CH. KOECHLIN
Traité de ’ Harmonie
EN 3 VOLUMES
VOLUME_L. — Harmonie consonnante. Harmonie dis-
sonante. Retards - Notes de passage - Appogiatures, ete.
VOLUME II. — Legons. sur les modes grégoriens -
Style contrapunetique - Lecons de Concours - Harmonie
et composition - Evolution de I'Harmonie depuis le XIV"
sigcle jusqu’s nos jours.
VOLUME II]. — Realisation, par "Auteur, des legons
des volumes I et I.
Chague volume, prix net.
EDITIONS MAX ESCHIG, PARIS
48, Rue Rome, 48
“Tous droits de repodection arrangement, de teprtention, de wadacton et Cexteationpobique
eres pour ous pays y corral Sata le Nordge et e Danemark,
Impind o Prnce
MUSICA e DISCcRI
F. BONGIOVANNI
‘WA RIZZOLI 28/€ - TEL. 226728Table des Matiéres
AVANT-PROPOS eee
CHAPITRE I. — Déftnitions-Régles générales... 2. 22 eee
Gammes, intervalles, page 4 Accords, page 7. Mouvements mélodiques, page 11.
Mouvements harmoniques, page 12.
CHAPITRE II. — Accords parfaits.
Etat fondamental, page 17. Changements de positions, page 24. Accord de sixte,
page 26. Sixte et quarte, page S4. Quinte diminuée, page 40. Quinte augmentée, page 42.
CHAPITRE III. Cadences, Marches, Modulations. .
‘Cadences, page 44. Revision des accords parfaits, page 48. Modulations, page 50. Revi-
sion des cadences et des modulations, page 62.
CHAPITRE IV. — Accords de septiémes.
Considérations générales, page G4. Septiéme de dominante, page 65. Résolutions excep-
tionnelles, page 71. Suppression de la fondamentale, page 81+ Autres accords de sep-
tidme. page 85, Septitme de sensible et septiéme diminuée, page 95.
CHAPITRE V. — Réle des accords et des divers degrés. . . .
- 24 Revision des accords parfaits
CHAPITRE VI. — Neuviémes
Neuvigmes de dominante, page 115. Autres neuvidmes, page 116.
CHAPITRE VII. — Bhobageanc 5
Régles, page 125. Classification des retards, page 125. Textes de legons, page 129.
CHAPITRE VIII. — Altérations
Altération ascendante de la quinte, page 158. Altération descendante de la quinte
(ixte augmentée), page 159,
CHAPITRE IX. — Pédales.
CHAPITRE X. — Notes étrangéres & l'harmonie
Déftaitions, page 149. Notes de pessogé et broderies, page 150. Echappées, page 170.
Appogiatures, page 174. Antcipetions, page 176. Suite des appogiatures et textes sur
les appogiatures, page 177. Textes sur Les antiipations, page 185. Etude du Choral,
page 188.AVERTISSEMENT.
Prévenons, dune fagon générale, qu’a partir des legons sur les 95, les Re.
tards, les Altérations, etc..., le chiffrage indiqué pour les Basses données doit tre ux guide, plutot
qwane obligation absolue. Tl pourrait se faire, en effet, quen certains cas Véléve fit plutét géné
par ce chiffrage, s'il partait d’une disposition trop différente de la nétre. Bien entendu, mieux
vaudra, si possible, suivre nos indications; mais il ne faut pas qu’elles risquent de conduire @ de
trop grandes difficultés.— En outre, ces chiffrages (a partir des Alférations, mais d’ailleurs excep-
tionnellement) supposent parfois des 7°° non préparées, ou préparées seulement “par échange”.
Je les signale dans erratum qui suit, (On en trouvera d'autres exemples dans les C.D. de concours,
du second volume). Aujourd’hui, la régle s'est beaucoup adoucie a ce sujet; et si lusage que fera
Véléve de cette liberté relative, reste musical, on la Iui doit accorder de confiance pour les _legons
dites de concours. Il en va de méme 4 Végard des quintes conséeutives par notes de passage (ou par
broderies), — que d’ailleurs Reber lui-méme autorise en certains cas: parfois, il serait dommage
de ne point les écrire. En principe, évitez-les pour la plupart des legons sur les notes de passage
ordinaires; mais ne vous étonnez pas d’en rencontrer, par exception, dans nos réalisations sur
les notes de passage chromatiques et sur les appogiatures,— et beaucoup plus souvent, dans les
réalisations de legons de concours, du second volume.
Notez aussi que les legons M1, 12, 18 sur les Appogiatures, pourront comporter des prépara.
tions ou des résolutions par éohange
Voici dailleurs certaines indications qui ne seront pas inutiles:
RETARDS. C.D. N@ 20 (p.134).8¢ mesure: si Yon prend comme Basse
du 8% temps sera abordé sans préparation (et par mouvement contraire) par
le Ténor.
le RE (99)
28
bbe
9
8
2
B.D. No 24 (p.185). 8° mesure: le Dof, 78, monte & Ref, puis & Mif au 3% temps (résolution
libre de la 72).
ALTERATIONS. C.D. No 6 (p.442). A Vavant-derniére mesure, on pourra, aux deux 1°S temps,
avoir Lab a la B. avec $5; et le Mib dissonance (blanche) pourra n'étre préparé que par un Mis
noire & la mesure précédente.
3
C.D. Ne 8 (p. 142). 4@ mesure: si Yon harmonise par Lab ala B. au 1¢* temps, avec g, le
ib dissonance pourra @tre pris sans préparation. Aux 3% temps des 5¢ et 6? mesures, le retard
peut étre accompagné de la note réelle au Ténor; & la 20¢ mesure du méme Chant (p.143), sous
Je Zab du Soprano, on pourra avoir Fa Ala B., avec $, lo Do n’étant pas préparé.
B.D. No ® (p.143). Au 3€ temps de la variante A (7@ mesure), le chiffrage indique, sur Sib,
6 : ‘ ;
Vaceord 8. Tl en résulte que 1a dissonance #a sera prise sans préparation.NOTES DE PASSAGE. C.D. N96 (p.159). 11¢ mesure. Il va de soi qu’ici la résolution réelle du Sé
est le Za, 4° croche, bien que ce Si ne soit préparé que par une noire. Un tel genre @écriture est
courant dans la fugue; il reste trés admissible pour des legons qharmonie.
Lecon N@ 48 (p.164). 18% mesure: le Cl9 peut reprendre (préparation par échange) le Sof du
Soprano.
Terminons enfin, au sujet du Chiffrage, par une remarque érés importante: 11 arrive assez sou.
vent que le chiffre 3 (placé tout seul, sans le 5) signifie: accord parfait sans la guinte, — notam
ment 4 1a conclusion d’une cadence. Mais cela n'est pas absolu,— et dailleurs, si Véléve peut ré.
aliser correctement avec 1a quinte et la tierce, qu’il ne s'en prive pas. — Inversement, il a pu se
faire que nous écri
ns 5 comme chiffrage, sans prendre garde que notre réalisation ne contenait
pas de quinte. De toute fagon, avec le chiffrage 5, Véléve n’est pas oblige a'é
rire la quintes mais
on général cela sera préférable. ~ Enfin, f oub, étant Vabréviation commode de f, woire de £504 ae f.
ete., ce chiffrage signifie en général l'accord parfait avec 1a quinte et 1a tierce, — toutefois, sans
obligation absolue d’écrire 1a quinte.
=AVANT - PROPOSs
Je ne pense pas que les bons musiciens contestent Vutilité des études d’harmonie, En vain pré
tendrait-on que “les accords n’existent pas”: qu'il n'y a, dans la musique, que mouvements de par-
ties, et chez Vauditeur, “quaudition horizontale”, C'est une nécessité de Loreille au contraire, que ain.
terpréter les sonorités simultanées par “audition verticale” et daffirmer la signification d'un pas.
sage sur ces repéres: les accords. D’ailleurs, Pimportance dune bonne basse n’est pas niable, En
définitive, Voreille entend a la fois des mouvements contrapunctiques et des harmonies.
En outre, Pexpérience acquise nous méne a conclure que l'étude de Vharmonie doit précéder cel.
les du contrepoint et de la fugue. Elle est précieuse a divers égards:
49 Drabord, elle habitue les éléves (aujourd’hui naturellement enclins, des leurs débuts, & des com.
binaisons ultra-dissonantes) aux accords qu’employérent les maitres @autrefois. Elle leur montre,
ily savent comprendre, que ces accords ne sont point les vocables dune langue morte;— que la beau.
16 de cette langue est toujours vivante et quavec elle, on peut réaliser de la musique, méme personnelle.
20 Cette étude aide au développement de Vimagination harmonique, comme celle du contrepoint
favorise Pintuition qui crée de souples mouvements mélodiques. Il ne faudrait point croire que ces
facullés fussent innées, ou du moins qu’elles ne pussent gagner a la culture dune solide technique.
Celle-ci n’a jamais nui, bien au contraire, A la personnalité; elle aide 4 découvrir Yorée de nouveaux
chemins. —Il est bon que V’éléve s'exerce a “entendre dans sa téte”; il est nécessaire pour lui de
concevoir des tonalités nettes, de savoir dive sa pensée clairement, et d’éviter toute platitude com.
me toute maladresse. On doit étre capable de réaliser, sans étroitesse, sans pédantisme, mais pure.
ment; —et, groupant les sons avec plénitude, de se garder des heurts inutiles: on pourra toujours,
plus tard, écrire @apres dissonances; au demeurant, il est plus facile d’y parvenir qu’ harmo.
nieuse pureté de Ave verum de Mozart.
8° Une bonne harmonie est absolument obligée dans le contrepoint et dans la fugue. Les mou.
vements des parties doivent toujours reposer sur des basses musicales et constituer des enchaine.
ments harmonieux. On peut méme affirmer que clest dans le style contrapunctique surtout, que les
accords ont besoin d’étre nets et clairs —
trecroisent.
49 Ajoutons, en passant, qu'il est trés salutaire davoir pratiqué sérieusement et de connaitre @
fond Vharmonie consonnante (celle des accords parfaits) —si diverse ailleurs lorsqu’on sail P utiliser.
Les ressources du diatonique, grace aux accords parfaits des divers degrés, enrichis de mouve-
ments contrapunctiques et de rythmes vivants, sont quasiment infinies. Mais cette étude exige une
singuliére finesse doreille, —1a musicalité ne résultant pas de lobéissance aux régles: laquelle
nest point suffisante (on verra plus loin que, dans 1a composition libre, cette obéissance n'est pas
plus xécessaire que su/fisante), Affaire, non de “science”, mais d'intuition musicale, d’invention.
Saint-Saéns a fort bien dit (cf. Harmonie et Mélodie): “il faut autant de génie pour créer de belles
harmonies, que pour créer de belles
cause précisement de la complexité des parties qui s’en.
Slodies”.
59 Quant ala discipline provisoire que s'imposera P’éléve, nous aimons & croire qu'il ne regret.
tera point de s'y étre soumis. Entrainement salutaire, auquel il gagnera @éviter la monotonie d'un
maladroit amateurisme, et d’acquérir la souplesse d'écriture, Vaisance, la sdreté du style,et cette va.
rigté méme de pensée qu'une entiére liberté précoce n’aurait point favorisée. —Sans doute, aprés
avoir “fini le traits”, il lui sera nécessaire de savoir oublier certaines régles spéciales a ces sortes
douvrages.) Cest a quoi le ménera la fugue, sil la pratique avec un esprit suffisamment large.
Rien ne lui sera plus aisé, d'ailleurs, que dincliner sa guise vers des combinaisons dissonantes,
_polytonales, atonales méme... Comme ces moyens sont daxs Wai il n'est pas & craindre quun jeune
musicien les ignore, dussions-nous wen parler que briévement. D'ailleurs, les ayant pratiqués dans
plus d'une cuyre, nous ne saurions paraitre suspect de malveillance a cet égard. Mais nous consei
ons de savoir aussi connaitre la richesse du vocabulaire consonant. Pussions-nous avoir montré,
dans nos séries de Chorals « capella, comme également par les legons du présent Traité, que ce style
consonnant ne s‘oppose point ade la vraie musique.
On ne prétend pas ici combattre les Traités précédents, mais plutét les compléter et les rajeunin
-Montrer les liens qui rattachent harmonie la composition, citer des exemples de maitres, expli-
quer les régles (autant que faire se pourra), proposer des Basses et des Chants donnés aussi musi.
Won reviendra dans le chapitre des licences.
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{ae reprodustion wl darrangements roservés pout fous pays
MAX ESCHIG « Cl? Béiteurs, 48 rue de Rome, Paris. x.b.1749 J compris in Suéde, la Norvige et le Denemark