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Polychromies des portails sculptés médiévaux en France Contributions et limites des analyses scientifiques Isabelle PALLOT-FROSSARD Introduction Phénoméne de mode, évolution profonde des mentalités, ou prise de conscience d'une réaité objective trop souvent négligée par le passé, les. études sur la polychromie des portails sculptés se sont multipliges ces dernigres années, et constituent aujourd'hui le terreau sur lequel pourront croitre les études comparatives et les exploitations scientifiques en histoire de Part ot histoire des techniques. La base de données du Laboratoire de recherche des monuments historiques compte, sur une vingtaine d’années, prés d'une centaine de rapports ou notes scienti- fiques sur des polychromies sur pierre, parmi lesquels on peut citer, pour mémoire, des rapports sur les portails des cathédrales de Paris, Sens, Amiens, Senlis (fig. 1 et 2), Reims, Chartres, Rouen, Lyon, sur les églises Notre-Dame @Etampes ou Notre-Dame-du-Port & Clermont- Ferrand, et sur de multiples édifices moins importants, dans le cadre d'études préalables 4 la restauration. Certains dentre eux ont été publiés dans les actes des Entretiens du Patrimoine fou dans la revue Monumental. Parallelement les études réalisées chez nos voisins, Suisses, Belges, Italiens et Anglais, démontraient & Venvi quelle exploitation on pouvait faire a la fois des observations de terrain et des analyses de laboratoire, pour une meilleure connaissance de la mise en lumiére des portails gothiques en Europe. Cette sensibilité & la couleus,trés vive aprés tune trop longue période de goat pour la blancheur et Je matériau nu, se fait sentir dans les. restaurations également, ott l'on prend aujourd'hui acte du moindre fragment de polychromie dans la gorge d'une nervure pour proposer une restitution virtuelle, sur le papier ou sur écran, ou plus encore bien réelle sur la pierre ou le badigeon Iui-méme. Dans le grand public également, Pactrait de la nouveauté et de la couleur potentiellement retrouvée se fait jour, ot les pressions deviennent fortes sur le service des monuments historiques, pour une véritable remise en peinture. ‘Au centre des vlleshistoriques, les badigeons roses, jaune poussin, ocre soutenu, qui faisaient choc il y a dix ans a peine, aprés plus de quatre siteles de blancheur classique et cinquante ans de matériau brut, passent presque pour banals. Quant aux pans de bois vert amande, azur pili ou blew de Prusse, assortis aux volets peints ou lazurés, ils suivent un goiit nouveau pour la cou leur, popularisé par les revues de décoration a la mode et les catalogues des grandes maisons de bricolage. Simple effet de retour de balancier, qui remet sur le devant de la scéne lornement et la couleur, dans une mouvance post-moderne, sans doute déia dépassée, mais encore bien vivante dans esprit d’un public nostalgique qui redécouvre a la fois un Moyen-Age nouveau, et le xix sigcle qui séloigne peu & peu de lui. Découverte ou redécouverte de la couleur ? En effet, quand on relit l'article « Peinture» du dictionnaire raisonné de l'architecture, on se rend compte, une fois de plus, que Viollet-le-Duc avait déja tout observé et presque tout compris sur la polychromie des extérieurs : «La peinture décorative ne s'appliquait pas seulement aux parois des intérieurs, elle jouait uun dle important a lextérieur des édifices. La fagade de Notre-Dame de Paris présente de a ” nombreuses traces de peintures et de dorures, non pas posées sur les nus des murs, mais sur les_moulures, les colonnes, les sculptures dornement et la statuaire. [...] Cependant les artistes du Moyen-Age n’eurent jamais Vidée de couvrir entigrement de couleur une facade de 70 metres de hauteur sur 50 métres de large, me celle de Notre-Dame de Paris. Mais sur ces immenses surfaces, ils adoptaient un parti de coloration’ » On ne saurait done parler de découverte de la polychromie médiévale, mais bien de redécouverte apres des années d'oubli.. Dans ce travail de réminiscence, le service des monu: ments historiques, depuis le début des années 1980 joue un réle de pionnies, en recherchant la plus infime trace de badigeon, de peinture murale, de polychromie sur pierre et sur bois, et en donnant 4 voir de nouveaux épidermes plus doux et plus colorés sur quelques monuments phares du patrimoine frangais. Il y a dix ans, les Entretiens du patrimoine, tenus a Amiens, rendaient compte de réalisations nouvelles et faisaient le point sur la couleur et 'épiderme retrouveé des édifices médiévaux, dans un marathon de conférences passionnées, sans pause et sans répit, qui tenaient les oraccurs et les auditeurs cen haleine jusque tard dans la plupare des grands colloques consacrés 4 la conservation du patrimoine, ou plus particu Ta conservation de la. pierre, ont i lot de contributions scientifiques & Vrenrichissement du sujet : Lisbonne (1992) Lausanne (1995), Dublin (1998), Venise (2000 ) approfondissement des connaissances sur les épidermes et les polychromies mediévales s'appuie sur une observation attentive et précise du monument a Véchelle macroscopique, par des spécialistes diment formés dans les écoles de conservation-restauration officilles, relayée et complétée par lobservation microscopique et analyse des matériaux, effectuées par les scientifiques, elles-mémes. éclairées par la connaissance historique et iconographique de Peeuvre apportée par Mhistorien de V'art. Sil est tun domaine oit la notion d’interdisciplinarité est incontournable, c'est bien li. Or cette alliance nest pas toujours allée de soi, et nombreuses ont malheureusement été les études incompletes et inexploitables, menées par des architectes sans restaurateurs, par des restaurateurs sans labora- toires, par des scientifiques tout seuls devant leurs ‘prélevements de la grosseur d'une téte Epingle pris 4 Paveugle dans un océan de croiites noires, par des historiens de I'artisolés dans leurs archives ou perplexes devant un ‘monument muet, qui ne leur livrait pas le seeret de ses matériaux. Cet indispensable travail en commun, qui seul peut faire parler le monun s'il est aujourd’hui reconnu de tous, n’est pas toujours mis en ceuvre dans les faits, pour des raisons diverses, qui ne tiennent pas la mauvaise volonté des partenaires, mais 4 de réclles diff cultés de coordination dans un monde of la gestion et 'administration tiennent une place croissant. soirée, De Les partenaires trouvons-nous en effet devant un portal sculpté médiéval, scrutant les épidermes, et les rmoindres vestiges de polychromie? + un architecte en quéte d'une image disparue, ’Aéments de base pour un projet de restauration et quelque fois d'un alibi pour une resticution hypothétiques + un conservateur du patti conservation de toutes les lignes du document historique que représente le monument; spécialisé avec la loupe ou rossssement dans une main et les crayons dans Fautre, sans oublier Yordinateur portable + un scientifique, parfois muni d'un scalpel, désireux de réaliser le prélévement le moins destructif possible tout en prenant toutes les couches jusqu'au supports + le propriétaire ou le maitre Pouvrage, trés ine soucieux de la inquiet des cofits et souvent a la recherche d'une esthétique valorisante pour son monument, voire d'une remise en couleurs appuyée sur les résultats scientifiques; + un autre restaurateur, souvent différent_ du premier, avec tous les outils de la conservation, ct 'angoisse de lintervention sur lccuvre elle- + et enfin une ou des entreprises de magonneric~ taille de pierre pour des interventions sur le gros ceuvre, mais aussi, par exemple, pour la réfection des joints. Leobjectif est done de concer des points de vue souvent contradictoites et de faire travaller tout ce beau monde en harmonie, de fagon efficace et économiquement acceptable, pour Ia meilleure conservation du monument dans son intégrté, dans le respect de la Charte de Venise, mais aussi du code des marchés publics, tres contraignant en France, de délais de réalisation parfois itéalistes et dans des conditions de chantier ts rigoureuses et trop souvent peu adaptées & tun travail fin de conservation. Fort heureusement, les esprits n'ont pas 6 les seuls 4 évoluer, et se met pew a peu en place tune méthodologie ¢'intervention rigoureuse, qui associe toutes les compétences, de l'étude préalable au rapport final, et dont l'un des premiers exemples a sans doute été étude et les travaux menés sur la collégiale d'Etampes, suivis par ceux des portails de la cathédrale Amiens, ‘ou encore de l'ancienne cathédrale de Senlis. Tout n'est cependant pas encore acquis, et cette méthodologie n'est pas diffusée partout, tant sont nombreux les chantiers porentiels. Un colloque comme celui d'Amiens a aussi pour objectif de la préciser, en confrontation avec des expériences étrangéres, et de la répandre plus largement. Essai de synthése des données de laboratoire Comme nous avons déji évoqué, le Laboratoire de recherche des monuments histo- riques est, depuis les années 1970, associé & la plupart des études et travaux sur les grands portals médievaux frangais. Ila ainsi pu analyser les polychromies de trente-deux portails monu- mentaux sculptés du Xif au xv sigcle (fg. 3 et 4), gui ont donné lieu & autant de eapports scienti- fiques. Sur ces édifies, le laboratoire a prélevé de trés nombreux échantillons sur lesquels il a réalisé de multiples observations et analyses, dont les techniques ont évolué considérablement en vingt ans. Cet échantillonnage est tres inggalement répart, puisque les premiers rapports correspondent davantage une vériieation de 1. Vilet-le-Duc, Dictionnaire eis de Frcitectare rangaise dduxr au ni sce Pais, 41875, . 108-108, 2.7 Internationa Congress ‘on Deterioration and Conservation ‘FStone, Laboratorio nacional fe engenharia civil Lisbon, 15-16 June 1992. 3. Conservation et restaurotion des bens cultures acts ds congrs LP, Ecole poyteemnique ‘ederae de Lausanne, Montreux, 1996, 4. Pointing techniques histon, materials and tudo protice. Contributions tothe Dubin congress, 7-1 Sept 1998, 5. 9th interatanal Congress ‘on Deterioration od Conservation F Stone, Proceedings, Vise 19-24 jin 2000. existence dune polychromie, ow a la réponse & tune question précise sur un pigment ou un ant, qu’a une véritable étude. Les derniers sont de véritables travaux d'étude pluridisciplinaires associant systématiquement le restaurateur et, lorsque cela était possible, un historien de art. Si les rapports des années 1970 utilisaient essen- ficlement observation microscopique, les micro tests chimiques et des analyses spectrométriques, limitées, les techniques d’analyse actuelles sone a la fois plus diversifiges et plus performantes : + observation macroscopique des échantillons a la loupe binoculaires + inclusion dans une résine pour la réalisation de coupes stratigraphiques, dont V'observation au microscope doit permettre de comprendre la morphologic et la succession des différentes couches de peintures + micro tests chimiques destinés a faire une pre- miére approche de la composition des couches picturales, identification de pigments et de liants; + spectrométrie de fluorescence X, analyse non destructive qui permet de connaitre la composi tion élémentaire globale de l'échantillon ; + microscopie électronique a balayage associge & tune microsonde a dispersion d’énergie, destinée 4 connaitre la composition élémentaire de chaque couche et & en déterminer les pigments; * speetrométrie infra-rouge a transformée de Fouries, analyse moléculaire d’identification, notamment, des liants des couches picturales + chromatographie en phase gazeuse associée & la spectrométrie de masse, mise en ceuvre pour séparer et identifier la composition d'un mélange, permetant Videntification de liants complexes. es techniques, lorsqu’elles sont bien mait sées par des scientifiques expérimentés ~ qui se sont peu a peu initis & histoire des techniques anciennes — sont un potentiel extraordinaire pour comprende les technologies application des polychromies sur pierre et le travail du peintre, mais aussi [histoire des restaurations anciennes, les changements de matériaux et de parti coloré. Malheureusement, elles peuvent aussi n’étre qu'un leurre, un parapluie scientifique ‘qui n’apporte aucune explication interprétable, nil pour Parchitecte chargé du chantier, ni pour le restaurateur, ni pour Phistorien de Vart, En effet les pidges et les difficultés sont multiples, et Panalyse des rapports du LRMH permet de mieux les cerner. On peut citer + la faiblesse des données due au peu de maté- riaux conservés i situ, qui se résument parfois a quelques millimétres carrés dans le fond des plis, ou le creux des orfrois; rares sont en effet les portails qui ont conservé une polychromie apparente, comme ceux dAngers et de Senlis, ou encore ceux qui ont eu la «chance» davoir conservé un badigeon de blanchiment protecteur; + la complexité des couches polychromes, souvent repeintes, sur des usures ou aprés grattage ou brossage partiel, qui laisse des vestiges inégale- ment repartis des couches antérieures et rend les correspondances de strates difficiles 4 établir; Je mauvais échantillonnage, qui peut étre dit 4 plusicurs facteurs, parm: lesquels on citera Tintervention du scientifique trop en amont des travaux, sans restaurateur qui ait pu procéder A une observation détaillée du portal et & une premizre cartographie des zones polychromes, sans _moyens d'acc’s pratiques, ou encore a Vrabsence de problématiques clairement posées, point par point; + Trabsence d'une étude historique qui prenne en compte es aspects techniques + une interprétation insuffsante due & une mau- vaise coordination, ou une absence de relation avec un historien de art evou un restaurateur, 4ui ne permet pas de faire la corrélation entre es observations de laboratoire et celles de terrain, entre le microscopique et le macroscopique. Mime si l'on a de mieux en mieux réussi ~ avec la collaboration croissante des differents partenaires 3 toutes les étapes du travail d'étude ~ 2 éviter ces pitges qui aboutissent a un rapport « strctement scientifique » rotalement décharné et souvent llisble, ces difficultés subsisten, notamment pour Vnterprétation des rapports les plus anciens, et Ia plus grande prudence STimpose. Cependant, compte tenu de la masse de données accumulées et dans Pattente d’un veritable travail de synthése historique et moins tentant Pessayer de cularités de ces grandes ceuvres patrimoniales. Les trente-deux rapports du LRMH ont done 6 dépouillés, chaque coupe stratigeaphi- udiée, et 'on a intégré les principaux résultats dans une base de données, inspirée d'un premier travail de synthése effectué dans le cadre dune monographie de 'Eeole du Louvre par M': Alexandra Jablonski, sur la polychromie des sculptures mobiligtes en pierre et en bois, réalisé sous la direction de M" France Dijoud et de Me Sylvie Colina’. On a intégré dans cette base les principaux pigments usilisés, les liants, les types de préparation et les modes dapplication des couches picturales, lorsqu’ils pouvaient étre déduits de Vobservation des coupes ou des conclusions des rapports. Cependant, de fagon 3 ne pas mettre sur le méme plan les données supposées appartenir 3 la polychromie originale et celles issues des surpeints, on m’a retenu que les couches directement appliquées sur les prépa~ rations, et éliminé toutes les coupes sur lesquelies le support nétait pas présent, de fagon 3 étre certain de sélectionner les couches les plus anciennes. Ce choix est bien entenda arbitraire et laisse la place & des erreurs «'interprétation inévitables : bien que I'on ait pris en compte toutes les couches qui semblaient résulter d'une application contemporaine ~ comme par exemple une lague rouge sur du vermillon — on a pu éliminer comme surpeints des couches de décor, Fig. 4. Avcrns, cathédeale Saint-Mauriee, port noir sur rouge par exemple, si les deux strates ne semblaient pas liées et si le contexte du prélé vement était trop imprécis ou mal illustré. I ne faut done pas chercher dans les notes qui suivent des conclusions définitives sur les. techniques plication des polyehromies médigvales, mais plutér une collection d'observations, qui pourront peucétre orienter un peu les recherches Futur Les édifices La plupart des euvres érudiées appartiennent 4 des cathédrales ou anciennes cathédrales (24 sur 32}, et 'échantillonnage chronologique cst mal équilibré puisque l'on trouve 11 édifices ‘du xa" sigcle, 18 du xur siécle, un pour le xiv" et un autre pour le xv" siéele. On ne peut done véritablement prendre en compte que les données, des xi et XiIr sicles comme sulfisamment représentatives, sachant que les. polychromies mises en évidence sont trés probablement & A Jablonsi, La polychromie des sculptures tangaises du Moyen Age ola enassance Suppor pee et bois partir tes données deloborotoire, Imonographie ce Ecole du Lowe, année de mustologie 1999-2000, ine La recherche en conservation restauration des portails polychromés Fig. 5. Porn 7. Un quatitme a dé euie eps agit estos nord fe Chartres, sur aqueie on 3 mis fen evidence des traces de cou bleve et verte. 8. Chnote 1 8. En nome de sites od les diferentes couleurs ont && identinees 10, Lidentifcaton certaine deoutremer naturel appara as toujours dans les rapport, ui dans le doute mentonnent souvent outremers, On 3 done preteen tera cette pelation, 11, A. Burmester Ch Keel ‘The relationship between ‘recht Durer palette an fifteen sixteen century pharmacy price lists the use of azute and Litemrines, ans Pointing Techniques story Materials ond Studio Practice, Contributions {othe Dublin Congress, TA sept. 196, p- 101-105, ame-la-Grande, dl origine, mais sans aucune certitude, puisque nous ne disposons pas de moyens de’datation absolue des pigments antérieurs a l'ére indus- trielle, Sur la plupart des édifices, ce sont les portails monumentaux sculptés qui ont été Gtudiés, mais dans trois cas particuliers, on a pu mettre en évidence des traces notables de polychromie dans les parties hautes des édifices, sur les statues d’Adam et d’Eve situées de part et autres de la rose nord de Reims, sur ensemble de la facade de Notre-Dame-la-Grande & Poitiers (fig. 5, 6 et 7), et plus récemment 3 la galerie des Rois de la fagade occidentale de Notre-Dame de Paris, oii des vestiges importants de couleur sont conservés sur les éléments darchitecture. Si ces exemples sont encore trop ponctuels pour qu'on puisse tier des conclusions sur les parties, hhautes des édifices, le nombre de portails étudiés, démontre suffisamment que la polychromie, présente partout, ait concue comme le comple rent nécessaire de la sculpture monumentale. Les préparations Comme on pouvait s'y attendre, la trés grande iajorité des préparations est a base de céruse ou blanc de plomb, appliquée souvent en deux couches, parfois en association avec du carbonate de calcium (blane de Saint Jean, badigeon de chaux, craie ou autre?) (fig. 8). Une premiére couche blanche est quelque fois surmontée dune seconde, colorée avec de locre jaune. Bien que le liane de la préparation soit difficile & déterminer, car les quantités analysées sont trés faibles et les migrations venues des couches supéricures toujours possibles, sa composition semble tres variable, on trouve des protéines non identifies (2), de Ta colle animale (3), de 'huile (2), de la caséine (2), et du jaune d’ceuf en mélange avec de P’huile (1). Dans certains cas (Amiens, Paris), ‘on a pu identifier de la caséine dans le support, indiquant que le peintre avait préparé la pierre avant d'appliquer les couches de peinture a pro- prement parler. En tout état de cause, il apparait que les recertes sont trés différentes et ne suivent pas des régles strictes, obéissant plutit au savoir. faire de chaque artisan, qu'elles sont souvent complexes, montrant bien que la mise en peintare des oeuvres sculptées n'est pas. un simple bar- bouillage, mais bien le travail d'un peinte. Les pigments «La coloration appliquée a lextérieur est beaucoup plus heurtée que ne lest celle des inté- rieurs; ce sont des tons rouge vif (vermillon slacé d'un ton pourpre trés brillant), des tons vert cru, des jaunes ocre orangé, des noirs et des, blanes purs, rarement des bleus' » (fg. 9). Pour justes que soient généralement les observations de Viollet-le-Duc, celles-ci ne le sont qu'en partie. Les résultats de cette premire compilation montrent en effet que les tons sont vifs, mais aussi que le bleu est omniprésent. Dans le travail de sélection réalisé, on a choisi de ne prendre en compte que les couches colorées les plus fréquemment rencontrées, & savoir les couleurs bleue, verte, rouge, orangée, jaune, les

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