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JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
1 novembre 1959
Les actions en réparation de dommage, ayant résulté
de crimes ou délits poursuivis devant;ly,Haute Cour ne
peuvent étre portées que devant les fafidictions de droit
Section IIL. — Des débats ot du jugement
Art, 27, — A la requéte du procureur général, le prési.
dent de la Haute Cour fixe la date d’ouverture des débats.
Art, 28, — A Ia diligenee du procureur général, les
accusés regoivent, huit jours au plus tard avant leur com-
aration devant fa Haute Cour, signification de Vordon-
Art, 29. — Le greffier convoque les juges titulaires.
Les juges suppléants sont également convoqués. Tis assis-
‘tent aux débats et remplacent, le cas échéant, les juges
titulaires dans les conditions prévues & Varticle 9,
Art. 80, — Les débats de la Haute Cour sont publics.
La Haute Cour peut, exceptionnellement, ordonner le
Ihyis clos.
Art. 81. — Les rgles fixées par le Code de procédure
pénale concernant les débats et les jugements en matiére
correctionnelle sont applicables devant la Haute Cour sous
les modifications prévues aux articles ci-aprés.
Art. 82. — La Haute Cour, aprés cléture des débats,
statue sur la culpabilité des accusés. Tl est voté sSparé-
‘ment pour chaque accusé sur chaque chef d’accusation et
sur la question de savoir s'il y a des circonstanees atté-
nuantes.
Le vote « lieu par bulletins secrets & a majorité absolue.
Art, 33. — Si Taceusé est déclaré coupable, il est voté
sans désemparer sur l'application de la peine,
Art. 84, — Les arréts de la Haute Cour ne sont snscep-
tibles ni d’appel, ni de pourvoi en eassation.
Art. 85. — La procédure du défaut en matidre criminelle
est applicable devant la Haute Cour.
Art. 85. — Tout incident élevé au cours des débats de la
Haute Cour peut, sur décision du président, etre joint
Titre lll. — Dispositions générales et transitoires
Art. Dans tous les eas oit les co-auteurs oti com-
plices d'un erime ou délit commis par un membre du Gou-
vyernement sont poursuivis devant une juridiction de droit
commun, celle-ci doit surseoir a statuer jusqu’a l'arrét de
Ja Haute Cour.
Art. 38. — A titre transitoire et par dérogation aux
article 2, alingas deuxiéme et troisiéme, et 8, les membres
titulaires et suppléants de la Haute Cour de justice et de la
commission d'instruction seront désignés dans un délai
d'un mois & eompter de la publication de la présente loi.
Art. 89. — Le premier ministre, le ministre de la Jus-
tice, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de Yexé~
cution de'la présente loi qui sera publiée au Journal officiel
de Ja république de Cote d'Ivoire et exéeutée comme loi
de Etat,
Fait & Abidjan, le 7 novembre 1959.
Le Minisre @Btat
Promler Mitte pi,
Le Garde des Sceauz, ‘een DELAFOSSE.
Winter dete Dee,
Alphonse BONT.
Lor n° 59.281 du T novembre 1959 sur Uétat durgence.
LASSEMBLEE LEGISLATIVE A ADOPTS,
‘Le PREMIER MINISTRE PROMULGUE LA LO! DONT LA TENEUR
SUF
Article premier. — Létat @urgence peut étre déclaré
sur tout ou partie du territoire de la république de Cote
@voire, soit en eas de péril imminent résultant datteintes
graves A Vordre public, soit en eas d'événements qui, par
Jeur nature ou leur gravité, sont susceptibles d'entraver
la bonne marche de économie ou les services publics ou
aintérst social.
Art. 2. — Le décret déclarant l'état d’urgence détermine
Ja ou les circonscriptions territoriales a Pintérieur des-
quelles il entre en vigueur.
Art. 8. — Le décfet fixe la durée de état durgence.
Art. 4. — La déclaration de Pétat d'urgenee donne pou-
voir au ministre de lIntérieur :
1° D'interdire la circulation des personnes ou des véhicules
dans les lieux et aux heures fixés par arrété,
2° Diinstituer, par arrété, des zones de protection ou de
séeurité oi! le séjour des personnes est réglementé.
Diinterdire le séjour dans tout ou partie de la cireons-
cription territoriale & toute personne cherchant & entra-
ver, de quelque maniére que ce soit, 'aetion des pou-
voits publics.
4° De prononeer Vassignation de résidence dans une autre
circonseription territoriale ou une localité déterminée
de toute personne résidant dans la zone fixée par le
déeret.
* Diordonner Ia fermeture provisoire des salles de spec-
tacles, débits de boissons et lieux de réunions dans les
zones déterminées par l'article 2 de la présente loi.
6° Diinterdire, & titre général on particulier, les réunions
de nature & provoquer ou A entretenir le désordre.
7° Drordonner la rémise des armes & fen et des munitions
et prescrire lour dépot entre les mains des autorités et
dans les lieux désignés & cet effet.
Art. 5. — Le ministre de VIntérieur pourra déléguer
aux chefs de circonseriptions administratives tout cu par-
tie des pouvoirs qui lui sont conférés par les dispositions
du précédent article.
Art, 6. — Le décret déclarant Pétat d’urgence peut, par
une disposition expresse, stipuler que le personnel néces-
saire & la continuité des servieos publies ou au fonction-
nement des services économiques et sociaux pourra faire
Vobjet de réquisitions
Dans cette hypothése, le décret précisera les catégories
de personnel et Ja nature des services auxquels les dispo-
sitions du présent article pourront étre appliquées.
fArt. 7. — Le décret déclarant Vétat d’urgence peut
également par une disposition expresse :
1° Conférer aux autorités administratives ou judiciaires
le pouvoir d’ordonner des perquisitions & domicile de
Jour et de nuit.
2° Habiliter les mémes autorités & prendre toutes mesures
pour assurer le contréle de la presse ot des publications.
de toute nature ainsi que celui des émissions radio-
phoniques, des projections cinématographiques et des
représentations théAtrales,novembre 1950
JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
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Art. 8. — Les infractions aux dispositions de la présente
Joi seront punies d’un emprisonnement d’un an & trois ans
et d'une amende de 20.000 & 2 millions de francs, ou de
Pune de ces deux peines seulement,
Art, 9. — Les mesures prises en application de la. pré-
sente loi cessent davoir effet en méme temps que prend
fin Yétat d’urgence.
Toutefois, aprés la levée de l'état d’urgence, les tribu-
naux continuent de connaitre des délits dont Ia poursuite
our avait été déférée & Yoccasion de entrée en vigueur
du décret,
Art. 10, — Le premier ministre, le garde des Sceaux,
ministre de la Justice, sont chargés, chacun en ce qui Ie
concerne, de Vexécution de la présente Joi qui sera publiée
au Journal officiel de la république de Cate d'Ivoire et
exéeutée comme loi de lBtat.
Fait & Abidjan, le 7 novembre 1959,
Le Ministre @Etat,
chargé do Pintérim,
J. DELAFOSSE.
Le Garde dee Seeaue,
Ministre do la Justice,
‘A. BONI.
Lot n* 59-282 du 7 novembre 1959 portant organisation
et fonctionnement du Comité juridique de la république
de Céte d'Ivcire,
L/ASSEAGSLEE LGISLATIVE A ADOPT,
‘Le PREMIER MINISTRE PROMULGUE LA LOI DONT LA TENEUR
SUIT :
Titfe premier. — Organisation du Comité juridique
Article premier. — Le Comité juridique de la république
de Céte d'Ivoire comprend sopt membres qui sont :
Le premier président de la Cour d’appel, président.
Le procureur général pris la Cour d’appel.
Le président du tribunal administratif 4’Abidjan,
Quatre personnalités connues pour leur compétence en
matitre juridique et administrative nommées pour un an
par le premier ministre dont deux sur proposition du pré-
sident de Assemblée legislative.
Art, 2. — Avant entrer en fonctions les membres du
Comité jartiaus prétent serment devant le premier mi
re 5
sell Jaren de bien sddtement remplir lars fonction, de
les exereer en toute impartialite dans le Teapot! des
Constitution, de garder Te secret des délibérations des
ote, et done prendre, ausine peition publ, dene
lonner aucune consultation sur les questions relevant dag
attributions du Comité, a levant des
Acte est dressé de la prestation de serment,
Art. 8. — Les membres du Comité juridique sont assistés
aun secrétaire désigné par le garde des Sceaux, ministre
de la Justice, parmi les membres de son cabinet,
Art. 4. — Les fonctions de président, membre ou secré-
aa 7 cai juridique sont gratuites, mais ouvrent
lt & des vacations qu! seront détermunees par asvete ny
premier ministre. aaenma
Art. 5. — I est pourvu au remplacement des membres
du Comité désignés pour un an, quinze jours au moins
avant Vexpiration de leurs fonetions.
‘Titve Il. — Fonctionnement du Comité juridique
Chapitre premier. — Attributions consultatives
‘Art, 6. — Dans les cas prévus par les articles 17, 39 et
40, alinéa deuxitme, de la Constitution, le Comité juridique
est saisi par le premier ministre.
Tes projets de lois, d’ordonnances et de décrets régle-
mentaires sont transmis par le premier ministre, en huit
exemplaires, sous pli confidentiel, au président qui convo-
aque les membres du Comité en leuF communiquant une
copie du projet.
Art. 7. — Le Comité sidge A huis clos dans la chambre
du conseil de la Cour d’appel. Il peut eependant consulter,
en quelque matiére que ce soit, tout expert ou sachant, et
se faire communiquer par le premier ministre tous
documents utiles.
Art. 8 — Les délibérations du Comité juridique sont
prises par quatre membres au moins en cas d’absence
dGment justifiée,
Art. 9. — Les délibérations du Comité s'ouvrent dans un
délai de trois jours & dater de Ia réception du projet de
loi, d'ordonnance ou de décret réglementaire.
Art. 10. — Un procts-verbal de la délibération est établi
par le secrétaire et signé par Iui, le président et les mem-
bres du Comité,
IL-contient 1a résolution finale et, s'il y a lieu, les sug-
gestions du Comité.
Ce procés-verbal est ensuite adressé, sous pli confiden-
tel, par le seerétaire au premicr ministre,
Art. 11. — Le Comité est tenu de faire connattre son
avis motivé dans les huit jours qui suivent Youverture de
Ia délibération.
En cas d’urgence signalée par le premier ministre dans
sa lettre de transmission, le délai est de trois jours.
Art. 12. — Dans les cas prévus par les articles 17 et 40,
lings. deuxiéme, de la Constitution, le premier ministre
reste juge de Vopportunité de communiquer au conseil des
ministres le contenu des délibérations du Comité juridique.
‘Dans les cas prévus a Varticle $9, alinéa deuxitme, de
Ja Constitution, les délibérations du Comité juridique sont
obligatoirement soumises au conseil des ministres.
Chap. UL. — Attribution juridictionnelle
Art, 18. — Dans les cas prévus A Yarticle 41, alinéa
deuxiéme, de la Constitution, la discussion de la proposi-
‘tion de loi ou de 'amendement dont irrecevabilité est oppo-
sée est immédiatement suspendue.
Le Comité juridique est saisi, dans les vingt-quatre
heures, de la suspension de Ia discussion, soit par le pre-
mier ministre, soit par le président de Assemblée légis-
lative, qui doivent s'en aviser aussitét réciproquement.
Art, 14. — Le Comité juridique rend une décision
motivée.
En cas de partage des voix, celle du président est pré-
pondérante,
La décision est publié au Journal officiel de 1a républi-
que de Cote d'Ivoire et notifiée sans délai au premier
ministre et au président de V Assemblée legislative.