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CANCER DE LA

PROSTATE
Docteur Achille Aurèle MBASSI

Professeur Mamadou SOW

SERVICE D’UROLOGIE DE L’HOPITAL CENTRAL DE YAOUNDE

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CIBLE
 Etudiants en Médecine

 Médecins généralistes

 Résidents et spécialistes

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OBJECTIFS

 Définir le cancer de la prostate


 Décrire les facteurs prédisposants
 Décrire l’histoire naturelle
 Décrire les signes cliniques
 Hierarchiser les examens paracliniques
 Décrire la classification TNM
 Citer et décrire le bilan d’extension
 Décrire le traitement curatif
 Décrire le traitement palliatif
 Planifier le suivi du patient
 Décrire l’échappement hormonal

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PLAN

I. GENERALITES III. DIAGNOSTIC


1. Définitions 1. Diagnostic positi
2. Diagnostic différentiel
2. Intéret
3. Rappels : IV. TRAITEMENT
• anatomique 1. Buts
• Epidémiologique 2. Moyens et méthodes
• Etiologie 3. Indications
• Anatomopathologique 4. Résultats et complications
• Evolution naturelle V. CONCLUSION
II. SIGNES
1. Signes cliniques
2. Signes paracliniques
3. Bilan d’extension

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GENERALITES

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I-1 DEFINITION

1. Définitions: tumeur maligne de la prostate


d’évolution lente et progressive avec ou sans
retentissement local ou à distance

2. Intérêt
 Epidémiologique: fréquent à partir de 60 ans
 Diagnostique: souvent révélé tardivement dans
notre milieu
 Thérapeutique: plusieurs modalités
 Pronostique: métastases fréquentes car
diagnostic tardif

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I-2 RAPPELS

1.Anatomique
 Glande masculine entourant l’urèthre
 Entourée d’une capsule, pèse 20g
 Vascularisation par l’artère vésicale inférieure
 Drainage lymphatique par ganglion ilioobturateur
 Répartition zonale selon Mac Neal
 75% tissu glandulaire et 25 % tissu fibromusculaire

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Anatomie(2)

vessie
Rectum
prostate
Urètre prostatique

haut
Arrière

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Anatomie (3)

    
    

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I-2-2 EPIDEMIOLOGIE

 Cancer le plus fréquent de l’homme en Occident


 2 ème cause de décès par cancer chez l’homme
 Plus fréquent chez l’afro-américain
 Rare en Asie
 Rare avant 50 ans, age moyen à 60 ans
 En Afrique,survenue plus précoce
 47 % des cancers découverts chez des patients
asymptomatiques

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I-2-3 ETIOLOGIE

 Inconnue mais plusieurs facteurs


 Facteurs génétiques
 Hereditary prostate cancer 1(HPC1) et
Predisposing for cancer of prostate (PCAP) sont
sur le chromosome 1
 Forme héréditaire( 3 parents au premier degré
avec cancer de la prostate ou 2 parents au
premier degré avec cancer avant 55 ans
 Forme familiale (cancer dans la même famille
mais pas héréditaire)
 Forme sporadique

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ETIOLOGIE (2)

 Facteur racial
 Incidence augmentée chez le noir américain
 Incidence réduite chez l’asiatique
 Facteur alimentaire (graisse et obésité)
 Facteur hormonal: cancer hormonodépendant
 Age
 Probabilité d’avoir le cancer est de 0,01%
avant 40 ans
 1% entre 40 et 60 ans
 12,5% entre 60 et 80 ans

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I-2-4 ANATOMOPATHOLOGIE

 Macroscopie
 L’adénocarcinome représente 95% des cas

 70% des cancers siègent dans la zone


périphérique,
 15 à 20 % dans la zone transitionnelle,

 10 à15% dans la zone centrale

 Localisations multiples dans 85% des cas.

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MACROSCOPIE

 L’extension ganglionnaire va de bas en haut:


Du pelvis à la région sus diaphragmatique

 Métastases : 2 théories
Théorie mécanique: dissémination par voie
hématogène et lymphatique prédominant
sur le squelette axial(bassin, rachis, cotes et
sternum)
Théorie de la graine et du sol (facteur
tissulaire permettant la croissance de la
tumeur sur certains organes)

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MICROSCOPIE

 Le grade tumoral (classification de Gleason)


 Degré de différenciation de la tumeur
 Coté de 1 (bien différencié) à 5(indifférencié)
 Score de Gleason coté de 2 à 10 (sommes des
deux grades les plus représentés)
 Tumeur bien différenciée (2-4)
 Moyennement différenciée (5-7)
 Peu ou indifférenciée (8-10)
 Les tumeurs volumineuses sont moins bien
différenciées

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MICROSCOPIE

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STADIFICATION

 Classification TNM (2002)

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HISTOIRE NATURELLE

 T1a: progression sur 10 ans


 T1b: mortalité de 10% en 10 ans
 T2 : Survie sans métastase à 10ans
• 81% pour le grade 1
• 58% pour le grade 2
• 26% pour le grade 3
 T3: métastase ganglionnaire dans 50% des cas
lors du diagnostic
 T3: 25% de survie à 10 ans

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SIGNES

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II- 1 SIGNES CLINIQUES

A.Circonstances de découverte
1.Découvertre fortuite
a.Anomalies au toucher rectal
b.Élévation du taux de PSA
c.Anomalies biologiques ou radiologiques
(anémie, hypercalcémie, ostéocondensation)
d.Découverte histologique

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SIGNES CLINIQUES

2. Signes fonctionnels
 Symptômes d’un cancer localisé
a.Dysurie
b.Pollakiurie
c.Impériosité mictionnelle
d.Hématurie
e.Rétention vésicale
f. Hémospermie
g.Insuffisance rénale

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SIGNES CLINIQUES (2)

 Symptomes d’un cancer avancé


a.Amaigrissement, anorexie
b.Anémie
c. Douleur osseuse avec ou sans fracture
pathologique
d.Compression médullaire ou radiculaire
e.Douleur et oedème des membres inférieurs

Tous ces symptomes ne sont pas spécifiques du


cancer

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SIGNES CLINIQUES(3)

3. Signes physiques
1.Toucher rectal
 Peut être suspect ou normal

 Typiquement prostate ferme, irrégulière,


nodulaire, asymétrique parfois sensible

2.Autres signes
 Cachexie, lymphoedème

 Adénopathie (ganglion de Troisier), globe


vésical

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II-2 SIGNES PARACLINIQUES

1.Biologie
a.Antigène prostatique spécifique (PSA)
Glycoprotéine sécrétée par les cellules
épithéliales prostatiques et les glandes
périuréthrales
Rôle de liquéfaction du coagulum séminal
Demi vie de 2 à 3 jours
Marqueur spécifique de la prostate mais
pas du cancer

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FACTEURS INFLUENCANT LE DOSAGE DU PSA

Facteur de variation Effet sur le recommandations


PSA
Toucher rectal Non
Massage prostatique Oui Attendre 3 jours
Echographie prostatique Non
endorectale
Ejaculation Oui(PSA Attendre 2 jours
libre)
Prostatite Oui Attendre 4 à 6
semaines
Fibroscopie vésicale, sondage Non
Variations diurnes,activités Non
physiques
Rétention d’urine Oui Attendre 7 jours
Biopsies prostatiques Oui Attendre 6 semaines
Résection endoscopique Oui Attendre 6 semaines 25
SIGNES PARACLINIQUES(2)

 PSA≥4 ng/ml ne signifie pas toujours cancer


 PSA entre 4 et 10ng/ml (20% ont un cancer)
 PSA au-delà de 10 ng/ml (plus de 50% sont
atteints)
 le PSA varie avec l’âge
0 à 2,5ng/ml entre 40 et 50 ans
0 à 3,5ng/ml entre 50 et 60 ans
0 à 4,5ng/ml entre 6° et 70 ans
0 à 6,5 ng/ml après 70 ans

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SIGNES PARACLINIQUES (3)

 Densité du PSA(PSAD): rapport entre PSA et


volume prostatique par échographie endorectale
PSAD˃0,15 est une indication de biopsie

 Vélocité du PSA: mesure de l’augmentation


moyenne annuelle du PSA au cours des dosages
successifs

 Indication: PSA compris entre 4 et 10 ng/ml

 Pas d’unanimité

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SIGNES PARACLINIQUES (4)

 PSAlibre/PSA total:
Le PSA total existe sous fractions libre et liée
aux protéines
La fraction liée augmente en cas de cancer
 Pour un rapport ˃ 25% biopsie non nécessaire

 Indication: PSA compris entre 4 et 10 ng/ml

 Tous ces dérivés du PSA ne font pas l’unanimité

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SIGNES PARACLINIQUES (5)

 Autres examens bologiques


 ECBU

 NFS

 Ionogramme sanguin

 Créatinémie

 Bilan de coagulation

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SIGNES PARACLINIQUES (6)

2. Imagerie Médicale
A.Echographie prostatique par voie rectale
 Aucune anomalie identifiée n’est spécifique du
cancer de la prostate.
 Le cancer peut être iso-, hypo- ou
hyperéchogène.
 Indications:
 Volume de la prostate
 Biopsie
 Bilan d’extension locale

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ECHOGRAPHIE

PROSTATE NORMALE ADENOCARCINOME

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SIGNES PARACLINIQUES (7)

B.Scanner abdominal et IRM


 Peu perfomantes pour l’analyse du parenchyme
prostatique

 Indiquer dans la recherche des métastases

C.UIV
 Hématurie
 Dilatation du haut appareil urinaire

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SIGNES PARACLINIQUES (8)

4. Biopsies prostatiques:
 Echoguidée
 Préparation par antibioprophylaxie
 Utilisation d’aiguilles de types Tru-cut et un
pistolet automatique à biopsies
 Le nombre de prélèvement varie
 On a des biopsies digitoguidées en cas de
nodules

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II-3 BILAN D’EXTENSION

A. Toucher rectal
 Apprécie l’extension locale (subjectif)
 50% des cancers présumés localisés au TR ont
une extension extraprostatique
B. Grade histologique
Correlé au stade de l’affection
C. Examens d’imagerie
 Extension locorégionale
 L’échographie,TDM, IRM sont utilisées mais
pas précis

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BILAN D’EXTENSION(2)

 Métastases ganglionnaires
 TDM ou IRM
 Les examens normaux n’éliminent pas le
diagnostic
 Métastases à distance
 Scintigraphie osseuse (Référence)
 Radiographie pulmonaire
 Echographie hépatique

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III-DIAGNOSTIC

 DIAGNOSTIC POSITIF
 Données du toucher rectal
 Dosage de PSA
 Biopsie prostatique

 DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
 Prostatite xanthogranulomateuse
 Tuberculose prostatique
 Lithiase prostatique
 Hypertrophie bénigne de la prostate

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IV-TRAITEMENT

1. BUTS
 Stopper la progression de la tumeur dans les
stades locaux

 Réduire la progression de la maladie dans les


stades avancés

 Faciliter la miction

 Améliorer la qualité de vie du malade

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TRAITEMENT (2)

2. Moyens et méthodes
A.Surveillance active

B.Moyens médicaux
C.Moyens chirurgicaux

D.Radiologie interventionnelle

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TRAITEMENT (3)

I. Surveillance active
 TR tous les 6 à 12 mois
 Dosage de PSA tous les 3 à 6 mois
 Biopsies répétées tous les 12 mois
II.Moyens médicaux
A. Hormonothérapie
 Agonistes de la LHRH:
augmente la libération de LH entrainant une
diminution de testostérone par rétrocontrôle
négatif

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TRAITEMENT (4)

 Antiandrogènes:
 Stéroidiens:Acétate de cyprostérone
 Non stéroidiens: bicalutamide
 Oestrogènes
B.Antinéoplasique (Estramustine)
C.Biphosphonates (pamidronate)
D.Corticoides

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TRAITEMENT (5)

III.Moyens chirurgicaux
A. Prostatectomie radicale
B. Castration chirurgicale
C. Résection transuréthrale de la prostate
IV.Radiologie interventionnelle
A. Radiothérapie
1. Radiothérapie externe
2. Curiethérapie

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TRAITEMENT (6)

2. INDICATIONS
Dépend de 3 facteurs
 L’espérance de vie du malade
 Le stade de la tumeur
 Les préférences du patient

A.Surveillance active
 Patients ˃70ans
 Espérance de vie<10 ans

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TRAITEMENT(7)

B.Cancer localisé
1.Traitement ou surveillance active
2.Traitement à visée curative
 Prostatectomie radicale ou radiothérapie
C.Cancer localement avancé(T3,Nx,Mo)
 Il existe 30 à 50% de métastases
ganglionnaires
 Pas de consensus: traitement palliatif ou
curatif

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TRAITEMENT (8)

 Hormonothérapie seule
 Prostatectomie radicale
 Radiothérapie pelviprostatique
 Hormonothérapie + Chirurgie
 Hormonothérapie + radiothérapie
D.Métastases ganglionnaires
 Traitement palliatif
 Hormonothérapie (différé chez les patients
asymptomatiques)

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TRAITEMENT(9)

E. Métastases à distance
 Traitement palliatif
 Hormonothérapie
 Blocage androgénique complet ou castration
seule
 Antiandrogènes non stéroidiens en
monothérapie
 Traitement continu ou intermittent

 Cancer métastasé non symptomatique :


traitement hormonal immédiat ou différé

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TRAITEMENT (10)

F. Echappement hormonal
 Réascension du PSA malgré un blocage
hormonal efficace
 Testostéronémie basse
 Poursuite du sevrage androgénique
 Si castration seule, adjonction d’un
antiandrogène
 Oestrogène
 Antinéoplasiques

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TRAITEMENT(11)

G.Traitement symptomatique
Douleurs métastatiques
 Antalgiques
 Biphosphonates
 Corticothérapie
 Radiothérapie
Compression médullaire: laminectomie
TUBA: channel therapy

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TRAITEMENT (12)

4. RESULTATS
 Prostatectomie radicale:
 survie de 80% à 5 ans et 70% à 10 ans,
 Mortalité de 0,5%
 Complications: incontinence, impuissance

 Radiothérapie:
 Survie de 75% à 5 ans, 45% à 10ans et
22% à 15 ans pour les tumeurs T2Nx
 Complications: cystite, rectite, impuissance

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CONCLUSION

 Pathologie fréquente dans notre milieu


 Peu d’études réalisées
 Survenue précoce dans notre milieu
 Diagnostic tardif
 Prise en charge palliative le plus souvent
 Nécessité de consulter si trouble urinaire

49
MERCI POUR VOTRE ATTENTION

50

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