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Vile de Moorea (Société) : édification rapide d’un volcan-bouclier polynésien Alain LE DEZ () René C. MAURY (1 Hervé GUILLOU @ Joseph COTTEN Sylvain BLAIS @ Gérard GUILLE Moorea (Society Islands): rapid build-up of a Polynesian shield volcano Géologie de la France, n? 3, 1998, pp. 51-4, 8 fig, I tabl Mots-clés ; Volean-bouclir, Caldera, Série aaline, GEochronologie K-Ar, Polynésiefranaise Key words: Shield voleano, Caldera, Alkali baal soros, K-Ar Gaochtonology, French Polynesia Resume Moorea (ites du Vent) est une ile de forme subtriangulaire qui représente le ‘sommet d'un volcan-bouctier basatsique alcalin (volcan de Tohiea, culminant & 1207 m), fortement disséqué par 'éro- sion, Ce volean est affeeté par un grand effondrement caldeirique hémicirculaie, isolant fe mont Roti qui représente un pan du flane nord de I'édifice. Son acti vite est datée de 1,/2 a 1,91 Ma Immédiatement aprés ta formation de la grande dépression caldetrique, qut a da éire trés rapide (dans la marge d'erreur des datations K-Ar), se mettent en place trois massifs : le massif de Papetoai au nord ow tiques, dont Uactivité est datée de 1,53 a 1.47 Ma Paveo et de Paopao (1,52 Ma), caractér sés par des épanchements basaltiques. Engin, Vactvité magmatique prend fin par a mise en place de Vintrusion trachstique de Paopao datée é 1,36 Ma, L’abondance des laves intermédiaires (mugéarites et benmoréites) dans la série alcaline de Moorea est due au fiques qui sont intervenus fors de la réin- Jeetion de magmas basaltiques dans le réservoir sous-jacent a I'éifice. t eonetitud de laves benmordi Jee massife de la pointe de mélanges magma- Abridged English version Moorea (Society Islands) is a roughly triangular shaped island (16 km long and 12 kim wide) which represents the summit of an eroded alkali-basaltie shield vol: cano (Fig. 1). It lies on 4000m-deep Pacific oceanic crust of Maastrichtian ‘age and reaches an elevation of 1207 m ‘above sea level at Mt, Lokiea. The mor- phological particularity of the island lies in the presence of a sharp peak (Mt Rotui) close to the centre of the cal- dora (Fig. 2). The Moores volcanic suite ranges from predominant alkali basale to nackyphonolite (ith a single sample of quartz-normative trachyte) through hawaiite and very abundant mugearite and benmoreite (Fig. 3 and Table I). Geology and chronology The Mt. Tohiea shield voleano, which was built-up between 1.72 and 1.51 Ma, is made up of five units shas, by ardor of emplacement, are: (i) the Afareaiatu lahar breccias. (ii) the Belvédere zeoli- tized basaltic flows, (ii) a thick pile of composite basaltic lava flows belonging 1 the Mouaputa Formation, which makes up most of the Tohiea shield, (Iv) the Me. Rotui benmoreite units, and finally (v) the uppermost Tohiea columnar-jointed basaltic flows, which were emplaced within depressions on the flanks of the main shield. The northern part of the shield col- lapsed immediately atthe end ofthe building stage, leaving an isolated remnant form- ing Mi. Rotui (Fig. 4). We interpret this event as @ gravity collapse involving a décollement ofthe northern shield units at the level of the lahar breceias (Fig. 5a) This décollement was possibly triggered by the intrusion of numerous sills and dykes below the future caldera floor (Fig. 5b). Three massifs were emplaced along the caldera rim immediately afier the collapse event: the Pavpao (1.52 Ma) and Paveo Point basaltic voleanoes and the more complex Papstoai massif (1.53 10 1.47 Ma) made up of benmoreite and trackyphonolite. Voleanie activity in Moorea ended 1.36 Ma ago witk the intrusion of the Paopao trachyte, Petrology The dominant rock type on Moorea is «an alkali basalt characterized by consider able enrichment In the most incompat- ible elements (Fig. 6) and fractionation (1) UMR N° 6538, « Domaines Oeéaniques », Université de Bretagne Occidentale, BP 809, 20285 Brest E-mail: maury@univ best fe (2) Laboratoire des Sciences, du Clima etd Environement, Unité mite CEAICNI =, 35042 Rennes Cade, (4) CEA DASE, Laboratoire de Detection et de Geophysique, BP 12, 91680 Brayéresl-Chite 12, Domaine dy CNRS, 91198 Gifsur¥ vet GEOLOGIE DE LA FRANCE,N'3, 1998 st ILE 0c MOOREA (SOCIETE) : EDIFICATION RAPIOC D'UN VOLCAN-BOUCLICR POLYNESIEN of light rare earth elements (LREE) with respect to heavy rare earth elements (REE), indicative of the occurrence of residual garnet’ in the source. Intermediate wd evutved lavas are cha acterized hy increasing concentrations of the most incompatible trace elements together with selective depletions in Ba, Sr, P and Ti with respect to basalts (Fig. 6). These features are consistent with a fractional erystallization process involving separation of five, elnops rovene, enleie plagioclase. Fe-Ti oxides. apatite and finally anorthoctase. Cryst fractionation accounts for most of the progressive increases in incompatible ele- iments (Fig, 7), but some mugearites and brenmoreites that are abnormally vich in transition elements (eg. Cr, Fig. 7) ds- play testural evidence for magma mixing they contain maf alas globules together with numerous xenocryss of basaltic or gin (Mgerich olivine, Cr-bearing spinel dnd diopside). The particularly high abundance of termediate lavas (mugear- ite and benmoreite)n the Moorea atkat Fasalt suite is likely due to magma mixing events whieh followed me reftting of the upper reservoir, at frst containing tra- Chyphonaliie magnus, hy wring sale sic magmas (Fig. 8). Introduction Lalignement de la Société (fig. 1) qui s'étend sur prés de 700 km, eat constitue par les iles dur Vent au sud-est (Mehetia, Tahiti, Moorea, Maiao, Tetiaroa) et lee sous le Vent au nord-ouest (Huahine, Raiatea, Taha, Bora Bors, Maupiti ‘Tupai, Mopelia, Scilly, Bellinghausen). 1 a une direction générale N110-120°F, paralléle au vecteur local de déplacement de la plaque Pacifique. II présente les caractéristiques majeures d’une ehaine volcanique de point chaud. Ainsi, on note une évolution morphologique, des vol- ceans-boueliers presque totalement immer- ‘26s de la zone surmontant le point chaud (Mehetia) aux énormes boucliers encore peu érodés de Tahiti Nui et de Taiarapu (Tahiti i), puis @ des voleans-bouctiers disséqués par érosion (Moorea, Huahine, Raiatea, Tahaa), a des édifices volca~ iques residuels enserres dans un vaste Jagon (Bora Bora, Maupiti), et enfin a des atolls (Tupal, Bellinghausen, Mopelia, Scilly). Ces variations de morphologie ‘out corrélées aux ages des voleans , ht 52 vitesse moyenne de derive de Ia plaque Pacifique, 11,1 em/an au niveau de la Société, est conforme aux variations des ‘ges en fonction des distances au point ‘chau (Guillow e¢ ad, 1998), Toutes les laves de Ia Sovieté sont de type alcalin (basaltes alealins, hawaiites, mugéatites, benmoréites, tachytes et tra- chyphonolites). Les évolutions géochi- ‘miques temporelles, du stade bouelier au stade post-bouclier, se caractérisent par une diminution de la contribution du com- posant enrichi EMIT au profit d'un man- teau appauvri d'origine profonde (Cheng et al, 1993 ; Duncan et al, 1994 ; White et Duncan, 1996). Les iles de Moorea et Ratatea se distinguent des autres par la présence de volumes exceptionnels de tra- cchytes et benmoréites (Blanchard, 1978 ; Bellon et Blanchard, 1981 ; Blanchard er dal, 1981 ; Blais etal, 1997). Discenerte ainsi qe Tahiti par Wallis, le 19 juin 1767, Moorea est une ile de forme triangulaire aux dimensions modestes (16 x 12 km pour 136 km? de superficie environ) eélébre pour ses falaises verticales qui culminent au mont Tohiea (1207 m) et découpent les zones sommitaes de Mile en pitons inaccessible, La vue cavaliére de Iile permet d’indivi- dualiser différents ensembles morpho- structuraux (fig. 2) + le volcan-bouclier de Tohiew forme ile, 11 est affecté aw nord Messentiel de I pat un effondrement caldeirique en forme fe cxoissant, limité est par Ia aie de Paopao (dite aussi baie de Cook) et a ouest par le massif de Papetoai - le mont Rotui (899 m) est un relief sole separant les baies de Paopao et 'Opunobu ; - Ie nord-ovest de Pile est formé par le massif de Papetoai, caractérisé par un ensemble de erétes ramifiges dégagées par erosion - le plancher de fa caldeira constitue la seule cone plane de Mile, prupice aun cule tures eta Pélevage ; ~ enfin le récif-barriére, interrompu par quelques passes, délimite un étroit Jagon qui le sépare de la zone cdtiére & forte densité d'habitation. Les surfaces planes sont trés rares Sur Pile & exception dune petite plaice ‘nes dissequee situee entre 300 et /00 m altitude au nord-est du Tohiea, La prin- cipale ligne de crete est formée par le mur de la caldeira, coupé de rares échancrures (vols de Vaiate et des Truis Cocoticss), Les basses pentes sont souvent encom= bbréss de blocs de basalte provenant des tres nombreux pitons (Mouaputa, Tama- rutoofa, Mouaroa, Mouapu, Tastuapac) qui contribuent a la célébrité touristique de Vile, Geologie des formations volcaniques de Moorea Travaux antérieurs Les travaux de H. Williams (1933) ont mis en évidence le earactéesingulir de la ‘morphologie du volean de Moorea. Selon cet auteur, prés un ters de In partie nord de le auraitbasculé sous lamer suite an rojeu une faille normale de direction [N80°E, G, Deneufbourg (1968) réalise la premitre canographie de Ile 41/40 000, qui met en évidence les unités géologiques joues. Les Gules ullticues se Foali- sent principalement sur la géochronologic, aves les travaux de D. Krummenacher et J. Noetzlin (1966) (cing datations K-Ar ‘entre 2,6 et 1.2 Ma, puie de J, Dymond (1975) (22 datations K-Ar entre 2,12 et 1,58 Ma) et RA. Dunean et 1. McDougall (1976) (dix dataions K-Arallant de 1,68 & 1,53 Ma) et enfin ceux de H Rellon et F. Blanchard (1981), précisés par C. Ditaison (1991) et C. Diraison et al (1991) (neuf datations K-Ar comprises centre 2.18 et 1.61 Ma. F. Blanchard (1978), puis H. Bellon et Blanchard (1981) et F. Blanchard er al (1981) réalisent la premigre étude derallée de Ile, alliant cartographic & 1/40 000, géochronologie, pétrologie et séochimic. Ces travany ahoutissent anny camel sions suivantes 1) la morphologic de Moorea résulte de Weffondrement de la partie nord de File sous la mer, diiau jeu dune faille normale de direction est-ouest. Cet épi- sode conduit ata preservation d'un dem volean a caldeira centrale, comportant en son centre un massif intra-caldeira tres érodé, le mont Rotui, bordé par deux fos- és, les buies Ue Paopay et e’Opunvliu GEOLOGIE DE LA FRANCE, N° 3, 1998 VILE DE MOOREA (SOCIETE) : EDIFICATION RAPIDE D'UN VOLCAN-BOUCLIER POLYNESIEN GEOLOGIE DE LA FRANCE, N° 3, 19950 = LILE DE MOOREA (SOCIETE) : EDIFICATION RAPIDE D'UN VOLCAN-BOUCLIER POLYNESIEN utés morpostruturaes(égende voir ig. 1). Fig, 2- Sheth view of Moorea showing the main mmorphostrctural unt (legend refer fig 1. 2) Vile de Moorea comporte deux lignées distinetes de laves emises simulta nément lors des deux stades successifs de edification du volcan : une part un ‘groupe de basaltes et hawaiites ; d'avtre part, des laves intermédiaires et évoluées {mugéarites, benmorétes et trachyphono- lites), anormaloment abondantes et riches cen xénocristaux d'origine mantllique. Un movie de fision feactionnée dy mantean est proposé pour expliquer la coexistence des deux groupes. Suivant ce modéle, le ‘manteau subit en premier lieu une fusion sgénérant des liquides basaltiques. Par la suite, le manteau résiduel & partir duquel ont 68 extraits les liquides basaltiques subit un nouvel épisode de fusion, & des taux considérablement plus faibles, don- nant naissance aux mugeantes. Les deux lignées magmatiques ainsi formées évo- Juent ensuite par différenciation a basse pression, les basaltes vers les hawaiites et es mugéartes vers les benmoréites et tra chyphonolites Les travaux de W.H. White et R.A. Duncan (1996) sur Ia géochimie (Gléments en traces et isotopes radiogé- niques) des voleans de la Société démon- trent le caractére hétérogene de la source des laves de Moorea. Les differences de signature mantellique enregistrees resul- tent de la contribution variable, au cours du temps, de deux poles imantelliques EMIT au stade bouclier, tandis que Ie stade post-bouclicr est caractérisé par emission de laves ayant une signature inotopique reflétant wn manteau profond variablement appelé « C », « PHEM » ou encore « FOZO » (Farley et al. 1992 Hanan ct Graham, 1994 ; Hart er al. 54 2 Vue cavaliée de Moorea montane les principales 1992). En particulier, ces travaux indi- quent pour Moorea que les basaltes, les aves de composition intermédiaire (anugearites) et évoluges (trachyphono- lites) présentent des signatures isoto- piques t28s contrastées, impliquant des sources mantelliques différentes. Le substratum de I'lle Liile de Moorea repose sur un plan- cher oosanique Ja profondeur avoisine 4000 m (Duncan et MeDougall, 1976). La partie immergée de edifice posséde une morphologic d'en- semble simple, conique. avec des flanes dont la pente varie entre 15 et 20°. En dépit de labsence de données bathymé- ttiques récentes, cette régularité rend pew probable Phypothése suivant laquelle ta moitié nord de ile aurait dispara sous la mer a la suite d'un effondrement majeur (Blanchard, 1978). .e Maastrichin, dont Nature des laves de Moorea Les roches volcaniques de Moorea varient en composition depuis des basaltes alealins usqu’a des trachyphono- lites et trachytes quartziféres (tabl. 1), L’ensemble des laves se caractérise par une signature alcaline franche, Des Drasales aux tuclyplonolites, Meusemble des échantillons se distribue dans un dia- ‘gramme alealins-siliee (fig. 3) sclon une tendance cohérente, compatible en pre- mite approximation avee leur apparte- nance i une méme série magmatique, laves intermédiaires (mugéarites et ben- ‘moréites) sont beaucoup plus abondantes BY LA LSU t 5 ~~ ZK eee que dans les autres fles de la Société, a exception de Kaiatea, Les unités pré-caldetra + Los briches Iahariques d”Afareaitu (br,) représentent la plus vieille unite reeannne sur Pile Ce sont des dépits polygéniques, non stratifigs, & blocs basal tigues de texture variée, plus ou moins arrondis, et matrice brunatre, qui se p sentent en passées de puissance métrique & décamétrique, et montrent frequemment des figures de remplissage de chenaux creusés au sommet des niveaux sous- Jacents, Les bréches lahariques alternent Tocalement avec quelques mveaux pyto- clastiques stromboliens de nature basal- tique, et sont recoupées par de nombreux dykes et sills, On note aussi la présence de raies coulkes basaltiques sousejacentes aux bréches (Afareaitu), ou intercalées au sein de celles ei (col de Vaiare. La puissance de cette formation reste difficile a estimer car sa base n'a pas &é observée, Cependant, ses affleurements discontinus indiquent qu'elle peut atteindre deux cents & deux cent cinquante metres Ce type de bréche volcanoctastique existe aussi sur Vile voisine de Tahiti (Brousse er at, 1985). Sa présence Indique un episode de remaniement d'un édifice émengé anté- scat & la fouation des partes afMleurantes des empilements de coulées du bouclier de ‘Tohiea, Les premiéres phases de Mhistoire g6ologique de la partie émergée de Vile demeurent done inconmes cexclure Phypothése d'une évolution beau- coup plus longue que celle enregistrée par les unités actuellement affleurantes ‘on ne peut GEOLOGIE DE LA FRANCE, N” 3, 1998 LILE DE MOOREA (SOCIETE) : EDIFICATION RAPIDE D'UN VOLCAN-BOUCLIER POLYNESIEN + Tos conlées hacatiques zéaliisées du Belvédre (0%) ont été observes dans trois secturs dela bordure sud de la cal- dina +a col des Trois Cocotiers (3 est «du Mouaroa) ; au col de Vaiare; et enfin auedessus di Beliédie oi elle a &¢ nic. II s'agit de coulées massives, de puis- sance melrique & plurimétrique, parfois spares par des niveaux de bréchesauto- sigs. les sont nudes par de nom- broux sis et dykes. La caractéristique ijeure de ces cules ext be présence de nombreuses vacuoles pouvant attendse tne taille eemimétigus, tapisatea de 250 lites. Ce sont des laves peu differences, souvent tris riches en olivine, variant en composition de basalts des havaites Les coulées zéolitisées constituent ensemble effusif le plus ancien daté sur Moorea (1,72 Ma ; MO 3a), Leur mise en place correspond a une intensification de activité voleanique effusive au début de Pédification de I'empilement de coulées ‘du bouclier de Tohiea. Leur zéolitisation est probablement lige i la circulation intense de fluides: dans les plane de faille délimitant la caldeira, + Les coulées basaltiques vacuoles du bouclier (formation du Mouaputa) (C83), qui constituent Messentiol de edi fice de Tohica sont des coulées fides aeniennes de type composite, vacuole @ surface pahoehoe. On note aussi la pré- sence de semeles de tiques et plus rarement de tubes de lave pahochoe, comportant des tunnels de dia mitre généralement décimétrique. Les épaieseurs des coulées individuelles varient du meire & la vingtane de metres 11 s'agit de laves peu différenciées (basaltes et rates hawaites), qui présen- tent fréquemment des Faciés cumulatifs en phénocrstaux d’olvine (Foy Fo) et de clinopyroxéne centimétrique de composi- tion intermédisire entre diopside et augite Ces derniers peuvent constituer jusqu’s {60 70 % du volume dela lave par accu ‘mulation gravitate en base de eoulée Eclies autvelase Les coulées basatiques du Mouapata lve des Ages pas réents que esi dea formation sous-jacente 8 : 1,55 Ma (MO 11) 6152 Ma (MO 92), La grinds regula de la superposition des cules de ext fmaion, ans re Paha de pale sols intraks, sugaérent un rythm soutena des épanchements de avs et une éifcation rapide da volen-bouclir dy Tobie. GEOLOGIE DE LA FRANCE, N° 3, 1998 Basaltes Hawaites Mugéarites Benmorertes Trachyphonolites Trachyte Gabbros Na 9+ Kyo 50 Fig 3 -Digyramme de vation de (Na,0*X,0) en Fs er su-aieatns (Miyashr, 13}. Fig. 3 Alkalstiea plot The boundary between (575, + Les coulées benmoréitiques du Rot (une puissance de deux a wois métres, alternent avec des niveaux de brgchesautoclastiques, les ne sont sépa- 18s de la formation sous-acente (1) par aucun paléorol. La puissance de Pempile- ‘ment lavigue peut ée estimée & un mini- sum de 150-m, Pérosion ayant probable- ment fat disparate les coulées sommitales La disposition en bandes erites et dies des afMleucements de la formation des cou- lees de benmoréitesindique que cellesci ont rempli des paléodépressions, Par la suite," rosion importante du volean a peo- ‘voqué une inversion des relief, expliquant en particulier la position somite de oes ‘oulees au mont Kotul LL'examen microscopigue: des benno reites met en évidence des caractéistiques texturales ct minéralogiques anormales, Ces laves se caractérisent par la présence de passées plus sombres discontinues ot de globules de liquides figés, infracenti- ‘métriques, & texture microlitique ou vitreuse. Elles contiennent également des xénoeristaux provenant d'un magma basaltique (spinelles, olivines et clinopy- 55 SiOz 60 65 70 75 fonction de SiO, La courbe spare es champs a the albaline and subalkaline lls i om SAvashivo roxénes), montrantclaiement des traces de désequilbre et enwourés d'auréotes de réaction caractéristiques de phénoménes de resorption, L'ge K-Ar de 1,52 Mo (MO 20) du mont Rotui est identique & ceux dos couldes basaltiques du Tobiea (8) dans la limite des incertitudes (£002 Ma. + Les coulées basaltiques prismées du Tohiea (83) constituent les reliefs escarpés des sommets de la bordure de fa caldeira (monts Tohiea, 1207 m et ‘Tamarutoofa, 916 m) ainsi que fa eréte de le partie nord-est de Vile (monts Paariti, 7AL m ot Tearai, 772 m). It s'agit d’un cempilement de coulees d’epaisseur deca- étrique, massives et prismées, avee une quasi-absenve de niveaus de bideles interstratifiés, correspondant a d'anciens comblements de palgovallées dispoases sur les flancs de Pédifice principal. Parla suite, cos unités ont subi une inversion de relief, lige & Maction conjuguée de la for- ‘mation dela caldera et de I’érosion. Les laves échantillonnées sont exclusi- vement de nature basaltique, et géochimi- 55 VILE DE MOOREA (SOCIETE) : EDIFICATION RAPIDE D'UN VOLCAN-SOUCLIER POLYNESIEN {quement arse similares celles de Ta For- ‘mation du Mouaputa. Elles comportent los phinacristane millimétriques dolivine ‘magnésienne (Fo,,) contenant des inelu- sions de spinelles chromiféres (Cr,0, = 29 2126 %), des cristaux d’augite et des microcristaux de bytownite. Leur méso- tase contient une association d’olivine (Fog, & Foc) de cristaux de diopside, de labrador et de titanomagnétite (Usp75 a Usp78), Lage K-Ar déterminé pour un basalte dl cette formation est de 1.51 Ma (MO 37), dlans la marge d’erreur des plus jeunes ages mesunés des formations senssjaventes des ccoulées du Mouaputa et du Roti Les unites post-caldeira + Les coulées henmoréitiques de Papetoai (F,) ont recouvert et moulé le mur de la ealdeira du volcan de Tohiea lors de leur épanchement en direction de la bate d'Upunohu. Cette unite comprend, 4 sa base, des coulées visqueuses tubu- laies de 2 & 10 m de diane, qui ales- nent avee de rares coulées de 2 8 3:m de puissanee,d semeles de bréches autolas tiques. Les coulées échantilonnées sont des bonmortes et quelques rares tachy- phonolites (ne > 5%). Les benmoréites sont aphyriques et possédent trachytique, La mésostase de ees laves se distingue par une grande richesse en microlites de sanidine et saniine sodique, des oxydes de Fe-Ti, quelques clinopy roxénes et de petites olivines (404m + Fo,s) xénomomphes. Les trachyphonolits, different és peu des benmorétes. Elles possédent une texture trachytique Nuidle. On note la présence de merocnstaux de sanidine maclés Carlsbad 1 texture Les ages K-Ar détermings sont de 1.58 Ma (MO 72) et 1,47 Ma (MO 63). Si Te premier se situe dans la marge d’erreur des des des unités du bouelie, le second cconfirme la formation post-caldeira du massif de Papetoai, dont les laves ont vraisemblablement été émises 2 partir des fractures limitant la zone effondrée ‘’Opunchu. + Les coulées benmoréitiques du Fautuapae (,F,) forment le sommet da massif do Papctoai (mont Tautuapae, 769m). I s°agit de coulées d°épaisseur Acamétrique, hion prises, et earactéri- sées par une extension tr limite. 56 Décrites par F. Blanchard (1978) comme des basaltes, en raison de leur richesse en olivine, ces raches sont on fit des laves de composition hawaitique & mugéaritique, trés riches en xénocristaux Caugite déstabilisés et olivine (Fog, 4 Fo,,) contenant des inclusions de spinelle chromifére (Cr,0, = 30 %). La mise en place de ces épanchements, datée & 1,53 Ma (MO 117), se situe elle aussi dans la marge d’erreur des ages de la fin de Fedihcation du boucler du Totes. + Les couldos basaltiques riches on enclaves de la pointe de sant dos cones Mtides de type palnehoe, oii l'on reconnait de nombreux orteils pahochoe. des passées cordées et des tubes de lave. Riches en enclaves de ddunites et de wehrlites & texture de eumu- Tat, elles constituent un petit massif qui masque la bordure est de la caldera L'analyse morphologique de cette région de Tile met en évidence que les laves de ce massit ont un pendage plus accentue 30-40") que celles du volcan-bouclier (10-15 et résuleent done d'épancherents ultéricurs a Ia formation du volcan du ‘Tohica, Un niveau bien lité de hyaloclas- tites, compose de fragments de laves vitrous ot akténés on palagonite, opt inter stratifié entre deux coulées. 11 comporte dle nombres: nodules phuricentimétriques de webrlite et de gabbro (clinopytoxtne, olivine, plagioclase et oxyde de Fe-Ti) ainsi que des agerégats centimétriques de clinopyroxenes et des mégacristaux de plagioclase + Les coulées busaltiques du snaysit de Paopao (63) de Cook, sont des coulies dépaisseur imetrique alternant avec des bréches auto- clastiques. On observe aussi localement es bréches stromboliennes (par exemple au niveau du point coté 203 m) L’ensemble du massif, recoupé par un réseau dense de dvkes, repose sur le plancher de Ia caldeira du volcan du Tohiea, Les coulées échantillonnées sur les anes du cone sont principalesneut dey hasaltes. L’age de 1,52 Ma déterminé pour une coulge de basalte (MO 115) est identique a celui de Ia fin de I’éification du bouolier, en dépit de la position sus le plancher de Ia ealdeira de ce céne strom= holien, qui s'est mis en place en position plus centrale que les autres épanchements Similaires des massifs de la pointe de Paveo (es) et de Papetoai (Fe F). “+ Le neck trachytique de Paopao (0), cculminant & 207 m, recoupe les coulées basaltiques dela formation 1 agit un ‘achyte quartzifore & phénocristaux de bio- ‘ute anclustons dapatite, d'anorthose, de titanomagnétite (Usp, et d’augite. Lage de 1,36 Ma (MO 108), déter- mniné pone ints eonfime sa mise en place tardive, nettement postérieure a celle des coulées basaltiques du Massif de Paopao (8) Evolution chronologique Les datations K-Ar nouvelles des laves de Moorea sont présentéer par H. Guillow e¢ al. (1998). L'activité magmatique adrienne de Tile a, selon ces résultats, eu lieu de 1,72 Ma a 1,36 Ma, Cette fourehette de 0,36 + 0,02 Ma est plus large que celle de R.A, Duncan et I, MeDougall (1976) sur un échantillonnage limité et vrai- semblablement incomplet de Mile (dix datations K-Ar de 1,68 1,53 Ma), mais nettement plus restreinte que celle déterminge par H, Bellon et F. Blan- chard (1981), puis précisée par C. Diraison (1991) et C. Diratson et a. (1991) (neuf datations K-Ar comprises entre 2,18 et 1,61 Ma). Ces demniers auteurs ont montré que les dges les plus ancicus corresponds: tillons prélevés a la base du mur interne de la caldcira (comme dans notre Etude), et ont mesuré un Age relative: ment ancien 4 la base du mont Rotui 1,79 Ma), qui pose «ailleurs probléme par rapport Pinterprétation de ce mas- sif donnée par F. Blanchard (1978). a des éch Le bouclier de Tohiea. La construction de la partie émergée de Tile de Moorea a ddebute par la formation des breches lana riques de la série d°Afareaitu, qui témoi- agnont de existence dun edifice emerge antérieur dont ge demeure inconnu. Lage de 1,72 Ma (Mo 3a; ,8}) des eoulées basaltiques zéoltisées du Belvédére fixe le début de Mactivité effusive dans la partie actuellement émergée de Mile. Par aillou, les autres sults obtenas pour le volcan de Tohiea, 1,55 Ma et 1,52 Ma (MO 11 et MO 92 : 2% : coulées basale tiques vacuolaires du bouclier), 1,52 Ma GEOLOGIE DE LA FRANCE, N° 3, 1998, LILE DE MOOREA (SOCIETE): EDIFICATION RAPIDE D'UN VOLCAN-BOUCLIER POLYNESIEN (MO 2M; Fs cuties henmoeitiques da Rotui) et 1,51 Ma (MO 37 ; BF ; cules basaltiques prismées du Tohiea) conf rment I'édification trés rapide de ce bou- clier. Enfin, a similitude entre les ges K-Ar des laves du mont Rotui et de celles de Médifice principal confirment Pappar- tenance du mont Rotui au bouclier de Tohica Les éruptions post-caldeira sem- blent synchrones dex stades finaux de V'édification du bouclier dans la plupart des localités oi elles ont été datées (Papetoai, MO 72 : 1,53 Ma ; Tautuape, MO 117: 1,53 Ma ; Paopao, MO 115 1,52 Ma), en dépit des relations de terrain ui montrent qu’elles se sont épanchées, en scellant le mur de la caldeira voire sur le plancher de celle-ci. A Papetoai (F2 et oF.) ainsi qu’ Paveo (9h) s’agit Pun Yolcanisme fissural, issu des failles bor- digres deta caldeira, Par contre, le Massit de Paopao (8) se distingue par une posi tion plus interne. Lors de cette période @activité on observe également une dus- Tité entre basaltes (983 et 82) ot laver évoluses (F, et yF,)- Deux ges confir- ment le caractire prst-ealdeira de ces unités (Papetoai, MO 63 : 1,47 Ma et Pagpao : 136 Ma pour intrusion trachy- tique MO 104), Lonigine principale des divergences centre Tes ges obtenus lors de la présente Gude et ceux déwermings antésiewement par H. Bellon et F. Blanchard (1981), C. Diraison (1991) et C. Diraison er al (1991) réside trés vraisemblablement dans le fait que nos datations ont été effectuges sur mésostase séparke et celles des auteurs précédemment cités sur roches totales. En effet, les laves de ‘Moorea sont riches en phénocristaux et parfois en xénocristaux d’olivine et de Pytoxéne, minéraux qui contiennent sou vent des excés dargon conduisant & une surestimation des Ages correspondants (Laughlin er af, 1994). Ainst, dans les basaltes des ies intra-océaniques, les pphenocristaux d"olivine peuvent présenter des raports #Ar/3Ar variant de 300 a 1000, et les aénovvistaux de 300 8 4000 (Kaneoka ef al, 1983), Les datations Ar- [Ar ont par ailleurs démonteé des dil rences importantes entre les rapports ini- tiny “9AR3¢Ar des feldspaths et des pyroxénes et le rapport atmosphérique (Zeitler et Fitzgerald, 1986 : Lamphere et Darymple, 1976). GEOLOGIE DE LA FRANCE, N°3, 1998 Evolution voleano-structurale : la formation de la caldeira De par ses caractéristiques morpholo- ssiques, la grande dépression du volean du Tohiea rappelle les structures d’effondre- ment décrites en de nombreux autees grands volcans-boucliers océaniques (Ancochea et al. 1994 : Carracedo, 1994 : Filmer et al, 1994 ; Gillot et al, 1994 ; Le Dez et al, 1996 ; Wolfe et al, 1994) Suivant ces travaux, les dépressions vol- ccaniques sont identifiges comme des glis- sements gravitaires associés & un plan de faille ayant une morphologie en cuillére, qui implique un mouvement & compo- sante vertcale fla téte du détachement et des mouyements transcurrents sur les cdtés (Gillot et al, 1994), Dans Tile de Moutea, Ie plan Ue faille entourant ta dépression monte dans sa partie sud une forme hémivirculaire, et semble ae refer mer vers le nord a la pointe de Paveo. ans ce ons, les dewy bras latérany 9 vant lesquels doivent s‘effectuer les mou verents transcurrents se rejoindraient au nord de Mile, Cette géométrie semble ‘compatible avec un glissement gravitaire mais la convergence des failles Iatérales suggére un blocage rapide du systéme vers le nord, Le mont Rotui, faisant partie intégrante du bloc déplacé, doit avoir subi tun deplacement vers le nord de table amplitude, lié & un plan de décotlement Fig, 4 Coupe nord-sud de Moorea Fig. 4 North-sout erase section of Moorea, wraisemblablement pen pind. Fn eet i est probable qu'un plan de rupture pro- fond aurait provoqué des effondrements d'une plus grande ampleur, Par ailleurs, tes plans de falle prennent généralement nalssance dans les niveaux de fablesse des appareils voleaniques (Ancochea et al., 1994), A priori, les caractéristiques lthologigues déerites sur Mile montrent «que la formation des breches «'Ataeaity (br), de par sa nature peu consalidée, a yu vemplir ly fouction even de fair blesse mécanique dans lequel s'est initié Ie elasement. Le modéle envisage est un glisse- ‘ment gravitaire, ayant pris naissance ‘dans un niveau peu profond, de faible résistance mécanique. Cette hypothése nécessite estimation des rejets des ‘mouvements. Le marqueur choisi est ls formation dos brdches d°Afareaitu (br), en raison de son existence de part et Aantre di plan de faille ot sa positian basale au sein de I'édifice. Si l'on considére que le niveau supérieur de cette formation était & la méme altitude de part et d'autre du plan de faille, une estimation des déplacements du mont Rotui livre des valeurs de 800 & 1000 m pour le rejet horizontal et quasi nulle pour le rejet vertical. La figure 4, pré- sente deux coupes N-S. La premiere, basée uniquement sur les relations de 57 LE DF MOOREA (SOCIETE) : EDIFICATION RAPIDE O'UN VOLCAN-BOUCLIER POLYNESIEN 1 a Stade bouclier 0 Eruption Marni de Popetoa Eruption laterte res Suit de Pope FED) 8 tose memtine oT eA stain Fig $- Model devolution structure du volcan de Moorea en os tapes a) En plan ;b) En coupes N-S. Fig. 5- Three step nese forthe srctural evan of Moorea: plane view :) NS eros sections. 58 terrain, respecte aw micn Ia epartition spatiale, les épaisseurs et les pendages des formations. L’autre, interprétative, suppose un plan de faille situé dans un niveau superficiel de P’édifice, a la limite d’érosion actuelle de la dépres- sion centrale causée par l'effondrement. De subvertical dans les formations a comportement mécanique cassant (,8}, 16 et"), le pendage du plan de rupiure diminue progressivement pour acquerir tune inclinaison quasi nulle dans les bréches (br). Parmi les facteurs déclenchants envi- sageables, il convient de citer les intru- sions de dykes (Elsworth et Voight, 1995) ainsi que le fluage de cumulats riches en olivine (Clague et Denlinger, 1994) a des niveaux superficiels du vol- can, La derniére hypothése est pour le moins discutable dans le eas des édifices polynesiens. En effet, il est généralement admis que Ia différenciation magmatique ‘se produit dans des ehaubres proFondes situges & Pinterface eroite océanique’édi- fice ou dans la croiite oeéanique sous Jacente, Les chambres magmatiques loca- lisées dans Pédifice correspondent alars & es niveaux de stockage superficiels oit les magmas s‘accumulent avant les érup- tions. Tl existe de nombreux indices témoins de la différenciation profonde, Ainsi a Eiao, archipel des Marquises (Caroff er al., 1995), on observe Pem- preinte de la contamination des roches intermédiaires (hawaiites*mugéartes) par lun matériel de type MORB lors de la dit= férenciation des laves. Ces caractéris- tiques ne peuvent s‘expliquer que par des chambres magmatiques relativement pro- fondes Le tole de intrusion des dykes dans la d&stabitisation des flanes des édifices pparait done comme un élément essentel 4 prendre en compte. Ainsi, a Moorea, activité effusive n’est pas terminge lorsque se produit leffondrement du flane nord, Selon D. Elsworth et B. Voight (199), la destabilisation des flanes des Edifices est susceptible de se produire & pani Ue plans de facture super ices. La fracturation est alors initige par la force hydraulique exerege par le magma sur Pencaissant environnant, Les schemas de la figure § présentent un modéle d’éval tion en trois étapes montrant conjointe- ment I'évolution en plan et en coupe du volean de Moorea GEOLOGIE DE LA FRANCE, N° 3, 1998 ILE DE MOOREA (SOCIETE) : EDIFICATION RAPIDE D'UN VOLCAN-BOUCLIER POLYNESIEN «La premidne étape (2) correspond & la fin de ta période d’édification du volean- bouclier du Tohiea. - La deuxitme étape (H) correspond & Ja fracturation nie Ja faveur de trae sion d'un systéme de sill et de dykes & un niveau superficie! de Médifiee voteanique. Le plan de décollement se forme dans les Uéches lahatiques (br,) et présente une forme en cule, Le déplacement du flane nord de Médifice permet ouverture d'une dépression. Conjointement & a facturation tau déplacement di comparsiment vers le nord, ee demies subit un démantélement important qui permet la mise & Patfleure- rent des bréchos de lohars. Cette phase de facturation et de démantélement est rapi- ddement suivie par les épanchements laté= raux, a partir des filles décrochantes, & Papetoai et Paveo, et plus centraux a Paopao. Entre les stades (II) et (IIL: Actuel), Jes Sruptions latérales ce poursuivent, notamment & Papetoai, Durant cette période, Vérosion jone anssi un rile pré- pondérant, comme en témoignent les baies de Paopao et d’Opunohu de part et autre du mont Rotui ainsi que la dépres- sion centrale Pétrogenase des magmas Généralités Les basaltes de Moorea se caracté- risent par un enrichissement marqué en 4000) 100 10 Echantillon /Manteau Primitif éléments incompatibles (fig. 6 tabl. 1), typique des basaltes alcalins intra-océaniques (Sun et McDonough, 1989). Tis présentent également un fractionnement marqué entre terres rares légeres et terres rares lourdes, © MO 14 Rassite ¢ Mos: Hawaite 15 MO 100: Benmoréite = MO 72: Trachyphonolite Rb By Th K Nb La Go Ge Nd Pe Sm Eu T Gd Dy ¥ Er Yb Fig. 6 - Spectres mul-léments normalisés au manteauprimiif de quelques laves representatives de “Moorea, Les valeurs de omalisation sont de SS, Sun et W. MeDonoush 1989). Fig, 6 Primve-mame normalized mulvelemon plots of select Moorea lavas. Normalization values rom Sun and SeDoncugh (198). ‘abl, |= Analyses {CP-AES d'échanllons de Moore. Rb a été mesur par spectrométie d'émission atomique. Methods anal i, (1993), BA Base ; HAW Hawai» MUG» Moyéuite » BEN Gabbe Table 1 BA: Basal; HAW. Hawaite; MUG: Mugeoite: BEN: GEOLOGIE DE LA FRANCE, N° 3, 1998 HCP AES analyses of More lavas. Rb was meatured by atomic absorption spectromeny: Analytical methods desribed Bemircie TRPH Teaaplonlic » TRA.Q igus brits dans Coen et These quatieie , GAD ‘Benmorvite: TRPH: Trachyphonolte: TRA Q: Quarts-normaivevacyte; GAB: Gabbro, LILE DE MOOREA (SOCIETE) : EDIFICATION RAPIDE D'UN VOLCAN-BOUCLIER POLYNESIEN 2r Cr Fig. 7 = Diggenancy de vata csoninlnn ia et eutnnius de aves de Mane Le ics ‘Ge mélange ientfiges sont iniquéee en tes, Les symboles semi-vides ainsi que Te tingle plein 1800 1600 1400 1200 1000 600 400 9 of veep ee a 40 Haswaites Mugéariee Benmoedtes Teachyphonslies TrachyeQ abros 50 60 Trera Haveaites Muptartes Benmsies ‘Trachyphonolies ‘TrachyieQ anos pointe en bas correspondent ax analyses ds laves tres de W, M. White et R.A Duncan (1996) Fe? Zirconlum thorium ond chromiumthovum los. Dashed lines corespond to mixing rend, interpréné comme nisultant de ba rétan- tion des terres rares lourdes par du gr nat résiduel lors de Ia fusion partielle de la source péridotitique (Liotard er al, 1986 ; L 1996). On observe aussi une évolution réguliére des concentrations, des basaltes aux hhawaiites, puis de ces demiéres aux benmoréites et trachyphonolites de la formation de Papetoat (F). Celles-e1 montrent également des anomalies négatives prononcées en Ba, Sr, P et Ti, compatibles avec des fractionne- Dez er al. Bien que le type pétrolagique domi- nant a Moorea soit les basaltes alealins ‘comme dans toutes les autres iles de la Société), cette ile se singularise par la sgrande abondance de laves de composi- tion intermédiaires (mugéarites, benmo- reites) et évoluées (trachyphonolites), Elles constituent les formations ,F,, F, et «yF > Contrairement aux laves de la forma- tion F,, les coulées benmorétiques échan- tillonnges au Rotui (,F,) et au Tautuapae (F.) © distinguent par des caractéris- tiques atypiques ighesse en aénucristaua basaltigues, Lexamen de l'importance relative des textures de mélange et processus de eristalisation fractionn: des mélanges magmatigues permet de dis- outer 1 observées & Moorea, La cristallisation fractionnéc Des basaltes aux hawaiites, les ten. dances évolutives des éléments majeurs ef éléments en traces des laves (tabl. 1) coincident avec ordre dapparition des principaux phénocristaux observés : oli vine, clinopyroxéne, plagioclase cal- cique, oxydes de Fe-Ti et apatite. On observe ainsi une augmentation r des concentrations en éléments en traces incompatibles (Zr en fonetion de Th fig. 7) concomitante aver la déeroissance des teneurs en compatibles (Cr, Ni, Co et Se). Ces variations, trés semblables a celles décrites pour d'auties voleans- boucliers de Polynésic francaise (Caroff 1903, 1095 ; Maury er al, 1978, 1992) sont compatibles avec un proces- sis dévolutian par cristallisation frac- tionnée, Cette hypothése a été confirmée par des caleuls basés sur la méthode des moindres carrés, ainsi que par des tests etal GEOLOGIE DE LA FRANCE, N° 3, 1998 LILE DE MOOREA (SOCIETE) : EDIFICATION RAPIDE D'UN VOLCAN-BOUCLIER POLYNESIEN [Emission de ales Emission des laves hybrides By 2 3B som? Emission de laves évoluée Conduit latéral Conduit principal it~ gabbroique ‘Conduit d'alimentation | NS ou Zone de fusiv (ig 8 Representation schmatigus de évolation turbulente rovogue le melange di magia ena ( ‘pose base de chante en raison de lur dens supércure elle dex magmas siden (,P, stg). Fig. 8 - Carton depicting the formation of Moore Fy hasalte magmas uarising from the lower chamber Invi lavas. Benmore and trachphono sur les éléments en traces (Blanchard er chimiques en accord avec leur degré al, 1981), Aw niveau des hawaiites évo- d°évolution (tabl. 1) : diminution des luges (Th > 10 ppm), les évolutions des tencurs en K,O, ainsi qu’en Ba, consécu- concentrations présentent une rupture tives au fractionnement des feldspaths tres nette, En effet, les hawaiites, mugéa- alealins. L’ensemble de ces caractéris rites et Denmoreites des formations du tigues suggere que Je grand volume de Rotui et du Tautuapae (yF, et iF.) se laves évoluées du massif de Papetoai eaructérisent par des cumventiations (F,) «ésulte d'un processus d'évolution anormales en éléments compatibles (tabl. par cristallisation fractionnée partir 1), st comportent également des indices dune couche bacatique. et de nombreux, texturaux de méla xénocristaux. Un unique processus Les mélanges évolution par cristallisation fractionnée magmatiques est done 4 exclure pour ces laves. Par contre, les laves évoluées (benmoréites _I] existe de nombreux exemples et trachyphonolites) de la formation de d'études de mélange magmatique en Papetoai (F,), présentent des variations contexte intraplaque océanique. On peut GEOLOGIE DE LA FRANCE, N°3, 1998 Chambre magmatique stratifiée, contenant des benmoréites et des Magma hybride, contenant des fragments ri de cumulat basaltique (figurés en blanc). Chambre transitoire basaltique Cumulat gabbroique sya Raa ows Women wecypotes FL maghes sf trachyphonolites ie magmas are store inthe apper reservoir which i refiled citer les cas particuligrement démons tratifs de larchipel d’Hawaii (Rudeck et al., 1992 ; Fodor et al., 1993), et des ies Canaries (Wolff, 1985 ; Arafa et al,, 1994 ; Freundt et Schmincke, 1995) ar contre, dans le cas de la Polynesie frangaise, aucune étude antérieure n'a smentionné le role de ce processus dans les évolutions magmatiques. Les laves intermédiaires et svoludes (mugéarites cet benmoréites) des formations du Roti GF) ef div Tantiapae (QF) présentent ds concentrations anormales en Cr, Ni, Co et Sc (tabl. 1) et comportent ézale- ment des indices texturaux de mélange et de nombreux xénocristaux en cours de résorption, Dans les diagrammes de 6 LILE DE MOOREA (SOCIETE) : EDIFICATION RAPIDE MUN VOL CAN-ROIIC! IER POL YNESIEN variation des éléments majours ot on traces, les points représentatifs des laves des formations yF, et 4F, définissent deux tendances évolutives linéaires centre un pile de composition basaltique et un péle de composition évoluée, constitué par des benmoréites et des tra- chyphonolites identiques & ceux de la formation de Papetoai (F,) (diagramme Cr-Th, fig. 7). De plus, les calculs de moindres carrés, ainsi que les tests sur les éléments en traces (Wright et Doherty, 1970) valident dans I’en- semble de facon cohérente la posstbitté suivant laguelle les laves des formations Fy 8g; Uériveraient Wun provessus de mélange magmatique (Le Dez, 1996) Modéle de réservoir Le modéle proposé suppose une chambre magmatique stratifiée compos tant, & sa base des benmoréites et & son sommet des trachyphonolites (fig. 8). A ‘un niveau plus profond, serait situge une seconde chambre magmatique périodique- ‘ment réalimentée par des magmas basal- tiques primitifs, qui seraient soit émis directement en surface via un conduit Tatéral, soit injectés dans la chambre sus- Jacente, Le magia basaltique dense serat alors injecté sous forme d'une «fontaine ‘urbulente» (Campbell et Turner, 1986), ayant une hauteur suffisamment impor- {ante pour provoquer son mélange avee les magmas du sommet de la chambre. Loe magmas hybrides formés, de par leur densité supérieure 4 celle des magmas risidents, viendrnient se placer en hase de la chambre. Suite aw mélange, leo érup tions échantillonneraient soit les magmas hhybrides (Ft gF.) soit les laves résie dentes (,F,) (Blake et Ivey, 1986). lest & noter que, dans le modéle présenté. les énocristaux des laves hybrides provien- nent du fractionnement des liquides basal- tiques lors de leur stockage dans la chambre inférieure, Lors de lémission des basaltes vers la chambre oi rsident les magmas évolués, les cumulats seraient desagreges et incompores dans les basaltes ascendant. La postion de ces cumulats & fa base de Ia chambre magmatique stat fige peut constituer une alternative au schéma propose. Suivant cette disposition, les cumulats seraient désagrégés lors de injection des magmas basaltiques et incorporés dans la «fontaine turbulente. Ce schéma relativement simple rend ‘compte de la simultanéité des émissions de laves hybrides (formations du Rotui, Fp et du Tautuapae, ,jF3) ou évoluées (benmoréites et trachyphonolites de la formation de Papetoai, F) et de celles de basaltes (formations du Tohiea, 67, de Paopao, B3, et de Paveo, 3), en des lieux différents du volean Conclusions ile de Moorea présente par rapport & ses voisines de Marchipel de la Société et (une facon générale par rapport aux autres iles voleaniques de Polynésie fran- aise trois singularités: - la premiére réside dans I’édit tion particuliérement rapide, en 0,25 Ma seulement si Ton exclut Punigue intru- sion tardive (trachyte de Paopao. mis en Références place 0,11 Ma apris los autros massifs post-caldeira) de la partie effusive du valean de Tahies ge de Meffondre- rent de la caldera, 1,52 Ma, est fourni par le fréquent recoupement de ceux des unités sommitales du bouclier (MO 37, MO 20, MO 92) et de la plupart des laves post-caldeira (MO 72, MO 117, MO 115), gui sont quasi identiques compte tenu des erreurs analytiques Guillow et al, 1998). Le déplacement de Vactvite vers File voisine de Tahiti (Le Rey, 1994) a pu contribuer & cette fin soudaine du voteanisine 5 la deuxiéme particularté de Moorea réside dans son effondrement caldeitique atypique (massif du Rotui), interprétable ‘comme un stade précoce de glissement gravitaire, dont nous n'avons trouvé aucune description d’équivalent proche dans la littérature ; ~ enfin, abondance inhabituelle des lavorintormédiaires (benmorsitos et mugéa- rites) est largement due & intervention des iélanges magmatiques, qui Wavaient jus- au'ici pas t€ mis en évidence en Polynésie francaise. Remereiements Les auteurs ont beneficié des eousells de M, Caroff et C. Hémond (modeles géo- chimiques), A. Coutelle ot O. Merle (modele d’effondrement de ta caldeira). Liarticle 4 &t8 considérablement amélior’ igrdce aux critiques et commentaires de J. Rourdier et de J.L. Schneider. ainsi 4qu’a ceux de J. Demange sur la carte géo- logique correspondante. 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