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Lexicologie Cours 10
Lexicologie Cours 10
Lexicologie
Cours 10
Polysémie et figures de style
En règle générale, les mots ont plusieurs sens, autrement dit ils sont polysémiques.
Procédés sémantiques:
- Extension de sens
- Restriction (ou spécialisation) de sens
Procédés rhétoriques (figures de sens)
- Métaphore
- Métonymie
- Synecdoque
- Antonomase
Extension de sens
Procédé sémantique
Le passage d’une signification à l’autre d’un mot peut avoir pour résultat un élargissement de son sens, ou un
emploi plus étendu, le mot s’appliquant alors à de plus nombreux objets. – Exemple :
panier, copain:
Dans le Petit Robert, les extensions de sens sont éventuellement marquées par l’abréviation « par ext. », ainsi
pour aborder :
1. « atteindre, toucher (le rivage) »
2. par ext. « arriver à (un lieu inconnu ou qui présente des difficultés) »
Extension de sens
Procédé sémantique
Extension de sens et analyse sémique
Dans la mesure où la définition du mot satisfait à la définition par genre prochain et différence spécifique,
l’extension de sens correspond à une variation d’une même signification de base par suppression d’un trait
définitoire spécifique, ou bien par différenciation/ changement d’un trait spécifique.
Ainsi, pour curé, le trait de sens générique « prêtre catholique » exprime la signification de base commune aux deux
acceptions du mot, l’extension de sens étant le résultat de la suppression du trait de sens spécifique « placé à la tête d’une
paroisse ».
Dans l’exemple suivant (panier), l’extension de sens provient d’un changement du trait spécifique :
panier . 1. « réceptacle servant à contenir du pain.» (sens étymologique, cf. lat. panarium)
2. « réceptacle servant à contenir des marchandises »
La signification de base commune est donnée par le trait générique « réceptacle (servant à contenir qqch.) » ; le
trait spécifique remplaçant (« marchandises ») a une extension plus large, désigne plus d’objets que le trait
remplacé (« pain »), étant donné que le pain n’est qu’une marchandise parmi d’autres.
Restriction du sens
Procédé sémantique
* souris en informatique : forme, taille, couleur, queue, mouvement sont similaires à ceux de l’animal.
* taupe (« engin de travaux publics pour faire des tunnels »). »
« Figure de rhétorique, et par ext. Procédé de langage qui consiste à employer un terme concret dans un
contexte abstrait par substitution analogique, sans qu'il y ait d'élément introduisant formellement une
comparaison.
La métaphore
Procédé rhétorique
)
Dans le Petit Robert, certaines emplois métaphoriques sont signalés l’indice métalinguistique : « Par métaph.
par métaphore, comparaison implicite intermédiaire entre le propre et le figuré. ‑ Ne pas confondre avec Par
compar. « par comparaison avec ce qui précède, lorsque cette comparaison est explicite [emploi de comme, tel]
». — Exemples : “cœur”
1. « Organe central de l'appareil circulatoire »
2. « Par métaph. Le siège des sensations et émotions » : avoir la rage au cœur
aigle
Par compar. Des yeux d'aigle, particulièrement perçants.
Les emplois métaphoriques peuvent être signalés par d’autres marques encore, comme
« Fig. figuré : sens issu d'une image (valeur abstraite correspondant à un sens concret » ou
« Par anal. par analogie : qualifie le sens d'un mot issu du sens précédent par une comparaison implicite (ex.
analogie de forme, de couleur) ou plus généralement une valeur impliquant le sentiment d'un rapport ». –
Exemples : “ gorge”
2. Par anal. « Passage étroit, défilé entre deux montagnes […] » : les gorges du Tarn
La métonymie
Procédé rhétorique
)
Remplacement, dans le cours d’une phrase, d’un substantif par un autre substantif, ou par un élément
substantivé, qui lui peut être ordinairement associé sur l’axe syntagmatique du discours.
[Elle] le tint longtemps serré contre sa mollesse. (A. Cohen) » (Bacry, Les figures de style, 288)
« Il y a un rapport de contiguïté (proximité) entre le signifié originellement dénommé et le second. Il peut y
avoir plusieurs étapes métonymiques. Les grands types de rapport sont constitués par le lieu d’origine, la
matière pour l’objet, le contenant pour le contenu, etc.
* picardine (nouveau label de pommes de terre d’origine picarde).
* socialisme-cassoulet, couscous-connection : des régions (le Sud-Ouest français, le Maghreb) sont
dénommées par leur production culinaire typique.
* verre (double métonymie : le contenant pour le contenu dans boire un verre et la dénomination de l’objet
par sa matière).
* un Cahors (nouveau type de verre pour boire du vin de Cahors).
* la Destivelle (dénomme un lieu par le nom d’une personne : nouvelle voie ouverte dans les Drus par
l’alpiniste C. Destivelle)
* notre après Saint-Germain-des-Prés (dénomme une classe sociale par un des lieux qu’elle fréquente), etc.
»
La métonymie
Procédé rhétorique
)
Dans le Petit Robert, les emplois métonymiques sont signalés occasionnellement : « Par méton. par
métonymie, introduit un emploi issu d'un autre emploi par cette figure. » Ainsi pour les exemples cités :
verre
Par méton. (1636) Contenu d'un verre. Boire un verre d'eau.
ville
Par méton. Les habitants de la ville. La maladie « risque de tuer la moitié de la ville » (Camus).
La Synecdoque
Procédé rhétorique
« C’est un procédé qui relève de la métonymie, mais qui dénomme essentiellement l’emploi du tout pour la
partie ou inversement.
•*voile :
« un bateau à voile ».
* Réparer la voiture
pour « le moteur de la voiture ». »
« Figure de rhétorique qui consiste à prendre le plus pour le moins, la matière pour l'objet, l'espèce pour le
genre, la partie pour le tout, le singulier pour le pluriel ou inversement (ex. les mortels pour les hommes; un fer
pour une épée; une voile pour un navire). » (Petit Robert)
La Synecdoque
Procédé rhétorique
Dans le Petit Robert, les passages d’un sens propre à un sens figuré par synecdoque sont mêlés aux passages
métonymiques. – Exemples (de la partie pour le tout) :
toit
Par méton. (XIVe) Maison, abri où l'on peut vivre
café
1. « Graines du fruit du caféier, contenant un alcaloïde aux propriétés stimulantes »
2. Par méton. « caféiers »
L’antonomase
Procédé rhétorique
« Synecdoque par laquelle un individu est désigné par son espèce, une espèce par l’un de ses individus, ou un
individu par un individu de la même espèce.
L’Argentin se précipite au filet…
(Bacry, Les figures de style, 280 ; voir aussi p. 90)
« L’antonomase consiste en l’utilisation d’un nom propre au lieu d’un nom commun, ou inversement, pour les
qualités qu’il possède à un haut degré.
* un harpagon = un avare . Le procédé est assez productif comme le montrent les exemples qui suivent :
C’est le Fangio des temps modernes, C’est la Rolls des attachés-cases […] »
(Sablayrolles, La néologie, 229)
« Trope qui consiste à désigner un personnage par un nom commun ou une périphrase qui le caractérise, ou,
inversement, à désigner un individu par le personnage dont il rappelle le caractère typique
(ex. un harpagon pour un avare, la Dame de fer pour Mme Thatcher[19]). »
Les antonomases ne sont pas signalés comme telles dans le Petit Robert.
Pour chaque énoncé, soulignez le groupe de mots qui crée la métaphore
et proposez une version non métaphorique.
Prête à entrer devant cette porte, Mme de Warens se retourne à ma voix. Que devins-je à cette vue ! Je m’étais figuré
une vieille dévote bien rechignée : la bonne dame de M. de Pontverre ne pouvait être autre chose à mon avis. Je vois un
visage pétri de grâces, de beaux yeux bleus pleins de douceur, un teint éblouissant, le contour d’une gorge
enchanteresse. Rien n’échappa au coup d’œil du jeune prosélyte ; car je devins à l’instant le sien ; sûr qu’une religion
prêchée par de tels missionnaires ne pouvait manquer de mener en paradis.