ela devient beaucoup plus clair si Yon suit Fimerprétation que le pape lui-méme en a donné il Sagit de bénir le pécheur sans bénir le péché, comme on Ia vu précédemment. Le couple doit done étre considéré ici en tant quil es une réalité bonne, ou présentant quelque bien qui ce ttre es bénissable ; 'union en tant quelle est manvaise, ou comportant un mal qui ne Peut sien dissocier, et pour cette raison n'est pas bénissable, Encore faut-il reir la difference centre Ie pécheur et son péché, dans Vabstrait et dans le coneret, ce qui suppose de pouvoir dlistnguer ce qui est un péché et ce qui ne Test pas, ou ce gui sans tre un péché Tui reste toujours lié d'une manigre ou d'une autre et ce qui peut sen détacher pour étre s En séalité, le probleme se situ d'abord en amont dans Fusage du mot « couple « pour les deux ‘eatégories, « couples en situation iréguligre « et « couples de méme sexe », comme si Ton pouvait les mettre sur le méme plan, indépendamment de leurs diférences de ature et pas seulement de droit, ce qui est une grande premiére dans un document du Saint-Siége. Ge que Te précédent document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sinterdisit de fire, parlant d'union et de « partenariat(29) « pour les personnes de méme sexe mais jamais de + couple ».« Gela contribue en effet & banalser les relations homosexuelles: que vous soyez des deux sexes ou du méme sexe, vous viver « en couple + de la méme maniére, avec des relations de couple et une vie de famille comme tout le monde. Sans méme déclarer ces unions comme étant simplement «irréguléres», on serait donc en tran de les normalise. Le terme de « couple » est inadéquat et ne laisse pas de sueprendee dans un document d'un Dieastére qui jusque-la nous avait habitué 4 un langage plus formel. Il est néanmoins admissible si fon nientend pas en faire un terme technique mais suivre en cela Tusage courant, sociologique, d'aprés la maniére dont les gens parient et se désignent. Ce ne serait ‘pas la premiére fois qu'un Dicastére adopte un double niveau de discours (sans double langage), selon qu'il Sagit d'une approche dogmatique plus formelle ou dune approche pastorale plus consensuelle (sans séparet la pastorale de la doctrine). Ainsi, en matiére ‘ccuménique, le Saint-Siége écarte résolument le terme d'Pgise pour les communautés protestantes, leur réservant expression » Communautés ecelésales», car pour les catholigues ce ne sont pas des Elise au sens propre faute davoir a succession apostolique,nlayant pas le stcrement de TOrdre dont nous tenons quill ext nécessaire pour consacrer des évéques successeurs des Apétres. Bn revanche, on ne sinterdira pas de les nommer » Eglises » pour en dresser la liste dans des documents pastoratx|30] lorsqu’on suit Ia maniére dont elles se désignent, Le tout est de savoir de quoi Ton parle et quel public. Mieus vaut le préciser 7. Bénit le couple ou les individus ? Plutst que de bénir le couple sans bénir Tunion, de nombreuses confécences épiscopales (celles ¢Afrique, mais aussi la France et bien d'autres) ont préferé s'abstenir et sen ten ila bénédiction des individus sans bénir les couples. Ce faisant, on en revient au régime précédent du document de la Congrégation pour la Doctrine de la foi de 2021; a pointe de la Déclaration de 2023 qui en justifiait Ia nouveauté n’étant pas regue. Le Dicastére a concédé aprés coup cette faculté dans son Communiqué de presse. eu égard au contexte de chaque pays dont il faut tenie compte, ala condition de ne pas en faire une affaire de principe pour tajeter apport doctrinal propre de la Déclaraton. La question demeure done, que l'on reformulera ainsi est-il possible, en théorie et en pratique, de bénir les couples dans la mesure oi fon vise une réalité bonne, sans bénir de ce fait leur union, qui en tant quelle est irréguligre ou contre nature n'est pas bénissable ? Nul ne se réduit a son péche, ce qui permet d'aimer le pécheur sans almer son péché, et de bénir le ppécheur sans bénir son péché, Peut-on en dire autant d'un couple de pécheurs et les bénir en tant que couple lorsquil apparait que la vie de couple est le lieu et Vinstrument de leur péché ? Autrement dit n'y 2-t-il pas dans ce couple une part bonne qui ne serait pas iée de maniéere ‘déterminante ala partie mauvaise, dont on pourrait Ten détacher pour la saver? Sil est une partie saine qui mérite d’tre considérée et conservée aprés rectification, cest bien Famitié, Une amité belle et chaste; la quéte de Ia perfection chrétienne se renforgant + par le soutien d'une amiié désintéressée(31) » uanstigurant Fatirance pour le méme sexe. De méme, pour les couples en situation irréguliére,IFglise admet quils puissent au besoin rester ensemble i la condition de vivre dans la continence en frére et scrur. ce qui leur ouvtra Faceés aux sacrements de la pénitence et de Feuchaistie(22) Et si ces « paires amis + ne tiennent pas encore parfsitement dans la continence, on peut encoze concéder que leur amitié soit bonne et bénissable si elle les renforce au moins dans un propos mutuel de conversion et de recherche de sainteté a laquelle is aspirent fun et autre malgré leur faiblesse, ntips:itevuethomist ticontenu-editoralichroniquestlumieres-ot-grains-de-sel/peut-on-benk-fducia-supplicansiEnglsh 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste Peut-on aller au-delé ? Le précédent document de la Doctrine de la foi jugeait que non : « La présence dans ces relations déléments posits, qui en eux-mémes doivent éie appréciés et valorisés, n'est cependant pas de nature A les justifir et a les rendte ainsi lgitimement susceptibles d'une bénédiction ecclésale, pusque ces éléments se trouvent au service d'une union non ordonnée au dessein du. Créateur(33). » Sans contredire le Responsum, la Déclaration Fiducia supplicans a voulu y ajouter + de nouvelles clarifications « (WS 2) introduire cette distinction entre les hénédictionsliturgiques pour lesquelles le Responsum reste applicable, et les bénédictions pastorales qui lui échappent. Pour autant, elles ne sont pas hos contre. Tout d'abord, le Communiqué a précisé que la Déclaration parlit de bénir les couples et jamais les unions, Pus le pape Frangois a ajouté que Yon bénissat les pécheurs et non pas le péché. 1 fut done retenirqu’on peut bénir les couples de pécheurs mais pas les unions pécheresses. Au bout dt compte, subsiste-til quelque difference de régime entre les deux textes et les deux sorte de bénédictions ? De deux choses lune. Ou bien Ton tient avec le Responsum que les « éléments postfs » da couple sont nécessairement « au service d'une union + péchereste, et Ton voit mal comment beénir Fun sans autre alors quion ne le doit pas. Ou bien Fon admet avec la Déclaration que Ton puisse bénir Tun sans bénir autre, et il faudra alors montrer que ces « éléments positifs + du couple ne sont pas nécessairement « au service de Tunion » mais peuvent sen dégeger. Nul besoin de muliplier les cas : un seul sufit pour en démontrer la possibilité, en dehors de TTamitié chaste présentée plus haut qui ne pose guére de dificulté. Prenons Texemple donné pat le Communiqué d'une prigre oi 'on demande au Seigneur de déliveer ces personnes de tout ce qui contredit IEvangile et de vire pleinement selon sa volonté. Comme on [a vu, le seul « clément posi « que Ton doive considérer dans ce couple est leur demande de bbénédiction, laquelle en occurrence nest pas « au service de union en tant quelle est écheresse mais au contrite vise s2 purification. Dans ces conditions, les bénédictions pastorales pacaissent éviter le lien de dépendance que dénongait le Responsum pour les bbénédictions liurgiques. Cependant, autre chose Tordre objectif du réel, autre chose ordre de sa perception. Une bénédiction peut bien ne pas étre lturgique, le ministre ne voulant poser li qu'un geste spontané non rituals, elle ne sera pas forcément pergue comme telle dans Tesprit des fidéles, pour qui trop souvent tout ce que touche le prétre est béni, sans considération de cette nomenclature du liturgique, paraliturgique et non-liturgique qui écappe parfois méme ces champs périphériques éiant encore insullisumment explorés par la théologie. Quion le veuille ou non. la simple présence d'un ministre ordonné fera que soa geste non rituel aura de fortes chances détre mis a pied dégalté avec des bénédictions Titurgiques d'une efficacité bien supérieure, a valeur quasi conséeratoire. Dans ces situations, on ne devrait done pas seulement proserir les bénédictions lturgiques en raison des liens objects qu’elles entretiennent avec les sacrements daprés le Responsum, mais aussi les bénédictions non-liturgiques au yu de la proximité qu’elles conservent encore avec les précédentes non pas tant dans forganigramme des sacramentaux que dans la compréhension des imtéressés, de Tentourage et des fidéles. Les vives rézctions enregistrées 4 la suite de la Déclaration le démontrent umplement. A ceci saute le fait que tant que la conscience de ces fidéles « en couple » est déformée at poiat de ne plus voir leur situation amoureuse comme peceasmineuse, ce qui dans nos socigtés devient la norme méme dans les milieux les plus traditionnels, on aura beau prier pour que le Seigneur convertisse en eux tout ce qui coniredit son Fvangil, ils le mettront au compte de tout le reste mais pas de cela, Autrement dt, cette bénédiction restera sans effet. A moins que effet visé soit justement celui-li: dobscurcir les consciences en bénissant & tout-va le pécheur et son peéché, le bien et le mal, ce qué Diew ne plaise. Des ministres complaisunts se préteront facilement au jeu, au nom dune conception erronée de amour gui couvre tout Torsquils ne partagent pas eux-mémes I'déologie qui le sous-tendrait. Aveugles qui guident des aveugies.. ils tomberont dans une fosse (Mt 15.14). Sous couvert d'une orthodoxie censée inréprochable, une pastorale déviante sinsallerait peu & peu a bas brut, préparant le coup suivant qui consisterait & changer la doctrine et réécrire le Catéchisme en ce sens. Le simple este apparemment bénin d'une bénédiction informelle Savére un redoutable instrument Pour la scotomisation des esprits. $i telle était la statégle, elle marque ici un point darrét qu'on espére définitt. Si tet nétait pas le cas il serait bon de le manifester autrement gue par des communiqués imprécis qui ne font u'accroitre le doute Dans ces circonstances, on comprend que nombre de Conférences épiscopales alent jugé plus urgent dattendre ou de botter en touche pour calmer es esprits. Il reste Ales éclaier. Science du confessional et Bien commun Audeli des polémiques, cette affaie montre la difficulté dériger en régle universlle ce qui fait pratiqué jusque-la par tous les pasteurs dans le secret du Confessionnal ou dans la diserétion d'un accompagnement personnalisé. Nétait-ce pas une gageure, un object ilusoie, la tache étant de fait impossible ? Tandis que la régle doit demeurer générale et impersonnelle, disposer pour Tavenir, ces situations réclament un esprit de finesse et non de _g¢oméive, un tact pastoral qui peine & se mesurer de lon et se gouverner den-haut. Cela pose la question de Varticulation de I prudence pastoral et dela lot de charitéoseillant parfois entze lappréciation des situations concrétes et la promotion du bien commun, Ce qui Nest pas une difficulté propre & Igise. Lépoque fait primer les droits individuels su le bien hitpsrevuethomistef/contenu-estoriaichroniquesilumieres-et-rains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste ‘commun, ce qui a terme est ruineux pour toute société ft-lle ecclésiale, Peut-on sauver & ‘tout prix la brebis perdue au point de perdre les quatre-vingt-dix-neuf autres ainsi délaissées ? Lordre des pénitents de TAntiquité avait cette fonction de stigmatiser le pécheur pour traiter part le membre malade et ainsi Evite la contagion du corps entier. Au risque de croire que le pécheur nest plus dans I'Elise (ce qui est faux :VBglise est faite pour hi) ou que les autres sont parfaits (ce qui lé encore est trompeur : tous doivent se converti). On peut alors «dénoncer la tentation donatiste d'une Eelise des parfals, ouvir toutes grandes les portes pour ne pas en faire une douane ou une prison. Mais que dire dun hépital de campagne oi Jes malades siggent avec les bien-portants au point de ne plus offi aucune résistance 4 la pandémie ? Que faire d'une barque de Ifiglise qui n/aurait ni boussole ni gouvernail, ouverte & tous mais soumise 4 tous vents, ne montrant plus le chemin ni son intention de le suivre ? Il nest pas certain que la via cartatis tla loi de gradualité puissentaisément changer déchelle en passant de la grille du confessionnal ila Confession de Pierre Pus largement, cela soulige Fenjeu de la globalisation de Migise. Fautil promouvoir et consaerer une thologie contextuelle et une pastorale contextelle qui conduiafatalement & une dogmatique contextucle au détriment de Tunité de la fi ?« Plaisante justice qu'une rive borne I Véritéau-dega des Pyrénées, erreur au-dela »(B, Pascal, Pensées, Br. 294), Mais cela aura eu an moins le merite de mette Faccent sur la nécessité examiner de plus prés un champ dé.ude trop dlassé gui touve ici un reain d'iérét. En eonelusin, pour répondre brigvement ala question posée dans le titre de ette étude : Peut-on bénir Fiduca supplicans 2 Notte réponse sera tout aussi cate: ni ou, ni non, bien au conta ‘Fr Thomas Michelet, op (Pontifical University of Saint Thomas Aquinas, Angelicum). Pour alle pls loin: Thomas Michelet,» Synode sur la famille - La voie de TOrdo paeitentium +, Nova et Vetera 90 (2015), p. 35-80 Sure méme sy 1: Fidueia supplicans face au sens dela fo, r, Emmanuel Perrier, 1. Dieastére pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Fiduela supplicans su la signification pastorale des bénédictions, 18 décembre 2023 (nommée ci-aprés : FS) : Présentation par le cardinal Victor Manuel Fernandez, préfet du Dicastére Bollettino BO%01), 2.FS 41: « Ge qui est dit dans la présente Déclaration sur la bénédiction des couples de rméme sexe est suffisant pour guider le diseernement prudent et paternel des ministees fordonnés a cet égerd. En plus des indications ci-dessus, on ne doit done pas attendre autres réponses sur d'éventuelles dispositions pour réglementer les détails ou les aspects pratiques quant des bénédictions de cette sorte ». 3, The Pillar (23 décembre 2023); ABG (27 décembre 2023) ; Die Tagespost (3 janviet 2024) ; ete. 4. Dieastére pour la Doctrine de la Foi, Communiqué de presse sur la réception de Fiducta supplicans (4 janvier 2024), Osservatore Romano, Giovedi 4 Gennaio 2024 (63/3) p.6 a Stampa (1 janvier 2024). + 5. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Responsum & un dubium aw sujet de la bénédiction des unions de personnes du méme sexe, 22 février 2021, AAS 113/4 (2021, 431-434 ; Commentaire du Responsum ad dubium. « 6, Communiqué de preste...1.1.0 7. Vatican News, 18 gennaio 2024. 4, Fiducia supplicans, nL » le Pére nous a bénis “alors que nous étions encore pécheurs” (Rm 5, 8) + ; PS 29 : « Du point de vue de la dimension ascendante, lorsquion prend conscience des dons du Seigneur et de son amour inconditionnel, méme dans des situations de péché, en particulier lorsqu'une peiére est entendue, le coeur du croyant lave se louange et sa bénédiction vers Dieu » ; PS 32 : + La grice de Dieu agit en effet dans la vie de ceux qui ne se prétendent pas justes mais se reconnaissent humblement pécheurs comme tout le monde + ; FS 34: « Laliturgie de IEgise elle-méme nous invite 4 cette attitude de confiance, méme au milieu de nos péchés ». = 9, Fiducia supplicans. 1. 38. = 10, Communiqué de presse, n. 5 : + Ce sont des bénédietions de quelques secondes, sans Rituel et sans Livre des bénédietions ..) I sagit de 19 ou 15 secondes. » «= 11. Fiducia supplicans, Présentation : « Etant donn€ que « la Curie romaine est avant tout ua instrument au service du suecesseur de Pierre » (Const. ap. Praedicate Bvangelium. Ml, 1), notre travail doit favorser, outre Ia compréhension de la doctrine pérenne de Ifglise, la réception de Fenseignement du Saint-Pére. » 12. Communiqué de presse, n, 8: « Le cas de certaines conférences épiscopales doit étre compris dans son contexte. En différents pays, il existe de fortes questions culturelles, voire juridiques, qui exigent du temps et des stratéges pastorales qui vont au-delé du court terme...) Ce qui est important cest que ces conlérences épiscopales ne défendent pas une doctrine diférence de celle de la Déctaration approuvée par le Pape, puisqu'elle est la doctrine établie, mais quelles proposent plutét la nécessité d'une étude et dun discemement afin d'agic avee prudence pastorale dans ce contexte. «© hntips:irevuethomist ticontenu-editoralichroniques\lumieres-ot-grains-de-sel/peut-on-benk-fducia-supplicansiEnglsh 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste 13, Fiducia supplicans, Présentation :« La valeur de ce document, cependant, est quil offre tune contribution spécifique et innovante la signification pastorale des bénédictions, qui permet den élargir et enrichir la compréhension classique, étroitement lige 4 une perspective liturgique. Cette réflexion théologique, basée sut la vision pastorale du Pape Frangois, impligue un réel développement par rapport a ce qui a été dit sur les bénédictions dans le Magistére et les textes officels de Iigise, Pour cette raison le texte pris forme dune "Déclaration” ». © ynuniqué de presse, n. 4: « La veritable nouveauté de cette Déclaration, celle qui demande un effort généreux de réception et dont personne ne devrait se déclarer exclu, nest pas la possibilté de bénir des couples en situation irréguliée. C'est invitation & inguer deux formes différentes de bénédictions : “Iiturgique ou ritualisée™ et "spontanée ou pastorale” +.» 15 Fiducia supplicans, 35 = « Ces pourquoi la sensbilitépastorale des minstes ordonnés doit également dive éduguée a ellecucr spontanément des bénédictions qui ne se trouvent pas dans le Rituel des bénédictons »; FS 40 « par ces bénédictons, qui ne sont pas données selon les formes rituellespropres& lal mais plus comme une expression di coeur materiel de Uglise, semblables a celles qui jilissent des profondeurs de la pisté populate,» = 16. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Responsum a un dubium au sujet de la bénédiction des unions de personnes du méme sexe, 22 février 2021, note explicative: « Par conséquent, pour étre cohérent avec la nature des sacramentaux, lorsqu'une bénédietion est invoquée sur certanes relations humaines, i est nécessaire ~ outre Vimtemtion droite de ceux qui y participent ~ que ce qui est béni soit objectivement et postivement ordonné a recevoir et é exprimer la grice, en fonction des desseins de Diew inserits dans la Création et pleinement révélés par le Christ Seigneur. Seules les réalités dui sont en elles-mémes ordonnées a servir ces plans sont donc compatibles avec essence de la bénédietion donnée par VBglise. 17. 18, Frangois, Exhortation apostolique Amors laetita (19 mars 2016), n, 306. « 19. Francois, Exhortation apostoique Evangelii Gaudium (24 novembre 2013) n.48. «+ 20, Jean-Paul Il, Exhoration apostolique Familiais consortio (22. novembre 1981), n. 34; Frangois, Exhortation apostolique Amorisletitia (19 mars 2016), n. 293-295. S. Augustin, Sermo 169, 1518 (in ine), PL 38, 926 : “Meus it claudus in via, quam cursor practer vans” © téchisme de Elise catholique, n. 1431. 2 22, Beangeli Gaudium,n. 47: « Nous nous comportons fréquemment comme des contréleurs dela grice et non comme des fcitateus. Mais TEgise est pas une douane. elle est la saison paterelle oily ade a place pour chacun avec save dficile.» = 23, rangois, Enuetien avec le pire Antonio Spadato, directeur de la revue La Givi Cattolica (LOsservatore Romano, 26 septembre 2013): «Je vos gise comme un héptal de campagne aprés une hati. Il est inutile de demander & un bleseé grave sil = du chholestérol ou si son taux de suere est top haut ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite novs pourrons aborder le reste, Soigner les blessures, signer les blessures Il fat commeneer parle bas.» «> 24, Ibid :« Si Je peux pevt-étre dire que je suis un peu rasé (un po’ fro, que je sais smanozuvrer (muovers), mais i est vrai que je sis aus un peu ingéno. Oui, mais la amellaresyethése, celle qui est la plus intérieure et que je ressens comme ant la pus vie est bien celle Jesus un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard ». + 25, On dit quily a» péché matériel» lorsquily a mative & pécé mais sans la connaissance et le consentement qui constitu élément forme et» péché formel + lorsquily a les deux. Seul ce dernier est un viable péché, ngrégtion pout la Doctrine de a ot, Lettre aux évéques de Iie Catholique sur a séception de la cos ‘eucharstigue de la part de fidéles divorces remariés (14 septembre 1994), n,2.€t10. 27. Catéchisme de Ifigise catholique, 9.2858, 28. Catéchisme de fgise catholique, 9.2357.» 28. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Responsum a un dubium au suet de la bnédiction des unions de personnes du méme sexe, 22 février 2021, Note explcative:« Pour cette raison, i n'est pas licite de donner une bénédiction aux relations ou partenariat, méme stables, ui impliquent une pratique sexuelle hors mariage (C'es-i- dire hots de Tunion indissoluble Wun homme et dune femme ouere en soi 4 lk ‘tansmission de la vie), comme ces le cas des unions ene personnes du méme sexe. «© 30. Conseil Ponta! pour la Promotion de Unité des ehrétiens, a Dimension excuménique dans la formation de ceux qui teailent dans le ministére pastoral, A. g. (Les autees Fglises et Communautés ecclésiales) : « les Eglises et Communautés ecelésiales du temps de la Reforme (par exemple anglcans ulériens,réormés); les Else res (par exemple méthodistes. bapists, disciples du Christ penteedtises classique)» « 26, hntips:itevuethomist ticontenu-editoralichroniques\lumieres-et-grains-de-sel/peut-on-beni-fducia-supplicansiEnglsh 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste Catéchisme de IPgise catholique, n. 2359 : « Les personnes homosexuelles sont appelées ala chasceté, Par les vertus de maitise, éducateices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d'une amitié désintéressée, par la priére et la grice sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection ehrétienn 832, Jean Paul Il, Exhortalion apostolique Familias Consortio (22 novembre 1981), n. 4: + La réconciliation par le sacrement de pénitence - qui ouvrirait la vole au sacrement de !'Bucharistie - ne peut étre accordée qu’ ceux qu se sont repents davoirviolé le signe de "Alliance et de la fidlté au Christ, et sont sineérement disposés dune forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec lindissolubilité du mariage. Cela implique conerétement lorsque ('homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par exemple "édueation des enfants, remplirTbligation de la séparation, «ils prennent Tengagement de vivre en compléte continence, cest-i-die en Sabstenant des actes réservés aux époux (080). 33, Congeégation pour la Doctrine de la Foi, Responsum un dubium au sujet de la bbénédiction des unions de personnes du méme sexe, 22 février 2021, Note explicative. ‘(Retour dla version frangaise) Can "Fiducia supplicans" be blessed? For the past few weeks, a storm has been shaking the Catholic world, which could have done without it on the eve of Chri ‘On 18 December. the Dicastery for the Doctrine of the Faith published the Declaration Fiducia supplicans, which established "the possibility of blessing couples in an irregular sitation and same-sex couples, without offically validating their status or modifying in any way the Chureh’s perennial teaching on marriage". ‘The media immediately seized om it, never expecting such a windfall spreading the news that the Church was finally recognising the legitimacy of the same-sex couples it was blessing ‘while waiting to recognise their marriages one day in the inevitable march of progress. Ir was impossiole to argue that the text said the opposite, that it prohibited liturgical blessings insofar as they might resemble or be related to marriage, sine the sacrament can only unite @ ‘man and a woman. Nothing was done, the case was heard, The news soon resunied is course, Teaving the Christan people in turmoil Statements from bishops, cardinals and bishops’ conferences soon followed. Some praised the text, sometimes regretting that it had not gone further, or seeing it asa first step towards the same-sex marriage that they were still hoping and praying for. Others, undoubtedly more numerous to express themselves in public, politely refused to implement it in the name of pastoral pradence and their own context, when they were not accusing it of contradiction, heresy or blasphemy. I's been 2 long time since the Church has gone through such a crisis, even if’ long way from rebelion to schism. ‘The Declaration was presented as self-suicient|2 but in the face of such reactions, however predietable and apparentiy foreseen, the Prefect had to explain himself, fst in the press3) and then in an official communiqué from the Dicasteryls]. Accusations of heterodoxy were ‘quickly dismissed, om the grounds that Fidueta supplicans bad unequivocally reafirmed the Catholic doctrine of marriage and its incompatibility with liturgical blessings for "couples in an ircegular situation’, as established by the Congregation for the Doctrine of the Faith in a previous document{5] confirmed on this point. According to the Communiqué, the novelty is therefore not in blessing them or creating a new form of blessing for them, but in distinguishing more clearly than was previously the ease between two already existing forms of blessing, “liturgical or ritualised* on the one hand and “spontaneous or pastoral" on the ‘other. This doctrinal progress has legal and pastoral consequences. The ban on blessings for ‘couples in an iegular situation was aimed only at the first form, and that remains the case; but it did not rake into aecount the second form, which remains available for blessing couples without blessing unions, Far from calming the situation, the explanation seems to have added to the confusion of many of the faithful and pastors, who have been plunged further into abysses of perplexity. It is therefore worth making our own contribution in an attempt to clarify at least some of the points of difficulty, as the Communiqué invites us to do: "The understandable statements ‘made by certain bishops’ conferences regurding the document Fiducia supplicans have the merit of highlighting the need for a longer period of pastoral reflection’; "Beyond the polemics, this text calls for an effort of serene reflection, with a pastor's heart, free from any ideology", 1, Principle of interpretative charity Could the poor reception of the text be due to its internal flaws? Several bishops have deplored its lack oferty, its ambiguities and even its contradictions. These are all things that ‘could have been remedied by consulting more theologians, experts and members of the Gurla, as should normally be done and whict: we would be all the more entitled to expect from 2 Church that claims to be synodal. Or should we invoke external reasons? The media hntips:itevuethomist ticontenu-editoralichroniques\lumieres-ot-grains-de-sel/peut-on-beni-fducla-supplicansiEnglsh sone 30/124, 1843 PPeut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste follow their analytical grids in the logic of the world, leading even the faithful into a pre- ‘understanding of the text that was not the right one. In both cases, isthe confusion due to a communication error, or an unavowed aim? In the name of the principle of interpretative charity, when a speaker seems to contradict himself, we should give him credit for not being an imbecile and seek a benevolent interpretation atthe end of which his words wll seem coherent, Similarly, since the author of the Declaration atfirms "that there would be no room to distance ourselves doctrnally from this Declaration or to consider it heretical, contrary to the Tradition of the Church or blasphemous) itis charitable to take him at his word until proven otherwise and to firmly reject any understanding of the text that would contradict him, If it is ambiguous ot ambivalent, hold tothe orthodox line of interpretation as being the correct one according to the intentio auctors displayed, even if itis not the most obvious, while dismissing contrary interpretations as false and dangerous. Not by scientific observation but by hermencutical decision, Itis, moreover, «constant principle of magisterial interpretation that the magisterium must be read in the ight ofthe previous magisterium and, more broadly, of the Catholic faith that it has the mission of teaching, Anyone who rejects this principle of continuity in order to apply hermeneutic of rupture, even if only to denounce it, would thereby be cutting himself off from the Tradition that holds him together, and would be falling into a kind of performative contradiction, We should not, therefore, prejudge the author's perverse intention, nor accuse him of playing « double game, even ifthe text could be read from one end to the other with a double meaning, giving rise to the suspicion of some hidden agenda. At the very least. it is regrettable that we have to carry out this work of clarification for him, in order to defuse the Domb that the text potentially contains, without being able to affirm that its author intended to put it there. 2. Bless the sinner without blessing the sin? God loves the sinner but hates his sn. ‘The two are not opposed, since the sinner does not identity with his sin, which is its disfigurement. God's love for the sinner therefore translates into a hatted of the sin from which he wants to free him, like the good doctor who fights the disease to save the patient, which is why he founded the Chureh. In the same way, God blesses the sinner without ever blessing his sin. The Pope made this clear distinetion when he answered a question about the Declaration Fiducia supplicans at bis meeting withthe clergy in Rome. ‘The Declaration regrettably did not deem it necessary to make such a distinction from the outset, preferring instead to insist that even in a situation of sin, God preserves forthe sinner his unconditional love, his gifts and his blessing), without ever specifying whether he blesses the sin atthe same time. The Communiqué does not shed any light on this point. ‘To bless 1o “speak well” (bene-dicere}. So we ean only bless the good, without ever blessing the bad. Otherwise. i would be tantamount to calling an evil good, Whereas inthe beginning God separated the light from the darkness (Gen 1), the “sons of light (Jn 12:36) would then become the children ofthe "Father of lesa liar from the beginning (Jn 8-4), [Not only ean we never bless evi, bu we must never let anyone believe that we are doing so in any way whatsoever. For that would be a source of great scandal. And ‘woe to the maa through whom the scandal comes’ (Mt 18:7), Scandal is not to be appreciated on a subjective or sociological level (what shocks people) but on an objective and clinical level (what causes people to stumble in their faith, like the stone on the path: "If anyone should cause scandal to tone of the least of these who believe in me, it would be better for him to have one of those nillstones hung around his neck that donkeys turn, and to be swallowed up in the middle of the sea" (Me 18:6), Such a scandal would inevitably occur ifthe Church were to bless the sinner while letting it be thought that she was blessing his sn, for the faithful would then be inclined to understand that she was calling "good" what was evil and thatthe sin was no longer a sin. This is not only the Intention of the minister. who can at leas in theory aim at one without touching the other, but its dificult to explain in practice, especially inthe context of a ‘spontaneous blessing'9] Which should only last a few secondsi10]. But it must also be appreciated by the people concerned, who do not always understand the minister's intention or the meaning ofa gesture that is too erypti; some people favour ambiguity and then claim that the Church has blessed them by blessing their sin, Uhereby legalising their ilegal situation. Par from helping their conversion, this would objectively cause chem and those around them to fall away from the faith, Finally, the scandal is measured in the people of God, who do not always grasp these subtleties or allow themselves to be carried away by social networks, atthe risk of believing that the faith is no longer what they used to believe, or that the Magisterium has ceased to defend it ‘The author of the Declaration cannot be accused of having deliberately concealed this distinction between the sinner and his sin, nor of having intended to create scandal by such an omission. On the other hand, since the Dicastery claims to be at the service of the Holy Father's teachingli!), and since the Holy Father himself made it clear in relation to the document that one should bless the sinner without blessing the sin, iis now in the light of hitpsrevuethomistef/contenu-estorialichroniquesiumieres-et-grains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish a9 30/124, 1843 PPeut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste this simple distinction that the document should be interpreted and that anything to the contrary should be rejected with the greatest vigour. Its a pty that “in order to avoid any form of confusion or scandal” (PS 38), the Declaration contented itself with indicating a few minimum rules of prudence presented as sufficient, without us having to expect anything more (PS 41). Especially if it was then to give the impression of contradicting itself with a Communiqué which in faet provided additional detals, without having answered al the legitimate questions. In the same wey, the Declaration seemed to bypass the Episcopal Conferences by ruling out the possibility of other rules, norms or procedures on their part (FS 30 and 37), addressing itself directly to the pastoral judgement of priests (PS 85 to 37), in other words going against the ecclesiology of Lumen Gentium with regard to the authority of the episcopate (LG 21) and taking a more pre- conciliar line, whieh may be disconcerting in a Church that also claims to be synodal. But such a reading isnot necessary since the Communiqué has recognised the legitimacy of the Bishops’ Conferences to take account oftheir own context in applying the document, which will give rise to addtional rules of prudence and discernment12 3. Noneliturgical blessing? According 10 the subtitle, the Declaration Fiducia supplicans deals with "the pastoral sigaficance of blessings offering a "specific and innovative contribution” tothe subject3). In addition to blessings in genera, which ace dealt with in almost all the text the word appears in 38 of the 45 issues), the real innovation, according to the Communiqué, consists in distinguishing, alongside lturgeal blessings, spontaneous “pastoral” blessings] that are neither liturgical nor ritual, closer to popular piety(5) This isthe underlying reason for the Declaration and the subtitle. it should be noted thatthe Dicastery did not invent these non= lituegcal blessings, as many have believed because they were unfaniliar with them. They are already to be found in Scripture and in the Churehs immemorial practice, even if lite attention was paid to them until then, Parents have always blessed their children or recited Benedicte at mealtimes, without any particular difficulty. Which goes to show that they are notall reserved forthe clergy ‘The Declaration recalls that liturgical blessings are not possible in the ease of iegular situations, beeause “it is necessary that what is blessed may correspond tothe designs of God inseribed in Creation and fully revealed by Christ the Lord” (FS 11), repeating one of the reasons already invoked by the Congregation forthe Doctrine ofthe Faith. On the other hand, i establishes that not all blessings are so closely linked to the sueraments that they should be granted under “the same moral conditions (FS 12) tis therefore possible to “develop and enrich the meaning of blessings” (PS 7), to havea "broader understanding" (°S 13) ina"more pastoral approach” (FS 2) Blessings thet require ‘no prior moral perfection" (FS 25), that are “ofered to all without asking for anything” (PS 27. "No one can be excluded from this thanksgiving and everyone, even if they live in situations that do not conform to the Creator’ pan, has positive elements for which they ean praise the Losd” (FS 28) It is somewhat surprising that neither the Declaration nor the previous document of 2021 took into account the existence of penitental blessings in ancient times. Yet they were liturgical, according to a ritual that had long been enshrined in the Roman Pontifical. ‘They were given during Mass, at the end ofthe Liturgy of the Word in the West, when the penitents left the congregation, or after the Bucharistic Liturgy in the East, when they attended the synaxis kneeling (fentes) or standing (stanted, depending on their progress in the Order of Penitenls, without ever receiving Communion, Penance was then begun with the solemn imposition of ashes in the Cathedral atthe start of Lent. and continued for years, depending ‘on the type of offence, until reconciliation, which was also solemn in the Cathedral on Holy ‘Thursday. This penance was therefore solemn in the liturgical sense; for all tha, it was a question of blessing sinners, which contradicts the assertion that only the righteous can be blessed liturgically, or sinners on condition that it isnot liturgical. Admittedly, these penitents recognised that they were sinners (2 condition for entering the Order of Penitents) but they were not reconciled (a condition for remaining ini, Still sinners, they were indeed blessed Titurgically. ‘This is where the previous point helps us to see things more cleary: blessing the sinner without blessing the sin, Inthe liturgical blessing of penitent, what exacly was being blessed? First and foremost God, who made the sinner a penitent in order fo restore life to the dead. Then the sinner himself, not for his sin but for his conversion, which is excellent and praiseworthy. In order to obtain for him graces of support for his time of penance, which is extremely long and dificult. With a grace of perseverance, that he should do penance to the end, s0 as to be finally made fit for reconeilition with God and with the Church Justification was therefore not a prerequisite for the blessing, but the opposite: the blessing given to the penitent in order to accomplish in him the work of justification, both as a process (infer and as an end (in facto ess¢. Ths is one ofthe aspects presented by the Declaration (FS 31-32), often understood as a novelty, whereas this Iiurgical institution was moving in the same direction, A better understanding of Tradition would therefore have made it possible to think differently about the distinction between liturgical and non-liturgial blessings, the latter alone heing ‘open to the sinner on the grounds that the former would not be, which once again was not hitpsrevuethomistef/contenu-estoriaichroniquesilumieres-et-rains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish rane 30/124, 1843 PPeut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste necessary in the light of history but is perfectly conceivable from a pastoral point of view. ‘That is not the point: whether liturgical or not a blessing can bless a sinner if need be, but never bless his or her sin. This would contradict the nature ofa blessing, which isto “speak good’, which is impossible for an evi. Iti a pity that the document has spent so much time establishing this distinerion between two kinds of blessing, even though it is partly inoperative, as if to obscure the more fundamental distinction between the sinner and his sin. But here again, there is no presumption ofa strategy of avoidance, as the Pope reminds us asa matter of course that one must bless the one without blessing the other, 4, Bless the unrepentant sinner? Should we then only bless penitents, those who have a real intention of conversion? The fet is thatthe Declaration never uses the word "conversion", even though the idea is tere, albeit very discreetly. Thus, for these “couples in an irregul situation or “same-sex couples, here is mention of ‘present graces’ oblained by simple pastoral blessings inthe form of prayer. "so that human relationships may mature and grow in fidelity to the message of the Gospel freeing themselves from their imperfections and faites and expressing themselves in the ever greater dimension of divine love. (°S 31). Then it goes on to say: "God's grace is at work im the lives of those who do not claim to be just but humbly acknowledge that they are sinners like everyone else* (FS 32). The Communiqué goes further, giving the example of a “spontancous" (non-rtualised) blessing that would be dificult to refuse i asked "Lord, look upon your children, grant them health, work, peace and mutual help, Deliver them from everything that contraiets your Gospel and enable them to live according to your will Amen” Here, hen, conversion is no longer a prerequisite, a firm intention on the part ofthe penitent, whom it is good to praise and whose blessing ean “speak wel of him’. Instead, it becomes the objective. the work of God. which we hope will be accomplished in hearts us a result ofthis blessing insofar as iti a prayer. The good that it names i ist and foremost on God's side, his work of salvation; then on the sinners side, in a conditional future provided that he eecepts this salvation within himself, without being asked here to share even this hope. But should not every blessing be capable of speaking well” ofits recipient, not only for what it gives but first and foremost in itself inthe present time, otherwise it would be untruthful? This is the option of the Declaration, which considers that the simple fact of a sinner imploring God with confidence (isis the ttle: Fidueta supplicans) must be welcomed as & divine movement (FS 21). Blaise Pascal had already made this point: "Console yourself, you would not seck me ifyou had not found me” (Pensées, Br. 553). The fist movement of grace (initium fied is therefore a blessable good, the objective remaining to lead the sinner to fll conversion. Not only to turn towards God (conversio ad Deum), but to detest the sin that turns him away (aversio a malo. We recognise the ‘via caritatis|18, which accompanies the frst ‘possible good|t9). which is still fragile, to help it grow litle by lite until it fils our whole life. Or the “law of gradualty|20/, 2 policy of “small steps" and "step by step" that accepts that it takes time and stages to get to the truth, Here are twelve of them to illustrate, - Acknowledging lack in your life, from which you turn to God. Consider the evil for which you are responsible. Name your sin, Hate your sn, Believe that you yourself ean be Forgiven. Ask for forgiveness. Consider that another life is possible, See it as good in itself, See it as good and desirable for oneself. Believe that it s possible, with God's grace, Make the decision to change your life, with all that this implies, Do it in deed and persevere with it All his ean take a long time, even years, but we must not despair, because God is patient with sinners. Saint Augustine agrees: "itis better to limp along the right path than to run along the wrong onel21)" Grace here is not just an end result (the state of grace: holiness inaction), but a divine work of progressive transformation (the pilgrim state; holiness in progress). This is a condition of the Jaw of graduality. But when the sinners conscience isso distorted that he no longer sees the goal tobe achieved, or that he does not see it as good, how can this be done? Its then up to the pastor o set the goa for him and to guide him inthe right direction, as one guides a blind ‘man; which presupposes above all establishing a pastoral relationship of trust n this way, the law of gradualty set out by John Paul In Familiris consortois placed in the context of spiritual guidance by Pope Francis in Amors laetit It is also worth rereading the Declaration Fiducis supplicans following the Apostolic Exhortation Bvangelif Gaudium to find Pope Francis’ pastoral vision of a Church that must no Tonger be a customs office(22) where you have to declare all your sins before entering. Instead, i should be a "field hospital/28/" where we enter as we are, despite our wounds and even because of them, in order to be healed, ‘The important thing is to feel loved and welcomed. Not to be reproached straight away for everything that’s wrong. In fact, it would not be very evangelical to crush the crumpled reed, to extinguish the Hickering wick ls. 423; Mt 12:20), and it would be imprudent to frighten away the lost sheep before we have caught it. The truth will be revealed along the way. The good shepherd will show himself to be "a litle cunning'24) : you ean' catch fies with vinegar. This may explain why the sinner is not necessarily told straight away that he isin astate of sin + and why the Declaration does not do this either - because in order to be able to enlighten the conscience and reform it itis necessary to have gone through several preliminary stages. Otherwise, if we transform material sin into formal sini25| by warning the sinner ex abrupto hitpsrewuethomistef/contenu-estoriaichroniquesilumieres-et-rains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish 1319 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste when he is not ready to hear it and convert, he runs the risk of rejecting everything ase lie, or despairing of changing his life, and we will be responsible for this, But in some cases, the common good of the Church takes precedence, and the sinner must be warned in spite of everything. Remembering that the dizect call 1o conversion is also evangelical and draws people to Christ (Acts 2:37; 3:19). For all these reasons, we can accept that itis possible to bless a sinner, even an unrepentant ‘ne, not because of his sn or his lack of conversion, but simply because he turns tothe Lord, imploring some grace from him, and praying tha it will work its way into him, I's @ truth, as Jong as you put it into perspective. ‘There is a great risk, however, of turning the vis cartats into 8 via peccatis. It would then no longer be a matter of accompanying the sinner step by step stage by sage, so that he or she ends up being freed from the sin in which he or she is involved. Instead, it would be a matter of accompanying the Church step by step stage by stage, so that it ends up freeing itself from the notion of sin in which it was involved, To silence sin, not as an evangelical strategy to move sinners towards the truth, but as a worldly strategy to move the Church towards error and lies. Pope Francis has denounced the process sufliciently for us not to suspect that he is complicit in it. We wish we could say the same about the Declaration, 5. "Irregular situations The expression “irregular situation" mentioned above is not new in ecclesiastical documents For example, it was used by Cardinal Joseph Ratzinger (the future Pope Benedict XVI) in a 1994 letter ftom the Congregation for the Doctrine of the Faith on the communion of remarried divorcees: "the fitful who find themselves in irregular matrimonial stuations[26). By this is meant those who lve as husband and wife (more uxoria) without actually being marred according to the la ofthe Church i. for baptised persons, without the sacrament (Can. 1088). Either they are not married at al; oF they are only civilly married; or they are divorced and civilly remarried, ie. separated and recommitted to a union other than the one ‘that unites them sacramentaly ‘The Declaration Fiducia supplicans appears to add a new clarification by systematically distinguishing between “couples in an ieregular situation’ and "same-sex couples”. This shows that the first category does not include the second. It should not be inferred a contrario that “same-sex couples’ are not irregular. and therefore that they comply with the rule. Quite simply, a the expression is already used in a certain way, it was necessary to mark the dilference, which is first and foremost one of nature before being one of ls, This being the case, only the former are referred to by name in terms oftheir iregularity, whereas the latter are given absolutely no indication in the document: nether that their marred life is contrary to the rule, nor that itis objectively disordered|27], or even intrinsically disordered[28}, nor that this constitutes a sin or a sinfol situation, No moral or legal qualification is dizectly applied to them, which raises questions. Does the Dicastery stil see it as a sin, or as something to sin about? In fae, the Declaration clearly recalls that "the Church has always considered as morally ict only sexual relations experienced within maztiage" (FS 1), which Is defined as “an exclusive, stable and inissohuble union berween a man and a woman, naturally open to the generation of children (.. Ibis only in this context that sexual relations find theie natural, proper and fully human meaning. The Church's doctrine on this point remains fim” (FS 4). We may wonder whether this definition excludes civil spouses insofar as civil marviage is no longer indissoluble, but the question does not arise for "stme-sex couples’, who by their very nature cannot claim to form a martiage in the sense in which the Church understands it, and not by mere irregularity. It is important to emphasise this, because irregularity can sometimes be regularised, whereas the defect in nature can ne However, the press release on the reception of Fiducia supplicans no longer seems to make this distinction, eferring only to “couples in an irregular situation” without ever mentioning ‘same-sex couples’ except in quotations from the Declaration. Does this mean that the second category has been temporarily set aside to calm people's nerves, of thal the (wo categories are now one and the same, which would be tantamount to making the defect ia nature a mere legal defect that could be remedied? his is all the more worrying given that the vocabulary of iregularty no longer has any basis in realty or any moral qualification. Iit is no longer just a question of the rule, then can't we change the rule? Or make ita simple difference of stats, with no moral connotation the monk can't marry either: i's against the rule, He lives something else. 6. Blessing the couple without blessing the union? Many have questioned the possibility of blessing the couple without blessing the union, the difference between the two terms being misunderstood - one and the other can be lundersiood as meaning a simple emotional union, or on the contrary as implying a sexual ‘elationship - which means that blessing the one without blessing the other appears contradictory in both cases, but for opposite reasons. It goes without saying that these two terms must be interpreted in such a way that the distinction between the tWo isnot absurd This becomes much clearer if we follow the Pope's own interpretation: itis @ question of blessing the sinner without blessing the sin, as we saw earlier. The couple must therefore be hitpsrewuethomistef/contenu-estoriaichroniquesilumieres-et-rains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish sane 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste considered here insofar as it is a good reality, or presenting some good which as such is blessable: the union insofar as itis bad, or comprising an evil which cannot be dissociated from il, and for this reason is not blessable, This presupposes being able to distinguish between whats a sin and what isnot, or what, without being a sin, is always linked to it in one ‘way or another, and what can be detached from itn order to be saved, In reality, che problem lis fest and foremost in the use of the word “couple” for the «wo categories, “couples in an iregular situation’ and "same-sex couples’, s if they could be put on the same level, regardless of their differences in nature and not just in law, whieh is « major first in a document from the Holy See. The previous document from the Congregation for the Doctrine of the Faith refrained from doing ths, speaking of union and "partnership" 29] for people of the same sex, but never of ‘couple’ This helps to trivialise homosexual relationships: whether you are of either sex or the same sex, you live "asa couple" in the same way, with couple relationships and a family lifelike everyone else, Without even declaring these unions tobe simply “irregular, we would be in the process of normalising them. The term "couple" is inappropriate end surprising in a document from a Dicastery that until, how had accustomed us to more formal language. It is nonetheless acceptable if we do not intend to use it as a technical term, but rather to follow current, sociological usage, based on the way people speak and refer to each other, It would not be the fist time that a Dicastery has adopted a double level of discourse (without double language), depending on whether its a question of a more formal dogmatic approach or a more consensual pastoral approach (without separating pastoral care from doctrine). Thus, in ecumenical matters, the Holy See resolutely zejects the term "Church" for Protestant communities, reserving for them the expression “ecclesial communities’, because for Catholie they are not Churches inthe proper sense because they lack apostolic succession and de not have the sacrament of Holy Orders, which we hold is necessary to consecrate bishops as successors of the Apostles. On the other hand, we will not refrain from calling them "Churches" in order to list them in pastoral ddocutnents!30] when we follow the way they refer to themselves. The key isto know what you ae talking about and to whom, I's best to be specific 7.Bless the couple or individuals? Rather than bless the couple without blessing the union, many bishops conferences (hose of ‘Mfica, bul also France and many others) have prefered to abstain and sick to blesing individuals without blessing couples. In so doing. they reverted to the previous sytem of the Congregation forthe Doctrine ofthe Fats 2021 document, since the point of the 2023 Declaration that usted is novelty was not received. The Dicastery conceded this option after the event in its press release, in view of the context of each country, which must be taken into account, on condition that i is nol used as a matier of principle to reject the Declarations own doctnal contribution So the question remains, which ean be rephrased as fllows: i it possible, in theory and in practice, co bless couples insofar as we are aiming for a good reality, without thereby blessing ‘their union, which insofar as itis irregular or unnatural cannot be blessed? No one is reduced to his or her sin, which makes it possible to love the sinner without loving his or her sin, and to bless the sinner without blessing his or her sin. Can the same be said ofa couple of sinners and bless them as a couple when it appears that their married life is the place and instrument oftheir sin? In other words, ist there a good part in thi couple that is not decisively linked to the bad part, which could be detached from itn order to save 1? IU there is one healthy part that deserves to be considered and preserved aller rectification, it is fiiendship, A beautiful and chaste friendship; the quest for Christian perfection is strengthened "by the support of a disinterested friendship(3I" transfiguring. same-sex attraction. Similarly. for couples in an irregular situation, the Church accepts that they may i necessary, remain together on condision that they ive in continence as brother and sister, which wil give them aecess to the sacraments of penance and the Eucharist32). And if these “pairs of friends" do not yet live perfectly in continence. we can sill concede that their friendship is good and blessable if it at least strengthens them in a mutual desire for conversion and the search for holiness to which they both aspire despite their weakness. Can we go further? ‘The previous Doctrine of the Faith document judged not: "The presence in these relationships of positive elements, which in themselves must be appreciated and valued. is not, however, of such a nature as to justify them and thus make them legitimately susceptible of an ecclesial blessing, since these elements are at the service of a union not ordered to the plan of the Creator(33]" Without contradicting the Responsum. the Declaration Fiducia supplicans sought to add “new clarifications” to it (FS 2} to introduce this distinction between liturgical blessings, for which the Responsum remains applicable, and pastoral blessings, which fall outside it, Forall tha, they are not out of control. First ofall, the Communiqué made it clear that the Declaration referred to blessing couples and never unions, Then Pope Francis added that we were blessing sinners and not sin, So we have to remember that sinful couples can be blessed, but not sinful unions. At the end of the day. is there any difference between the two texts and the two types of blessing? One of two things. Bither one holds with the Responsum that the “positive elements" of the couple are necessarily ‘atthe service ofa sinful union’, and itis dificult to see how one can bless the one without the other when one should nol. Or we ean accept with the Declaration hitpsrevuethomistef/contenu-estoriaichroniquesiumieres-et-grains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish 159 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste that we can bless one without blessing the other, and we will then have to show that these “positive elements’ of the couple are not necessarily "atthe service of the union’ but can emerge from it. There is no need to multiply the eases: single one is enough to demonstrate the possiblity, apart from the chaste friendship presented above, which hardly poses any difficulty. Let's take the example given by the Communiqué of a prayer in whieh we ask the Lord to deliver these people from everything that contradicts the Gospel and to live fully according to his will As we have seen, the only “positive element” co be considered in this couple is their request for a blessing, which in this case is not "atthe service of the union insofar as itis sinful, but on the contrary aims to purify it, Under these conditions, pastoral blessings seem to avoid the dependency that Responsum denounced for liturgical blessings However, the objective order of reality is one thing, the order of its perception is another. A blessing may well not be liturgical, since the minister is merely making a spontaneous, non- ritualised gesture, but it will nt necessarily be perceived as such in the minds ofthe faithful, for whom all too often everything the priest touches is blessed, regardless of this nomenclature of the liturgical paraliturgical and non-liturgical, which sometimes escapes even the specialist, since these peripheral fields are sil insufficiently explored by theology. ‘Whether we lke it or not, the mere presence of an ordained minister means that his non- ritual gesture is likely to be put on an equal footing with liturgical blessings of far greater elficecy, with quasi-consecratory value. In these situations, not only should liturgical blessings be banned because of the objective links they have with the sacraments according to the Responsum, but also non-liturgical blessings because ofthe closeness they still retain with the previous ones, not so much in the sacramental organigram as in the understanding of those concerned, those around them and the faithful. The lively reactions to the Declaration amply demonstrate this, Added to ths isthe fact that as long as the conscience of these faithful ‘couples is deformed. to the point where they no longer see their love situation as sinful, which in our socity is becoming the norm even in the most traditional circles, no matter how much we pray that the Lord will convert in them everything that contradicts his Gospel, they will blame it on everything else, but not on this. In other words, the blessing will have no effec. Unless that is precisely what is intended: to cloud consciences by blessing sinners and their sins, good and evil, God forbid. Complacent ministers will easily lend themselves to this game, in the name of an erroneous conception of love that covers everything, when they themselves do not share the ideology that undeelies it. The blind leading the blind...will fll into a pit Mt 15:14}. Under cover of a supposedly irreproachable orthodoxy, a deviant pastoral approach is gradually taking hold, preparing the ground for Une next move, which would be to change the doctrine and rewrite the Catechism accordingly. The apparently benign gesture ofan informal blessing tums out to be a formidable instrument for scotomising people's minds. If this was the strategy, it marks what we hope will be # definitive halt. If it wasn', it would be a good idea to make this clear in ways other than imprecise press releases that only serve to increase doubt In these circumstances, it is understandable that many Bishops’ Conferences have felt it more urgent to wait ot to ignore the issue in order to calm people down. It remains to enlighten thet, 8. Confessional science and the common good Beyond the polemics, this affair shows the difficulty of setting up asa universal rule what was practised until then by ll pastors in the secrecy of the Confessional or inthe discretion of a personalised accompaniment. Wasnt this a gamble, an illusory objective, the task in faet impossible? While the rule must remain general and impersonal, and be prepared for the future, these situations call fora spint of finesse and not of geometry, a pastoral tact that struggles tobe measured from afar and governed from above, This raises the question of how to articulate pastoral prudence and the law of charity, which sometimes osillates between assessing concrete situations and promoting the common good. ‘This is not a difficulty unique to the Church, These days, individual rights take precedence over the common good, and this is ultimately ruinous for any society, even an ecclesial one. Can we save the lost sheep at all costs, to the point of losing the ninety-nine others who have been left behind? The ancient order of penitents had this funetion of stgmatising the sinner in order to reat the sick member separately and thus avoid contagion of the whole body. At the risk of believing thatthe sinner is no longer in the Church (which is false: the Church was made for him) or that the others are perfect (which again is misleading: all must be converted). ‘We can then denounce the Denatist temptation of a Church ofthe perfect. opening the doors wide so as not to turn it into @ customs house or a prison. But what about a country hospital where the sick sit with the healthy to the point of offering no resistance to the pandemic? ‘What are we to make of a Church ship that has neither compass nor rudder, open to all but subject to all winds, 20 longer showing the way or its intention to follow it? Its not certain that the via cariatis and the law of gradualness can easily change scale by moving from the ‘tid of the confessional to the Confession of Peter. More broadly, this highlights the challenge of the globalisation of the Church, Should we promote and consecrate a contextual theology and a contextual pastoral ministry that will inevitably lead to contextual dogmatics at the expense of the unity of the faith? "Pleasant justice that a river bounds! Truth this side of the Pyrenees, error beyond” (B. Pascal, Pensées, hitpsrevuethomistef/contenu-estoriaichroniquesilumieres-et-rains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish 16119 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste Br. 294). Buti will a least have bad the merit of highlighting the need to take a closer look at «field of study that has been neglected too long, and which is now finding renewed interest In conclusion, to briefly answer the question posed in the tile of this study: Can Fiducia supplicans be blessed? Our answer will be just a clear: neither yes nor no, quite the contrary ‘Fr Thomas Michelet 0.2 (PUST Angelicum) urther reading: ‘Thomas Michelet, "Synod on the Family: the Path of the Ordo Paenitentium’, Nova et Vetera 90 2015}, p. 55-80. 1. Dicastery for the Doctrine of the Faith, Declaration Fiducia supplicans on the pastoral significance of blessings, 18 December 2023 (hereinafter referred to as: FS}: Presentation by Cardinal Vietor Manuel Fernandez, Prefect of the Dicastery [Bollettino 80901]. = 2. FS Al: "What is said in this Declaration about the blessing of same-sex couples is sufficient to guide the prudent and paternal discernment of ordained ministers in this regard. In addition to the above indications, therefore, no further response is to be expected on possible provisions to regulate the details or practicalities regarding blessings ofthis kind”. The Pillar (23 December 2023}; ABC (27 December 2023); Die Tagespost (3 January 2024), Dicastery for the Doctrine of the Faith, Press release on the reception of Fiducia supplicans (4 January 2024), UOsservatore Romano, Giovedi 4 Gennaio 2024 (63/3) p.6; La Stampa (January 2024) 5. Congregation for the Doctrine of the Faith, Responsum ad dubium concerning the biessing of same-sex unions, 22 February 2021, AAS 113/4 (2021), 431-434; Commentary on the Responsum ad dubium, 6, Press release. 1 7.4 8, Fiducia supplicans,n. 1: "The Father blessed us ‘while we were stil sinners Rom 5:8); FS. 29: "From the point of view of the ascending dimension, when we become aware of the Lord's gifts and his unconditional love, even ia sinful situations, especially when a prayer is heard, the believer's heart its up its praise and blessing to God! FS 32: "The grace of God works in the lives of those who do not claim to be righteous but who acknowledge themselves humbly as sinners, like everyone else"; FS 34: "The Church's liturgy itself invites us to this attitude of trust, even inthe midst of our sins’ = 9, Fidueia supplicans.n.38.¢ 10, Press release, no. 5:"These are blessings lasting afew seconds, with no Ritual and no Book of Blessings (.) They last 10 or 15 seconds. = 11, Fiduca supplicans, Presentation: “Given that ‘the Roman Cura is fist and foremost an instrument atthe service ofthe successor of Peter (Ap. Const, Praedicate Evangelium, Il, 1), our work must promote not only an understanding of the Chureh’s perennial doctrine bbut also the reception of the Holy Father's tect 12, Press release, n. 3: "The case of certain bishops’ conferences must be understood in context. In various countries, there are strong cultural and even legal issues that require time and pastoral strategies that go beyond the short term. (.) What is important is that these bishops’ conferences are not defending a doctrine diferent from that of the Declaration approved by the Pope, since itis the established doctrine, but rather that they are proposing the need for study and iscemment in order to act with pastoral prudence inthis context. ican News, 13 gennaio 2024, © 13, Fiducia supplicans, Presentation: "The value ofthis document, however, is that it offers a specific and innovative contribution tothe pastoral meaning of blessings, which makes it possible to broaden and enrich the traditional understanding of them, closely linked to a liturgical perspective. This theological reflection, based on the pastoral vision of Pope Francis, involves a real development of what has been said about blessings in the Magisterium and oficial Church texts, For this reason, the text has taken the form of a "Declaration 14, Press release, n. 4: “The real novelty of this Declaration, the one that requires a generous effort of reception and from which no one should claim to be excluded, is not the possibility of blessing couples in an ircegular situation. It isthe invitation to distinguish between two different forms of blessing: ‘liturgical or ritualised’ and ‘spontaneous ot pastoral”. 15, Fiducia supplicans, n, 35: "This is why the pastoral sensitivity of ordained ministers must also be trained to spontaneously perform blessings which are not found in the Ritual of Blessings"; FS 40: "by these blessings, which ate not given according tothe ritual forms proper to the liturgy, bt rather as an expression of the Church's maternal heart, similar to ‘those which spring from the depths of popular pity... 16. Congregation for the Doctrine of the Faith, Responsum & un duibium au sujet de la benediction des unions de personnes du méme sexe, 22 February 2021, explanatory note: tips:irevuethomist ticontenu-editoralichroniques\lumieres-ot-grains-de-sel/peut-on-benk-fducia-supplicansiEnglsh ane 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste “Consequently. in order to be consistent with the nature of sacramentals, when a blessing Js invoked on certain human relationships, it 1s necessary ~ in addition to the right intention of those taking part in it - that what is blessed be objectively and positively ordered to receive and express grace, according to the designs of God inscribed i Creation and filly revealed by Christ the Lord, Only realities that are in themselves lordered to serve these plans are therefore compatible with the essence of the blessing sven by the Church’. 17, Catechism of the Catholie Church, n, 1431, © 18. Francis, Apostolic Exhortation Amoris leita (19 March 2016), 306. = 19, Francis, Apostolic Exhortation Evangelii Gaudium (24 November 2013) n. 45. 20, John Paul I, Apostolic Exhorlation Pamiliris consortio (22 November 1981), 34; Francis, Apostolic Exhortation Amos aetiia (19 Mareh 2016), 293-295. + 21. S. Augustine, Sermo 169, 15.8 fin fine), PL 38, 926 : "Melius it elaudus in via, quam eursor praeter vis 22. Lvangelii Gaudium, n,47:"We often behave as controllers of grace and not as facilitators. But the Church is not a customs office; its the fathers house where there is room for everyone with their dificult ives” » 23.Francis, Interview with Father Antonio Spadaro, direetor of the magazine La Civith Cattolica (LLOsservatore Romano, 26 September 2013)“ see the church asa field hospital aliera battle. It is useless to ask a seriously injured person if he has high cholesterol or about the level of his blood sugars! You have to heal his wounds, Then we can talk about everything else. Heal the wounds, heal the wounds... And you have to start fom the ground up. 24. Ibid "Yes, perhaps I can say that Tm a bit astute (un po! furbo), that I can adapt to circumstances (muoversi, but itis also true that T am a bit naive. Yes, but the best ‘summary the one that comes more from the inside and that I feel most true is his: Iam a sinner whom the Lord has looked upon’ © 25, We say that there is “material sin" when there is matter to sin but without the knowledge and consent that constitutes the formal element; and “formal sin" when there is both. Only the later is areal 26, Congregation for the Doctrine ofthe Faith, Letter to the Bishops ofthe Catholie Church fon the Reception of Eucharistic Communion by Faithful Who Are Divorced and Remarried (M4 September 1994) n. 2and 10. 27. Catechism of the Catholic Church, n, 2358, « 28, Catechism of the Catholic Church, 2887. 29, Congregation for the Doctrine of the Faith, Responsum & un duibium au sujet de la bénédiction des unions de personnes du méme sexe, 22 February 2021, Explanatory note: "For this reason, its not licit to give a blessing o relationships or partnerships, even stable Cones, which involve sexual practice outside marriage (that is, outside the indissoluble union of a man and a woman opea in itself tothe transmission of life), as isthe ease with unions between persons ofthe same sex « 30, Pontifical Council for Promoting Cl Unity, The Ecumenical Dimension in the Formation of Those Engaged in Pastoral Work, Il. A. g. (Other Churches and Ecclesia Communities}: "Churches and ecclesial Communities from the Reformation period (e4. Anglicans, Lutherans, Reformed); Free Churches (eg. Methodists, Baptists, Disciples of Christ, classical Pentecostalsy’. = 31, Catechism ofthe Catholie Church, . 2358: "Homosexual persons are called to chastity. By means of the virtues of self-control, educators of interior freedom, sometimes by the support ofa disinterested friendship, by prayer and sacramental grace, they ean and must gradually and resolutely draw closer to Christian perfection’. 32.John Paul II, Apostolic Exhortation Familiaris Consortio (22 November 1981), n. 4: "Reconciliation through the sacrament of penance - which would open the way to the sacrament of the Bucharist~ can be granted only to those who have repented of having violated the sign of the Covenant and of fidelity o Christ, and are sincerely disposed to a form of life that is no longer in contradiction with the indissolubility of marriage. In conerete terms, this means that when a man and a woman are unable to fulfil the obligation of separation for serious reasons, such as bringing up children, "they undertake to live in complete continence, that sto say, to abstain from the acts reserved to spouses" (080). 33, Congregation for the Doctrine of the Faith, Responsum a un dubium au sujet de la bénédiction des unions de personnes du méme sexe, 22 February 2021, Explanatory note pe Pen een 4 Activités RT-ISTA ntips:itevuethomist ticontenu-editoralichroniques\lumieres-ot-grains-de-sel/peut-on-beni-fducia-supplicansiEnglsh 1819 30/124, 1843 Peut-on bénirFiducia supplicans ? - Revue thomiste hitpsrewuethomistef/contenu-estoriaichroniquesilumieres-et-rains-de-selpeut-on-benir-fiducla-suppleansinglish s9n9

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