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&S ql |ACSAS ‘SD Publications of The International Academic Center of Sufi and Aesthetic Studies FEZ Kingdom of MOROCCO The Encyclopedia of Moroccan Sufism in the World Series version: 03 A Maghrebi Sufism in Global Contexts Ed. Dr. Aziz Idrissi El Kobaiti Dr. Marcia Hermansen Publications of IACSAS (The International Academic Center of Sufi and Aesthetic Studies) FEZ - MOROCCO Series version: 03 E.mail: iacsas1@gmail.com Tél: 00212 666295984 Dépat légal : 2017M01987 ISBN : 978-9954-714-01-0 Impression ; Imp. Info-Print 12 Av. El Kadissia - Lido FES Tél 05.35.64.17.26 / GSM: 06.61.20.16.41 / Fax: 05.35.65.72.47 mail: infoprintfes@gmail.com ,e Qadiriyya Budshishiyya global; T 1g Moroce, ‘an Sufism Aziz El Kobaiti ldrissi 5 » Impact of Maghrebi Sufism on th join | Ne development of islam in Britain Dr.RonGeaves 34 Maghribi Sufism and the Return to"Tradition"among Sufi Thinkers in the West Dr. Marcia Hermansen 45 State-Reformed Sufism and Neo-classical Maghribi Sufism:Two different theo-politics in the Age of World Capitalism Philip Valentini 59 The Enlightened Wine: Reflections on the early Darqawiyya in the West from the Diwan of Shaykh Muhammad ibn al-Habib Patricia Olcina Ponsel 109 Moroccan Sufi Women’s Contribution to National and Belonging Sarah Hebbouch 129 les différentes modalités de présence spirituelle et sociale de la tariqa ‘Alawiyya au Maghreb et en Europe Dr. Eric Geoffroy 141 Elhadji Malick Sy et I'islamisation du Sénégal : le réle de la Tijaniyya, une confrérie soufie d'origine maghrébine Seydi Diamil Niane 151 165 ety sl amisation du Sénégal : le réle 7 Une = Confrérie soufie d’origine aghrébine Oe Seydi Diamil Niane Orante a n islamologie a l'Université de Strasbourg Tim! buktu Institute- Chercheur assoc African Center for Peace Studies neta la tee dh ; Ce strarége, ce Généralissime en Chet ‘une armée pacific , fique de plusieurs centaines de milliers d’ames, 1a jamais eu da tres: armes que son chapelet, son verbe et sa plume. Professeur Iba Der Thiam Qui fut Ethadji Malick Sy? Tantét surnommé Mawdo, qui signfie le patiarche, cantor Mame Asse, Elhadji Malick Sy est né au milieu du XIX © giacle’ a Gaya, un village proche de Dagana sur le rivage gauche du Fleuve Sénégal. Sa mére St 4 Wade Welé. Le prénom de son pére fut Demba , par Ousmane, par e nommait Fatima Wade Wélé, plus connue sous le nom de Mame Fa de ed paienne, Ce dernier était réputé e changer de nom. Deux Khourédia Sy, mais il « a remplacé son nom jour ses auront connu >» P lequel les générations postérieures ix d vastes connaissances, ce qui pourrait expliquer so" a >? “Camée de sa naissance reste inconnue. 13 radii cea mas Oana 1855001856 La plupart des biographies que nous us deca, voir, Elhadji Ravane Maye. \° grand savant a 1 2003.01, pp. 62-65. "PSS, nisation du Sén ee falick Sy et Vislam ElhadjiM. Ia naissance dtthadji Malick Sy, Ousmane fut assassing joins roe even soir donna son futur enfant «Te nom de Malik, nie es PE — con professeur Thieino Malick Sow's Ayant sent an reaiene 9 aura at seman suivant « pene on de mes aes pug Pris en Ay -— : lick arive bientdt si Dieu le veut.'» Né oxphelin de pére, enfant devait ste Malick arrive bie s i ternel, Muhamm 7 hharge par sa mére mais aussi par son oncle ma ad b. AbG Bakr, pg nu sous le nom d’Alpha Mayoro. Ce dernier occupait une place importante dang la vie d’Elhadji Malick Sy. A instar de la plupart des savants de son époque, Elhadki Malick s'est mis ris jeune & Vapprentissage du Coran quill a mémorisé aprés sept ans d'études avant de se meutre aux sciences islamiques en commencant par le droit musulman selon le rte malikite’, puis la théologie et les sciences religieuses, linguistiques et rationnelles, Grace au systéme d’éducation que suivait Elhadji Malick Sy, qui était et demeure toujours populaire en Afrique de Ouest, mais aussi au Maghreb, Mawdo est devenu encyclopédiste, ‘lim kulli farm, et spécialiste dans tous les domaines quion étudiait a son époque. Ceci peut étre percu d'une facon frappante dans son ceuvre. Véducation intellectuelle dthadji Malick Sy a duré douze ans* durant lesquels notre encyclopédiste devait voyager d'une ville & une autre, d'un village & autre, ala quéte de savants, et parfois a la recherche de manuels, ee bid 61, Amir Sambe, AAdab alsin alarabi 1979, vol. lt p.120. * Amir Sambe, op.cit, p.120, Alger, Al-Sarika al-wataniyya i alnagr wa al-tavet, Ce-gstéme d-apprenissage existe toujours au Sénégal dans les milieux traditionnels. Aprés avoir mémorisé fe Coran, Kéusdiant se mee 4 apprendie le droit musulman selon le rte Malkite. Une fois ce domaine (nalts le mature choisit es autres domaines que le sciple doit apprendre. lest inéressant de noter vise AUS ce systéme quil arrive parfois que le dis ciple arrEte les études pour aller travailler ou immigrer une fois le droit maitisé. De ce fac ilexiste beaucoup de spécialistesen droit mais qui sont iletré Plus les spe armées consacrées la ‘mémorisation du Texte sacré, a Seydi Diamil Niane production intellectuelle est d’ sa product ctuelle est d'une §rande importance. Le m; ; aitre écrivit dans spesque tous Fes domaines qu’on étudiait. II se mit aussi 4 un travail de versification de ys ouvrages et oraisons mystiques pour que oe la mén morisation en soit plus facile e Fintellectualisation et la spiritualisation soient plus effcaces. Le choix de | lela possi est intelligent si nous donnons raison & Eric Geoffroy qui affirme que «-~ poésie et mystique partagent un méme rapport a lindicible, une méme fulgurance de inspiration, une méme Puissance incantatoire, un méme recours aux symboles,& la transmutation du sens et & Vambiguité originelle du langage. L'une et Fautre ouvrent la possibilité d'une perception globale et immédiate des “réalités ona spirituelles”...- » utilisation de la poésie lui a surtout permis de vulgariser les sciences et dexercer une influence profonde sur le milieu intellectuel de son époque. «Son impact au Sénégal, dira Elhadji Ravane Mbaye dans ce sens, réside principalement dans le fait qu'il a permis la vulgarisation, a une vaste échelle, de la vie, i a de l'action, de la morale et de la tradition du Prophéte .» En dehors des versifications d’ouvrages et oraisons, Elhadji Malick Sy a laissé derriére lui d'autres poémes consacrés & d'autres genres littéraires, notamment aux conseils, a éthique, au soufisme, a l'éloge du Prophite, etc. Aussi Elhadji Malick Sy intdgre-til le courant général des poétes qui ont adopté la poésie en tant que mode dexpression spirituelle comme Rami (m.1273), Halla) (m.922), Basiri (m.1211) et ‘Autrar (m.1220), etc. Ethadji Malick Sy laissa derriére lui deux livres majeurs en prose : « Ce qu suffit A A iffyat alk 4 ceux qui désirent un guide vers la présence du Maitre des mondes» itiyat a sur» (ithém al-nukir aljani). raghibin), ainsi que sa « Réduction au silence du dénégate re ae Le premier est consacré la Loi et & la Voie ot il insiste sur la nécessité d oc fi 2014, p.20. " tric Geoffrey, Un éblouissement sans fin la poésie dans le Soufisme, Paris, Seuil, 2014p. ere Beni Snassen. sd. p-9. * thadj Malick Sy Khilasou Dhahab :Or Pur sur la vie do Prophéte, sf Imprimerie Beni ta 153 ps6 _——— rage est consacré ala Tidniyya, A yy g : jisation @ x Le deuxiéme ou eux. Le a S essentiel en poésie. age, fick Sy fait un resume de l'essentiel en poési ick Sy fa s, Elhadji Ma s deux livte 7 / sy fils et maitre de la Tijaniyya lick Sy fils € Elhadji Malick °y Sy ests e elle. L'affiliation d oe kc Sy estissu d'une famille spirituelle. L , lick Sy es Elhadji Malick 5) firmer ; mais son oncle maternel et sa mére étaient tous les deux aconfirmer;ma joie soutie reste ten nane voi ar Elhadji Umar Tall (m.1864). conairement i initigs 2 la Tijaniyya P' Moriba Magassouba, 2 pas uniquement par ceux-la alors quill était Agé de dix-huit ans’, fut son oncle Mawdo n’est pas afflié & la Voie par les cheikhs quaffirme du moins. La premiére personne ayant maures de Traza. initié Elhadji Malick & la Tijaniyya, Alpha Mayoro qui, nous favons vs, avait été initié a la voie de cheikh Ahmed Tin pha , par Elhadji Umar’. Ce dernier, bien qu’ayant recu des initiations de la part des Maures, waffectera [..] de ne considérer authentique que son initiation par Mohamed Al. Ralié> Paul Marty confirme cette affiliation en disant que«cest donc par " pour plus de développements sur la confrérie Tijaniyya, le lecteur pourrait se référer & Adnani jill f, La Tijaniyya 1781-1881: les origines d'une contrérie religieuse au Maghreb, Rabat, Marsam, s.; Barada Sidi Ali Harazim, Perles des sens er réalisation des veeux dans le flux d’Abu-t- Abbas at-Tij ini, (traduit de Varabe par Elhadji Ravane Mbaye), Albouraq, 2011 ; Diouf Papa Assane, Le quiévisme, doctrine dela confrérie musulmanetdjaniya Pais, UHarmattan, 2012; Mbaye Elhadji Ravane, Le grand savant Eiadi ‘Malick Sy; pensée et action, Albourag, 2003 ; riaud lean-luis et Robinson David (dit), La Ténya:une » Les chefs re! —_—_ Ethadj Ravane Mbaye, opi, ell, 75. ? West fréquemt demendre, ici et Fa, que les ligieux qui Tyan 'es Gralent alls des Francais contre lémir Abdel, ‘Kader en Algérie. Cette affirmation est infondée et n' 2 i Tous les trois furene des tidjanes résistant a Tentreprise coloniale Sur ce personnage, cl, Ousseynou. M. Gueye, Anmadou Bamba, te solitaire de Dieu, sl, 2074 * Mamadou Diout, Histoire du Sénégal: le mode islamo-wolof et ses Pétiphéries, Paris, Maisonneuve et Larose, 2001, p.117, 156 Se i Seydi Diamil Niane sen av Sénégal favaient bien compris, est ainsi quils menaient un prRavane ye autre combat, Mbaye a émerveillement nommé « la résistance pacifique.’ aussi Elhadji Malick Sy se montraitil pacifiste vis-a-vis des. Francais qui vamitaignt 28562 sOuveNt POUT Se servir de son influence” On peut lire sous la plume ge Destaing, Fauteur du « Rapport sur les écoles coraniques du Sénégal » a 'époque sjoniale, les mots suivants : a egeat «finterroge aussi directement que possible Sil? Hadji sur ses besoins, ses désirs. lI me répond : “aime ma vie calme et studieuse, je ne demande qu’ enseigner cranquillement ici et a remplir en paix les devoir de ma religion. » L’auteur du rapport conclue en disant que « & part un savant, nullement fanatique ou malveillant, Si'l Hadj Malick est un personnage religieux qui ne manifeste aucun sentiment d’hostilité.” » Ceci fait quiil est facile aujourd'hui d’entendre ici et la qu’Elhadji Malck Sy était allié des Francais. Mais ces relations lui ont permis d’accélérer sa stratégie dislamisation du Sénégal, par lenseignement et l'éducation soufie. Iba Der Thiam appelait d'ailleurs & plus de nuances sur les rapports entre Elhadji Malick Sy et le Colonisateur : «Bien qu’appartenant a une longue tradition de Jihad armée, souligne thistorien sénégalais, il a compris qu’aprés invention du téléphone sans fil celle de la Quinine, du télégraphe, du chemin de fer et du Morse ; qu'aprés invention de la carte détat-major, du blindage des navires[..] de la mitrailleuse et de la dynamique, la guerre avait changé d’échelle et d'essence. Le courage, la vaillance, la témérité intrépide, lesprit de sacrifice, 'héroisme pour tout dire, ne pouvaient plus venir a bout de la supériorité technologique. II réalisa, dés ce moment -la, quaprés avoir conquis la terre, le pouvoir et la force de travail des sénégalais, il ne restait plus au colonisateur, " tlhadji Ravane Mbaye, op.cit. 1, pp.-447-480. ? Amir Sambe, op.cit, p.124-125. ” Siestun terme raccourci qui veut dire tout simplement Al-sayyid, le maitre. * Pourle texte du rapport ct, Elhadji Ravane Mbaye, op.cit. (1, pp.662-673. 157 I i tected cS aa ae i 4 spec lis ai Malick if é | nsciences. L ’4 régner sur les cor J Fey , jéfinitivement U4 oe {J Fenjeu ait ssujertir Ge Ile d'un espace spirit pour les asst space territorial, mais ce pace spirituel Convainey are d'un espa Hof a plus la congue ais assez fort, tant quiil n/aurait pas régng Sur les tne serait jam jj Malick Sy acid que le plus for a de devancer le systéme colonial dans Cette sciences, Ela voie. ” . . he, rien quiune simple lecture de sa démarche permettra avancer, revanche, rie ee . i fs son attitude vis-a-vis de l'autorité politique découlait plutér e« 2 autement stratégique. ” avec Saliou Dramé, qu d'un réalisme hi Cat rice & cote démarche qufEthadji Malick Sy a pu former une dit ‘st intellectuelle dans sa fameuse université populaire de la ville de Tivaoune, qui es i aussi la capitale spirituelle d'une grande partie des Tijanes vivant au Sénégal, «if déploya une pédagogie dynamique par implantation dans et hors du teri du Sénégal des centres d’éducation, véritables pdles de vivification de l'islam.’» A la fin de leur parcours, Elhadji Malick Sy donnait a chacun de ses éléves une {jaza. Ces derniers « animeront différents 24wiya secondaires et formeront a leur tour, d'autres disciples et adeptes de la tjaniya. » lls diffuseront les enseignements islamiques et fonderont d'autres écoles pour répandre lenseignement de Mawdo°, ‘2 démarche dtlhadji Malick Sy, qui consistait & mener une pédagogie {slamisation par la décentralisation et par linitiation ala Tijaniyya, est la raison pour laquelle il donnait souvent une jiéza a ses disciples, laquelle izdza les liait directement au fondateur de la Voie : Cheikh Ahmed Tijamt, Bakary Sambe, islam ey Aiplomatie Imernational, 2011, 12 poltique aftcaine du Maroc, Gaithersburg Phoenit Press . 1 p.90, ° Fermand Quesooxop.cit,p 134, 158 a ; Seydi Diamil Niane est d'une importance centrale d ans le Soufisme Puisquil faut, pour ette ce f ir : mutasawwifin', étre rattaché aune silsilah réguliére, car la les silsile r pt sn de F“influence spirituelle”, u disait Re miss! en€é Guénon, qui s‘obtient par ce wits Ila condition essentiell sans laquelle rest point itiation, fa n, fat oy lus élémentaire.” » La rai seréleP son en est que cest la chaine initatique, sila a R i apes dacheminer jusqu’a aujourd hui ete présence spiriulle (made qui sesame les crus en profondeu. > «Le développement de la personne, disait Amadou Hampaté Ba, va s'accomplir aurythme des grandes périodes de la croissance du comps, dont chacune correspond a un degeé dinitiation. Vinitiation, poursuit‘il, a pour but de donner a la personne psychique une puissance morale et mentale qui conditionne et aide la réalisation parfaite et orale de Vindividu.” » En conférant des jaza a ses disciples, Elhadji Malick Sy avait pensé a tout cela. Cette élite qui avait la tache de former dautres formateurs intellectuels et éducateurs spirtuels, invite certains universtaies & considérer Elhadji Malick Sy Je la Tijaniyya au Sénégal’ » C’est ce qu‘exprime comme fondateur d'une branche di se Gouilly qui dit que « la Constant Hamés dans l'un de ses articles en citant Alphon: par alHidj Malick $y (1 sest signalée ds sa branche de la Tidjéniyya fondée jembres de répandre autour deux la fondation par “le souci constant qu’ont ses ™ Ce terme désigne ceux qui suivent la voie soule. Silla veut dire ese une chaine inicatique. Pars, Gallimard, 1973,p-27. ecle Taoisme, aris, Albin Michel, 2013 (re, "René Guénon Apergus sur ésoxeisme ame 1 dans la eadition soufe, * Faouei Skaliet Eva de Vtray-Méyérovitch, és p59. 7 ine, Pars, Présence Alricaine, 1972,p.12 ‘Amadou Hampaté Bi, Aspects dela cilisation afcaine ee branche wolof des jaan.» Cf, Mamadou Diouf * Mamadou Diouf fait de lui « le fondateur de [a prncpale Lepsit, p. 120. ” Cestnous qui soulignons. a 159 5 ion du Sénégal Hislarnisation de thadji Malick Sy et lis Ethadji Ma 7 1, inutile de rappeler que cette affirmation est fay 7 » Inutil pique ae rn 16 une branche de la Tijaniyya ; a jamais fond es os . ecu: Ire quil avait trouvé sur place, comme Ia bien ma fun ordre uy propagateur d'un 7 vm : ae Hleurs, souligne qu'il « est une évidenc A ‘ Dramé? qui, ailleurs, soul bie ‘ri ‘ceuvre de Cheif : Jateur de la confrérie tidjane qui est I’ce eikh Ahmad Tidjane e fondateu i : 7 le écurseurs que lui au Sénégal. Mais a autres précu i Nouvelle ci a méme dau et que celle-ci méthode pour la vulgarisation de confrérie au Sénégal lui a contéré cote image yj semble éclipser ses prédécesseurs.' » Dans ce sens, nous pouvons admetre avec si Bousbina, que «le nom d'al-Hajj Malick Sy se confond, si ce n’est avec la Propagation, pea la consoldation de la Hjaniyya dans les différentes région q tu Sénégal fate 4 [..] ala fin du XIX*et au début du XX’ siécle."» Voila quily a bient6t un siécle, Maurice Delafosse écrivait sur Vislamisation de Afrique noire que «lslamisation des noirs accomplie depuis le X\' sicle par les Conquérants musuimans était superfcielle et un certain nombre entre eux, os notamment au Soudan rejetzrent le Coran pour revenir au fétichisme que les marabouts de cette époque, tel Elhadji M » Cest ainsi Se servaient plus de "éducation soufie pour mainteir la foi de la masse des Noirs. Et c'est en grande panie i : ' 6 Brace 8 cela que islam a pu faire face au Projet des colons* qui combataent oO Constant Hamés,« Situation présente et Perspective davenir», in, Les voies Allah, Alexandre Popovie et Gilles Veinstein, (dir) | Fayard, 1996, P. 528, ” Saliou Dramé: op.cit, p.15, ibid, p82, Mianiyya et sa position a régard del Presence fangaise ay Sénégal in, Pavid Robinson et, Jean-Louis Triaud (éds), Le temps des marabouts: Minéraies et strange att SEs danigues en Mique occidentale francaise, 1880-1960, Pars, Kanthal, 1997 183, _ Seydi Diamit Niane ‘ pour pécher ansion Pi maghrébine pour em expansion de isl, am politique par les Jes deux rives du Sahara’ ve entre et q a sanees ° ‘ Jui menaient aussi une politique jation sociale et culturelle parant des facteurs dislamisation du pays, Joseph Cuoq avoue que « ce sont sniéries qui ont le plus contribué, depuis un siécle, a lislamisation du Sénégal.» t contre égal.’» La anya. tant la confrérie la plus répandue dans le pays," Cuoq nous dit que « celui sit donner une vive impulsion a cette contrérie au Sénégal au XX siécle a été le a »y Hai Mall Bakary Sambe va dans le méme sens que M. Cuog. Dans son ouvrage /slam et dplomatie, parlant de la Tijaniyya, il précise que «cette confrérie [la Tijaniyya] est présentée par les religieux comme ayant occupé une place centrale dans la préservation de ce quills appellent “identité musulmane” du Sénégal contre les deux ennemis que seraient 'animisme et la oe 6 domination coloniale. » Conclusion De ce qui a précédé, nous pouvons conclure que I'slamisation de la masse sénégalaise n’a été possible que grace a la démarche des maitres confrériquees qui ont adopté une diplomatie religieuse on ne peut plus originale. Ils ont vécu dans un des gens qui sont considérés comme étant des Tijanes ne sont pas forcément initiés d la Voie. Sur la (question de Fappartenance contrérique au Sénégal, nous renvoyons Tétude de Saliou Dramé: Le musulman sénégalais face & appartenance confrérique, Pars, Harmarten, 2011. * Enuretien téléphonique avec dr Bakary Sambe le dimanche 7 septembre 2014 4 15h. ” Surce pointct, Elhadji Ravane Mbaye, op.cit. pp- 385-394. ans en Afrique, Paris, GP. Maisonneuve et Larase, anes constituaient 1.029.577 de la population sé 1975,p. 134. ” Joseph M, Cuog, Les musulm: p * Déia 4 Fépoque de Joseph Cuog les Ti estimée & 2.283.236 personnes. ct. ibid, p.139. * Wid, p.136; voir aussi Muhammad al-tHagg Fath al-malik al tiny alti, élite par Muhammad Rael Gann. si. SP. 396. Cest nous qui soulignons. 7 * Bakary Sambe, op cit, p.76- aise gui ait ‘allam bi tarajim ba'd ‘ulma’ al-ariga al- 161 vex islamisation di SEMEE a Ethadji Malick 9 contexte de domination coloniale oti toute entreprise d’islamisation par é parle échoué compre tent de ravancé technologique dont bénéficiait le col Sabre aura = colonis. ateur, En procédant par une islamisation par la décentralisation, | ; alisation, les ¢ 1 les confréy ries 5, Oufie, s pacifiquement a la politique assimilation que me enaient | les Fray incais, ont pu résister nous l'avon: Tijani s vu, la Tijaniyya, la confrérie la plu S répar indu Dans cette islamisation, Ie ay sénégal, a joué un réle important. Et comme le montre les pi Topos di le Jose Ph Cuo, 1 mais aussi ceux d'autres intellectuels que nous avons cités, celu ms ane, 1 " i qui la Tijaniyya au Sénégal n'est personne dautre qu’Elhadj Male c le plus propage Fv a ick Sy. Aing; adji Malick Sy la Tijaniyya, cette confrérie soufie d'origine magh y. Ans, race & aghrébine, m, larquera 3 jamais histoire de Fislamisation du Sénégal. a 162 aca nenRnRNRR Ree Seydi Diamil Niane Bibliographie Ba Amadou Hampaté, Aspects de fa civilisation africaine, Paris, Présence caine 1972. : epousbina Said, « Al-Hajj Malik Sy. Sa chaine spirituelle dans la Tijaniyya et sa gation iVégard de la presence francaise au Sénégal », in, Robinson David & Triaud a ouis (éds), Le cemps des marabouts: Itinéraires et stratégies islamiques en sjnque occidentale frangaise v. 1880-7960 Paris, Karthala, 1997, pp.181-198. @Cuoq Joseph M., Les musulmans en Afrique, Paris, G-P. 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Demain les mols? payg eMagassouba Moriba, 7 995. 1 as! |, £ des sur islam au Sénégal, Paris, Ernest Leroux, 1917, paul, £eu' Marty Paul, tthadji Ravane, Le grand savant Elhadji Malick Sy; pensée et acon eMbaye Elhat Albouraq, 2003. emiftah ‘Abd al-baqi, ub al-ilmiyya, 2009. ‘adwatun ‘ald al-shayh Ahmad al-tijént wa atbaiyy Beyrouth, Dar al-kut dres maraboutiques de I'slam sénégalais » in Noes © Quesnot Fernand, « Les ca erétudes sur islam en Afrique noire, Paris, CH.EAM, 1962, pp.127-194 esambe Amir, Al-Adab al-singali al-arabi, Alger, Al-Sarika al-wataniyya li al- nagrwa al-tawzt, 1979. eSambe Bakary, /slam et diplomatie: la politique atricaine du Maroc Gaithersburg, Phoenix Press International, 2011. © Skali Faouzi & Méyérovitch éva de Vitray-, /ésus dans la tradition soutie, Pati, Albin Michel, 2013 (rééd).. © Sy Elhadji Malick, Diwan, manuscrit personnel. °Sy Elhadji Malick, Khilésou Dhahab: 'Or Pur sur la vie du Prophéte, sh Imprimerie Beni Snassen, s.d, tintewen trace Lislam au Sénégal, le poids des confréries ou é spirituelle, Paris, Université Paris-Est, 2010, (dactylo, thése doctorale dirigée par Papa Samba Diop et Boubakar Ly). 164,

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