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Chapitre 2 Limites et fonctions continues 1 Généralités, interprétations graphiques Définition 1.1. Une fonction d'une variable réelle d valeurs réelles est une application f : D+ R, ot D est une partie de R. En général, D est un intervalle ou une réunion d’intervalles. On appelle D le domaine de définition de la fonction f. Définition 1.2. Soit f : U + R une fonction. On dit que + f est majorée sur U si MeER,VreU: f(z) m; +f est Bornée sur U si f est dla fois majonée et minorée sur U, c'est-dcdire si AM € Ria CU @\ y—> f(x) > fly). + [est monotone sur U si f est eroissante ou déoroissante sur U. De méme on définit la monotonie stricte en remplagons linégalité aut sens large « < > par Vinégalité stricte « < ». Définition 1.4 (Parité). Soit f une fonction de domaine de définition Dy CR, & valeurs dans R. — On dit que f est paire si Dy est symétrique par rapport & 0 (done Dy = —Dy = {~a, © € Dy}), et Va € Dy, f(—2) = f(a), On dit que f est impaire si Dy est symétrique par rapport & 0 et Wer € R, f(—2) = —F(2). Remarque 1.1 (Interprétation graphique). + f est paire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport a Vaze des ordonnées. + fest impaire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport & Vorigine. Définition 1.5 (Périodicité). Soit f : R + R une fonction et T un nombre réel, T > 0. On dit que f est périodique de période T si'¥r €R, f(e+T) = f(a) Remarque 1.2 (Interprétation graphique). [est périodique de période T si et seulement si son graphe est invariant par la translation de vecteur T7, of 7 est le premier vecteur de coordonnées. Chapitre 2. Limites et fonctions continues 12 2 Limites Soit f : I+ R une fonction définie sur un intervalle I de R. Soit 29 € BR un point de Fou une extrémité de I Définition 2.1. Soit €¢R. On dit que f a pour limite £ en xo si Ve >0, 35 >0, Wr € 1, [rao] dans ta définition. «+ Lordre des quantificateurs est important, on ne peut pas échanger le Ve avec le 35 le dépend en général du e. Pour marquer cette dépendance on peut écrire : Ve > 0, 36(e) > 0, Exemple 2.1. lim 2?+2r-+1=2 et lim VE= YE pour tout ry > 0 Soit f une fonction définic sur un ensemble de la forme Ja, x9[U}20, OL Définition 2.2. + On dit que f a pour limite +00 en zo si VA>0,36>0,¥r ET, |x aol fla) >A + On dit que f @ pour limite —20 en x9 si VA>0, 35 >0, VEEL, [rao] f(t) <-A. Soit f : +R une fonction définie sur un intervalle de la forme I =) +0 Définition 2.3 (Limite en I'infini). Soit £€ R, On dit que f a pour limite £ en +00 si VA>0,3B>0,¥ee I, 2>B = (f(z)-é0,3B>0,¥rEI, 2>B => f(z)>A On définirait de la méme manitxe la limite en —co pour des fonctions définies sux les intervalles du type | ~ 2a Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme Ja, r9[U}0, Définition 2.4 (Limite & gauche et A droite). » On appelle limite @ droite en xo de f la limite de ta fonction fjyo.2| en 0 et on la note lim f ou Jim. f(z) + On définit de méme la limite & gauche en ro de f : la limite de ta fonction fat en 29 et on la note lim f ou Jim, f(a) Remarque 2.2. Sila fonction f « une limite en zo, alors ses limites & gauche etd droite en ay coincident et valent lim f. Réciproquement, si f a une limite d gauche et une limite d droite en ap et si ces limites valent f(a) (si f est bien définie en xo) alors f admet une limite en xo Proposition 2.1. Si une fonction admet une limite, alors celle limite est unique. La démonstration de cette proposition est similaire & celle de Punicité de la Limite pour les suites (un raisonnement par l'absurde), Chapitre 2. Limites et fonctions continues 13, 3 Opérations sur les limites Soient deux fonctions f et g. On suppose que zp est un r6el, ou que ao = +08. Proposition 8.1. Silim f=€€R et limg + lim(A.f) =A4, pour tout Ne R + lim(f +9) = 646 + lim(s x 9) =£% CER, alors , ri + S164 0, alors tim > =F + Silimf=é etlimg =, alors lim f og = € Voici une proposition trés important qui signifie quion peut passer 3 Ja limite dans unc inégalité large Proposition 3.2. + Sif < get silimf=£ER et limg=L ER, alors €< 6 + Sif <9 et silim f = +20, alors lim f = 00 + « Théordme des gendarmes » Sif ty (e" +24) = 1 2) ig @-9)=-8 ot ig, Eo tco = ig leap] = 2) lim (2+4)=4 ef Jim VX = = lim yera=2 Exemple 3.2 (Limites des fonctions usuelles). Voici un tableau gui nésume les différentes limites des Jonctions de référence (la notation «+ » signifie qu'il faut appliquer ta « régle des signes >). Chapitre 2. Limites et fonctions continues 4 Sle) a>0| t,a>0] cose | sine lim #00 or indéfint indéfint | aucune | aucune ie 705 wedge | india [1 D lim, o +00 oF +O a oF lm, +00 of +00 0 aucune | aucune Calcul de limites dans les cas de formes indéterminées : Dans ce cas, toutes les situations sont a priori possibles : existence d'une limite finie, mulle ou non existence dune limite infinie; absence de limite. Les quatre cas d’indétermination des limites sont Timm f(z) [ lim gla) | Limite indéterminge | type d'indétermination 0 2. Te) + 9a) oe 00 0 Fo lz) x 9a) Oxo Te 0 0 al hoe oe Fey 2) Le terme prépondérant est 2? que Y'on met done en facteur : /( Ons tp 2? 450 ot tim (2-4) 1, ame tm te)= 0 athe sate BOE Remarque 3.1. De maniére générale, le comportement d’une fonction polynomiale en oo est dicté par le comportement de son terme de plus haut degré en De maniére tout aussi générale, pour lever Vindétermination dans une somme ou soustraction de termes, on factorise par le terme prépondérant (le terme de plus haut degré dans une expression polynémiale ...) 4 Indétermination du type « © » : Par exemple ain, ( oe ) Pour x #0, on factorise par la puissance de x maximale et on simplifie fe) = Se rt 2 (+3) ue One lim (14248) <1 et lim @-3)=2, done tim se) = 3 Remarque 3.2. De maniére générale, le comportement d’une fraction rationnelle en =00 est dictée par le comportement du quotient des deux termes de plus haut degré. # Indétermination du type «0x oe » + Par exemple : done , lim [Fe ' »| a? eiyaa4t On développe : (2) = 4 Ova jm ese 4 tm bao, dane Chapitre 2. Limites et fonctions continues 15, éterminati 0 a1 4 Indétermination du type « 5 > : Par exemple lim (=< On factorise: f(a) = 2 =! = = E+) z-1 = Ona lim (+1) =2, done: lim f(x) = 4 Continuité en un point Soit Fun intervalle de R ot f:1 + R une fonction, Définition 4.1. * On dit que f est continue en um point ay € Ti Ve >0, 36 >0,¥reT, |r~x9| <5 => |f(x) — f(rn)| VB sur (0, +00, + les fonctions sin et cos sur R, + [a fonction valeur absolue x —+ |x| sur R. La continuité se comporte bien avec les opérations élémentaizes. Les propositions suivantes sont des ‘conséquences immédiates des propositions analogues sur les limites. Proposition 4.1. Soient f,g: 1+ deur fonctions continues en un point zo € I. Alors + Af est continue en ro (pour tout dR), + S49 est continue en ro, + fxg est continue en x0, + si flo) £0, alors } est continue en zp, La proposition précédente permet de vérifier que d'autres fonctions usuelles sont continues Exemple 4.2. + les fonctions puissance 2—> 2” surR (comme produit 2 x 2x 2% ...), ++ les polyndmes sur R (somme et produit de fonctions puissance et de fonctions constantes), Pia) + les fractions rationnelles x —+ G13 sur tout intervalte oi le polyndme Q(z) ne s’annule pas. La composition conserve la continuité (mais il faut faire attention en quels points les hypothéses s‘appliquent). Proposition 4.2. Soient f: IIR et g: J > R deus fonctions telles que f(I) CJ. Si f est continue cn un point xy € I et sig est continue en (ao), alors go f est continue en 9. Définition 4.2 (Protongement par continuité). Soit I un intervalle, zo un point de I et f:T\{ra} > une fonction. + On dit que f est prolongeable par continuité en 29 si f admet une limite finie en rq. Notons alors lim f. Chapitre 2. Limites et fonctions continues 16 + On définit alors la fonction f : I> R en posant pour tout x € I jte)= { fle) sia xo © sie=zo. Alors f est continue en ao et on Vappelte le prolongement par continuité de fen xo, Dans la pratique, on continuera souvent A noter f A la place de f. Exemple 4.3. Soit J la fonction définte sur R* par f(x) = rsin(4) Pour tout € R* on a|f(z)| < al, on en déduit que f tend vers 0 en 0. Bille est done prolongeable ar continuité en 0 et son prolongement est la fonction f définie sur R tout entier par aay § tsin() sie #0 tev EG Proposition 4.3 (Continuité séquentielle). Soit f :I +R une fonction et xy un point de I. Alors fest continue en xp si et seulement si pour toute suite (un) qui converge vers a la suite (F(ux)) converge vers f(t) Démonstration. =) On suppose que f est continue en zo et que (tin) est une suite qui converge vers zo et on vent montrer que (f (tia)) converge vers f(ro). Soit > 0. Comme f est continue en zo, il existe un 5 > 0 tel que Veel, [rol <5 => [f(e) fleoll <= Pour ce 6, comme (u,) converge vers zo, il existe NV € N tel que vneN, nm N => lq —zo| <6. ‘On en déduit que, pour tout n > N, comme |tiy ~ zo] <4, on a [f(um) ~ f(r0)] < ©. Comme c'est vrai pour tout ¢ > 0, on peut maintenant conclure que (f(u,)) converge vers f(x0), =) On va montrer la contraposée : supposons que f n'est pas continue en zy et montrons qu’alors il existe une suite (tn) qui converge vers 2» et telle que (f(un)) ne converge pas vers (20). ar hypothise, comme f n'est pas continue en 29 Beg > 0,5 > 0, Surg € I, tel que [xs ~ rol < 6 et |f(xs) ~ f(z0)| > £0. On coustruit la suite (u,) de la fagon suivante : pour tout n € N*, on choisit dans lassertion précédente 5=1 et on obtient quill existe uy (qui est 21) tel que lun =o < 4 et |f(n) — fleo)] > eo. La suite (tn) converge vers 29 alors que la suite (J(tn)) ne peut pas converger vers (20). oO 5 Continuité sur un intervalle ‘Théoréme 5.1 (Théorbme des valeurs intermédiaires). Soit f :(a,b] —R une fonction continue sur un segment. Pour tout réel y compris entre f(a) et f(b), il existe c€ (a, tel que f(c) =v. Voici la version la plus utilisée du théoréme des valeurs intermédiaires, Chapitre 2. Limites et fonctions continues ir Corollaire 5.1. Soil f = {a,b} > B une fonction continue sur un segment. Si f(a).f(b) <0, alors i existe © €]a, bl tel que S(O Démonstration. Il s’agit d'une application directe du théoréme des valeurs intermédiaires avec y = 0. L¢hypothise /(a).f(6) <0 signifiant que f(a) et f(6) sont de signes contraires. a Exemple 5.1. Tout polyndme de degré impair posséde au moins une racine réele En effet, un tel polyndme s'éerit P(z) = ana" +---+a,a-bay avec n un entier impair. On peut supposer ane le coefficient ay est strictement positif. Alors on a lim P = —c0 et lim P = +00, Bn particulier, it existe deuz réels a et b tels que f(a) <0 et f(b) > 0 et on conelut gnice au corollaire précédent. Voici une formulation théorique du théoréme des valeurs intermédiaires. Corollaire 5.2. Soit { :1 +R une fonction continue sur un intervalle I. Alors f(I) est un intervalle. Attention !! Lserait faux de croire que Pimage par une fonction f de Pintervalle [a,b soit 'intervalle (6a), FO) ‘Théordme 5.2 (Image d'un segment). Sif : [a,b] > B est continue, alors f est bornée et atteint ses bores. Autrement dit, il existe deur réels m et M tels que f(la,6]) = [m, M] 6 Fonctions monotones et bijections Dace cotte section nous rappelous le matériel néeessire coucertant ls applictions bijective Définition 6.1. Soit f : E+ F une fonction, oi E et F sont des parties de R. + fest injective si Vo,2" CR f(z) = fle!) a= 21 + fest surjective si Vye F Ire B y= f(a) + f est bijective oi f est d la fois injective et surjective, c’est-a-dire si Vy € F Sl € = f(z), Proposition 6.1. Si f : E+ F est une fonction bijective alors il existe une unique application g : F + E telle que g° f = idy et fog = ide. La fonction g est la bijection réciproque de f et se note f Remarque 6.1. + On rappelle que Videntité, id : B+ B est simplement définie par x -+ 2. «9° f = id se reformule ainsi : Vx € E g( f(x) + Alors que fog =idp s'éerit: ¥y © F f(g(y)) =y + Dans un repére orthonormé les graphes des fonctions f et f-! sont symétriques par rapport @ la promitne bissectrice. ‘Théoréme 6.1 (Théoréme de la bijection). Soit f : 1 +R une fonction définie sur wn intervatle I de R. Si f est continue et strictement monotone sur I, alors 1. f éablit une bijection de Vintervalle I dans Uintervalte image J = F(Z), 2, la fonction réciproque f-!: J + I est continue et strictement monotone sur J et elle a le sens de variation que f. Remarque 6.2. En pratique, si on veut appliquer ce théoréme une fonction continue f : 1+ R, on découpe Vintervatle I en sous-intervalles sur lesquels tn fonction f est strictement monotone.

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