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sr12124, 652 aM Modalisations a prior eta posterior: le cas de would OpenEdition NY Journals Anglophonia French Journal of English Linguistics SEARCH All OpenEdition 19 | 2015 La modalisation a posteriori Modalisations a priori et a posteriori : le cas de would PAUL LARREYA hitts:/doi.org/'10.4000/anglophonia.457 Abstracts Frangais English Lianalyse présentée dans cet article est fondée sur une distinction entre modalité et ‘modalisation — cette dernigre étant définie comme l'utilisation qui est faite de Ia modalité selon ce Vénonciateur et le destinataire savent (ou ne savent pas) concernant la valeur de vérité de la proposition modalisée. Les deux catégories principales de modalisation sont la modalisation a priori et la modalisation a posteriori ; la seconde peut étre constative, appréciative ou contrefactuelle. Lartiele analyse deux emplois particuliers de would : (a) avec les verbes de Jugement épistémique (chink, guess, expect, imagine, seem, etc.), comme dans I'd think you're right et (b) dans des contextes qui peuvent étre appelés « conjecturels-factuels » (comme dans ‘can't believe he would do this to me). L’argumentation vise & démontrer que, méme si would peut paraitre « dé-sémantisé » dans ces eontextes, il garde un sens modal plein, ‘The analose owen in thi naper fs based on @ diineton between modality and has the use wth ade af modality scaring to what or do not know) concerning the truth value of the modalized d@ Tnoalzaton re « priv! modalaton and posterior itive, evaluative or counterfactual. The paper discusses two ‘estes genet hin, ques, expect, image, snd Gm antes wich ean be called onfecral face this to me). It is shown that, although would may seem eterna fl ofl mening épistémique, implicatf, factuel epistemic, implicative, factual Personalize “A suggestions @’Olivier Simonin et de deux rapporteurs Ilva de soi que les erreurs qui peuvent subsister me sont bitps:oumals.openedtion orglanglophonia/457 5112124, 652.AM Modalisations a prior eta posterior: le cas de would Full text 1 Cet article reprend en partie le contenu de Furmaniak et Larreya (8 paraitre), avee un traitement plus détaillé de certains points et une analyse un peu différente des emplois concernés de would. Il commence par la présentation de la distinction entre modalité et modalisation qui servira de base a Vanalyse ; cette présentation « revisitera » la question des types de modalité.' Seront ensuite examinés deux emplois un peu particuliers de would, qui peuvent étre illustrés par les deux énoneés suivants : I'd think you're right et I can't believe he would do this to me. 1. Modalité et modalisation 2 La distinetion entre modalité et modalisation permet de ne pas mettre sur le méme plan un certain nombre de concepts qui appartiennent A des catégories de pensée différentes, ce qui se fait inévitablement si on les range tous sous l'étiquette « modalité », Prenons un exemple : celui de la modalité appréciative. Culioli (1985) définit 1a modalité appréciative (ou modalité de type U1) comme une modalité qui « renvoie au jugement qualitatif de Yénonciateur », et il donne comme exemples « il est naturel », « il est bon », « il est étrange », « il est scandaleux ». Selon moi, ces exemples appartiennent soit & la modalité radicale et plus précisément déontique (il est bon que, ilest seandaleux que), soit a la modalité épistémique (il est étrange que — nous verrons en 2.3 pour quelle raison), soit & ces deux types de modalité (il est naturel que). Dans cette perspective, la modalité appréciative est tout simplement une fagon particuligre @utiliser la modalité radicale ou la modalité épistémique, et je choisirai de parler non pas de modalité mais de modalisation appréciative. La modalisation sera définie comme une facon d'utiliser la modalité, en fonction de facteurs qui seront précisés en 3. 2. La modalité : définition, catégories 3 Je définirai le concept de modalité, pour ce qui concerne sa partie « dure » (non périphérique), comme le domaine du possible et du nécessaire, étant entendu que, comme on le sait depuis Aristote, le possible et le nécessaire sont liés l'un & autre par une double négation (ef. la presque synonymie de vous ne pouvez pas ne pas venir et vous devez venir). 4 La modalité se divise en deux grandes ca égories : d'une part Ia modalité de V'action et/ou de l'affect (que j’appellerai la modalité radicale, pour reprendre, en I'adaptant . . ~ y introduit par Hofmann ([1966] 1976), et autre part i modalité épistémique — terme auquel je donnerai d @ e quil a habituellement). A propos de cette division ion/affect et celui de la connaissance, il faut observer ent le domaine de la modalité. On la retrouve dans ue Ton pense, par exemple, a la différence entre les ntar (‘demander) : le premier, qui est utilisé pour rer on de faire quelque chose, appartient au champ de sé pour demander une information, appartient a celui lement pertinente dans le domaine de la psychologie. ¢ atte faites & propos de cette division de la modalité idalité radicale et la modalité épistémique (sur ee lien, v1) explique existence de nombreuses zones de les deux catégories. rodalité ont été distingués, par exemple la modalité thique. Faute de place, je ne peux pas examiner ici la ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 5712124, 652 AM Modalisatios a prior eta posterior: le cas de would fagon dont ces catégories se rattachent soit Ala modalité radicale soit & la modalité istémique. (En 2.2, cependant, jexaminerai la fagon dont la volition ~ ou la modalité volitive — se rattache & la modalité radicale.) Concernant la modalité évidentielle, voir Bardidre 2015. @ La modalité radicale et la modalité épistémique se divisent chacune en deux sous- catégories, représentées et illustrées par des exemples dans la figure 1 ci-aprés. Figure 1 : types de modalité Modalité modalité radicale modalité ¢pistémique ‘modaltédymamique dalle déontique modalité problématique medaltéimplicative Hehad to sop~esnowdrift Toumststop!— Hemstbetired You have‘o be mad to chive et that swat Blocking the road ‘peed 2.1 Modalité radicale : (a) la modalité dynamique 9 La modalité dynamique est définie de fagon assez hétérogéne dans la littérature : voir par exemple la définition de Palmer (2001 : 9-10) et celle de Huddleston & Pullum (2002 : 178-179). Malgré cet inconvénient, et pour éviter V'inconvénient plus grand encore de eréer un terme nouveau, j'utiliserai l'appellation « modalité dynamique », en Tui donnant sa énigme définition : il s‘agira d'une modalité de nature purement physique ou causale, autrement dit d'une modalité dans laquelle n’intervient aucune volition externe (voir en 2.2 ci-aprés la définition de ce type de volition), par opposition a la modalité déontique. Voici un exemple q'énoncé exprimant une modalité dynamique : He had to stop ~ a snowdrift was blocking the road (premier exemple de la figure 1). Etant donné que la nécessité (ou contrainte) exprimée dans cet énoneé a our source un amas de neige, auquel on ne peut pas attribuer une volonté, cette nécessité est de nature dynamique. La modalité dynamique inclut essentiellement ce type de contrainte (une contrainte « involontaire »), la possibilité physique (qui peut étre soit la capacité, soit absence d’obstacle matériel, soit les deux a la fois, mélés d'une fagon qui peut étre imprécise, comme dans Il do all I can to help you), et ‘marginalement, comme nous le verrons en 2.2, un certain type de volition. 2: (b) la modalité déontique et ynamique, la modalité déontique fait intervenir une ler le nom de volition externe (concept défini plus ans des énoneés comme You must go at once ou You contrainte ou la possibilité qui constitue la modalité nature physique, elle implique une forme ou une autre ource modale » (origine de la contrainte ou de la 10 absence) peut consister, du moins en partie, en la reglement, ou en une volonté attribuée a Dieu (dans, }, ou en un prineipe moral qu'on invoque de fagon t» Paccomplissement de telle ou telle action.# » se justifie ainsi: cette volition est externe au proces st pas le fait de T'agent du procs modalisé, elle est le lique A ce procés (voir les exemples ci-aprés). Elle ne ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 5712124, 652 AM Modalisations a prior eta posterior: le cas de would doit pas étre confondue avee la volition interne, qui est présente dans tous les types de ‘modalité radicale, et qui est la volition de 'agent du procés modalisé : dans John had to stop running ~ he was exhausted, i sagit de acceptation (une acceptation non dénuée de réticence ou de résignation), par John, du fait « arréter de courir », qui est un fait «volontaire ». Dans les exemples que nous venons d’examiner, la volition (interne ou externe) se rajoute a, ou se combine avec, une modalité telle que la contrainte ou la possibilité physique. Toutefois, la volition peut également constituer la partie centrale de la modalité, C'est le cas dans des énoneés comme I WILL speak out ou comme OK, I'l speak out, dans lesquels le modal exprime fondamentalement une volition. Cette volition est une volition interne : elle est le fait du référent du sujet. Mais on ne peut pas our autant parler d'une volition « pure ». Le premier énoneé (I WILL speak out), qui exprime une volition interne « forte », implique Vexistence d'une volition externe opposée & Yaccomplissement du fait , et le second énoneé (OK, I'll speak out), qui exprime une volition interne « faible » (acceptation), implique 'existence dune volition externe, qui, a V'inverse, est favorable & Vaccomplissement de ce fait. Dans les deux cas, la volition est de nature déontique, puisqu’elle implique lintervention dune volition externe. On peut cependant concevoir l'existence d'une volition « pure », de type dynamique, située entre la volonté « forte » et Tacceptation — done indépendante d'une volition externe qui lui serait opposée ou favorable -, dans un énoneé comme Next year I'll go to Greece for my summer holiday. On voit done que, méme sila volition ne fait pas partie de la modalité stricto sensu (le possible et le nécessaire), elle en est difficilement dissociable. 2.3 Remarques sur la modalité épistémique Comme indiqué plus haut, 'appellation modalité épistémique utilisée dans cet article a une acception plus large que celle qu’on lui donne habituellement : elle désigne tous les types de modalité qui ont trait & la connaissance (cf. le sens éymologique du mot épistéme). 11 sagit done en premier lieu de Vexpression d'une valeur de vérité (située sur une gamme qui va du VRAr au FAUX en passant par le PROBABLE, le POSSIBLE, IMPOSSIBLE, etc.), concernant un fait. (Le terme « fait » est utilisé ici pour désigner ce que les linguistes anglophones appellent généralement state of affairs ou situation. Le « fait » appartient done Yextralinguistique, autrement dit a la référence. Sur le plan du langage, il correspond & la proposition (logique), ou, dans la théorie des opérations énoneiatives, a la relation prédicative (dans l'une des deux acceptions du terme). On peut donc parler de valeur de vérité concernant aussi bien un fait que la proposition qui ~ ~~~ + =" modalisé » le référent de toute proposition langagi@re ‘ce jugement pouvant étre exprimé par un auxiliaire d @ modalité, un adverbe modal, ete. {ue (ou modalité de la connaissance) ne se limite pas ité ; elle inclut également toutes les formes de de « calcul ») concernant soit (a) Videntité d'un des idalisé (This note must have been written by the boss nthe train), soit (b) les causes ou les conditions de le conséquence son caractdre logique ou Mogique (It’s ‘ unsurprisingly/surprisingly, ete.). se en deux catégories : la modalité problématique et la nique : (a) la modal ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 47 5712124, 652 AM Modalisatios a prior eta posterior: le cas de would 20 a La modalité problématique correspond & ce qui est appelé traditionnellement (ou prototypiquement) la modalité épistémique : on peut Fillustrer par des énoneés comme He must/may be careless. Elle consiste & attribuer & un fait (ou a la proposition qui lui correspond) un degré de probabilité situé entre le vrar et le atx (et excluant ces deux valeurs), par Vintermédiaire d’une inférence que Yon peut appeler « faibl compare avec celle de la modalité implicative, qui attribue au fait modalisé des valeurs de vérité absolues (le var ou le Faux = voir cieaprés, 2.5), e » sion la 2.5 Modalité épistémique : (b) la modalité implicative Comme la modalité problématique, la modalité implicative consiste a attribuer une valeur de vérité A un fait (ou A une proposition), mais au terme d’une inférence « forte » : cette inférence est fondée sur une relation d'implication, et elle permet @attribuer a la proposition une valeur de vérité absolue, le vrat ou le FAUX. Llexemple (2) ci-aprés est celui qui illustre la modalité implicative dans la figure 1 : (You have to be mad to drive at that speed. Cette phrase peut étre paraphrasée par If you drive at that speed, you are mad, et non par if you drive at that speed, you are probably mad.s La forme have to est la forme la plus couramment utilisée pour exprimer ce type de nécessité (méme si Femploi de must n’est pas exclu), mais il faut observer que, dans (1) et dans les phrases du méme type, la relation implicative est exprimée a la fois par have to et par la construction syntaxique, dans laquelle la conjonetion to joue un réle essentiel. (Sur ce dernier point, voir Girard- Gillet, 2015.) On peut par ailleurs observer ceci : dans le domaine de la modalité épistémique, have to peut exprimer soit (a) une nécessité logique forte mais non absolue (expression d'une forte probabilité, done modalité problématique, comme dans You have to be joking), soit (b) une nécessité implicative (absolue par nature). La différence entre ces deux valeurs sémantiques est parfois ténue, mais elle reste toujours perceptible. Dans (2) ci- aprés, have to exprime de fagon non ambigué une forte probabilité (et non une implication) ; la construction n'est pas exactement la méme que dans (1) - les deux: propositions sont séparées par une virgule — et, par ailleurs, (2) a une référence spécifique, alors que (1) a une référence générique. (2) Between one and none there gapes an infinity. How alone Friedrich Nietasche hhad to be, to know this! (Joyee Carol Oates, Mudwoman, pp. 188-189) 1 madalité imnlieative fait tonjours intervenir deux propositions (soit A et B) liées » symbolisée par =>). L'ensemble de la relation, dans d th conséquent, peut étre représenté ainsi tue « A implique B », ou « Si A, alors B ». Dans You peed, Vantécédent A est you drive at that speed, et le énoneé équivaut a If you drive at that speed, then divise en deux catégories, en fonction du type rier lieu, 'implication peut étre abductive. Dans ce la relation exprimée infére la cause partir de la € mad to drive at that speed, le fait you are mad, qui ciateur, est en fait 1a cause (présumée ou réelle, peu « drive at that speed. (On le constate, le terme xe traditionnellement utilisé par les logiciens pour ‘elation implication, peut ici induire en erreur. Le ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 57 5712124, 652 AM Modalisatios a prior eta posterior: le cas de would 2 ~ This site uses c¢ giv « conséquent » ne doit pas étre confondu avec la « conséquence » de la relation causale qui sert de base au raisonnement abductif. ftant donné que ce raisonnement inverse la relation causale, cest la cause de cette relation, et non sa conséquence, qui est le « conséquent » de la relation implicative.) Voici un autre exemple de modalité implicative abduetive : (3) [-] they walk along to the Coke machine. Strauss buys a can for himself. Perowne doesn’t want one. You have ta be American to want, as an adult, anything quite so sweet, (lan McEwan, Saturday, p. 16) On peut observer que, dans le cas de la modalité implicative abductive, l'antéeédent est toujours exprimé explicitement ~ alors qu'il peut ne pas Vétre dans la seconde catégorie de modalité implieative, que nous allons examiner maintenant. Dans cette seconde eatégorie, Pimplication est déduetive : elle va dans le sens « cause- effet », si bien que la relation A => B correspond & une relation causale dans laquelle B est une conséquence de A. Le modal le plus couramment utilisé pour exprimer ce type implication est wrt. Llantécédent A peut prendre la forme d'une subordonnée conditionnelle en if. Voici un exemple, dans lequel leffet de sens principal du modal est expression d'une habitude : (2) If she becomes too agitated by the story she’s telling, Henry will eut in and. laugh loudly and say, ‘Mum, that’s really very funny! (Ian McEwan, Saturday, P. 165) Dans les énoneés qui utilisent will pour exprimer une habitude, toutefois, il est fréquent que Vantécédent ne soit mentionné d'aucune fagon : il peut sagir d'un ensemble non précisé de cireonstances, comme dans (5) ci-aprés, ou d’un trait de caractére du référent du sujet, comme dans (6) 5 (5)'{.-] Sometimes one of the lawyers will work late, and then I leave their rooms Lu? @D. James, A Certain Justice, . 195) (6) Cartwright told me after the trial but I didn't believe him, Don't believe him now. That man will say anything to make himself important.’ (P.D. James, A Certain Justice, p.97) Le cas le plus fréquent d'emploi de will avec une valeur épistémique est probablement expression d'une prédiction, comme dans (7) : (7) Cameron has outsourced worrying about compassion. He'll regret it. (New Statesman, Oct. 13, 2011) La valeur de prédiction, toutefois, est souvent mélée, de fagon imprécise, & la valeur de volonté (bon vouloir, ete.) que will peut exprimer, et Von a alors une superposition, pistémique (valeur de prédiction) et de la modalité to help us and if we need him I'm sure heill be there san you control over wh: +.c0.uk/2013/07/05/sport-Carl-Baker-tips-Lee- you want to activate ‘e765 as de chevauchement entre les deux grands types de 6) illustrent un chevauchement entre une nécessité par la construction have to..to... et une nécessité airement au cas de (1), qui est purement implicatif — + de leur sens parce quiils expriment non pas une ou un réglement. 18 to get a tattoo, < hitpz/ www thelastogle, com, -edmond-are-doing-these-days-when-not-receiving- ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 en7 sr12124, 652 aM Modalisations a prior eta posterior: le cas de would (10) For the chicken to be kosher he had to eut the throat in one smooth, deadly stroke. (Philip Roth, Indignation, p. 158) ‘De méme, il y a dans (11) ci-aprés une superposition entre la modalité implicative et Ia modalité déontique : (21) You can’t have your eake and eat it. La construction can't... and. exprime une double implication (you eat your cake => you don't have it [any more] et you have [ie. want to keep] your cake => you don't eat i, mais par ailleurs T'énoncé est expression d'une régle de conduite. 3. La modalisation : définition, catégories La modalisation peut se définir comme la fagon dont la modalité est utilisée : a) en fonction de 'état des connaissances de l'énonciateur concernant le fait modalisé ; b) en fonetion de l'état présumé (présumé par 'énoneiateur) des connaissances du destinataire concernant le fait modalisé Le tableau de la figure 2 représente — illustrés par des exemples — les différents types de modalisation, Les sections 3.1 et 3.2 ci-aprés explicitent et commentent ce tableau. Figure 2 : types de modalisation (Dans la géme ligne horizontale du tableau, les exemples apparticnnent la modalité radicale, Dans la 4éme, ils appartiennent &la modalité épistémique.) Modalisation a prior! Modalisation a posteriori Modalisation | Modalisation simple orienté Modalisation | Modalisation Modalisation constative | appre contrefactuelle You must ask | You should John ask John, You can ask | You gould ask John, John. He must leave | {'s a. good thing that cigarette butts | we should have everywhere! | healthier schoo! —_| You should have “and ‘meals. (Internet) | fold them, eventually he | He let because he had to LEAVE. | HAD to (leave). bitps:oumals.openedtion orglanglophonia/457 1s not surprising ‘Stephen King should |e spouid be 1 sit there for] approach John hon one fand urs. Kennedy's rere by now [a assassination through | "S 72% time-travel. (Internet) wiori énonciateur se présente comme ne connaissant pas la En d'autres termes, il se pr it ou sera réalisé. Ce qui différencie la modalisation ¢, Cest la présupposition de doute qui est ajoutée par ros, il s'agit de ce que de nombreux ouvrages de fente comme ne sact 1), le présupposé exprimé par ce morphéme étant “Galité est, a été ou sera peut-étre différente », 5712124, 652 AM Modalisations a prior eta posterior: le cas de would 28 2 0 giv 3.2 Modalisation a posteriori A Vinverse du cas précédent, I’énonciateur se présente comme connaissant la valeur de vérité du fait modalisé. Les deux premiéres sous-catégories, la modalisation constative et la modalisation appréciative, sont assez proches lune de l'autre. Elles sont toujours exprimées par des formes différentes, mais il arrive que la différence soit marquée uniquement par Ta place de V'accent nucléaire. C'est le cas dans deux des exemples des colonnes 3 et 4 de la figure 2 : ... and eventually he had to LEAVE (modalisation constative) et He left because he HAD to leave (modalisation appréciative). Arrétons- nous d'abord sur le premier exemple : i illustre le fait que la modalisation constative met moins V'accent sur la modalité que sur le fait modalisé. Le plus souvent, elle sert & asserter ce fait: elle ne le présuppose pas, elle le pose (sa fonction principale étant d’en informer le destinataire). Voici quelques autres exemples de modalisation constative = (12) My car wouldn't start this morning (23) For all his efforts he couldn't open the door (a4) In the end Madeleine had to admit that Dabney was far more fluent than she'd ever expected. (Jeffrey Eugenides, The Marriage Plot, p. 38) Dans tous ces exemples, on voit que Ia modalité et le fait modalisé sont étroitement ligs Pun autre, L’existence ou (A la forme négative) la non-existence du fait modalisé a &6 constatée, et Ia modalisation s‘effectue par un retour en arriére & partir de la constatation d’un état de fait: elle remonte vers la cause ou vers les circonstances de cet état de fait, dans certains cas afin d’expliquer sa réalisation ou sa non-réalisation. La modalisation appréciative se différencie de la modalisation constative par deux caractéristiques. En premier lieu, elle présuppose toujours existence du. fait modalisé (qu'il soit positif ou négatif), ce qui signifie qu'elle ne sert jamais (sauf dans le cas d'un effet stylistique) En second lieu, elle est en quelque sorte découplée du fait modalisé, qu’elle considére de Yextérieur, pour porter sur lui un jugement. Ce jugement peut étre déontique (par exemple dans it’s @ good thing, its a pity, it’s disastrous, it’s horrible that..) ou épistémique (par exemple dans it’s surprising, it's not surprising, it’s incredible, it’s paradoxical that...). Certaines formes, comme it's natural ou it’s normal that... voir cicaprés les exemples (17) et (19) ~ peuvent superposer les deux types de modalité ou les exprimer de fagon ambigué — Yambiguité étant généralement levée par le contexte. Voici quelques exemples de modalisation appréciative. La modalité est déontique dans les exemples (15)-(17) et épistémique dans les exemples (18)-(19). Le systéme de les est explicité dans le paragraphe qui suit ces é@ his site uses cookies an ists of the most tiresome sort. (British National you control over wh: you want to activate former le destinataire de Vexistence du fait modalis someone sensible should be doing so for the subject ble that anyone should sink to such depths. (British Lwant to spend time with family and friends but he I time into consideration as well. at Mr Costello should ask whether you still had the tin Justice, 175) ften quite brilliant in other aspects of their lives, so that [this boy] should be gifted with numbers. TheMind Unleashed /posts/746116096445528> ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 an7 5712124, 652 AM Modalisatios a prior eta posterior: le cas de would 6 Dans les exemples qui précédent, le jugement modal est exprimé deux fois : une premiére fois, dans la proposition régissante, par une expression du type it’s a good thing, it's deplorable, etc., et une seconde fois (de facon généralement non obligatoire), dans la subordonnée, par un modal (should dans les exemples qui précédent).. Tl Sagit ld de ce que Cherchi (1980 : 204) a appelé un marquage doublé. Le second marquage ~ celui qu'effectue le modal — est d'une part beaucoup moins précis que le premier, et d’autre part redondant (done généralement inutile). 11 s‘agit 14 de Pun des nombreux cas dans lesquels cas le langage effectue un marquage doublé. Parmi ces nombreux cas, on peut mentionner la concordance des temps, ou le ne « explétif » du frangais, Nous en verrons d’autres exemples, un peu différents, en 5. La modalisation contrefactuelle occupe une place & part. Contrairement aux deux types précédents de modalisation a posteriori, elle ne fait pas porter la modalisation directement sur le fait connu ou présenté comme eonnu. Dans You should have told them et dans He should be here by now, le fait « connu » (he did not tell them dans le premier cas et he is not here dans le second) fait objet d'une hypothése qui inverse sa polarité (he told them et he is here), et cest cette hypothése (ce fait imaginaire) qui est Vobjet d’un jugement modal : il est jugé souhaitable dans le premier cas et logiquement probable dans le second, Venons-en maintenant & would. Je proposerai d'abord (en 4) une classification simplifige de ses effets de sens, avec, pour chacune des catégories d'effet de sens, Vindication du type de modalité et du type de modalisation qui la caractérise. aborderai ensuite (en 5) les questions posées par quelques emplois de would qui nentrent pas de fagon évidente dans la classification présentée en 4. 4. Typologie simplifiée des emplois de would Je mfarréterai un peu plus longuement sur les emplois 4.3 et 4.6, dont les caractéristiques seront mises en relation avec celles des emplois un peu particuliers de would examinés en 5, 4.1. Volition isochrone (= sans idée de futur) ‘La modalité est radicale (dynamique), la modalisation est a posteriori (constative). Le morphéme prétérit de would a une valeur temporelle. Exemple (20) What vexed me most was that he wouldn't answer my questions. é@ | volition portant sur un fait a @ passé ») © Gimplicative) et/ou radicale (dynamique). La oriori, méme si dans quelques rares eas, comme celui orphéme prétérit a une valeur temporelle. Exemples ve the next day. ast time I would see Miss Frost7 (John Irving, In ant sur un fait présent ou ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 on7 5712124, 652 AM Modalisatios a prior eta posterio: le cas de would 61 La modalité est épistémique (implicative), et la modalisation a priori. Le morphéme prétérit peut avoir une valeur de passé de discours indirect (backshifting), comme en (23), ou une valeur hypothétique datténuation (tentativeness), comme en (24), oi le contexte présent ne laisse aucun doute concernant cette valeur, étant donné que la valeur de passé est exelue : (23) Her phone began to vibrate. It would be Belle, from Barton, [..]. (Johanna Trollope, Sense and Sensibility, p. ea) ) suppose Imogen would be getting on for thirty now,’ Gill said [..1 (Fonathan Coe, The Rain Before It Falls, p. 8) = Dans un récit au passé, would peut tre suivi de have + participe passé, qui marquera la référence temporelle dun fait passé a propos duquel 'énonciateur « présent » construit une conjecture — c'est le cas dans (25) ci-aprés -, mais dans certains cas, comme dans (26), cette marque n'est pas utilisée : two cleaners were Mrs (25) The work was in the hands of Miss Elkington's domestic agency. [..] Their Carpenter and Mrs Watson. They would have been there last night, arriving at their usual time of eight-thity. (P-D. James, A Certain Justice, p.177) wher Hi she hit the floor. >) ‘-] He probably took her from behind, pulled the head back, one swift cut, then let the body gently down. Look at that ungainly twist to the leg. She was dead be shielded by her body from the main spurt of blood. What about the right ‘Difficult to say. Ttwas quick and sure. Even so, I think the right arm would be ‘fainly heavily stained. He'l have needed to wash before leaving, (PD. James, A Certain Justice, pp. 345-349) «3 Il semble que l'emploi de have + participe passé & la suite de would ne soit obligatoire que dans le cas suivant : le « caleul de probabilité » exprimé par would est le fait d'un énonciateur dont le point de vue est extérieur aux événements relatés, et bien stir ultérieur & ces événements ~ ce qui est le cas dans (25). Si en revanche ~ comme dans (26) - Vénonciateur se place au coeur des événements relatés pour exprimer une probabilité comme pourrait le faire un témoin direct ou un acteur de ces événements, would peut étre employé seul (non suivi de have + participe passé) ® s Notons par ailleurs que la question de ’emploi ou du non-emploi de have + participe passé se pose exactement de la méme facon pour la valeur de prévisibilité examinée en 4.6 ci-apres. AA Cancdéauenee Vune hypothése irréelle ou non This site uses cookies an gives you control over wh: you want to activate ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 tionnel ») 2 des deux emplois précédents (4.2. et 4.3.). Selon le priori (hypothése non probable) ou a posteriori rétérit a dans les deux cas une valeur hypothétique. fave d'une chanson de Bernard Butlet) 'habitude plus préci it étre, par exemple, un trait de caractére du référent ation est a posteriori, constative. Le prétérit a une ément implicative ; comme nous avons vu 10117 5712124, 652 AM Modalisations a prior eta posteio: le cas de would Sometimes, [..] he'd start to ) Derek was a good boy, but he had his problems. talk about Jack. (D-H. Dublin, Blood Poison, p. 76) 4.6. Prévisibilité (predictability en anglais) st Cet emploi est trés voisin de l'emploi de caractéristique/habitude, avec une frontiare floue entre les deux catégories. (Nous reviendrons en 5.3 sur cette proximité, qui Wa rien de surprenant.) 58 Comme l'emploi de caractéristique/habitude, l'emploi de prévisibilité donne lieu & une modalisation a posteriori. Toutefois, cette modalisation est généralement appréciative, alors qu’elle est généralement constative dans le cas de Yemploi de caractéristique/habitude. Autres points sur lesquels le would de prévisibilité se différencie du would de caractéristique/habitude : (a) il porte sur un fait spécifique, alors que le would de caractéristique/habitude porte sur une série d’événements et, de plus, (b) contrairement a lui, il peut référer non seulement au présent, comme dans (29) ci-aprés, mais aussi au passé, comme dans (31). Il partage cette seconde caractéristique avec le would de conjecture (section 4.3). (29) siDNey: He's in a state of shock. Jani: He would be. (A. Ayekbourn, Three Plays, p. 70) (30) [.-] God knows what [religion] I am. Fucking Prot, I'm told. I'd have to be, wouldn't I, for the fucking Royal Ulster Constabulary?’ (J. Le Carré, A Delicate Truth, pp. 220-221) 3° ) Pd noticed ~ well, Lwould ~ that parking restrietions only applied between hours of ten and midday. (Julian Barnes, The Sense of an Ending, p. 145) 82 Des énoncés comme la réponse de (29), dans lesquels le fait modalisé est situé dans le présent, pourraient laisser penser que le morphéme prétérit de ce would a une valeur non pas temporelle mais hypothétique. Toutefois, dans ce contexte factuel, il semble que sa valeur est essentiellement temporelle, marquant Vantériorité de Yopération mentale de « prévision » par rapport au fait modalisé Ini-méme : on a cette valeur temporelle dans la glose it was predictable that... applicable & tous les énoncés de ce type. (CF. aussi la glose possible en francais : Cétait a prévoir.) 5. Deux emplois particuliers de would BA Winuld @ “ven verbe de jugement think, guess, expect, imagine, s doute étre considéré comme appartenant de fagon ditionnel » (section 4.4 de la classification présentée 73) le classe sous le titre Implicit conditions, tout en la condition implicite (“the implied condition is very ‘upprimé sans que cela entraine une modification du sparition d'un effet stylistique qui est une sorte de 1 oratoire), et qui est assez semblable a celui du 2 de fagon parallale : je penserais que... fimaginerais than men do, I would guess. (John Irving, In One ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 7 5712124, 652 AM Modalisatios a prior eta posterio: le cas de would 6 (33) Yes, that’s the kind of thing you'd expeet to find.’ (BBC World Service, 2 janvier 2010) (34) T would imagine that they have been able to fix the issue though. http: /linustechtips.com/main /topic/191816-r9-290%x-blacksereens/> (35) But it would seem that maybe she had it done some time ago. (Peter Robinson, Friend of the Devil p.12) Notons par ailleurs la relation de cet emploi de would avee emploi de conjecture, Ainsi, a partir de (34), on peut imaginer la phrase de sens voisin (34') - dans un contexte excluant la valeur contrefactuelle -, qui ne différe de (34) que par la place de would : (94 Timagine that they would ble to fix the issue though. Et a partir de cela on peut aussi imaginer (ce qui nous raméne au cas plus banal du would de conjecture examiné plus haut en 4.3) que la phrase (34) est dérivée de (34) par « montée » du modal, ou, ce qui revient au méme, par un déplacement métonymique du modal. (La construction I imagine that X would... qui est elle de (34), est d'un emploi fréquent. En voici un exemple : Limagine that they would have seen the insurgents shoot sporadically in the air but they also saw innocent people slaughtered or young girls being kidnapped. 5.2 Would utilisé dans des contextes épistémiques factuels Futiliserai Pappellation « contextes épistémiques factuels » (@ premiére vue ‘oxymorique) pour désigner des contextes qui sont a la fois épistémiques (T'une de leurs. caractéristiques étant Vexpression explicite ou implieite d'un doute concernant soit la valeur de vérité d'une proposition, soit lidentité de Pun des actants ou circonstants de cette proposition) et factuels (ils présupposent la vérité de la proposition modalisée — la ‘modalisation est « posteriori, appréciative). L'emploi de would dans ces contextes peut étre appelé « conjecturel-factuel ».12 On peut distinguer deux lignes de partage dans les exemples ci-aprés. La premiére - exemples (36)-(43) versus exemples (44)-(46) ~ concerne des facteurs sémantiques qui seront examinés un peu. plus loin, La seconde, immédiatement visible, concerne la syntaxe, Dans certains de ces exemples, le modal would se trouve dans une construction intarmnnative dirarta nv indiracte introduite le plus souvent par why, mais quelquefois dans d'autres, would se trouve dans une proposition d ah roposition régissante qui exprime, explicitement ow >» caractére logique ou illogique de la survenue du fait » [he was] surprised that... ete. »mebody?” [1 chard Ford, Canada, p. 80) ‘ himself?” Pd asked Grandpa Harry. (John Irving, vent closer, stood under a tree or whatever, and “And how would you be knowing that?"4 (Jack sneetion, p. 68) y.you'd be saying this? [..]"? (Dan Brown, Inferno, ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 san 5712124, 652 AM “Modalisations a prior eta posterior: le cas de would 6 rs 6 (40) Langdon couldn't imagine who would have ereated such an artefaet [.]. (Dan Brown, Inferno, p. 67) (40 ‘The “record” button was still pressed down.’ Gill frowned. ‘What would she have been recording, I wonder? (Jonathan Coe, The Rain Before It Falls, p. 78 (42) “Yes,” Richard said, surprised that the public librarian would know the details of the private school's mission [..]. (John Irving, In One Person, p. 31) (43) The drug companies use that as an “encapsulator” to carry the medicine. They have since stopped using it. Thonestly cannot believe why they would have ever used it in the first place. (44) Well, Afghanistan js an example of why people in France would be worried about [the French intervention in] Mali. (BBC World Service, 24 février 2013) (45) Anyone can see how a fifteen-year-old boy would be attracted to such possibilities, (Richard Ford, Canada, p. 347) (46) Looking the way Madeleine and Dabney did, it was inevitable that they would be east as romantic leads in the scenes of the workshop performed. (Jeffrey Eugenides, he Marriage Plot, p. 34) On peut observer que dans tous ces exemples la réalité du fait modalisé est avérée, et plus précisément présupposée (la modalisation est appréciative), et qu’il serait possible de supprimer would sans modifier considérablement le sens de V’énoneé, bien stir en faisant les ajustements syntaxiques nécessaires. Ainsi, la réponse de (36) et la premiére phrase de (37) pourraient étre remplacées respectivement par (36° et (37° ei-aprés : (36) "Why do you say that?” (37) "But why did Nils shoot himself?" 'd asked Grandpa Tarr: Done, la premiére question qui se pose & propos de ces emplois est celle du réle de would. Ce would estil « démodalisé », « désémantisé » (semantically bleached), voire réduit a une simple fonction syntaxique ? Je ne le pense pas. On ne peut certes pas nier que la valeur modale de would est ici moins évidente que dans d'autres emplois (par exemple celui de volonté), mais elle est néanmoins présente. Sa nature apparait clairement lorsqu’on examine les propriétés syntaxiques et sémantiques des exemples (36)-(46) : il s'agit soit de la valeur de conjecture de would, soit de sa valeur de prévisibilité, soit d’un mélange des deux. Sur le plan de la syntaxe, d'abord, on constate que le systéme des marques temporelles est celui des emplois de conjecture et de prévisibilité : ce would est compatible aussi bien avec les contextes présents, comme dans l'exemple (36), qu’avec sTexemple (37), méme si le passé est parfois marqué comme dans Yexemple (41). d@ s avons noté en 4 que, méme si elles paraissent asser. leurs de conjecture et de prévisibilité se différencient rale la premiére résulte d’une modalisation a priori et osteriori, Ce qui les rapproche est le fait que le would s coup » le mouvement dinférence qui caractérise This site uses cookies and gives you control over wh: you want to activate valeur sémantique du modal est principalement celle textes montrent, de fagon explicite ou implieite, que fait auquel référe Yénoneé, a une réaction de que la réalisation de ce fait était improbable), si bien out simplement, la contradiction entre la « logique » tue, Concernant le morphéme prétérit de ce would, on YA propos des exemples (29)-(31) de 4.6 : on peut ont Vantériorité du jugement modal par rapport au fait valeur hypothétique n'est pas exelue, et que Yon est ntipsuljourals.openesition orgfanglophonial4s7 43117 5712124, 652 AM Modalisatios a prior eta posterior: le cas de would n n parfois relativement proche du contrefactuel, comme le montre, par exemple, le sentiment d’inerédulité exprimé dans (43).'° Liensemble de Yénoneé exprime une interrogation sur les causes du fait modalisé. Cette interrogation, qui manifestement est motivée par le sentiment de surprise qu’éprouve Yénonciateur, est’ marquée principalement par Padverbe why ou par le contenu de la proposition régissante (do you have any idea..., I can’t imagine why..., ete.), mais elle est en quelque sorte « doubiée » par le modal (cf. a remarque en 3.2 surle « double marquage »).” Dans les exemples (44)-(46), la valeur sémantique de would est essentiellement celle des emplois de prévisibilité. La proposition qui contient would est une subordonnée dont la proposition régissante exprime une modalité qui (4 V'inverse du cas précédent) vva dans le sens de la réalisation du fait désigné dans la subordonnée, et dans tous ces énoneés would ajoute un élément de sens qui est approximativement it was predictable that... Ainsi, (44) peut étre glosé par Afghanistan is an example of the reason why, predictably, people in France are worried about the French intervention in Mali, et (45) par Anyone can see how, predictably, a fifteen-year-old boy is attracted to such possibilities. Le point commun des deux catégories d’emplois illustrées par les exemples (36)-(46) est un retour en arriére qui va de leffet a la cause — ou, en d’autres termes, qui remonte vers la modalité en partant du fait modalisé. On trouve, en dehors de would, de nombreux exemples de ce type de modalisation, En voici trois (dont un en frangais) (47) Ot est-ce que j'ai bien pu mettre ces clés ? (série de télévision) (48) And if he was living on the Rez, can we find out where he might have wveled? (Aimée & David Thurlo, Turquoise Girl, p. 123) (49) ‘How could you have done that” he demanded. ‘It just happened,’ she said. (Salman Rushdie, Joseph Anton, p. 181) Vraisemblablement, la question exacte que lénonciateur se pose en premier lieu dans ces trois énoneés concerne purement des faits : Ou ai-je mis ces clés ? (ou méme simplement Oit sont ces clés ?), Where did he travel? et How did you do that? Cependant, on peut penser quien fait, en méme temps quiil se pose la question « factuelle », Pénonciateur a dans Vesprit un questionnement épistémique qui temonte Jusqu’a la cause des faits sur lesquels il siinterroge : Quels sont les endroits possibles/vraisemblables ott je pouvais mettre mes clés ?, Where was it possible/likely that he would travel?, What facts/circumstances led you to do that? Kt c'est sans nul doute ce questionnement épistémique sur I'« avant » du procs qui, ajouté au questionnement principal, a motivé Yajout du modal. La motivation de Vutilisation de would dans les énoneés (36)-(46) est de méme nature : par rapport aux formes non modales correspondantes (formes purement tionnement épistémique portant sur les causes ou les é@ Lréfére 'énones, de would auxquels est consaerée la derniere partie de les emplois caractérisés par une modalisation a nit dans une catégorie bien définie. Cela pourrait e les fronti@res entre les divers emplois de would ‘ttent des superpositions ou fusions de valeurs elles montrent qu'il y a de nombreuses relations entre arence trés différentes. Cela plaide sinon en faveur du sens des formes grammaticales, du moins, pour une approche qui tienne compte des relations entre ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 147 5112124, 652AM Modalisations a prior eta posterio: le cas de would Bibliography Arigne, Viviane. « La modalité appréciative : vers une sémantique de good. » (@ paraitre) DOL : 10.4000/anglophonia.509 Bardiére, Yves. « Les paramétres évidenties, inférentiels et modaux appliqués & l'étude de must épistémique ». Anglophonia 19 (2015). DOI : 10.4000/anglophonia.487 Behre, Frank, Meditative-Polemic Should in Modern English ‘That-Clauses, Stockholm: Almqvist, and Wiksell, 1955, Cherchi, Louis. « Lest, That, Should et les autres : un exemple dobservation de données ‘grammaticales, » Les langues modernes, 2 (1980) : 201-208. i, Antoine. Notes du séminaire de D.E.A. 1983-1984. Paris : D.R.L. Paris VII et Université de Poitiers, 1985. 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Pour les exemples (36)-43), ‘re « illogique » (pour l'énonciateur) du fait auquel il est fait sduction en frangais pourrait compenser Tabsence d'un 1 d'un adverbe diinsistance ou d'une périphrase modale ole (36) ~, « Mais pourquoi Nils est-ifallé se tirer une balle ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 46117 sia, 852aM odalisations a prior eta poser :le cas de wouls List of illustrations Title Figure 1 : types de modalté URI, htte:sjournals.openedition orglanglophonia/docannexe/imagel457limg-1.png File imageipng, 8.1k References intronic ference Paul Larreya,‘Modalisations a prior eta posterior: le cas de would’. Anglophoni {Online}, 19 | 2015, Online since 15 July 2015, connection on 12 May 2024, URL: hitp:!fournals.openedition orglanglophonia/467; DOI: https:lidoi.org/10.4000/anglophonia 457 This article is cited by + Peltola, Rea, (2021) Constructional Approaches to Language Modality and Diachronic Construction Grammar. DOI: 10.1075/¢al.32.06pel ‘+ Serpault, Pauline. (2021) Analyse énonciative de have to et comparaison avec le modal must. Anglophonia, DOI: 10.4000/anglophonia.4528 About the author Paul Larreya Université Paris Xi priarreya@orange.fr Copyright om ‘The text only may be used under cence CC BY-NC-ND 4.0. All other elements (illustrations, imported files) are “Al rights reserved’, unless otherwise stated ntps:lfourals.openedtion orgfanglophonial467 wir

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