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N°501

JANVIER-AVRIL

transrural
2024
TRANSPORTS 10 EUROS
Quel bilan pour le covoiturage
en milieu rural ?

initiatives
ALIMENTATION
« Celui qui nourrit,
c’est celui qui soigne »
30ANS, 30 INITIATIVES
Prendre soin de la forêt
La revue associative des territoires ruraux en tissant du lien avec elle

dossier

Jardins
’ en transition
et ruralites
transrural initi
4/

vivre ensemble
13/ dossier
Jardins et ruralités en transition
société
4 Le genre, toujours un pro-
blème dans l’enseignement
transports
6 Quel bilan pour le covoitu-
rage du quotidien en rural
7 Petits excès de vitesse :
L’intérêt des jardins en matière de lien avec la nature, d’alimen- agricole
une mesure populiste ?
tation, de santé, de lien social, d’adaptation au changement aménagement
climatique ou encore de bien-être, mériterait d’être mieux pris 5 En rural, relocaliser plutôt Agriculture
en compte dans les politiques publiques. Quel rôle pourraient-il que favoriser la mobilité à tout 8 Le Hameau des Buis offre
jouer dans les transitions en cours ? prix des terres à des agricultrices
pour s’ouvrir au territoire

L'actu vue par Pinter


10/

ménager les ressources


alimentation politique
10 « Celui qui nourrit, c’est ce- 12 Engrillagement des forêts :
lui qui soigne » l’angle mort des trames vertes

Directeur de publication : Xavier Lucien - Équipe de rédaction permanente : Fabrice Bugnot, Jade Lemaire Maquette : Catherine Boé – Impression : Evoluprint, Bruguière
Ont participé à ce numéro : Isabelle Barnier, Marine Benoiste, Prunelle Besson, Michel Carré, Jean Baptiste Administration / Rédaction : 18, rue Claude Tillier – 75 012 Paris­– Tél. 01 48 74 52 88
Cavalier, Léo Coutellec, Sigrid Calveiras, David Chomentowski, Anna Dupleix-Marchal, Robin Jouan, Raphaël Jourjon, Site internet : www.transrural-initiatives.org – Mail : transrural@globenet.org
Paul Lacoste, Marianne Langlet, Olivier Maffre, Marie Moisan, Chloé Mouth, Jean-Claude Moreau, Aude Vidal.

TRANSRURAL INITIATIVES • N˚501 • JANVIER/ AVRIL 2024 2


iatives n°501 Édito
36/
Formule magique
Depuis plusieurs mois, avec une équipe ré-
duite, nous travaillons sur ce nouveau nu-
méro, initialement prévu pour janvier-février
2024. Nous avons décidé de prendre le temps
nécessaire pour travailler correctement sur le
dossier de la revue consacré cette fois aux
jardins ruraux et sur les prochains, où l’on
vous parlera du mal-être dans le monde agri-

un autre développement cole, des questions de migrations, de ruralité


et d’agriculture, d’accès à l’alimentation... mais
aussi pour finaliser cette nouvelle formule !
CHRONIQUE 30 ans, 30 initiatives L’interview Dans la presse, il n’y a pas de formule ma-
33 Prendre soin de la forêt en tissant du 37 « Tout le monde veut agir sur l’ins- gique, mais nous avons travaillé sur une
lien avec elle tallation, mais pas avec la même vision maquette plus aérée et dynamique et avec
sur le pourquoi ou le comment » davantage de pages, sur de nouvelles ru-
CHRONIQUE portrait d’abonné briques comme une grande interview, une
34 Turricules politique page « international » ou encore une chro-
40 Le projet de loi d’orientation agri- nique dédiée aux abonnés, non pas pour
international cole passe à côté de l’essentiel
36 Des coopératives pour un cachemire recevoir vos louanges, mais pour parler des
durable CHRONIQUE La guerre des mots associations et initiatives dans lesquelles
41 Acte LII : cohérence vous êtes engagés.
Le prochain numéro, lui, arrivera fin juillet,

42/ découvrir
puis nous reprendrons un rythme bimestriel
dès septembre 2024. Cette « pause » – vous
restez bien abonnés pour six numéros, – est
aussi un tremplin pour mieux rebondir : ac-
42 Prairies et pâturages en Limousin cueillir un•e nouveau•elle salarié•e, élargir
43 BD : Petits villages et renforcer le collectif d’acteurs derrière
44 Revues, lectures, documentaires Transrural ; démarcher des financeurs et des
et exposition lieux de distribution ; développer nos actions
4e de couverture de diffusion d’informations provenant des
Pour sa 4e édition, le festival de photographie acteurs ruraux ou de formation à l’écriture...
de Saint-James (Manche) proposera des ex- On ne le fera toutefois pas seul et nous vous
positions gratuites de huit photographes, du
inviterons régulièrement à contribuer à ces
15 juin au 30 septembre, sur le thème de la
ruralité. Parmi 160 clichés, cette photo d’Hervé Delaroque, spécialiste des
chantiers par vos messages, idées, contacts
portraits et amoureux des chevaux, prise il y a quatre ans. André Salson ou actions.
est éleveur de vaches de race Aubrac, ici avec un joug, et de chevaux d’Au- Dans la presse indépendante, il n’y pas de
vergne, sur la ferme de Pradels, dans le Cantal. La viande, en agriculture formule magique. Nous ne comptons pas sur
biologique, est vendue et transformée sur place ainsi que du thé ou des 1| L’argent déboursé par l’argent des milliardaires1, ni sur les subven-
Rodolphe Saadé (CMA-CGM)
sirops de fleurs et de fruits « L’Aubrac, c’est une vache vraiment rustique. pour le rachat de BFM-TV,
tions à la presse2, ni sur un trésor de guerre,
Sur le plateau d’Aubrac, encore cette année, j’accompagne les éleveurs qui environ 1,5 milliard d’euros, comme les dizaines de millions d’euros de
montent aux estives, fin mai », explique Hervé Delaroque. suffirait à abonner un million
de personnes à Transrural
réserve du Canard enchaîné. On en voudrait

47/ abonnement
pendant 30 ans, comme l’ont bien un peu, mais ce n’est pas grave, car
remarqué des confrères de
l’Âge de faire.
comme le disait François Ruffin, alors encore
2| 1500 euros pour journaliste, s’ils ont l’argent, on a les gens !
Transrural d’aide directe,
en dernière position de
Bonne lecture, au jardin ou ailleurs.
405 titres français... FABRICE BUGNOT, responsable de la rédaction
Crédit photo de la couverture : Solimence Reproduction autorisée sous réserve de demande
Crédit de la page 13 : Terre d’Hippocrate n° CPPAP : 0625D86792 – ISSN : 1165-6166 – Dépôt légal : mai 2024

3 TRANSRURAL INITIATIVES • N˚501 • JANVIER/ AVRIL 2024


aménagement

vivre ensemble
EN RURAL, RELOCALISER
PLUTÔT QUE FAVORISER
LA MOBILITÉ À TOUT PRIX
Le collectif Nos services publics constate que les politiques publiques de transport,
centrées sur des leviers techniques, sont insuffisantes pour atteindre les
objectifs environnementaux et inégalitaires dans leurs conséquences sociales.

E n septembre 2023, le col-


lectif Nos services publics1
publiait un rapport sur l’état
des services publics (téléchar-
geable sur son site). Dans le cha-
gement plutôt que de nous limiter
à étudier le système de mobilité et
ses dysfonctionnements.

62 % DES COMMUNES N’ONT


très limités : malgré la multiplica-
tion par 4,6 des investissements
dans les transports en commun
(hors Île-de-France) entre 1990 et
2014, leur part modale est restée
pitre sur les transports, le collectif AUCUN COMMERCE stable. Et les « nouvelles mobili-
plaidait pour une « décroissance de Les transports ne constituent qu’un tés » sur lesquelles de nombreux
la demande de transports » grâce « à moyen pour accéder à des activités élus ruraux misent désormais ne
une politique publique d’ensemble et des services : c’est leur localisa- produisent pas plus de résultats
articulant, par l’aménagement du tion qui détermine les volumes de (cf. p.6).
territoire, la réduction des concen- déplacement. Or, les évolutions po-
trations urbaines et la relocalisation litiques et sociales ont transformé DÉ-MÉTROPOLISATION
des activités, la libération du temps et continuent de transformer les Offrir des alternatives à la voi-
des transports contraints et un tra- territoires ruraux et contribuent à ture est indispensable, mais il est
vail sur l’organisation ». rendre leurs habitants dépendants essentiel de ne pas s’arrêter là
à de longs et coûteux trajets pour et d’engager fermement l’action
52 KILOMÈTRES PAR JOUR travailler, se soigner, avoir accès à la publique dans la réduction des
DONT 80% EN VOITURE culture ou se nourrir. L’évolution de besoins de déplacement. Cela ne
Chaque jour, nous parcourons en l’offre commerciale des territoires pourra pas se faire sans inverser
moyenne 52 kilomètres. En 70 ans, ruraux illustre ce phénomène : en les dynamiques encore à l'œuvre et
les distances ont été multipliées 2021, 62 % des communes fran- sans remailler les territoires ruraux
par cinq et 80 % des kilomètres çaises (21 000) ne disposaient en services publics de proximité,
sont parcourus en voiture, un taux plus d’aucun commerce, contre en commerces, en emplois. Cette
stable dans le temps. Les phéno- 25 % en 1980 2 . L’emploi, lui aussi, « dé-métropolisation » serait une
mènes de désindustrialisation et s’est concentré : les métropoles réponse adaptée aux inégalités
de métropolisation, conjugués au représentent l’essentiel des créa- d’accès subies par les habitants
développement d’infrastructures tions d’emplois de ces dernières des zones peu denses et donne-
offrant toujours plus de vitesse, décennies. rait à tous matière à se projeter
ont transformé nos espaces de vie. dans une plus grande diversité
En zone rurale, la voiture est utili- PEU DE REPORT MODAL de modes de vie, faisant écho aux
sée pour 9 trajets sur 10. Étalement Face à cette situation, les collecti- aspirations de nombreux citoyens
urbain, disparition de commerces vités et l’État multiplient les offres (ralentissement, frugalité, solidari- 1| Collectif d’agents des
de proximité et de services publics censées améliorer le quotidien té, proximité...). ● services publics, fonction-
naires ou contractuels qui
locaux, flambées immobilières, des habitants : transports publics, Olivier Maffre et Sigrid Clavieras, vise à intervenir dans le
emplois précarisés et concentrés... covoiturage, autopartage... Ces ini- co-auteurs du Rapport sur l’état débat public pour analyser
des services publiques les politiques publiques
nous avons souhaité nous concen- tiatives, portées par l’espoir d’un (chapitre Transports). et défendre les services
trer sur les déterminants des po- « report modal », se traduisent publics.
2| Source : INSEE et
litiques de transports et d’aména- le plus souvent par des résultats Ministère de l’économie.

5 TRANSRURAL INITIATIVES • N˚501 • JANVIER/ AVRIL 2024


dossier

Jardins et ruralités
en transition
L’intérêt des jardins en matière de lien avec la
nature, d’alimentation, de santé, de lien social,
d’adaptation au changement climatique ou encore
de bien-être, mériterait d’être mieux pris en compte
dans les politiques publiques. Quel rôle pourraient-
ils jouer dans les transitions en cours ?

13 TRANSRURAL INITIATIVES • N˚501 • JANVIER/ AVRIL 2024


chronique Portrait d’ab onné

>>>>>
Transrural initiatives, c’est aussi une communauté d’abonné·es. Parmi
elle·eux : des associations, des établissements scolaires, des collectivités, par
l’association
des coopératives… En bref, des collectifs qui agissent à leur échelle pour Turricules
un monde rural vivant ! Dans chaque numéro, l’une de ces structures se qui anime la
ferme des Hauts
présente en répondant à notre questionnaire inspiré de celui de Proust. de Marlioz en
Haute-Savoie.

Turricules
D epuis quand existe votre
structure et pourquoi
a-t-elle été créée ?
Il y a douze ans, début 2012, la ferme
des Hauts de Marlioz a été reprise par
mangeurs à travers la vente directe,
mais aussi à pléthore d’ami.es et cama-
rades qui participent à la vie du lieu. Cela
peut prendre la forme d’un échange de
farine contre des coups de main avec
de nouveautés et de réorganisations :
créations de nouveaux espaces, phy-
siques et temporels ; moindre dispo-
nibilité des parents ; rires et pleurs ;
joie de les voir grandir au milieu de
huit personnes. Le rachat a été fait en un collectif qui fait son pain ; la mise à nombreux adultes.
grande partie à travers une fondation disposition de notre atelier pour des co- Des perspectives futures ?
créée pour l’occasion : Le Lombric. pain.es qui fabriquent leur machine de Accueillir de nouvelles personnes
Cette fondation est toujours active et maraîchage ; de l’aide pour les récoltes dans le collectif pour pouvoir un peu
aide d’autres projets agricoles. L’envie de patates et de carottes ; l’abattage et lever le pied. Et réintégrer l’animal
était de vivre d’une activité paysanne la transformation des cochons avec le dans les cycles agricoles, pour la tonte
de manière collective et horizontale. fameux « groupe porc » ; des boums ; et l’entretien des prairies ainsi que
Renouer le lien avec la terre, se réap- l’accueil de formations ; des chantiers pour son rôle fertilisant dans un pre-
proprier des savoir-faire, avec partage bois ou encore l’hébergement d’ami.es mier temps, puis peut-être quelques
économique des ressources sans mé- dans le besoin. Un groupement fon- « sous-produits » tels que viande et
ritocratie. Créer un lieu convivial en cier agricole (GFA) et une fondation lait. Nous avons une petite vingtaine
gardant des liens forts vers l’extérieur possèdent les terres pour l’un, le bâti de poules et avons eu entre deux et
et en permettant l’accueil. pour l’autre. quatre cochons, l’idée actuelle serait
Aujourd’hui, quel est son objet ? Trois mots pour décrire plutôt de prendre des brebis en plus.
Nous avons élargi les activités, fon- votre structure ? Votre état d’esprit actuel ?
dées initialement sur du maraîchage, 1- Paysannerie Comme beaucoup de gens, un sen-
aux grandes cultures avec meunerie, 2- Entraide timent d’impuissance face aux dérè-
boulangerie et huilerie mais aus- 3- Mise en commun glements climatiques et politiques.
si mécanique, autoconstruction et Votre devise ? Comment se On voit lentement mais sûrement
bûcheronnage. traduit-elle en pratique ? s’accroître le repli sur soi identitaire,
Si votre structure était un dîner, « Chic, un problème ! » Répondre le mépris des laissés pour compte, le
qui seraient les convives ? Et collectivement aux coups durs et crash programmé du système social
qui serait aux fourneaux ? apprendre ensemble à surmonter les et la fuite en avant technologique pour
En plus de tendre autant que faire se problèmes, à y apporter des solutions. répondre au massacre du vivant. On
peut à l’autonomie de ses membres Le dernier événement marquant tente d’y répondre en créant du lien
– six adultes et trois enfants auxquels au sein de la structure ? à notre niveau et en cherchant à
s’ajoutent des gens de passage – la L’arrivée de trois enfants dans le col- montrer que d’autres chemins sont
structure s’adresse aux mangeuses et lectif avec tout ce que cela implique possibles.

TRANSRURAL INITIATIVES • N˚501 • JANVIER/ AVRIL 2024 34


chronique
Les activités, fondées
initialement sur du
maraîchage, ont été
élargies aux grandes
cultures, avec
meunerie, boulangerie
et huilerie, mais
aussi mécanique,
autoconstruction
et bûcheronnage.

Si vous deviez recommencer à 1945 dont nous jouissons toutes et auraient l'assurance de vendre leur
zéro, vous changeriez quoi ? tous et dont les principes et le fonc- production, favorisant ainsi les pra-
Peut-être la région, trop campagne- tionnement de base sont rarement tiques agro-écologiques qui peinent
dortoir (mais c’est peut-être comme remis en cause. Pour la SSA, les actuellement à s'imposer dans ce
ça partout) et qui manque d’autres usager.ères seraient les mêmes, les monde où la rentabilité prend bien
collectifs alentour. Peut-être la cotisations pour alimenter le système souvent trop de place.
taille de la ferme qui a demandé un seraient prélevées de la même façon Une recommandation culturelle en
énorme boulot de reprise, traduit par sur nos fiches de paye mais au lieu lien (ou non) avec votre objet ?
pas mal d’épuisement. du personnel médical de la sécu, on Le groupe punk René Binamé et le
La réforme politique que vous aurait des producteur.rices conven- roman Le gang de la clef à molette
aimeriez voir mise en place ? tionné.es. d’Edward Abbey, devenu une réfé-
Il y a une foule de choses qui ne nous Le projet prévoit de « donner » 150 eu- rence sur l’éco-sabotage.
conviennent pas et que nous aime- ros par personne et par mois à dé- Ça évoque quoi, pour vous,
rions voir modifiées mais il existe un penser exclusivement en denrées ali- la ruralité ?
projet que nous soutenons à travers mentaires produites chez des paysan. Une échappatoire à l’aliénation des
notre engagement à la Confédération nes dont le conventionnement serait villes. La possibilité de subsistance.
paysanne – elle participe avec décidé en fonction de leur proximité Un retour aux sources. Renouer avec
d'autres collectifs à son développe- ou de leurs pratiques agricoles (par le vivant. Sortir du délire consumé-
ment – et qui permettrait de régler exemple bio), par des caisses gérées riste. Voir les étoiles briller dans le
bien des problèmes : c'est la sécuri- démocratiquement sans contrôle de ciel.
té sociale de l'alimentation (SSA). Il l'État. L'alimentation, comme la santé Mais aussi une grosse dépendance
s'agit dans les grandes lignes d'un à laquelle elle est tant liée, devien- à la voiture dès qu’on veut sortir de
système identique à la sécurité so- drait un droit de toutes et tous et chez soi et un manque de possibilité
ciale qui fonctionne en France depuis les paysan.nes les plus vertueux.ses de rencontres. ●

35 TRANSRURAL INITIATIVES • N˚501 • JANVIER/ AVRIL 2024


L’interview

un autre développement
TOUT LE MONDE VEUT AGIR
SUR L’INSTALLATION,
MAIS PAS AVEC LA MÊME VISION
SUR LE POURQUOI OU LE COMMENT
Cécile Gazo, sociologue, a soutenu en septembre 2023 une thèse intitulée « Qui
pour gouverner l'installation en agriculture ? »1. Elle analyse l’évolution des
politiques publiques et s’intéresse au rôle de nouveaux acteurs tels les start-up.

P eux-tu présenter le sujet


de ta thèse et ce qui t’a
poussée à te lancer ?
Les politiques agricoles et le dispositif
national de soutien à l'installation ne
pratiques. Je montre qu’il y a un désen-
gagement de l’État et plus précisément
de son ministère de l’Agriculture dans
les politiques d’installation, une difficulté
à définir une vision, à faire un choix sur
phase, d’autres acteurs à gauche, à
l’intérieur même du CNJA, remettent
en cause cette politique. En parallèle,
l’installation devient aussi une politique
européenne. Cela provoque une hausse
1 | « Qui pour gouverner
l'installation en agricultu-
re ? » Analyse compréhen-
sive des transformations
des mondes agricoles
à l'aune de la multipli-
cation des initiatives
volontaires de soutien de
parviennent pas à enrayer la chute du le modèle agricole, les formes d’exploi- des montants alloués à la DJA mais c’est l'installation. INP-ENSAT/
nombre d'exploitations : on ne compte tation, qui on veut installer... aussi à ce moment qu’on commence à Jeunes agriculteurs. 2023.
2| Au rythme observé
en moyenne qu'une arrivée pour deux Tu rappelles le contexte des politiques parler des installations hors cadre fami- ces 15 dernières années,
à trois départs en fonction des filières et publiques de l’installation agricole, lial. Des tensions entre développement on passerait à environ
330 000 exploitations
des régions. Cela devient problématique pensées au départ pour favoriser agricole et développement rural voient agricoles en 2030, selon
et au prochain recensement on risque l’agrandissement mais qui sont le jour, encore tenaces aujourd’hui. les données Agreste.
de passer nettement en dessous des aujourd’hui aussi censées stabiliser Dans la troisième phase, à partir du mi-
416 000 exploitations comptabilisées le nombre d’agriculteurs... lieu des années 1990, on assiste à un
en 20202. Depuis quelques années, il La première phase débute dans les changement de vision de l’État : face
y a un intérêt croissant pour ces ques- années 1960 avec la création de l’in- à la chute trop drastique du nombre
tions. Quand j’ai commencé mon projet demnité viagère de départ (IVD) et un d’exploitations, il faut stabiliser la po-
de thèse en 2017, je voulais travailler encadrement de l’accès au foncier et pulation agricole voire l’augmenter.
sur les espaces-test agricoles et les de l’installation. Puis la Dotation jeunes L’État cherche aussi à mieux prendre
coopératives pour voir comment leurs agriculteurs (DJA) ar- en compte les « en-
actions s’inscrivaient dans les politiques rive en 1973. L’objectif Avec chaque trepreneurs » ruraux,
publiques dédiées directement ou non est de faire partir des la pluriactivité pour
à l’installation : formation, insertion, agriculteurs âgés, qui élection régionale, répondre aux attentes
environnement... Puis, rapidement, une
multitude de start-up sont apparues,
travaillent de petites
surfaces, de favoriser
il pourra y avoir une des alternatifs... L’État
a tenté de faire une
comme Ceinture verte, Fermes d’ave- l’agrandissement et nouvelle politique. synthèse avec diffé-
nir, Eloi, Hectar, etc. J’ai donc eu envie
de les étudier. Ma thèse, réalisée au
la productivité mais
aussi de soutenir Ça me parait un rents programmes,
de ménager la chèvre
sein du syndicat Jeunes agriculteurs
(JA), analyse ce processus de multipli-
l’installation de jeunes
agriculteurs « pro-
peu joueur et le chou. C’est la si-
gnature de la charte
cation des initiatives pour l'installation, fessionnels » dans les zones les plus nationale pour l’installation, la création
ce qu’elles révèlent des transformations ravagées par l’exode rural. La politique du Programme pour l'installation et le
de l’agriculture et de l’action publique. est menée en cogestion avec le Centre développement des initiatives locales
Je m’appuie notamment sur dix études national des jeunes agriculteurs (CNJA (Pidil) en parallèle de la voie « DJA », la
de cas. C’est un travail de sociologie : je – devenu JA). généralisation des points info installa-
me suis intéressée aux discours et aux Dans les années 1980, la deuxième tion (PII – aujourd’hui PAI) et aussi celle

37 TRANSRURAL INITIATIVES • N˚501 • JANVIER/ AVRIL 2024


un autre développement L’interview

des répertoires départ installation (RDI), régionaux voient leur poids se renfor- Parlons un peu de ces nouveaux
face à l’augmentation du nombre de cer sur la question de l’installation. acteurs. Qu’est-ce qui les
fermes sans repreneurs. Avec le transfert de la gestion de la distingue des « anciens » ?
Où en est-on aujourd’hui ? DJA, il y a pour l’instant beaucoup Pour parler des « anciens », il y a tout
Depuis 2010, la quatrième phase, c’est le d’incertitudes. Cette régionalisation d’abord le groupe des acteurs tradi-
temps de l’incrémentation ou de la multi- entraine des différences marquées sur tionnels qui, dans la majorité des cas,
plication des initiatives de soutien à l’ins- les aides et les formes d’installation gèrent les Points accueil installation
tallation. Depuis 2014, les Régions sont soutenues. Avec chaque élection ré- et ont œuvré à la cogestion des poli-
devenues autorités de gestion et le Pidil gionale, il pourra y avoir une nouvelle tiques de soutien à l’installation – les
a été remplacé par le programme Aita politique. Ça me parait un peu joueur chambres d’agriculture et les syndi-
– pour « accompagnement à l'installa- pour une politique aussi structurelle ! cats JA et FNSEA – et il y a le groupe
tion et la transmission en agriculture ». De plus, comment l’État va mainte- des acteurs contestataires et alternatifs
L’État soutient par des modulations nir les enveloppes pour l’installation, dont les Addear4 et plus généralement
spécifiques l’installation hors cadre fa- sachant que les Régions manquent les associations du pôle Inpact5. Ils sont
milial, les projets qui s’inscrivent dans déjà de moyens pour d’autres actions financés dans le cadre de missions de
l’agroécologie et les projets généra- et que le taux de cofinancement par service public ou de prolongement de
teurs d’emploi et de valeur ajoutée. l’Europe a baissé ? Les politiques missions de service public. Dans les
Mais la nouvelle synthèse ne porte pas publiques nationales dédiées à l’ins- nouveaux acteurs je distingue cinq
réellement ses fruits. L’urgence est telle tallation ne disparaissent pas (exoné- catégories : les collectivités territoriales
que de nouveaux acteurs sont apparus rations sociales, Inaf3, Aita...). Ce qui (hors Régions), les filières de produc-
et/ou interviennent nouvellement pour pose la question de leur articulation tion et notamment les coopératives
soutenir l’installation : coopératives, avec les politiques régionales. Enfin agricoles, les espaces-test agricoles,
acteurs financiers, associations, start- l’État, par le biais d’autres ministères, les associations spécialisées dans
up, espaces-test, collectivités, Régions, soutient indirectement l’installation. l’ingénierie financière et l’appui à la
Banque des territoires... Ils ont tous un Les collectivités locales également. création d’entreprise ainsi que les entre-
angle d’action sur l’installation et mo- Devant ce nombre conséquent d’ini- prises proches du monde des start-up.
bilisent d’autres fonds que ceux dédiés tiatives privées et publiques cela Les coopératives travaillent par exemple
à l’agriculture, sur d’autres logiques, pose la question : qui pour gouverner sur l’accès au foncier, l’accompagne-
par exemple environnementale ou l’installation ? Avec quelles logiques ment, les aides financières... Elles fi-
d’insertion. Ils sont aussi soutenus à de concurrence et de marché ? Il y a nancent leurs dispositifs sur leurs fonds
plusieurs échelons par différentes po- aussi un risque de confusion entre les propres, cela a un coût certain, mais
litiques publiques. Tout le monde veut rôles, celui des chambres d’agricultu- sinon la pérennité de leur structure
agir sur l’installation, mais pas avec re, de l’État, du privé, des Régions... est en péril. Certains outils industriels
la même vision sur le pourquoi ou le
comment. Cela entraine des alliances et
des confrontations. Tous ces nouveaux
acteurs émergent dans un contexte
parfois très conflictuel entre les acteurs
historiques qui défendent des modèles Les espaces
test agricoles
d’agriculture différents. La coopération, font partie des
au service des candidats à l’installation, « nouveaux » acteurs
de l’installation,
3| Le fonds Inaf pour, est encore timide. Chacun veut faire comme les start‑up,
« Initiative nationale pour perdurer sa structure. coopératives mais
l’agriculture française » est aussi les collectivités,
un fonds de garantie de Qu’est-ce que la régionalisation associations
prêt, cofinancé par l’État des politiques de l’aide à d’ingénierie
et l’Union européenne.
4| Associtions départe- l’installation risque de produire ? financière….
mentales pour le déve- Depuis la fin de ma thèse, il y a eu
loppement de l’emploi
agricole et rural. une nouvelle réforme avec la Politique
5| Pôle d’initiative
pour une agriculture
agricole commune (PAC) 2023-2027 et
RENETA

citoyenne et territoriale. le rôle de l’État a changé. Les conseils

TRANSRURAL INITIATIVES • N˚501 • JANVIER/ AVRIL 2024 38


un autre développement
sont déjà sous-utilisés. Faire bien, une gnement à l’installation dans la catégo- JA dans la définition des politiques
marque d’une filiale de Danone, finance rie des « services marchands ». publiques dédiées l’installation est
par exemple des associations sur ses Que proposent ces start-up pour remise en cause. Cela s’est accentué
fonds propres afin de promouvoir le faciliter l’installation et quels sont avec le transfert d’une partie des com-
métier d’éleveur laitier. Les associa- leurs modèles économiques ? pétences de l’État vers les Régions.
tions d’ingénierie financière, comme Ces entreprises, comme Eloi, Fermes Les Jeunes agriculteurs sont souvent
Initiative France et France Active, ont en vie ou La Ceinture verte, sont posi- présentés par leurs détracteurs comme
décliné leur offre au secteur agricole, tionnées sur des besoins forts : reloca- des « verrouilleurs » de la politique de
dans l’objectif de soutenir les entrepre- liser l’alimentation et faciliter l’accès au soutien à l’installation, mais finalement
neurs et d’élargir leur offre de service. Ils foncier ; avec aussi l’idée de combattre aujourd’hui, qu’est-ce qu’il reste de ce
répondent à des besoins identifiés de- le sous-investissement en proposant verrouillage ? En fait, pas grand-chose.
puis les années 1990 : sécuriser l’acqui- du « clef en main ». Cela peut faciliter Avec la multiplication des acteurs, la
sition d’expérience avant de s’installer. l’entrée et la sortie dans le métier et cor- diversification crois-
Les collectivités locales, Pays et Parcs
naturels régionaux s’investissent sur
respond à une évolution des attentes
des porteurs de projets. Avec certaines
sante des profils de
candidats à l’instal-
Les start-up ont
l’installation par d’autres entrées : relo- limites, puisque dans le cas de La lation, les différentes recours à des
calisation de l’alimentation, qualité de
l’eau, biodiversité... Enfin, il y a les start-
Ceinture verte, le problème du logement
n’est pas réglé. L’accompagnement da-
visions associées
à l’installation, leur
fonds d’amorçage
up, beaucoup d’entreprises à mission, vantage tourné vers l’entrepreneuriat ou légitimité est dis- ou des avantages
un statut créé par la loi Pacte en 2019. le « clef en main » sont aussi vus comme cutée à l’extérieur.
Ces dernières ont souvent été fondées des solutions pour rehausser les reve- En interne, pour les fiscaux grâce à
par des personnes elles-mêmes en re-
conversion professionnelle et aspirent à
nus des agriculteurs. La Ceinture verte
propose un modèle qui est finalement
jeunes, plusieurs
points rendent aus-
l’intervention de la
faire évoluer les pratiques agricoles vers assez proche de l’intégration, avec les si la tâche difficile : puissance publique
l’agroécologie et avec le renforcement inconvénients du salariat mais pas les les mandats sont
des compétences entrepreneuriales. avantages. Les start-up ont recours à courts, le sujet est très mouvant, très
Alors que l’agriculture paysanne fait de des fonds d’amorçage ou des avan- technique et surtout la sociologie du
l’installation sur mesure, à la hauteur tages fiscaux grâce à l’intervention de syndicat a changé depuis les années
des porteurs de projets, les start-up la puissance publique. Elles sont dans 1960. S’il comptait beaucoup d’aides fa-
sont davantage dans une logique de une logique d’entreprise, ne misent miliaux par le passé, donc des potentiels
standardisation. Mais ce qui change pas sur les subventions à terme et ont candidats à l’installation, des aspirants
surtout avec ces dernières, c’est que recours à des business angels qui in- au statut de chef d’exploitation, ce sont
cela fait entrer le soutien et l’accompa- vestissent dans leur entreprise ou des aujourd’hui majoritairement déjà des
particuliers qui investissent dans leurs chefs d’entreprise. Ici, comme dans la
outils – notamment grâce à la défis- quasi-totalité des structures d’accom-
calisation – c’est le cas de la foncière pagnement, il y a un risque que les
de Fermes en vie. Enfin, leurs modèles candidats à l’installation soient plus
reposent sur une rémunération des ser- parlés qu’ils ne parlent. Pour finir sur un
vices qu’elles proposent (côté cédants dernier point important, tous les acteurs
ou candidats à l’installation), car leur historiques, encore en conflit ouvert sur
objectif est d’être rentable. Mais sans l’orientation des modèles agricoles, sont
les pouvoirs publics, ces entreprises peut-être en passe de se faire dépasser
n’existeraient pas, elles ne sont pas for- par de nouvelles visions de l’installation,
cément rentables pour l’instant. sur ce que doit être le rôle de l’État et
La thèse était financée en partie par des politiques publiques et sur ce qu’est
les Jeunes agriculteurs, dans le cadre ou non la spécificité du monde agricole.
d’une convention Cifre6. Quelle est leur Cela demande un repositionnement
rôle, finalement, sur l’installation ? constant. ●
6| Convention industrielle
Avec l’arrivée massive de nouveaux Propos recueillis par de formation pour
acteurs, la centralité acquise par les Fabrice Bugnot (Transrural) la recherche.

39 TRANSRURAL INITIATIVES • N˚501 • JANVIER/ AVRIL 2024


Rejoins l’equipe transrural !
QUI SOMMES-NOUS ? COMMENT PARTICIPER ?
Transrural initiatives est une revue bimestrielle d’infor-
mation sur le monde rural. Elle est publiée depuis 1993 Je rejoins le comité de rédaction !
par l’Agence de diffusion et d’information rurales (Adir), Transrural initiatives est une revue par-
association d’édition de diverses organisations œuvrant ticipative, dans le sens où elle met en
dans le champ du développement agricole et/ou rural et place un processus de rédaction col-
se reconnaissant dans les valeurs de l’éducation popu- lective avec différents profils en interac-
laire. Aujourd’hui composée de : tion : militants associatifs, animateurs,
Réseau Civam, le réseau des centres d’initiatives pour journalistes... Cela nous assure un ancrage de terrain et nous
valoriser l’agriculture et le milieu rural ı www.civam.org permet de nous faire le porte-voix d’initiatives locales. La revue
est ouverte à vos propositions d’articles, photographies, réac-
le MRJC, mouvement rural de jeunesse chrétienne tions... Chaque mois, le comité de rédaction discute des su-
ı www.mrjc.org jets à traiter en visioconférence ; vous y êtes les bienvenu.es !
Relier, le réseau d’expérimentation et de liaison des Vous pouvez aussi nous envoyer vos propositions, informa-
initiatives en espace rural ı www.reseau-relier.org tions et ressources par mail.
Cap rural ı www.caprural.org
Je deviens ambassadeur.rice !
Le réseau des Créfad, centres de recherche, Devenir ambassadeur.rice de la revue,
d’étude et de formation à l’animation et au développe- c’est la représenter sur diverses
ment ı www.reseaucrefad.org manifestations dans sa commune, son
Le Réneta, réseau national des espaces-test agri- département, sa région : tenir un stand
coles ı www.reneta.fr ou une table de presse avec brochures,
Terre de liens ı www.terredeliens.org livres et/ou magazines, organiser un atelier d’arpentage du
Pouvoir des mots ou un café-débat autour du dernier dossier
Le Célavar Auvergne-Rhône-Alpes , comité de Transrural initiatives, trouver de nouveaux dépositaires...
d’étude et de liaisons entre associations à vocation agri- autant d’initiatives locales à décliner selon vos envies et
cole et rurale ı www.celavar-aura.com disponibilités. Nous pourrons annoncer vos rendez-vous et
vos coordonnées sur le site internet et dans la newsletter.

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privilégie les réalités de terrain et valorise les initiatives bio, une librairie, une boutique, un
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des questions rurales et appréhende ces territoires Transrural initiatives ? Ce lieu pourrait
dans la diversité de leurs usages, mettant en avant des être dépositaire de la revue. Recevez une
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culturelle à l’aménagement du territoire en passant par Je m’abonne !
l’énergie, la démocratie locale ou l’agriculture, illustrent Sans publicité, indépendante de
concrètement des alternatives au modèle de dévelop- toute structure syndicale ou politique
pement économique dominant, marqué par la mise en mais résolument engagée, Transrural
concurrence généralisée, la disparition des solidarités initiatives doit assurer sa pérennité
et l’exploitation aveugle des ressources naturelles. À grâce aux abonnements.
travers leur récit, Transrural initiatives entend sortir de!

TRANSRURAL INITIATIVES • N˚501 • JANVIER/ AVRIL 2024 46


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Coordonnées
Devenir paysan Société :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Reconversions professionnelles vers l’agriculture Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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d’avoir eu une autre vie professionnelle avant Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
de faire le choix de l’agriculture. Une seconde Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
partie propose conseils pratiques et ressources.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . exemplaire(s) x 27 € (frais de port compris) = . . . . . . . . . . . € . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Téléphone ou mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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(en cas de retour de numéro)

Le(s) numéro(s) souhaité(s) : Si vous souhaitez faire découvrir la revue, indi-


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..................................... choix, nous lui enverrons un numéro :
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COMMENT LES PAYSANS S’ADAPTENT

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Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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