l'histoire des chars et des véhicules militaires
Tanks and military vehicles history
ORDITIONS DU BABBOTIN N . 3BTRACKSTORY N°3.
Pascal DANJOU
LES CHARS B
B1 - B1 bis - B1 ter
Profils : Eric Schwartz
Plans : Hubert Cance
Proto
Toute reproduction, méme partielle, de cet ouvrage est int
n préalablSOMMAIRE : SUMMARY :
page page
La conception 5 Design 5
La technique 9 Technique 9
Le char Bt 12 The B1 tank 12
Differences entre B1 et B1 bis 15 Telling apart the B1 and B1bis 15
Le char B1 bis 17 The Bt bis tank 7
Les DCR, organisation et combats 20 The DCR, composition and battles 20
Le char BI ter 27 The BI ter tank 27
PAnzerkampwagen B2 (f) 740 29° Beute 29
La liberation 36 Liberation of France 36
LIARL 44 40 The ARL 44 40
Profils couleurs 43. Profils couleurs B
Plans Plans
Bibliographie Bibliography
Glossaire des abréviations utilisées - Glossary and abbreviations
Abt: Abteilung (‘usually’a Battalion)
|AMC : Auto Mitraleuse de Combat (Combat Armoured Car)
|AMD : Auto Mitralleuse de Découverte (‘exploration’ armoured car)
[AMR : Auto Mitralleuse de Reconnaissance (rece armoured car)
BCC : Batailon de Char de Combat (tank batailon)
(CC: Corps de Cavalerie (Cavalry Corps)
DC : Division de Cavalerie (Cavalry Division)
DD : détachement de Découverte (exploration detachment)
DCR : Division Cuirassée de Réserve (Reserve Armoured Division)
|DIM : Division d'fanterie Motorisée (motorized infantry division).
DLC: Division Legere de Cavalerie (Cavalry Light Division).
DDLM : Division Légére Mécanique (Light Mechanized Division)
EHR : Escadron Hors Rang (support squadron)
ER : Emetteur Recepteur (transmitter receiver)
FFI: Forces Francaises de lintérieur (French Forces of the Interior)
|GRCA : Groupe de Reconnaissance de Corps d'armée (Army Corps recce group)
|GRDI : Groupe de Reconnaissance de Division d'nfantere (Infantry Division recce group)
IGRRF : Groupe de Reconnaissance des Régions Forties (recce group of the fortified zones)
lIMO : Journal de Marche et d’opérations (unit diary)
Pz Rgt : Panzer régiment (a Regiment equipped with Panzer)
IRA: Régiment d'tilrie (Artilery Regiment)
[RAM : Regiment d'Auto Mitralleuse (Armoured Car Regiment)
IRCA : Regiment de Chasseurs d'Afrique (African Light troops Regiment)
IROP : Regiment de Dragons Portés (Mechanized Infantry Regiment)
IRI: Regiment 'infanterie (Infantry Regiment)
ITE : Théatre d'Opération Exterieur (overseas theatre of operations)
Remerciements
Jean-Francois Antoina, Pierre Aujas, Alain Aubrat, Erik Barbanson, Luc Binet, Claude Gillono, Jean Robert Gorce, David Lehman, Ldo
Paul Malmassari, Antoine Missner, Jean Yves Mary, Jean Marie Marion, Pierre Touzin, et tous ceux qui m’ont soutenu et encourage.
EDITIONS DU BARBOTIN - 17 bis, rue d’Auléde - 33490 Saint Macaire - FRANCE - tel. : (33) 05-56-62-27-09
ISBN : 2-9520988-4-4 Depot légal : ter trimestre 2005Le char de bataille, naissance d'un concept
Llidée d'un char de bataile nait des la fin de la premiére
querre mondiale. Dans esprit du général Estienne, il s'agit
de doter 'armée francaise d'un char intermédiare entre les
chars légers type FT 17 et les chars lourds dit de "forteres-
se” tel que les FCM 2C ou les Mark V star anglais dont Iar=
mmée 8 acheté quelques exemplaires. Alors que le général
Estienne y voit un véritable char de batalle opérant conjoin-
tement avec linfanterie motorisée au sein d'unités entiére-
ment mécanisées, la direction de I'nfanterie s'empare du
concept pour lui donner le re officiel de char d'accompa-
gnement.
Cest en 1921 que le général Estienne parvient a réunir cing
constructeurs dans une commission qui établit les spécifica-
tions du futur char. Il s'agit de Delaunay Belleville, FAMH,
FCM et d'une association entre Schneider et Renauit
Llaccord passé avec les constructeurs prévoit que chacun
entre eux présentera ses solutions techniques sans esprit
de concurrence. A issue des essais de chacun d'entre eux,
les meilleures options seront retenues pour la mise au point
d'un prototype final et chaque constructeur sera associé ala
fabrication en série. Le général Estienne et son équipe pen-
sent que le marché portera sur plusieurs centaines d'exem-
plaires, ce qui n'est pas sans aider ala constitution de cette
"int venture” avant I'heure, Mais c'est sans compter avec
les réaltés économiques. La France est exsangue au sortir
de la querre et elle dispose d'un stock d’arme énorme qui
en fat la premiére armée au monde. De ce fait les créits et
~ par voie de conséquences- les commandes seront réduits
The battle tank, creating the concept
The idea of a ‘battle tank’ was born as soon as WW ended
For General Estienne, the point is to give the French Army an
intermediate AFV between the light tanks such as the FT 17
and the heavy ones (‘fortress tanks’) lke the FCM 2C or the
British Mark V * (star) that the Army also bought in limited
numbers.
General Estienne envisions it as a real battle tank, fighting
along the motorized infantry in completely mechanized unis,
but the Infantry Directorate quickly takes hold of the concept
and officially tums it into an infantry support tank.
General Estienne manages to gather 5 manufacturers in 1921
in an ad hoc board to settle the design ofthe future tank. They
are Delaunay Bellevile, FAMH, FCM and a partnership bet-
ween Schneider and Renault A deal is made that each mem-
ber will offer its best technical solutions without misgivings.
When the tril phase ends on al the vehicles, the best options
will be chosen and integrated in the final prototype and each
manufacturer will get a share ofthe series production
General Estienne and his team estimate hundreds of exem-
plars will be built in the end, and this perspective certainly
made it easier to reach an agreement for this eary joint ven-
ture between former rivals. But the economical reales of the
inter war quickly prevailed. France was left bloodless when
WW ended and it had huge depots full of weapons, making
her army the most powerful in the world, Logically, the fundingleur strict minimum. Mais le prix n'est pas le seul obstacle
expliquant la lente mise en service de ce matériel. Aprés la
saignée de la premiere guerre mondiale, ’heure est au paci-
fisme et la Société Des Nations voit dans ce char puissant
une volonté belliqueuse de la France. Elle ira méme jusqu’a
brandir la menace de sanctions économiques, ce qui aura
pour résultat d’induire un certain immobilisme.
Malgré tout, les cing constructeurs commencent leurs
études qui aboutissent a la présentation des prototypes en
mai 1924, Lindustrie! Delaunay Bellevile est hors program-
me car il présente un engin qui est en fat 'adaptation aux
spécfcations d'un matériel étudié pendant la guerre. Il
agit plus d'une extrapolation du FT17 que d'un vértable
char modeme. Le projet est donc abandonné immédiate-
ment, Le FCM 21 reprend quelques caractérstiques déri-
vées du FCM 2C comme la tourelle avec vision strobosco-
pique et certains éléments du train de roulement. Le char
FAMH (Forges et Aciéries de la Marine et d'Homécourt, plus
connu sous le nom de St Chamond) avec sa tourelle a deux
Page 5 : La maquette en bois de
| char B réalisée par Renault
Page 6 : Les prototypes SRA et SRB
présentés par Renault
Page 5: The wooden model of the
char B made by Renault
Page 6: The prototypes SRA and
SRB made by Renault
for war material was kept very low through the twenties and
orders of new models rarely materialized. But the money was,
not the sole difficulty affecting the new tank. After the blood-
shed of WWI, the pacifism ruled and the League of Nations
saw this powerful AFV as a belicose move by France, The
League will even threat France of economic retalations, with
adverse effects on the design of the new tankmitrailleuses et son canon de 75 mm en casemate corres-
pond plus aux idées du général Estienne en la matiére. Son
train de roulement est inspiré des automoteurs St Chamond.
Quant & Renault/Schneider ils présentent deux matériels
‘avec un canon en casemate, le SRA avec un 75mm court et
le SRB avec un 47mm long. Les deux engins ont des trains
de roulement différents mais emportent la méme tourelle &
deux mitraleuses. Un moteur Renault est utiisé pour les
SRA et SRB tandis qu'un moteur Panhard équipe-les maté-
riels de FCM et FAMH
Lexpérience acquise au cours des essais de ces 5 proto-
types permet de definir les grandes lignes du futur char de
bataile et en mars 1925 le général Estienne en fixe les
caractéristiques qui retiennent les meilleurs éléments de
chaque constructeur. La sihouette et le principe général de
disposition des organes des chars SRA et SRB sont conser-
és mais avec un couloir longitudinal pour en facliter acces,
Le moteur Renault ainsi que embrayage et le coupleur
Fieux sont aussi retenus. Pour les FAMH ce sont le méca-
nisme a double différentiel avec servomoteur de direction
Naeder et la suspension par ressorts pneumatiques. Quant
a FCM, cest le systéme de cheniles de type Holt qui est
adopté mais avec un cisposit de tension commande de 'n-
térieur du char et des brins de retour sans glissie. Le bin-
dage sera usiné par St Chamond.
La construction de trois nouveaux prototypes est décidée,
tn par FCM, le deuxiéme par les FAMH et le troisiéme par le
groupe Renault Schneider. Les industriels doivent fournir les
éléments retenus aux autres constructeurs et deux des
chars recevront le canon de 75mm FAMH et le dernier un
canon de 75mm Schneider. Les marchés sont notifiés en
Le prototype n°
103 réalisé par les
FCM. On s'ap-
proche de la forme
définitive au niveau
de la caisse.
The FCM prototype,
(n° 103). The final
hull shape begins
ito appear.
In spite ofthis, the 5 manufacturers are able to unveil their
prototypes in May 1924. Delaunay Belleville's one is imme-
diately phased out because itis just an adaptation to the new
specifications ofa tank designed during the war: this is more
an extrapolation of the FT7 than the innovating tank looked
for. The 'FCM 21" picks up some ideas pioneered in the FCM
2C such as the stroboscopic vision cupola and some parts of
the suspension. The tank offered by FAMH (Forges et Acéries
de la Marine et d'Homécourt, usually known as St Chamond)
is more suited to General Estienne’s conceptions with a 2 MG
turret and a hull mounted 75 mm gun. The tread work is ins-
pired by those used on its seft-propelled guns. Renault and
Schneider bring out 2 hullmounted gun prototypes, one with
a short 75mm gun in the ‘SRA’, and a long 47mm in the
“SRB. Both machines have different suspensions but use the
same 2 MG turret. The engines are either a Renault in both
‘SRA and SRB, or a Panhard in the FCM and FAMH prototypes.
The tials of these 5 prototypes permitted General Estienne
to precisely define the specications of the future battle tank
in March 1925, taking the best ofthe designs, The profile and
overall interior layout are copied from the SRA and SRB but
with a lengthwise passage to get better intemal circulation
The Renault engine is chosen along the Fieux clutch and cou-
pling. FAMH wins wit its Naeder double diferential and servo
system for the driver's control, and its pneumatic spring sus-
pension. The Holt track work originates from FCM but with a
modified tensioning system (remote-controlled by the crew)
and upper rollers. The armour is to be made by St Chamond,
Three more prototypes are ordered, to be respectively built
by FCM, FAMH and Renault Schneider. The frst two receiveN°101 tank. It is still fitted
witha trials turet, Note the
radio aerials; they were not
used on series tanks
mars 1927. Appelé char B (ou tracteur 30 pour des rai
sons de secret), le premier char, le n® 101, est termine par
Renault en mars 1929. Il est équipé de la tourelle ST2. I
subira des campagnes d'essais jusqu'en 1930. A cette
date de nowvelles spéciiations sont émises et les chars
102 pour Renault (intalement confié & FAMH) et 103 pour
FCM subissent les modifications nécessaires. Clest-d-dire
blindage augmenté de 25 a 40 mm et un armement sous
tourelle comprenant un canon de 47 mm et une mitalleu-
se, Le tout est tire d'essais car, pour mieux répondre &
es spéctcations, l'étude des chars B2, B3 et BB est lan-
cée, Dans la pratique, aucune de ces études n’ira bien loin
et les trois prototypes poursuivront leurs essais et partici-
peront a des manceuvres afin de parfaire leur mise au point
et familariser les équipages avec ces machines. De nom-
breuses modifications seront apportées, le canon de 75mm
finalement adopté sera celui de ABS (Aleliers de Bourges)
et la tourelle APX1 sera retenue pour la fabrication en
série, Les appareils radios, les systémes de visée, le train
de roulement ainsi que le Naeder seront améliorés et ce
n'est qu'en mars 1934, soit plus de treize ans aprés la
decision étudier ce type de matériel, que le char sera of
iellement adopté sous la dénomination de char B1
Le char n° 101. lest encore équipé
d'une tourelle expérimentale. On
notera les mats radio, systéme non
retenu dans la version finale
Pht |
the FAMH 75mm gun, and the last the Schneider version. The
manufacturers are to freely exchange the chosen components.
The contracts are signed in March 1927. Called the ‘char B’ (or
“tracteur 30' for security reasons), the first tank # 101 is del-
vered by Renault in March 1929. The ST2 turret is fitted. The
tanks tested up to 1930.
New specifications are released then and tanks #102 (in fact
built by Renault and not FAMH) and #103 (FCM) are suitably
modified, The modifications affect the armour (brought from 25
to 40 mm) and the new turret armament (a 47 mm gun and a
MG). The prototypes are built for more trials because parallel
studies are launched on tanks B2, B3 and BB to better
respond to the specifications. But none of these tank designs
will be really pursued and the 3 prototypes wil be tested and
ultimately sent to manoeuvres to refine the design and show
‘the new concept to the tankers, Many modifications were
implemented: the chosen hull un was built by ABS (Ateliers de
Bourges) and the turret was the APX. The radio set, aiming
optics, suspension and Naeder system willbe enhanced. It is
only in March 1934, more than 13 years after the decision to
design a battle tank, that the new tank will be standardised as
the ‘char B1’La direction de Vinfanterie intervient de plus en plus tout au
long de la mise au point du char B. Elle commence paar inté-
rer ce matériel dans son programme de 1926 puis peu a
peu elle va battre en bréche les conceptions du général
Estienne jusqu'a réduire ce char au rdle d’accompagnement
difanterie
Du projet inital défini en 1921 au char B adopté en 1934,
(evolution de l'engin est énorme. La situation politique inter-
nationale et les avancées technologiques ont finalement
donné naissance a un matériel unique au monde, Le poids
maximum demandé en 1921 était de 13 tonnes, en 1930 on
Soriente plutdt vers un matériel pesant entre 19 et 22
tonnes,
Diun point de vue technique, les prototypes 101 a 103 - qui
peuvent étre considérés comme les premiers chars B — sont
décrits comme suit dans une note de la Commission
Expériences des Matériels de Chars du 24 jullet 1930
"Le char est constitué par un caisse rigie formée de plaques
de Vindages assemblées et entretoisées. Ces plaques en
acer au molybdéne auto trempant ont 25mm d’épaisseur sur
les parois verticales ou inclinées et 10 mm sur les parties
horizontales. Le capot de condute et la tourelle sont en acier
moulé de 35 mm d'épaisseur. La caisse repose sur un train
de galets par lintermédiare de ressorts pneumatiques et de
ressorts a lames. Les galetsroulent sur les rails des patins de
The Infantry Directorate quickly begins to step in the design
of the ‘char B'. The tank is first integrated in its 1926
Program and the High Brass patiently argues against the
ideas of General Estienne, finally succeeding in making the
vehicle into an infantry support asset.
The evolution will be tremendous from the initial project
drafted in 1921 to the ‘char B’ adopted in 1934, For ins-
tance, maximum weight scheduled in 1921 was 13 metric
tonnes, raising in 1930 to around 19 to 22 metric tonnes.
The international climate and technological improvements
gave birth to a one-of-a-kind tank.
From a technical point of view, prototypes 101 to 103 —
that can be seen as the first ‘char B’ — are described that
way by the ‘Commission a'Expériences des Matériels de
Chars’ (Tank Evaluation Committee) in its 24 July 1930
Memorandum:
"The tank is built around a rigid hull made up of jointed and
braced armour plates. These hardened Molybdenum steel
plates are 25mm thick around for the vertical or sloped
plates, or 10 mm thick for horizontal ones. The driver's
hood and turret are 35 mm castings. The suspension
consists of a string of rollers mounted on both pneumatic
and leaf springs. The track shoes (63 to a side) are fitted
with rails to fit the roller profile. The sprocket is located to
the rear, and the front idler is adjustable, The upper trackarchives deVamenent
la chenille (63 patins par chenille). Chaque chenille engréne
8 lfarriére sur un barbotin et passe & avant sur une poulie
de renvoi a tension réglable. Le brin supérieur de la chenille
est guidé et soutenu par des glissiéres en fonte.
La aaisse est partagée en 2 partes: la chambre du person-
nel & 'avant et celle des machines a Iarrigre, Ces chambres
sont séparées par une cloison percée d'une porte articulée.
La premiére contient: le poste de conduite, en avant et &
gauche du char, un canon de 75 dans un plan paralléle et &
droite du plan axial longitudinal du char, deux mitrailleuses
fixes, placées audessous du canon et trant horizontalement
vers lavant. Un poste de TSF, une tourelle a deux
mitraileuses (NDLA : la tourelle APX n'est pas encore adop-
tee a cette date).
La chambre des machines renferme : le moteur et ses
organes annexes, le mécanisme de transmission et de direc-
tion. Un couloir est ménagé longitudinalement, & droite du
moteur, et permet 'accés a ce demier, & des cofres & muni-
tions et & des réservoirs a, essence. 2 réservoirs a droite et
a larrigre & gauche (contenance totale 500 |) & gauche du
moteur, deux groupes raciateur ventilateur. Un faux plan-
cher recouvre et protege la timonerie dans la chambre avant
et la chambre arriére.
Des orifices daccés ou de sortie sont ménages dans le tolt,
au-dessus du poste de conduite, sur la face latérale droite
de la caisse, au droit de la tourelle (étanche a l'eau), dans
la paroi arrére de la tourelle, sur la partie ariére du char, &
Vextrémité du couloir, dans le plancher de la chambre de
combat, en arrire du canon (étanche a l'eau}.
Moteur. Moteur Renault, 6 cjindres en lignes indépendantes
les uns des autres, alésage 134 - course I80 Puissance [80
CV a 1600 tours. Régulateur fonctionnant de 1450 a 1600
tours. Allumage double par 2 magnétos. Alimentation, en
essence par 2 pompes A.M, l'une a l’avant, l'autre a
10
Phot centre archives de lamenert
Le canon de 47 mm SA 34 qui équipait
|les tourelles ST 2, et le canon de 75 mm.
The 47 mm SA 34 gun used in the ST
2 turrets and the 75 mm gun,
thread is guided and supported by cast ion skids.
The hul is divided in 2 compartments: the front one for the
‘crew and the rear one for the engine. A door is fitted in the
separating bulkhead. The crew compartment encloses: the
driver's seat and controls to the left front; a hull-mounted
75mm gun to the right ofthe tank axis, 2 fixed MGs under the
‘gun and firing to the front; a radio set; and a turret armed
with 2 MGs. (Note the APX turret was not yet fitted at the
time)
The engine compartment houses the engine and its accesso-
ries and the transmission and direction controls. A right side
lengthwise passage gives access to the engine, to ammuni-
tion lockers and petrol tanks left of the engine (2 to the right
and left rear, holding a total of 500 I) and 2 cooling
ensembles (fan and radiator). Floor plates protect the trans-
mission in both front and rear compartments.
Entry or vist hatches are found on the top (over the driver's
seat), on the right side hull, near the turret (watertight), in
the turret rear, on the rear hull plate, atthe end of the pas-
sage, and in the crew compartment floor behind the gun
(watertight).
Engine, Made by Renault, 6 cjinders in 2 lines, bore 134 -
stroke 180. Power I80 CV at 1600 rpm. Governor from 1450
to 1600 rpm. Double ignition with 2 magnetos. Two A.M. fuel
feed pumps, one in front and one to the rear of the engine
Renault carburettor, Pressure lubrication by mechanicalVues de la chambre de combat du B1 bis.
Interior views ofthe crew compartment of a B1 bis
Yaréte du moteur Carburateur Renault, graissage sous
pression par pompe & engrenages. Refroidssement,circula-
tion d'eau par pompe. Ventilateurs commandés par courroie
plate avec limiteur de couple, Démarrage électrique assure
par Bendix, doublé par un démarrage a cartouches. Un
démarrage a manivelle est également prévu
Munitions : 87 cartouches de 75 sont réparties dans des
‘asersplacés soit sous le faux plancher, sot proximité du
ulassier, soit a l'arriére de la chambre des machines. Les
fusées sont disposées dans leurs boites a l'entrée de la
chambre des machines, droite. L'approvisionnement en
munition des mitrailleuses est constitué par 9 600 car-
touches contenues dans des chargeurs de 150 coups. Ces
chargeurs sont portés par des broches ou des paniers cyin-
dhiques installés le long des parois dela chambre de combat.
Accessoires. Outre la boite outils placée dans le char, il
existe & 'extérieur des supports pour la fixation de 2 crics de
10T., d'une chaine de 5 T. et d'un certain nombre d'outils de
terrassier. A'avant et a Varrigre, deux maniles et de chaque
été deux dispositts c'appui pour des béquilles sur les-
qulles le char peut reposer pour assurer par exemple un
graissage complet de la cherie.”
One vot, le char B défntf est défini dans ses grands lignes
ds 1930. La nécessité d'emporter un armement antichar
conduira a adoption en 1932 de la tourelle APK 1, armée
d'un canon de 47 mm SA34 et d'une mitralleuse,et quelques
modifications mineures y seront encore apportés, comme
abandon de a seconde mitraileuse de caisse ou 'améliora-
tion du Naéder et des organes de visée, mais la France a
enfin son char de bataille.
pumps. Water cooling (governed, belt driven) fans. Bendix
electric starter, plus an emergency cartridge operated sys-
tem. Crank starting is provided too.
‘Ammunition: 87 shells for the 75mm gun distributed in lockers
located under the floor plates, near the loader or behind the
engine compartment. The fuses are stored separately in
boxes to the right front in the engine compartment. Ammo for
the MGs is found in 150 rounds magazines (up to 9,600
rounds). They are hitched on pins or cylindrical baskets set up
on the crew compartment walls.
Accessories: Beyond the tool box located in the hull, there are
on the outside: holders forthe two 10 metric tonnes jacks, a
chain of 5 T capacity and some entrenching tools. Two tow
shackles can be found to the front and rear as wll as two jack
rests on the sides to raise the tank during lubrication of the
tracks for instance.”
Its obvious the design of the char B’ is well defined as early
as 1930. The requirement for an antitank capability later lead
to the use of the APX 1 turret with its 47 mm SA34 gun and
a MGin 1932. Some minor modifications were also made such
as deleting the second hull MG, or the enhancement of the
Nader and sighting optics, but France has found its battle
tank, at last!3 ce
Nous l'avons vu, la mise au point de cet engin a été longue
et son adoption a été retardée par la situation économique,
politique et internationale. Pour les mémes raisons, les com-
mandes sont passées au compte gouttes.
Une premiére commande de série est passée le 6 avril 1934
pour sept exemplaires, une seconde en décembre de la
méme année porte sur vingt engins, enfin une troisiéme com-
mande de cing exemplaires est notifiée le 29 avril 1935. Ce
qui avec les trois prototypes porte le nombre de chars & 35
ce qui permet d'équiper un bataillon au complet. La
construction est répartie entre les différents industrels par-
ticipants au programme, le montage final étanteffectué chez
Renault et FCM. La tourelle ST 2 n'est d'aileurs plus d'ac-
tualé et Cest la tourelle APX 1 qui est finalement retenue.
La réception des matériels s'effectue entre décembre 1935
et janvier 1937, le batallon ne sera considéré comme mobi-
lisable que le 28 janvier 1938.
The development ofthe tank proved to be a long process and
it was not standardized immediately because of economic,
politcal and international problems. For the same reasons,
the quantities ordered were kept small
AA first ‘series’ order is signed on 6 April 1934 for 7 exem-
plars, a second in December 1934 for 20 more, and last a
third of 5 on 29 April 1935, So, with the 3 prototypes, the
total amounts to 35 exemplars, sufficient to outfit a full bat
talion, Construction is entrusted to the different co-contrac-
tors of the program, final assembly being the responsibilty of
both Renault and FCM.
The ST 2 turret has meanwtile been dropped in favour of the
newer APX 1, Delivery of the tanks is made from December
1935 to January 1937. The battalion is only rated as fully trai
ned and fit for combat on 28 January 1938,
Le char B1 n® 125
p | "Provence” dans la
cour des usines FCM.
Les
trappes moteur
sont ouvertes,
B1 tank B1 n° 125
‘Provence’ in the FCM
factory yard. The engi-
= « |ne hatches are opened.
pai oealLe char est équipé d'un crochet a larrire lui permettant de
tracter une remorque spécialement étudiée pour accrottre son
autonomie. Fabriquée par Schneider, ele pése 1400 kilos. Son
train de roulement est composé d'un essieu porté par deux
roves sur lesquelles sont montés des pneumatiques increvable
Michelin DS (Dispositf de Sécurité). Ele peut emporter 800
lives dessence réparis dans deux réservoirs de 400 litres
chacun, une pompe Vulcano est prévue pour le transvasement
du carburant. Elle & deux banquettes permettant de transpor-
ter 6 hommes. En outre, elle permet d'emporter un certain
nombre de piéces du lot de bord comme les bidons d'huile
(Moteur, Naeder, etc), 2 bidons de 50 litres d'eau, cales, mani-
velles et autre petit outllage. D'autre part, 20 patins de che-
ills du lot de réparation sont répartis sur les remorques de
section & raison de deux patins par remorque. Un crochet d'at-
telage est fié & Varriére permettant de tracter une seconde
emorque. Avec V'apparition des TRC (Tracteur de
Ravitallement pour Chars) Lorraine et Renault ces remorques
La remorque Scneider permettat 'emporter
800 ites de caburant. Certaines dente eles
Seront rises en service en juin 40.
The Schneider trailer housed 800
litres of petrol. Some were put
back into service in une 40.
Cimposant crochet d'attelage &
Varvigre du char B 1 est une des
caractéristiques permettant de
Videntiier & coup sur. Suite &
abandon de la remorque, les
derniers B1 produits n’en
seront pas pourvus.
The huge towing hook to the
rear of the B 1 tanks a defini
te clue to identify this model
But not all B1s got it as the trai
ler was abandoned later in the
production run.
The tank is fitted with a rear towing hook to hitch a special
trailer to enhance its range, Made by Schneider, the trailer
weighs 1400 kg. The axle supports 2 bullet-proof wheels,
with Michelin DS tyres. It can carry 800 litres of petrol in 2
identical tanks, plus a Vulcano feed pump. Two seat rows
can transport 6 men.
Moreover the trailer is designed to carry various supplies
and tools: oil tins (for the engine or the Naeder driver's
controls, et), two 50 litres water cans, wedges, cranks and
such small tools. Twenty spare track links are divided bet-
ween the trailers of the tank troop, 2 to each trailer. A
second trailer can be hitched to the hook added to all tra
lers, With the appearance of the TRC (Tracteur de
Ravitalement pour Chars, Tank Supply Tractor) made by
Lorraine and Renault, these specialized trailers were no
more needed and the last B 1 built were not fitted with the
hook. But in May / June 1940, the shortage of these sup-
ply tracked vehicles was such that the trailers were pulled
from stocks and put back into use.
The B1s were assigned to 511éme RCC (Régiment de
Chars de Combat, Battle Tank Regiment) that wil be rede-
signated 37éme BCC (Bataillon de Chars de Combat, BattleL’équipage a été un peu trop
‘confiant dans les capacités de
franchissement de ce char
B1, ce qui permet de voir la]
plage arriére de cet engin, |
See
This crew was too much
| confident in the crossing abi-_
lity of their B1 tank, but the|
photo offers a fine view of|
the rear upper plates.
char B 1 ne recevront méme pas le crochet sp
maifjuin 1940, le deficit en chenillette de ravitaillement est tel
que les remorques reprennent du serv
Les B1 bis sont affectés au 51 téme RCC (Regiment de Chars
de Combat) qui deviendra le 37éme BCC (Batallon de Cha
de Combat) a la mobilisation. Cette unité sera rééquipée petit
petit avec des chars BI bis et reversera ses vieux B1 au fur
et a mesure de leur remplacement au PEB 101 (Parc
ngins Biindés). La plupart des Bt servent de véhicules
école ou a des fins d’expérimentation, car en fait le char n'est
toujours pas parfaitement au point et les essais se poursui-
vrons jusqu’a armistice. Les engins encore "bon pour le ser
vice” seront réarmés au printemps 1940 avec le canon de 47
mm SA 35, On retrouve une partie de ces chars (104 Verdun,
112 Mulhouse, 122 Alsace, 127 Jura et 132 Poitou) intégrés
une compagnie de marche, la compagnie Gaudet aux cites
de chars B1 bis provenant des 8@me et 15eme BCC. IIs seront
engages lors des combats de Rethel dés le 16 Mai 1940 avec
la 14éme DI du général De Lattre De Tassigny et contiendront
pendant plusieurs jours les troupes allemandes
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Tank Battalion) when war came. This unit will slowly be ree
uipped with new B1 bis tanks and its old Bs were one by
cone sent to PEB 101 (Parc d'Engins Blindés, AFV Depot).
Most of the Bis were then used as training vehicles or for
tests because the defects were stil not totally ironed out
en Armistice was signed. But the tanks stil fit for service
were put back into use during the spring of 1940 rearmed
with the 47 mm SA 35 gun.
Some of these tanks (104 Verdun, 112 Mulhouse, 122
Alsace, 127 Jura and 132 Poitou) were integrated into an ad
hoc company (a ‘compagnie de marche’ named compagnie
Gaudet) alongside B1 bis tanks from 8eme and 15éme BCC
They will ight in the Rethel battle on 16 May 1940 with the
148me DI (Infantry Division) commanded by General De
Lattre De Tassigny and they will help hold the German troops
for several days.
eet immatr des chars B1
~ Names and military registration of Bt tanks ]
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125 PROVENCE
126 PYRENEES
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Peer)DIFFERENCES ENTRE B1 ET Btbis
Beaucoup de détails différencient les 2 matériels, B1 et
Bibis, Mais les 2 caisses sont presque les mémes et, sauf
la répercussion de augmentation d'épaisseur de blindage,
ce point n'est pas significatf (pour étre précis, le B1 est glo-
balement plus long du fait de la présence du crochet d'atte-
lage puisque la longueur passe de 6,52 m a 6,37 m pour le
Bibis). Par ailleurs, le probleme se complique du fait des
prototypes B (N° 101, 102 et 103) qui sont différents des
Bi de série, comme de la variation dans les fabrications
(certains détails ne se retrouvent pas partout).
On peut noter ce qui, probablement, distingue les proto-
types B d'un B1
* La piéce en U qui tient la roue tendeuse descend brutale-
ment sur le B (40°), beaucoup plus doucement sur le B1
(30°).
* Si la hauteur de la cuirasse latérale est la méme (&
quelques cm prés), a distribution en hauteur est diferente
Laparie basse est relativement plus haute sur le B que sur
let.
* La partie basse du blindage s'arréte brutalement a l'arrie-
re sure B (57°), plus doucement sur le B1 (45°).
Voici ce qui, probablement, dstingue un B1 d'un Btbis :
La chenile du Bibis est plus large que celle du B1 (500
mm av lieu de 460 mm). C'est décelable méme sur la si-
hovette générale.
* Les garde-boue et les échappements sont différents. Is
dépassent nettement de la caisse sur le B1 (mais ils dépas-
sent aussi sur certains B1bis).
*LeBt aun grand crochet sur le tableau ariére, placé tres
haut, destin & la remorque Schneider (transport de 800
fires dessence et de hui).
* La roue tendeuse du B1 est, probablement, un peu plus
petite ue celle du Bibis (quelques cm).
* La plaque de biindage du glacis du B1 est nettement en
retrat du masque du canon et du capot conducteur alors
que, sur le Bibis, tout afleure au méme niveau,
* En principe, a surépaisseur du blindage se voit par un
décrochement des cuirasses latérales par rapport notam-
ment aux pinces en U (ce n'est pas pourtant pas avéré car
iméme des plans de B présentent un chanfrein coté gauche).
* Les 4 trappons de graissage en bas de chenille sont éga-
lement distribués sur le B1. Ce n'est pas le cas sur le BI bis
car les deux premiers sont plus écartés que les suivants.
* Latourelle est normalement une APKT avec un 47 SA34
surle B1 contre une APX4 avec un 47 SA35 sur le Bibis,
mais 'APKI peut recevoir le 47 SA35 et APX4 a été mon-
tée sur certains B1 en rattrapage. A|'APX1 correspond nor-
DIFFERENCES BETWEEN THE B1 AND Bibis
Many details distinguish the B1 and Bibis tanks. But the 2
hulls are quite similar and the increased armour thickness is
not easily detected so cannot be used as a clue. To be com-
plete, a BI is slightly longer because of its towing hook
(6.52 m versus 6.37 m for the Bibis). The problem is made
more complex taking into account the B prototypes (N° 101,
102 and 103) that were noticeably different from the pro-
duction B1s, and stil more intricate with the variations
during production. And to cap it ll, not all details were pre-
‘sent on the tanks.
The most probable differences between the B prototypes
and a Bt
* The U-shaped part holding the idler goes down sharply on
the B (at a 40° angle), much more gently on the Bt (30°),
* ifthe height of the side armour plates is the same (to
within some cm), the layout is diferent height wise. The
lower partis taller on the B than on the B1
* The rear armour plate ends abruptly on the B (57°), more
gently on the Bt (45°).
The most probable differences between a B1 and a BIbis:
* The Bibis track is wider (500 mm against 460 mm). This
is easily discernable,
* The mudguards and exhausts are different: they project to
the rear on the Bt (but also on some B'bis!).
* The B1 is fitted with a large towing, set high on the rear
plate, to hitch the Schneider trailer (carrying 800 litres of
petrol and lubricating oil).
* The idler of the Bt is probably a litle smaller (several cm)
* The glacs armour plate is flush on the Bibis, when itis
clearly recessed against the gun shield and the driver's plate
on the Bt
* The thicker armour SHOULD be discernable because of the
recessed U-shaped pliers on the side, BUT this is not fully
verified as even plans of B tanks show bevelled edges on the
left side,
* The 4 small greasing hatches near the bottom track
threads are evenly spaced on the B1. On the B1bis the frst
2 are more spaced than the others
* The turret ought to be an APX1 with the 47 SA34 gun on
the B1, and an APK4 with the 47 SA35 on the Bibis. But the
APX1 could be fitted with the 47 SA35 and the APX4 was
refitted on some modified Bs. The turret ring protection
normally associated with the APX1 is the 2 torus type, and
the one with the APX4 is the flange flared to the top type.
* The left side shutters are the same length on the B1 but
less high
* The space between the side armour and the sprocketmalement la protection de circulate avec 2 tores (alors que
celle correspondant & I'APK4 est un gros boudin évasé vers
le haut).
* Le persiennage coté gauche est aussi long, mais celui du
B1 est moins haut.
* Lécart entre la cuirasse latérale et le barbotin est plus