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Chapitre II

Les phénomènes subjectifs


de l’audition
Un son est physiquement défini par :
- sa fréquence
- son spectre de fréquences
- sa puissance surfacique

Quelles sont les qualités


subjectives de la sensation
sonore qui correspondent à ces
grandeurs physiques ?
- la fréquence correspond à
la hauteur ou tonie
- la puissance surfacique correspond à
l’intensité du son ou sonie
- le spectre de fréquences correspond au
timbre
1° Hauteur ou tonie
Définition :
C’est la sensation qui fait dire que le son
est grave ou aigu. On sait que :
- les sons graves correspondent aux
basses fréquences
- les sons aigus correspondent aux
fréquences élevées
Le domaine audible de l’oreille humaine varie
en fonction des individus, et notamment de leur
âge.
Pour un sujet jeune il se situe
approximativement entre 50 Hz et 20 000 Hz

L’abaissement du seuil supérieur d’audi-


tion avec l’âge s’appelle la presbyacousie
Pour les fréquences en-dessous de
50 Hz, on parle d’infrasons

Pour les fréquences au-dessus de


20 000 Hz on parle d’ultrasons
Seuil différentiel de tonie

La tonie, grandeur psycho-physiologique


n’est pas une grandeur mesurable, alors
que la fréquence, grandeur purement
physique est mesurable (unités = hertz)

Il est nécessaire de se référer à la


notion de seuil pour évaluer une
tonie (et ses modifications)
Cas d’une sensation quelconque : notion de poids

1 mg 1 tonne
pas de sensation douleur
Domaine de perception : seuil inférieur /
seuil de douleur

0,1g 1g 10g 100g 1kg 10kg

Seuil différentiel = poids supplémentaire


permettant de percevoir une différence

0,1g 1g 10g 100g 1kg

Variable avec la stimulation


Application à la sensation sonore

Seuil différentiel de tonie

Si l’on fait entendre successivement à la même oreille


deux sons de fréquences voisines f et f’ (f’ = f + Df) :

- si Df est trop petit, l’oreille ne perçoit pas de


différence de hauteur

- on augmente Df jusqu’à ce que l’oreille perçoive


une différence
Seuil différentiel relatif de tonie

Loi de WEBER : elle exprime que le seuil


différentiel relatif d’un stimulus S, est
constant dans un certain domaine de
stimulation

Entre S1 et S2, DS / S = Cte


Dans le cas des sons audibles, le seuil différentiel relatif
de tonie n’est en fait constant que pour des fréquences
moyennes ; il est plus élevé aux deux extrémités de la
gamme des fréquences audibles :

DF / F

Seuil absolu F
Seuil de douleur
F1 F2
2° Intensité ou sonie
Définition
C’est la sensation qui caractérise un son fort ou
faible. La sonie est non seulement liée à la
puissance surfacique mais également à la
fréquence

décibels - phones

indépendants de la fréquence variables avec la fréquence


Seuil absolu

C’est la plus petite puissance acoustique produisant


une sensation sonore perceptible par l’oreille
humaine. Ce seuil varie avec la fréquence

La détermination de ce seuil pour toutes les


fréquences du domaine audible constitue
l’audiométrie. La courbe moyenne obtenue et
résultant de l’étude sur un grand nombre de sujets
s’appelle le diagramme de WEGEL
110
décibels
100

90

80

70

60
domaine audible
50

40

30

20

10

0
hertz
125 250 500 1000 2000 4000 8000 16000
Seuil différentiel relatif de sonie

En stimulant l’oreille par deux sons successifs, de même


fréquence mais d’intensité différente, on aura deux
sensations différentes (DW). D’après la loi de WEBER :

W est constant et vaut à peu près 1 dB


W
Hypothèse de FECHNER : la différence de
sensation entre deux sonies que l’on peut
percevoir et distinguer l’une de l’autre,
correspond à une unité d’échelon de sensation.
Ceci revient à dire que pour chaque échelon de
stimulation correspondant au seuil différentiel,
les échelons de sensation sont équivalents, c’est-
à-dire que : W
S  KLog
par intégration, on obtient :
W0
W
S  K
W
S

W1 W2 Log W

On en déduit que dans un certain domaine de puissance


surfacique, la sensation (subjective) varie comme le
logarithme de la stimulation (physique et objective)
Courbes isosoniques
Elles sont établies de la manière suivante :
On part, par exemple, d’un son de 30 dB à 1000 Hz.
On écoute ensuite un son de fréquence voisine dont on
fait varier la puissance jusqu’à ce qu’il donne la même
sensation sonore que le son précédent de 1000 Hz et
l’on note la puissance correspondante

On procède ensuite de proche en proche pour toutes les


fréquences du domaine audible, et l’on obtient ainsi
une courbe isosonique ou courbe d’égale sonie, pour
laquelle tous les sons ont une sonie de 30 phones
110
100
90
80
70
60 40 phones
50 30 phones
40 20 phones
30 10 phones
20 0 phone
10
0
125 250 500 1000 2000 4000 8000 16000

On définit donc une unité nouvelle d’intensité sonore fondée sur


la sensation perçue et non sur la puissance physique : le phone,
qui est équivalent au décibel pour la fréquence 1000 Hz
3° Le timbre
C’est la propriété d’un son qui permet de reconnaître deux
sons complexes de même hauteur et de même sonie mais
émis par deux sources (instruments de musique ou voix
humaines, par exemple) différentes. Le timbre est
caractérisé par le spectre des fréquences (fondamentale et
harmoniques).
La sensation de timbre, dans le cas d’un son complexe
musical est donc liée à la plus ou moins grande richesse
du son en harmoniques et à leurs proportions respectives
4° L’audition binaurale

Les différences de perception d’un même son par les


deux oreilles permet de repérer une source sonore
dans l’espace. L’efficacité de ce repérage varie selon
la provenance du son à localiser :

- on fait assez peu d’erreurs pour la localisation


d’un son provenant du côté gauche ou du côté droit
- un peu plus d’erreurs sont commises pour la
localisation avant - arrière 
- les erreurs les plus fréquentes correspondent à la
localisation haut - bas.
La différence d’intensité
Elle est essentiellement due à l’effet d’ombre acoustique
créée par la tête
source

ombre acoustique

Cet effet est important seulement pour les sons de longueur


d’onde inférieure au diamètre de la tête, pour lesquels le
phénomène de diffraction est négligeable, c’est-à-dire pour les
fréquences supérieures à 3000 Hz.
La différence de phase
Le son met plus de temps pour atteindre l’oreille la
plus éloignée
source

Dl = SD - SG G D
La différence de phase est interprétable si la demi-longueur
d’onde est supérieure à la distance séparant les deux oreilles. Ce
paramètre intervient donc pour les sons de fréquences
inférieures à 800 Hz.
5° L’effet de masque
Si l’on fait entendre simultanément deux sons, dont
l’un est beaucoup plus intense (son masquant) que
l’autre, le seuil de perception du plus faible (son
masqué) sera plus élevé que s’il était entendu seul.
L’effet de masque ne devient appréciable que pour
des sons masquants intenses (80 dB). Et dans ce
dernier cas, on voit que l'effet de masque n'est
notable que pour les sons masqués de fréquences
supérieures à 1200 Hz.
6° La fatigue auditive
Après l’audition d’un son suffisamment intense, les
performances de l’oreille deviennent moins bonnes ; le seuil
liminaire d’audition est en effet plus élevé que
normalement. Cette surdité partielle et transitoire est
appelée fatigue auditive, elle correspond à une surdité de
perception (localisée au niveau de l’organe de Corti) ; la
phase de récupération est plus ou moins longue selon
l’intensité du son qui a provoqué la fatigue auditive.
- la fatigue est maximale pour les fréquences
supérieures à celle du stimulus fatiguant.
- en général, parmi les fréquences affectées par ce
phénomène, la zone entourant 4000 Hz est la plus touchée
et récupère plus lentement.

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