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1072 JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE 1 novembre 1959 Les actions en réparation de dommage, ayant résulté de crimes ou délits poursuivis devant;ly,Haute Cour ne peuvent étre portées que devant les fafidictions de droit Section IIL. — Des débats ot du jugement Art, 27, — A la requéte du procureur général, le prési. dent de la Haute Cour fixe la date d’ouverture des débats. Art, 28, — A Ia diligenee du procureur général, les accusés regoivent, huit jours au plus tard avant leur com- aration devant fa Haute Cour, signification de Vordon- Art, 29. — Le greffier convoque les juges titulaires. Les juges suppléants sont également convoqués. Tis assis- ‘tent aux débats et remplacent, le cas échéant, les juges titulaires dans les conditions prévues & Varticle 9, Art. 80, — Les débats de la Haute Cour sont publics. La Haute Cour peut, exceptionnellement, ordonner le Ihyis clos. Art. 81. — Les rgles fixées par le Code de procédure pénale concernant les débats et les jugements en matiére correctionnelle sont applicables devant la Haute Cour sous les modifications prévues aux articles ci-aprés. Art. 82. — La Haute Cour, aprés cléture des débats, statue sur la culpabilité des accusés. Tl est voté sSparé- ‘ment pour chaque accusé sur chaque chef d’accusation et sur la question de savoir s'il y a des circonstanees atté- nuantes. Le vote « lieu par bulletins secrets & a majorité absolue. Art, 33. — Si Taceusé est déclaré coupable, il est voté sans désemparer sur l'application de la peine, Art. 84, — Les arréts de la Haute Cour ne sont snscep- tibles ni d’appel, ni de pourvoi en eassation. Art. 85. — La procédure du défaut en matidre criminelle est applicable devant la Haute Cour. Art. 85. — Tout incident élevé au cours des débats de la Haute Cour peut, sur décision du président, etre joint Titre lll. — Dispositions générales et transitoires Art. Dans tous les eas oit les co-auteurs oti com- plices d'un erime ou délit commis par un membre du Gou- vyernement sont poursuivis devant une juridiction de droit commun, celle-ci doit surseoir a statuer jusqu’a l'arrét de Ja Haute Cour. Art. 38. — A titre transitoire et par dérogation aux article 2, alingas deuxiéme et troisiéme, et 8, les membres titulaires et suppléants de la Haute Cour de justice et de la commission d'instruction seront désignés dans un délai d'un mois & eompter de la publication de la présente loi. Art. 89. — Le premier ministre, le ministre de la Jus- tice, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de Yexé~ cution de'la présente loi qui sera publiée au Journal officiel de Ja république de Cote d'Ivoire et exéeutée comme loi de Etat, Fait & Abidjan, le 7 novembre 1959. Le Minisre @Btat Promler Mitte pi, Le Garde des Sceauz, ‘een DELAFOSSE. Winter dete Dee, Alphonse BONT. Lor n° 59.281 du T novembre 1959 sur Uétat durgence. LASSEMBLEE LEGISLATIVE A ADOPTS, ‘Le PREMIER MINISTRE PROMULGUE LA LO! DONT LA TENEUR SUF Article premier. — Létat @urgence peut étre déclaré sur tout ou partie du territoire de la république de Cote @voire, soit en eas de péril imminent résultant datteintes graves A Vordre public, soit en eas d'événements qui, par Jeur nature ou leur gravité, sont susceptibles d'entraver la bonne marche de économie ou les services publics ou aintérst social. Art. 2. — Le décret déclarant l'état d’urgence détermine Ja ou les circonscriptions territoriales a Pintérieur des- quelles il entre en vigueur. Art. 8. — Le décfet fixe la durée de état durgence. Art. 4. — La déclaration de Pétat d'urgenee donne pou- voir au ministre de lIntérieur : 1° D'interdire la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixés par arrété, 2° Diinstituer, par arrété, des zones de protection ou de séeurité oi! le séjour des personnes est réglementé. Diinterdire le séjour dans tout ou partie de la cireons- cription territoriale & toute personne cherchant & entra- ver, de quelque maniére que ce soit, 'aetion des pou- voits publics. 4° De prononeer Vassignation de résidence dans une autre circonseription territoriale ou une localité déterminée de toute personne résidant dans la zone fixée par le déeret. * Diordonner Ia fermeture provisoire des salles de spec- tacles, débits de boissons et lieux de réunions dans les zones déterminées par l'article 2 de la présente loi. 6° Diinterdire, & titre général on particulier, les réunions de nature & provoquer ou A entretenir le désordre. 7° Drordonner la rémise des armes & fen et des munitions et prescrire lour dépot entre les mains des autorités et dans les lieux désignés & cet effet. Art. 5. — Le ministre de VIntérieur pourra déléguer aux chefs de circonseriptions administratives tout cu par- tie des pouvoirs qui lui sont conférés par les dispositions du précédent article. Art, 6. — Le décret déclarant Pétat d’urgence peut, par une disposition expresse, stipuler que le personnel néces- saire & la continuité des servieos publies ou au fonction- nement des services économiques et sociaux pourra faire Vobjet de réquisitions Dans cette hypothése, le décret précisera les catégories de personnel et Ja nature des services auxquels les dispo- sitions du présent article pourront étre appliquées. fArt. 7. — Le décret déclarant Vétat d’urgence peut également par une disposition expresse : 1° Conférer aux autorités administratives ou judiciaires le pouvoir d’ordonner des perquisitions & domicile de Jour et de nuit. 2° Habiliter les mémes autorités & prendre toutes mesures pour assurer le contréle de la presse ot des publications. de toute nature ainsi que celui des émissions radio- phoniques, des projections cinématographiques et des représentations théAtrales, novembre 1950 JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE 1073 Art. 8. — Les infractions aux dispositions de la présente Joi seront punies d’un emprisonnement d’un an & trois ans et d'une amende de 20.000 & 2 millions de francs, ou de Pune de ces deux peines seulement, Art, 9. — Les mesures prises en application de la. pré- sente loi cessent davoir effet en méme temps que prend fin Yétat d’urgence. Toutefois, aprés la levée de l'état d’urgence, les tribu- naux continuent de connaitre des délits dont Ia poursuite our avait été déférée & Yoccasion de entrée en vigueur du décret, Art. 10, — Le premier ministre, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, sont chargés, chacun en ce qui Ie concerne, de Vexécution de la présente Joi qui sera publiée au Journal officiel de la république de Cate d'Ivoire et exéeutée comme loi de lBtat. Fait & Abidjan, le 7 novembre 1959, Le Ministre @Etat, chargé do Pintérim, J. DELAFOSSE. Le Garde dee Seeaue, Ministre do la Justice, ‘A. BONI. Lot n* 59-282 du 7 novembre 1959 portant organisation et fonctionnement du Comité juridique de la république de Céte d'Ivcire, L/ASSEAGSLEE LGISLATIVE A ADOPT, ‘Le PREMIER MINISTRE PROMULGUE LA LOI DONT LA TENEUR SUIT : Titfe premier. — Organisation du Comité juridique Article premier. — Le Comité juridique de la république de Céte d'Ivoire comprend sopt membres qui sont : Le premier président de la Cour d’appel, président. Le procureur général pris la Cour d’appel. Le président du tribunal administratif 4’Abidjan, Quatre personnalités connues pour leur compétence en matitre juridique et administrative nommées pour un an par le premier ministre dont deux sur proposition du pré- sident de Assemblée legislative. Art, 2. — Avant entrer en fonctions les membres du Comité jartiaus prétent serment devant le premier mi re 5 sell Jaren de bien sddtement remplir lars fonction, de les exereer en toute impartialite dans le Teapot! des Constitution, de garder Te secret des délibérations des ote, et done prendre, ausine peition publ, dene lonner aucune consultation sur les questions relevant dag attributions du Comité, a levant des Acte est dressé de la prestation de serment, Art. 8. — Les membres du Comité juridique sont assistés aun secrétaire désigné par le garde des Sceaux, ministre de la Justice, parmi les membres de son cabinet, Art. 4. — Les fonctions de président, membre ou secré- aa 7 cai juridique sont gratuites, mais ouvrent lt & des vacations qu! seront détermunees par asvete ny premier ministre. aaenma Art. 5. — I est pourvu au remplacement des membres du Comité désignés pour un an, quinze jours au moins avant Vexpiration de leurs fonetions. ‘Titve Il. — Fonctionnement du Comité juridique Chapitre premier. — Attributions consultatives ‘Art, 6. — Dans les cas prévus par les articles 17, 39 et 40, alinéa deuxitme, de la Constitution, le Comité juridique est saisi par le premier ministre. Tes projets de lois, d’ordonnances et de décrets régle- mentaires sont transmis par le premier ministre, en huit exemplaires, sous pli confidentiel, au président qui convo- aque les membres du Comité en leuF communiquant une copie du projet. Art. 7. — Le Comité sidge A huis clos dans la chambre du conseil de la Cour d’appel. Il peut eependant consulter, en quelque matiére que ce soit, tout expert ou sachant, et se faire communiquer par le premier ministre tous documents utiles. Art. 8 — Les délibérations du Comité juridique sont prises par quatre membres au moins en cas d’absence dGment justifiée, Art. 9. — Les délibérations du Comité s'ouvrent dans un délai de trois jours & dater de Ia réception du projet de loi, d'ordonnance ou de décret réglementaire. Art. 10. — Un procts-verbal de la délibération est établi par le secrétaire et signé par Iui, le président et les mem- bres du Comité, IL-contient 1a résolution finale et, s'il y a lieu, les sug- gestions du Comité. Ce procés-verbal est ensuite adressé, sous pli confiden- tel, par le seerétaire au premicr ministre, Art. 11. — Le Comité est tenu de faire connattre son avis motivé dans les huit jours qui suivent Youverture de Ia délibération. En cas d’urgence signalée par le premier ministre dans sa lettre de transmission, le délai est de trois jours. Art. 12. — Dans les cas prévus par les articles 17 et 40, lings. deuxiéme, de la Constitution, le premier ministre reste juge de Vopportunité de communiquer au conseil des ministres le contenu des délibérations du Comité juridique. ‘Dans les cas prévus a Varticle $9, alinéa deuxitme, de Ja Constitution, les délibérations du Comité juridique sont obligatoirement soumises au conseil des ministres. Chap. UL. — Attribution juridictionnelle Art, 18. — Dans les cas prévus A Yarticle 41, alinéa deuxiéme, de la Constitution, la discussion de la proposi- ‘tion de loi ou de 'amendement dont irrecevabilité est oppo- sée est immédiatement suspendue. Le Comité juridique est saisi, dans les vingt-quatre heures, de la suspension de Ia discussion, soit par le pre- mier ministre, soit par le président de Assemblée légis- lative, qui doivent s'en aviser aussitét réciproquement. Art, 14. — Le Comité juridique rend une décision motivée. En cas de partage des voix, celle du président est pré- pondérante, La décision est publié au Journal officiel de 1a républi- que de Cote d'Ivoire et notifiée sans délai au premier ministre et au président de V Assemblée legislative.

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