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DIVORCE JUDICAIRES 

Le divorce judiciaire est régi et ordonné par une décision du juge. Il


existe plusieurs formes de divorce judiciaire. Le code de la famille a
fixé pour toutes ces formes un délai maximum de six mois au tribunal
pour rendre sa décision. Une fois le divorce est prononcé, il est définitif.
Par conséquent, le mari ne peut plus faire durer l’attente et de laisser son
épouse dans la situation de celle qui n’est ni mariée ni divorcée, en
recourant à l’appel, et à la cassation, des moyens qui étaient souvent
utilisés.
le manquement de l'époux à l’une des conditions stipulées dans l'acte de mariage ;

Le divorce pour préjudice  consiste dans le droit de l’épouse souffrant d’un sevice du fait de
son époux de demander au juge de prononcer la désunion. Et se fonde sur plusieurs versets
coraniques .En effet, il définit le préjudice justifiant le divorce comme tout acte ou
comportement infamant ou contraire aux bonnes mœurs, émanant de l’époux, portant un
dommage matériel ou moral à l’épouse. La mettant dans l’incapacité de maintenir les liens
conjugaux Sur le plan procédural le nouveau code de la famille prévoit deux innovations.
Ainsi, pour pallier le problème de la lenteur, il supprime toutes voies de recours contre les
décisions prononçant le divorce, et prescrit au tribunal de trancher le litige dans un délai ne
dépassant pas six mois150. D’autre part, il considère l’épouse qui ne parvient pas à prononcer
le préjudice allégué, en état de discorde avec son mari151.
Verset numéro 231 de la sourate de la Vache: « reprenez les conformément à la bien séance ou libérez les conformément à la bienséance.
Et ne les retenez pas pour leur préjudicier… » .
- Verset numéro 6 de la sourate Talaq = Divorce « Faites que elles habitent où vous habitez, selon vos moyens et ne cherchez pas à
leur préjudicier… »
                                              le défaut d'entretien

Ce mode de dissolution du pacte conjugal se fonde sur le manquement du mari à l’une des
principales obligations matérielles, générées par le pacte de mariage, à savoir la pension
alimentaire à l’égard de son épouse et ses enfants.

Le nouveau code de la famille reconduit cette voie de divorce déjà prévue dans l’ancien code
de statut personnel sans y apporter de grandes modifications. Ainsi le juge doit prononcer le
divorce pour défaut d’entretien, dans tous le cas où le mari manque à l’égard de son épouse
au paiement de la pension alimentaire due et exigible , et ne dispose pas de biens
permettant de couvrir la créance. Néanmoins si l’époux dispose de biens, le tribunal ne
prononce pas le divorce, mais doit décider du moyen d’exécution de la pension alimentaire. 
Dans le cas où l’époux établit son indigence, le juge lui impartit un délai ne dépassant pas
trente jours , pour assurer son obligation d’entretien à l’égard de son épouse, faute de quoi le
divorce est prononcé . En ce sens qu’avant de demander le divorce pour défaut d’entretien, il
faut auparavant satisfaire aux formalités de preuve que sont un jugement condamnant
l’époux au paiement de la pension alimentaire, et les démarches de son exécution restée
infructueuse . La dissolution du lien conjugal, au quelle la procédure de divorce pour défaut
d’entretien, donne lieu est révocable, ce qui permet au mari de reprendre son épouse, sans
recourir à un nouveau contrat de mariage. 

L’article 115 du code de statut personnel de 1957 qui disposait « Toute personne subvient à ses besoins par ses propres ressources, à l’exception de l’épouse, dont
l’entretien incombe à son époux ».
Les mêmes dispositions sont reproduites dans le nouveau code de la famille, article 194 dudit code. 154 - Principalement les rites, malékite, hanbalite et chafite qui
se fondent sur le verset coranique « Ne les retenez pas pour leur préjudicier… », et sur le hadith « Nul préjudice pour soi, ni pour autrui » : La darara wa la dirar
Ce qui suppose un titre exécutoire, qui est généralement un jug155 - Trois mois sous l’égide de l’A C S P
 L’article 122 du N C F. 156 - L’article 102 du N C F-
Trois mois sous l’égide de l’A C S P
l’absence du conjoint

 Le nouveau code de la famille prévoit la dissolution du mariage pour la seule


absence du mari pour une durée excédant une année, A l’absence du mari, les
nouvelles dispositions assimilent sa détention pour une peine de réclusion ou
d’emprisonnement. En effet la procédure de divorce pour absence du mari,
diffère selon que ce dernier s’absente dans un endroit connu, auquel cas le
tribunal ne prononce le divorce qu’après lui avoir notifié la demande de son
épouse tendant au divorce et surtout l’avoir avisé du fait que s’il ne met pas fin
à son absence, le divorce sera prononcé. Dans le cas où l’adresse du mari
absent est inconnue le tribunal engage, avec le concours du ministère public,
les procédures qu’il juge utile pour lui faire notifier la requête de l’épouse, y
compris la désignation d’un curateur. A défaut de comparution, le divorce est
prononcé. De surcroît l’épouse peut se fonder sur la détention de son mari pour
demander le divorce pour absence, soit après une année de détention, s’il
purge une peine de réclusion ou d’emprisonnement supérieure à trois ans, soit
après deux ans de détention dans les autres cas, notamment la détention
préventive de l’époux de plus de deux ans. 
le vice rédhibitoire chez le conjoint

Le divorce pour vice rédhibitoire est un droit accordé à l’un des époux, découvrant
un vice rédhibitoire chez son conjoint de demander à la justice de prononcer la
dissolution du lien de mariage . En effet le nouveau code de la famille, reproduit
cette institution déjà prévue par l’ancien code de statut personnel, néanmoins le
nouveau texte accorde le droit de divorce, sur la base du vice rédhibitoire, à l’époux
comme à l’épouse contrairement à l’ancien code qui invitait le mari à user de son
droit de répudiation, au cas où son épouse souffre de vice rédhibitoire . Ainsi et aux
termes des articles 107 à 111 du nouveau code de la famille, le divorce pour vice
rédhibitoire peut être prononcé dans deux cas :
le vice empêchant les rapports conjugaux. Les maladies constituant un danger pour la vie de
l’autre époux ou pour sa santé, et dont on ne peut pas espérer la guérison dans le délai d’une
année. Toutefois la demande de divorce pour vice rédhibitoire, n’est pas recevable, si le
demandeur a pris connaissance du vice avant ou lors de la conclusion du mariage, ou encore,
l’a accepté expressément ou tacitement, après qu’il ait pris connaissance du caractère incurable
du vice. La preuve du vice empêchant les rapports conjugaux, ou maladie dangereuse, doit se
faire par avis de spécialistes. Le divorce pour vice rédhibitoire se répercute sur le Sadaq. Ainsi
le mari qui découvre un vice chez son épouse, après la conclusion du mariage et avant sa
consommation n’est tenu à aucun Sadaq, mais si le vice n’est découvert qu’après la
consommation du mariage, il peut réclamer la restitution de ce qu’il a versé, notamment si
le vice a été sciemment caché
- Les quatre principaux rites sunnites que sont les malékites, les chaféites, les hanafites et les hanbalites. 165 - L’article 54 de l’A C S P
 le serment de continence ou le délaissement
  le nouveau code de la famille, reconduit les mêmes dispositions de
l’ancien code de statut personnel171, qui donnent droit à l’épouse, à
l’égard du quelle, le mari fait serment de continence, ou arrête
d’entretenir les rapports intimes, de saisir le tribunal, qui impartit à
l’époux un délai de quatre mois, passé ce délai sans que l’époux
revienne sur sa position, le divorce pouvait être prononcé par le juge à
la demande de l’épouse. Toutefois, et même s’il s’agit là d’un mode de
dissolution du mariage à la portée de l’épouse seule, il reste une hypothèse
théorique, très difficile à prouver. 

Rajaa NAJI ELMEKKAOUI, La Moudawanah, le référentiel et le conventionnel en harmonie, Tome 2 : la dissolution du mariage, op.cit. 168 - La sourate ALMOJADALA,
versets 1 à 4 
III.La répudiation moyennant compensation ou « Khol’ »

 La répudiation moyennant compensation ou khol’, est une forme de


dissolution du lien conjugal, très connue et enracinée en droit musulman. Elle
est définie comme étant, une sorte de résiliation du contrat de mariage. Une
femme a de l’aversion pour son mari, la vie commune lui pèse, sans qu’elle ait
pourtant des griefs assez sérieux pour obtenir la dissolution judiciaire, elle
demande à son conjoint de consentir la rupture du lieu conjugal et pour
obtenir son consentement, lui offre une compensation104. La légitimité de
cette répudiation se fonde sur le verset coranique ou il est dit « si donc vous
craignez ne pas observer les ordres de Dieu, alors ils ne commettent aucun
péché, si la femme se rachète avec quelques biens105 . » 
- La sourate la Vache, verset numéro 229.
Le législateur marocain optait pour cette forme de répudiation depuis la première
réglementation du code de statut personnel108, la maintenait dans la réforme de
1993 et la reconduit dans le nouveau code de la famille Ainsi on dégage des
dispositions du droit marocain régissant la répudiation moyennant compensation,
trois règles, d’abord le principe de la répudiation doit être l’objet d’un commun
accord des époux109, ensuite l’inobservation des règles légales encadrant la
contrepartie, n’ont aucune incidence sur la validité de la répudiation110, enfin le
pouvoir du juge de statuer en évaluant le montant de la contrepartie, en cas de
désaccord des poux111

Les articles 61 et suivants du C S P.


110- Article 120 du N C F
. 111- Article 120 du N C F.

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