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France 70 FF ISSN 0960-8825 REVUE DE REFLEXION Arkologie « Ley Causeusey » et « La Vague » de Camille Claudel Février 2001 Chers Amis, Parton du st Ou plutot, parlons des statues que on trouve dans la nature... les sont des signes- nature, Lorsque ce n’est pas Ia nature qui sculpte, cest Yhomme. Il sculpte une pierre qui clle-méme, est déja signature d’un au-deld signifiant et artiste. Nous assistons ainsi & des signatures sur des signatures... et a chaque fois quelque chose est dit. Lthomme imite, conceptualise, s‘écarte en reproduisant, puis satisfat de lui-méme déclare que la nature fait comme lui. Mais au fait. qui nous assure que la nature sculpte ? Ce terme méme de sculpture n’est pas énoncé de la bouche de Dame natue, mais des levies de homme qui lobserve. ‘Ainsi, Ia nature n‘invente pas la sculpture : elle est tout simplement. Si nous observons bien, il y a possibilité dure perte dans Timitatior. Ce qui {mplique que chaque imitation est une eréation authentique dans le sens qu’elle ne pout que ressembler a son modele et qu'elle est de toute facon décalte par rapport a tui dans espace, le temps et I énergie. Nous passons donc notre temps & essayer de ressersbler.. est cela qui nous Ré-semble devant cette porte que nous allons peut tre passer. Mais qui ena conscience ? Certains sentent des remous, d'autres des vagues, certains cen parlent, dautres préviennent... des événements s¢ produisent mais sontils plus importants ou plus signifiants que d'autres ? ‘A co moment de notte histoire, émerge avec de plus en plus d‘intensité le probléme infiniment répété de la nouvelle naissance (naissance au sens d’nitiation cestA-dire cle début, de pénétration dans un monde nouveau, dont nous sommes bien str les spectateurs-actours-projeteurs) et de la mort qui Faccompagne. Le mystére de Ia création se déroule & nouveau, avec le passage obligé de la Porte Matricielle, de Ventrée sortie de la Grotie Mare, dans laquelle nous « fermentons» en compagnie, et sous l'égide de ce cher Saturne. Une Mére nous porte vers un autre eyele. Ce cycle, plus imprégné de justice, reste temoin de notre propre conception du temps et de le symétrie de Ce dans quoi nous avors I’étre: nous percevons ainsi Iécho de la spirale énergie qui assure depuis tous temps la cohérence intrinséque et le lien entre tous les points de Cela, Qu’ils soient homme, terre ou autre, cos Points (échelle mise a part) densent tous sur la méme musique, celle de la Connaissance qui se dépiole lentement suivant les subtilesreptations de I'intention, de la Conscience qui s'expanse. Notre monde appelle Yéquilibre, vit de Vquilibre, la conscience ne suffit pas, non plus que la science st rien ne suffita rien. Si nous avons dédaigné notre responsabilité consciente, nous sommes réduits & avancer dans le noir, & agir sans savoir mais persuades que . puis Voir... puis Agir en ayant Vis... mais Agir Juste..en sachant que Teutn’est pasVu Que manque-tilalors 7 L’Eveilleur Tonnerre. I secoue, avec haute tension, éclat son et few lumigre Bonne année 2001 et bon Orage ‘Alex G.Cheniare Te projite d'un peu de place pour vous préseriter mes plus sincbres regrets pour le retard apporté @ la sortie di numéro 21 de la Revue Arkologie. Quelques « avatars » avec Monsieur l'Ordinateur ont fit que Madame la Dactyio, certes maitresse dicidé de se ranger de ta circulation et s’étant « planté»... plus loin. Odile de quoi daillours ? est allée « retaper » ses textes, Monsieur VOrdinateur ayant *Edito # La Gnose .. © Prestidigitation # LaPorted’Aspe '# Les Causcuses et la Vague. snoseempat Martine Droit. ola Gebolope- use apaleaion vente cas... par Michel Hallate © Aphorisques ¢ Les vibrations de la vie... © LeFarfelu. # Une information A propos du Collégium © Quelques euvres.. SOMMAIRE q par Michel Hallate par Alex G. Cheniere par Robert Dézslus. par Marin de Charrette SERBREBROL La Gnose par Michel HALLATE Avant d'entamer le long processus de cstte doctrine, il nous faut parler de origine de ce mot qui contient intrinséquement explication de tout un monde de recherche metiant en cause tes principes religieux, philosophiques et scien- tifiques. En effet, gnose vient du Grec » gnosis » qui veut dire « connaissance » ; Par les hérésiologues Irénée at Hippolvte, et nous verrons plus loin leur concept au cours de Nétude de le gnose chiétienne. lI nous faut citer également le courant gnostique de Basilide qui vécut en Egypte (Alexandre) vers 150 de notre ere. Ml était originaire oe Syrie, 1\ rédiges les «Exdgéses ». Selon certains historiens, cette doctrine aurait &é transmise par vole secréte et remontereit par filiation successive jusqu’a Moachite Cham. LiApstre Saint Matthias luiiméme t'auralt wansmise au Saye Earkebbas (personnage inventé de toute piéce par Basitide) qui instruisit son tour Baliside, Le schéma de cette doctrine estla suivante: Dieu auin‘est pas (principe impersonnet) Sperma primordial — = Le Fits ‘sperma aivin (res our) Le Saint Preuma resté dans la matiére Ogdoade (Région des étolles fae hnuiteme cil) Grand Archonte: {ou grand Démiurge) ote fils de! Archonte Hebdomate (ft les créations célestes ‘ot tout ce qulest ausdessus des cieux planétaires } (regions des sept cieux planétaires) (Démiurge inférieur a qui nous ‘devons rote propre monde sensible} Cestce Démiurge aula parle a Mosse et quia de: * Tesuis @ Dieu d’Abraham, disaac et de Jacob » Cette dépendanse hiérarchique relégue le Dieu de Ancien Testament + 1Eterel », au rang, de Démiurge, et non plus en sa qualité de Diew supréme. Ce concept rejoint en partie lidée polvhéiste. Chacun des Archontes se prend pour tunique Dieu. Toujours d'apres ces idées conceptuelles, le Sauveur Jésus est pls sage que le Démiurge qui l'envoya montrer le chemin permettant & la ‘tolsiéme fiiaité (les hommes pneurnatiques) de retrouver |eur place auprés de Dieu, Le terme Abrasax qui figure cans ies « Exégéses » samble rassembler Ihypostase des File de Dieu, cu Christ supérieur de logdoade et ‘du « Christ Solaire de hebdomade ». IN est |e mattre des 365 cieux, cest l'econ, ec! représente également 'Eternité. Les 355 cleux représentent égalomort les 365 jours de année. Pour conclure rapidement sur Ia gnose basilidienne, il est certain quelle est considérée comme hérétique dans tout son contexte Kénéral. La réfutation de cette doctrine fut \itigée par Agrippa Castor. Elle fut considérée par ce demier et Eusébe de Césarée, comme une action diabolique, su moment ol 'Eglise pronait son essor. On peut considérer que cette secte mettait au grand jour la magie qu’ comprenait, entre autres choses la composition de philtre, afin de parvenir aux songes et préconisait également des ignominies, afin dobtenir la récompense finale de la félicité étemelle en écartant 6videmment la Chrétienté. Basilide écrivit 24 livres constituant un vaste ‘commentaire des Evangiles que l'on a nommé los « Exégétiques », Un des trails ceractéristiques de sa doctrine, consiste & culpabiliser le genre humain dans sa totalité. Lihomme est toujours responsable des souffrances quil subit, car i porte le péché en lui. Ce qui exclut le mar- tyrologue dont chacun des constituants n'a subi que ce quil méntait. Baslide fait intervenir la conception dovétique pour ce qui conceme Jésus, Clesta-cire quil fait intervonir Ia théorie dune numanité tout 8 fait apparente de Jésus, et par conséquent, nia sub que des souffrances apparentes. En conclusion, on peut dire que la caractéristique principale de 1a gnose basilidienne est Je pessimisme. Cette idée pessimiste considéte toute souffrance comme un chatiment dune faute nécessaire. Ce concept conduisit Basilide @ Ia croyance de la meétempsycose qui procéde de la migration de Tame, aussi bien a travers les bétes qu’a trevers: les hommes. A co niveau, on pout déterminer une conception orientaliste qui est a la base de la doctrine de cette secte imprégnée de la pensée personnelle de Basilide et de son fils Isidore qui était son disciple. Parmi les grands courants de pensée intéressent ce groupe gnostique, iI feut 4galement citer la gnose de Marcion qui vivait de 853.144 de notre ére. Marcion eréa la secte des marcionistes qui @talt une gnose dualiste. Cestadire qu’en substance, il reconnaissait un Dieu inconnu trés bon mais séparé du monde. A contrario, Jehova (créateur du monde) est le Démiurge inféneur mauvais par essence qui regne sur I matiare aveugle et mauvaise. Alors le Dieu bon envoya Jésus Christ qui ne fut jamais incamé car son corps ne fut quune pure apparence. A c2 niveau, nous rejoignons le concept de Basilide qui emprunte la thése du docetisme. Marcon condamnait fancien Testament et une partic du nouveau comme étant d’émanation de Jehove, c'est-d-dire du Demiurge mauvais. | interpréta le Nouveau testament et rédigea Un livre néotestamentaire. || était un excellent philologue et partant de la rigueur des textes 6tudiés, Marcion était perti des Epitres de Saint Paul et tout particuliérement des Epitres aux Gajates et aux Romains, en oreusant esprit et le sens littéral du texte, Il constata une opposition ‘absolue entre les écrits du Nouveau et de ancien Testament, et notamment l'Evangile du Christ qui enseigne "Amour et fa miséricorde, & inverse de "Ancien Testament qui comprend une justice maivelllante et surtout punitive, A partir de ce concept, le dualisme est créé : La séparation entre le Dieu bon et le Démiurge Ushova) prend sa place. Le monothéisme vu sous cet angle, confine & un pseudo-polythéisme que nous retrouverons plus ou moins dans toutes les sectes gnostiques. Marcion, toujours cans lesprt d'une probité philologique, traite de certaines paraboles du Christ, en tentant a'y découvtir des témoignages de sa these. A cette époque, il s'adressait @ des Gtres qui n! étaient pas tr’s lettrés et Sa force de persuasion était telle, quill eut un retentissement tres important jusqu'au 4#¢ sigcie dans différentes parties du Moyen Orient. Son oeuvre ut une portée considérable tant pour Egle que pour la gnose. Cest a lui que fon dott fidée daccoler & Ancien testament les écritures Saintes des Evangles et des Epitres. UEglise « releté cette idée de séparation entre le Dieu des Juife que I" Ancien Testament appelie I'Eternel, et le Deu du Nouveau Testament que Jésus-Chvist, nomme Pere ou Seigneur La notion Marcioniste par son dualisme créée por la pluralité dos eréatours, ne correspond en flen @ ce que Vglise entend, eu égard aux paraboles de Notre-Seigneur Jésus-Chvist. Dans son éthique, Marcion préconise la charité par laquelle la prolifération de la chair est rejetée, et ainsi, on tonte d'éliminer toute action morbide du Démiurge, afin de se tourner vers le Dieu bon. A c2 niveau, nous nous situons vraiment dans lidée gnostique qui fut toujours rejetée par 'Eglise. Carpocrate était un philosophe Alexandrin, fa secte gnostique + Les Carpociatiens » qu'il fonde, se situe vers 'an 160 de notre ere. ‘Sa doctrine est la suivante : le monde visible a 618 c16é par le monde Angélique prés de la matéralité, cest&.dire les Anges inférieurs. Lame humaine ayant fauté primordialement, serit unie au corps matériel afin d'expier cette faute inconnue. “homme a perdu la notion de son état primitif. Cest l'aide de la gnose qu'il peut retrouver la mémoire de sa pré-existence. Mais, afin cexpliciter la présence de Jésus- Christ, Platon, Aristote, Pythagore, Socrate etc. Carpocrate donne @ ces personnages hors du ‘commun, une position privlégiée en déctarant leur attachement & Dieu et leur but messianique. Cette secte croyait & la transmigration des ‘mes, mais, par contre, rejetait le grand principe Chrétien de fa résurrection de ia chair. Cette forme gnostique ne pouvait admettre ‘une seule me prés de Dieu, c'ect a dire celle du christ Le itilisme du comps était tel chez Carpocrate, quill rejetait la douleur, le plaisir, les joies, les peines matérielles. Toutes ces sensations étaient considérées._ comme contiibutions aux Anges créateurs du monde materiel. Tout comme Basilide qui eut pour cisciple son fils Isidore, Carpocrate eut pour ééve son fils Epiphane qui mourut jeune, mais contribua a la propagation de la doctrine. Selon Liesegang dans son ouvrege «Le Grose», Cerpocrate miaurait jamais extsté (Origne, contre Celsum). II aurait été appelé Horpoerate. Or, oo nom proviendrait de THorus Egyptien et il étalt le fls cilsis et Osiris. A Tépoque Gréco-Romaine, il devint un Dieu solaire et joua strement un grand rdle dans la magie. En effet, un papyrus magique éyptien présente une méthode dincantation luminause permettant de retenir Harpocrate dans la famme d'une lampe. On peut aussi supposer que Carpocrate fut adoré comme Dieu et considéré dans la mémoire de ses adeptes comme Diou Solaire. Le fils de Carpocrate, Epiphane, écrivit un ouvrage dans lequel il prone la foi et amour, le reste lui étant indifférent et considérant que seule fopinion humaine y met une dietinction de Dieu et de mal. applique sa notion de justice aussi bien aux animaux et aux plantes qué "homme lul-méme. Catte secte cisparut vers le 4&me siécle de notre ére. Une autre secte, le Mandéicmo (de Mandaya : gnose) aux origines mal connues, existe encore de nos jours en Irak et en Iran, Les mandéens se prénomment aussi Sabéens, Nazoréens ou méme Chrétion de Saint Jean, bien que le Christ ne tienne aucune place dans leur doctrine. Les Mandéens se réclament de Saint Jean Baptiste, mais il semble que la socte nait fait son apparition quaprés fa mort du Précurseur. La docirine mandéenne se confond fréquemment avec les textes manichéens, c'est: A.dire quelle semble avor puisé ses sources au mazdéisme et au concept babylonien. I est presque inutile de souligner que les Mandens ‘concoivent opposition du Mal, avec beaucoup de rigueur, La lumiére est représertée par ce quiils appellent le Roi de Lumidre (Moki Denhiré abba), celui qui connaft la fin et le principe, De Iul émaneront plusieurs éons, cont le nose hypostasiée et salvatrice. Par contre, & Topposé, se situent les ténébres qui sont en bas. A contrario, le Rol des Ténébres Re connait ni le principe, ni ta fin, I est représenté allégoriquement par une téte de lion, un corps de serpant, des ailes d'aigle, des flancs de tortue et des mains et des pieds de Démon. Comme faisaient les Esséniens, les. Mandéone baptisont par immersion. Dans cette secte les femmes peuvent accéder & la prétrise. Comment ne pes parler immédiatement de le gnose Manichéenne qui e ce grandes similtuces avec le Mandéisme. Son fondateur Manés naquit en 246 & Etésiphon en Mésopotamie, d'une famille de mage iranien. Mans ou Mani signifie, Joyau en sanserit. Pendant un certain temps, Ihérésie Manichéenne aureit pu supplanter le Christianicme Orthedoxe romain, car elle laissait une grande place & Jésus et & la Sainte Trinté. i faut citer un certain nombre de Chrétiens qui furent attirés par cette doctrine, dont Saint Augustin luieméme. Mani avait é&é ues influencé parle Mazdéisme iranien, religion probable de ses ‘ancétres relevant du gnosticisme de Fépoque en AsieMineure. La doctrine avait été puisée en partie dans les livres dun nomme Soythien et de sen disciple Térébinthe. Un ange aurait annonces sa naissance et un autre ange Iinttia 3 la mission que lui avait réservée le Roi de Lumiere. De par ‘ses qualités de savant, dastrologue, de médecin, de mathématicien, de musicien, il fut élevé wes tat au sacerdooe. Les hérésiologues conviennent de sa qualité qui le vit défendre les chrétions contre les Mages et les Juifs. Comme dans la plupait des gnoses, le dualisme du bien conte le Mal, Ie rejet de Mncien Testament et 'acceptation de certaines parties du Nouveau étoient a la base de la doctrine. ‘Adam servait de piége pour attirer les ames dans la matiére. Dieu suscita un ange (Jésus IU méme) qui sous la forme d'un serpent, conseille & Adam de manger du fruit défendy afin. qui, puisse dissiper son aveuglement.. Alors, le prince des Ténébres prit peur et créa aussitét Eve qui tenta Adam dans sa chair. Et ainsi depuis, I'homme et la femme procréent de ‘génération en génération, la captivité des Ames. IV partait du principe que Thomme avait une double nature, 'une bonne et spirtuelle, l'autre mawvaise et hylique. Mais le Christ échapoait & cette dualité. n'était pas issu de la matiére et ne souffrit pas, ‘évidemment, ne mourut pas, sion en apparence. Sa résurrection ne fut que symbolique. Lorsque toutes es parcelles lumineuses, clest-a-cire les 2mes, auront été libérées, se produira la fin des temps. Ce que Meni nomme le « toisiéme moment ». Un Cataclysme cosmique brilera la Terre sans la consumer. Cot incendie durera mille quatre cent solxente-hult ans. A la fin, la Terre sera réduite & un état cadavérique et les ames non purifiées monteront la garde éternallement, afin, diempécher les forces des Téndbres dien sortir our envahir de nouveau la lumiére. ‘Sur le plan sacramentel, les Manichéens pratiqusiont lo boptéme sous une forme initatque et une eucneristle obscene sous les espéces d'une figue »Senine —humono conspersem. Liorganisation dela secte Manichéenne se divisait en deux classes : les Elus qui vvalent en ascéte, dans la plus absolue chasteté. lis étaient végétariens et ils rejetaient tout bien materiel, ensuite venaient les auditeurs (dont a fat partie Seint Augustin pendent 8 ans) ul restalent dans le monde et avaient pour ‘téche de subvenir aux bescins des Elus. Manés mourut en 277, on ne sait trop comment, mais ce fut la suite de son arrestation en Iran par le monarque Brahama 1°. La secte Manishéenne constitus une Egjise ‘istncte jusqu‘au x siéce. Ensutte elle inspira de nombreux mouvements religieux et és0- tériquos, Le catharisme inapiré par Io Manichéisme. Au cours de la période conte Poraine, certains courants théosophiques en sont également trés impréanés. (A suivre) CONGRES EUREK’ALL FORMES et CHAMPS DE COHERENCE Nouveau développement sur les formes, leurs environnements Stages organisés par : Jacques RAVATIN, Luc LABAT avec la participation de Nicole LABAT et de Anne-Marie BRANCA Dates du 25 juin au 1“ juillet 2001 Les quatre premiéres journées du congrés sont prévues pour les personnes n’ayant aucune base ou n'ayant jamais sulvi de formation avec Jacques RAVATIN. Les trois journées suivantes sont prévues pour les personnes ayant, soit suivi les quatre premiéres journées ou ont déja particié a un congrés de Jacques RAVATIN — la derniére journée ‘est consacrée & des tests et recherches sur des sites choisis. Inscription et renseignements auprés de : Luc LABAT ~ Le Village ~ 31330 LAUNAC - & 05 61 85.99 25 Vous pouvez aussi joindre ‘Anne Marie BRANCA — 76, rue Didot - 75014 PARIS &/ @ 0145 41.4054 PRESTIDIGITATION par Alex Cheniére Lunivers est magique. La magie, ce que Yon n’explique pas. Expliquer, cest raconter une histoire avec des mots des concepts, des images : ce sont des rep! sentations. Expliquer, c'est aussi décrire un ensemble ce formes en utilisant une «facon de voir », En mathématiques, il y a une forme prédécoupée qui se reproduit et se juxtapose de facon jointive et sans perte de place. On peut considérer que le plan représente univers, le pavage est sa description cohérente (satisfaisante pour Yesprit) son explication, la forme qui sert & paver est la facon de voir, le point de vue. Il stavére que cest la forme ct la nature de Vunité de remplissage qui genérent la relation que nous avons avec lespace rempli et pourquoi pas sa forme ct sa nature meme ... Limitation est une base structu- relle de Vunivers, C’est également un mo- teur dévolution. Les enfants évoluent en imitant, ils reproduisent pour apprendre. Les adultes font de méme. Lillusionniste ou prestidigitateur est un magicien parti- culier. C’est un tricheur savant. Il imite d'abord, met au point une expérience qui doit refiéter une réalité. En ce sens, son attitude est celle du scientifique qui observe la nature, Vétudie, essaye de la reproduire. La nature se montre au spec- tateur comme d’ailleurs au scientifique et 4 Villusionniste sous une certaine appa- rence. Elle a des ficelles cachées que seule une science réelle, une Connaissance permet de découvrir, Le tour de prestidi- gitation obéit aux mémes régles. Le scien- tifique est & la nature ce que le spectateur est au tour de prestidigitation : un obser- vateur trompé. Les philosophies et écoles des mystéres nous affirment que tout mest quapparence et illusion (maya), Dans le cas de la prestidigitation, nous sommes en présence de Villusion dans Villusion et ce message nous rend service, en maintenant notre vigilance. le marché du _prestidigitateur porte sur Tensemble des réves humains. Ici, se présente le vrai probléme du 1éve, résolu de fagons différentes par diverses sociétés humaines. Certains considérent le réve comme une seconde réalité, Diautres, affaibliesent leurs réves pour sécuriser leur réelité. Souvent, la quéte \égitime d'une réalisation totale est freinée par Ia distraction qu’apporte In philoso- phie de Vlusion dans V'llusion, Certains hommes sont de vrais magiciens. Ils sont capables de prouesses que d’autres leur envient et surtout quils ne peuvent expliquer. La premiére tenta- tion consiste, comme devant te tour de prestidigitation, & supposer un « truc » Liabsence de « truc », laisse celui qui cher che une explication, au bord d'un gouffre il sagit d'un endroit du plan qu’on ne peut remplir avec la forme prévue. La structure explicative de base est inadé- quate. Plus le tour de prestidigitation res- semble au réve, meilleur est le prestidigi. tateur, mais aussi plus certaine est le présence d'un «truce. Ce «truce est donné par la science. Le magicien «prestidigitateur » mobilise les _ultimes ressources de la science pour imiter (done fabriquer un faux) un vrai dont il nie la possibilité dexistence mais qu'il prend quand méme comme modele inspirateur, lest une facon pour hui de réver. Le magicien « prestidigitateur » concurrent du vrai magicien fait croire (donc abuse de la crédibilite de Vobservateur) et démontre ainsi que entre Vidée initiale ct sa propre démarche de realisation, il y a un abime qui n'est que temporairement comblé par la stupéfac- tion et 'émerveillement de Yobservateur & qui on affirme: je suis tellement bien semblant que ce n'est pas possible. Le résultat le plus courant, dans Vesprit de Vobservateur, c'est que la science est fantastique et que le manipu- lateur est habile. Cependant, il persiste une autre conclusion, c’est que ce qui est vu mest pas réalisable, puisque néces: sairement truqué. Prouver l'inexistence en. faisant semblant de faire croire a Vexistence, avec unc fausse manipulation parfaitement réalisée : voila le fin du fin. Le paradoxe est que, plus j'artive 4 vous faire croire que je fais, plus je vous conforte dans Tidée que ce que je suis en train de faire, je ne peux pas le faire. Jutilise ainsi ma capaci de tromper pour démontrer limpossibilité d'un évé. nement qui de ce fait sc trouve relégué au plan des « réveries », Ne serait-ce pas tout simplement un aveu dimpuissance de ma part ? Les voies de localisation fonction- nent ainsi: modéle puis réalisation, forme-pensée puis événement, réplique, copie, multiplication, clonage. La repro- duction des originaux, lorsquiile existent, est une imitation presque parfaite. Notre société humaine se développe amplement de cette maniére et ce principe sous-tend la consommation, Ie loisir ... Mais lorsqu’on parle d'eriginal, on sous-entend immédiatement léventualité de limitation au sens de faux ou au moins «appauvrissement. Le faussaire en pein- ture imite-t-il des peintres medioctes ? Le faux-monnayeur r’est-il pas, sinon un authentique artiste, du moins un artiste ? Pour faire un faux Chagall, que faut-il ? Le prestidigitateur essaie-t-il de nous faire croire @ des choses benales ? Que tout un chacun peut réaliser ? Si un seul étre humain, un jour, a réussi_un acte merveilleux, insensé, im- possible, difficile ... ne serait-il pas normal que d'autres essaient de Vimiter ? Mais, en vrai ou en faux ? Faire croire est si proche de croire faire ... Jai idée que le prestidigitateur faisant comme si, réve lui-méme un hommage au possible encore proche, telle une cérémonie du souvenir incrustée de science qui évoque la beauté d'une connaissance perdue mais a portée d’ame. ‘Au moins lillusfonniste détend, fait réver, garde intacte une faculté, que tous nous’ devrions avoir: réver, mais sans prendre des vessies pour des lanternes afin de conserver une chance de vérité & notre imaginaire. Fin Les activités Taichi d’Alex : Les cours sont dispensés : Au Cercle Christian Tissier 108, rue de Fontenay 94300 VINCENNES # 01 48 5950 18 Les stages auront lieu le : @ Dimanche 25 février 2001 de 9 h 30 a12h00etde1¢halsh Dimanche 25 mars 2001 de 9h 304 1h ISetde 14ha lsh Stage résidentiel @ Du jeudi 24 maia 14 h au dimanche 27 mai 2001 a 12 h au CREPS de Montry ‘Tous renseignements et inscriptions auprés de : Alex G. Cheniére ‘01 48 59 50 18 1 La Porte d’Aspe © Miroir du Divin féminin ° Religion absolue par Robert Dézélus Historien Conférence faite A 'Université du Temps Libre de Biarritz, le 21 février 2000, par Robert Dézélus en présence du sculpteur Pedro Tramullas - Auteur de la Porte. Exegi monumentum aere perennius. J'ai achevé un monument plus durable que Vairin Horace physique nouvelle. Nous sommes au Introduction point culminant de la pensée 1. La Porte d'Aspe est un événement Teligieuse, spirituel majeur, d'autant moins Nuts aaanons to soniatent: remarqué que notre société en déliquescence s‘enfonce _aveuglé- Pedro Tramullas, smantidane ie ceeaetre; ce vers du poete latin Horace : 2. Dans ce chantier de démelition _Beoal scnimventimn aera peer, quest devenue la planéte sévit un déchainement de crises : religicuse Vai achevé un monument plus durable que et culturelle, scientifique, politique, Varin économique, démographique, cthni- que, écologique. Toutes ces crises ne sont qu'une seule et méme crise de 1 - Le Divin et sa représentation perception du Monde. L'humanité a perdu le sens de ses rapports avec la Nature. Le temps est venu pour elle de rendre des comptes. Nous en percevons déja des signes précur- Avant daborder le sujet de la pensée religieuse, il faut distinguer deux notions totalement différentes, bien que confon- dues par les Eglises dans un souci ae manifestement irreligicux pour chacune 3. Par sa magnifique stature méga- elles de simposer comme I'unique verite lithique, la Porte dAspe nous La distinction entre le Divin et sa reporte 30.000 ans en arriére, A _représentation est le fondement de la notre premiére rencontre avec la religion qui a pour but de relier et non de pensée religieuse, et elle nous —délier. permet de suivre 'évolution de cette pensée religieuse jusqu’a nos jours, 4. La Porte d'Aspe nous redécouvre et ds La: Divi nous restitue un modéle culture! Comment peut-on définir_unani- exemplaire, non pas sorti de l'ima- mement le Divin. Dune maniére négative, gination dun peuple enfant, mais Par Timpossibilité de repondre aux inspiré par une science préhis- questions essentielles que nous inspire le torique que confirme et recoupe la 7 mystére du Monde : Qui ? Comment ? Pourquoi ? Le Réel récuse toute explication mentale. La science ne nous donne pas la connaissance du Monde, mais la connaissance de la conscience que nous en avons. La science sarréte a l'apparence des choses parce qu'elle ne dispose que des instruments aussi insuffisants que nos sens, méme siils sont prolongés par des appareils les plus perfectionnés. Le Principe de la Connaissance est Inconnaissable. Lobscure situation de notre condition humaine a &é superbement exprimée par deux pottes iraniens, Omar Khayam (1ie"*-126 — sigcles), _astronome et directeur de lobservatoire astronomique de Merv et Saadi (12 -13!* siécles). Omar Khayam : « Nul parmi ceux qui ont interrogé le noir mystere nia fait un pas hors du cercle de lombre. Ma venue ne fut aucun profit pour la sphére céleste, mon depart ne diminuera ni sa beaute, ni sa grandeur. Mes deux oreilles niont jamais entendu dire par personne le pourquoi de ceite venue et de ce départ. Nous sommes les piéces du jeu que joue ie ciel. On s'amuse avec nous sur léchiquier de Etre. Bt puis, nous retournons un a un dans ta boite du néant. Saadi: « Nous ne sommes quune procession de formes imaginaires. Nous errons, ¢ et ld, autour de cette lanterne, le soleil, que ie Mattre du spectacle tient au miliew de la nuit. Nous ne sommes que les pitces inertes de la partie quil joue sur Techiquier des jours et des nuits, pieces quil fait marcher, quil arréte, qu'il tue, puis replace une dune dans la botte » Linconnaissable est une certitude. La seule que nous ayons, Cest bien ce quaffirmait la Mére divine Neit : « Et nul mortel ne soulévera le voile qui me couvre » La théo-cosmologie des Suméro-Basques est la seule religion qui ait professé que le Divin est inconnaissable. 2. La représentation du Divin Limconnaissable est le champ de gravitation qui nous lie, par une relation organique, au Mystére universel. il fonde la religion, Art et la Science. Tl nous impose une représentation du Divin qui n'est pas une certitude mais une croyance. Dans l'obscurité du Non-Savoir, nous allumons la fragile luciole de la croyance. Toute religion se construit sur une fiction, sur une représentation de 'esprit, sur un mythe, Toute religion est une voie d'accés @ linconnaissable exprimée par lune époque, par un lieu, par une race, en fonction d'une perception du Monde. Chacune a SA vérité mais non LA vérité. Elle est tenue, religicusement, de respecter les autres, de ne jamais simposer a quiconque, sinon, elle cesse tre religieuse et devient imposture. Car il niexiste pas dorthodoxie ni d'hérésic devant T'inconnaissable. Et la seule autorité spirituelle est Intelligence créatrice, Principe de Connsissance et Savoir universel. Aucun chef d'Eglise ne peut sen attribuer une delégation. Une autre voie d'accés existe, dont on ne parle jamais, ou dont on parle avec mépris, “parce que son _ infaillible spintualité qui fuse de toutes parts, dérange les dogmes et les Eglises: le paganisme, c'est-é-dire, le lien immédiat et permanent de ceux qui sont, selon le latin pangere, établis, fixés, enfoncés, dans le pays, la terre, le lieu, la maison, le métier, le dialecte, les morts, la maniére de penser, de travailler, de vivre. Le pagus, c'est V'établissement dans le Divin, une communication directe avec lui. II vénére la pierre, Yarbre, Teau. Il est la racine de luniversel. Cest la source qui fait l'océan '. Aussi obtuse soit la pénétration de notre regard, le pagus n'est pas une vue du mental mais Tautorité d'une relation supérieure. Il nous enrichit d'un enseignement éblouissant, la surnaturelle grandeur de la Nature, sa fantastique * Ifaut rere a ce sujet, la belle page d’Abel Bonnerd sur TBloge de lignorance: » Nous en avons fous con: de ces ignorants quion veut nous forcer @ mépriser, hommes attachés & une terre ou a un cutil, vieiles Jenmes consacrées au sen du foyer comme des prétresses obscures. Sowvert, ils ne savaient ni tre, ni ‘rire. Btaientils pour cela hésitanis, perdus, dans le vaste monde ? Au contraire, fermement éiablis & leur lace, patriarches et magistrate dans leur famille, ‘neltres dans leur ort, fz neus apparaissaient comme los personages lee plus imposants que nous ayons renzonivés. Cast quien write est plus dune mantire de se ratiacher Tame universella. Ces ignorants de la science diaient dee savante de ta vie. On approche davantage du centre des chess, on en connaizean! & [fond qutune seule en tes effleurant toutes » intelligence biologique, le rayon illumi- natcur projeté par toute existence, la pierre, Yeau, arbre, la fleur, la compo- sition dun oeil ou d'un cerveau,, fa mer- vcille d'un corps vivant ou des ailes dinseete, les surprenantes aptitudes des animaux, lampleur indéfinissable d'un Paysage, autant de modes mystérieux que revét la vie universelle. Le Divin est a la portée de chacun, accessible a intuition spontanée, dans ‘une seule et véritable révélation. Regarder ne suffit pas. Il faut voir, Voir cest participer, adhérer, vénérer, cest descendre au cceur de Tinconnaissable d'un Univers qui est une théophanie. La vie dans ses. manifestations infinies est un acte sacré. II - Les trois périodes du Divin 1. Le Divin féminin Le culte de Ja Mére divine, apporté et répandu par la race de Cro-Magnon, dura 25,000 ans et persista malgré le christianisme chez les Basques et chez les Arméniens. Cette vision féministe du Monde, affirmée il y a plus de dix mille ans par la science préhistorique, inscrite dans les textes religieux de l'Inde dravidienne, contemporaine de Sumer, est reprise et confirmée par la physique nouvelle. La Déesse-Mére surplombe 25,000 ans d'histoire, de sa stature cosmique, auréolee d'un éclairage qui est un sommet de 1'intelligence humaine. 2. Le Divin masculin -4000 Du divin féminin sont issus, par altération radicale, les trois monotheismes ultérieurs, conformes aux _exigences ethniques des Sémites et des Indo- Européens chez lesquels la priorité est attribuée au masculin. La conception du Divin masculin, avec son dieu du Bien et du Mal, a rejeté Tunité du Monde suméro- basque. 3. Le Divin supplanté par !'humain. Limportance exorbitante accordée a Yhomme, par !'Pglise judéo-chrétienne -et notamment avec Vincarnation du Divin dans ?étre humain -devait inévitablement conduire a T'illusion de la toute-puissance de homme et au chaos contemporain. Ill - Le Divin féminin Le Divin féminin est une vision du Monde propre a la race de Cro-Magnon, origine des Basques orientaux et notamment des Sumériens. Dans leurs sociétés de type matriarcal la femme détenait la prééminence. on vénére Vépouse ct la mére. ll sagit d'une con- ception tres naturelle. on tient la femme pour la véritable eréatrice en raison du lien organique qui l'unit a lenfant. Naitre, Cest naitre dune femme. La maternite humaine appelait la maternité divine. La plus ancienne Déesse-Mére que nous connaiscons est Neit, *Egyptionne qui patronna vers -8000 la fondation de Sais dans le delta du Nil. Elle était Vierge et Mere ; Ancrogyne. Elle était Timmaculée. 8000 ans plus tard, cette maternelle virginité désignera la Vierge Marie, mére du Christ. Nous entrons ici dans la préhistoire du christianisme. Au fronton du temple ce Neit, on lisait cette inscription: « Je suis tout ce qui a été, tout ce qui est, tout ce qui sera. Et nul mortel ne soulévera le voile qui me couvre », La science préhistorique nous enseigne Tunité de la Création et Vherméticité du Divin, Singuliere perspicacité religieuse qu'on ne retrouvera plus ultérieurement. Pour Sumer, avant la Création, existait 'Btre primordial, non manifesté, la Mére divine, androgyne ou bisexuée, la Materia prima, possédant, intimement confondus, les deux principes créateurs, le férninin et Je masculin, le féminin matérialisé par TOcean cosmique, ot les Eaux originelles, Tunivers virtuel en attente du masculin, le feu éveilleur, illuminateur. Nous remar- quons tout dabord que dix mille ans avant nous, landrogynie déterminait la réalité fonciére de toute existence. Vandrogynie divine représente le plus haut aspect de la sexualité consideree comme force cosmique. L'union mystique du féminin et du masculin est le siége de Tontogenése, source métaphysique de la Vie. Llastrophysique de rote temps s'exprime en termes analogues «un untvers en attente, charge @énergie, mais plongé dans les limbes thermiques et qui attend le réveil du feu » (2) * Hubert Reeves patience dans Vazur. evolution cosmique. Seuil. 1981 Puis, de cette unité premiére, les deux composantes créatrices se distinguent, sc dédoublent, en deux entités oppostes, complémentaires et solidaires. Filles optrent et elles créent, Alors, jeillit la Vie, la Lumiere originelle. Pour la_physique contemporaine, comme pour Sumer, le Monde a commencé par un brasier de milliards de degrés. La Déesse-Mere est la Lumiére originelle et son culte est un culte solaire (). Llunité primitive engendre la bipolarité. Elle devient Création, cest-a-dire Trinité cosmique. Qu’est-ce que la bipolarité ? C'est une interaction dynamique et cyclique ininterrompue entre deux poles contraires et complémentaires et toujours dépendante de IUnité dont elle procéde. La bipolarité, essence du dynamisme conflictuel, comporte deux mouvements ‘opposés, une montée et une descente, une expansion et une contraction, une naissance et une mort. Ce qui assure la vie est aussi ce qui provoque la mort. Ce qui fait monter est aussi ce qui fait descendre (‘). La bipolarité gouverne toute existence. Sumer rejoint la physique nouvelle dens une commune vision du Monde. + Nous avons ici le schéma de la constitution de la Matiére, une alter- nance entre une tendance ondulatoire et une tendance particulaire, entre une pulsation de création et une pulsation de destruction. La Matiére est mouvement. La Matiére est Esprit. La Matiére est conscience, * Nous avons ici le schéma de toute existence : Elle est 4 1a fois elle-méme et son contraire. Toute existence est mouvement. Quand un mouvement atteint son extréme, il se retourne ct engendre le mouvement contraire. * Nous avons ici le schéma de la constitution du Monde, de !'infiniment petit a l'infiniment grand 9 On Thonorait en Egypte en allumant des lampes ans les sanctuaires. La lampe pérennelie de la Mere divine devint celle du Christ devant le tabernacle. 4 La bipolarite est ainsi définie par Lao- Tseu : = Le ced: est également le cele. Le cola est également le ced. Que cela et ceci cessent dietre des opposés est Tessenoe méme du Tao, Cette essentielle non dualté consttue le centre du cercle des changements infinis » ig - Unité fondamentale du Monde et interdépendance de toutes les existences, ~ Une Nature essentieliement dyna- mique faisant de !'Univers un tissu de relations unitaires, ments interconnectés, se transfor- mant les uns dans les autres. La connaissance du mouvement cyclique transmise aux Sumériens fut Tune des plus grandes conquétes spirituelles de I'humanité, un trait des plus marquants de linconnaissable. La cosmologie sumérienne est confirmée par Ia physique actuelle. 1. Vastrophysique appelle La Lumiére originelle le brasier primitif. Des lorigine, 1a_bipolarité féminin- masculin se manifeste par le mouve- ment alternatif de la Matiére et de Yanti-Matiere. 2. La physique subatomique ne dit pas feminin et masculin, mais photon et électron. Le photon réunit les facteurs d’homogé- néité jusqu’a lhomogénéité supréme qui est la mort de l'Univers et son retour a la lumiére, Lélectron réunit les facteurs dhétéro- généité qui constituent la matiére vivante en vert du principe d’exclusion bio- logique ~ jusqu’a Vhétérogénéité supréme qui est la décomposition de TUnivers et son retour a la Lumiere. Lunivers est bien un dynamisme conflictuel, un équilibre entre homogéne et hétérogéne, entre féminin et masculin. A - La Déosse - Mére Création Il n'y a pas exactement création mais engendrement. La Mére divine tire le Monde d'Elle-méme, La preuve nous en est donnée par le dieu aryen Khrishna qui a enscigné la Déesse- « Ainsi par ma nature, jengendre toute création et celle-ci tournoie dans les cercles du temps, A la fin de la nuit des temps toutes choses retournent @ ma nature ; et quand vient le nouveau jour des temps, je tes introduis de nouveau dans la lumiere » Done, la Création est Lumiere. Elle est aussi Incarnation. La Mére divine devient la Nature entiére. Elle en est la chair et esprit, 'essence et la substance. 1. La nature est féminine et maternelle. Cette feminité résulte du lien organique entre Puissance créatrice et Création. Dans cet Univers concu comme une théophanie, le Divin féminin n'est pas un souverain gouvernant le Monde d'en haut, de Vextérieur, mais le principe qui anime ct conduit toutes choses de lintérieur . 2. La nature est sacralisée Liacte créateur est un acte sacré. Toutes les existences sont des mani- festations du Divin et non des objets insignifiants et séparés les uns des autres. Elles composent une symbolique univer- selle, chacune d'entre clles, de la plus petite & la plus grande, étant un élement de la langue cosmique. 3. La maternité divine est le prototype de toutes les maternités. Ainsi de la maternité humaine. Dane le corps de la femme seffectue la fusion des deux éléments créateurs du couple primordial. La femme accomplit l'acte initial de la Création. Elle pense avec tout son corps. et sa pensée s'accorde naturellement avec les cycles biologiques. La femme est @ Timage du Monde. Dans lordre wniversel, le féminin est naturel et cosmique, le masculin est anthropocentrique et humain. Crest par le féminin que "homme se relic au Cosmos et & la Nature. C'est par le masculin que la femme se relic a Vhumain. Dans cette admirable representation du Monde, le Divin féminin nous apparait comme le lien entre le particulier et Tuniversel. [1 marie le féminisme, la spiritualité et Vécologie. B - La Mére divine est théocentrique ‘et cosmocentrique Elle cat théocentrique parce quelle est 'Btre primordial dont tout émane. Bile est cosmocentrique parce qu'elle est devenue le Monde, un Monde surna- turel et sacré. Bile est conscience cosmique, c'est-a- dire conscience de toutes les consciences, sens de tous les sens. Elle conduit nécessairement toute existence puisque toute existence émane delle. Elle est la loi de VOrdre naturel dont nous ne savons @ peu prés rien, hormis ces deux réalités + un mouvement cyclique né d'un dynamisme conflictuel. les etre Vinter- © une interdépendance de toutes existences, aucune _pouvant dissociée d'une autre dans fusion cosmique. Cotte conscience cosmique détermine le mythe fondateur de la société cus- carienne, qui est le noyau de la conscience historique, la mémoire profonde. La conscience historique continuité spirituelle. Conscience cosmique, _ conscience historique, continuité spirituelle, le Divin ion absolue. IV - La Porte d'Aspe (5) Elle nous restitue admirablement 1a théo-cosmologie des Suméro-Basques dans le langage universel de ses symboles. Dans sa stature d'abord. Les deux blocs horizontaux de la Puissance Créatrice précédent les trois piliers verticaux de la Création. Le non manifesté engendre 1a _ manifestation. LUnivers en attente annonce IUnivers réalisé. Le couple primordial se change en trinite cosmique. L’axe principal pointé du )(de l'androgyne se dédouble en ses deux directions divergentes. et toujours solidaires. Le trois |||, signe de la Mére divine, appartient au’ style 3 de la symbolique paléolithique (-18000 -14000). Il figure Glozel sur des os de rennes et dans les grottes dinitiation. S.0f Article et Photographies dans Arkologie n” 13 ~ décembre 1996,

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