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Clément Desodt

Philippe Reiffsteck

Géotechnique
Exercices et problèmes corrigés
de mécanique des sols,
avec rappels de cours
Illustration de couverture : Road Damaged by Landslide © Yali Shi - Fotolia

© Dunod, 2015
5 rue Laromiguière, 75005 Paris
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-072896-1
Table des matières

CHAPITRE 1 • IDENTIFICATION DES SOLS


1. Description d’un sol 1
2. Classification des sols 5

EXERCICES 7
SOLUTIONS 12

CHAPITRE 2 • HYDRAULIQUE DES SOLS


1. Écoulements en un milieu granulaire 21
2. Hydraulique des puits 24

EXERCICES 30
SOLUTIONS 38

CHAPITRE 3 • ÉTATS DE CONTRAINTE DANS LES SOLS


1. Contraintes totales et effectives 51
2. Influence du chargement 56

EXERCICES 58
SOLUTIONS 65

CHAPITRE 4 • RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT


1. Élastoplasticité 77
2. Essais de laboratoire 83
3. Essais in situ 87

EXERCICES 93
SOLUTIONS 101

CHAPITRE 5 • TASSEMENTS
1. Consolidation 117
2. Compressibilité 122

EXERCICES 126
SOLUTIONS 133
VI Géotechnique

CHAPITRE 6 • SOUTÈNEMENT
1. Types d’ouvrages de soutènement 151
2. États limites 152
3. Murs-poids 155
4. Rideaux 157
EXERCICES 160
SOLUTIONS 165

CHAPITRE 7 • PENTE ET TALUS


1. Mouvements de terrains 173
2. Calcul de stabilité 174
EXERCICES 178
SOLUTIONS 183

CHAPITRE 8 • FONDATIONS
1. Technologie de fondations 196
2. Méthodes de calcul 198
EXERCICES 215
SOLUTIONS 225

ANNEXES
A. Distribution de contraintes dans un massif - abaques 239
B. Coefficient de consolidation 241
C. Coefficient de poussée/butée 243

INDEX 245
Avant-propos

L’étude des sols est un point-clé des projets de construction. Les travaux associés
présentent un coût important, et les risques engendrés en cas de problèmes
peuvent être conséquents.
La mécanique des sols est une science complexe nécessitant de bonnes connais-
sances théoriques et pratiques. La diversité des situations, des phénomènes, et
la variabilité des paramètres peuvent effrayer l’étudiant. L’acquisition de méthodes
de raisonnement dans la résolution d’exercices appliqués confèrera une efficacité et
une adaptabilité face aux problématiques rencontrées.

Ce livre d’exercices corrigés s’adresse aux étudiants préparant leur BTS, DUT,
licence, master et diplôme d’ingénieur. Il est adapté à la préparation des concours
d’entrée en école d’ingénieurs, et des concours de recrutement des professeurs
(agrégation, CAPET, etc.).

Trois niveaux de difficultés sont proposés :


: socle de connaissances.
: connaissances approfondies (à partir de bac+2).
: connaissances avancées (master, cycle avancé d’école d’ingénieurs,
CAPET, agrégation).
À chaque début de chapitre, des rappels de cours permettront d’avoir une
synthèse des différentes méthodologies, des notations et des conventions utilisées.
Ces rappels se limitent à l’essentiel et il est conseillé de se munir de ses cours et
éventuellement d’un ouvrage de référence adapté au niveau d’étude.
VIII Géotechnique

Les résolutions omettent volontairement des cas particuliers et certaines


étapes normatives parfois lourdes afin de se focaliser sur la démarche et les
méthodes de calcul. Néanmoins, les exercices ont été traités dans le cadre de
l’Eurocode 7 et des normes d’application en vigueur.

Le chapitre Identification des sols est essentiel pour définir les caractéristiques
de base d’un sol. Les exercices visent à familiariser l’étudiant avec ces
nombreux paramètres, et à comprendre leurs intérêts dans des applications
concrètes.

Le chapitre Hydraulique des sols traite de cas concrets en lien avec les
mouvements d’eau dans les aquifères, tels que l’exploitation d’un réseau
d’écoulement, l’évalua- tion d’un débit de pompage ou d’un rabattement de nappe.

Le chapitre États de contrainte dans les sols présente des exercices permettant
de déterminer en tout point d’un massif, et en fonction des charges
appliquées, la distribution des contraintes totales et effectives.

Le chapitre Résistance au cisaillement s’intéresse aux problèmes de rupture


des sols, essentiels pour aborder l’étude du comportement des ouvrages. De
nombreux exercices exploitent des résultats d’essais in situ et de laboratoire.

Le chapitre Tassements permettra à l’étudiant d’estimer, par différentes méthodes,


les valeurs des tassements, globaux ou différentiels, en fonction du temps.

Les derniers chapitres Soutènement, Pente et talus et Fondations présentent de


nom- breux problèmes en lien avec l’interaction sol/structure. Les calculs de
résistance des matériaux structuraux ne seront pas traités.

Des exercices supplémentaires sont également téléchargeables


sur : www.dunod.com/contenus-complementaires/9782100720477
Chapitre 1

Identification des sols

1. DESCRIPTION D’UN SOL


1. Un milieu triphasique
Un sol est défini par trois phases : gazeuse, liquide et solide (cf. figure 1.1). À
partir des proportions volumiques et pondérales, on définit des paramètres
géométriques et hydriques tels que :

• Porosité : n = VVv

• Degré de saturation : Sr = Vw
Vv

• Indice des vides : e = Vv


Vs

• Teneur en eau (pondérale) : w = W w


Ws
em a x − e
• Indice de compacité : Id =
e ma x − e min

Avec e m a x indice des vides correspondant au sol dans son état le plus lâche, et e m i n
dans son état le plus dense.
2 1 • Identification des sols

Va Gaz (air) Wa ≈ 0
Vv

Vw Liquide (eau) Ww

V W

Vs Solide (squelette)
Ws

Volumes Poids

Représentation simplifiée des 3 phases

0 1
Sr
0 wsat
w
Ȗd
Ȗsat Ȗ

F IGURE 1.1 Description d’un sol - États de saturation

Un sol est caractérisé également par différents poids


volumiques :
• apparent : γ = W V
• du squelette : γ = W s
s
Vs

• sec : γ d = WVs
• de l’eau : γ = W w
w
Vw
1.1 Description d’un sol 3

• déjaugé : γ × = γ s a t − γ w

D’après la figure 1.1, le poids volumique apparent γ est égal à γ d pour un sol sec, à
γ s a t pour un sol saturé, et à γ h (pour « humide ») dans les autres cas.

1.1.2. Granulométrie
La distribution dimensionnelle des grains des sols (granularité) peut être
appréciée en laboratoire en construisant la courbe granulométrique (cf. figure 1.2).

Cette courbe, utilisée pour les classifications des sols, représente les pourcentages
de tamisats cumulés en fonction de l’ouverture des tamis. On appelle tamisat, la
masse de matériau passant à travers un tamis donné, et refus la masse de matériau
retenue par ce tamis. La somme des tamisats et des refus cumulés donne toujours
la masse total du matériau testé. Pour les sols très fins pour lesquels le tamisage
n’est pas possible, la granulométrie est déterminée par sédimentométrie.

ARGILE LIMON SABLE GRAVIER CAILLOUX/BLOCS


100
90 1 2
3
80
Tamisats cumulés [%]

70 4
60
50
40 5
30
6
20
10
0
0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10 100 1000
Diamètre des tamis
[mm]
F IGURE 1.2 Courbes granulométriques de six sols différents

Le coefficient d’uniformité (ou de Hazen) C u et le coefficient de courbure Cc


per- mettent d’apprécier la forme de la courbe granulométrique (cf. figure 1.3) :

C u = D 60 D 2 30
Cc =
D 10
Avec D 1 0 , D 3 0 et D 6 0 , les diamètres pour lesquelsD les
10 .Dpourcentages
60 de tamisats cu-
mulés sont respectivement de 10 %, 30 % et 60 %.
4 1 • Identification des sols

Cc < 1 ou Cc > 3 Cu < 2 Cu > 2


granulométrie mal granulométrie granulométrie
graduée serrée étalée
1 < Cc < 3
granulométrie
bien graduée

F I G U R E 1.3

Interprétation des

coefficients C u et C c

1.1.3. Plasticité
La consistance d’un sol fin peut être modifiée en faisant varier sa teneur en eau.
Par séchage progressif, les argiles et limons passent de l’état liquide à plastique
puis à l’état solide. Les limites d’Atterberg de liquidité w L et de plasticité wP ,
Solide Plastique Liquide
déterminées expérimentalement,
Résistance
permettent de séparer ces trois états.
au cisaillement

Variation de
volume Teneur en eau, w [%]
wP wL

F IGURE 1.4 Limites d’Atterberg

À partir de ces limites, on définit les indices de plasticité I p et de consistance


Ic : w L − wP
I p = w L − wP Ic =
Ip

1.1.4. Optimum Proctor


L’essai Proctor permet de déterminer les caractéristiques de compactage d’un sol.
Garantir un compactage suffisant permet, entre autres, d’assurer une bonne
portance. Le poids volumique sec γ d correspond au poids de squelette placé dans
un certain volume. Il constitue donc un bon indicateur de la compacité.
Les trois paramètres qui contrôlent la variation de poids volumique sec γ d sont :
• la granulométrie,
• l’énergie de compactage,
• la teneur en eau.

Pour un sol à granularité et à énergie de compactage fixées, le poids volumique


sec γ d atteint une valeur maximale pour une certaine valeur de teneur en eau :
l’optimum Proctor w O P . Ce paramètre se détermine pour différentes énergies de
compactage (cf. figure 1.5).
1.2 Classification des sols 5

Les courbes γ d = f (w) sont asymptotiques à la courbe de saturation d’équation


(avec
S r = 1) :
S r .γ s
d w.γ s
γ = Sr +
γw

Yd [kN.m-3]

Énergie de compactage
Yd4 E 1 < E 2 < E 3 < E4
E4

Yd3
E3
Yd2
E2
Yd1

E1 Sr = 1
wOP3 w [%]
w
OP4 wOP2 wOP1

F IGURE 1.5 Diagramme Proctor - γ d = f (w)

2. CLASSIFICATION DES SOLS


Les principes de classification permettent de regrouper les sols en classes
présentant des compositions et des propriétés géotechniques similaires, et en
fonction de leur convenance aux usages qui leur sont destinés par l’ingénierie.
Les sols sont classés en groupes de sols en fonction de leur nature, qui
correspond à leur composition uniquement, indépendamment de leur teneur en
eau ou de leur compacité, en tenant compte de la granularité, de la plasticité, de la
teneur en matière organique et de leur origine.

1. Classification USCS-LCPC 1
Cette classification se base sur la granulométrie des trois composantes :
graviers (Gr), sables (Sa) et fines (cf. tableau 1.1 et figure 1.6). On distingue les
sols grenus et fins selon que le pourcentage d’éléments < 0, 08 mm est inférieur
ou supérieur à 50 %. La différenciation en limon et argile est faites à partir des
caractéristiques de plasticité. On utilise pour cela le diagramme de Casagrande qui
permet de classer la fraction argileuse selon sa sensibilité à l’eau ou sa plasticité.

1. USCS : Unified Soil Classification System - LCPC : Laboratoire Central des Ponts et Chaussées.
6 1 • Identification des sols

60

50 ClH ou OrH
Indice de plasticité, Ip

40

30
ClI ou OrI
20

ClL-SiL SiH ou OrH


10 ClL ou OrL
Sil ou Orl
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Limite de liquidité, WL [%]

F IGURE 1.6 Diagramme de Casagrande pour la classification des sols fins


Cl : argile, Si : limon, Or : sol organique - L : peu plastique, I : plastique, H : très plastique

Tableau 1.1 Classification des sols grenus


Fraction Fraction
Conditions Désignation Symboles
> 80 ʅ m < 80 ʅ m
Cu > 4 1 < Cc < 3 Grave propre, bien graduée GrW
SABLES GRAVES

0 à 5%
Majorité > sinon Grave propre, mal graduée GrP
2 mm sous la ligne A Grave limoneuse siGr
5 à 12%
sur la ligne A Grave argileuse clGr
Cu > 6 1 < Cc < 3 Sable propre, bien gradué SaW
0 à 5%
Majorité < sinon Sable propre, mal gradué SaP
2 mm sous la ligne A Sable limoneux siSa
5 à 12%
sur la ligne A Sable argileux clSa

1.2.2. Autres classifications


Certains types d’études nécessitent une classification particulière. À titre
d’exemple, le GTR 2 est un guide de classification des matériaux de remblais et
de couches de forme d’infrastructures routières. Les sols sont classifiés en
fonction de leur nature (granularité, limites d’Atterberg, valeur au bleu), de leur état
(teneur en eau, optimum Proctor), et de leur comportement mécanique (valeurs Los
Angeles et Micro Deval).
Une autre classification basée sur les essais en place sera présentée au chapitre 4.

2. GTR : Guide des Travaux Routiers.


Exercices 7

EXERCICES

Pour l’ensemble des exercices suivants, le poids volumique de l’eau est considéré
connu : γ w = 10 kN.m-3.

Exercice 1.1. Solution p. 12


Démontrer les relations suivantes :
n γ γs w.γ s
(1) e = (2) γ d = = (3) S r n.γ w sat
1−n 1+ w 1+ = γ w .e (4) w = γ s a t − n.γ w
e
Exercice 1.2. Solution p.
12
(1) Trouver la relation reliant le poids volumique saturé γ s a t avec les poids
volu- miques γ d , γ w et γ s .

Exercice 1.3. Solution p.


12
Un limon saturé est caractérisé par un poids volumique saturé γ s a t et une teneur en
eau w sat .

(1) Déterminer l’expression littérale de l’indice des vides e, de la porosité n et


du poids volumique du squelette γ s en fonction des paramètres connus.

(2) En considérant 1 m3 de limon, déterminer les expressions des volumes


respectifs d’air Va, d’eau Vw et de solide Vs.

Exercice 1.4. Solution p.


13
(1) En sachant que γ d = 17, 7 kN.m-3, w = 4 % , γ s = 26, 5 kN.m-3, déterminer
le poids d’eau à ajouter à 1 m3 de sol afin d’atteindre 95 % de degré de
saturation.

Exercice 1.5. Solution p.


13
Un échantillon de sol a un poids volumique apparent γ 1 = 16, 9 kN.m-3 et de
γ 2 = 17, 9 kN.m-3 pour des degrés de saturation respectifs de S r, 1 = 50 %
et S r, 2 = 72 %.

(1) Déterminer l’indice des vides e et le poids volumique spécifique γ s .

Exercice 1.6. Solution p.


14
8 1 • Identification des sols

Tableau 1.2 Mesures des poids et de volume sur sable fin


Échantillon 1 Échantillon 2
W N 2,5 2,3
V cm 3 130 105
Ws N 2,2 1,9

Un essai au pycnomètre a été réalisé afin de déterminer le poids volumique des


particules solides γ s (voir figure 1.7). On suppose que ce poids volumique
est le même pour l’ensemble de la couche de sable fin. Les masses mesurées
sont : M 1 = 1200, 1 g, M 2 = 55, 1 g et M 3 = 1234, 9 g.

Repère Repère

Eau Eau
distillée distillée

Balance : M1 Balance : M2 Balance : M3

F IGURE 1.7 Pesées au pycnomètre


M 1 : masse du pycnomètre rempli d’eau jusqu’au repère. M 2 : masse du matériau sec.
M 3 : masse du pycnomètre rempli d’eau jusqu’au repère et le matériau sec

(2) Exprimer la masse volumique des particules solides ρ s en fonction de M 1 , M 2 ,


M 3 et ρw .

(3) Déterminer γ s et en déduire l’indice des vides e et le degré de saturation S r


des échantillons 1 et 2.

Exercice 1.7. Solution p. 14

Soit un matériau granulaire sableux, initialement d’indice des vides e = 0,


8. On définit par p L le pourcentage de limon sec correspondant au poids des
grains secs de limon par rapport au poids total de grains secs. Puis on définit
par p S le pourcentage de matériau sableux sec. Les deux matériaux ont un poids
volumique spécifique γ s = 26, 5 kN.m-3.

(1) Déterminer le pourcentage p L à rajouter dans le matériau sableux afin


d’obtenir un matériau saturé avec une teneur en eau w = 16 %.
Exercices 9

Exercice 1.8. Solution p. 15

Diamètre mm 0,008 0,016 0,031 0,063 0,125 0,25 0,5 1 2 4


Sol A g 1 3 29 210 390 750 269 82 62 2
Sol B g 40 250 753 762 320 20 4 1 0 0

F IGURE 1.8 Pesées de refus partiels

(1) Tracer les courbes granulométriques des sols A et B à partir des pesées en fi-
gure 1.8.

Exercice 1.9. Solution


p. 16
Les courbes granulométriques de quatre sols non organiques sont tracées en figure
1.9. Les valeurs des limites d’Atterberg sont indiquées dans le tableau 1.3.
ARGIL LIMON SABL GRAVI C
100
90
80
1 2
Tamisats cumulés [%]

70
60
50
40 3
30 4
20
10
0
0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10 100
Diamètre des tamis [mm]

F IGURE 1.9 Courbes granulométriques de quatre sols différents

Tableau 1.3 Limites d’Atterberg des quatre sols


Sol 1 Sol 2 Sol 3 Sol 4
wL % 90 45 65 -
wP % 35 15 20 -

(1) Pour chaque sol, déterminer les pourcentages de cailloux C, gravier G, sable
S, limon L, et argile A.
10 1 • Identification des sols

(2) Déterminer les coefficients d’uniformité C u et de courbure Cc. Commenter.

(3) Classer les quatre sols selon la classification USCS-LCPC.

Exercice 1.10. Solution p.


17
Un chantier de route présente une zone où le sol A est instable et à granulométrie
serrée (cf. courbe granulométrique en figure 1.10). Au lieu de remplacer le sol,
ce dernier est mélangé avec un second sol B, plus grossier et à granulométrie plus
éten- due.
ARGIL LIMON SABL GRAVI C
100
90 A

80
Tamisats cumulés [%]

70
60
50
B
40
30
20
10
0
0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10 100
Diamètre des tamis [mm]

F IGURE 1.10 Courbes granulométriques des sols A et B

(1) Tracer les solutions correspondant aux pourcentages relatifs A/B de 30/70,
40/60, 50/50, 60/40, 70/30.

(2) Déterminer les pourcentages relatifs A/B respectant C u > 10.

Exercice 1.11. Solution p. 18


(1) Montrer que l’indice de compacité I d peut également s’exprimer par les
poids volumiques secs selon la relation :
γ d ,m ax . ( γ d − γ d, mi n )
Id =
γ d . ( γ d ,ma x − γ d ,mi n )
Exercices 11

Exercice 1.12. Solution p.


18
Les côtes de Paimpol en Bretagne possèdent deux types de sable, un siliceux avec
γ s , 1 = 27, 1 kN.m-3, e m a x , 1 = 0, 99, e m i n , 1 = 0, 52, et un coquillier (calcaire)
avec γ s , 2 = 23, 5 kN.m-3, e m a x , 2 = 0, 88 et e m i n , 2 = 0, 61. Les indices des
vides e1 et e2 sont déterminés au moyen d’un moule avec un diamètre de 10 cm
et une hauteur de 10 cm. Les poids secs des sables sont respectivement de W s , 1 =
12, 1 N et W s , 2 = 10, 5 N.
(1) Déterminer les indices des vides e1 et e2.

(2) Déterminer les indices de compacité I d , 1 et I d , 2 ainsi que les poids


volumiques secs γ d , 1 et γ d , 2 . Commenter.

Exercice 1.13. Solution p.


18
Les résultats d’un essai Proctor sur un sol (γ s = 27, 2 kN.m-3) sont présentés dans
le tableau 1.4.
w [%] 2,7 5,5 8,3 10,2 12,0 13,4 14,5 18,3
Ȗ [kN.m
Tableau -3
18,0Proctor
1.4] Essai 18,8- Poids
20,0volumiques
20,6 20,8 20,7et teneurs
apparents 20,4 en
19,6
eau

(1) Déterminer le poids volumique sec γ d pour chaque mesure.

(2) Tracer la courbe Proctor γ d = f (w) et déterminer l’optimum Proctor wopn.


Expliquer pourquoi le maximum de compacité correspond au maximum de
poids volumique sec et non humide.

(3) Quelles valeurs de poids volumiques et de teneurs en eau correspondent à 95


% de la compacité relative ?

(4) Trouver une relation reliant γ d avec S r , γ w , w et γ s .

(5) Tracer les courbes γ d = f (w) à partir de la relation précédemment


déterminée, pour des degrés de saturation de S r = [1 ; 0, 9 ; 0, 8 ; 0, 7 ; 0, 6].
12 1 • Identification des sols

SOLUTIONS DES EXERCICES

Solution 1.1.
n.V n
Vv
(1) e = Vs = Vs.V =
Vv.V n.V =
Vs = V − Vv 1−
nW γ
d s Ws.W Ws Ws
(2) γ = V = V.W = γ . W = γ . W s + W w = 1 + w
Ws W s .V s Vs Vs
d γs s
γ = V = V.Vs = γs .V = γ . Vs + Vv = 1 +
Vew V w .W w Ww W w .W s w.W s w.W s .V s
(3) S r w.γ s
= Vv = V v .W w = γ w .V v = γ w .V v .W s = γ w .V v = γ w .V v .Vs = γ w .e
Ww Ww γw n.γ w
(4) w s a t = Vw =
Ws = W −Ww
= V.W —
V.Vw w γ s a t − n.γ w
Vw
γ
Solution 1.2.

W avec S r = 1 ou encore Vv = Vw
(1) γ sat = V
W w + Ws Vs Vs .W s
sat W w .V w d = γw. 1 − + γ d = γw . 1 +γd
γ = V = V.Vw + γ − V V.W s
γd
Ainsi : γ sat = γ w . 1 + γd
− γs

Solution 1.3.
(1) À partir du poids volumique apparent (ici saturé) et de la teneur en eau, on
peut déterminer le poids volumique sec par la relation :
γ
γd = = γ sat
1+ w 1 + w s at
Partons des deux relations suivantes (démontrées
précédemment)
w.γ s : w s a t .γ s
r γs d
S = γ w .e = γ w .e = 1 car limon saturé et γ = 1 + e
w sat
On peut ainsi exprimer l’indice des vides : e =
γw − 1
γd

Puis le poids volumique du squelette : γ s = γ d (1 + e)

La porosité se déduit ensuite de l’indice des vides :

Vv Vv Vv e
n= = Vs
V Vv + Vs = Vv
+ Vs
= 1+ e
Vs Vs
Solutions des exercices 13

(2) Le volume d’air Va est nul car le limon est saturé. Le volume d’eau est donc
égal au volume des vides Vv = Vw.

En partant des expressions de l’indice des vides et de la porosité :

Vv Vv Vw
e= et n = =
Vs V V
Le volume d’eau dans 1 m3 de 3
est égal à 1 × (1 − n) m .
limon est donc égal à 1 ×
n . Le volume de solide
Solution
1.4.
(1) Notons S r, i et S r, f les degrés de saturation initial et final, w i et w f les teneurs
en eau initiale et finale, et W w, i et W w , f les poids d’eau initial et final.

On détermine tout d’abord le degré de saturation initial à partir de l’expression :


r,i w i .γ s
Sγ w .e
γs
Avec : e = −
= γd
1
AN : e 0, 5, S r, i 21 %

On exprime ensuite les poids d’eau initial et final à partir de la définition


du degré de saturation :
Vw,i W w,i γ wW w,i
r,i γw
Vv n.V 1+e e .V
S = = =
Ainsi :
e e
W w,i = γ w .S r,i . 1+ e 1+
.V et W w , f = γ w .S r, f .
e
La différence ΔWw entre .Vces deux poids correspond au poids d’eau à ajouter à
1 m3 de sol afin d’atteindre 95 % de saturation.

AN : W w, i 0, 70 kN, W w , f 3, 15 kN, ΔWw = 2, 45 kN

Solution 1.5.
(1) Partons des deux expressions classiques suivantes :
γs γ
γd = = r w.γ s
1+ e (1 + et S = γ w .e
w)
14 1 • Identification des sols

Ces expressions permettent d’isoler le poids volumique et la teneur en


eau : γ s .(1 + w) S r .e.γ w γ
= et w =
1+ e γs

En inject ant la second e dans la première on


γ s .: 1 + S r . e . γ w
obtient
γ = γs
1+ e
À partir des couples de valeurs donnés (γ 1 ; S r, 1 ) et (γ 2 ; Sr,2), on résout un
système à deux inconnues pour déterminer e et γ s :
AN : e 0, 83, γ s 26, 8 kN.m-3

Solution 1.6.
(1) Les poids volumiques apparent et sec ainsi que la teneur en eau se déterminent
à partir de leurs définitions :
W Ww W
d − Ws
WVs w= =
γ = V γ = Ws
AN : γ 1 19, 2 kN.m-3, γ d , 1 W
16,
s 9 kN.m-3, w1 13, 6 %

γ2 21, 9 kN.m-3, γ d , 2 18, 1 kN.m-3, w1 21, 1 %

(2) La masse M 3 est égale à la somme des masses M 1 et M 2 à laquelle on retire


la masse d’eau déplacée M w par la présence du matériau sec, soit :
M2
M 3 = M 1 + M 2 − M w = M 1 + M2 − ρw
ρs
On en déduit l’expression de la masse volumique absolue du
squelette :
s M 2 .ρ w
ρ = M1 + M 2 − M3
(3) On détermine le poids volumique du squelette, l’indice des vides et le degré
de saturation à partir des relations classiques suivantes :
γs
γ s = ρ s.g et e = −
1 γw
w.γ s
Sr =
γ w .e
AN : γ s , 1 26, 6 kN.m-3, e1 0, 57, S r, 1 0, 47, e2 0, 47, S r, 2 0, 99

On retrouve bien que l’échantillon 2, prélevé sous le niveau de la nappe, est


saturé (Sr,2 1).
Solutions des exercices 15

Solution 1.7.
(1) On relie les divers pourcentages avec le poids sec total et ceux du sable et du
limon :

• W s , S = p S .W s : poids sec de sable


• W s , L = p L .W s : poids sec de limon

Avec p S = 1 − p L
Avant mélange, les pourcentages pondéraux de sol sont p S = 1, p L = 0,
l’indice des vides initial est ei = 0, 8, la teneur en eau est inconnue. Après
mélange, les pourcentages p S et p L , et l’indice des vides final e f sont
inconnus. La teneur en eau est w = w s a t = 16 %.

On peut exprimer le volume initial Vv,i avant et après mélange :


W s,S pS .W s
Avant : Vv,i = Vs,i .ei = Vs,S .e i = .e i = .e i
γs γs
Ws
Après : Vv,i = Vw + L p L .W s
= w. +
V γw
Ainsi, en égalant les deux relations précédentes, on exprime le pourcentage p L :
γs
ei − w. γγ s
pL = w
= 0, 21
1 + ei

Solution 1.8.
(1) La courbe granulométrique représente l’évolution des tamisats cumulés en
fonc- tion des diamètres des tamis.

En partant des données de refus partiels, les valeurs de refus cumulés sont
déterminées par ordre décroissant des tailles de tamis. Puis on exprime ces
refus cumulés en pourcentage. Enfin, en tamisats cumulés (tamisats cumulés
= 100
- refus cumulés). Les résultats sont présentés dans le tableau 1.5. La courbe
granulométrique est tracée en figure 1.11.
16 1 • Identification des sols

Tableau 1.5 Résultats granulométrie - Sol A et B


Refus partiels Refus cumulés Refus cumulés Tamisats cumulés
Diamètre
A B A B A B A B
mm g g % %
0,008 1 40 1798 2450 100 100 0,0 0,0
0,016 3 250 1797 2410 99,9 98,4 0,1 1,6
0,032 29 753 1794 2160 99,8 88,2 0,2 11,8
0,063 210 762 1765 1407 98,2 57,4 1,8 42,6
0,125 390 620 1555 645 86,5 26,3 13,5 73,7
0,25 750 20 1165 25 64,8 1,0 35,2 99,0
0,5 269 4 415 5 23,1 0,2 76,9 99,8
1 82 1 146 1 8,1 0,0 91,9 100
2 62 0 64 0 3,6 0,0 96,4 100
4 2 0 2 0 0,1 0,0 99,9 100

ARG LIMON SABL GRAVI


100
90
Tamisats cumulés [%]

80
70
60
50 B
40
30 A
20
10
0
0,001 0,01 0,1 1 10
Diamètre des tamis [mm]

F IGURE 1.11 Courbes granulométriques - Sol A et B

Solution 1.9.
(1) Les pourcentages massiques se déterminent par lecture sur le graphique de
la courbe granulométrique, et sont présentés en tableau 1.6.

(2) Les coefficients d’uniformité C u et de courbure Cc se déterminent par les


rela- tions suivantes, et sont présentés en tableau 1.6 :
C u = D 60 D 2 30
Cc =
D 10 .D 60
D 10

Tableau 1.6 Résultats : pourcentages massiques, coefficients d’uniformité et de courbure


A L S G C D10 D30 D50 D60 Cu Cc
% % % % % mm mm mm mm - -

1 20,1 78,9 1,0 0,0 0,0 0,0014 0,0025 0,0039 0,0045 3,21 0,99
2 3,5 26,5 49,0 21,0 0,0 0,0065 0,065 0,3 0,47 72,31 1,38
3 0,0 2,5 42,5 52,5 2,5 0,23 0,44 18,00 28,0 121,74 0,03
4 0,0 0,5 6,5 92,5 0,5 2,7 5,0 6,9 8,0 2,96 1,16
Solutions des exercices 17

(3) Selon la classification LCPC-USCS :


• Sol 1 : D 5 0 < 0, 08 mm ⇒ Sol fin. Diagramme de Casagrande : I p = 55 ⇒
Argile très plastique ClH.
• Sol 2 : D 5 0 > 0, 08 mm ⇒ Sol grenu. Plus de 50 % des éléments > 0, 08
mm ont un diamètre < 2 mm ⇒ Sable. Plus de 12 % d’éléments < 0, 08
mm et limites d’Atterberg au-dessus de la ligne A ⇒ Sable argileux clSA.
• Sol 3 : D 5 0 > 0, 08 mm ⇒ Sol grenu. Plus de 50 % des éléments > 0, 08
mm ont un diamètre > 2 mm ⇒ Gravier. Moins de 5 % d’éléments < 0, 08
mm et Cc < 1 ⇒ Grave propre mal graduée GrP .
• Sol 4 : D 5 0 > 0, 08 mm ⇒ Sol grenu. Plus de 50 % des éléments > 0, 08
mm ont un diamètre > 2 mm ⇒ Gravier. Moins de 5 % d’éléments < 0, 08
mm, Cu < 4 ⇒ Grave propre mal graduée GrP .
On remarque que les sols 3 et 4 ont la même dénomination alors qu’ils
possèdent des caractéristiques granulométriques très différentes.

Solution 1.10.
(1) Le tracé des mélanges granulaires est fait en séparant en deux la différence
des tamisats cumulés des sols A et B (pour chaque diamètre de tamis). Par
exemple, en prenant le diamètre 0, 02 mm et en considérant le pourcentage
relatif 60/40, la différence des tamisats cumulés des sols A et B est de 78 %,
qu’il faut séparer en deux parties de 0, 6 × 78 = 46, 8 % et 0, 4 × 78 = 31, 2
%. Les résultats globaux sont présentés en figure 1.12.

ARGIL LIMON SABL GRAVI C


100
A
90

80 70/30

70 60/40
Tamisats cumulés [%]

60
50/50
50
40/60 B
40
30/70
30

20

10

0
0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10 100
Diamètre des tamis [mm]

F IGURE 1.12 Courbes granulométriques en fonction des pourcentages massiques des sols A et B
18 1 • Identification des sols

(2) Le mélange 40/60 possède les caractéristiques granulométriques


suivantes : 0, 0051 mm, D 6 0 0, 063 mm soit un coefficient d’uniformité
D 10
Cu 12, 4. Ainsi les mélanges 40/60 et 30/70 (Cu = 20) respectent
cette condition.

Solution 1.11.
(1) L’indice de compacité s’exprime généralement à partir des indices des vides :
em a x − e γs
Id = avec e = −
e −e 1 γd
ma x min
En considérant que le poids volumique du squelette ne varie pas en fonction
du degré de compacité d’un mélange granulaire, l’indice de compacité
s’exprime uniquement en fonction des poids volumiques secs. Attention, le
poids volumique sec mini mal γ d , m i n co rresp ond à l’in dice des vides maximal
e m a x et inversement.
γs γs
—1 —
γ d,min γd 1 γ d,max .(γ d − γd,min )

Id = γs γs = Id =
—1 − − γ d . ( γ d ,m ax − γ d , m i n )
γ d,min 1 γ d,max

Solution 1.12.
(1) L’indice des vides correspond au rapport du volume de vides sur le volume de
squelette :
Vv V − s V− W γs s
e= = =
V
Vs Vs Ws
γs

Le volume total est connu à partir des dimensions du moule.


AN : V 785 cm3, e1 0, 76, e2 0, 76

(2) Les indices de compacité et eles poids volumiques secs se déterminent à partir
max − e
des relations suivantes : Id γs d
= e m a x − e min et γ = 1 + e
AN : I d , 1 0, 49, γ d , 1 = 21, 7 kN.m , I d , 2 0, 45, γ d , 2 = 19, 4 kN.m-3
-3

À indice des vides égal, le poids volumique sec est plus important pour le sol
ayant l’indice de compacité le plus faible. En effet, la densité des grains
siliceux étant supérieure à celle des grains coquilliers, le sol siliceux est plus
lourd, mais moins compacte.

Solution 1.13.
(1) On relie le poids volumique sec au poids volumique apparent (ou « humide »)
et à la teneur en eau par la relation suivante : γs = γ
1+ w
Les résultats sont présentés en tableau
1.7.
Solutions des exercices 19

Tableau 1.7 Résultats - Poids volumiques secs


w % 2,7 5,5 8,3 10,2 12,0 13,4 14,5 18,3
Ȗ kN.m -3 18,0 18,8 20,0 20,6 20,8 20,7 20,4 19,6
Ȗd kN.m-3 17,5 17,8 18,5 18,7 18,6 18,3 17,8 16,6
1 24,3 22,7 21,4 20,6 19,8 19,3 18,9 17,6
Ȗd 0,9 24,1 22,4 21 20,1 19,3 18,7 18,3 17
pour 6 0,8 23,9 22,1 20,5 19,5 18,7 18,1 17,7 16,3
valeurs kN.m-3
0,7 23,6 21,6 19,9 18,9 18 17,4 16,9 15,5
de S r 0,6 23,3 21 19,1 18 17,1 16,4 16 14,5
0,5 22,8 20,2 18,2 17 16 15,3 14,8 13,3

(2) La courbe Proctor représente l’évolution du poids volumique sec en fonction


de la teneur en eau. La courbe est présentée en figure 1.13. L’optimum Proctor
est repéré ici pour des valeurs de : w O P = 10, 6 % et γ d , O P = 18, 7 kN.m-3.

Le poids volumique sec permet de quantifier la proportion de matériau solide


sur un volume total, tout comme la compacité. L’eau, faisant partie des «
vides », fait varier la valeur du poids volumique apparent (ou « humide »)
tandis qu’elle ne joue pas sur l’évaluation du poids volumique sec. En
revanche, elle a un rôle primordial sur la valeur de la teneur en eau et du
poids volumique sec à l’optimum Proctor.

(3) La compacité relative correspond au rapport entre le poids volumique sec γ d et


le poids volumique sec à l’optimum Proctor γ d , O P . Lorsque ce rapport est de 95
%, le poids volumique sec est égal à γ d , 9 5 % = 18, 33 kN.m-3. Aussi, par lecture
sur le graphique, les teneurs en eau correspondantes sont de : w95%,1 = 6, 6
% et w95%,1 = 13, 2 %.

(4) L’objectif est de relier le poids volumique sec avec la teneur en eau et le degré
de saturation.
w.γ s Pour cela, les deux relations suivantes sont utilisées :
s
r avec e= −
γ w .e 1 γd
SL’indice
= des vides, dans la première relation, est remplacé par son expression
S r .γ s .γ w
dans la seconde. On obtient ainsi : γd
S r .γ w + w.γ s =
Les courbes Proctor sont toutes tangentes asymptotiquement à cette
hyperbole équilatère, qui correspond à un sol saturé (S r = 100 %).

(5) Les courbes sont représentées en figure 1.13.


20 1 • Identification des sols

25

23
Poids volumique sec, Ȗd [kN.m-

21

19

17

15
3]

13
2,0 4,0 6,0 wOP 18,0
8,0 10,0 12,0 14,0 16,0

Teneur en eau, w [%]


F IGURE 1.13 Courbe Proctor - Courbes de saturation
Chapitre 2

Hydraulique des sols

1. ÉCOULEMENTS EN UN MILIEU GRANULAIRE


1. Vitesse et porosité
L’eau dans un sol est à l’état libre si les vides en sont entièrement remplis. Le
milieu granulaire peut ainsi être le siège d’écoulements. Le débit q évalue la
quantité d’eau passant au travers d’une section donnée en fonction du temps.

On définit ensuite trois vitesses d’écoulement


Débit q diffé- rentes :
• v : vitesse de décharge (apparente)
q
S v=
S
n.S
• v × : vitesse moyenne « réelle » (prise en compte
de la porosité)
q
v× =
n.S
Débit q
• v r : vitesse réelle locale de chaque particule
d’eau, suivant la trajectoire réelle de l’eau
F IGURE 2.1 Surface de passage (tortuosité).
apparente et réelle
22 2 • Hydraulique des sols

2.1.2. Loi de Darcy


La vitesse d’écoulement de l’eau dans un sol est fonction de la nature du sol
(perméa- bilité) et des gradients de charge hydraulique. Dans les sols, le théorème
de Bernoulli n’est plus vérifié à cause des pertes d’énergie par frottement sur les
grains. La loi de Darcy permet de traduire que les écoulements conduisent à des
pertes de charges :
v = k.i
Avec : ⎛ ⎞
kx 0 0
• Tenseur de perméabilité : k = ⎝ 0 ky ⎠ [m.s-1]
0
0 0 k z (→x ,
Ce tenseur se réduit à un scalaire k en condition →y ,→
⎛ ⎞ y)
isotrope. ∂ h /∂x

• Gradient hydraulique : i = − ⎝ ∂ h/ ∂y ⎠
∂ h /∂z
(→x ,
→y ,→
u y)
2
La charge hydraulique a pour expression : h = + z+ v .
γw
Le terme de vitesse étant généralement négligeable,
2g la charge h s’écrira plus
ment :
simple-
u
h= + z
[m] γ w

2.1.3. Mesure de perméabilité


La perméabilité, ou conductivité hydraulique, k peut être déterminée par des
essais au perméamètre à charge constante ou variable (cf. figure 2.2) :
q.L
• charge constante : k =
H.S 1
H1
• charge variable : k = L.S 2
(t 2 − t 1 ).S 1 H2
ln
La formule de Hazen donne une estimation de la perméabilité pour les sables à
gra- nulométrie serrée k[cm/s] = 100.(D10 [cm])2. Des mesures in situ peuvent
également être réalisées.

2.1.4. Réseau d’écoulement


En régime permanent, l’équation de conservation de la masse d’eau se ramène à
résoudre les expressions suivantes, en fonction de la charge :
– milieu isotrope : Δh = ∂ h +∂ h +∂ h
2 2 2
= 0
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2
– milieu anisotrope : k x ∂ 2 h + k∂y h
2
+ k∂z h
2
= 0
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2
2.1 Écoulements en un milieu granulaire 23

z
z
Section S2
A
A
Section S1 Section S1

H1 = H(t1)
H

H(t+dt)
Mesure du

H(t)
débit q D D 0
0
C C

H2 = H(t2)
L
L

B
B

F IGURE 2.2 Perméamètre à charge constante et variable

La résolution de ces équations peut se faire analytiquement (cas simple), ou


numé- riquement. Pour chaque résolution, les conditions limites doivent être
définies. Ces dernières peuvent être de différentes natures :
• Surface imperméable ou surface libre de normale n −→ condition de
∂Neumann
h / ∂ n = 0.:

• Surface équipotentielle −→ condition de Dirichlet : h = cte.


• Surface de suintement −→ condition de Neumann : ∂ h / ∂ n > 0.

Les courbes d’équipotentielles (EQ) et les lignes de courant (LC) se visualisent


sur un réseau d’écoulement (cf. figure 2.3).

B
Équipotentielles
Lignes de courant

D
A E

F IGURE 2.3 Réseau d’écoulement et conditions limites (AB, DE : surface équipotentielle ;


BC : surface libre ; AE : surface imperméable ; CD : surface de suintement)
24 2 • Hydraulique des sols

2.1.5. Gradient critique et boulance


Lorsque la projection du gradient hydraulique sur la verticale est dirigée vers le
haut (écoulement ascendant), les grains sont susceptibles d’être entraînés pas l’eau,
c’est le phénomène de boulance.
− − →
Les forces d’écoulement Δ F e appliquées à un volume de sol ΔV
s’expriment :
− − →
Δ F e = →i.γ w .ΔV

Ainsi, lorsqu’elles sont dirigées vers le haut, elles s’opposent aux forces
gravitaires, et peuvent soulever les particules. Le gradient hydraulique est dit «
critique » lorsque la résultante de ces forces s’annule. Il s’exprime :
γ
× ic =
γ
w

L’effet Renard est un phénomène d’érosion progressive d’un massif de sol


ayant pour conséquence la création de manière régressive d’un conduit où l’eau
s’engouffre de plus en plus facilement.

2. HYDRAULIQUE DES PUITS


1. Notions d’hydrogéologie
a) Carte piézométrique
Une carte piézométrique est une retranscription cartographique du niveau
piézomé- trique des nappes d’eau. Sa lecture permet de connaître les niveaux et
mouvements des nappes sur une zone donnée (cf. figure 2.4). Un piézomètre
mesure sur site le niveau piézométrique en un point de la carte.
Bassin

Rivière

F IGURE 2.4 Carte piézométrique - Isovaleurs de charge hydraulique (ou niveau piézométrique)
2.2 Hydraulique des puits 25

b) Nappes et aquifères
Un aquifère est une formation géologique suffisamment poreuse, pouvant stocker
ou libérer de l’eau en nappe. Une nappe est la partie saturée en eau du sol, qui
peut s’écouler à travers sa porosité. On distinguera deux types de nappe (cf. figure
2.5) :

• Nappe libre : la pression d’eau interstitielle est nulle en surface. Cette surface,
dite
« libre », correspond au niveau piézométrique et son niveau est variable en
fonction des entrées (précipitation) ou sorties d’eau (pompage, sécheresse).
• Nappe captive : la nappe est confinée entre deux surfaces faiblement
perméables. La pression interstitielle en surface est non nulle. La surface n’est
plus libre, son niveau est fixe. En revanche, son niveau piézométrique peut varier
en fonction des entrées ou sorties d’eau.

Infiltration
Aquifères
Infiltration
Couches peu
perméables

Nappe libre

Nappe captive

F IGURE 2.5 Nappes libre et captive

2.2.2. Bilan en eau d’aquifère


a) Hypothèse de Dupuit
L’étude des mouvements d’eau d’un aquifère revient à résoudre une équation de
dif- fusivité, exprimée en charge hydraulique, sur une zone donnée avec des
conditions limites définies. La cote basse de la nappe se note z b et la cote haute de
la nappe se note z u . Dans le cas d’une nappe libre, la différence z u − z b est
variable en fonction du niveau piézométrique et est égale à la charge h si
l’origine des z est choisie en z b (z b = 0). Dans le cas d’une nappe captive, la
différence
hauteur de zl’aquifère
u − z b estconfiné,
fixée par
notée
la b.
L’hypothèse de Dupuit traduit le fait que, lors de mouvements de nappe, la charge
hydraulique varie peu en fonction de la profondeur. Ainsi, on exprime qu’en tout
point d’une nappe libre ou captive :
∂h
= 0
∂z
26 2 • Hydraulique des sols

Les surfaces équipotentielles correspondent à des cylindres d’axe


vertical.

b) Équation de diffusivité
∂ exprimée
L’équation de diffusivité, en charge hydraulique h, s’écrit :
Tx h +∂ ∂h
= S + Qr
Ty ∂h ∂t
∂x x ∂y ∂y
Avec :
• T x et Ty : transmissivité, fonction du coefficient de perméabilité suivant x et y :
∫ zu ∫ zu
Tx = k x .dz et Ty = k y .dz
zb zb
• S : coefficient d’emmagasinement, noté S Y ou S c respectivement dans le cas
d’une nappe libre ou captive.
• Q r : débit de recharge par unité de surface (positif en cas d’injection, négatif
en cas de pompage).

Dans le cas d’un massif homogène et isotrope, cette expression se simplifie :

• nappe libre : Δ(h)2 = k2 Y S . ∂h


∂t
r

+ Q
• nappe captive : Δh = 1 c S .
∂h r
T ∂t
+ Q
Avec T = k.b en milieu isotrope.

2.2.3. Puits de pompage


La figure 2.6 présente la coupe d’une zone de pompage. L’écoulement est radial et
le problème est considéré axisymétrique. Le rabattement, noté s(r, t), correspond
à la différence entre le niveau piézométrique initial h(r, 0) = H et le niveau
piézomé- trique actuel h(r, t) :
s(r, t ) = H − h(r, t)
Le rayon d’action R correspond à la distance à partir de laquelle le pompage
n’a
plus d’effet sur le niveau piézométrique. Ce rayon est évalué à partir de mesures
piézométriques in situ ou à partir de formules empiriques (formule de

Sichardt : R = 3000.sw . kx).

a) Régime permanent
En régime permanent, le2 débit2 de pompage q dans le puits s’exprime de la
πk(H − h )
•manière
nappesuivante
libre : q := w
ln rRw
2.2 Hydraulique des puits 27

Puits de rayon rw
Débit q

R
r

sw
s(r)

H
h(r)
hw b

Surface piézométrique initiale Équipotentielles


Surface piézométrique actuelle

F IGURE 2.6 Pompage de nappe libre (à gauche) et captive (à droite) - Notations

2πT (H − w
• nappe captive : q =
h )ln R
rw

La charge hydraulique h(r, t) a pour expression :


q R
• nappe libre : h(r) = 2H −
πk r
ln
q R
• nappe captive : h(r) = H − ln
2πT r

Dans le cas d’une nappe captive, en représentant sur un graphique semi-log le


rabat- tement s(r) en fonction du rayon r (cf. figure 2.7), la pente obtenue, notée
être reliée à la transmissivité T :
α p , peut
q R 0, 366.q R 0,
s(r) = ln = log et T =
2πT rw T 366.q
rw αp

2
sw
Rabattement s(r) [m]

1,5

1 Įp

0,5

0
0,1 rw 1 10 100 1000
Rayon [m]

F IGURE 2.7 Évolution du rabattement en fonction du rayon en régime permanent


28 2 • Hydraulique des sols

b) Régime transitoire

Dans le cas de nappe captive, le rabattement s(r, t) se détermine à partir de la


solution de Theis et du changement de variable suivant :
q
s(r, t ) = W (u)
4πT

Avec : u = S.r t = S.r dt = − S.r du


2 2 2

4T.t 4T.u
Avec W (u) fonction de4T.u
Theis2
(cf. figure
2.8).

10
Fonction de Theis, W(u)

0,1
1 10 100 1000 10000 100000
1/u

F IGURE 2.8 Fonction de Theis

Selon des hypothèses sur les valeurs de r et t, l’approximation de Cooper-Jacob


per- met également de déterminer le rabattement s(r, t) :
S.r 2
∀ t ≥ 25. ou 1/u ≥ 100 s(r, t ) = 0, 183.q log 2, 25T.t
T T S.r 2

0,183.q 2,25T
Ou encore : s(r, t ) = T
log t + log S.r 2
En reportant sur un graphique semi-log l’évolution du rabattement en fonction
du temps, la pente et l’ordonnée à l’origine permettent de déterminer
successivement T et S (cf. figure 2.9).

c) Groupe de puits

Si n puits sont à proximité les uns des autres, on superpose les actions des puits
en écrivant que le rabattement total s t o t est la somme des rabattements partiels s i
dus à chaque puits, à condition que le rayon d’action R soit grand par rapport à la
distance entre puits :
Σn
stotal = si
i
2.2 Hydraulique des puits 29

Rabattement s(t) [m]


1,5

0,5
Approximation de Cooper-Jacob
0
0,1 t0 1 10 1000

100
F IGURE 2.9 Approximation
t [s] de Cooper-Jacob

d) Limite de réalimentation
Si l’aquifère se situe en bordure d’une réserve d’eau (bassin, lac, mer, etc.), le
rayon d’action varie en fonction de la position au puits. La méthode du puits «
image » per- met de déterminer la valeur du rabattement dans cette configuration.
On considère pour cela un puits fictif W × injectant un débit q à équidistance de la
limite de réali- mentation avec le puits réel W , pompant un débit q (cf. figure
2.10). Le rabattement en tout point est obtenu en ajoutant les rabattements de
chaque puits :

s(r, t ) = s W (r, t ) + s W ′ (r, t)


Axe de symétrie
Puits réel W
q Puits fictif W' q

Limite de
réalimentation

Vue en coupe

r r'

Vue de dessus

F IGURE 2.10 Méthode du puits image - limite de


réalimentation

Ainsi par l’approximation de Cooper-Jacob, en régime


transitoire : 0, 183q 2, 25T.t 2, 25T.t × 0,
s(r, t ) = log — log = log r ×2
r 2
T 183.q
S.r 2 S.r ×2
T
30 2 • Hydraulique des sols

EXERCICES

Exercice 2.1. Solution p. 39


Un sol est composé de plusieurs couches superposées, chacune d’épaisseur ei, et
de coefficient de perméabilité isotrope k i .
(1) Démontrer l’expression des perméabilités équivalentes horizontale k h et
verticale
kv .

(2) Le milieu équivalent étant anisotrope, réaliser une transformation


géométrique afin de le rendre isotrope.

Exercice 2.2. Solution p. 39


La colonne présentée en figure 2.11 est de section variable (S 1 = 0, 1 m2
et S 2 = 0, 05 m2), elle est remplie avec deux sols saturés de coefficients de
perméabi- lité différents (k1 = 1.10−4 m.s-1 et k 2 = 6, 2.10−4 m.s-1). Les niveaux
d’eau en A et G sont maintenus et le régime permanent est atteint.
A z
0,1

B
Section S1
0,25

Sol 1
C
Section S2
0,1 0,1

Sol 2
0,25

Sol 2

F G
0

F IGURE 2.11 Colonne à deux sols

(1) Déterminer la relation qui relie le débit de passage avec les paramètres
géomé- triques et hydriques. Déterminer le débit.

(2) En déduire les pressions interstitielles et les charges en chaque point.


Exercices 31

Exercice 2.3. Solution p.


40
Un canal et une rivière contiennent de l’eau à des niveaux piézométriques
différents. Entre ces deux zones, séparées d’une distance L = 80 m, une couche de
sable est le siège d’un écoulement. Cette couche, de hauteur H = 8 m et de
perméabilité isotrope k S = 5.10−4 m.s-1, est piégée entre deux couches d’argile
quasi imperméables. Une coupe est présentée en figure 2.12.

+789

CANAL +752

Sable (8 m d'épaisseur)

RIVI

F IGURE 2.12 Interaction canal-rivière

(1) Évaluer le débit d’eau transporté du canal à la rivière dans la couche de


sable, pour un mètre d’épaisseur de sol.

Une analyse plus fine montre en réalité que le sable se divise en deux couches.
La couche supérieure est composée d’un sable grossier (ks1 = 2.10−3 m.s-1 sur
H 1 = 5 m), la couche inférieure d’un sable fin (ks2 = 8.10−5 m.s-1 sur H 2 = 3 m).

(2) Déterminer la perméabilité équivalente keq de la couche de sable.

(3) Réévaluer le débit transporté dans la couche de sable.

Exercice 2.4. Solution p.


41
(4) Démontrer l’expression de la perméabilité à partir d’un essai au perméamètre
à charge constante.

(5) Démontrer l’expression de la perméabilité à partir d’un essai au perméamètre


à charge variable. Pour cette question, le régime n’est pas permanent, on fait
l’hy- pothèse que la loi de Darcy est applicable à chaque intervalle de temps
élémen- taire.
32 2 • Hydraulique des sols

Exercice 2.5. Solution p.


41
Un barrage poids repose sur une formation sablo-limoneuse de coefficient de per-
méabilité k S L = 4, 5.10-6 m.s-1 et de poids volumique saturé γ s a t = 21 kN.m-3.
L’en- semble repose sur un substratum rocheux imperméable. La figure 2.13
représente le réseau d’écoulement (lignes de courant LC et équipotentielles EQ).
L’intervalle entre chaque équipotentielle d’une part, et le débit dans chaque tube
de courant d’autre part, sont constants.

m
5
5m
20
m

m
2
0

F IGURE 2.13 Barrage poids - Réseau d’écoulement

(1) Déterminer les valeurs de charges en amont et en aval du barrage.

(2) Déterminer la différence de charge δh entre chaque équipotentielle.

(3) Isoler une maille carrée sous le barrage et en déduire le débit dans un tube
de courant (pour une tranche d’un mètre de profondeur).

(4) Déterminer le débit total sous le barrage.

(5) Évaluer le risque de boulance à l’aval.


Afin de limiter le risque de boulance, un écran vertical imperméable est ajouté
en aval du barrage. La figure 2.14 représente le réseau d’écoulement correspondant.
(6) Réévaluer le risque de boulance à l’aval.

(7) Déterminer l’évolution des pressions interstitielles u en amont et en aval


de l’écran.
Exercices 33

m
5
5m

20
m

m
2
0

F IGURE 2.14 Barrage poids et écran vertical - Réseau d’écoulement

Exercice 2.6. Extrait de l’agrégation de Génie civil 2003 Solution p.


43

On étudie la zone en figure 2.15. Les marnes sont imperméables tandis que le banc
gréseux, poreux, fracturé, et saturé a une perméabilité élevée. La zone
d’éboulis, également très perméable, est le siège d’un écoulement. La position de la
nappe dans les éboulis est inconnue.
S1
S2
S3 6m 240
6m

230
Marne

Grès
220

Marne

F IGURE 2.15 Coupe de la zone étudiée - les points noirs correspondent aux positions
des prises de pression

Trois sondages S1, S2, S3 ont été équipés de piézomètres qui ont permis de
mesurer, en régime permanent, les pressions interstitielles reportées dans le tableau
2.1.
(1) Déterminer les valeurs des charges hydrauliques au point des prises de
pression.

(2) À partir des mesures dans la couche d’éboulis, déterminer la hauteur de la


nappe, en supposant que le niveau de la nappe est parallèle à la pente.
34 2 • Hydraulique des sols

Tableau 2.1 Résultats piézomètres - Pressions interstitielles u [kPa]


Cote S1 S2 S3
229 10
226 19
225 10
222 80 80
221 90

(3) À partir des mesures restantes, décrire le régime hydraulique dans la couche
de grès.
On étudie à présent le tronçon de limon séparant le grès des éboulis (cf. figure
2.16). La perméabilité de cette couche est k L = 3.10−7 m.s-1.

C
D

A
B

F IGURE 2.16 Tronçon de limon étudié.

(4) Déterminer les valeurs des charges hydrauliques au point A, B, C et D.

(5) Tracer le réseau d’écoulement, avec une différence de charge de 1 m entre


chaque équipotentielle.

(6) La hauteur de la couche de limon est H L = 1, 5 m. Déterminer le débit de


passage au travers de cette couche en considérant une différence de charge
moyenne.

Exercice 2.7. Solution p. 46


Pour estimer la perméabilité des alluvions, on réalise un essai Lefranc. Cette es-
sai mesure la perméabilité d’un sol au moyen d’un tube cylindrique
piézométrique étanche comprenant au fond une poche (cavité) sphérique crépinée
(i.e. perméable).
La cavité sphérique est de diamètre D = 20 cm. Le tube est de diamètre d = 8
cm (section s). On note δh la diminution de charge hydraulique créée à l’endroit
de la cavité en régime permanent.

(1) En supposant que la poche sphérique ait un rayon d’action bien plus grand que
son propre rayon, montrer que le débit de pompage peut être exprimé par :
q = −2.π.k.δh.D
Exercices 35

q q

F IGURE 2.17 Essai Lefranc - Par pompage (à gauche) ou injection (à droite)

(2) Le débit mesuré initialement est de q = −0, 44 l.s-1, sous une différence de
δh = 7 m. En déduire la perméabilité et donc le type de sol correspondant.
charge
Une seconde phase consiste en l’arrêt du pompage. L’eau remonte dans le tube cy-
lindrique de section s. À t = 0 l’eau dans le tube est à la distance z = z 0 = −δh du
niveau initial de la nappe. À t = ∞, l’eau dans le tube est à la hauteur
piézométrique initiale z = 0.

(3) Montrer que la remontée de l’eau dans le tube au temps t est donnée par
l’expres- sion :
−2.π.k.D.t
z = z0.e s
(4) Calculer approximativement, pour un sable moyen (k S = 1.10-4 m.s-1) et un li-
mon (k L = 1.10-7 m.s-1), le temps nécessaire pour que la remontée de l’eau dans
le tube soit telle que z / z 0 = 0, 1. En déduire le domaine d’application de ce
type d’essai.

Exercice 2.8. Solution p.


46
Un essai de pompage est réalisé à partir d’un puits unique. Le rayon du puits est
noté r w , son rabattement s w , le rayon d’action du puits R, le débit de pompage q, le
coef- ficient de perméabilité du sol k et la charge hydraulique loin du puits h(r =
R ) = H.
(1) Démontrer l’expression du rabattement s r .
Des piézomètres ont été installés autour du puits. Les données de l’essai, en
régime permanent, sont présentées en tableau 2.2.
(2) Déterminer approximativement le rayon d’action du puits.
36 2 • Hydraulique des sols

Tableau 2.2 Rabattements mesurés en fonction de la distance au puits


q m3/h 13,1 P1 P2 P P4 P5 P6
H m 31 s m 6,50 4,40 2,40 1,20 0,11 0,00
rw m 0,1 r m 10 30 80 150 300 400
hw m 10,54

(3) Calculer une valeur moyenne du coefficient de perméabilité du sol k.

Exercice 2.9. Solution p.


47
Un réservoir d’eau cylindrique repose sur un sol grossier (grave sableuse). Ce
réser- voir présente des pertes en eau régulières à cause d’une fuite au centre du
radier (cf. figure 2.18).
10 m
Réservoir
Eau
2m

Fissuration locale

F IGURE 2.18 Coupe du réservoir

(1) D’après les résultats présentés, préciser les conditions limites sur la
charge hydraulique.

(2) Montrer que, selon l’hypothèse de Dupuit, la loi de Darcy peut s’exprimer :

dh
q = 4.π.r.k.
dr

Exercice 2.10. Solution p.


48
Un puits A est situé à une distance d = 40 m de la berge d’une rivière (cf. figure
2.19).

L’aquifère alluvial est constitué d’une couche de sables et graviers d’épaisseur


b = 15 m. Il est surmonté par une formation limoneuse d’épaisseur b× = 7, 5
m. La surface piézométrique de la nappe avant pompage est située à une
profondeur de 0, 5 m, à la même cote que l’eau dans la rivière. L’aquifère est
confiné et la nappe alluviale, captive.
On pompe dans le puits A qui traverse la totalité de l’aquifère un débit constant
q = 36 m3/h. Un puits d’observation (piézomètre) P1 est situé à une distance r = 5
m du puits A, entre le puits et la rivière (la ligne A-P1 est perpendiculaire à la
berge de la rivière). Les valeurs de rabattement mesurées dans le piézomètre P1 au
Exercices 37

40 m
5m

Eau Limon argileux P1 A

7,5 m
15 m
Sable grossier

F IGURE 2.19 Pompage en bordure de rivière - Vue en coupe

Tableau 2.3 Rabattements mesurés en P1

s 20 40 30
t min 1 1 2 4 6 8 10 20 30 40 50 20 40 30
h 1 1 1 2 2 3 4

sP m 0,07 0,18 0,26 0,35 0,42 0,64 0,79 0,91 0,99 1,27 1,43 1,53 1,62 1,69 1,80 1,89 1,96 2,04 2,11 2,20

(1) Reporter sur un graphique semi-log les données du tableau 2.3. L’échelle des
rabattements est linéaire, celle des temps est logarithmique (décimal).

(2) Évaluer la transmissivité T et le coefficient d’emmagasinement S de l’aquifère.

(3) Déterminer la conductivité hydraulique k h des alluvions.


Le pompage a été poursuivi au-delà des quatre heures et jusqu’à deux jours et
demi. Les rabattements mesurés dans le piézomètre P 1 sont donnés dans le tableau
2.4.

h 6 8 10 14 20
Tableau
t 2.4 Rabattements mesurés en P1 - Suite
j 1 2 2 3
sP m 2,30 2,35 2,38 2,43 2,46 2,48 2,49 2,50 2,50

(4) Reporter sur le graphe semi-log les données supplémentaires.

(5) Nous constatons une stabilisation du rabattement à une valeur sstab = 2, 5 m.


Cette stabilisation est à attribuer à une recharge de la nappe à travers le lit de
la rivière. En supposant que la rivière, située à d = 55 m du puits A, est en
contact parfaitement libre avec l’aquifère, calculer, par la méthode du puits
image, la valeur du rabattement qui devrait être observée dans le piézomètre
P1.
38 2 • Hydraulique des sols

(6) Calculer l’erreur entre cette valeur et la mesure in situ.

(7) Calculer la distance corrigée dc du puits à la limite rectiligne théorique de


ré- alimentation qui correspondrait au rabattement mesuré (en le supposant
parallèle à la berge de la rivière).

(8) Comparer dc à d. Comment expliquer cette différence ?

SOLUTIONS DES EXERCICES

Solution 2.1.
(1) La perméabilité horizontale équivalente se détermine en considérant un
écoule- ment parallèle aux couches, réalisant une perte de charge δh sur une
longueur l. En parallèle, le débit total est égalΣà la sommeΣ des débits soit,
n n
de solune
pour de largeur
tranche égale à 1 m, q = i = 1 qi = i = 1 e i .k i . l .
δh

En considéranΣtn un milieu homogène équivalent, le débit dans ce milieu


prime : q = ( e i ) .k h .
δs’ex- ,
i=1 l
h
. n
Σn
Σ
En égalisant les expressions des débits : k h = e i .k i
ei .
i=1
n
e= i=1 ei. Les débits dans chaque couche sont égaux à q = qi = l.k i . eδih i .
i=1
Σ n verticale équivalente se détermine
La perméabilité Σ n en considérant un
En posant i = 1 δh i = δh, on obtient δh =
écoulement orthoΣgonal aux couches, réalisant q i l.k
i = 1une .e i i
.perte de charge δh sur
une longueur
En considérant un milieu homogè ne n équivalent, le débit dans ce milieu
q = l.k v . Σ n δh ei ainsi δh = l.k v Σi = 1 ei.
s’exprime
q
i = 1
, n
Σn Σ ei
En égalisant les expressions des pertes de charge δh : k v = ei
i=1
k .
i=1 i
(2) Pour réaliser cette transformation géométrique, deux méthodes sont
possibles : 2 2
• À partir de l’équation de Laplace (anisotrope) : k . ∂ h + k . ∂
h h
∂x 2 v
∂z 2
= 0.

Soit le changement de variable : X = k v / k h .x et Z = z
∂ h
2 ∂ h
2

+ = 0
∂X2 ∂Z 2
Solutions des exercices 39

Le changement de variable revient donc à co√nsidérer un milieu dont la


dimen- sion horizontale est raccourcie d’un facteur k v / k h .
• Le milieu anisotrope est défini par les dimensions e et l, et par le
coefficient de perméabilité isotrope k is o . Le milieu isotrope est défini par les
dimensions e et λl, et par les coefficients de perméabilité k h et k v .

Lorsque l’écoulement est horizontal, la perte de charge est réalisée sur une
longueur l ou λl ainsi q = e.k hl . δ h = e.k is o . δhλl
k iso
D’où k h = λ
Lorsque l’écoulement est vertical, la perte de charge est réalisée au
traverssection 1 × l ou 1 × λl ainsi q = l.kv .δhe = λl.k iso . δhe
d’une

D’où k h = λ.k i s o . On en déduit ainsi le facteur λ =

kv / k h .

Solution 2.2.
(1) Les ui
h i =charges
+ zen
i
A, B, F et G peuvent être calculées
γ
directementw par la relation :
AN : h A = 0 + 0, 8 = 0, 8 m, h B = 0, 8 m, h F = 0 m, h G = 0
γw
m.
La loi de Darcy peut s’appliquer sur chaque tronçon où la perméabilité et la
section sont constantes ainsi q = S i .k i .Lδh
i

L BC LCD
h B − h C = q. h C − h D = q.
S 1 .k 1 S 2 .k 1
L DE L EF
h D − hE = q. h E − h F = q.
S 2 .k 2 S 1 .k 2

En additionnan t terme à terme, on obtient la relatio


hn B: − h F = q. L B C + L C D + L D E + L E F
S 1 .k 1 S 2 .k 1 S 2 .k 2 S 1 .k 2
( h B − hF )
Ou encore : q = = 1, 66 m3.s-
1
LBC L CD L DE L EF
+ + +
S 1 .k 1 S 2 .k 1 S 2 .k 2
S 1 .k 2
40 2 • Hydraulique des sols

(2) On détermine les charges à partir de la loi de Darcy, exprimée entre chaque
tron- çon :
L BC LCD
hC = hB − = 0, 42 m hD = h C − q. = 0, 11
q. S 1 .k 1 m S 2 .k 1
LDE
hE = hD − = 0, 06 m
q. S 2 .k 2

Enfin les pressions se déterminent à partir de la définition de la charge hydrau-


lique u = γ w .(h − z).
AN : u B = 1 kPa, u C = −0, 33 kPa, u D = −2, 40 kPa, u E = −1, 89
kPa,
u F = 0 kPa.

Solution 2.3.
Δh
(1) Dans le sens de la pente, en appliquant la loi de Darcy : v = ks .i = ks . L

En débit : q = S.k s .i = S.k s . Δh


L

La surface de passage de l’eau est : S = 1 × H = 8 m2. La longueur L


correspond à la distance totale de passage de l’eau : L = 80 m. La différence
de charge correspond directement à la différence entre les niveaux
piézométriques du canal et de la rivière Δh = 37 m.

AN : q = 1, 85.10−3 m3.s-1

(2) La perméabilité équivalente du sable se détermine à partir du modèle de


couche en parallèle :

1 Σ
n 1
ks,eq = k i .H i = ks,eq = . (k s 1 .H 1 + k s 2 .H 2 )
H i=1 H
AN : ks,eq = 1, 28.10−3 m.s-1

(3) Le débit se calcule comme précédemment, avec la perméabilité équivalente :


Δh
q = S.k s,eq . = 4,
74.10−3 m3.s-1L
Solutions des exercices 41

Solution 2.4.
(1) Avec un perméamètre à charge constante, la perméabilité k se détermine à
partir de la loi de Darcy exprimée aux bornes de l’échantillon.
(h B − h C )
q = S 1 .k.i = S 1 .k.
L
q.L
Soit encore : k =
S 1 .(h B − h C )
(z A − z B ).γ w
avec hB = + zB et h C = (z D − z C ).γ w + C
γw γw
h B − hC = z A − zD = H z

q.L
Soit enfin k =
S 1 .H
(2) Avec un perméamètre à charge variable, la charge en A varie de h 1 à h 2 pour
des temps respectifs t 1 et t 2 . Le niveau z = 0 étant à hauteur de C, la charge en
A, à un temps t, est égale à la hauteur H(t). La différence de charge entre B et
C est, comme pour le perméamètre à charge constante, égale à la différence de
niveau d’eau entrée/sortie h B − h C = z A − z D = H(t)

En considérant un intervalle de temps élémentaire, la différence de charge varie de


H( t) à H( t + dt). Durant cet intervalle de temps, le volume d’eau V1 corres-
pondant à la diminution du niveau d’eau dH en A, est égale au volume d’eau
V2 qui traverse l’échantillon (V1 = V2).

V1 = −S2.dH (dH est négatif)


H(t)
V2 = q.dt = S 1 .k.i.dt = S 1 .k. L .dt
1

−S2. 1 dH = S .k. .dt


1
H(t) L H1
∫ H2
∫ t2 S 2 .L. ln
1 dH = S 1 .k. 1 . dt H2
−S2.
H1 ⇒k = t1 S 1 .(t 2 − t 1 )
H(t) L
Solution 2.5.
ui
(1) La charge se détermine par l’expression : hi = + zi
γw
20.γ w 2.γw
AN : h amont = + 0 = 20 m et haval = +0 = 2
γw m γw
42 2 • Hydraulique des sols

(2) Le nombre d’équipotentielles est de n E Q = 22 (en n’oubliant pas les


équipo- tentielles en amont et aval qui correspondent aux interfaces sol/eau).
Le nombre d’intervalles est donc de n E Q − 1 = 21. Ainsi, la différence de
charge δh est
h − haval
égale à δh = a m o n t = 0, 86 m
nE Q − 1
(3) Une maille est présentée sur la figure 2.20. La dimension a correspond à la
lar- geur du tube de courant considéré, la dimension b correspond à la longueur
pour laquelle la charge évolue d’un intervalle de charge δh. Les mailles étant
globale- ment carrées, l’approximation a = b est faite.

F IGURE 2.20 Maille de réseau d’écoulement

La loi de Darcy s’applique sur la maille pour déterminer l’expression du


débit dans un tube de courant q TC :
δh
qT C = S.kS L .i = (a × 1).kS L . = qT C = 3, 86.10-6 m3.s-1
b
(4) L’expression précédente reste correcte si les tubes de courant sont tous à
mailles carrées. Le nombre de tubes de courant est n T C = n L C − 1 = 10 m.
Les tubes de courant sont disposés en parallèle, aussi leΣdébit total est égale à la
n
des chaque tube de courant soit q = i =T1C qT C = 3, 86.10-5 3 -1
débits dans
somme
m .s .
(5) Le risque de boulance survient si l’écoulement est ascendant ′
et que la valeur
du gradient est supérieure à celle du gradient critique : ci =
γ
= 1, 1. γw

En considérant la ligne de courant ascendante au bord droit du barrage, le gra-


dient hydraulique est évalué à : i 1 = 2.δh
1 = 1, 7 > ic.

Il y a donc un fort risque de boulance.


(6) La seconde conception présente des gradients plus faibles. Attention les
diffé- rences de charge entre chaque équipotentielle sont différentes :
h a mont − haval
δh = = δh
= 0, 72 m
nE Q − 1
Solutions des exercices 43

15
1 14

13

12
11
2 10
3 9
4 8
567

F IGURE 2.21 Positions des points de calculs des


pressions

Tableau 2.5 Réseau d’écoulement - Pressions interstitielles u [kPa]


0 1 2 3 4 5 6 7
hi m 10,5 10,1 9,4 8,6 7,9 7,2 6,5 5,8
zi m -1,0 -6,1 -8,4 -9,7 -10,5 -10,8 -10,8 -10,7
ui kPa 115 161 178 184 184 180 173 164
8 9 10 11 12 1 14 15
hi m 5,0 4,3 3,6 2,9 2,2 1,4 0,7 0,4
zi m -10,3 -9,5 -8,4 -7,1 -5,5 -4,5 -2,0 -1,0
ui kPa 153 138 120 100 77 59 27 14

En considérant à nouveau la ligne de courant ascendante au bord du barrage, le


δh
gradient hydraulique est évalué à : i2 = 2 = 0, 36 > i c
(7) Les pressions s’évaluent à partir de la définition de la
charge ui
h i =: + zi et ui = γ w .(hi − i
z ) γw
Les valeurs de charges et de hauteurs se repèrent graphiquement grâce aux
équi- potentielles. Le tableau 2.5 résume les résultats obtenus graphiquement
sur 14 points repérables en figure 2.21.

Solution 2.6.
(1) À partir des mesures de pressions et des altitudes, les charges se déterminent
ui
aisément par la relation hi = + i
z. γw
L’origine des altitudes est fixée à la cote 220. Les résultats sont présentés en
tableau 2.6.
44 2 • Hydraulique des sols

Cote S1 S2 S3
229 10
226 7,9
225 6
222 10 10
221 10

Tableau 2.6 Résultats - Charges h [m]

(2) Le niveau de la nappe dans les éboulis est parallèle à la pente, cela signifie que
les équipotentielles sont perpendiculaires à la pente (sauf près de la couche
de limon, semi-perméable).
La figure 2.22 représente trois équipotentielles connues, celles passant par les
points de prise de pression.

F IGURE 2.22 Équipotentielles dans les éboulis

La charge étant par définition identique en tout point d’une équipotentielle,


on peut exprimer la relation entre la charge en surface libre de nappe et celle
au niveau d’une prise de pression. Notons N1, N2 et N3, les points en surface
libre au niveau des trois équipotentielles.
h N 1 = 10, 8 m, h N 2 = 8, 7 m, h N 3 = 6, 8 m

En posant que u N 1 = u N 2 = u N 3 = 0 kPa, on détermine les altitudes de N1,


N2 et N3.
zN 1
= h N 1 = 10, 8 m (cote 240, 8) z N 2 = h = 8, 7 m (cote 228,
N
z2 N 3 =7)h N 3 = 6, 8 m (cote 226, 8)

La figure 2.23 représente la hauteur réelle de la nappe. Graphiquement on


déter- mine la hauteur inclinée de la nappe H w = 3, 6 m.
Solutions des exercices 45

240

230
Marne

Grès
220

Marne

F IGURE 2.23 Position réelle de la


nappe

(3) Les charges dans la couche de grès sont identiques. La nappe n’est pas en
mou- vement, et la charge vaut en tout point h = 10 m. En revanche, elle est
captive, et cela se démontre en montrant qu’en tête de la couche de grès, la
nappe est sous une pression égale à ucote 226 = γ w .(h − z ) = 10.(10 − 6) = 40
kPa.

(4) Les charges en B et D sont égales à la charge dans le grès : h B = h D = 10 m.


On peut évaluer approximativement les charges en A et C à partir des charges
dans les éboulis. Le point C est sur la même équipotentielle que N1 :
h C = 10, 8 m. Le point A est en aval par rapport aux prises de
pression donc sa charge se détermine par extrapolation : h A = 5, 5 m.

(5) Afin de tracer le réseau d’écoulement dans la couche de limon, il faut


repérer les limites du tronçon ainsi que les valeurs de charges connues (cf.
figure 2.24). Des intervalles δh = 1 m sont définis en fonction des valeurs de
charge connues (cf. figure 2.25). Enfin, les équipotentielles se tracent en
reliant les points de même valeurs de charge (cf. figure 2.26).
10 10
9
7,9 8
10 7 10
6 6
5 5

10 10

F IGURE 2.24 Tronçon de limon F IGURE 2.25 Discrétisation des valeurs


Valeurs de charge connues de charge aux limites

(6) Le débit s’obtient approximativement à partir de la loi de Darcy en considérant


une charge moyenne en aval de
l’écoulement : (h + h )
hA − B 2 D
q = S.k L .i = S.k L . HL = 7, 75.10−6 m3.s-1
46 2 • Hydraulique des sols

10
9
8
7 10
6
5

10

F IGURE 2.26 Équipotentielles dans la couche de limon

La surface de passage est égale à S = [BD]


× 1 = 15, 5 m2.

Solution 2.7.
2 dh
rique
(1) La de rayon
cavité étant r. Ainsi la loi
sphérique, de Darcy s’écrit
l’écoulement est q = S.k.i = −4.π.r .k. dr
réalisé au traversdrd’une surface sphé-
Ou encore q = −4.π.k.dh
r2 ∫ R
dr h cav+ δ h
D’où en intégrant q ∫ D = dH
−4.π.k. r 2
h cav
1 22
Et donc q − + = −4.π.k.δh
R D
Le rayon d’action R de la poche sphérique est bien plus grand que son propre
rayon : R1 2
D.

−q
(2) D’après la formule précédente, on écrit : k = 2.π.D.δh = 5.10-5 m.s-1. Le
sol est moyennement perméable, probablement sableux.
(3) Le volume passant au travers des surfaces sphériques de diamètre r est égal au
débit récupéré dans le tube à chaque intervalle de temps dt, d’où q.dt = s.dz
avec dz la variation de hauteur du fluide due au débit sortant.

De façon similaire à la première question, le débit à chaque intervalle de temps


dt s’exprime par q = −2.π.k.D.z
dz − 2πkD
D’où l’équation différentielle dt + s z= 0
L’équation étant du premier ordre, et sans second membre, la solution
est
z = : z0 .e s
− 2 .π . k . D .t

Solution 2.8.
(1) Dans le cas d’une nappe à surface libre, le rabattement est relié au débit q à
de la loi de Darcy par la relation q = k.i = −k.S. dh
partir dr .
Avec S la surface de passage de l’eau autour du
puits.
Solutions des exercices 47

En considérant l’hypothèse de Dupuit (écoulement horizontal), la surface S


cor- respond à la surface extérieure d’un cylindre de rayon variable r et de
hauteur variable h(r) (en considérant l’origine z = 0 au niveau du substratum).
D’où q = −k.2.π.r.h. dhdr
dr
Ainsi en posant q = −2.π.k.r.h.dh puis en intégrant entre r et R, on obtient
r2
π.k.(H − h)
q= −
ln Rr
q R
Ou encore h(r) = H2 − ln
π.k r
q R
Le rabattement s’exprime donc : s(r) = H − h(r) = H − H 2 − ln
π.k r
(2) D’après les mesures dans chaque piézomètres, le rayon d’action du puits est
d’environ R = 320 m.

(3) Le coefficient de perméabilité se détermine à partir de l’expression du


rabatte-
ment et des données de l’essai : k = R
q. ln +r z 2 )
π(−2.H.z
D’après le tableau 2.7, le coefficient de perméabilité est environ de k = 0, 04 m.s-
1.

TableauP1 P2 P de perméabilité
2.7 Coefficient P4 P5 P6
s m 6,50 4,40 2,40 1,20 0,11 0,00
r m 10 30 80 150 300 400
k m/s 0,0401 0,0389 0,0404 0,0433 0,0396 -

Solution 2.9.
(1) Les surfaces sous le réservoir et sur le substratum sont des surfaces
imper-
méables : ∂∂ zh = 0.
Ceci est valable en tout point de la base du réservoir sauf sous son centre où la
u
charge hydraulique vaut : h = γ w + z = 20 + 2 = 22 m.
De par l’axisymétrie du problème, le segment de sol vertical
sous le centre du
réservoir est également à charge constante h = 22 m.
En réservoir.
du s’éloignant du réservoir
Aussi, suffisamment,
les variations le sol
de charges n’est
sont pas affecté
faibles : ∂∂rh = 0.
par l’écoulement u
Enfin en surface libre, la charge vaut : h = γ w + z = 0 + 2 = 2
m.
48 2 • Hydraulique des sols

(2) Le problème est axisymétrique. En prenant l’hypothèse de Dupuit (∂∂z h = 0),


la charge n’est fonction que du rayon
r: dh
v = k.i = k dh et q = S.v = 4π.r.k.
dr dr

Solution 2.10.
(1) La courbe du rabattement en fonction du temps est présentée en figure
2.27.

2,5
2 y = 0,385ln(x) - 1,468
Rabattement, s

1,5
1
0,5
[m]

0
10 t0 = 44 s 100 1000 10000 100000
Temps, t [s]

F IGURE 2.27 Rabattement au cours du temps jusqu’à 4 heures

(2) En utilisant l’app rox imation de Cooper-Jacob :


s(r, t ) = q ln 2, 25.T + ln(t)
4.π.T c
2, 25.T.t0
Or s(r, t 0 )S =.r02 ⇒ S c = q
2
avec T = 4πα et α le coefficient directeur
de la droite de r
rabattement.
AN : t 0 = 44 s, α = 0, 385, T = 2, 07.10-3 m2.s-1, S c = 8, 28.10-3 m-1.
c 2, 5 S r 2
L’hypothèse de Cooper-Jabob est vérifiée : t ≥
= 247 s. T
(3) Le coefficient de perméabilité horizontale k h des alluvions s’exprime à partir de
T
la définition de la transmissivité : kh = b = kh = 1, 37.10−4 m.s-1
(4) L’ensemble de la courbe du rabattement en fonction du temps est présentée en
figure 2.28.

(5) Le rabattement s ( r = 5 m) se calcule par la méthode du puits image.


q q 2.d − r
s ( r = 5 m) = . ln r = . ln = 2, 34 m
2π.T 2π.T r
×
(6) L’erreur est de 6 %.
r
Solutions des exercices 49

3
2,5
Rabattement, s
2
1,5
1
0,5
[m]

0
10 100 1000 10000 100000
Temps, t [s]

F IGURE 2.28 Rabattement au cours du temps jusqu’à 2,5 jours

(7) La distance dc du puits correspondant à la valeur sst ab de rabat tement obtenue en


q 2.dc − r
inversant la relation précédente : sstab = ln
2.π.T r
r 2.π.s s t a b .T
dc = 1+ q = 66, 8 m
2
e
Cette distance dc est supérieure à d de 20 % environ. Deux principales raisons :
• La partie de sol en pente au niveau de la berge n’a pas été prise en compte
dans les calculs.
• Le colmatage du tube crépiné n’a pas été pris en compte.
Chapitre 3

États de contrainte dans les sols

1. CONTRAINTES TOTALES ET EFFECTIVES


1. Le sol, un milieu continu
La mécanique des sols considère en général le sol comme un milieu continu.
Cette hypothèse s’avère fausse lors de l’étude des contraintes à l’échelle des grains
puisque leur mouvement relatif constitue des discontinuités. De plus, lors de
phases de rup- ture, l’apparition de surface de glissement amène également des
discontinuités.
a) Distribution des contraintes autour d’un point
On définit l’état de contraintes en un point M d’un milieu continu par le
tenseur : ⎛ ⎞
σx τ τ
xy xz
τ yz
= ⎝ τy x σy ⎠
(→x ,
τ zx τ zy σz →y ,→
Ou encore dans la base principale des z)
contraintes : ⎛ ⎞
σI 0 0
= ⎝ 0 σ II 0 ⎠
0 0 σ III
( I→,I→I ,I →I I )

Le vecteur contrainte T→ (M ) s’exerçant sur une facette passant par M est défini
par sa normale →n et l’expression :
T→ (M ) = . →n
52 3 • États de contrainte dans les sols

σz
zx

zy yx
σy
xy
yz
σx xz y

F IGURE 3.1 État de contrainte en un point - représentation 3D

En mécanique des sols, les contraintes de compression sont comptées


positivement. Aussi la normale à la facette sera « rentrante » (et non « sortante »
comme en MMC).

b) Cercle de Mohr
La représentation de l’état de contrainte en un point M peut se réaliser sur le repère
de Mohr (0, σ, τ ). Lorsque la facette balaie l’ensemble des orientations autour du
point M, l’extrémité du vecteur contrainte T→ se déplace dans une zone hachurée
du plan de Mohr. Cette zone est délimitée par trois cercles de diamètre (σ I − σ I I ),
(σ I − σ I I I ) et (σ I I − σ I I I ).
t

𝜏 𝜏n
M
𝜏n
T

T(M,n) σn
n

σ
σn

F IGURE 3.2 Vecteur contrainte. Représentation de Mohr


3.1 Contraintes totales et effectives 53

Dans un problème à deux dimensions, nous noterons respectivement σ n et τ n t


les contraintes normale et tangentielle en un point d’une facette de normale →n .
En partant d’un repère de référence (M ,→x ,→y), le tenseur des contraintes s’écrit
:
σx τ
= xy
τ y x σ y (→x ,
→y )
Considérons la normale →n à la facette considérée, faisant un angle θ avec l’axe
des x :
cos θ
→n
sin θ (→x ,
=
→y )
Dans le repère (M ,n,t), propre à chaque facette, l’expression du vecteur
contrainte est :
⎛ σ x + σy + σ x − π ⎞
σn cos(2θ)+ τ cos − 2θ
T→(M ) = = ⎝σ y 2 σ x − σy
2 xy
2 ⎠
τ nt
sin(−2θ)+ τ x y sin π −
2 2 ( →n ,

→t )
En partant du tenseur des contraintes exprimé dans la repère des directions
principales (avec σ I I = σ I I I ), les composantes du vecteur contrainte sont :

⎛ σ + σ cos(2θ)
σn + I III
2 ⎠
= ⎝ σ I σ−I −σ I IσI I I I sin(−2θ)
τ nt
2 2 ( →n ,
T→ (M ) = →t )

σ + σ σ −σ
Avec d = I 2 I I I le centre du cercle, et r = I 2 I I I le rayon du cercle. θ cor-
respond à l’inclinaison entre la normale à la facette et la première direction
principale.

𝜏
𝜏n III

t
T(M,n)
2θ 𝜏n
σ M

σIII σn T
σI
σn θ I

F IGURE 3.3 Cas bidimensionnel - représentation de Mohr. Si la facette considérée est inclinée
d’un angle −θ par rapport à la première direction principale, le point correspondant dans le cercle
sera situé à un angle 2θ de la contrainte σ I
54 3 • États de contrainte dans les sols

Pour la suite, les composantes du vecteur de contrainte totale T→ s’expriment


simple- ment σ et τ .

3.1.2. Principe des contraintes effectives de Terzaghi


a) Contrainte totale et pression interstitielle
En considérant un milieu continu saturé de manière globale, c’est-à-dire en ne
distin- guant pas les phases solide et liquide, les contraintes qui s’exercent en un
point donné sont appelées contraintes totales.
La pression interstitielle ne constitue qu’une partie de la contrainte totale dans un
sol et se détermine à partir de la position des points étudiés dans une nappe ainsi
que par la présence ou non d’un écoulement (cf. chapitre 2).

b) Contrainte effective
Karl Von Terzaghi a postulé que les déformations dans un sol dépendent de la diffé-
rence entre les contraintes totales et les pressions interstitielles. On définit ainsi
les contraintes effectives par la formule de Terzaghi :
×
= − uI
Les composantes normale et tangentielle du vecteur de contrainte effective T × en
un point s’exprime σ × = σ − u et τ × = τ .
Ce principe de Terzaghi s’applique lorsque la rigidité de l’ensemble granulaire est
faible devant la rigidité de chacune des phases solide et liquide.

3.1.3. État de contrainte géostatique


Les contraintes géostatiques correspondent aux contraintes générées par le
poids propre des couches d’un massif. Si ce massif possède une nappe, on
distinguera les contraintes géostatiques totales et effectives.
Pour décrire l’état de contrainte géostatique ou « au repos », les notations et
conven- tions suivantes seront utilisées :
• z : profondeur du point considéré, comptée positivement vers le bas.
• σ v (z) et σ v× (z) : contraintes verticales totales et effectives.
• σ h (z) = σ h× (z) : contraintes horizontales totales et effectives.
3.1 Contraintes totales et effectives 55

a) Contraintes verticales
Dans le cas d’un massif semi-infini à surface horizontale composé de n couches
et d’une nappe (cf. figure 3.4), les contraintes verticales totales en tout point du
massif s’expriment :
Σn
σv ( z ) = γ i .H i
i=1

Avec :
• γ : poids volumique apparent, égal à γ s a t sous la nappe.
• H i : hauteur des couches au-dessus du point z.

0
Y1
H1
H2

Y2

Y3
H3

M Δσv

F IGURE 3.4 Sol multicouche - contraintes géostatiques

La pression interstitielle u pour une nappe hydrostatique


s’exprime :
u(z) = γ w .H w

Avec :
• γ w : poids volumique de l’eau (γ w = 10 kN.m-3).
• H w : distance entre le point considéré et la surface de la
nappe.

La contrainte verticale effective se détermine en tout point par la formule de


Terza- ghi :
σ v× ( z ) = σ v (z) − u(z)

L’augmentation de contrainte verticale effective dans une couche saturée de poids


volumique saturée γ w est :
Δσ v× ( z ) = (γ s a t − γ w ).u = γ ×.z

Avec γ × le poids volumique déjaugé de la couche considérée.


Si la couche n’est pas saturée, l’augmentation de la contrainte effective est
56 3 • États de contrainte dans les sols

b) Contraintes horizontales

Au même titre que les contraintes verticales, il faut différencier les contraintes
hori- zontales effectives et totales. En effet, l’eau transmet sa pression de manière
identique dans toutes les directions contrairement à la phase solide.
À l’état « au repos », les contraintes effectives horizontales s’expriment en
fonction des contraintes effectives verticales par la relation :
σ h× ( z ) = K 0 .σ v× (z)

Avec K 0 coefficient des terres au repos fonction de la nature du squelette (sable


: K0 0, 5 ; argile : K 0 0, 7 ; vases : K 0 1). Ce coefficient

peut être
déterminé à partir de l’angle de frottement ϕ × : K 0 = (1 − sin ϕ ×) R oc .
Le rapport de consolidation R o c est défini au chapitre 5.
Les contraintes horizontales totales se déterminent à partir de la formule de Terzaghi
:

σ h× ( z ) = σ h ( z ) + u

2. INFLUENCE DU CHARGEMENT
1. Principe de superposition
Soit un massif de sol semi-infini, élastique et à surface horizontale. Par principe de
su- perposition, les contraintes dans le massif correspondent à la somme des
contraintes géostatiques avec celles dues aux charges supplémentaires. Ces
dernières corres- pondent, par exemple, aux charges transmises par les fondations
des ouvrages. Elles peuvent être négatives, notamment lors d’excavations en
surface. Ainsi le principe de superposition s’énonce :
= 0 + Δ

avec 0 l’état de contrainte géostatique et Δ celui dû aux charges


supplémentaires. q q

= +
σv Δσv
σv0

F IGURE 3.5 Principe de superposition


3.2 Influence du chargement 57

3.2.2. Détermination des contraintes


L’évaluation des contraintes dues aux charges supplémentaires est faite à partir de
la théorie de l’élasticité.

a) Charge concentrée

Dans le cas d’un milieu non pesant semi-infini et soumis à une force concentrée P
verticale en surface (cf. figure 3.6), les contraintes supplémentaires en un point
du massif et sur une facette horizontale de normale z s’expriment par la relation
de Boussinesq :

3P 5 3P z3
Δσv = cos θ = .
2πz2 2π (r 2 + z 2 ) 5 / 2

Δτ = 3Pr cos5 θ = 3P . r.z 2


2πz 3 2π (r 2
+ z2 )5 / 2

ș z

r
ǻıv

F IGURE 3.6 Charge concentrée dans un massif

Cette approche ne fait pas de distinction entre un massif monocouche ou


multicouche. Le module d’Young E et le coefficient de PoissonCoefficient !
Poisson ν n’inter- viennent pas dans l’évaluation de la contrainte supplémentaire.

b) Charge répartie

La répartition des contraintes supplémentaires en un point du massif dues à


une charge répartie d’intensité q en surface dépend de sa forme.
En intégrant la force élémentaire dP = q.dS sur la surface de la charge dS, la
contrainte supplémentaire verticale générée par cette charge en tout point du
mas- sif s’exprime :
∫ ∫ ∫
3q
Δσv = ∫
3q cos θdS = 2πz 2 q cos5 θdS
5
S 2πz 2 S
58 3 • États de contrainte dans les sols

Pour des chargements de formes simples (rectangulaire, circulaire, trapézoïdale,


etc.), la solution de cette intégrale est fournie sous forme d’abaque (cf. annexe A.).
La mé- thodologie consiste à déterminer le coefficient d’influence I, fonction de la
forme de la charge, de la profondeur considérée et de l’éloignement à la charge. La
contrainte verticale due aux charges supplémentaires s’exprime :
Δσv = q.I

c) Abaque de Newmark
Lorsque la charge surfacique est de forme aléatoire, l’évaluation des contraintes
se fait à partir de l’abaque de Newmark (cf. annexe A.4). Sur ce dernier, la forme
de la charge doit être reportée en choisissant comme échelle la profondeur du
point recherché. La méthode consiste à comptabiliser le nombre de cases c
occupées par la charge et à appliquer la formule suivante :
Δσv = q.n.c
Avec n le coefficient d’influence correspondant rapport 1/c t o t avec ctot le nombre de
cases total de l’abaque.

d) Méthodes numériques
Pour des chargements particuliers, les méthodes numériques, telles que la
méthode aux éléments finis, permettent de déterminer les valeurs de contraintes et
de pressions interstitielles en tout point d’un massif de sol.

EXERCICES

Exercice 3.1. Solution p.


65
Soit un massif de sol grossier, sans nappe, composé d’une couche de sable lâche
(γ 1 = 19 kN.m-3 ,γ s a t, 1 = 20, 5 kN.m-3) de 6 m de hauteur, reposant sur une couche
de gravier dense (γ 2 = 21 kN.m-3 ,γ s at, 2 = 22 kN.m-3) de 4 m.
(1) Tracer la distribution des contraintes verticales totales en fonction de la
profon- deur.
Suite à de fortes précipitations, une nappe libre sature le massif. Sa surface libre
se situe à 2 m de la surface.
(2) Tracer les distributions des contraintes verticales effectives et totales, et des
pres- sions interstitielles en fonction de la profondeur.
Exercices 59

Exercice 3.2. Solution p.


65
Soit un massif de sol grossier composé d’une seule couche (cf. figure 3.7). Le
niveau de la nappe varie du point P au point M (H 1 = 3 m, H 2 = 2 m).

H2

Hw
H1

Gravier sableux
P γ = 18,5 kN.m -3

γ = 20 kN.m
sat
-3

F IGURE 3.7 Variation du niveau de la nappe

(1) Tracer les évolutions des contraintes totales et effectives, et des pressions
inter- stitielles, au niveau du point P en fonction du niveau de la nappe (H w ∈
[0 ; 5]). Commenter.

Exercice 3.3. Solution p.


66
Soit un massif de sol grossier composé de deux couches (cf. figure 3.8). La couche
argileuse est le siège d’une remontée capillaire sur la totalité de la couche au-
dessus de la nappe.
Sable
γ
2

1 = 19 kN.m-3
1,5 m

Argile saturée
γ = 20 kN.m-3
3m

sat,2
m

F IGURE 3.8 Massif à deux couches - Remontées capillaires

(1) Tracer les évolutions des contraintes verticales totales et effectives, et des
pres- sions interstitielles en fonction de la profondeur.
60 3 • États de contrainte dans les sols

Exercice 3.4. Solution p. 67


Soit un massif de sol composé de quatre couches (cf. figure
3.9).

m
1
γ1 = 19 kN.m-3
Sable
γsat,1 = 20 kN.m-3
m
2

K0,1 = 0,5
-3
Gravier γsat,2 = 19 kN.m
K0,2 = 0,5
2

γsat,3 =
20 kN.m-3
1m

Sable
K0,3= 0,55
m

Limon γsat,4 =20 kN.m-3


3,5

K0,4 = 0,6
m

F IGURE 3.9 Massif à quatre couches

(1) Tracer les évolutions des contraintes horizontales et verticales, totales et


effec- tives, et des pressions interstitielles en fonction de la profondeur.

Exercice 3.5. Solution


p. 68
Soit un élément de sol infiniment petit soumis à une contrainte normale principale de
18, 2 kPa et minimale de −2, 2 kPa.
(1) Tracer le cercle de Mohr dans le plan σ − τ .

(2) Déterminer la contrainte tangentielle maximale τ m a x .

(3) Déterminer l’état de contrainte sur une facette dont la normale est inclinée
de
30° par rapport à la première direction principale.

Exercice 3.6. Solution p.


68
Soit un élément de sol infiniment petit dont l’état de contrainte est indiqué en
figure 3.10.
(4) Déterminer les contraintes principales de différentes façons.

(5) Représenter les directions principales.

(6) Déterminer la contrainte normale et tangentielle sur la facette AB.


Exercices 61

110 kPa

60 kPa

A 60 kPa

42 kPa 42 kPa
22°

60 kPa B
y

60 kPa
x

110 kPa

F IGURE 3.10 État de contrainte en un point

Exercice 3.7.

Solution p. 69
Soit un élément de sol triangulaire isocèle infiniment petit dont certaines
composantes de contraintes sont fournies (cf. figure
30 kPa
3.11).
0 kPa
B
0 kPa
β
17 kPa
B α

F IGURE 3.11 État de contrainte en un point

(1) Déterminer les contraintes principales.


Exercice 3.8. Solution p. 71
Soit un massif composé
(2) Déterminer l’angle α.d’une couche de 10 m d’épaisseur sollicitée en surface par
une force ponctuelle F = 1 kN.
(1) Tracer sur l’ensemble de la couche l’évolution de la contrainte verticale en
fonction de la profondeur z, pour r = 0 m, r = 1 m et r = 2 m.

(2) Tracer l’évolution de la contrainte verticale en fonction de l’éloignement r


(jus- qu’à r = 10 m) pour deux profondeurs différentes : r = 2 m et r = 5 m.
62 3 • États de contrainte dans les sols

Exercice 3.9. Solution p.


71
Soit un massif composé de trois couches sur lequel est posé un réservoir
cylindrique de poids total P = 250 t. Le massif de fondation est constitué d’un
radier circulaire de rayon R = 5 m. On suppose que le poids du réservoir et son
contenu se transmet uniformément. Une chaussée est située à proximité (cf. figure
3.12).

q 10 m Chaussée

Réservoir Grave
sableuse
m
2

Sable
m

dense
4

Limon
m
4

F IGURE 3.12 Position du réservoir et de la chaussée. Coupe du massif.

(1) Déterminer la charge q.

(2) En utilisant l’abaque A.1, déterminer la valeur de la contrainte verticale au


milieu de chaque couche, sous le réservoir et sous la chaussée.

Exercice 3.10. Solution p. 72


Soit un radier en béton apportant une charge surfacique q = 55 kPa sur un massif
de sol sableux de 10 m d’épaisseur. La géométrie du radier est présentée en figure
3.13.
(3) À partir de l’abaque A.3, déterminer la contrainte verticale engendrée par le
radier au point A à des profondeurs z = 0 m, z = 2 m et z = 4 m.

(4) En utilisant le principe de superposition, déterminer la contrainte verticale


au point B, C et D à z = 4 m.
Exercices 63

B=5m 2,5 m
A

5m
C
B

D
1m

1m

F IGURE 3.13 Géométrie du radier. Perspective (à gauche) et vue de


dessus (à droite)

Exercice 3.11.

Solution p. 73
Soit un massif semi-infini composé d’une seule couche de sable lâche, sollicité
en surface par une charge uniformément répartie de largeur B = 8 m et
d’intensité q = 10 kPa. L’état de contrainte généré par la charge en surface est
décrit enq figure
3.14 avec
τ z x = [sin: α. sin(α + 2β)]
σ z = qπ [α + sin α cos(α + 2β)] σ x = [α − qsin α cos(α + 2β)]
π π
B

β
z
α
Δσz
Δ𝜏zx
Δσx
Δ𝜏xz

F IGURE 3.14 Chargement uniformément


répartie

(1) Déterminer les contraintes σ z , σ x et τ z x pour un point situé vers l’extérieur à


x M = 5 m et z M = 4 m du point O.

(2) Tracer le cercle de Mohr et positionner sur le cercle les points correspondants
aux états de contraintes sur les facettes horizontales et verticales.

(3) Déterminer les valeurs des contraintes principales et les directions principales.
64 3 • États de contrainte dans les sols

Exercice 3.12. Solution p.


74
Soit un radier de bâtiment industriel apportant une charge surfacique
constante q = 15 kPa sur un massif de sol composé de deux couches (cf. figure
3.15). La forme du radier impose d’utiliser l’abaque de Newmark pour déterminer
la distribution des contraintes dans le massif.
10 m 10 m 10 m

10

8m
A

10 m

4m
m
B

Vue de dessus Vue en


coupe

F IGURE 3.15 Forme du radier (à gauche) et coupe du massif (à droite)

(1) Déterminer la contrainte verticale engendrée par le radier sous les point A et B
au centre de chaque couche.

Exercice 3.13. Solution


p. 75
Soit un massif de sol composé d’une couche de sable. Deux phases de chargement
sont étudiées : excavation et construction (cf. figure 3.16). La longueur (hors
plan) excavée puis chargée est considérée infinie. La profondeur excavée est de 1
10 m
m. Pente 1/2
q2
5m

A A A

État initial Excavation Construction

F IGURE 3.16 Excavation et construction

(1) À partir des abaques fournis en annexe A., déterminer la contrainte verticale
au point A après excavation puis après construction (q2 = 20 kPa).
Solutions des exercices 65

SOLUTIONS DES EXERCICES

Solution 3.1.
(1) Dans le sable, la contrainte verticale totale s’exprime :
σ z ( z ) = γ 1 .z ∀z ∈ [0; 6]
La contrainte verticale à l’interface sable/gravier vaut σ v (z = 6 m) = 114
kPa. Dans le gravier, la contrainte verticale totale vaut :
σ v (z) = 114 + γ 2 .z ∀z ∈ [6; 10]

σv [kPa]
m
6

114
m
4

198

F IGURE 3.17 Profil des contraintes totales

(2) D’après le principe de Terzaghi : σ v = σ z× + u


La pression interstitielle s’exprime u(z) = γ w .(z − 2)
La contrainte totale s’exprime de la même façon que précédemment (en
consi- dérant le changement de poids volumique). La contrainte effective se
déduit du principe de Terzaghi, où se calcule directement en considérant les
poids volu- miques déjaugés dans les zones saturées :
γ 1× = γ s a t , 1 − γ w = 10, 5 kN.m-3 et γ 2× = γ s a t , 2 − γ w = 12 kN.m-3

Solution 3.2.
(1) La pression interstitielle au point P s’exprime u (H w ) = γ w .H w
La contrainte verticale totale au point P vaut :
σ v ( H w ) = γ s a t .H w + γ.(H 1 − H w ) ∀Hw ∈ [0; H1 ]
σ v ( H w ) = γ s a t .H 1 + γ w .(H w − H 1 ) ∀Hw ∈ [H1; H 2 ]
66 3 • États de contrainte dans les sols

σv [kPa] u [kPa] σ'v [kPa]

38 38
m
6

120 40 80
m
4

208 80 128

F IGURE 3.18 Profils des contraintes totales, effectives et des pressions interstitielles

La contrainte effective se déduit par soustraction σ v× = σ v − u


σ v× ( H w ) = γ s a t .H w + γ.(H 1 − ∀Hw ∈ [0; H1 ]
σHvw× )( H w ) = γ ×.H 1 = 30 ∀Hw ∈ [H1; H2 ]
kPa

σv [kPa] u [kPa] σ'v [kPa]

80
50 55,5
60 30
55,5

Hw [m] Hw [m] Hw [m]

F IGURE 3.19 Évolutions des contraintes et pressions d’eau au point P


en fonction du niveau de la nappe

La contrainte effective reste donc constante quand le niveau de la nappe est


supé- rieur à celui du massif (cf. figure 3.19).

Solution 3.3.
(1) La pression interstitielle dans la couche d’argile devient négative au-dessus
de la nappe. L’effet de capillarité dans l’argile étant important, la pression
intersti- tielle évolue linéairement jusqu’au sommet de la couche. Le principe de
Terzaghi s’applique en considérant que la pression interstitielle est négative
en zone de remontée capillaire.
Solutions des exercices 67

u [kPa] σv [kPa] σ'v [kPa]


m
2

-15 38 38
23
1,5
m

53 53
m
3

30 83
113

F IGURE 3.20 Profils des contraintes totales, effectives et des pressions interstitielles

Solution 3.4.
(1) La démarche consiste successivement à :
• déterminer la pression interstitielle u et la contrainte verticale totale σ v à
partir des poids volumiques de l’eau et des couches de sol ;
• en déduire l’évolution de la contrainte verticale effective par la loi de
Terzaghi
σ v× = σ v − u ;
• déterminer la contrainte horizontale effective à partir des coefficients des
terres au repos σ h× = K 0 .σ v× ;
• en déduire l’évolution de la contrainte horizontale totale par la loi de
Terzaghi
σ h = σ h× + u.
σv [kPa] u [kPa] σ'v [kPa] σ'h [kPa] σ'h [kPa]

19 19 9,5 9,5
2

39 29 14,5
10 24,5
2m

23,5 53,5
77 30 47 25,9 55,9
1 m

31,4 71,4
97 57 34,2 74,2
40
3,5 m
m

167 75 92 55,2 130,2

z [m] z [m] z [m] z [m] z [m]

F IGURE 3.21 Profils des contraintes totales, effectives et des pressions interstitielles
68 3 • États de contrainte dans les sols

Les résultats sont présentés en figure 3.21. On constate que les profils des
contraintes horizontales totales et effectives présentent des sauts (théoriques)
au niveau des intercouches où le coefficient des terres au repos varie.

Solution 3.5.
(1) Le cercle de Mohr (cf. figure 3.22) se dessine aisément en considérant un
cercle de centre d et de rayon r :
σI + σI I σI − σI I
d= = 8 kPa et r = = 10, 2
kPa 2 2

𝜏 [kPa]
10,2

σ [kPa]
-2,2 8 13,1 18,2
60°

-8,8

F IGURE 3.22 Cercle de Mohr et valeurs à θ = 30°

(2) La contrainte tangentielle maximale correspond au rayon du cercle de


Mohr (propriété des cercles de Mohr) : τ m a x = 8 kPa

(3) Les contraintes sur la facette inclinée se déterminent analytiquement à partir


du centre et du rayon :
σI + σI I σI − σ I I
σ (θ) = + cos(2θ) = 13, 1 kPa
2 2
σ − σI I
τ (θ) = I sin(−2θ) = −8, 8 kPa
2

Solution 3.6.
(1) Les facettes représentées sur la figure étant inclinée 90° l’une de l’autre, les
points correspondants aux facettes sur le cercle de Mohr se retrouvent opposés
par rap- port au centre d. On détermine ainsi le centre :
σ x + σy
d= = 76 kPa
2
Solutions des exercices 69

On détermine ensuite la position d’un point sur le cercle pour avoir le rayon,
par exemple : σ x = 42 kPa et τ x y = 60 kPa. On peut tracer le cercle et
connaître graphiquement les contraintes principales (cf. figure 3.24).
Outre la méthode graphique, les contraintes principales se déterminent par
dia-
gonal isation de la matrice :
σx τ 42 145 0
= xy = ←
τ60
yx σ z ( →x , →y ) 60 110 ( x ,→ →y ) 0 7
Enfin les contraintes
( I→, Iprincipales
→I ) se déterminent aussi par les expressions
analy- tiques :
2
σ + σ σ x − σy
σI = x y
+ + τ xy2 = 145 kPa
2 2
σx + σ y σ x − σy 2
σI I = − + τ xy2 = 7 kPa
2
(2) Les directions principales correspondent aux directions des facettes dont la
2
com- posante tangentielle des contraintes est nulle. Analytiquement : tan 2θ =
2τ x y
σy − σx
On en déduit ainsi l’angle entre la facette de normale →y et la facette de normale
I→, soit θ = 30, 2°. La seconde direction principale est inclinée de 90° par
rapport à la première.

30,2° x

F IGURE 3.23 Directions principales

(3) Graphiquement : la facette AB est inclinée de −22° par rapport à la facette de


normale extérieure →y, ce qui correspond dans le plan de Mohr à un angle
de
+44°. On retrouve ainsi aisément l’état de contrainte en se reportant sur le cercle
(cf. figure 3.24). σ + σ σ −σ
Analytiquement : σ (θ) = I 2 I I + I 2 I I cos(2θ) = 142 kPa
σI − σI I
τ (θ) = sin(2θ) = −19, 5 kPa
2

70 3 • États de contrainte dans les sols

𝜏 [kPa]

60

7 42 142 σ [kPa]
76 110 145

44°
-19,5

- 60

F
I
G
U
R
E

3
.
2
4

C
e
r
c
l
e

d
e

M
o
h
r σ [kPa]
0 39,5

e 30

t

v
a
l
e
u
r
sF IGURE 3.25 Cercle de Mohr et valeurs particulières

p
a
Solutions des exercices 71

(2) L’angle obtus β du triangle isocèle correspond à l’angle entre le point (30,17) et
le point (0,0). Attention au sens de rotation.
180 − β
β = 119, 5° et α = 2 = 30, 25°

Solution 3.8.

(1) L’expressio n de la contrainte vert icale, par Boussinesq, est la


F 3. 1
suivante
Δσv := 2 2π [(r/z) 2 + 1]5/ 2
z
La figure 3.26 présente l’évolution de la contrainte verticale en fonction de la
profondeur z. La contrainte tend logiquement vers l’infini lorsque la
profondeur z et le rayon r tendent vers 0.

Contrainte verticale ǻ ı v [kPa] 14


0 50 100
12
0
Contrainte verticale

1 10
ǻıv □>N3D@

2
r=1m
Profondeur z [m]

r=0m 8
3
z=2m
4 r=2m 6
5
4
6
7 2 z=4m
8
9 0
10 0 5 10
Rayon r [m]

F IGURE 3.26 Évolution de la contrainte verticale


en fonction de la profondeur (à gauche) et du rayon (à droite)

(2) L’expression précédente reste inchangée. En revanche la profondeur z est fixée.


La figure 3.26 présente l’évolution de la contrainte verticale en fonction du
rayon.

Solution 3.9.
(1) Le poids du réservoir se répartit uniformément sous la fondation
P sur une
égale
surface à S = 2πR = 31, 4 m 2. La charge vaut donc q =
R = 79, 6 kPa.
(2) L’abaque en annexe A.1 permet de déterminer les contraintes verticales à par-
tir des rapports r / R et z / R . Le tableau 3.1 résume les valeurs des contraintes
verticales et des rapports associés. La contrainte δσv se calcule en fonction
du coefficient d’influence I par la relation Δσv = q.I.
72 3 • États de contrainte dans les sols

Tableau 3.1 Contraintes verticales sous le réservoir et la chaussée

Sous l'éolienne Sous la chaussée


z z/R r r/R I [%] ǻıv [kPa] r r/R I [%] ǻıv [kPa]
Grave 1 0,2 99,9 79,5 ~0 ~0
Sable 4 0,8 0 0 78,0 62,1 10 2 2,5 2,0
Limon 8 1,6 39 31,0 6,4 5,1

Solution 3.10.
(1) L’abaque en annexe A.3 permet de déterminer la contrainte verticale d’une
charge rectangulaire, au niveau d’un des sommets et en fonction de la
profondeur. Aussi pour déterminer la contrainte verticale sous le point A, il
suffit de déterminer les rapport B / z et L / z et de lire dans l’abaque la valeur du
coefficient d’influence. À partir du coefficient d’influence, la contrainte
verticale se détermine simple- ment par la relation Δσv = q.I. Les résultats
sont présentés au tableau 3.2.

z [m] sous
Tableau 3.2 Contraintes verticales B/z le point
L/z A du radierǻıen
I [%] v [kPa]
fonction de la profondeur
0 ’ ’ 25 13,8
2 2,5 5 24,2 13,3
4 1,25 2,5 21,9 12,0

(2) Par principe de superposition, la valeur du coefficient d’influence aux points B,


C, et D vaut la somme des coefficients d’influence des sous-domaines
schémati- sés en figure 3.27. Les résultats sont présentés au tableau 3.3.

I1 I1
I1

B C I3
I4
I1 I1 I1
D

I2 I1

F IGURE 3.27 Représentation des sous-domaines du radier


Solutions des exercices 73

Tableau 3.3 Contraintes verticales sous les points B , C et D à une profondeur z = 4 m


B C D
I1 [%] I [%] ǻıv [kPa] I1 [%] I [%] ǻıv [kPa] I1 [%] I2 [%] I3 [%] I4 [%] I [%] ǻıv [kPa]
20 40 22,0 15,1 60,4 33,2 2,9 7 20,5 7,5 37,9 20,8

Solution 3.11.

(1) Les angles α et β se Bca lculent à partir des don nées géom étriques fournies
xM 2 x M + B2
: β = arctan − = 14° α = arctan −β=
zM 52° z M

Les contraintes se déterminent à partir des équations


fournies :
σ z = q (α + sin α cos(α + 2β)) = 3, 32
π
kPa q
σ x = (α − sin α cos(α + 2β)) = 2, 46
π
kPa
τz x = (sin α. sin(α + 2β)) = 2, 47
π
kPa q
(2) Afin de tracer le cercle de Mohr (cf. figure 3.28), on détermine le centre d et le
rayon r à partir des valeurs de contraintes
√:
σ x + σz
d= = 2, 89 kPa et r = (σz − d)2 + (τz x ) 2 = 2, 51
kPa 2

𝜏 [kPa]

2,47

80° σ [kPa]
0,38 2,46 5,4
3,32

-2,47

F IGURE 3.28 Cercle de Mohr

(3) Les contraintes principales se déterminent graphiquement ou à partir des


relations suivantes σ I = d + r = 5, 40 kPa et σ I I = d − r = 0, 38 kPa.
La première direction principale est in clinée d’u n angle θ par rapport à la normale
à la facette horizontale θ = 2 arctan σ z − d = 40°.
1 τ zx
74 3 • États de contrainte dans les sols

Solution 3.12.
(1) Pour utiliser l’abaque de Newmark, l’échelle de dessin est proportionnelle
à la profondeur où la contrainte verticale est évaluée. La position du centre
de l’abaque doit correspondre aux points A et B . La figure 3.29 représente
les quatre configurations étudiées.

m
4
10
m

F IGURE 3.29 Diagramme de Newmark des quatre configurations

Pour chaque configuration, le nombre de cases c occupées est évalué. La


contrainte verticale (cf. tableau 3.4) se détermine par la relation Δσv = q.n.c.

Tableau 3.4 Contraintes verticales Δσv sous les points A et B en fonction de la profondeur
A B
z [m] 4 10 4 10
c 150 114 100 83
ǻıv [kPa] 11,3 8,5 7,5 6,2
Solutions des exercices 75

Solution 3.13.
(1) L’excavation provoque un déchargement du sol. La forme excavée impose d’uti-
liser l’abaque d’Österberg avec comme valeur de déchargement : q1 = −20
kPa. D’après les notations de l’abaque, a = 2 m, b = 5 m, z = 5 m. La
lecture sur l’abaque donne le coefficient d’influence I = 43, 8 %, à multiplier
par deux au vu de la symétrie de la décharge. On obtient I 1 = 2I = 87, 6 %.
La contrainte en A après excavation vaut ainsi : Δσv,1 = q.I1 = −17, 5 kPa.

La phase de construction apporte une charge uniformément répartie q2 = 35 kPa. La


contrainte verticale générée en A se détermine à partir de l’abaque de Stein-
brenner en considérant L = ∞, B = 5 m, z = 5 m. La lecture sur l’abaque
donne le coefficient d’influence I = 20, 3%, à multiplier par quatre au vu
de la double symétrie de la charge. On obtient I 2 = 4I = 81, 2%. La valeur
de déchargement vaut ainsi : Δσv,2 = q.I2 = 28, 4 kPa.

Ainsi, après les deux phases, la contrainte au point A est égale à :


Δσv = Δσv,1 + Δσv,2 = 10, 9 kPa
Chapitre 4

Résistance au cisaillement

1. ÉLASTOPLASTICITÉ
1. Rappels sur l’élasticité
Le comportement élastique linéaire est caractérisé par une réversibilité des
déforma- tions. Communément connue sous le nom de loi de Hooke, cette loi
exprime que le comportement du matériaux est entièrement connu à partir de
deux paramètres, E module d’Young et ν coefficient de PoissonCoefficient !
Poisson : E ν
= . + . Tr( ).I
1+ ν 1−

Le tenseur des contraintes peut se décomposer en la somme d’une partie
sphérique
s et une partie déviatorique d :
Tr( )
= s + d = p.I + d avec p =
3
Cette décomposition, souvent utilisée en mécanique des sols, permet de faire
inter- venir deux paramètres d’élasticité : G module de cisaillement et K module
de com- pressibilité volumique.
d = 2.G. d Tr( ) = 3.K. Tr( )

4.1.2. Comportement élastoplastique


Le comportement plastique ou irréversible est précédé d’un comportement
élastique pour un niveau de contrainte inférieur ou égal au seuil de plasticité (cf.
figure 4.1).
78 4 • Résistance au cisaillement

F IGURE 4.1 Surface de charge - seuil élastoplastique

On fait l’hypothèse de la partition des déformations qui décompose les


déformations totales en déformations élastiques et déformations plastiques : ε t = ε e
+ εp.

Toutefois, il est maintenant souvent préféré à cette loi élastoplastique parfaite, une
loi élastoplastique avec écrouissage qui, à la rupture, tend vers la plasticité
parfaite. Le comportement est modélisé par une loi hyperbolique et est disponible
dans la plupart des logiciels de calcul par la méthode des éléments finis.

4.1.3. État limite des sols dans l’espace des contraintes principales
Dans l’espace des contraintes, le domaine de comportement élastique du
milieu est limité par une surface D (correspondant au seuil de plasticité du cas
unidimen- sionnel) définie par f ( ) = 0, ∀ ∈ D. Cette relation, qui exprime
un critère de plasticité, doit être vérifiée indépendamment du repère choisi.

a) Notion de surface de charge


Dans l’espace des contraintes, le concept de surface de charge est substitué à
celui de critère de plasticité. La surface de charge limite un domaine à l’intérieur
duquel le milieu ne présente que des déformations élastiques linéaires. Ce
domaine est en général défini par une fonction scalaire f ( ) de la contrainte
appelée fonction de charge du matériau et prenant une valeur négative à l’intérieur
du domaine, nulle à la frontière et positive à l’extérieur. Dans le cadre d’un schéma
de plasticité, il reste à identifier la loi d’écoulement plastique du sol, pour compléter
la loi de comportement.

b) Notion de règle d’écoulement


Pour un matériau écrouissable, l’état d’écrouissage, représenté par une variable H
ne change que lorsqu’il y a évolution de la déformation plastique. Lors de
l’écrouissage, le domaine d’élasticité se transforme généralement soit par une
homothétie de centre O (cas isotrope), soit par translation (cas cinématique), ou par
une combinaison des deux. Si l’état de contrainte est tel que f ( , H ) = 0, le
tenseur se trouve sur la frontière du domaine.
4.1 Élastoplasticité 79

Lorsque l’état de contrainte a tendance à sortir de cette surface alors la


règle d’écoulement a pour objet d’exprimer comment s’effectue la déformation
plastique, c’est-à-dire définir en fonction de et de Δ et de l’état d’écrouissage
représenté par H.

∂g
On postule l’existence d’un potentiel plastique g tel que : d p = dλ ∂

Avec dλ multiplicateur de plasticité, strictement positif, et g = f lorsque la règle


d’écoulement est associée.

∂f
Le module d’écrouissage est défini par H.dλ = ∂ d .

La relation liant les déformations incrémentales aux contraintes incrémentales


est alors de la forme suivante dans le cas de l’essai de compression uniaxiale :
1 ∂g ∂f
.dσ1 + H . ∂σ 1 . ∂σ 1 .dσ 1
1
dε 1 = dεe1 + dεp1 =
E ini

c) Critère de Coulomb
Il s’agit d’un critère d’expression simple, bien adapté aux matériaux de type sol «
frot- tants » et « cohérents ». Dans le plan de Mohr, il s’écrit :
τ = c + σ. tan ϕ
Avec c cohésion et ϕ angle de frottement interne du matériau et σ et τ
respectivement contraintes normales et tangentielles.

F IGURE 4.2 Courbe intrinsèque du critère de Coulomb et représentation


dans l’espace des contraintes principales

Ce critère exprime en fait une relation entre le rayon et l’abscisse du centre du


cercle de Mohr : les cercles de Mohr limites admettent donc une enveloppe
appelée
« courbe intrinsèque » (cf. figure 4.2). Ce critère peut être exprimé en contraintes
effectives ou en contraintes totales.
80 4 • Résistance au cisaillement

Dans l’espace des contraintes principales, il s’écrit :

f = sup{σ i .(1 − sin ϕ ) − σ j .(1 + sin ϕ) − 2.c. cos ϕ } = 0 ∀ σ i ≥ σ j


i ∗= j

C’est une pyramide hexagonale non régulière, symétrique par rapport aux trois
plans bissecteurs.
Pour définir la loi de Mohr-Coulomb, il est donc nécessaire d’identifier cinq
para- mètres (E, ν, c, ϕ et ψ) en plus de l’état initial (cf. figure 4.3). Il faut pour
cela faire au moins deux essais à des pressions différentes.

q εV
C
-2sin ψ '
1-2v 1- sin ψ'
qmax ε1
E
ε1

F IGURE 4.3 Modélisation d’un essai de chargement avec le critère


de Coulomb (ψ : angle de dilatance)

D’autres modes de représentation sont utilisés (cf. figure 4.4). Ces plans
contiennent la même information que le plan de Mohr. En particulier, on
définit une droite intrinsèque analogue à la droite intrinsèque de la représentation
de Mohr. Toutefois, à l’usage, ils sont plus riches pour caractériser le
comportement des sols :
• Le plan de Lambe dans lequel les axes sont la contrainte moyenne s = σ 12+ σ 3 et
le
déviateur t = σ 1 −2σ 3 . Ces points correspondent aux sommets des cercles de Mohr.
La droite intrinsèque obtenue a une pente tan θ× et une ordonnée à l’origine t0 .
L’équivalence de ces paramètres avec le plan de Mohr-Coulomb est obtenue par
les relations suivantes :

sin ϕ × = tan t0
c× = cos ϕ ×
θ ×

• Le plan de Cambridge dans lequel les axes sont la contrainte moyenne p = 3


σet1 +le
2 . σdéviateur
3 q = σ 1 − σ 3 . La droite intrinsèque obtenue a une pente M et
une ordonnée à l’origine C . L’équivalence de ces paramètres avec le plan de
Mohr- Coulomb est obtenue par les relations suivantes (en compression) :
3.M 3 − sin ϕ ×
sin ϕ =
× c× =
.Q
6+ M 6. cos ϕ ×
4.1 Élastoplasticité 81

ʏ q arctan M
t
ș
ij'

c' Q
ı p t0 s

F IGURE 4.4 États de contraintes en un point de rupture selon les trois représentations

d) Modèle de Cam-Clay
L’analyse du comportement d’une argile dans l’espace (e, p×, q) à l’aide d’essais
drainés ou non drainés montre que les chemins d’état forment une surface
appelée surface d’état limite.

F IGURE 4.5 Différents types d’enveloppe d’état limite

Le modèle Cam-Clay modifié possède une enveloppe d’état limite de forme


elliptique lorsque celle-ci est projetée sur le plan (p×, q). Il est adapté aux sols
remaniés sous consolidation isotrope. L’axe de symétrie de l’ellipse se trouve sur
l’axe p×. Il existe d’autres formes d’enveloppe, plus adaptées aux sols anisotropes
et plus spécifique- ment aux sols naturels, axés sur la ligne K 0 qui correspond à
l’axe de contrainte sur lequel le sol a été consolidé ou compacté.
En notant pc la pression moyenne de préconsolidation, la surface de charge du
modèle Cam-Clay modifié s’exprime :
q 2 pc
f = +1 −
M.p p
Il s’agit d’un modèle élastoplastique écrouissable. On considère le matériau
écrouis- sable, ce qui implique une dépendance de la surface de charge de
l’histoire des dé- formations plastiques. Cet écrouissage est volumique.
82 4 • Résistance au cisaillement

F IGURE 4.6 Différentes surfaces d’état limite

Le modèle Cam-Clay est complété en faisant l’hypothèse d’une loi associée et en


prenant comme variable d’écrouissage dεVp . Les déformations volumiques de com-
pression sont données
par : −de
V λ
1dp+ e0 1 + e0
dε = p
Les déformations volumiques élastiques = .
s’expriment : κ dp
dεeV = .
1 + e0 p
Chaque sol présente des caractéristiques de comportement différentes (cf.
tableau 4.1) nécessitant le choix d’un modèle et de paramètres adaptés.

Tableau 4.1 Comportement et modèle de calcul en fonction de la nature du sol

Nature du sol Comportement Modèle de calcul


Sols indurés et roches tendres Déformations faibles, linéaires, Milieu continu élastique
(argiles raides, marnes, calcaires, fonction du temps (perméabilité et linéaire ou non linéaire.
craies, etc.) viscosité). Rupture souvent fragile. Consolidation et fluage.
Sols mous et sols organiques Déformations importantes, fortement Milieu continu élasto-
(argiles molles, cases, tourbes, non linéaires, fonction du temps plastique. Consolidation et
etc.) (perméabilité et viscosité). fluage.
Déformations instantanées, dépendant Milieu continu élasto-
Sols grenus
de la densité initiale (dilatance ou plastique (non associé) et
(sables, graviers, etc.)
contractance). élasticité non linéaire.

4.1.4. Détermination de la surface d'état limite


Les chemins suivis pour la détermination de la surface d’état limite sont des
chemins de cisaillement par augmentation du déviateur en condition drainée et/ou
non drainée.
4.2 Essais de laboratoire 83

Pour avoir une description complète, ces chemins doivent être complétés par des
chemins radiaux à différents angles (cf. figure 4.7) qui eux ne peuvent être
appliqués que par des matériels asservis en contraintes.

Pour être complets, différents plans seront scrutés pour avoir la forme de la
surface de charge à différents indices des vides.

F IGURE 4.7 Chemins de contrainte

2. ESSAIS DE LABORATOIRE

1. Boîte de cisaillement

L’appareil de cisaillement direct, est composé de deux boîtes superposées de forme


carrée ou circulaire que l’on déplace horizontalement l’une par rapport à l’autre
de manière à cisailler le sol sur un plan imposé. Au cours de l’essai, on passe en
phase initiale de déplacements répartis de façon globale dans l’épaisseur totale, à
des dé- placements concentrés à l’épaisseur de la couche limite. Seuls des essais
consolidés drainés peuvent être effectués à la boîte de cisaillement direct. Pour des
sols fins, une phase de consolidation doit être respectée. La vitesse de cisaillement
est choisie de façon à ce qu’il n’y ait pas de mise en pression de l’eau interstitielle
en aucun point de l’éprouvette. Un essai de cisaillement direct à la boîte
nécessite au moins trois éprouvettes soumises à des contraintes normales
différentes.

F IGURE 4.8 Schéma de la cellule d’essai


84 4 • Résistance au cisaillement

τ
τpic τ δh (tassement)
pic
τresiduel
uel
resid δ

δ σ
(gonflement)

F IGURE 4.9 Courbes d’essai à la boîte de cisaillement - comportement au pic et résiduel

À la rupture, la connaissance des contraintes tangentielles et normales permet de


tra- cer le cercle correspondant dans le plan Mohr. En refaisant l’expérience sur
plusieurs échantillons, sous différentes contraintes normales, on trace ainsi plusieurs
cercles de Mohr et il suffit alors de tracer l’enveloppe de ces cercles pour obtenir la
courbe in- trinsèque du matériau (cf. figure 4.9). On détermine ainsi la pente
définissant l’angle de frottement interne ϕ du matériau et l’ordonnée à l’origine
correspondant à la co- hésion c×.

4.2.2. Essai triaxial de révolution


L’appareil triaxial de révolution est constitué d’un ensemble d’éléments qui
doivent assurer les fonctions suivantes :
• solliciter une éprouvette cylindrique avec un chargement axial et radial ayant les
mêmes axes de symétrie que l’éprouvette, et mesurer ou contrôler les
contraintes associées à ces sollicitations ;
• mesurer les déformations axiales, éventuellement radiales, et les volumes
d’eau absorbés ou expulsés par l’éprouvette ; on doit pouvoir en déduire les
variations de volume de l’éprouvette ;
• mesurer les variations de pression interstitielle dans l’éprouvette.

La figure 4.10 correspond au schéma de principe d’une éprouvette placée dans une
cellule triaxiale. La cellule est constituée par une enceinte comportant une
embase inférieure, un cylindre et un chapeau transmettant l’effort axial σ a = σ 1 .
L’éprouvette est placée entre l’embase inférieure et une embase supérieure.
L’embase comporte des sorties hydrauliques que l’on peut relier soit à un système
de remplissage de la cellule, soit au système d’application de la pression cellulaire
σ r = σ3 .
Du fait de la maîtrise du confinement et des conditions de drainage, l’essai triaxial
est plus complexe que l’essai de compression simple. L’essai peut être réalisé en
com- pression (C) ou extension (E), sur l’éprouvette en condition isotrope (I) ou
anisotrope (K), en l’état non consolidé (U) ou reconsolidée à la contrainte en place
(C) et dans des conditions drainées (D) ou non drainées (U) souvent avec mesure
de la pression interstitielle (U+u). Les essais les plus souvent réalisés sont les
essais CU+u (conso- lidé non drainés avec mesure de pression) mais ce sont les
essais consolidés drainés CD qui sont les plus adaptés pour caler les modèles
rhéologiques utilisés dans les calculs aux éléments finis.
4.2 Essais de laboratoire 85

F IGURE 4.10 Schéma de principe d’une cellule triaxiale

Le critère de rupture peut être défini comme le maximum du déviateur, l’état


critique : q = cte et ΔV ou Δu = 0, le maximum du rapport σ1× / σ 3× , l’atteinte de
l’état résiduel en grand déplacement ou plus simplement une déformation donnée.
Comme pour l’essai de cisaillement direct, on détermine la droite enveloppe
des cercles à la rupture obtenus par augmentation de l’effort vertical pour
différentes pressions de confinements.
La figure 4.11 présente la correspondance entre le plan de Mohr et les autres plans
pouvant être utilisés pour interpréter ces essais : plan de Lambe et plan de
Cambridge mais aussi le plan utilisé pour interpréter l’essai œdométrique.
La figure 4.12 présente les résultats de deux essais (CU+u). L’écart entre les
cercles en contraintes effectives et totales correspond à la pression interstitielle à la
rupture. Les valeurs de cohésion non drainé cu correspondent aux rayons des cercles
de Mohr. Ce paramètre évolue linéairement avec la pression de consolidation σ0× .
La pente de la droite, obtenue grâce à plusieurs essais, est appelée coefficient
d’accroissement λ c u .
Bishop a montré que la surpression interstitielle due à Δσ 1 lors d’un essai non
drainée peut être exprimée par l’équation suivante :

Δu = B.[Δσ3 + A.(Δσ1 − Δσ3)]


Avec :
• Δσ1 et Δσ3 : variation de la contrainte verticale et horizontale qui s’applique
sur le sol.
• A et B : coefficients de pression interstitielle qui dépendent de l’état de
saturation et sont déterminés à partir d’essais triaxiaux.
86 4 • Résistance au cisaillement

σ1 𝜏

C c' σ
q q

C 1
e e e

C p'

log(p')

FτIGURE 4.11 Résultats de l’essai triaxial selon les plans de représentations


φ' cu
cu2

λcu
cu1
cu0
σ σ'0
c' σ'3
① σ3
① σ'1 ①
σ1① σ'0① σ'0②

F IGURE 4.12 Résultats d’essais CU+u

Il a été démontré que le coefficient A dépend de l’état de pré-consolidation du sol


et que sa valeur varie entre −0, 5 à 1, 5 pour un rapport de surconsolidation
décroissant.

Quant au coefficient B, il dépend de la saturation du sol et varie de 0 à 1 pour une


saturation croissante.

Dans un essai non drainé, il doit être le plus proche possible de 1 pour permettre
la mesure des surpressions interstitielles générées par le cisaillement.
4.3 Essais in situ 87

4.3 ESSAIS IN SITU


La caractérisation d’un massif de sol en place peut se réaliser par des essais de
char- gement (cf. figure 4.13) soit en surface (essai de plaque) soit en forage
(essais péné- trométrique, scissométrique et pressiométrique).

F IGURE 4.13 Essais in situ a) pénétromètre b) scissomètre c) pressiomètre d) plaque

4.3.1. Essai pénétrométrique


Les essais de pénétration peuvent être réalisés par fonçage à vitesse constante (2
cm/s) d’une pointe conique (pénétromètre statique), par battage à l’aide d’un
mouton d’une pointe conique (pénétromètre dynamique) ou par battage à l’aide
d’un mouton d’un carottier (essai de pénétration au carottier plus connu sous
l’acronyme SPT).

a) b)

F IGURE 4.14 Architecture d’une pointe de pénétromètre électrique


et correction de surface à appliquer à l’essai au piézocône
88 4 • Résistance au cisaillement

L’essai au pénétromètre statique qui est privilégié pour les études de fondations
dis- socie la résistance de pointe mesurée à la base du pénétromètre (cône)
appelée qc, du frottement latéral sur le manchon de frottement (appelé f s ). Le
piézocône intègre un capteur de pression interstitielle au-dessus du cône (position
appelée u ou u2). La mesure des surpressions interstitielles générées lors du
fonçage du cône dans le sol et la mesure du temps de dissipation donnent des
informations intéressantes sur la nature des couches qui le constituent et sur l’état
de consistance dans lequel celles- ci se trouvent. L’analyse des mesures réalisées
avec cet essai permet de déterminer rapidement le profil des sols fins et leurs
caractéristiques stratigraphiques et offre la possibilité d’aborder l’identification des
sols en termes de nature et d’état.
Les abaques les plus utilisés sont ceux de Robertson (cf. figure 4.15) où est
donnée l’évolution de la résistance au cône normalisé Q t en fonction du rapport de
qT − Fσrv0et du rapport de pression interstitielle fBs q .
frottement normalisé
Qt = R Δu
σ v×0 Fq = 100 ×qT − σv0 B = qT − σ v0
Avec la résistance de qT = qc+(1−a).u, Δu = u−u0 et a le rapport de la surface
non soumise à la pression interstitielle à la surface totale du cône (cf. figure 4.14).
On peut utiliser l’un ou l’autre graphique selon les préférences. Toutefois, près des
enveloppes supérieures, la classification peut être différente entre les deux
graphiques.
1000 1000
7
totale normalisée, (qT – σv0)/σ'v0
totale normalisée, (qT – σv0)/σ'v0

7 8
9
Résistance de pointe
Résistance de pointe

100 100 6
6 surconsolidation 5

5 4
10 10
4 3

1 3 1
2
1 1
0,1 1 10 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
Rapport de frottement normalisé, Coefficient de
100 x fs / (qt – σv0) [%] pression interstitielle, Bq

F IGURE 4.15 Abaque de Robertson - 1 : sol fin argileux ou limon sensible - 2 : sol organique et
tourbe - 3 : argile à argile limoneuse - 4 : limon argileux à argile limoneuse - 5 : limon sablonneux à
sable limoneux - 6 : sable propre à sable limoneux - 7 : sable à sable graveleux - 8 : sol fin
intermédiaire très raides - 9 : sables cimentés ou dilatants

En complément, l’indice I c permet d’approcher les frontières des zones par des
de cercle. arcs
2
2 0,5
Ic = (3, 47 − log Q t ) + (1, 22 + log F R )
4.3 Essais in situ 89

La frontière séparant le comportement argileux du comportement sableux est


ainsi donnée pour I c = 2, 60. Pour être cohérent avec la classification USCS-
LCPC (cf. chapitre 1), il est nécessaire de prendre en compte le pourcentage de
fines (cf. tableau 4.2).

Tableau 4.2 Frontières des comportements de sol type


Indice
Pourcentage
de comportement de sol Zone Classification USCS
de fines FC [%]
type Ic

I c < 1,31 7 sable graveleux à sable dense 0


1,31 ≤ I c < 1,61 6a sable propre 0à5
1,61 ≤ I c < 1,81 6b sable hétérogène : sable avec limon 5 à 12
1,81 ≤ I c < 2,05 6c sable limoneux 12 à 25
2,05 ≤ I c < 2,40 5a sable limoneux 25 à 50
2,40 ≤ I c < 2,60 5b limon sableux 50 à 62
limon hétérogène
2,60 ≤ I c < 2,95 4 62 à 84
argile limoneuse à limon argileux
2,95 ≤ I c < 3,20 3a argile limoneuse 84 à 100
3,20 ≤ I c < 3,60 3b argile 100
I c > 3,60 2 sol organique et tourbe 100

La comparaison d’essais en laboratoire avec les observations effectuées en place


sur un grand nombre d’argiles molles a conduit à définir une relation entre la
résistance de pointe pénétrométrique qc et la résistance au cisaillement non drainée
cu par l’ex- pression suivante :
qc = σ v 0 + N k t .c u

dans laquelle q0 désigne la pression verticale totale des terres au repos et N k t


le facteur de cône pénétrométrique (valant 15 pour les sols NC et 19 pour les sols
SC), lequel est déterminé expérimentalement par des corrélations entre la
résistance au cisaillement et la cohésion non drainée du sol en fonction du type
d’appareillage et de la procédure expérimentale utilisés.

4.3.2. Essai scissométrique


Les essais de cisaillement au scissomètre de chantier ont comme objectif
d’atteindre les caractéristiques de résistance des sols en imposant une contrainte de
cisaillement (cf. figure 4.16).
Le cisaillement des parois du forage est réalisé par rotation d’un cylindre
autour de son axe. Il est possible d’appliquer une déformation importante et
d’observer le comportement résiduel. L’essai de cisaillement au scissomètre de
chantier est un moyen fiable pour connaître la résistance au cisaillement non
drainé des argiles
90 4 • Résistance au cisaillement

système de mesure

tm
couplemètre

tige de
torsion
système de mise en rotation distribution
uniforme

H
distribution
réelle
tubage
supposée

moulinet

F IGURE 4.16 Le scissomètre

molles naturelles (cf. figure 4.16). Cet essai utilise des pales rectangulaires de
hau- teur 140 mm et d’élancement deux. La résistance résiduelle au cisaillement
peut être obtenue après une valeur conventionnelle de 5 à 25 rotations des pales
suivant les pays. Il est alors possible d’obtenir la sensibilité des argiles.
Plusieurs aspects de l’essai sont à surveiller : le frottement des tiges, un essai à
90° permettra d’en juger la vitesse de l’essai, au maximum de 12°/min, et la
rotation possible de l’appareil pendant la pénétration.

L’interprétation des essais scissométriques conduit à l’évaluation de la résistance


au cisaillement cu du sol étudié en fonction du moment maximum T m qui lui est
appli- qué par la formule suivante :

2.T m
u
c = π.D 2 .(H 2 + D/a)

dans laquelle D désigne le diamètre des pales, H leur hauteur et a un facteur


expéri- mental dépendant de la loi de variation des contraintes de cisaillement sur
les parties supérieure et inférieure du moulinet.

4.3.3. Essai pressiométrique


Le principe de l’essai pressiométrique Ménard consiste à introduire dans un trou
de sondage, à des profondeurs échelonnées, une cellule cylindrique déformable
diamé- tralement, de diamètre correspondant à celui du trou de sondage et sans
réaction élastique propre, que l’on gonfle à la demande et conformément à un
programme
« pression-temps » approprié, avec un fluide incompressible.
4.3 Essais in situ 91

eau gaz

cellule de garde

cellule de mesure

cellule de garde

F IGURE 4.17 Pressiomètre Ménard, programme de chargement et courbe de résultat

La pression p mesurée au CPV 1 est augmentée progressivement par paliers


de pression de pas constants Δp (δt < 20 s) et voisins du dixième de la pression
limite estimée. Il s’agit donc d’un essai piloté en pression. Chaque pression est
maintenue constante dans les cellules de mesure et de garde pendant Δt = 60
s. À chaque palier, on enregistre la pression appliquée et le volume injecté dans la
sonde à 30 et 60 s. Il s’agit ensuite de déterminer la relation entre la pression
appliquée sur le sol et le déplacement de la paroi de la sonde (cf. figure 4.17). Il
permet d’obtenir le module pressiométrique E M , la pression limite p L , la pression
de fluage p f et la pression de contact avec le terrain pc pouvant être considérée
comme le début de la plage pseudo-élastique p1. La rupture de pente de la courbe
de fluage donnant V60-V30 en fonction de p est utilisée pour définir p f souvent
assimilée à p2 (cf. figure 4.17). La pression maximale atteinte est appelée pression
limite p L (notée aussi p L M ).

L’essai peut être considéré comme terminé s’il comporte au moins huit paliers et si
une des conditions suivantes est satisfaite :
• la pression p de 5 MPa est atteinte,
• le volume de liquide injecté dans la cellule centrale est d’au moins 600 cm3 pour
les sondes standards (soit environ le doublement du volume Vs de la cavité
initiale).

On veille à ce qu’il y ait, pour les essais où la pression est inférieure à 5 MPa, au
moins trois paliers au-delà de la pression de fluage, au moins quatre paliers
avant cette pression de fluage.

•Lesle volume
résultats de mesure bruts sont corrigés 2 de la résistance propre de la
initial de la sonde V = 0, 25.π.I .dt − Vm m ordonnée à l’ori-
membrane, de la compressibilités du systèmes et de la hauteur d’eau dans les
avec de
gine V la tangente asymptotique, I s longueur de la cellule centrale, di diamètre
tubulures. Pour faire ces trois corrections, on détermine :
intérieur du tube de calibrage.
• Le coefficient a de compressibilité de l’appareillage correspondant à la pente dé-
duite de la courbe 1 de la figure 4.18.

1. Contrôleur Pression-Volume.
92 4 • Résistance au cisaillement

Finalement, la courbe corrigée est tracée à partir de :

p = pr + ph − p e (V r ) et V = Vr.a.pr

Avec pr pression sur le manomètre du CPV, ph pression correspondant à la hau-


teur de colonne d’eau et pe(Vr ) relation obtenue lors de l’essai de résistance
propre (courbe 2 de la figure 4.18).

60 mm

F IGURE 4.18 Essai de compressibilité du système dans un tube métallique


et essai de résistance propre à l’air libre

Le module Ménard est calculé dans la plage pseudo-élastique délimitée par (p1,p2)
par la formule suivante (courbe 1 de la figure 4.17) :

M s V1 + V1 p2 − p1
2 .V − V
2 1

E = de
Où ν est le coefficient 2(1Poisson
+ ν) Vpris
+ conventionnellement égal à 0,33 et V
s
le volume initial de la sonde (Vs vaut environ 535 cm3 pour une sonde de 60
mm). Il ne s’agit pas d’un module d’Young du sol. Le module Ménard E M est
donné en MPa.

Le module
E d’Young E peut être estimé avec le coefficient rhéologique α, tel que
α 2 = EM . Des valeurs conventionnelles aident à la décision sur la valeur de α en
E
fonction du rapport p LM et de la nature du sol.

La comparaison d’essais en laboratoire avec les observations effectuées en place


sur un grand nombre d’argiles molles a conduit à définir une relation entre la
pression limite pressiométrique p L et la résistance au cisaillement non drainée cu
par l’ex- pression suivante (valable pour p L < 0, 3 MPa) :
p L − p0
cu =
5, 5

L’essai pressiométrique Ménard peut être réalisé dans tous les types de sols, saturés
ou non, y compris dans les roches tendres (avec plus d’incertitude) et les remblais.
Exercices 93

4.3.4. Corrélations

L’incertitude sur les essais géotechniques est parfois forte. Il est donc primordiale
de réaliser des corrélations entre les essais afin de déceler les potentielles erreurs
de manipulation et les valeurs adhérentes. Le tableau 4.3 résume quelques
corrélations en fonction de la nature du sol.

Tableau 4.3 Exemples de corrélations entre essai in situ

𝑞𝑐/ 𝑞𝑑
𝑞𝑑/
𝑞 𝑞𝑐 − 𝑝′0 𝐸𝑀 /(𝑝 𝐸
𝑑 −
𝑝) 𝑀
𝑝𝐿𝑀 − 𝑝0 𝐿𝑀
𝑞𝑐 − 𝑝′0 0
sur la dans la sur la dans la
nappe nappe nappe nappe

norm. consolidé 1
argile 0,01 à 0,1 3à4
surconsolidé 0,3 à 1 4 3à5 0,2 à 0,4
limons cf. argile 2,7 2 6 cf. argile
sables et graviers 1 à 2,6 6à9 0,7 à 1,2 5 à 10 0,4 à 0,5
sable argileux 0,5 à 0,9 0,16 à 0,45
EXERCICES

Exercice 4.1. Solution p.


101

Soit un sable lâche testé en cisaillement à la boîte de Casagrande. Le tableau 4.4


donne trois couples de valeurs en contraintes normales et tangentielles.

ı kPa
Tableau 4.4 Valeurs 150
de contraintes300 450et tangentielles
normales
ʏ kPa 90 180 260

(1) Représenter dans le plan de Mohr les résultats de l’essai.

(2) Déterminer la cohésion c× et l’angle de frottement ϕ ×.

Exercice 4.2. Solution p.


101

Soit un sol sablonneux, non cohérent, amené à rupture par cisaillement. Les
valeurs des contraintes principales à la rupture sont σ I = 23, 2 kPa et σ I I = σ I I I
= 7, 5 kPa.

(1) Déterminer l’angle de frottement du sable ϕ ×.


94 4 • Résistance au cisaillement

π ϕ×
(2) Montrer que les lignes de glissement forment un angle θ = ± + par
4 2
rapport
à la facette de la contrainte principale
majeure.
Exercice 4.3. Solution p.
102
Soit une couche d’argile limoneuse de 10 m d’épaisseur, saturée et normalement
consolidée, et de poids volumique γ s a t = 19 kN.m-3. Deux échantillons A et B
peu remaniés, situés respectivement à z A = 2 m et z B = 8 m de
profondeur, ont été testés à l’appareil triaxial en condition non consolidé-non
drainé (UU). La contrainte isotrope initiale est identique pour les deux essais et
vaut σ 0 = 150 kPa. Les contraintes axiales à la rupture sont égales à σ 1 , A = 320
kPa et σ 1 , B = 360 kPa.

(1) Déterminer la cohésion non drainée cu des deux échantillons.

(2) Les échantillons proviennent de la même couche d’argile, pourquoi les


valeurs de cu sont-elles différentes ?

Exercice 4.4. Solution p.


102
Soit un sable sec, d’angle de frottement ϕ ×S = 35° et de cohésion nulle, et un
limon argileux, d’angle de frottement ϕ ×L = 29° et de cohésion c ×L = 10 kPa.
Plusieurs essais triaxiaux sont réalisés sur ces sols en condition consolidé-drainé
(CD). Les échantillons sont soumis à un chargement hydrostatique σ 0 puis le
déviateur aug- mente jusqu’à la rupture.

(3) Déterminer la valeur de contrainte principale σ 1 à la rupture pour les deux sols
et en considérant deux valeurs de chargement hydrostatique σ 0 = [20 ; 100]
kPa.

(4) Tracer les quatre cercles de Mohr et les droites intrinsèques. Commenter.

Exercice 4.5. Solution p.


103
Soit un sable dense testé à la boîte de cisaillement (diamètre D = 10 cm). La
figure
4.19 présente les résultats de l’essai.
(5) Représenter dans le plan de Mohr les résultats de l’essai. On distinguera le
comportement « au pic » et résiduel.

(6) Évaluer l’erreur réalisée en considérant une section de cisaillement S


constante durant l’essai. L’aire d’un segment circulaire est présentée en figure
4.20.
Exercices 95

1,8
1,6
1,4
Effort de cisaillement T

N = 2,4 kN
1,2
1
0,8 N = 1,6 kN

0,6
0,4 N = 0,8 kN
[kN]

0,2
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Déplacement relatif de la boîte į h [mm]

F IGURE 4.19 Résultats d’essais à la boîte de cisaillement pour trois efforts normaux différents

R2
ȕ
d S = (β −
Į sin β) 2
R d
β = 2. arccos
R

F IGURE 4.20 Segment circulaire

Exercice 4.6. Solution p.


104
Soit une argile saturée et normalement consolidée et testée à l’appareil triaxial
en condition consolidé-drainé (CD). Le diamètre de l’échantillon est D = 7 cm.
La contrainte isotrope de consolidation est σ 0 = 220 kPa et l’effort du piston
à la rupture est de F = 2, 19 kN. La pression interstitielle reste constante durant
tout l’essai u = 20 kPa.

(1) Déterminer l’angle de frottement ϕ ×.

(2) Déterminer l’inclinaison θ du plan de rupture par rapport au plan horizontal.

(3) Déterminer les valeurs des contraintes normales σ et tangentielles τ sur le


plan de rupture.
96 4 • Résistance au cisaillement

Exercice 4.7. Solution p.


105
Soit un limon argileux surconsolidé testé à l’appareil triaxial en condition
consolidé- drainé (CD). Le tableau 4.5 présente les valeurs des contraintes à la
rupture de quatre essais. La pression interstitielle est nulle durant chaque essai.

A Bà la rupture
Tableau 4.5 Contraintes principales C D quatre essais
pour
ı1 kPa 280 750 1150 1400
ı3 kPa 100 280 460 540

(1) Déterminer les valeurs de contraintes moyennes p et déviatoriques q à la


rupture pour les quatre essais.

(2) Représenter les différents états de contraintes dans le plan (p - q) et déterminer


la pente M et l’ordonnée à l’origine C.

(3) En déduire l’angle de frottement ϕ × et la cohésion c×.

Exercice 4.8. Solution p.


106
Soit une argile sableuse, saturée et surconsolidée, testée à l’appareil triaxial
en condition consolidé-non drainé avec mesure de pression interstitielle (CU+u).
La contrainte de préconsolidation du sol à la profondeur de prélèvement est
égale à σ p× = 150 kPa. Le tableau 4.6 donne les résultats des essais.

Tableau 4.6 Résultats de trois essais triaxiaux en condition CU+u


A B C
ı'0 kPa 200 370 540

urupt
kPa 70 200 360

ı1,rupt
kPa 480 750 1042

(1) Tracer les cercles de Mohr en contrainte totale et effective.

(2) Déterminer l’angle de frottement ϕ ×.

(3) Déterminer les valeurs de la cohésion non drainée cu et celle du coefficient


d’ac- croissement λ c u .
Exercices 97

Exercice 4.9. Solution p.


107
Soit un massif de sol en milieu marin, composé de deux couches de sol. L’argile
limoneuse, qui constitue les sédiments, est normalement consolidée. Un
échan- tillon est testé à l’appareil triaxial en condition consolidé-non drainé avec
mesure de pression interstitielle (CU+u). La consolidation a été effectuée sous
contrainte isotrope σ 0× = 510 kPa. Le tableau 4.7 donne les valeurs de déformation
axiale ε 1 , de contrainte verticale totale σ 1 et de variation de pression interstitielle
Δu.
İ1 - 0 0,005 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,08 0,1
ı1 kPa 5104.7 741
Tableau 796d’un 850
Résultats 870 en881
essai triaxial 884 CU+u
condition 874 854
ǻX kPa 0 187 238 289 297 306 306 297 281

(1) Dessiner la courbe de cet essai dans les représentations de Lambe (s ×,t ×) et
(s,t). En déduire la cohésion cu et l’angle de frottement ϕ ×.

(2) Tracer sur ce même graphique la droite représentative de l’état de pression


des terres au repos (K 0 = 1 − sin ϕ ×). Préciser les valeurs de s ×K 0 et t ×K 0 ainsi
que σ 1× et σ 3× pour lesquelles l’échantillon s’est trouvé dans cet état lors de
l’essai CU+u.

(3) En déduire, selon certaines hypothèses à préciser, la valeur de cohésion non


drai- née en tout point de l’argile limoneuse. En déduire la valeur du coefficient
d’ac- croissement de la cohésion non drainée λ c u .

Exercice 4.10. Solution p.


109
Un échantillon de sol saturé est soumis, au sein d’un appareil triaxial en
condition consolidé-drainé (CD), à de petites variations de contraintes Δσ1 et
Δσ3 afin de rester en comportement élastique. Les déformations volumique ε v et
axiale ε 1 sont mesurées durant l’essai. Le matériau est considéré homogène et
isotrope. La pression interstitielle u est nulle durant les essais. La figure 4.21
600 des résultats d’essais triaxiaux jusqu’à
présente 5 rupture.
500 argile
4
400 sable
q [kPa]

3
İV [%]

300
argile 2 sable
200
100 1
0 0
0 20 30 0 10 ε1 [%] 20 30
10 ε1 [%]

F IGURE 4.21 Évolutions du déviateur q et de la déformation volumique εV


en fonction de la déformation axiale ε 1
98 4 • Résistance au cisaillement

(1) Avec quel dispositif peut-on déterminer la déformation volumique ?

(2) Exprimer le module d’Young E et le coefficient de Poisson ν à partir des


données de l’essai.

(3) Déterminer le module d’Young E et le coefficient de Poisson ν du sable et de


l’argile.

Exercice 4.11. Solution p.


110
Soit un sol cohésif testé à l’appareil triaxial en condition consolidé-drainé (CD).
La pression interstitielle est nulle durant tout l’essai.
On s’intéresse ici à la modélisation du comportement élastoplastique. La partie
élas- tique est définie par l’élasticité linéaire isotrope de Hooke. Le modèle est
associé et la surface de charge est de type Mohr-Coulomb :
f ( ) = (σ 1 − σ 3 ) − (σ 1 + σ 3 ) sin ϕ × − 2c× cos ϕ × ≤ 0
(1) Tracer l’évolution du déviateur q et de la déformation volumique ε v en
fonction de la déformation axiale ε1 .

Exercice 4.12. Solution p.


112
Soit une argile testée en conditions drainée et non drainée avec trois états initiaux
différents (cf. tableau 4.8).
Tableau 4.8 États initiaux - Contraintes isotropes et indices des vides
États initiaux p'0 [kPa] e0
1 72 1,30
2 300 1,50
3 580 1,15

Le comportement en plasticité parfaite est caractérisée par les expressions suivantes :


e = 1, 05 − 0, 437. log p× et q = 0, 96.p×
(1) Tracer les réponses probables de ces échantillons lors des essais triaxiaux
drainés et non drainés dans les plans (q - p),(e - logp×),(q - ε 1 ) et (εV - ε1).

Exercice 4.13. Solution p.


114
Soit un essai pressiométrique réalisé dans une couche de limon argileux de poids
volumique γ = 18 kN.m-3. L’essai est réalisé à 6, 2 m de profondeur avec une sonde
de volume Vs = 535 cm3. Le tableau 4.9 présente les valeurs de pression et
volume au niveau de la sonde. La courbe en figure 4.22 représente la courbe
d’étalonnage (résistance propre de la sonde). L’angle de frottement est évalué à ϕ ×
Exercices 99

Tableau 4.9 Essai pressiométrique

p kPa 0 20 50 100 125 150 175 200 250 350 400 450 500

V30 cm 3 0 10 40 94 102 107 111 115 122 140 150 210 345

V60 cm3 0 40 75 106 114 120 125 130 140 170 230 370 650

800
Variation de volume

600
400
[cm3]

200
0
0 50 150

100
Pression dans la sonde p [kPa]

F IGURE 4.22 Courbe d’étalonnage


(1) Déterminer la pression de recompression p1. Comparer cette valeur à la
contrainte horizontale à cette profondeur.

(2) Déterminer la pression de fluage, le module de Ménard, et la pression limite.

Exercice 4.14. Solution p.


115
Soit un massif sans nappe constitué uniquement de sable lâche (γ = 18 kN.m-3),
masse
testé autotale frappée dynamique.
pénétromètre est initialement de Mdu× mouton
La masse = 24 kg,
est puis
égales’ajoute
à M = 646 kg
kg.par
La
mètre de profondeur franchie. La section de la pointe vaut A = 20 cm2. Les
frottements latéraux sont négligés. La formule des Hollandais permet de déterminer
la contrainte de résistance du sol :
M.g.H . M
qd =
A.e M +
La courbe 4.23 représente l’enfoncementM ×moyen e par coup sur 10 cm de profondeur.

(1) Déterminer la résistance de pointe dynamique qd aux profondeurs :


z = [0 ; 0, 5 ; 1 ; 1, 5 ; 2 ; 2, 5].

(2) Évaluer approximativement, par corrélation, la résistance de pointe statique qc.

Exercice 4.15. Solution p. 116


Soit un massif présentant des alternances de couches sableuses et argileuses. Un
essai au piézocône est réalisé afin d’avoir une reconnaissance fine des couches. La
résis- tance de pointe qc et la surpression interstitielle créée par le passage de la
sonde Δu sont représentées en figure 4.24. Le rapport a des surfaces est égal à 0,
66. La nappe libre est située à 3 m de profondeur.
100 4 • Résistance au cisaillement

Enfoncement moyen par coup e [mm]


25 30 35 40 45 50 55
0

0,5
Profondeur z [m]

1,5

2,5

F
I
G
U
Résistance de pointe Frottement latéral, Surpression interstitielle,
R
statique, qc[MPa] fs[MPa] ȴ u [kPa]
E
10 0
0,04 0,08
0 2 4 6 8 0,12 -40 0 40 80 120 160
04
200
.
22
3
4
E
n
Profondeur z [m]

6
f
o
8n
c
10e
m
e
12
n
t
14
m
16o
y F IGURE 4.24 Résultats d’essai au piézocône
e
n
(1) Repérer les différentes couches de sol ainsi que leur nature (pulvérulent ou fin).
p
a
(2) Préciserrla classification des sols aux profondeurs z = [2 ; 6 ; 10 ; 14] m sachant
que les contraintes verticales totales sont égales à σ v 0 = [36 ; 108 ; 190 ; 273]
kPa. c
o
u
p

e
n
Solutions des exercices 101

SOLUTIONS DES EXERCICES

Solution 4.1.
(1) Dans le repère de Mohr, les contraintes normales et tangentielles sur le plan
ho- rizontal correspondent à un point par essai. La figure 4.25 représente ces
points ainsi que la droite intrinsèque de Mohr-Coulomb du sol.

300
Contrainte tangentielle

250
200
ʏ [kPa]

150
100
50
0
0 100 200 300 500
400
Contrainte normale σ [kPa]
F IGURE 4.25 Droite de Mohr-Coulomb à partir des résultats à la boîte de cisaillement

(2) La droite intrinsèque passe par ces points et est définie par la cohésion,
l’ordonnée à l’origine, et l’angle de frottement, calculé à partir de la pente
de la droite : c× = 0 kPa et ϕ × = 31°.

Solution 4.2.
(1) Le cercle de Mohr se dessine directement à partir des contraintes
principales (cf. figure 4.26)

𝜏 [kPa]

φ'

π/2 +φ'
7,3 σ [kPa]
23,2

F IGURE 4.26 Droite de Mohr-Coulomb et cercle de Mohr du sable à la rupture


102 4 • Résistance au cisaillement

On détermine ensuite l’angle de frottement graphiquement ou analytiquement


à partir de l’étude du triangle OA B :
1
(σ I − σ I I I )
sin ϕ× = 2 = 29, 3°
2 (σ I
+ σI I I )
1

(2) Sur le cercle de Mohr, le point correspondant à la facette de la première


contrainte π
principale se situe à un angle 2θ = ± + ϕ× des points de
2
π ϕ× rupture.
Ainsi : θ = ± +
4 2

Solution 4.3.
(1) Dans un essai UU, l’état de contrainte effectif à la rupture est indépendant de
la valeur de contrainte isotrope initiale. La cohésion non drainée est exprimée
σ 1 − σ3 σ1 −
àpartir des contraintes totales ou effectives par : u σ0
= 2 = 2
cAN : c = 85 kPa et c = 105 kPa
u,A u,B

(2) La cohésion non drainée d’un sol fin dépend de la contrainte effective
maximale subie par le sol. La profondeur des deux échantillons étant
différente, il est lo- gique de trouver une valeur de cu supérieure à une plus
grande profondeur.

Solution 4.4.
(1) À la rupture, et pendant la phase de chargement déviatorique, la contrainte
princi- pale mineure σ 3 correspond à σ 0 . À la rupture, le cercle de Mohr touche
la droite intrinsèque. Ainsi, d’après la figure 4.27 :

𝜏 [kPa]

A
φ'
B

c' 2θ = π/2 + φ'


σ1 σ [kPa]
σ3
C

F IGURE 4.27 Droite de Mohr-Coulomb et cercle de Mohr - Cas général

σ 1 − σ3 σ1 + σ 3
AC = A B + B C ⇒ = c××. cos ϕ +
2 2
1 + sinϕ × cos ϕ ×
Ainsi : σ 1 = σ3 +
1 − sinϕ × 1 − sinϕ ×
2c ×
Solutions des exercices 103

Tableau 4.10 Valeur de contraintes σ 1 [kPa]


σ3
c' φ' 20 100
kPa deg kPa kPa
sable 0 35 73,8 91,6
limon 10 29 369,0 322,1

(2) Les quatre cercles de Mohr sont représentés en figure 4.28. On remarque que
pour de faibles valeurs de contraintes, et grâce à sa cohésion, le limon
possède un déviateur plus important. Pour de fortes valeurs de contraintes, cette
tendance s’inverse car l’angle de frottement du sable est plus grand que celui
du limon.

𝜏 [kPa]

limon
sable

20 C 100

F IGURE 4.28 Cercles de Mohr des deux sols pour deux valeurs de contrainte
hydrostatique

Solution 4.5.
(1) Les contraintes normales et tangentielles s’expriment à partir des efforts
nor- maux, tangentiels et de la surface de rupture : σ = N / S et τ = T /S .

Le tableau 4.11 donne les valeurs de contraintes « au pic » et résiduelles. La


section est de S = 7, 85.10-3 m2. La figure 4.29 représente les résultats dans le
plan de Mohr ainsi que la droite intrinsèque pour les deux couples de valeurs
de contraintes.

Tableau 4.11 Contraintes normales et tangentielles à la rupture


σ kPa 305,6 203,7 101,9
ʏ (pic) kPa 203,7 140,1 63,7
ʏ (rés) kPa 152,8 101,9 50,9
104 4 • Résistance au cisaillement

250

Contrainte tangentielle
200 au pic

150
ʏ [kPa] 100 résiduelles

50

0
0 100 200 300
Contrainte normale σ [kPa]

F IGURE 4.29 Droites intrinsèques du sable (au pic et résiduelle)

(2) Les valeurs de contraintes « au pic » sont évaluées pour des déplacements
axiaux inférieurs à δh = 4 mm au maximum.

įh

=2x

F IGURE 4.30 Section corrigée

À partir de relations géométriques sur la figure 4.30, la surface de rupture


corri- gée S c s’exprime par :
R2 d δh
S c = 2. (β − sin β) avec β = 2. arccos et d = 2
2 R
AN : S c = 7, 45.10-3 m2 soit environ 0, 94 % d’erreur, ce qui est négligeable.

(3) Les deux droites intrinsèques sont définies par les paramètres suivants
: AN : c×p ic = 0, c×r e s = 0, ϕ ×p ic = 35, 0°, ϕ ×r e s = 26, 6°.

Solution 4.6.
(1) L’argile étant normalement consolidée, sa cohésion est donc supposée nulle
c× = 0 kPa. Lors d’un essai triaxial, les contraintes principales totales sont
égales à : σ 3 = σ 0 = 220 kPa.
F
σ1 = σ0 + = 570 kPa
S
Solutions des exercices 105

Les contraintes effectives s’évaluent par la loi de Terzaghi :


σ 3× = σ 3 − u = 200 kPa et σ 1× = σ 1 − u = 550 kPa
Pour un sol non cohésif, l’angle de frottement peut se déterminer par la relation
: (σ × − σ × )
ϕ × = arcsin (σ 1× + σ 3× ) = 26,
1 3

(2) Lors d’un essai triaxial, l’angle que fait le plan de rupture avec le plan
horizontal est de :
π ϕ×
θ= ± + = ±58, 4°
4 2
(3) Les contraintes sur le plan de rupture se déterminent à partir des coordonnées
du centre du cercle de Mohr et de son rayon :
σ1 + σ3 σ1 − σ3
σ= + cos(2θ) = 347 kPa
2 2
σ 1 − σ2
τ = .sin(−2θ) = ±226 kPa
2

Solution 4.7.
(1) La pression interstitielle étant nulle durant tout l’essai, les contraintes totales
et effectives sont égales. Les contraintes moyenne p et déviatorique q
s’expriment σ + 2σ
par définition : p = 1 3 3 et q = σ 1 − σ 3 (cf. figure 4.12)

Tableau 4.12 Contraintes p et q à la rupture pour les quatre essais


A B C D
p kPa 160,0 436,7 690,0 826,7
q kPa 180,0 470,0 690,0 860,0

(2) L’état de contrainte en un point dans le plan de Mohr (σ - τ ) se représente


par un cercle. Dans le plan (p - q), il se représente par un point. La
figure 4.31 représente les quatre états de contraintes. La droite passant par ces
points est de pente M = 0, 998 et d’ordonnée à l’origine C = 22, 6 kPa.

(3) En repartant de la démonstration indiquée à la question 1) de l’exercice 4,


la relation entre les contraintes principales d’un sol en rupture est :

1 + sinϕ × × cos ϕ × σ
=1 .σ + 2c 3
1 − sinϕ × 1−
sinϕ ×
Cette expression doit être exprimée en fonction des paramètres p et
q.
106 4 • Résistance au cisaillement

1000

Déviateur q [kPa]
800

600

400

200

0
0 200 400 600 800
1000
Contrainte moyenne p [kPa]

F IGURE 4.31 Droites intrinsèques dans le repère de Cambridge

p−q p+
2q3 σ = et σ = 1
3 3
Ce qui permet d’obtenir la relation q = M.p +
C
avec M = 6. sin ϕ × 6.c×. cos
et C =
ϕ×
La résolution de ce système permet de déterminer la cohésion c× et l’angle
3 − ×sin ϕ × 3 − sin
de frottement ϕ .
ϕ ×
AN : c× = 10, 7 kPa et ϕ × = 25, 3°.

Solution 4.8.
(1) Les valeurs sont données en contraintes totales. Les contraintes effectives à
la rupture s’évaluent par le principe de Terzaghi (cf. tableau 4.13) :
σ 1 − σ 1 − u et σ 3× − σ 3 − u
×

Tableau 4.13 Contraintes principales totales et effectives à la rupture pour les trois essais
A B C

urupt
kPa 70 200 360

σ1,rupt
kPa 480 750 1042

σ3,rupt
kPa 200 370 540

σ'1,rupt
kPa 410 550 682

σ'3,rupt
kPa 130 170 180

Les cercles de Mohr à la rupture se tracent à partir des contraintes


principales. Le sol est surconsolidé initialement mais les valeurs des
contraintes isotropes σ 0× sont supérieures à la contrainte de préconsolidation
σp× . Ainsi, on peut tracer une droite intrinsèque dans le domaine normalement
consolidé, qui correspond à la tangente aux cercles en contraintes effectives.
Solutions des exercices 107

𝜏 [kPa]

effective
φ'
totale
cu = 251 kPa

cu = 190 kPa

cu = 140 kPa

σ [kPa]

200 C 370 540

F IGURE 4.32 Cercles de Mohr en contrainte totale et effective - Droite intrinsèque

On détermine graphiquement l’angle de frottement à partir de la pente de la


droite de Mohr-Coulomb.
AN : ϕ × = 31°
σ 1 − σ3
(2) La cohésion non drainée s’exprime : cu = 2
Ce paramètre varie linéairement en fonction de la contrainte de
consolidation σ 0× (cf. figure 4.33). La pente de la droite correspond au taux
d’accroissement λ c u = 0, 36.

cu [kPa]

251

190

140

Cu0 = 76
σ'0 [kPa]

200 370 C 540

F IGURE 4.33 Cercles de Mohr en contrainte totale et effective - Droite


intrinsèque

Solution 4.9.
(1) Le paramètres s × et t × du repère de Lambe se calcule à partir des relations
sui- vantes :

σ 1× + σ 1× −
s× = 2 et t × = 2
σ 3× σ 3
×
108 4 • Résistance au cisaillement

Les contraintes σ 1× et σ 3× se déterminent par la relation de Terzaghi :

σ 1× = σ 1 − u et σ 3× = σ 3 − u

Le tableau 4.14 résume les résultats obtenus, et la figure 4.34 présente les
courbes relatives à cet essai dans les représentations (s × - t ×) et (s - t).

Tableau 4.14 Contraintes de la représentation de Lambe


İ1 - 0 0,005 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,08 0,1
σ1 kPa 510 741 796 850 870 881 884 874 854
ǻX kPa 0 187 238 289 297 306 306 297 281

σ3 kPa 510 510 510 510 510 510 510 510 510
σ'1 kPa 510 554 558 561 573 575 578 577 573
σ'3 kPa 510 323 272 221 213 204 204 213 229
s' kPa 510 438,5 415 391 393 389,5 391 395 401
t' kPa 0 115,5 143 170 180 185,5 187 182 172
s kPa 510 625,5 653 680 690 695,5 697 692 682
t kPa 0 115,5 143 170 180 185,5 187 182 172

200

150 effective
t [kPa]

100
totale
50

0
300 400 500 600 700 800
s [kPa]

F IGURE 4.34 Chemin des contraintes totales et effectives

Par définition, la cohésion non drainée cu correspond à la valeur maximale de


t × (ou t). Ainsi, cu = 187 kPa. L’argile étant normalement consolidée, la
cohésion c× est nulle. L’angle de frottement ϕ × est relié à l’angle α de la droite
intrinsèque dans le repère de Lambe par la relation : tan α = sin ϕ ×
AN : ϕ × = 31, 2°.
Solutions des exercices 109

(2) Le coefficient des terres au repos vaut K 0 = 1 − sin ϕ × = 0, 48. La figure


4.35 représente la courbe intrinsèque et celle des terres au repos. Les valeurs
s × et t ×correspondants à l’état au repos sont :

s ×K 0 = 415 kPa et t ×K 0 = 143


kPa
σ 3× , K 0 = 272
Ou encore : σ 1× , K 0 = 568 kPa et kPa

350
300
250
t [kPa]

200
150
100
50
0
0 200 400 600 800
s [kPa]
F IGURE 4.35 Droite intrinsèque (Mohr-Coulomb) et droite représentative
de l’état de pression des terres au repos ( K 0 )

(3) En considérant qu’il y a homothétie entre le chemin de contrainte de l’essai,


situé entre les deux droites, et le chemin de contrainte entre l’état au repos et la
rupture c
du sol, on peut déterminer un rapport homothétique rh = × u = 0,
σ 1,K 0
34.
Pour déterminer la valeur de cu sur toute la hauteur de la couche d’argile
limo- neuse, il suffit de multiplier la valeur de contrainte effective verticale in
situ σ v par le rapport homothétique. Et ceci car le sol est normalement
consolidé.
⇒ cu = 12 kPa
σ v (z = 12
× 23 m) = 36
124kPa
kPa ⇒ cu = 42 kPa

Le rapport homothétique correspond au coefficient d’accroissement : λ = 0, 34.

Solution 4.10.
(1) Par définition, la déformation volumique ε v est définie comme le rapport entre
la variation de volume sur le volume initiale de l’éprouvette. En mécanique des
sols, le squelette est souvent considéré comme incompressible. En condition
drainée, le départ de l’eau est responsable de la perte de volume. Aussi, à
partir d’un contrôleur pression-volume connecté à l’intérieur de l’échantillon,
la variation de volume d’eau qui s’insère ou s’échappe peut être mesurée
aisément.
110 4 • Résistance au cisaillement

(2) En tenant compte de la symétrie de révolution (Δσ2 = Δσ3), la loi de compor-


tement de l’élasticité selon Hooke permet d’écrire :
Δσ1 − 2νΔσ3 Δσ3 − ν(Δσ1 + Δσ3)
ε1 = et ε2 = ε3 =
E E
(1 − 2ν)(Δσ1 + 2Δσ3)
εv = ε 1 + ε 2 + ε 3 =
E
En résolvant ce système d’équation, on exprime E et ν
par :
1 ε v .Δσ 1 − ε 1 .(Δσ1 + 2Δσ3 ) (Δσ3 − Δσ1).(Δσ1 + 2Δσ3)
ν= . et E =
2 εv.Δσ3 − ε1.(Δσ1 + 2Δσ3) εv.Δσ3 − ε1.(Δσ1 + 2Δσ3)
En considérant Δσ3 = 0, ces expressions se simplifient sous une forme
bien connue :
1 ε v − ε1 ε3
ν= − .
2 ε1 ε1 1
Δσ ε1
= − et E =
(3) Les caractéristiques élastiques sont déterminées par les tangentes à
l’origine. Dans le repère (ε1 - q), la pente à l’origine est le module d’Young
E puisque Δq = Δσ1 durant l’essai (Δσ3 constant). Dans le repère (ε1 -
εV ), la pente à l’origine est égale à 1 − 2ν (cf. figure 4.36).

600 5
500 argile
4
400 sable
q [kPa]

3
εV [%]

300
argile 2 sable
200
100 1
0 0
0 20 30 0 10 ε1 [%] 20 30
10 ε1 [%]
F IGURE 4.36 Représentation des pentes évaluées pour le calcul de E et ν

AN : sable : E = 30 MPa et ν = 0, 232, argile : E = 12 MPa et ν = 0, 286.

Solution 4.11.
(1) On cherche à représenter, par modélisation, l’évolution du déviateur q et de la
déformation volumique εV en fonction de la déformation axiale ε1 .

Par définition : q = σ 1 − σ3
Solutions des exercices 111

Comportement élastique - La pente initiale de la courbe (q,ε1) est égale au


module d’Young E. En effet, σ 3 ne varie pas. Seule la contrainte principale σ 1
fait varier le déviateur.
Δq Δσ1
= = E
ε1 ε1
La loi de comportement permet de relier les contraintes et déformations
princi- pales : ⎧ 1
⎪⎨⎪ ε 1 = E (σ1 − ν.σ2 − 3
1+ ν ν ν.σ 1)
=
E − .T r .I ε2 = E (σ 2 − ν.σ 1 −
E ⎪⎪ 1
⎪ν.σ
⎩ 3 )3 = (σ3 − ν.σ1 − 2
ν.σE)
La déformation volumique correspond ε à la trace du tenseur des déformations :
1
εV = ε 1 + ε 2 + ε 3 = (σ 1 + σ 2 + σ 3 )
E

1 − seule
À nouveau, 2ν la contrainte σ 1 varie durant le chargement, on peut donc écrire
dε V = dσ1 = (1 − 2ν)dε1
: E
Ainsi, en partie élastique, la pente de la courbe (εV ,ε1) est égale à 1 − 2ν.

Comportement plastique - Au niveau de la frontière du domaine élastique, on


peut écrire que :
1 + sinϕ ×
q = qm ax = σ 1 − 3 cos ϕ × 3 + 2c
×
− 3
σ = 1 − sin ϕ × σ σ 1−
2σ3 sinϕ
sin ϕ×× + 2c× cos
Ou encore : m a x ϕ×
= 1 − sin
q
ϕ×
Le modèle ne prévoit pas d’écrouissage, le déviateur q reste donc
constant jusqu’à la fin de l’essai. Il en est de même pour la contrainte σ 1 et la
déformation
volumique élastique εVe :

εV = εVe + εVp = εVp

La loi d’écoulement est


associée : ⎞
×
∂f ⎛ 1 − sin ϕ 0 0
p
d = dλ = dλ ⎝ 0 0 0 ⎠
∂ 0 0 −1 − sin
dε p = Tr(d p ) = −2dλ sin ϕ ϕ×
V ×
112 4 • Résistance au cisaillement

dε 1 = dε e1 + dε p1 = dλ(1 − sin ×
ϕ )
Ainsi en phase d’écoulement plastique (cf. figure
4.37) :
dεV dεp −2 sin ϕ ×
V
dε1 = dεVp = 1 − sin
ϕ×
q εV

-2sinφ'
1-2v 1- sinφ'
ε1
q max
E
ε1

F IGURE 4.37 Modélisation du comportement élastoplastique d’un sol

Solution 4.12.
(1) Il faut différencier le comportement en condition drainée de celui en
condition non drainée.

Condition drainée - Dans le plan (p - q), la pente M est connue et le chemin


de chargement se trace en deux phases :
• Consolidation isotrope jusqu’à p×0 . Seule la contrainte moyenne p× évolue
po- sitivement.
• Chargement déviatorique jusqu’à la plasticité parfaite. Le chemin de
contrainte suit une pente de 3/1.
On repère les valeurs des contraintes moyennes et déviatoriques sur la droite M
. Dans le plan (e - log p×), on trace la droite de plasticité parfaite. Puis, on
repère la position des points correspondants aux trois états initiaux des
échantillons. Notons que le premier point est dans un état surconsolidé.
Connaissant les valeurs des contraintes moyennes à la rupture, on positionne
également les points de fin d’essai. Pour tracer l’évolution au cours de
l’essai, la tangente initiale doit correspondre au comportement élastique de
l’argile. Comme ordre de grandeur, on choisit une pente initiale égale au
dixième de la pente de plasticité parfaite. Puis, il suffit de tracer un chemin,
non linéaire, vers le point final.
Dans le plan (q - ε1), le déviateur q évolue de zéro à la valeur finale précédem-
ment déterminée. La pente initiale est égale au module d’Young, ici inconnu.
Néanmoins, ce module varie avec la contrainte de consolidation. Pour le
point initialement surconsolidé, la valeur de q peut atteindre un pic, non figuré
ici.
Solutions des exercices 113

Enfin pour le plan (ε1 - εV ), l’évolution suit celle de l’indice des vides puisque :
Δ
εV = e .
1 + e0
Notons que le premier échantillon, surconsolidé, a un comportement
dilatant. Les deux autres sont contractants. Les courbes sont tracées en figure
4.38.

1 1
Déviateur q [MPa]

Déviateur q [kPa]
0,8 0,8
0,6 0,6
0,4 0,4
0,2 0,2
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 0 5 10 15 20
Contrainte moyenne p‘ [kPa] Déformation axiale ε1 [%]
1,6 1,6
Indice des vides e

Indice des vides e

1,4 1,4
x
1,2 1,2

1 1
0,01 0,1 1 0 5 10 15 20
Contrainte moyenne p‘ [MPa] Déformation axiale ε1 [%]
12
volumique εV [%]

8
Déformation

4
0
-4
-8
-12
0 5 10 15 20
Déformation axiale ε1 [%]

F IGURE 4.38 Comportement probable des trois essais sur argile en condition consolidé-drainé

Condition non drainée - Il faut à présent différencier le comportement en


contrainte totale et effective. La pression interstitielle évolue durant l’essai.
Il n’y a pas de déformation volumique, l’indice des vides reste donc constant.
Dans le plan (e - log p×), seul p évolue pour atteindre la droite de plasticité.
On note les valeurs finales.
Dans le plan (p-q), on trace le chemin des contraintes totales (pente de 3/1).
Connaissant les valeurs finales de p×, on trace l’évolution des contraintes
effec- tives jusqu’au point final sur la droite M . On note les valeurs finales du
déviateur
q. L’écart entre les contraintes totales et effectives correspond aux évolutions
de
pressions interstitielles Δu. Les courbes sont tracées en figure 4.39.
114 4 • Résistance au cisaillement

1,6

Indice des vides e


1,4

1,2

1
0,01 0,1 1
Contrainte moyenne p‘ [MPa]

1 1
Déviateur q [MPa]

Déviateur q [kPa]
0,8 0,8
0,6 0,6
0,4 0,4
0,2 0,2
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 5 10 20
Contrainte moyenne p‘ [kPa] 15
Déformation axiale ε1 [%]
F IGURE 4.39 Comportement probable des trois essais sur argile

Solution 4.13.
(1) La figure 4.40 représente les courbes pressiométriques V60 et (V60-V30).

700
Variation de volume

600
500
[cm3]

400
300
200
100
0
0 100 200 300 400 500
Pression dans la sonde p [kPa]

F IGURE 4.40 Courbe d’étalonnage

La pression de recompression correspond à celle au début de phase linéaire,


soit 100 kPa (volume V1 = 105 cm3). Cette valeur doit être corrigée avec la
courbe d’étalonnage. Pour un volume de 105 cm3, la pression associée est de
41 kPa donc p1 = 105 − 41 = 59 kPa.

L’essai est réalisé à 6, 2 m de profondeur. La contrainte verticale à cette profon-


deur est de : σ v 0 = 6, 2.γ = 112 kPa.

Le coefficient des terres au repos est égal à : K 0 = 1 − sin ϕ × = 0, 55.


Solutions des exercices 115

La contrainte horizontale est égale à : σ h 0 = K 0 .σ v 0 = 61, 8 kPa

Cette valeur est très proche de la pression p1 déduite de l’essai pressiométrique.

(2) La pression de fluage s’évalue à partir de la dernière rupture de pente de la


courbe (V60-V30), soit 340 kPa (volume : V2 = 160 cm3). Après correction, on
obtient une pression de fluage de : p2 = 282 kPa.
Le module de Ménard a pour expression :
V1 + V2 (p2 − p1 )
M s
2 (V2 − V1)
E coefficient
Le = 2(1 + ν)de Poisson
V + peut être estimé à partir du coefficient des terres au
ν
repos : K 0 = 1 − ν ⇒ ν = 0,
AN : E M = 7307 kPa
35.

La pression limite se détermine sur la courbe pour un volume de V s +2.V 1 = 735


cm3. Elle est égale à 510 kPa, puis après correction : p L = 366 kPa.

Solution 4.14.
(1) La formule des Hollandais permet de calculer la résistance de pointe
dynamique et s’adapte bien au sol pulvérulent.
M.g.H M
qd = .
A.e M +

Les données sont toutes fournies. Notons toutefois que deux valeurs
d’enfon- cement moyen peuvent être indiquées pour une même profondeur.
On choisira arbitrairement la plus faible des deux. Le tableau 4.15 résume les
valeurs d’en- foncement moyen, de masse frappée et de résistance dynamique
de pointe.

Tableau 4.15 Résistance dynamique de pointe en fonction de la profondeur


z m et des0 paramètres
0,5 expérimentaux
1 1,5 2 2,5
e mm 50 42 36 32 32 28
M' kg 24 24 30 30 36 36
qd MPa 3,42 4,08 4,01 4,71 4,43 4,71

(2) D’après le tableau 4.3, le rapport qc/qd varie entre 1 et 2, 6 donc on obtient une
valeur de qc = [4, 43 ; 11, 5] MPa. Le sable est lâche d’après l’énonce, donc
le rapport qc/qd tend vers 1.
116 4 • Résistance au cisaillement

Solution 4.15.
(1) La variation significative d’un des paramètres est un des indicateurs de
chan- gement de couche. La résistance de pointe ne peut, à elle seule,
donner suffi- samment d’informations sur le sol. Le piézocône permet de
mesurer la pression interstitielle u = u 0 + Δu générée par la pénétration de la
sonde. Une variation significative de la surpression interstitielle Δu est un
indicateur de sol fin saturé. Lorsque cette variation est négative, le sol est
surconsolidé. Enfin, le rapport de frottement R f permet de repérer les sols
pulvérulents (frottants).
Un sol pulvérulent possède généralement un rapport de frottement proche de 1
et une surpression interstitielle nulle. On distingue ici assez aisément les
couches suivantes :

• [0 ; 4] : sol pulvérulent.
• [4 ; 9] : sol fin + passée drainante à 7 m.
• [9 ; 12] : sol fin, surconsolidé.
• [12 ; 14] : sol pulvérulent à tendance fine ou l’inverse.

(2) Il faut utiliser l’abaque de Robertson (cf. figure 4.15). Le tableau 4.16 résume
les valeurs des paramètres de l’abaque pour les quatre profondeurs.

Tableau 4.16 Paramètres


z m de classification
2 6 pour
10l’abaque
14 de Robertson
qc Mpa 4,5 0,5 3,8 5,0
fs MPa 0,060 0,025 0,006 0,070
ǻX kPa 0 200 -25 40

σv0
kPa 36 108 190 273

u0 kPa 0 30 70 110
σ'v0 kPa 36 78 120 163
Rf % 1,3 5,0 0,2 1,4
qT MPa 4,5 0,6 3,8 5,1
Bq - 0 0,425 -0,007 0,008
Qt - 124,0 6,0 30,2 29,3
FR % 1,34 5,32 0,17 1,47

D’après l’abaque de Robertson, la classification est la suivante :


• [0 ; 4] : sable propre à sable limoneux (6).
• [4 ; 9] : argile à argile limoneuse (3) + passée drainante à 7 m.
• [9 ; 12] : limon sablonneux à sable limoneux (5),
surconsolidé.
• [12 ; 14] : limon sablonneux à sable limoneux (5).
Chapitre 5

Tassements

1. CONSOLIDATION
1. Phénomène de consolidation
La consolidation est un phénomène qui se traduit par un tassement progressif des
couches de sols fins au cours du temps. La perméabilité de ces sols étant
faibles, les surpressions interstitielles, notées Δu et générées par une mise en
charge des couches, se dissipent plus ou moins vite.
Un transfert de charge de l’eau au squelette est constaté. L’augmentation de
contrainte effective est responsable du tassement observé.

a) Approche macroscopique

À partir de l’appareil œdométrique, on peut tracer l’évolution du tassement d’une


couche de sol fin, saturé et drainé des deux faces, en fonction du temps. La charge
ap- pliquée a pour effet d’augmenter la pression interstitielle d’une valeur notée Δu
puis progressivement un transfert de charge est réalisé et se traduit par une
augmentation de la contrainte effective.
Ce phénomène se distingue par une consolidation primaire, causée par la dissipa-
tion des pressions interstitielles et le départ de l’eau, puis une consolidation
secon- daire, causée par un réarrangement progressif du squelette. La consolidation
primaire est généralement prépondérante à la seconde hormis pour certains sols
organiques (tourbe) et certaines vases.
118 5 • Tassements

0
0,1 Primaire Secondaire
Effort
0,2
Tassement s [mm]

0,3 Piston
0,4 Pierre poreuse
0,5 Réservoir
0,6 Liquide d'imbibition
Échantillon
0,7 Bague œdométrique
0,8 Pierre poreuse
0,9
1
Appareil œdométrique
1 100 10000
Temps t [s]

F IGURE 5.1 Courbe de consolidation (à gauche) - Description


de l’appareil œdométrique (à droite)

En un point donné, le degré de consolidation Uv traduit le pourcentage de tassement


réalisé. On le définit par :
Δu(t) = s(t)
Uv = 1 −
Δ i s∞
u
Avec :
• Δui : l’augmentation de pression interstitielle initiale due à la charge
appliquée, notée Δσv,
• Δu(t) : valeur moyenne de la surpression interstitielle, à l’instant t, définie
sur toute la hauteur H 0 de la couche par :
∫ H0
1
Δu(t) = Δu(t)dz
H0 0
• s(t) : tassement à l’instant t,
• s ∞ : tassement final.

Initialement Δu(t) = Δui, donc le degré de consolidation est nul. Après consolida-
tion, les surpressions interstitielles sont nulles, donc le degré de consolidation
vaut 100 %.

b) Équation de consolidation
La consolidation est un phénomène de diffusion étudié dans la théorie Terzaghi et
Fröhlich. Les hypothèses sont les suivantes :
• sol homogène et saturé,
• écoulement et déformation unidimensionnels,
• amplitude des tassements proportionnelle au chargement appliqué,
• incompressibilité de l’eau et du squelette,
• sol où la loi de Darcy est applicable.
5.1 Consolidation 119

Cette théorie conduit à l’équation de consolidation


suivante :
∂Δu(z, t) ∂2Δu(z, t)
= Cv
∂t ∂z 2 2

avec C v coefficient de consolidation (variable entre 1.10-6 et .10-9 m2.s-1).

La solution de l’équation de consolidation est :


4 Σ∞ 1 − n 42 π 2 .T v nπz
Δu(z, t ) = e . sin
π n 2H
Δσv n=1,3,5,...

Ou encore :
8 Σ∞ 1 − n 42 π 2 .T v
Uv = 1 − π 2 e
n
n=1,3,5,...

C v .t
avec : Tv facteur de temps défini par Tv =
H2
.
La hauteur H, appelée chemin de drainage, dépend des conditions limites. En cas
de drainage par les deux faces, cette hauteur est égale à la moitié de la hauteur
de couche. En cas de drainage par une seule face, elle est égale à la hauteur totale.
La fonction Uv = f (Tv ) est tracée sur l’abaque de Barron (cf. figure 5.4). Elle
peut être approchée par les expressions suivantes :

2
4.Tv —π Tv
∀ Tv < 0, 2827 ou Uv > 60 % : Uv = sinon Uv = 1 − e 4
8 π2
π
À noter que l’on peut exprimer le coefficient de consolidation C v en fonction de
la perméabilité k v et du module œdométrique Eoed par la relation :
k v .E oed
Cv =
γw

La détermination expérimentale de ce coefficient est présentée en annexe B..

5.1.2. Réduction des temps de consolidation


L’enjeu consiste généralement à se fixer un degré de consolidation pour un temps
donné (ex. : Uv = 90 % pour un temps maximal t = 2 mois). À l’inverse, on peut
se fixer un temps, et évaluer les tassements engendrés après le délai écoulé.
Lorsque les temps de consolidation sont trop importants, ou que les degrés de
consolidation sont trop faibles, diverses méthodes existent pour accélérer la
consolidation. Trois de ces méthodes sont détaillées par la suite.
120 5 • Tassements

a) Pré-chargement
La cinétique du tassement est indépendante de la valeur de la charge appliquée en
surface. En revanche, le tassement final varie en fonction de cette charge. Ainsi, à
un temps t donné, deux systèmes de chargement différents donneront des valeurs
de tassements différentes.
La méthode des surcharges consiste à placer une surcharge sur un massif pendant
quelques mois, et ceci avant la construction définitive. Cette surcharge, un remblai
de 1 à 3 m de hauteur généralement, a pour effet de démarrer la consolidation, et
donc de tasser en partie le sol. La figure 5.2 permet d’illustrer le procédé.
Hauteur

HR + ΔHR
HR
t
Temps

HR HR + ΔHR
Tassement

s∞,1

s∞,2

F IGURE 5.2 Méthode des surcharges. Le tassement s ∞ , 1 est atteint plus rapidement
grâce à la hauteur de remblai supplémentaire ΔHR

b) Drains verticaux
Lorsque la seule consolidation verticale est inefficace, un système de drains verti-
caux peut être prévu. L’écoulement radial s’ajoute à l’écoulement vertical. Lorsque
la distance entre les drains est suffisamment faible, les chemins de drainage se
rac- courcissent, et les dissipations interstitielles se font plus rapidement.

Remblai

D D

Drains
L L
Carré Triangulaire
D= D = 1,05.L
1,13.L
Vue en coupe Vue de dessus

F IGURE 5.3 Consolidation par des drains. Diamètre D d’influence


5.2 Consolidation 121

Dans ces conditions, l’équation de consolidation


s’écrit : ∂Δu(z, r, t) = C ∂ Δu + C . ∂2Δu
2
1 ∂Δu
v r
∂t ∂z 2 2 + ∂r
∂r 2 2 r
avec C r coefficient de consolidation radial (ou horizontal).
De manière similaire à la consolidation verticale, la consolidation radiale fait
interve- nir un degré de consolidation Ur qui évoluera en fonction d’un facteur de
temps Tr et d’un facteur n = D / d (avec D zone d’influence et d diamètre des
drains). L’abaque de Barron (cf. figure 5.4) trace différentes fonctions Ur = f (T r ,
n).
Le facteur de temps Tr est relié au coefficient de consolidation radial C r et au
C r .t :
dia- mètre d’influence des drains par la relation
Tr =
D2
On définit un degré de consolidation global U par la relation :
(1 − U ) = (1 − U r )(1 − Uv )

0
10
Degrés de consolidation Ur et Uv [%]

Ur = f(Tr)
20
Uv = f(Tv)
30
40
50
60
70
80
90
100
0,001 0,01 0,1 1 10
Facteurs de temps Tr et Tv

F IGURE 5.4 Abaque de Barron - évolution des degrés de consolidation


en fonction des facteurs de temps.

c) Consolidation atmosphérique
La consolidation atmosphérique consiste à utiliser la pression atmosphérique
comme surcharge d’un remblai de pré-chargement. On place une membrane
étanche en sur- face du sol et un vide est crée par pompage de l’air sous la
membrane. La consoli- dation est isotrope et l’augmentation de contrainte
effective est égale à la pression atmosphérique, au rendement près (soit entre 60 et
80 kPa). Diverses considérations technologiques complexifient le processus,
notamment par la remontée de la nappe qui déjauge le remblai.
122 5 • Tassements

5.2 COMPRESSIBILITÉ
Ce paragraphe présente les méthodes de détermination du tassement final d’un
massif en fonction des charges qui lui sont appliquées.

Sol grossier
(perméable)
Hauteur tassement final

H0

Temps t

Sol fin
(peu perméable)
tassement final
Hauteur

H0

Temps t

F IGURE 5.5 Tassement instantané d’un sol grossier et tassement final


après consolidation d’un sol fin

Le tassement total, noté s, se décompose en plusieurs termes :


q = s i + sc + s α + s lat

avec :
• s i : tassement initial instantané.
• sc : tassement de consolidation.
• s α : tassement de compression secondaire.
• s l a t : tassement dû au déplacement latéral du sol.

En général, la majeure partie du tassement est due au tassement de consolidation.


La suite de ce paragraphe s’attarde sur les méthodes de détermination de ce
tassement.

5.2.1. Essai œdométrique


L’essai œdométrique permet de caractériser un sol vis-à-vis de sa compressibilité
(ou déformabilité). Cet essai permet d’étudier l’évolution du tassement, ou de
l’indice des vides, d’un échantillon de sol en fonction de la charge appliquée en tête.
La nature du sol et son état de saturation jouent un rôle important sur la
déformabilité. La figure
5.6 montre le comportement d’un sol pulvérulent et celui d’un sol fin.
Par convention, on représente l’évolution de l’indice des vides en fonction de la
contrainte verticale effective. Pour un échantillon de sol en condition œdométrique,
5.2 Compressibilité 123

Pente Cs

Indice des vides e

Indice des vides e


Décharge/Recharge
Pente Cc

Décharge/Recharge

σ'v

σ'p

σ'v (ech log)

F IGURE 5.6 Courbes œdométriqueΔH


d’un sol
= grenu (à gauche) et d’un sol fin (à droite)
1 Δe
+ H0 1 + e0
ΔH sont reliées par l’expression :
a) Paramètres de compressibilité
La courbe œdométrique représentée en figure 5.6 est caractérisée par les
paramètres suivants :
• Indice de gonflement (ou de recompression) C s : valeur absolue de la
pente moyenne de la zone de décharge/recharge. En cas de sol non remanié, C s
corres- pond également à la première pente de la courbe.
• Indice de compression Cc : valeur absolue de la pente de la zone finale de la
courbe (au-delà de σ p× ).
C s ou Cc = Δ
e σ ×v
Δ log
• Contrainte de préconsolidation σ p : contrainte effective correspondant au
×

point d’intersection P des deux pentes.


• Contrainte initiale σ v× 0 : contrainte initiale de l’échantillon in situ.
• Indice des vides e0 : indice des vides initial de l’échantillon in situ.

Les contraintes σ v× 0 et σ p× permettent de déterminer l’état de consolidation du sol :


• Sol normalement consolidé lorsque σ v× 0 = σ p× .
• Sol surconsolidé
σ′ lorsque σ v× 0 < σ p× . On définit le rapport de consolidation
par : R = ′p .
Roc oc σv0
124 5 • Tassements

En exploitant la courbe œdométrique en échelle linéaire (cf. figure 5.6), on peut


éga- lement définir plusieurs paramètres :
• Coefficient de compressibilité av : rapport des variations autour d’un point
d’indice des vides et de contrainte verticale effective :
Δ
av =
Δe v×
σ
• Module œdométrique Eoed : pente de la courbe contrainte-déformation σ v× = f
(ε v ) :
1+ e (1 + e0 ).Δσ v× 1+ Δσ v
= = .
Eoed = e ×σ v′ +Δσ v ′
a v Δe C ou C
s c log σ ′v

Ce module n’est pas intrinsèque au matériau et dépend de l’état de contrainte


σ v×
et de l’indice des vides e du point considéré.
5.2.2. Calcul des tassements
a) Méthode œdométrique

À partir des résultats fournis par des essais œdométriques, le tassement s


d’une couche de sol de hauteur H 0 soumise à un chargement Δσ v× se détermine
par l’une des expressions suivantes :
H0 σ v× 0 +
• sol normalement consolidé : s = .C c . log
1 + e0 Δσ σv×v×0
× H0 σ v× 0 +
• sol surconsolidé avec σ v0
× + Δσ < σp : s = .C s . log
×v 1 + e0 Δσσv×v×0
• sol surconsolidé avec σ v 0 + Δσ v >
× ×

σ p× : ×
σ v0
H0 p v×
s = . Cs . + Cc. log σ+p×Δσ
1 + e0 σ v×
log
σ ×
0

b) Couches fictives

Les paramètres de compressibilité d’un sol peuvent varier avec la profondeur. La


va- leur de la charge verticale Δσ v× peut également varier avec la profondeur en
fonction du chargement (cf. annexe A.). Ainsi, il est conseillé de discrétiser le
massif de sol en différentes couches. Celles-ci peuvent être réelles, dans le cas
d’un massif hété- rogène, ou fictives dans le cas d’un massif homogène mais de
grande hauteur. Pour chaque couche, les paramètres en milieu de couches seront
pris en compte et consi- dérés constants sur toute la hauteur.
Le tassement total correspond à la somme des tassements de chacune des
couches considérées.
5.2 Compressibilité 125

c) Autres méthodes
Il existe d’autres méthodes adaptées au type d’ouvrage et aux essais réalisés sur
le massif.
On peut citer la méthode élastique dans le cadre des fondations superficielles.
Le tassement s d’un massif homogène, de paramètres caractéristiques élastiques E
et ν, sous une fondation de largeur B, et soumis à la base de la fondation à une
charge Δσv s’exprime : 2
1−ν
s = Δσv. .B.C f
E
Avec C f coefficient de la forme et de la rigidité de la fondation, ainsi que de
la position du point étudié.

Tableau 5.1 Valeurs du coefficient C f de la méthode élastique


L/B
Circulaire
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 15 20

Rigide 0,88 1,20 1,43 1,59 1,72 1,83 1,92 2,00 2,07 2,13 2,37 2,54 0,79
Centre 1,12 1,53 1,78 1,96 2,10 2,22 2,32 2,40 2,48 2,54 2,80 2,99 1,00
Souple
Bord 0,56 0,76 0,89 0,98 1,05 1,11 1,16 1,20 1,24 1,27 1,40 1,49 0,64

Il existe également des méthodes basées sur les résultats d’essais pressiométriques
et pénétrométriques.

d) Limites autorisées
L’amplitude absolue du tassement s m a x doit être limitée mais la distorsion
angulaire
wd, définie ci-après, fait l’objet d’une attention plus particulière.
On définit la distorsion angulaire comme le rapport entre la différence de
tassement et la distance qui sépare ces points.
Les valeurs admissibles sont fonction du type d’ouvrage et du niveau de
désordres autorisés.
En guise d’exemple, un bâtiment d’habitation peut tasser au maximum de 2 à 3
cm (maçonnerie) jusqu’à 5 à 10 cm (acier, BA). Pour des constructions
industrielles, ce tassement peut dépasser 10 cm, notamment si les éléments de
remplissage ne sont pas fragiles.
Concernant la distorsion angulaire maximale, elle peut varier de 1 / 2 0 0 0 pour les
ouvrages sensibles jusqu’à 1 / 2 5 0 pour les ouvrages rigides. Ce ne sont que des
ordres de grandeur, et à chaque projet sont définies des exigences particulières.
126 5 • Tassements

EXERCICES

Exercice 5.1. Solution p.


134
Soit un massif composé d’une couche d’argile saturée de 2 m d’épaisseur, drainée
par ces deux faces. Suite à un chargement en surface, la couche a réalisée 50 % du
tassement final en 85 h.
(1) Déterminer le temps nécessaire pour atteindre 70 % du tassement final.

(2) Évaluer la degré de consolidation Uv au bout de 10 h.

Exercice 5.2. Solution p.


134
Soit un massif composé d’une couche d’argile saturée de 3 m d’épaisseur et de co-
efficient de consolidation C v = 2.10-7 m2.s-1. Une couche de remblai est déposée en
surface de la couche engendrant un tassement final s f = 45 cm.
(1) En considérant un drainage par une seule face, tracer l’évolution théorique du
tassement moyen de la couche d’argile en fonction du temps.

Exercice 5.3. Solution p.


135
Soit un massif composé de deux couches, sableuse et argileuse, reposant sur un sub-
stratum imperméable (cf. figure 5.7). Dans ce massif est placé un piézomètre
cré- piné au centre de la couche argile. Le coefficient de consolidation de
l’argile est C v = 2.10-6 m2.s-1.

Piézomètre
HP
m
4

q Sable
m

drainant
8

Argile
m
6

F IGURE 5.7 Massif à deux couches + piézomètre (état à t = 0 + )

(1) Calculer la hauteur H P dans le piézomètre, juste après application d’une


sur- charge répartie et infiniment étendue q = 25 kPa en surface.
La figure 5.8 présente l’évolution de la surpression interstitielle Δu en fonction du
temps et de la profondeur.
Exercices 127

ȴu [kPa]
0 5 10 15 20 t = 0+ 25
0 J = 150
t = 10
1 J = 113
Profondeur z [m]

t = 50
2 J = 67

3
t =100
J = 37
4
t = 1000
5 J= 0

F IGURE 5.8 Évolution de la surpression interstitielle en fonction du. temps. Les valeurs de temps t
sont en jours. Les valeurs de J correspondent aux intégrales 0H Δu.dz (unité : [kPa.m])

(2) Déterminer le degré de consolidation pour chaque temps considéré ainsi que
le coefficient de consolidation C v de l’argile.

(3) En considérant que le tassement de la couche à t = 10 j est de 12 cm, évaluer


le tassement de l’argile pour chaque temps considéré.

Exercice 5.4. Solution p.


135

Des mesures de tassement ont été réalisées sur toute la vie d’un ouvrage. Le
tassement après trois ans de construction est de s ( 3 ans) = 12 cm et le tassement
final est de s f = 20 cm. Le sol est constitué d’une couche d’argile de 15 m de
hauteur confinée entre deux couches de sable drainant, considérées incompressibles
(cf. figure 5.9).
(1) Par les mesures in situ, déterminer le coefficient de consolidation C v de l’argile.
Sable

Passées
Argile
15
m

drainantes

Sable

F IGURE 5.9 Couche argileuse homogène (à gauche)


et comportant des passées drainantes (à droite)
128 5 • Tassements

Des mesures en laboratoire ont été réalisées pour évaluer la cinétique de


consolidation de cette couche argileuse. Un échantillon d’argile de 23 mm de
hauteur est placé dans une cellule œdométrique. Sous chargement constant, les
tassements mesurés sont indiqués en tableau 5.2.

Tableau 5.2 Essai de consolidation à l’œdomètre


t 6 15 30 2 5 20 1 4 1 5 20
[unités] s s s min min min h h j j j

s [mm] 0,03 0,04 0,05 0,2 0,3 0,47 0,6 0,76 0,92 0,97 0,98

(2) Déterminer le coefficient de consolidation de l’argile par la méthode de


Casa- grande (cf. annexe B.2.). Comparer.
La présence de passées sableuses intercalées tous les 5 m dans l’argile modifie les
conditions de drainage (cf. figure 5.9).
(3) Les épaisseurs de ces passées étant faibles, évaluer à nouveau le coefficient
C v . Conclure.

Exercice 5.5. Solution p.


137
Soit un massif composé d’une couche de limon argileux de 6 m de profondeur re-
posant sur un substratum rocheux imperméable. Le coefficient de consolidation Cv
est évalué à 2, 5.10-7 m2.s-1. On dépose ensuite un remblai de hauteur H R = 3
m (γ R = 19 kN.m-3) pour pré-charger la couche de limon. Le remblai est
considéré perméable vis-à-vis de la consolidation du limon.
(4) Calculer le temps nécessaire pour obtenir 80 % du tassement final.

(5) Afin de diminuer ce temps de moitié, on applique une surcharge. Donner


l’épais- seur de remblai supplémentaire. On supposera que l’amplitude du
tassement est proportionnelle à la charge appliquée.
ΔHR
HR HR
Remblai Remblai

Limon
argileux
m
6

F IGURE 5.10 Remblai de pré-chargement sans surcharge (à gauche) et avec surcharge (à droite)

Une autre solution, en remplacement du remblai supplémentaire, est la


consolidation atmosphérique. La pression absolue sous la membrane étanche
atteint 60 kPa. Pour rappel, la pression atmosphérique est égale à 1013 hPa.
Exercices 129

Tranchée
Membrane étanche périphérique
Remblai

Limon
argileux
m
6

F IGURE 5.11 Remblai de pré-chargement + pompe à vide

(3) Déterminer le gain de temps apporté par cette solution.

Exercice 5.6. Solution p.


138
Soit deux massifs de sol A et B composés d’une couche d’argile limoneuse de
même nature mais d’épaisseur différente. Le massif B est 20 % plus épais que la
massif A. On considère un chargement q en surface des deux massifs.
Le tassement de la couche du massif A est de 24 cm en 1 an. Son tassement final
est de 30 cm.
(1) Évaluer le tassement final et celui au bout de 8 mois du massif B.

(2) Déterminer les temps nécessaires aux couches des deux massifs pour se tasser
de
5 cm et 25 cm. Commenter.

Exercice 5.7. Solution p.


140
Un essai œdométrique a été réalisé sur sol fin saturé, drainé par les deux
faces, d’épaisseur H 0 = 18 mm et soumis à une charge Δσv = 15 kPa. Les
résultats
t [s] sont0présentés
1 dans
2 le 3tableau
6 5.3.12 30 60 120 180 300 500
s [mm] 0 0,15 0,19 0,22 0,29 0,38 0,54 0,73 0,95 1,05 1,15 1,19

Tableau 5.3 Essai de consolidation à l’œdomètre


(1) Par la méthode de Taylor (cf. annexe B.1.), déterminer le coefficient de consoli-
dation C v .

(2) Évaluer le module œdométrique Eoed,0 en fin de consolidation pour ce palier de


chargement, puis en déduire la perméabilité verticale k v .
130 5 • Tassements

Exercice 5.8. Solution p.


141
Un remblai de grande surface est placé sur un massif composé d’une couche
d’ar- gile de 8 m de hauteur située entre deux couches sableuses drainantes. Des
essais à l’œdomètre ont permis de déterminer le coefficient de consolidation
vertical et radial C v = 2, 4.10-7 m2.s-1 et C r = 1, 8.10-7 m2.s-1.
Le degré de consolidation exigé doit être au minimum de U = 90 % au bout d’un
temps t = 9 mois.
(1) Montrer qu’à elle seule, la consolidation verticale ne permet pas d’atteindre
cet objectif.

Des drains de diamètre d = 25 cm sont ainsi prévus sur toute la hauteur de la


couche d’argile. On cherche à déterminer le diamètre de la zone d’influence des
drains D, sachant qu’ils sont positionnés en carré.
(2) Déterminer le degré de consolidation radial Ur à partir des degrés de
consolida- tion Uv et U .
(3) En posant n = Dd = 5, et en utilisant l’abaque de Barron, déterminer le facteur
de temps radial T r , puis le diamètre de la zone d’influence D.

(4) Calculer le facteur n à nouveau, puis itérer jusqu’à atteindre la convergence.

(5) Déterminer la distance minimale entre axes des drains, notée L.

Exercice 5.9. Solution p.


142
Soit un massif de sol composé d’une couche de gravier partiellement saturée et
d’une couche d’argile normalement consolidée (cf. figure 5.12). Suite à une forte
période de sécheresse, le niveau de la nappe diminue de 2 m dans la couche de
gravier.
1m

Gravier
Y = 18 kN.m-3
4m

Ysat = 21 kN.m-3

Argile
Ysat = 18 kN.m-3
4m

cs = 0,07 cc = 0,5
e0 = 1,6

F IGURE 5.12 Baisse du niveau de la nappe


Exercices 131

(1) La baisse du niveau de la nappe engendre-t-elle une diminution (tassement)


ou une augmentation (gonflement) de l’épaisseur de la couche d’argile ?

(2) Évaluer cette variation de hauteur par la méthode œdométrique.

Exercice 5.10. Solution p.


142
Soit un massif composé de deux couches compressibles et entièrement saturées
(cf. figure 5.13). Deux échantillons de sol, très peu remaniés, ont été prélevés au
centre de chaque couche puis ont été soumis à un essai de compressibilité à
l’appareil œdo- métrique. Les résultats sont présentés en tableau 5.4.
Sable argileux
Ysat = 20 kN.m-3
6m

e0 = 0,61

Argile limoneuse
8m

Ysat = 18 kN.m-3
e0 = 1,02

F IGURE 5.13 Massif compressible à deux couches saturées

Tableau 5.4 Résultats d’essais œdométriques


Hauteur
Contrainte Sable Argile
argileux limoneuse
kPa mm mm
1 15,50 15,51
10 15,42 15,42
50 15,41 15,41
100 15,10 14,90
150 14,60 14,80
300 13,60 13,50
450 13,00 12,50
600 12,60 11,80
1000 11,80 10,50

(1) Tracer les courbes de compressibilité des deux sols puis en déterminer les
para- mètres Cc, C s et σ p× .

(2) Les couches sont-elles normalement consolidées ?


132 5 • Tassements

Un remblai, de poids volumique γ R = 20 kN.m-3 et de hauteur H R = 3, 5 m,


est ensuite déposé sur une grande étendue en surface du massif.

(3) Évaluer le tassement du massif après consolidation.

Exercice 5.11. Solution p.


144
Soit un massif de sol composé d’une couche d’argile limoneuse saturée et
normale- ment consolidée de 15 m d’épaisseur. Son indice de compression est de
Cc = 0, 40, considéré constant sur l’ensemble de la couche. Son poids volumique
saturé est de γ s a t = 17 kN.m-3. On étudie le tassement de la couche, après
consolidation, soumise à une charge uniformément répartie de Δσv = 120 kPa.
(1) Déterminer le tassement moyen de la couche en considérant un indice des
vides initial e0 = 1, 4.

(2) Réévaluer le tassement du massif en sommant les tassements de trois


couches fictives de 5 m de hauteur. Comparer.

(3) En considérant que chaque couche fictive possède un indice des vides initial
dif- férent, i.e. de haut en bas e0 = [1, 6 ; 1, 4 ; 1, 2]. Déterminer à
nouveau le tassement du massif. Comparer.

Exercice 5.12. Solution p.


145
Soit un massif composé de deux couches sur lesquelles doit se construire un im-
meuble d’habitation R + 4. Le tassement de la couche de limon argileux,
2m

normale- ment consolidée, est étudié ici en fonction du phasage suivant :

Sable
6m

Y = 19 kN.m-3
Ysat = 21 kN.m-3
3m

Limon argileux Ysat = 19,5 kN.m-3


Cc = 0,15 ; Cs = 0,03 ; e0 = 0,8

F IGURE 5.14 Coupe du terrain avant travaux

• Phase 1 : rabattement de nappe de 3 m.


• Phase 2 : création d’une fouille sur 4 m de profondeur.
• Phase 3 : construction du radier et du sous-sol, soit une contrainte en fond
de fouille de 100 kPa.
• Phase 4 : relâchement de la nappe.
Solutions des exercices 133

• Phase 5 : construction du reste de l’immeuble, soit une contrainte


supplémentaire en fond de fouille de 200 kPa.

On considérera que la distribution des contraintes est uniforme pour chaque


phase (fouille et emprise du bâtiment étendues) et que le temps de chaque phase
est suffi- samment long pour atteindre la fin de consolidation.
(1) Évaluer le tassement, ou gonflement, moyen de la couche de limon argileux
pour chaque phase.

(2) Représenter la courbe de compressibilité du sol.

Exercice 5.13. Solution p.


147
Les éoliennes sont fondées généralement sur des semelles circulaires (avec ou
sans pieu). On étudie les tassements générés par une éolienne de 1100 t (poids de la
fonda- tion superficielle compris) et de diamètre à la base D = 10 m (cf. figure
5.15). Cette dernière se trouve à proximité d’une chaussée existante de largeur B
= 7 m. Le tas- sement maximal sous la chaussée est limité à s = 20 mm. La
distorsion angulaire entre les deux bords de la chaussée est limitée à wd = 5.10-4.
Éolienne Chaussée

Sable argileux Y = 19kN.m-3


2m 2m

Cc = 0,15 ; e0 = 0,58
Gravier limoneux Y = 19kN.m-3
Cc = 0,09 ; e0 = 0,48

Limon argileux Ysat = 18 kN.m-3


4m

Cc = 0,25 ; e0 = 0,81

F IGURE 5.15 Coupe du terrain (éolienne + chaussée)

Les couches sont normalement consolidées. Le calcul des tassements devra


considé- rer que la couche de limon est discrétisée en deux couches fictives de 2 m
de hauteur et de mêmes caractéristiques. La chaussée apporte une contrainte
verticale en tête de massif de qc = 25 kPa.
Le projet prévoit de placer l’éolienne à une distance entre axes r = 11 m de la
chaussée.
(1) Déterminer les valeurs des contraintes verticales effectives initiales
nécessaires pour le calcul des tassements.

(2) Évaluer les tassements moyen et différentiel.

(3) Les limites de tassement sont-elles dépassées ? Si oui, proposer différentes


solu- tions.
134 5 • Tassements

SOLUTIONS DES EXERCICES

Solution 5.1.
T v .H 2
(1) Le temps
de Cv
consolidation
• Tv : facteur
se détermine à de temps déterminé partir de la courbe Tv = f (Uv ).
partir
• de
H la: chemin de drainage, égal ici à la moitié de l’épaisseur de la couche car
relation
le :drainage
t= se réalise par les deux faces. Ainsi H = 1 m.
•Avec
C v :: coefficient de consolidation.
Le coefficient de consolidation se détermine à partir des valeurs à Uv = 50
%. En effet, dans cet état, le facteur de temps vaut Tv = 0, 196 et le
coefficient de consolidation :
T v .H 2
Cv = = 6, 4.10 -7 m 2.s -1
t
Pour un degré de consolidation Uv = 70 %, le facteur de temps vaut Tv = 0,
403, ainsi le temps de consolidation est de t = 175 h.

Cv.t
(2) Au bout de 10 h, le facteur de temps est égal à Tv = = 0, 023
H2
On en déduit le degré de consolidation : Uv = 17 %

Solution 5.2.
(1) On relie le tassement au temps par l’intermédiaire du degré de consolidation
et du facteur de temps.
T v .H 2
s(t) = U v .s f et t =
Cv
Ainsi, la figure 5.4 trace la fonction reliant le facteur de temps Tv au degré
de consolidation Uv , l’évolution temporelle du tassement se trace aisément.
Cette fonction n’étant pas linéaire, il est conseillé de choisir une échelle
adaptée pour le temps.

La figure 5.16 trace cette évolution avec une échelle logarithmique.


Solutions des exercices 135

t [s]
1,0E+00 1,0E+02 1,0E+04 1,0E+06 1,0E+08
0

0,1

0,2
s [mm]

0,3

0,4

0,5

F IGURE
5.16
Évolution du
tassement
de la
couche en
fonction du
temps

Solutio
n 5.3. Δu
le piézomètre HP = γ w = 2, 5 m.
(1) En considérant que l’augmentation de pression interstitielle dans la couche
(2) Le
est degré de consolidation,
instantanée, déterminé
on peut écrire pour
qu’en tout chaque
point temps :considéré (cf.
de l’argile
tableau+ 5.5), s’exprime en fonction de la surpression interstitielle par la relation
Δu(t = 0 ) = q = 25 kPa
suivante : ∫0H
Uv = 1 − Δu.dz = 1 − J
H.Δσ
Cette augmentation dev pression seH.q traduit par une augmentation de hauteur dans

Tableau 5.5 Degré de consolidation en fonction du temps


t s 0+ 10 50 100 1000
Uv % 0 0,25 0,55 0,75 1

Le coefficient de consolidation de l’argile se détermine par la


relationT v:.H 2
Cv =
t
En prenant t = 10 j = 8, 64.105 s, le degré de consolidation correspondant
est égal à Uv = 25 % ce qui équivaut à un facteur de temps :
π.U 2v
Tv = = 0,
4
04
Le chemin de drainage H est égal ici à la hauteur totale de la couche
(drainage par une seule face). Ainsi : C v = 2, 02.10-6 m2.s-1.
136 5 • Tassements

Solution 5.4.
(1) À partir des mesures fournies, le degré de consolidation au bout de trois ans
est de :
s (3 ans)
Uv = = 60 %
sf
À partir de la relation Tv = f (Uv), le facteur de temps est égale à Tv = 0, 286.

Enfin, les conditions de drainage imposant un chemin de drainage H égal à la


moitié de la hauteur de la couche, le 2coefficient de consolidation se détermine
T .H
par la théorie de Terzaghi Cv = v = 1, 70.10-7 m2.s-1.
t
(2) L’évolution du tassement, lors de l’essai œdométrique, est représentée en figure
5.17. Par la méthode de Casagrande, les paramètres à déterminer
graphiquement sont s 1 0 0 = 95, 8.10-2 mm et sc = 1, 0.10-2 mm.

t [s]
1,0E+00 1,0E+01 1,0E+02 1,0E+03 1,0E+04 1,0E+05 1,0E+06 1,0E+07
0,0

0,2

0,4

0,6
s [mm]

0,8

1,0

1,2

1,4

F IGURE 5.17 Construction graphique par la méthode de Casagrande à partir de l’évolution


des tassements œdométriques en fonction du temps

Par calcul, la moyenne des tassements précédents donne s 5 0 = 47, 4.10-2 mm ce


qui correspond, par lecture sur la courbe d’essai, à un temps t 5 0 = 1260 s.
La hauteur de l’éprouvette au temps t 5 0 est égal à 22, 53 mm, le chemin de drai-
nage vaut donc H = 11, 3 mm.
Ainsi, le coefficient de consolidation est estimé par cette méthode à :
0, 197.H 2
Cv = = 1, 98.10 -8 m 2.s -1
t 50
La différence entre les deux valeurs de coefficient est très forte. La valeur
tirée de l’essai œdométrique est environ égale au dixième de la première valeur.
Solutions des exercices 137

(3) La présence de passées sableuses contribue à diminuer fortement les chemins


de drainage. Chaque sous-couche fait 5 m d’épaisseur. En considérant un
drainage par les deux faces, le chemin de drainage vaut H = 2, 5 m (au lieu de
H = 7, 5 m précédemment).
Les couches d’argiles sont toutes de même nature et épaisseur. Aussi, la ciné-
tique de consolidation sera identique pour les trois couches. Le tassement
final est de 20 cm donc chaque couche se tasse au final de 6, 7 cm. De
même, au bout de trois ans, chaque couche se tasse de 4 cm. Le degré de
consolidation et le facteur de temps au bout de trois ans restent égaux à Uv =
60 % et Tv = 0, 286.

Ainsi en prenant en compte l’effet des passées drainantes, le coefficient de conso-


lidation est égal à C v = 1, 89.10-8 m2.s-1.
Cette valeur est en adéquation avec l’essai œdométrique, l’erreur est de 5 % en-
viron.
Solution 5.5.
(1) Le degré de consolidation étant égal à U1 = 80 %, on calcule le facteur de
temps (Uv,1 < 60 %) :
4 π2
Tv,1 = − 2 ln (1 − Uv,1) = 0, 57
π 8
T v, 1 .H 2
Puis le temps t1 à partir de la relation suivante : t 1 =
Cv
Avec C v = 2, 5.10 m .s et H = 6 m (couche drainée sur une seule face).
-7 2 -1

AN : t 1 = 8, 16.107 s = 945 j
Le tassement au temps t 1 et le tassement final seront notés respectivement s 1 et
s f,1 .

(2) On cherche à diminuer ce temps par deux, donc à obtenir un tassement égal à s 1
en un temps t 2 = 4, 08.107 s.
C .t
Ce temps correspond à un facteur de temps de Tv,2 = v2 2 = 0, 28 puis
degré de consolidation de Uv,1 = 59, 7 %. H
un
En considérant que l’amplitude du tassement est proportionnelle à la charge
ap- pliquée en surface (hypothèse forte), le tassement final après surcharge
s’ex- prime :
H R + ΔHR
s f, 2 = .sf,1
HR
s1 H R + ΔHR s1
Ou encore : = HR .
Uv,2 Uv,1
138 5 • Tassements

On détermine ainsi la hau teur de la surcharge ΔHR :


Uv,1
ΔHR = H R . — 1 = 1, 02
Uv,2 m
(3) La diminution de pression dans le remblai permet de se servir de la
pression atmosphérique pour charger le sol. La différence de pression Δp entre
l’extérieur et l’intérieur du remblai correspond à la surcharge appliquée :
p = (1, 013 − 0, 60).105 = 0, 41.105 Pa

Cette pression est équivalente à une hauteur de surcharge de :


p
ΔHR = = 2, 2
γR
m
En suivant le cheminement inverse à la question précédente, on remonte au
degré de consolidation, noté Uv,3 :
HR
Uv,3 = .Uv,1 = 46, 4
% H R + ΔHR
Le facteur de temps associé est égal à Tv,3 = 0, 169 et le temps t 3 nécessaire
pour atteindre le tassement s 1 s’exprime :
2
t 3 = T v,3 .H = 2, 43.10 7 s = 282 j
Cv

Solution 5.6.
(1) Le sol est de même nature dans les deux massifs, aussi le coefficient C v est
iden- tique. Ce dernier est inconnu, tout comme l’épaisseur de la couche. En
consi- dérant que l’amplitude du tassement final est proportionnelle à
l’épaisseur de la couche, le tassement final du massif B est égal à :
s B , ∞ = 1, 2.s A , ∞ = 36 cm

Cv
On peut calculer le rapport αA = à partir des données fournies :
Cv H 2A
A
T 2A tA
H v,A
α = =
La massif A a tassé en 1 an de s A , ( t A = 1 an) = 24 cm et son tassement final est de
s A , ∞ = 30 cm donc son degré de consolidation à 1 an est égal à :
s A , ( t A = 1 an)
Uv,A = = 80 %
s A,∞
Ce degré de consolidation correspond à un facteur de temps Tv = 0, 54.
On détermine enfin le coefficient α A = 1, 71.10-8 s-1.
On définit ensuite le paramètre α B :
Cv Cv αA
αB = = = = 1, 19.10-8 s-1
H 2B (1, 2.H A ) 2 1, 22
Solutions des exercices 139

Grâce à ce paramètre, on peut évaluer la cinétique de tassement du massif B.


Au bout de 8 mois, le facteur de temps T v, B est égal à :
C v .t B
Tv,B = = αB .tB = 0, 56
H 2B
4.T v,B
Ce facteur de temps correspond à un degré de consolidation U
B =
π
Le tassement
= 56 %. au bout de 8 mois est donc de :
s B , ( t B = 8 mois) = Uv,B .s B , ∞ = 20, 3 cm

(2) Pour un tassement de s A , ( t A ) = s B , ( t A ) = 5 cm, les degrés de consolidation


des massifs
s A , (tsont
A)
égaux à : B,(tA )
v,A v,B
s A,∞ s B,∞
π.U 2v, A
Les facteurs de temps associés valent respectivement T v, A = = 0,
4
022 π.U 2
v,B = 0, 015. Cette dernière relation peut être
et T v, B = 4
Tv < 0, 28 ou encore utilisée
U < lorsque
60 % ce qui est le cas ici. Ainsi on détermine
les temps associés à partir des relations suivantes :
T v,A T v,B
tA = = 14, 7 j et tB = = 14, 7
j αA αB
Si l’on suit le même raisonnement pour un tassement s A , t A = s B , t A = 25 cm,
on obtient
s A , t Asuccessivement : B,tA
s
UA = = 83, 3 % et UB = = 69, 4
% s A,∞ s B,∞
Le degré de consolidation étant supérieure à 60 %, le facteur de temps se
déter-
mine par la rel ation :
4 π2
Tv = − 2 ln (1 − U )
π 8

Ainsi T v, A = 0, 64 et T v, B = 0, 40 ce qui correspond aux temps de


T v,A Tv, B
consolidation
tA = = suivants
433 j et: tB = α = 384 j
αA B

En commentaire, on peut constater que :


• Pour de faibles valeurs de tassements les temps de consolidation sont
iden- tiques. En effet la fonction Uv = f (Tv ) peut être approchée à une
fonction racine carrée pour de faibles degrés de consolidation. En revanche,
en fin de consolidation, cette relation n’est plus valable, les temps obtenus
sont donc différents.
• La couche la moins épaisse met plus de temps pour atteindre 25 cm de
tassement. Ceci est logique, compte tenu du fort degré de consolidation
Uv = 83, 3 %. En fin de consolidation, le tassement évolue très lentement.
140 5 • Tassements

Solution 5.7.

(1) L√a méthode de Taylor impose de tracer l’évolution du tassement en fonction


de
t (cf. figure 5.18).
t1/2 [s1/2]
0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0
0,0

0,2

0,4
s [mm]

0,6

0,8

1,0

1,2

1,4
F IGURE 5.18 Construction graphique par la méthode de Taylor à partir de l’évolution
des tassements œdométriques en fonction de la racine carrée du temps

Graphiquement, la droite D1 a pour origine corrigée sc = 0, 082 mm


pente
et une 0, 084 mm.s-1/2 . D’après la méthode, la droite D2 a une pente 15
1
plus
% faible, soit 0, 073 mm.s- /2 . La temps à 90 % de consolidation vaut
ainsi
t 9 0 = 41 = 179,
0, 2848.H 2 6 s. On en déduit ainsi le coefficient de consolidation :
Cv =
t 90
L’échantillon étant drainé par ses deux faces, le chemin de drainage est égal à
la
moitié de la hauteur de l’échantillon H = H2 0 = 9 mm.
AN : C v = 3, 83.10-7 m2.s-1

(2) Le module œdométrique initial Eoed,0 s’exprime : E oed,0 = ΔH


Δσv
H0
Le tassement final pour ce palier de chargement est approximativement de
ΔH = 1, 2 mm. Ainsi, le module est égal à : Eoed,0 = 225 kPa.
La perméabilité verticale est déduite de la théorie de la consolidation, par la
rela- tion :
C v .γ w
kv = = 1, 7.10-11 m.s-1
Eoed,0
Solutions des exercices 141

Solution 5.8.
(1) À partir du temps fixé t = 9 mois, du degré de consolidation C v = 2, 4 m2.s-1
et du chemin de drainage H = 4 m (drainage par les deux faces), on détermine
le facteur de temps Tv :
C v .t
Tv = = 0, 089
H2
Le degré de consolidation correspondant à ce facteur est égal à Uv = 33, 5 %
ce qui est largement inférieur à l’objectif fixé.

(2) Le degré de consolidation, dans le cas d’un massif avec drains, s’exprime :
(1 − U ) = (1 − U r )(1 − Uv )

Avec U = 90 % et Uv = 33, 5 % donc : Ur = 85 %

(3) L’abaque de Barron permet de lire la valeur du facteur de temps radial Tr en


fonction du degré de consolidation radial Ur et de du facteur n : Tr = 2, 2 %
Le facteur de temps et le diamètre d’influence des drains sont également
par la
reliés
relationC r:.t
Tr = Cr.t
ou encore : D = Tr = 1, 39
D2
(4) La procédure m itérative consiste à calculer successivement le facteur n, le
facteur de temps Tr et le diamètre d’influence des drains D. Le tableau 5.6
donne les valeurs de ces paramètres jusqu’à convergence.

Tableau 5.6 Itérations successives de n , T r et D


n - 5,00 5,56 5,33 5,29 5,28
Tr - 2,20 2,40 2,43 2,44 2,44
D m 1,391 1,332 1,324 1,321 1,320

(5) Lorsque les drains sont positionnés en carré, le diamètre d’influence des
drains est égale à 1, 13 fois la distance entre axes des drains L. On en déduit
ainsi cette distance :

L= D ⇒ L = 1, 17
m
1, 13
142 5 • Tassements

Solution 5.9.
(1) Lorsque la contrainte effective verticale augmente, le sol se tasse. À l’inverse,
il gonfle lorsque cette contrainte diminue.
Les contraintes verticales totales au centre de la couche d’argile avant (σv0) et
après (σv ) valent : σ v 0 = 117 kPa et σ v = 111 kPa
Les pressions interstitielles valent u 0 = 50 kPa et u = 30 kPa.
Ainsi, par la formule de Terzaghi σ × = σ − u, les contraintes effectives
sont estimées à : σ v× 0 = 67 kPa et σ v× = 80 kPa.
Ainsi la baisse du niveau de la nappe fait augmenter la contrainte
verticale effective de Δσ v× = 27 kPa, donc le sol se tasse.

(2) Dans le cas d’un sol normalement consolidé, le tassement s de la couche de


hau-
teur initiale H 0 = 4 m s’exprime par :
H0 σ v× 0 + Δσ v× H0
s= .C c . log = .C c . log σ v = 6, 3 cm
1 + e0 ×
σ v0 1 + e0 × v0

Solution 5.10. σ×
(1) La courbe de compressibilité représente l’évolution de l’indice des vides d’un
sol en fonction de la contrainte effective verticale (échelle semi-logarithmique).
Pour chaque palier de chargement l’indice des vides se détermine à partir de la
relation suivante :
ΔH
=
Δe
H 1+ e
Ainsi, après le premier palier (σ v× = 10 kPa), l’indice des vides e1 s’exprime
:e = e − (1 + e ). H 0 − H 1
1 0 0
H0
Hi−1 − H i
Ou plus généralement : ei = ei−1 — (1 + i−1 ).
e Hi−1
Le tableau 5.7 résume les valeurs des indices des vides des deux échantillons.
La figure 5.19 représente les courbes de compressibilité.
Les indices de gonflement C s et de compression Cc se déterminent
graphique- ment, par régression linéaire sur les deux portions des courbes. Le
tableau 5.8 résume les résultats obtenus.
Solutions des exercices 143

Tableau 5.7 Indices des vides des deux échantillons


Indice des vides
Contrainte Sable Argile
argileux limoneuse
kPa - -
1 0,61 1,02
10 0,60 0,98
50 0,60 0,95
100 0,57 0,94
150 0,52 0,93
300 0,41 0,76
450 0,35 0,63
600 0,31 0,54
1000 0,23 0,37

1,2
1
0,8 Argile limoneuse
e

0,6
0,4
Sable argileux
0,2
0
1 10 log ơ'v [kPa] 100 1000

F IGURE 5.19 Courbes de compressibilité

Tableau 5.8 Indices de gonflement, de compression et contrainte de préconsolidation


Sable Argile
argileux limoneuse
Cs - 0,002 0,017
Cc - 0,16 0,32
σ'p kPa 89 175

(2) Pour connaître l’état de consolidation, il faut évaluer les contraintes effectives
au niveau du point de prélèvement des échantillons.
Pour le sable argileux, la contrainte effective verticale au centre de la couche est
égale à σv× 0 = 30 kPa. La couche est donc surconsolidée puisque la contrainte
de préconsolidation vaut σ p× = 89 kPa.
144 5 • Tassements

Pour l’argile, la contrainte effective verticale au centre de la couche est égale à


σv× 0 = 95 kPa. Ainsi, la contrainte de préconsolidation valant σ p× = 175 kPa,
la couche est également surconsolidée.

(3) La couche de remblai est suffisamment étendue, donc elle crée une
augmentation de contrainte Δσ v× , identique au sein des deux couches du
massif, égale à :
Δσ v× = γ R . H R = 70 kPa

Les contraintes effectives après mise en place du remblai, exprimée σ v× = σ v×


0 +Δσ v , sontde
égales à 100
chekPa
d e pour
sableleargil
sable
euxargileux et 165 kPa pour l’argile.
×
Le tassement
H0 la cou s e détermine par la
×
s=
relation : . Cs . log σ c + Cc . log = 3, 3
1 + e0 cm σ ×
v0 c
σ v×
La contrainte effective dans la couche d’argile ne dépasse pas la contrainte de
préconsolidation, ain si le
σ ×t assement s’exprime
H0
s=:
par .C s . log σ c = 1, 6 cm
1 + e0 × v0
Soit un tassement total : s = 4, 9 cm
σ×

Solution 5.11.
(1) La couche d’argile fait 15 m de hauteur. Il faut s’attendre à de fortes erreurs
si l’on ne considère qu’une seule couche. À mi-hauteur, la contrainte
effective initiale est égale à :
σ v 0 = 7, 5.γ × = 52, 5 kPa
×

La couche est normalement consolidée, donc le tassement se détermine par la


relation :
H0 σ× +
s= .Cc. log v 0
1 + e0 Δσσv× ×
v
La charge se transmet 0 uniformément dans le massif et la phase de
consolidation est terminée, donc Δσ v× = Δσv.

AN : s = 1, 29 m

(2) En considérant trois couches fictives de même nature, seules les contraintes
ini- tiales varient. Hormis cela, la démarche est identique et les résultats sont
présen- tés dans le tableau 5.9.
Le tassement total est égal à la somme des tassements : s = 1, 48 m
Soit plus de 10 % d’erreur par rapport à la première étude. À noter que ce calcul
est également une approximation. Dans ces conditions, avec une infinité
de couches fictives, le tassement est environ égal à 1, 6 m.
Solutions des exercices 145

Tableau 5.9 Valeurs de contraintes effectives verticales et tassements par couche


Couche 1 Couche 2 Couche 3
Profondeur m [0;5] [ 5 ; 10 ] [ 10 ; 15 ]
ʍ'v0 kPa 17,5 52,5 87,5
Tassement cm 0,75 0,43 0,31

(3) Séparer en couches fictives permet de prendre en compte les différences de


carac- téristiques géométriques ou mécaniques, qui peuvent évoluer avec la
profondeur. Ici à titre d’exemple, l’indice est différent en fonction des
couches. Le tableau
5.10 présente les résultats.

Tableau 5.10 Valeurs de contraintes effectives verticales, d’indice des vides,


et de tassements
Couche 1 par couche.
Couche 2 Couche 3
Profondeur m [0;5] [ 5 ; 10 ] [ 10 ; 15 ]
ʍ'v0 kPa 17,5 52,5 87,5
e0 - 1,6 1,4 1,2
Tassement cm 0,69 0,43 0,34

Le tassement total vaut ainsi s = 1, 46 m, soit moins de 2 % d’erreur par


rapport à la configuration précédente.

Solution 5.12.
(1) Afin d’évaluer le tassement moyen de la couche de limon argileux pour
chaque phase, il faut évaluer l’augmentation ou la diminution de contrainte
effective verticale au centre de la couche.

Phase 0 : avant rabattement de nappe, la contrainte effective verticale se


calcule avec le poids des terres.

σ v× 0 = 2.γ 1 + 4 .γ 1× +1, 5.γ 2× = 2.γ 1 +4.(γ s a t , 1 −γ w )+1, 5.(γ s a t , −γ w ) = 96, 3


kPa

Cette valeur est proche de la contrainte de pré-consolidation σ p× = 96 kPa,


le limon est donc normalement consolidé.

Phase 1 : le rabattement modifie la hauteur de sable déjaugé.

σ v× 1 = 5.γ 1 + 1.γ 1× + 1, 5.γ 2× = 120, 3 kPa


146 5 • Tassements

Cette augmentation de contrainte engendre un tassement qui, lorsque le sol


est normalement consoli dé, s’é value par la relation suivante :
H0
s1 = .C c . log σ v× = 2, 4 cm
1 + e0 1σ v×0
Après tassement, la hauteur de la couche est égale à : H 1 = H 0 − s 1 = 2, 976
m L’indice des vides diminue égaσ vlemen
× t:
e1 = e0 − Δe = e0 − Cc. log 1 = 0, 785
σ v×0
Phase 2 : le déblaiement de la fouille soulage la couche de limon donc
engendre un gonflement. La contrainte verticale effective σv× 2 est égale à la
contrainte pré- cédente à laquelle on retire le poids de 4 m de sol humide.
σ v× 2 = σ v× 1 − 4.γ 1 = 44, 3
H1 σ v×
kPa
D’où le gonflement : s2 = .C s . log 2 = −2, 2 cm
1 + e1
σ v×1
H 2 = H 1 − s 2 = 2, 997 m ×
σv
e2 = e1 − Δe = e1 − C s . 2
= 0, 798
log σ v×1
La sol est surconsolidé après cette étape. La contrainte de pré-consolidation
est égale à la valeur maximale, évaluée précédemment σ p× = σ v× 1 = 120, 3 kPa

Phase 3 : la distribution de contrainte de charge étant uniforme, la


contrainte effective verticale, après construction d’une partie du bâtiment, est
égale à :
σ v× 3 = σ v× 2 + 100 = 144, 3 kPa

Le sol, surconsolidé avant cette étape, subit une charge dépassant la contrainte
H2
de pré-consolida tion. Leσ p×tassement s’exprim
σ× e donc :
s3 = C s . log + Cc . log v3 = 4, 2 cm
1 + e2 σ v×2 σ p×
H 3 = H 2 − s 3 = 2, 956 m
σ p× ×
σ v3
e3 = e2 − Δe = e2 − C s . C s . log + Cc . log = 0, 773
×
σ v2 σ ×p
Phase 4 : le relâchement de la nappe a pour unique effet de déjauger le sol
sableux sur 1 m. Ainsi la contrainte effective verticale dans le limon est de :
σ v× 4 = 100 + 2.γ 1× + 1, 5.γ 2× = 136, 3 kPa
Le relâchement
H3 de la nappe engendre un gonflement, d’où l’expression :
s4 = .C s . log σ v× = −0, 1 cm
1 + e3 4σ v×3
H 4 = H 3 − s 4 = 2, 957 m ×
σv
e4 = e3 − Δe = e3 − C s . 4
= 0, 774
log σ v×3
Solutions des exercices 147

Le sol est surconsolidé après cette étape. La contrainte de pré-


consolidation devient σ p× = σ v× 3 = 144, 3 kPa

Phase 5 : la fin de construction de l’ouvrage fait augmenter uniformément


la contrainte dans le massif.
σ v× 5 = σ v× 4 + 120 = 156, 3 kPa

Cette contrainte dépasse la contrainte de pré-consolidation donc le tassement


en-
gendré Hs’expr ime :
4 σ p× σ×
s5 = Cs . log + Cc . log v5 = 6, 4 cm
1 + e4 σ v×4 σ p×
H 5 = H 4 − s5 = 2, 957
m σ×
p
σ×
v5
e5 = e4 − Δe = e4 − C s . log σ v× + Cc. log σ p = 0, 736
(2) La courbe de compressibilité (cf.4 figure 5.20) représente l’évolution de
×
l’indice des vides moyen de la couche en fonction de la contrainte verticale à
mi-hauteur.
0,81
0,8 2
1
0,79
0,78 3
4
0,77
e

0,76
5
0,75
0,74
0,73
10,0 log ʍ'v [kPa] 100,0

F IGURE 5.20 Courbes de compressibilité

Solution 5.13.
(1) Pour déterminer les tassements, il faut évaluer l’évolution de la contrainte
verti- cale effective dans les couches. Le tassement maximal se produira
logiquement sous le bord de la chaussée à proximité de l’éolienne. La
distorsion angulaire correspond au rapport entre la différence de tassement
entre les deux bords de la chaussée et sa largeur. Ainsi les contraintes
effectives verticales seront déterminées sous les deux bords.

L’état initial des contraintes dans le massif s’évalue à partir du poids des terres et
de la chaussée. Le poids des terres apporte des contraintes uniformes σ v× 1 dans
148 5 • Tassements

le massif. La chaussée est répartie sur une largeur donnée, ainsi elle apporte
une contrainte variable en fonction de la profondeur. L’abaque A.3 permet de
déter- miner les coefficients d’influence en fonction de la géométrie donnée.
Le rapport L / z tend vers l’infini tandis que B / z varie. La chaussée est
supposée infiniment longue donc le coefficient d’influence totale I est égal au
double de la valeur indiquée dans l’abaque.

On notera σv× 0 = σv× 1 + σv× 2 les contraintes verticales effectives initiales au


centre des quatre couches (cf. tableau 5.11).

Tableau 5.11 Valeurs de contraintes verticales effectives initiales


z σ'v1 B/z I σ'v2 σ'v0
m kPa - % kPa kPa
1 19 7,0 50,0 12,5 31,5
3 59 2,3 48,0 12,0 71,0
5 96 1,4 45,0 11,3 107,3
7 104 1,0 40,6 10,2 114,2

(2) La fondation apporte un poids de 11000 kN sur une surface circulaire de


diamètre
11000
D = 10 m. La contrainte qe sous la fondation est donc égale à :
qe = π.D 2 = 140 kPa
4
À partir de l’abaque A.1, on évalue les contraintes verticales Δσ v× apportées
par l’éolienne au centre de chaque couche et au niveau des deux bords de la
chaussée. Le tassement des couches normalement consolidées s’évalue à partir
tion
de la: rela-
H0 σ v× 0 +
s= .C c . log
1 + e0 Δσσv×v×0
Le tableau 5.12 résume les valeurs des contraintes et tassements pour
chaque couche.

(3) Le tassement maximal total est égal s m a x = 39, 2 mm. La distorsion


angulaire (39, 2 − 2, 8).10-3
est égale à wd = = 5, 2.10-3 .
7
Le tassement maximal total et la distorsion angulaire dépassent leur limite.
Les solutions possibles pour pallier ce problème :
• Éloigner l’éolienne : en augmentant le coefficient r / R la contrainte Δσ v×
di- minue.
• Enfouir l’éolienne : en diminuant le coefficient z / R , la contrainte Δσ v×
dimi- nue. Une profondeur hors gel est de toute façon nécessaire en réalité.
Solutions des exercices 149

Tableau 5.12 Contraintes verticales effectives finales et tassements par couche


Premier bord : r = 7,5 m Deuxième bord : r = 14,5 m
r/R = 1,5 r/R = 2,9

z z/R I σ'v e0 s I σ'v e0 s


m - % kPa - mm % kPa - mm
1 0,2 0,2 0,3 0,58 0,7 0 0,0 0,58 0,0
3 0,6 6 8,4 0,48 5,9 0 0,0 0,48 0,0
5 1 11 15,4 0,81 16,1 0,7 1,0 0,81 1,1
7 1,4 12 16,8 0,81 16,5 1,2 1,7 0,81 1,8
total : 39,2 total : 2,8

• Ajouter des pieux : en ajoutant des pieux, les charges seront transmises en
profondeur. La hauteur de couches sujette aux tassements est ainsi plus
faible.
À noter enfin qu’une solution de consolidation, par remblai ou autre,
avant construction de l’éolienne semble être une solution inadéquate
puisqu’elle engendrerait des tassements de la chaussée.
Chapitre 6

Soutènement

1. TYPES D'OUVRAGES DE SOUTÈNEMENT


Pour l’étude du comportement des ouvrages de soutènement, de leur
dimensionne- ment et des vérifications de stabilités internes et externes, il
convient de distinguer trois types d’ouvrages : murs-poids, rideaux et ouvrages de
soutènement composites.

1. Murs-poids
Les murs-poids sont majoritairement constitués de pierre ou de béton (armé ou
non), et présentent une semelle à la base avec ou sans talon, épaulement ou
contrefort.
Le poids du mur permet généralement d’apporter une force stabilisatrice et
inclut parfois une masse supplémentaire de sol, rocher ou remblai.

2. Rideaux (murs encastrés)


Les rideaux sont constitués de parois minces en acier, béton armé ou bois. Leur
sta- bilité peut être assurée par la présence d’ancrages, de butons et de butée des
terres.
Les rideaux de palplanches autostables, ancrés ou butonnés et les parois
moulées entrent dans cette catégorie.
152 6 • Soutènement

6.1.3. Ouvrages de soutènements composites

Lorsqu’un ouvrage de soutènement comporte des éléments structuraux


appartenant aux deux types précédents, il entre dans cette troisième catégorie. Les
batardeaux, les ouvrages en terre renforcés par des ancrages ou des géotextiles, et
les parois clouées en sont des exemples courants.

Palplanche
ou paroi Tirant Massif en
moulée d'ancrage terre
Béton renforcée
Buton
armé Redans

Clou
Semelle

Murs-poids Rideaux Ouvrages composites

F IGURE 6.1 Types d’ouvrages de soutènement

6.2 ÉTATS LIMITES

Les pathologies des murs de soutènement, et leurs effets sur les ouvrages
existants, sont très nombreux. Aussi pour tout type de murs de soutènement, il est
impératif de prendre en compte des états limites (cf. tableau 6.1).

Tableau 6.1 États limites des ouvrages de soutènement


Ouvrages de soutènement
Murs-poids Rideaux
composites
Instabilité d'ensemble
Rupture d'éléments de structure (ancrage, rideau, étai, buton, liaisons, etc.)
Rupture combinée sol/structure
Rupture par soulèvement hydraulique ou érosion régressive
Mouvements de l'ouvrage susceptibles de provoquer la ruine ou d'affecter son
utilisation ou celle des ouvrages voisins
Fuites inacceptables à travers ou sous le mur ou le rideau
Transport inacceptable de particules de sol à travers ou sous le mur
Modifications inacceptables de l'écoulement de l'eau souterraine
Défaut de portance du sol sous l'ouvrage Rupture par défaut d'équilibre vertical
Rupture par glissement ou renversement Rupture par rotation ou translation

Durant la vie de l’ouvrage, de nombreuses situations, dites « de calcul »,


peuvent modifier le comportement de l’ouvrage. Avec plus ou moins de variabilité
en fonction des ouvrages, dans l’espace et au cours du temps, il est important de
considérer des variations des propriétés des sols, du niveau d’eau, de la pression
interstitielle, des actions, des effets de futurs travaux (excavation, affouillement,
remblai, compactage), etc.
6.2 États limites 153

6.2.1. Poussée des terres


La poussée des terres sur les ouvrages de soutènement dépend de la nature du sol,
de sa stratification, de son état de consolidation, et de sa résistance au cisaillement.
Les déplacements, la rigidité et la rugosité de l’ouvrage ont aussi un rôle essentiel.

a) États au repos
Lorsque les déplacements relatifs du mur, ou du rideau, par rapport au terrain sont
faibles, le sol est considéré en état de contraintes au repos. Si le terrain est incliné
vers le haut à partir de la tête du mur, avec un angle β < ϕ × par rapport à
coefficient de le
l’horizontale, pression des terres au repos K 0 s’exprime :

K 0 = (1 − sin ϕ ×) R o c .(1 + sin β)
La direction de la force résultante est considérée parallèle à la surface du terrain.
Lorsque les déplacements relatifs sont importants, des états limites d’équilibre
plas- tique de poussée et de butée apparaissent.

b) Équilibres limites de poussée et de butée


Il existe plusieurs théories permettant d’évaluer les valeurs de poussée et butée
des terres. Les plus connues (cf. figure 6.2) sont :
• Théorie de Coulomb : le sol est apparenté à un bloc qui glisse sur une surface.
L’équilibre des forces en jeu (poids, réaction et frottement à la base du bloc, in-
clinaison de la force sur la paroi) permet de déterminer les forces de
poussées et butées. La méthode complète ne sera pas détaillée ici bien qu’elle
donne des résultats acceptables dans le cas des sols homogènes et frottants.
• Théorie de Rankine : tout le massif est considéré en équilibre plastique et
l’état d’équilibre est identique pour tous les points situés à une même
profondeur. Les lignes de glissement sont considérées rectilignes. Lorsque les
déplacements de la paroi sont suffisants, le sol peut entrer en état d’équilibre de
poussée active, s’il participe au mouvement du mur, et de butée passive s’il s’y
oppose (cf. figure 6.3).
• Théorie de Boussinesq : la rugosité de l’ouvrage est prise en compte via
l’angle de frottement δ compris entre 0 (pas de frottement) et ϕ (frottement
maximal). Le sol est considéré en partie en équilibre de Rankine et en partie en
équilibre de Boussinesq.
154 6 • Soutènement

a) b) c)

F IGURE 6.2 Représentation des surfaces de glissement suivant les théories de


a) Coulomb b) Rankine c) Boussinesq

Les contraintes horizontales de poussée σ a et de butée σ p sont évaluées à partir


des relations suivantes :


σ a = K a .[γ.z + q] − 2c K a et σ p = K p .[γ.z
+ q ] + 2c Kp

Avec :
• γ.z : poids du sol depuis la surface,
• q : surcharge uniforme en surface,
• c : cohésion du terrain,
• K a et K p : coefficients de poussée et de butée des terres, déterminés par
les abaques en annexe C.


ij'

Ɏ
Ɏ െ
+ɔ 2ɔ
2 σ
'a 'H0 = K0.'V0  'V0 'p

Poussée Butée

F IGURE 6.3 États limites de poussée et butée dans la représentation de Mohr

Dans le cas d’écrans verticaux avec surface libre horizontale, ces coefficients
s’ex- priment :
π ϕ π ϕ
K a = tan
2 2 + = 1
2 et K p = tan 4

4 2 Ka
6.3 Murs-poids 155

Les efforts de poussée et butée se déterminent par intégration des contraintes sur
la hauteur de sol considérée en état limite.

En cas de présence de nappe, l’expression est valable en contraintes effectives


en prenant en compte le poids volumique déjaugé du sol γ ×. Les contraintes totales
hori- zontales qui s’appliquent sur le mur s’évaluent à partir du principe de
Terzaghi. Dans le cas où le mur retient des sols cohérents, il est nécessaire de
s’assurer que les calculs ne conduisent pas à des contraintes effectives de poussées
négatives. Le cas échéant, il convient d’annuler la contrainte effective calculée à
l’interface sol-écran.
Lorsqu’un calcul en contraintes totales est effectué, les propriétés du terrain
en conditions non drainées cu et ϕ u sont à utiliser. Dans le cas de sols saturés,
on considère cu /= 0 et ϕ u = 0.

3. MURS-POIDS
1. Fonctionnement mécanique
La distribution de la poussée est supposée linéaire dans le cas des murs-poids.
Cette hypothèse suppose que le mur est rigide et qu’il se déplace suffisamment
pour solli- citer la poussée. En revanche, la butée nécessite que le mur se déplace
notablement pour pouvoir être activée, elle n’est donc généralement pas prise en
compte pour les vérifications de stabilité. En fonction du type de mouvement du
mur (translation ou rotation) et de la densité du sol, le déplacement relatif v / h (avec
v déplacement maxi- mal et h hauteur de la zone en poussée ou en butée) est
compris entre 0, 05 et 1 % (poussée) et entre 3 et 25 % (butée).

F (poussée) į
Hv

į
F (butée)
į W (poids)
Bt
B
R (réaction) į
F IGURE 6.4 Actions sur un mur-poids et représentation de la ligne fictive
dans le cas des murs en T renversé
156 6 • Soutènement

La figure 6.4 représente de manière simplifiée les actions qui s’appliquent sur
un mur-poids. Dans le cas d’un mur en T renversé, on définit couramment un écran
fictif vertical. La force, de poids ou de surcharge, appliquée sur ce mur est
angle δ déterminé
inclinée d’un à partir des relations
suivantes :
• si H v ≤ B t . tan θ δ = β (poids) ou δ = sup β; 1 ϕ ×
(surcharge),
alors 3
B t . tan
• si H v ≥ B t . tan θ δ = β + (δ0 − β) 1 (poids et
θ Hv
alors − surcharge).

Avec : δ0 = sup β; 2 ϕ × θ = π + ϕ × + y − β y = arctan sin β


3 4 2 2
sin ϕ ×

6.3.2. Vérifications de stabilité


La figure 6.5 représente les différents mécanismes de ruine possibles dans le cas
des murs-poids. Seules les vérifications au poinçonnement, au renversement et
au glissement seront traitées dans cette partie.

a) W b) W c) W d W e) W
m1 m1 m1 m1 m1

F IGURE 6.5 Mécanismes de ruine à considérer : a) Poinçonnement b) Renversement


c) Glissement d) Rupture de la structure e) Instabilité générale

a) Poinçonnement

Le principe de justification consiste à vérifier que la contrainte de référence qr ef


appliquée par les actions sur le sol est inférieure à la contrainte limite du sol qlim.
La contrainte de référence est calculée suivant la méthode employée pour les
fondations superficielles (cf. figure 8.8).

b) Renversement
Un mur-poids est susceptible de se renverser si les actions motrices (poussée,
sur- charge) apportent un moment global supérieur à celui des actions
stabilisatrices (poids, butée). La vérification de renversement est faite si le
coefficient de sécurité F re n v respecte la condition suivante :

Σ M i/A(stab)
Frenv = Σ < 1,
5 M i/A(mot)
6.4 Rideaux 157

Hormis pour les murs fondés sur massif rocheux, les murs-poids sont rarement
di- mensionnés selon ce critère.

c) Glissement

La vérification au glissement consiste à s’assurer que la résultante des forces


hori- zontales à la base de la semelle est plus faible que la force maximale qui
peut être mobilisée. Cette dernière s’estime à partir de la résultante des forces
verticales et du critère de Coulomb. On définit ainsi le coefficient de sécurité F g l is s
suivant : FV . tan δ
Fgliss =
FH

Avec δ l’angle de frottement à l’interface entre le mur et le sol.

6.4 RIDEAUX
L’étude des rideaux comporte les phases suivantes :
• détermination d’une valeur de fiche compatible avec la sécurité de l’ouvrage,
• si elle existe, détermination de la force d’ancrage et dimensionnement du tirant,
• détermination du moment fléchissant maximal et dimensionnement du rideau.

Différentes méthodes existent pour déterminer ces inconnues, celles dites «


clas- siques » (butée simple, rideau encastré), auxquelles s’ajoutent les méthodes
récentes (module de réaction, méthode des éléments finis).

6.4.1. Méthodes classiques


a) Méthode de la butée simple

Dans cette méthode, on suppose que la fiche est suffisamment faible et l’écran
suffi- samment rigide pour ne pas solliciter de contre-butée en pied, uniquement
une butée maximale en aval.
Une première fiche f × est obtenue en faisant l’équilibre en moment par rapport
au point d’ancrage, ce qui permet d’obtenir une équation au troisième degré.
L’effort dans le tirant FT est obtenu par équilibre avec les efforts de poussée Fa et
de butée Fp : FT = Fa − Fp.

La fiche ainsi calculée correspond à un coefficient de sécurité de F = 1. Afin√de


prendre une sécurité sur la butée, il est conseillé de choisir une fiche réelle f = f ×.
2 pour un rideau battu dans du sol pulvérulent, et f = 2.f × dans un sol
purement cohérent.
Si le rideau est plus flexible, une contre-butée peut apparaître, il faut alors utiliser
la méthode du rideau encastré (cf. figure 6.6).
158 6 • Soutènement

Tirant Tirant
FT FT

F'a
Fa
Fp F'p f0
F' c
O
0,2f0
Contre-butée

Butée simple Rideau encastré

F IGURE 6.6 Représentation des diagrammes poussée-butée des méthodes de la butée simple
et du rideau encastré

b) Rideau encastré non ancré en tête

Si le rideau n’est pas ancré en tête, les inconnues sont la hauteur de fiche f et la
valeur de contre-butée Fc. La première étape revient à chercher le centre de rotation
O situé à une distance x du fond de fouille. Cette distance se détermine par un
équilibre en moment en supposant que la contre-butée est en O. En pratique, on
affecte un coefficient de sécurité F = 2 sur la butée. L’expression de la fiche est :

f = 1, 2.(x − x 1 ) + x 1 = x + 0, 2.f 0

Avec x 1 la distance entre le fond de fouille et le point de contrainte résultante


nulle et f 0 = x − x 0 .
La contre-butée s’obtient alors par équilibre avec les autres forces : Fc = Fp − Fa.

c) Rideau encastré ancré en tête

Le système présente trois inconnues : la fiche f , la contre-butée Fc et la force


d’an- crage FT . Bien que l’hypothèse soit souvent trop forte, on admet que le
diagramme de poussée-butée est identique au cas sans ancrage. Par ailleurs, cette
méthode n’est applicable que dans le cas de sol pulvérulent.
• Méthode de la « poutre équivalente » : on considère que la position de
contrainte résultante nulle est confondue avec celle du moment nul (au point
d’inflexion). Le rideau peut être étudié comme deux poutres sur appuis
simples. Les équations d’équilibre de la partie supérieure permettent de
déterminer FT et R . Celles de la 2 F×
partie inférieure donnent les relations Fc = 3 et R = 3p . La distance f0 se
directement
déduit de la force Fp× .
• Méthode de Blum : on considère une relation entre la position du point de
moment nul, l’angle de frottement (cf. figure 6.7). Le rideau peut ensuite être
décomposé en deux poutres que l’on étudie séparément selon la méthode ci-
dessus.
6.4 Rideaux 159

0,25
0,2
H 0,15

X
0,1
X.H 0,05
Point de moment
fléchissant nul 0
20

25

30

35

40
Angle de frottement, φ' (°)

F IGURE 6.7 Relation entre la cote du point d’inflexion et l’angleEde frottement


1,Ȟ1, c’1, ij¶1, …

p E2,Ȟ2, c’2, ij¶2, …


6.4.2. Méthodes Méthode
d'interaction des
sol-structure
éléments finis
Ces méthodes
k sont classées en deux catégories (cf. figure 6.8).
h

Méthode aux coefficients


de réaction

F IGURE
6.8
Mét
hod
es
d’int
erac
tion
sol-
struc
ture
Pressions
Butée : Kp.'V

a) Méthodes du module
de réaction
Pente, kh
Dans cette méthode, le rideauK .' est assimilé à une poutre continue, sur appuis élas-
0 V0
Poussée
tiques, d’inertie I, : K .'
de module a E qui se déforme sous l’effet des actions p(y, z)
V

aux- quelles elle est soumise. Déplacement, y

F IGURE 6.9 Module de réaction


160 6 • Soutènement

En notant y(z) la déformée du rideau, l’équation d’équilibre statique à résoudre


dans le cas de rideau à rigidité flexionnelle E I constante, est la suivante :

+ p 0 ( dz )y+ k h .y(z) = 0
4
EI
dz 4

La loi de mobilisation de la réaction frontale du terrain en fonction du


déplacement de l’écran est représentée en figure 6.9. Le coefficient de réaction
horizontal du sol vis-à-vis de l’écran k h s’exprime :
4
EM 3
α
kh = 2 1
(EI) 3

Avec E M le module Ménard et α le coefficient empirique fonction de la nature du


terrain (cf. tableau 8.6).
L’abaque de Chadeisson (cf. figure 6.10) fournit la valeur de k h en fonction de
l’angle de frottement du sol et de sa cohésion.

50
Angle de frottement, ij [°]

40

30

20

10

0
0 10 20 30 40 50
60 70 80 90
Cohésion, c [kPa]

F IGURE 6.10 Abaque de


Chadeisson : valeur de k h
[MN.m-3]

La résolution de ce problème est numérique. Les constantes d’intégration sont


en général des données en déplacement y, rotation y ×, moment fléchissant M et
effort tranchant T en haut et bas de l’écran. Le calcul est itératif et la pression p est
bornée par les contraintes de poussée et butée maximale.

b) Méthode aux éléments finis

La méthode aux éléments finis permet d’obtenir des solutions approchées des
dépla- cements, des contraintes et déformations en tout point du massif et de
l’écran afin d’en justifier la résistance et la stabilité. Cette méthode permet de
prendre en compte des lois de comportement élasto-plastique (Cam-Clay, loi
hyperbolique) et des géo- métries plus complexes (paroi, buton, ancrage). Des lois
d’interfaces (frottement avec coefficient de réduction) permettent d’enrichir le
Exercices 161

EXERCICES

Exercice 6.1. Solution p.


165
Soit un ouvrage de soutènement de type mur-poids construit dans une couche de
grave limoneuse, le tout reposant sur un substratum rocheux (cf. figure 6.11). Le
poids volumique du béton est γb = 25 kN.m-3. On négligera l’effet de rugosité sur
les parois verticales (équilibre de Rankine).

1 m 0,5 m

Grave limoneuse
Ȗ = 19 kN.m-3
m

Ȗ = 11 kN.m-3
5

c' = 0 kPa
φ' = 34°
A
m
1

F IGURE 6.11 Mur de soutènement

(1) Déterminer les efforts de poussée et de butée dans le cas d’un massif sans
nappe à partir des abaques en annexe C.

(2) Comparer ces valeurs avec celles de poussée des terres au repos.

(3) Évaluer le degré de stabilité du mur vis-à-vis du renversement par rapport


au point A et du glissement sous la semelle en tenant compte de la butée, puis
sans en tenir compte. L’interface béton/grave sous le mur est caractérisé par un
angle de frottement δb/g = 23 °.

Exercice 6.2. Solution p.


166
Soit un ouvrage de soutènement composé d’un mur-poids en T renversé et d’un
matériau de remblai sablonneux, le tout reposant sur un substratum rocheux
(cf. figure 6.12). L’épaisseur du mur est de 50 cm et le poids volumique du
béton est γb = 25 kN.m-3. L’interface béton/roche est caractérisée par un angle de
frottement δb/r = 30 °. Le volume de sol au-dessus du talon sera considéré solidaire
du mur. On supposera au-delà que le sable est en état actif de Rankine. Un système
de drainage permet d’empêcher toute stagnation d’eau.
162 6 • Soutènement

q = 20 kPa

m
2
Sable fin
Ȗ = 18 kN.m-3
m
5
c'= 0 kPa
φ' = 30°
1,5 m 1m

A B

F IGURE 6.12 Mur de soutènement

(1) Calculer les efforts de poussée du sable Fa et de la charge répartie Fq , le


poids du mur W m et du sol sur le talon W t .

(2) Déterminer la position de l’excentricité de la résultante des forces sur la base


AB.

(3) Évaluer le degré de stabilité du mur vis-à-vis du poinçonnement, du


renversement par rapport au point A, et du glissement sur la base de la semelle.

Exercice 6.3. Solution p.


168
Soit un ouvrage de soutènement composé d’un mur-poids et d’un sol pulvérulent
saturé, de poids volumique γ s a t = 21 kN.m-3, le tout reposant sur un
substratum rocheux imperméable (cf. figure 6.13). Une nappe est située en surface
en amont du mur. L’angle de frottement du sol est ϕ × = 40 ° et celui à
l’interface sol/mur est δ = 2/ 3.ϕ ×. Drain vertical Barbacane
4 4

3 3

2 2
m
4

1 1

0 0
a) b)
c)

F IGURE 6.13 Mur-poids : a) sans drainage b) avec drainage vertical c) avec barbacane
La différence de charge entre chaque équipotentielle est de Δh = 0, 5 m
Exercices 163

(1) Déterminer, pour les trois configurations, les valeurs de pressions interstitielles
sur le mur Σtous les 0, 5 m et l’effort résultant F u par la méthode des
rectangles
F u = 0, 5. :
n−1
i=0 u(z i ).

(2) Calculer dans la configuration a) le coefficient de poussée K a puis l’effort


de poussée Fa en vous aidant de l’annexe C.

(3) Par la méthode du coin de Coulomb (cf. figure 6.14), exprimer la force de
pous- sée du bloc F en fonction des forces Fu, W et U et des angles δ, ϕ × et θ.
La force R correspond à la réaction d’appui. La force U est la résultante des
pressions interstitielles sur la ligne de glissement. Pour un angle θ = 45 °, ces
résultantes valent respectivement U = 33 kN et U = 71 kN pour les
configurations b) et c).

W
Fu

Ɂ U
F
Ʌ R
ɔԢ
F IGURE 6.14 Équilibre des efforts

(4) Déterminer l’effort de poussée horizontale Fa dans les configurations b) et c)


en prenant un angle θ = 45 °. Comparer.

Exercice 6.4. Solution p.


169
ȕ = 24°

Sable limoneux
2,5

Ȗ = 19 kN.m-3
m

c' = 0 kPa
ij' = 30°
į = 0 (poussée)
į = - 2/3.ij' (butée)
f

F IGURE 6.15 Rideau de palplanche autostable

Soit un ouvrage de soutènement composé d’un rideau de palplanche autostable en-


castré dans un sol homogène (sans nappe) et présentant une légère pente (cf.
figure 6.15). On cherche à déterminer la hauteur de fiche.
164 6 • Soutènement

(1) Évaluer les coefficients de poussée et butée en prenant compte de l’inclinaison


de la surface β et des angles de frottement δ (cf. annexe C.)

(2) Tracer l’évolution des contraintes de poussée et de butée sur l’écran en choisis-
sant un coefficient de sécurité de Fbut = 2 pour la butée.

(3) Évaluer la fiche f et la valeur de contre-butée.

(4) Calculer la valeur maximale du moment fléchissant.

Exercice 6.5. Solution p.


169
Soit un ouvrage de soutènement composé d’une paroi moulée, considérée rigide,
et d’un niveau de tirant d’ancrage. Le massif est constitué d’un limon argileux
pure- ment cohérent, légèrement surconsolidé, et d’un sol sablonneux purement
frottant (cf. figure 6.16).

q = 15 kPa
m
1

Sable
m

Ȗ = 20 kN.m-3
5

c' = 0 kPa
ij' = 35°
į = 2/3.ij'
Limon argileux
Ȗ = 20 kN.m-3
c' = 10 kPa
ij' = 24°
į =0

F IGURE 6.16 Paroi moulée et tirant d’ancrage

(5) Évaluer les coefficients de poussée et butée par couche à partir de l’annexe
C.

(6) Tracer le diagramme de poussée-butée des terres en supposant que le déplace-


ment de la paroi est suffisant pour atteindre les états limites.

(7) Évaluer la fiche f et l’effort dans le tirant.


Solutions des exercices 165

SOLUTIONS DES EXERCICES

Solution 6.1.
(1) Lorsqu’un massif, homogène et non saturé, est en équilibre limite de
Rankine, les contraintes de poussée et de butée varient linéairement avec la
profondeur, et ne présentent pas d’obliquité. Si le mur se déplace
suffisamment, les forces résultantes associées à chaque état s’expriment :
1
F = .γ.H 2 .K Fp = 1 .γ.H2b .K p
a a a
2 2
Avec :
• H a = 6 m, hauteur de sol en poussée.
• Hb = 1 m, hauteur de sol en butée.
2
π ϕ×
• K a = tan = 0, 28, coefficient de poussée.

4 2 2
π ϕ×
• K p = tan = 3, 54, coefficient de butée.
4 2
+
AN : Fa = 96, 7 kN ; Fp = 36, 3 kN
Si le mur ne se déplace pas, ou très peu, les coefficients des terres K a et K p
sont remplacés par le coefficient K 0 = 1 − sinϕ × = 0, 44 (on suppose R o c =
1). : F1 = 150, 8 kN (amont) ; F2 = 4, 2 kN (aval)
AN
L’effort de poussée des terres en amont est plus important au repos qu’à l’état
limite. L’effort de poussée en aval est lui beaucoup plus faible que celui de
butée.

(2) La stabilité au renversement et de glissement s’évalue à partir du facteur


de sécurité suivant :
M i/A(stab)
renv Σ = F a .b1 − Fp .b2 − W.b3
F = Σ M i / A( mo t )
Σ F W.
i(stab)
Fgliss t a n δb/g
= Σ F = Fa − Fb
i(mot)
Avec :
• b1 = 2 m, bras de levier de la force de poussée par rapport à A.
• b2 = 0, 33 m, bras de levier de la force de butée par rapport à A.
• W = V.γb = 9, 5 × 25 = 237, 5 kN, poids du mur.
• b3 = 0, 824 m, bras de levier du poids W par rapport à A.

AN : avec/sans butée : F re n v = 1, 52/1, 46 et F g li s s = 1, 60/1, 04.

La butée n’est activée complètement qu’à partir d’un déplacement de mur


signi- ficatif (δ > H 2 / 1 0 0 ). Ainsi, elle est souvent négligée dans les calculs.
166 6 • Soutènement

Solution 6.2.
(1) L’ensemble des calculs suivants sont réalisés pour une tranche d’un mètre de
mur et de remblai. La zone de terre sur le talon de la semelle est supposée en
partie solidaire du mur. On considère un état d’équilibre actif de Rankine sur
la ligne fictive B C (cf. figure 6.17).

Fq2
C

Wt
Wm1 Fq1

Fa

D C

A
B
Wm2

F IGURE 6.17 Bilan des forces appliquées

Le mur est en T renversé donc les inclinaisons des forces Fa et Fq sur la


ligne fictive se calculent à partir de la méthode suivante.

sin β π ϕ× y−
y = arctan = 58, 9 °
sin ϕ × = 0 m⇒ θ= β + + 2
4 2
H v ≥ B t . tan θ = 1, 65
m
2 × B t . tan δ
δ0 = sup β; ϕ = 20 ° ⇒ δ = β + (δ0 − β) 1 = 13, 4 °
3 Hv

D’après l’abaque en annexe C. on peut déterminer les coefficients de poussée
pour le poids du sol et la surcharge. Ils sont égaux et valent : K a = K a , q = K a , γ = 0,
31
Par intégration des contraintes sur la hauteur H 1 = 5, 5 m, le sol est
homogène
1 donc les efforts de poussée du sol et de surcharge ont pour
expression
Fa = : 12 .Ka,γ et Fq1 = q.H1 .Ka,q
.γ.H
2
Les valeurs projetées des forces calculées sont indiquées en tableau 6.2.
La surcharge engendre un effort stabilisateur vertical, noté Fq1 = 1.q au-dessus
du talon (sur 1 m).
Les poids du mur et des terres sur le talon s’évaluent simplement à partir
des volumes et poids volumiques associés : W i = V i .γ i . On distinguera le
poids de la paroi mur W m 1 et celui de la semelle W m 2 .
Solutions des exercices 167

Tableau 6.2 Valeurs des forces, bras de levier et moments


Fi (vert) Fi (horiz) bi/B Mi/B bi/A Mi/A (mot) Mi/A (stab)
kN kN m kN.m m kN.m kN.m

82,1 1,83 150,4 1,83 150,4


Fa
19,5 0 0 2,30 44,9
Wt 90,0 0,50 45,0 2,50 225,0
33,2 0,00 0,0 2,75 91,2
Fq1 7,9 0 0 2,30 18,2
Fq2 20,0 0,50 0,0 1,80 36,0
Wm1 62,5 1,25 78,1 1,75 109,4
Wm2 37,5 1,50 56,3 1,50 56,3
Total 237,4 115,3 329,8 241,6 489,7

(2) Le système de forces extérieures se réduit à une force unique F , de


composante verticale FV , équilibrée au point M par la réaction du sol (cf.
figure 6.18).

D C
A M
Fh B
L
F
Fv

F IGURE 6.18 Résultante des forces à la base


du mur

Afin de déterminer la distance L, on écrit que le moment en B est égal au


produit de chaque force Fi par son bras de levier bi : Σ
Σ Σ Fi.bi
M = (F .b ) = F .L = (F ).L ⇒ L = Σ
C i i V i(vert) (F i(vert) ).L
Le tableau 6.2 résume les valeurs de bras de levier et
moments. AN : L = 1, 39 m
La force verticale se situe dans le tiers central, position conseillée pour
limiter les concentrations de contraintes et donc les tassements différentiels de
chaque côté de la semelle.

(3) D’après le calcul précédent, la force verticale résultante FV se situe à une


dis- tance e = L − 0, 5B = 0, 24 m du centre de la semelle. Cette excentricité
étant inférieure à B / 6, la contrainte de référence s’exprime :
FV 3.e
qre f = . 1+ = 135 kPa < 6 MPa
B B
168 6 • Soutènement

Il n’y a donc pas de risque de poinçonnement sous la fondation.


Le coefficient de sécurité vis-à-vis du renversement F re n v par rapport à A
s’éva- lue à partir des moments moteurs et stabilisateurs. Le tableau 6.2
résume les valeurs deΣ bras de levier par rapport à A et des moments.
M i/A(stab)
Frenv = Σ = 2, 02 >
1, 5 M i / A( mo t )
Le coefficient de sécurité vis-à-vis du glissement F g li s s s’évalue à partir des ca-
ractéristiques en frottement
Σ à l’interface béton/roche (δb/r = 30 °).
FV . tan δb/r (F i(vert ) ). t a n δb/r
= Σ = 1, 19 > 1,
F gliss = F
H 5 (F
i(horiz) )
Il y a un risque de glissement non négligeable qui nécessite un
redimensionne- ment du système pour être en sécurité.

Solution 6.3.
(1) Pour la première configuration, la nappe est statique donc la pression
interstitielle augmente linéairement : u = (4 − z).γ w
u
La charge hydraulique s’exprime : h = + z.
γw
Dans ce cas, elle est donc constante et vaut h = 4 m.
Pour les deux autres configurations, les valeurs de charge se lisent sur le réseau
d’écoulement. Puis les valeurs de pression interstitielle se déduisent de
l’expres- sion : u = (h − z).γ w . Les résultats sont résumés en tableau 6.3.

Tableau 6.3 Valeurs de charge et pression interstitielle pour les trois configurations
z m 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
h m 4 4 4 4 4 4 4 4 4
a
u kPa 40 35 30 25 20 15 10 5 0
h m 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
b
u kPa 0 0 0 0 0 0 0 0 0
h m 2,25 2,1 1 2,45 2,9 3,25 3,55 3,75 4
c
u kPa 0,225 0,16 0 0,095 0,09 0,075 0,055 0,025 0

L’effort résultant F u correspond à l’intégrale de u(z) en fonction de la hauteur.


Par pas de 0, 5 m, on obtient par la méthode des rectangles :
AN : a) F u = 80 kN b) F u = 0 kN c) F u = 30, 6 kN

(2) À partir de l’abaque C. le coefficient de poussée vaut : K a = 0, 18.


Solutions des exercices 169

Dans cette configuration, la force de poussée vaut


donc : 1
Fa = K a .γ×.H 2 = 15, 8
2
kN
(3) L’équilibre des forces permet d’établir deux équations :
F. cos δ+Fu−U. cos θ−R. cos(θ+ ϕ ×) = 0 F. sin δ−W +U. sin θ+ R. sin(θ+ ϕ ×) = 0

En exprimant la réaction d’appui à partir de la première équation et en


l’injectant dans la seconde, on obtient :
W − U (sin θ − cos θ. tan(θ + ϕ ×)) − F u . tan(θ +
ϕ ×)
F = sin δ + cos δ. tan(θ + ϕ ×)
21 × 4 2
(4) Le poids du sol est égal à W =
= 168 2
En kN.
se fixant θ = 45 °, on obtient donc respectivement F = 38, 5 kN et
F = 32, 2 kN pour les configurations b) et c).
La force de poussée totale correspond à la somme : Fa = F. cos δ + Fu
AN : a) F = 98, 8 kN b) F u = 34, 4 kN c) F u = 59, 3 kN

Il est donc primordial de drainer pour réaliser un calcul de stabilité sécurisant


et économique. La barbacane, souvent utilisée, est une solution intermédiaire
éco- nomique. Notons enfin que la méthode serait plus précise en estimant
l’angle θ pour lequel la force est maximale.

Solution 6.4.
(1) La lecture sur les abaques de l’annexe donne :
• Poussée : δ = 0 et β / ϕ × = 0, 8 donc K a = 0, 5.
• Butée : δ = 2/ 3.ϕ × et β = 0 donc K p = 5.
(2) Le sol est homogène, le diagramme de poussée-butée est linéaire de chaque
côté de l’écran (cf. figure 6.19). Les contraintes s’expriment en fonction des
profon- deurs z et z × = z − 2, 5 :
• z ∈ [ 0 ; 2, 5 + f ] : σ a = ′ K a .γ.z = 8.z
• z × ∈ [ 0 ; f ] : σp =
Kp.γ.z
= 47, 5.z × F but
(3) On détermine la hauteur de fiche à partir de l’équilibre en moment par
rapport au centre de rotation O. On exprime ensuite les bras de levier des
forces et les moments en fonction de x la distance entre le fond de fouille et le
(1, 6centre O (cf.
− 7.9).x3
+ tableau
11, 9.x 6.4). L’équation
+ 29, 7.x + 24,à 7résoudre
2
= 0 ⇒ est
x =la 3,
suivante
1m :

Le point de contrainte résultante nulle, à une distance x 1 du fond de fouille,


s’évalue par la relation suivante : (47, 5 − 9, 5).x 1 = 23, 8 ⇒ x 1 = 0, 62 m.
170 6 • Soutènement

Contrainte horizontale, σa(z) et σp(z) [kPa]


-100 -50 0 50
0
0,5
1

Profondeur, z [m]
2,5

1,5
m

Fa1
2
2,5
3
Fa2
3,5
Fp1 Fa3
4 O
47,5.z'
25 + 8.z Fc
4,5

F IGURE 6.19 Diagramme poussée-butée et représentation des efforts

Tableau 6.4 Valeurs des forces, de leur bras de levier et du moment par rapport au centre O
Force Bras de levier Moment / O
kN m kN.m

Fa1
29,7 0,833 + x 24,7 + 29,7 x

Fa2
23,8 x 0,5 x 11,9 x²

Fa3 9,5 x2/2 0,33 x 1,6 x3

Fp1 -47,5 x2/2 0,33 x -7,9 x3


La fiche des palplanches vaut donc : f = 1, 2.(x − x 1 ) + x 1 = 2, 95 m.
choisit
On ainsi des palplanches de 5, 5 m.

En ajoutant la contre-butée à l’équilibre en effort et en considérant x = 3, 1


m, on obtient : Fc = Fp1 − Fa1 − Fa2 − Fa3 = 79, 1 kN.

(4) Le moment fléchissant maximal se situe au point d’effort tranchant nul, noté
x2 : x2

(47, 5 − 9, 5). − 23, 8.x 2 − 29, 7 = 0 ⇒ x 2 = 2, 02 m


2

À partir6.5.
Solution du tableau 6.4, le moment maximal vaut : M m a x = 81, 1 kN.m
(1) Par lecture directe sur l’abaque, on obtient :
• sable : K a , s = 0, 23,
• limon : K a , l = 0, 42 (poussée), K p , l = 2, 37
(2) Les(butée).
contraintes de poussée
√ et butée
s’expriment
σ a = K a:.[γ.z + q] − 2c Ka

σ p = K p .[γ.z + q ] + 2c K p
Solutions des exercices 171

L’interface sable/limon présente un saut dû à la variation de cohésion et


d’angle de frottement. La figure 6.20 représente le diagramme de poussée-
butée. La mé- thode de la butée simple consiste à déterminer une fiche f × puis
d’en déduire la fiche réelle f par application d’un coefficient de sécurité.

Contrainte horizontale, σa(z) et σp(z) [kPa]


-200 -100 0 3,4
0
1
2

Profondeur, z [m]
m

3
5

26,4 4
30,8
5
32,6 6
7
8
30,8 + 47,4.f'
32,6 + 8,4.f'9
10

F IGURE 6.20 Diagramme poussée-butée

(3) Le tableau 6.5 résume les expressions des forces et de leurs bras de levier par
rapport à l’ancrage. Ces expressions sont déterminées par intégration sur
partie ou toute la hauteur du
une
mur : ∫ 5 ∫ f ′ ∫ 5
F =
K a,s .q.dz
F =
K a,l .q.dz F a1 = K a , s .γ.z.dz
q,1 q,1
∫ 0f ′ ∫ 0f ′ ∫ 0f′
Fa2 = K a , l .5.γ.dz Fa3 = K a , l .γ.z.dz Fc = 2.c.(K a + K p ).dz
0 0
∫ 0f ′
Fp = K p , l .γ.z.dz
0

Tableau 6.5 Valeurs des forces, de leur bras de levier et du moment par rapport à l’ancrage
Force Bras de levier Moment /ancrage
kN m kN.m

Fq1
17,3 1,5 25,8

Fq2
6,32.f' 4+0,5f' 25,31f'+3,16f'²

Fa1
57,5 2,33 134,17

Fa2
42,19f' 4+0,5f' 168,75f'+21,1f'²

Fa3 8,44f'2/2 4+0,67f' 16,88f'²+2,83f'3

Fc -43,78f' 4+0,5f' -175,13f'-21,89f'²


Fp -47,41f'²/2 4+0,67f' -189,63f'²-31,61f'3
172 6 • Soutènement

La somme des expressions des moments donne l’équation du troisième


degré suivante : −28, 78f ×3 − 170, 38f ×2 + 18, 93f × + 159, 97 = 0

La résolution aboutit à : f × = 0, 95 m. Lorsque la paroi est fichée


dans un sol cohérent, on prend une marge de sécurité en doublant la fiche
calcu- lée : f = 2 f × = 1, 9 m.

En reprenant les expressions du tableau 6.5, et en remplaçant f × par f , on


déter- mine les différents efforts. La valeur de l’effort FT est ainsi calculée en
faisant l’équilibre.

FT = Fq1 + Fq2 + Fa1 + Fa2 + Fa3 − Fc − Fp = 184, 6 kN


Chapitre 7

Pente et talus

Ce chapitre traite de l’étude de l’équilibre mécanique des masses de sol pouvant


être mises en mouvement par des phénomènes naturels ou anthropiques. Dans la
plupart des cas, l’objectif est d’estimer la sécurité vis-à-vis du risque de rupture
d’un massif en intégrant au maximum des données de reconnaissances
géologiques et géotech- niques.

1. MOUVEMENTS DE TERRAINS
1. Mécanismes de ruine
On distingue différents types de mouvements de terrains :
• écroulements : chutes soudaines de masses rocheuses ;
• glissements plan : translation d’une masse de sol meuble le long d’une surface
de rupture plane ;
• glissements rotationnels : basculement d’une masse de sol meuble le long
d’une surface de rupture courbée ;
• fluages et solifluxions : mouvements lents engendrés par les déformations
d’un massif dans le temps ;
• coulées : écoulements de masses de sol très liquides, généralement rapides.
174 7 • Pente et talus

a) b) c)

F IGURE 7.1 Mouvements de terrains


a) écroulements b) glissement plan c) glissement rotationnel

7.2 CALCUL DE STABILITÉ


Cet ouvrage présente l’analyse de stabilité par des calculs à la rupture dans un es-
pace à deux dimensions. Chaque étude sera faite en considérant une tranche de
pente ou talus de largeur unité. Les calculs consistent à évaluer sur une surface de
glisse- ment les contraintes de cisaillement τ m o t provoquées par les actions
motrices, puis de les comparer à la résistance au cisaillement du sol τ re s . Les
méthodes proposées permettent une résolution simplifiée manuelle, le
comportement du sol est considéré rigide-plastique. Les calculs aux éléments finis
permettent d’enrichir le modèle en affectant au sol et à l’interface de glissement
des lois de comportement adaptées.
On cherche ainsi à évaluer le coefficient de sécurité F vis-à-vis du glissement :

τ res
F =
τ mot

• F < 1 : l’instabilité est quasi inévitable,


• F > 1, 5 : la stabilité est toujours assurée.

La géométrie de la surface de rupture est souvent inconnue. L’idée générale


consiste à rechercher la surface qui correspond au coefficient de sécurité le plus
faible. No- tons que la fiabilité de ce coefficient de sécurité est impactée par les
hypothèses et méthodes de résolutions choisies.

7.2.1. Glissement plan


a) Pente infinie

Une pente de dimension infinie peut être étudiée en isolant une tranche A B C D de
lar- geur b, ou dx. La figure 7.2 représente les caractéristiques géométriques de la
pente, la surface de rupture, et, si elle existe, la position de la nappe dont les lignes
de cou- rants sont parallèles à la pente. On considère généralement que les forces
sur les faces latérales opposées s’équilibrent.
L’expression générale du poids de la tranche comportant n couches de poids volu-
mique γ i et de hauteur h i a pour expression :

Σn
7.2 Calcul de stabilité 175

A
A
ȕ B
B
V(x)
Sol non H(x)
saturé
hw

H(x + dx)
Ȗ <Ȗ W
< Ȗsαt

D Ȗ = Ȗsαt
Sol D V(x + dx)
b = dx saturé c
C Ȗ = Ȗ'
C
(effectif)
ij R

F IGURE 7.2 Pente infinie et représentation des forces agissant sur une tranche

La projection de cette force sur la surface de glissement donne une


force normale N
et une force tangentielle motrice T = T m o t d’expression :

N = W. cos β et T = W sin β

répartissent sur une surface


On peut également d’aire
définir les 1 cosb β correspondantes
contraintes : à ces deux efforts qui se
×
Σn Σn
σ = cos β 2
γ i .h i et τ m o t = sin β cos β γ i .h i
0

La pression interstitielle u en tout point de la surface s’exprime u = γ w .h w . cos2 β.


Le critère de Coulomb permet de définir la contrainte de cisaillement maximale
que peut subir l’interface : τ r e s = c + σ tan ϕ
Avec :
• c : cohésion le long du plan de glissement (c× en drainé, cu en non drainé).
• ϕ : angle de frottement le long du plan de glissement (ϕ × en drainé, ϕ u en
non drainé).

Ceci permet donc de calculer le coefficient de sécurité. À long terme, en


condition drainée, son expression est la suivante : 2
T res
c ×+
τ re s ×
γ i .h0i − γ w .h w cos β. tan ϕ
F = T mot = τ mot = Σn
Σn
sin β cos β γ i .h i
0
Le coefficient de sécurité d’une pente diminue lorsque le niveau de la nappe aug-
mente.
176 7 • Pente et talus

b) Pente ou talus de dimensions finies


Lorsque les dimensions du massif en mouvement sont finies, il convient de
réaliser un équilibre global. Ainsi, des efforts de poussée Fa et de butée Fp peuvent
participer à l’équilibre 1 (cf. figure 7.3).

F'a
W
D

ȕ
B
F
'
p

F IGURE 7.3 Glissement plan d’un massif aux dimensions finies

On note respectivement Fa× et Fp× les composantes des efforts de poussée Fa et


butée Fp suivant la direction de la pente. La résultante des forces de pressions sur
la lon- gueur L est notée U . Le bilan des forces motrices et résistantes permet de
déterminer le coefficient de sécurité suivant : + (W cos β − U )
c×.L
T res
tan ϕ + Fp F =
× × =W sin β +
T mot
Fa×
7.2.2. Glissement rotationnel
Le glissement rotationnel est une instabilité qui peut apparaître dans de
nombreuses situations : des pentes plus ou moins raides, des talus, des remblais sur
sol compres- sibles, etc. La méthode des tranches est couramment employée pour
déterminer le facteur de sécurité vis-à-vis du basculement. Les étapes de la
méthode sont résumées ci-dessous :
• définir un cercle quelconque de centre O et de rayon R,
• découper le massif en m tranches verticales,
• étudier l’équilibre de chaque tranche j de largeur bj et d’inclinaison α j à la
base (cf. figure 7.4),
• déterminer les moments moteurs et stabilisateurs par rapport au centre O,
• calculer le coefficient de sécurité F ,
• itérer en changeant la position et/ou le rayon du cercle.

1. Se reporter au chapitre 6.
7.2 Calcul de stabilité 177

O Vj
Hj

W Hj+1

Įj
6 Vj+1
ci

Į6 iji
5 R bj

Sol 1 : c'1 φ'1 4


Ȗ
Sol
1 2 : c' φ'2
2
3
Ȗ2 Į5
2
1
Į4
Į3 Į1
Į 2

F IGURE 7.4 Méthode des tranches

Chaque tranche repose sur une partie du plan de glissement, caractérisée par la
co- hésion ci et l’angle de frottement ϕ i de la couche i cisaillée. Le poids de la
tranche W j se décompose en un effort normal N j = W j cos α j et un effort
tangentiel moteur T j = sin α j . La longueur de l’arc en glissement est confondue
avec la corde : bj
j
l =
cos α j
En présence de nappe, et éventuellement d’un écoulement, on définit par
tranche u.b
l’effort résultant des pressions interstitielles Uj = cos αj j .
Concernant les efforts latéraux, deux hypothèses sont couramment définies :
• Hypothèses de Fellenius : Vj = V j + 1 et H j = H j + 1
• Hypothèse de Bishop : Vj = V j + 1

Ainsi le coefficient de sécurité F , à long terme, s’exprime :

Σm
j = 1 (c i .l j + ( N j − Uj ). tan ϕ i )
F = Fellenius
Σm
Tj
j=1

1 × ×
Σm (W j − u j .bj ) tan ϕi + i j
F = . Bishop
Σm c .b tan ϕ ×i
Tj j=1 cos α j + sin j simplifié
F
j=1 α .
178 7 • Pente et talus

La méthode Bishop simplifiée impose de déterminer ce coefficient par itérations


suc- cessives mais donne des résultats plus réalistes que par la méthode de
Fellenius. Tou- tefois, cette dernière va dans le sens de la sécurité en donnant des
coefficients de sécurité plus faible.
On notera que d’autres méthodes plus récentes existent et notamment les
méthodes aux éléments finis qui s’adaptent bien au géométries complexes.

EXERCICES

Exercice 7.1. Solution p.


183
Soit une pente infinie d’inclinaison β et reposant sur un substratum rocheux
parallèle. Le sol est composé d’un limon argileux surconsolidé (γ = 20, 5 kN.m-3)
avec des ca- ractéristiques mécaniques au pic (cp× = 10 kPa, ϕ p× = 26 °) et
résiduelles (c r× = 0 kPa, ϕ r× = 20 °).
(1) Exprimer les contraintes normale et tangentielle sur une facette parallèle à
la pente, à la profondeur z.

(2) Pour des valeurs d’inclinaison (en degrés) β = [10 ; 20 ; 30], déduire le
coeffi- cient de sécurité de la pente naturelle en considérant soit les
caractéristiques au pic, soit celles résiduelles.

Exercice 7.2. Solution p.


184
Des désordres ont été observés sur un chemin départemental au bas d’une colline
Glissement
(cf. figure 7.5). circulaire
Inclinomètres
1

ȕ = 25° 2 Bourrelet

Equipotentielles Glissement
circulaire
300 m

F IGURE 7.5 Coupe de glissement de terrain

Une reconnaissance géologique et géotechnique du site a été organisée. La mise en


place de tubes inclinométriques permet de mesurer la rotation d’une sonde lors
de son passage dans le tube.
Exercices 179

La surface de glissement a été estimée sur la base des résultats inclinométriques,


en tenant compte des fissures d’arrachement observées au sommet du
glissement et du bourrelet de pied visible en contrebas. Cette surface coïncide
avec le contact d’une couche superficielle de matériaux d’éboulis et d’un
substratum plus résistant. Le poids volumique des éboulis est égal à γ e = 18
kN.m-3 au dessus de la nappe et de γ e , s a t = 21 kN.m-3 dans la nappe. La surface
libre est à la profondeur h w = 3 m (verticalement) par rapport au substratum. Des
essais à la boîte de cisaillement ont montré que le critère de plasticité de Coulomb
est adapté aux éboulis, avec une cohé- sion c× = 0 kPa et un angle de frottement
ϕ × = 30 °.

Variations
Tableau 7.1 Résultats angulaires
des mesures 0 [rad]
inclinométriques
Profondeur
Inclinomètre I1 Inclinomètre I2

m t = 30 j t = 60 j t = 30 j t = 60 j
0,5 -8E-04 -1E-03 -8E-04 -1E-03
1,5 5E-05 -2E-04 5E-05 2E-04
2,5 -3E-04 -2E-03 -6E-04 -2E-03
3,5 -6E-04 -8E-04 -8E-04 -9E-04
4,5 5E-03 9E-03 5E-03 8E-03
5,5 2E-02 4E-02 2E-02 4E-02
6,5 2E-03 4E-03 3E-03 4E-03
7,5 0 0 0 0

Notes :
- la sonde a une longueur de l = 1 m ;
- les mesures sont effectuées tous les mètres, à partir de 0,5 m de profondeur.

(1) À partir des mesures inclinométriques (cf. tableau 7.1) donner


approximative- ment la hauteur H de la couche sujette au glissement.

(2) En supposant la pente infinie, déterminer les contraintes normales totales


et effectives et la pression interstitielle en tout point de la surface de glissement.

(3) Déterminer le coefficient de sécurité vis-à-vis du glissement. On supposera que


l’interface de glissement a les mêmes caractéristiques que les éboulis.

Exercice 7.3. Solution p.


186

Soit un talus en bordure de canal (cf. figure 7.6) composé d’un sable limoneux de
poids volumique sec γ d = 18, 5 kN.m-3 et d’angle de frottement ϕ × = 33 ° et
de cohésion c× = 0. Sa teneur en eau varie de w = 6 % (canal vide) à w = 17 %
(canal rempli). On supposera dans la première partie que le sol est homogène. Un
remblai, de poids volumique γ R = 20 kN.m-3, est construit en tête de talus.
180 7 • Pente et talus

Remblai
1,5 m

Échelle

6 5
4
2,3

m
1
3
Į = 57° 3,5

3,2

2,47
Į = 38° 1

1,35
Į = 20°
Į = 15°
Į = 8° Į = 3°

F IGURE 7.6 Rupture circulaire - Représentation des tranches et valeurs des hauteurs d’interfaces

Alors que le canal est vide, une rupture circulaire est constatée lorsque le
remblai atteint une hauteur de 1, 5 m de hauteur.
(1) À partir du mode de rupture constaté, déterminer la cohésion non drainée cu
du massif.

(2) Déterminer le coefficient de sécurité à court terme du massif sans remblai.

(3) Déterminer le coefficient de sécurité à long terme du massif sans remblai et


avec présence de l’eau du canal.

Exercice 7.4. Solution p.


188
Soit un ouvrage constitué d’un remblai de sable retenu par un mur de soutènement
reposant sur une couche de limon argileux de 6 m d’épaisseur qui, elle-même, re-
pose sur une couche de sable (cf. figure 7.7). Les caractéristiques des couches sont
indiquées dans le tableau 7.2. Le poids volumique du mur est γb = 25 kN.m-3.
Exercices 181

3m 3m 1m 1m 1m 5m

X' A

3m
X B E

M1 C
N1 D
M2 F
M3

5m
M4
Tranche 1 N2
M5
N3
N4
Tranche 2 N5 Y

Tranche 3

m
1
Tranche 4

F IGURE 7.7 Rupture circulaire et plane - Réseau d’écoulement - Représentation des tranches

Tableau 7.2 Caractéristiques des couches - Talus et remblai


Sable de Limon
remblai argileux

Ȗs kN/m3 27 27
Ȗ kN/m3 16 (sec) 19 (saturé)
c' kPa 0 8
φ' degré 36 18
cu kPa 0 60

On étudie tout d’abord la stabilité globale du talus le long de la ligne XY


(glissement plan). La surface de rupture est inclinée de β = 19, 7 °. Le sable de
remblai est considéré dans un état de poussée sur la ligne XX’.

(1) En utilisant le réseau d’écoulement, déterminer les pressions interstitielles


aux points X, M1, M2, M3, M4, M5, Y. En déduire la force qui s’exerce sur
XY. Les équipotentielles ont été tracées de façon à ce que la différence entre
deux équipotentielles successives soit constante.

(2) Déterminer le coefficient de sécurité à court terme.

(3) Déterminer le coefficient de sécurité à long terme.


182 7 • Pente et talus

On s’intéresse à présent à la stabilité du massif suivant un cercle de glissement


passant par les points X et Y et de rayon 18 m. L’effet de la poussée sur la ligne
XX’ sera à présent négligé.
(4) Déterminer les pressions interstitielles aux points N1, N2, N3, N4, N5.

(5) Déterminer le coefficient de sécurité à long terme.

Exercice 7.5. Solution p.


190
Soit un massif de limon de 15 m d’épaisseur reposant sur un substratum
rocheux. Un trajet routier nécessite de mettre en place un remblai infiniment long
et dont les caractéristiques sont indiquées en figure 7.8.
10 m 7,5 m

Remblai
5m

Ȗ = 20 kN.m-3
2m

Limon
9,2

Ȗ = 16,5 kN.m-3
m

c' = 0 kPa
15
m

φ' = 32,4°
Prélèvement cu = 6,4 + 0,34.σ'p

F IGURE 7.8 Coupe du terrain - Remblai et massif

Un prélèvement de limon a été réalisé à 9, 2 m de profondeur puis testé à


l’œdomètre et à l’appareil triaxial (condition CU+u). La contrainte de
préconsolidation est éva- luée à σ p× = 80 kPa.

(1) Évaluer l’évolution de la cohésion non drainée en fonction de la profondeur.

(2) Montrer que la cohésion non drainée moyenne du sol peut être estimée
à
cu = 29 kPa.
La mise en place du remblai sur ce sol compressible présente un risque
d’instabilité au glissement. La figure 7.9 présente le mécanisme de ruine à
considérer.
Solutions des exercices 183

10 m 3,75 m
O
Į

F IGURE 7.9 Mécanisme de rupture considéré

(3) En négligeant la résistance propre du remblai, évaluer la stabilité à court


terme du massif.

(4) Compte tenu de la géométrie du cercle de rupture, et de la distribution de la


cohésion non drainée, réévaluer la cohésion non drainée moyenne et le
coefficient de sécurité.
Afin d’améliorer la stabilité de l’ouvrage, un géotextile est disposé entre le
remblai et le massif.
(5) Calculer l’effort à reprendre par le géotextile afin d’avoir un coefficient de
sécu- rité de F = 1, 5.

SOLUTIONS DES EXERCICES

Solution 7.1.
(1) On considère l’équilibre d’une tranche de sol de largeur b, d’un mètre
d’épais- seur, et dont les réactions sur les faces latérales s’équilibrent. Le
poids de sol compris entre la surface et la profondeur z s’exprime : W = γ.b.z.

En considérant une facette inclinée à la profondeur z, le poids a pour compo-


santes normale et tangentielle : N = γ.b.z. cos β et T = γ.b.z. sin β.

Ces efforts se répartissent sur la surface, de largeur b/ cos β à la profondeur z,


pour donner les contraintes normales et tangentielles :
σ (z ) = γ.z. cos2 β et τ ( z ) = γ.z. cos β sin β
184 7 • Pente et talus

(2) Le facteur de sécurité F correspond au rapport entre forces résistantes et


forces motrices. En contraintes, et à H = 10 m, cela correspond à :
c× + σ. tan
F = τ res = ×
ϕ τ
τ mot
c p + γ.z. cos2 β tan
× tan
Fp = × et Fr = ×
ϕ p γ.z. cos β sin β ϕtan
r
β
Le coefficient de sécurité au pic varie en fonction de la hauteur de la couche.
Le coefficient de sécurité le plus faible est obtenu pour la profondeur la plus
grande : z = 10 m. Les valeurs sont indiquées en tableau 7.3.

Tableau 7.3 Coefficient de sécurité en fonction de l’inclinaison de la pente


β 10° 20° 30°
Fp 3,05 1,49 0,96
Fr 2,06 1,00 0,63

Solution 7.2.
(1) La sonde fait une longueur de l = 1 m ce qui signifie que la différence de
déplacement relatif δ entre le haut et le bas est : δ = l. arctan θ

La figure 7.10 représente les valeurs de δ. Le pic observé autour de 5, 5 m de


profondeur indique qu’il y a un mouvement relatif donc un glissement
entre couches. La hauteur de la couche en glissement sera prise égale à H =
5, 5 m (verticalement).

Déplacement relatif, į [m]


-0,01 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05
0
1
Profondeur, z [m]

2
3
4
5
6
7
8

F IGURE 7.10 Différence de déplacement δ en fonction de la profondeur

(2) En supposant que la pente est infinie, on peut se restreindre à l’étude d’un
tronçon de pente de largeur dx (cf. figure 7.11). On considère que les efforts
horizontaux et verticaux sur les faces latérales du tronçon se compensent : H ( x )
= H ( x + d x ) et V ( x ) = V (x + dx).
Solutions des exercices 185

ȕ = 25°

V(x)

H(x) A
H(x + dx)
W
zw
ȕ V(x + dx)
a
b

B
dx

dx dx
F IGURE 7.11 Équilibre d’un tronçon avec a = et b =
cos β cos 2 β

Le poids du tronçon (pour un mètre d’épaisseur) est égal à :


W = [γ e .(H − h w ) + γ e , s a t .h w ].dx = 108.dx kN

En projection sur la pente, on définit un effort normal N et un effort tangentiel


T : N = W. cos β et T = W. sin β.
dx
L’aire de la surface de glissement du tronçon est (pour un mètre
cos β
exprimée
d’épaisseur). Les contraintes totales sur la surface de glissement sont donc
: W cos2 β W. sin β. cos
σ= = 88, 7 kPa et τ = = 41, 4
β dx dx
kPa
La pression interstitielle se détermine à partir du réseau d’écoulement. En
faisant l’équilibre des charges hydrauliques h A = h B sur une des
équipotentielles (cf. figure 7.11). Le point A est sur la surface libre donc la
pression
uA u est nulleB:
A A uB B w A B
γ w + z = γ w + z ⇒ u = γ .(z − z ) = 24, 6
kPa
On peut ainsi exprimer les contraintes effectives par le principe de Terzaghi
σ × = σ − u = 64, 1 kPa et τ × = τ = 41, 4 kPa

(3) Le coefficient de sécurité correspond au rapport entre les forces résistantes T res
et motrices T m o t :
T res
F =
T mot

Seule la force T est motrice dans notre cas : T m o t = T = W. sin β.


186 7 • Pente et talus

Seule la force de frottement à l’interface apporte de la résistance vis-à-vis


du glissement. Elle s’estime à partir du critère de Coulomb.
cos β
res res
= . c× + σ . tan ×
τ res dx ϕ
×
dx ×
Ainsi= leTcoefficient
. =de csécurité
×
+ σ ×. tan se ϕ × et T cos β
simplifie : σ ×. tan
F = = 0, 89
[γ e .(H − h w )ϕ+× γ e , s a t .h w ]. sin β cos β
Le coefficient de sécurité étant inférieur à 1, la rupture est quasi inévitable. Les
mouvements constatés in situ sont donc logiques.

Solution 7.3.
(1) La méthode des tranches consiste à évaluer l’impact de chaque tranche sur
la stabilité vis-à-vis du glissement circulaire.

La formΣule générale dΣu coefficient de sécurité dans ce cas est :


c. li + tan ϕ (W i + Q i ) cos
F = αi Σ (W i + Q i ) sin α i

Pour déterminer la cohésion non drainée, on considère le comportement à


court terme (c = cu eΣt ϕ = ϕ u = 0) :
c u. li
F = Σ (W i + Q i ) sin α i
Le poids W i se détermine à partir du volume d’une tranche d’un mètre
d’épais- seur et du poids volumique du sol : W i = γ.V i = γ d (1 + w).Vi
Le poids Q i correspond au poids du remblai situé au dessus de chaque
tranche. Le tableau 7.4 résume les valeurs de calcul en fonction des tranches.

Tableau 7.4 Caractéristiques des tranches - Valeurs à court terme


Vi Wi Qi Įi li
Tranche
m3 kN kN degré m

1 1,1 20,8 0,0 -15 1,6


2 2,8 54,7 0,0 -3 1,5
3 4,2 83,1 0,0 8 1,5
4 5,0 98,2 0,0 20 1,6
5 4,4 85,7 45,0 38 1,9
6 2,0 38,8 22,5 57 2,8
Solutions des exercices 187

Pour se rapprocher au mieux de la réalité, on fixe le coefficient de sécurité à 1.


La cohésiΣon non drainée s’exprime ainsi :
(W i + Q i ) sin α i
cu = Σ li = 15, 6
kPa
(2) Le coefficient de sécurité à court terme se détermine de la même façon mais en
considérant Σdes charges de remblais Q i nulles :
li
c. = 1, 38
F = Σ (Wu i ) sin α i
(3) À long terme, il est nécessaire de choisir les paramètres de résistance au
cisaille- ment effeΣctifs. Le coeffiΣcient de sécurité a pour expression :
c ×. li + tan ϕ ×( (Wi + Qi + Pi ) cos αi − i i
F = u .l Σ (W i + Q i + P i ) sin α i

Avec Pi le poids de l’eau au-dessus de chaque tranche et u i la pression


intersti- tielle sur la surface de rupture au centre de chaque tranche.
Pour le poids des tranches W i , on considèrera que le massif est entièrement
saturé (effet de la capillarité). Le poids volumique saturé vaut :
γ s a t = γ d (1 + w s a t ) = 21, 6 kN.m-3

Le tableau 7.5 résume les valeurs de calculs.

Tableau 7.5 Caractéristiques des tranches - Valeurs à long terme


Vi Wi Qi Pi Įi li ui
Tranche
m3 kN kN kN degré m kPa

1 1,1 22,9 0,0 37,5 -15 1,6 31,3


2 2,8 60,4 0,0 22,5 -3 1,5 33,1
3 4,2 91,8 0,0 7,5 8 1,5 32,5
4 5,0 108,4 0,0 0 20 1,6 29,4
5 4,4 94,6 45,0 0 38 1,9 21,3
6 2,0 42,9 22,5 0 57 2,8 2,5

AN : F = 0, 93

Le canal est susceptible à lui seul de provoquer une rupture circulaire à


long terme. Notons toutefois que le calcul est réalisé suivant l’hypothèse de
Fellenius, qui peut engendrer une erreur non négligeable.
188 7 • Pente et talus

Solution 7.4.
(1) Afin de déterminer les pressions dans la couches de limons, on utilise le
réseau d’écoulement qui permet d’obtenir la charge hydraulique h en tout point.
D’après la définition de la charge, l’expression de la pression interstitielle est :
u i = γ w ( h − z)
La différence de charge Δh entre l’amont et l’aval s’évalue à partir des
charges au point B (amont) et I (aval). Ces points se situent sur la surface libre
donc les pressions interstitielles u B et u I sont nulles :
uB uI
hB = + zB = zB = 6 m et hI = + zI = zI = 4, 75
m γw γw
Δh = h B − h I = 1, 25 m soit entre chaque équipotentielle : δh = 0, 25
m

Tableau 7.6 Point XM hM sur zla


Pressions interstitielles uM de rupture
M surface U plane
m m m kPa kN

X 0,0 6,0 6,0 0,0 -


M1 4,8 5,8 4,7 10,0 23,8
M2 6,6 5,5 4,1 13,6 21,6
M3 8,1 5,3 3,6 16,3 22,0
M4 9,3 5,0 3,2 17,5 20,6
M5 12,0 4,8 2,4 23,7 45,3
Y 15,7 1,0 1,0 0,0 44,4

Le tableau 7.6 présente les résultats des calculs menant aux pressions
intersti- tielles.

Les efforts U correspondent aux résultantes normales à la surface de rupture


dues à la pression interstitielle. De manière simplifiée, elles sont calculées en
faisant la moyenne des pressions entre le point de ligne et son précédent,
puis en la multipliant par la distance qui les sépare.

(2) Le calcul du coefficient de sécurité vis-à-vis du glissement plan a pour


expres- sion :
Tm
F =
Tr
Avec :
• T m effort moteur évalué à partir du bilan des forces motrices (cf. figure
7.12).
• Tr effort résistant apporté par la cohésion.
Solutions des exercices 189

X'

X WR
WM

WL

F IGURE 7.12 Bilan des forces motrices

1
P = K .γ .H 2 = 18, 7
2 a R R
kN
Avec K a c oefficient de poussée évalué à partir de l’angle de
π ϕ×
K = tan 2
frottement 4
a = 0, 26
2

W R = V R .γ R = 18x16 = 288 kN

W M = VM .γb = 162, 5 kN (poussée d’Archimède négligée)

W L = V L .γ s a t = 389, 5 kN

L’effort vertical global est égal à W = W R + W M + W L = 840 kN. On


constate que l’effort horizontal P est très faible comparé aux autres efforts, il
sera négligé par la suite. En supposant que les forces verticales se répartissent
uniformément sur la surface de rupture, l’effort moteur T vaut : T = F v . sin(β)
= 282, 5 kN. Le calcul à court terme fait intervenir la cohésion non drainée cu
sur la surface de rupture. La longueur de rupture est évaluée graphiquement à
L = 15, 7 m. En considérant le critère de Coulomb, et pour un mètre
d’épaisseur de talus, l’effort résistant vaut : Tr = c u .L = 942 kN.
AN : F = 3, 33

(3) À long terme, les efforts moteurs ne changent pas. En revanche, l’expression du
critère de Coulomb fait intervenir à présent des paramètres effectifs.
Σ
Tr = c×.L + (Fv . cos(β) − (U ).L) tan ϕ × = 451, 6
AN : F = 1, 6
kN

(4) Les pressions interstitielles se détermine, de la même façon que


précédemment, sur la surface de rupture et au centre de chaque tranche (cf.
tableau 7.7).
190 7 • Pente et talus

Tableau 7.7 Pressions interstitielles sur la surface circulaire


hM zM uM
Point
m m kPa

X 6,0 6,0 0,0


N1 5,8 4,0 10,0
N2 5,5 2,9 13,6
N3 5,3 2,2 16,3
N4 5,0 1,5 17,5
N5 4,8 1,1 23,7
Y 1,0 1,0 0,0

(5) L’expression du coefficient de sécurité vis-à-vis du glissement circulaire


Σ 4 ×
est : 1 [c×.li + (W i cos α i − Ui ) tan ϕ
F = ] Σ 4 (W i sin α i ) = 1, 26
1
Le tableau 7.8 résume les valeurs de
calcul par tranche.

Tableau 7.8 Caractéristiques des tranches - Valeurs à long terme


Įi li ui Ui WM,i WR,i WL,i Wi
Tranche
degré m kPa kN kN kN kN kN

1 37,5 3,8 9,0 34,2 0,0 144,0 56,0 200,0


2 26,6 3,4 25,0 85,0 0,0 144,0 174,0 318,0
3 14,9 3,1 33,0 102,3 162,5 0,0 201,0 363,5
4 4,6 5,1 24,0 122,4 0,0 0,0 219,0 219,0

Solution 7.5.
(1) La cohésion non drainée dépend de l’état de consolidation. La contrainte de
pré- consolidation du sol est égale à σ p× = 80 kPa à 9, 2 m de profondeur. La
contrainte verticale effective, avant mise en place du remblai, vaut à cette
profondeur :
σ v 0 = 9, 2.γ s a t − (9, 2 − 2).γ w = 79, 8 kPa

Ce calcul suppose qu’il y a saturation par capillarité sur les 2 m au-dessus de la


nappe. Le sol est donc normalement consolidé. L’évolution de la cohésion non
drainée en fonction de la profondeur s’exprime :

c u (z) = 6, 4 + 0, 34.σ p× ( z ) = 6, 4 + 0, 34.σ v× 0 (z)

La figure 7.13 représente les distributions de contraintes verticales, de pression


interstitielle et de cohésion non drainée.
Solutions des exercices 191

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240 260


0 6,4
33
2 σv0
17,6 σ'v0
4 u [kPa]
Profondeur [m]
6 cu
8
10
12
14 46,2 117,3 130 247,5
16

F IGURE 7.13 Évolution de σ v 0 , σ ′v0 , u et c u avec la profondeur.

(2) En première approche, la valeur de la cohésion non drainée moyenne peut être
évaluée en intégrant la distribution de cohésion non drainée sur l’ensemble de
la
couche : 6,4+17,6
2. 2 + 13. 17,6+46,2
2
cu = = 29 kPa
15
(3) L’étude de stabilité en glissement revient à calculer un coefficient de sécurité
s’exprimant :
M res
F =
M mot

À court terme, le moment résistant est apporté par la cohésion qui agit sur toute la
surface de rupture passant à travers le limon. Le remblai étant infiniment long
dans la direction hors plan, la surface de rupture s’exprime S = α.R par
mètre de massif. Géométriquement, on trouve aisément la valeur de l’angle α
= 120 °.

Le moment résistant, en mécanisme circulaire, s’exprime donc :


M r e s = (c u .α.R).R = 6074 kN.m

En dessinant un axe vertical passant par le centre du cercle, on constate un équi-


libre entre le poids de limon à gauche et celui à droite de l’axe. Ainsi seule
la partie en remblai engendrera un moment. On peut évaluer ce moment en
divisant en trois parties le remblai en mouvement (cf. figure 7.14).
192 7 • Pente et talus

b3

b2
b1
O
3
2
1

F IGURE 7.14 Découpage en tranche du remblai

Chaque bloc i pèse W i = V i .γ R , engendrant un moment en fonction du bras de


levier li. Le tableau 7.9 résume les valeurs de calculs.

Tableau 7.9 Caractéristiques des tranches - Ici sont indiquées les valeurs exactes. Une
simplification en triangle pour le bloc 3 permet de trouver une valeur approchée acceptable.
Vi Wi bi Mi
Tranche
m3 kN m kN.m

1 18,8 375,0 1,3 468,8


2 24,6 491,0 6,2 3046,7
3 4,5 90,6 9,2 833,5

Ainsi : M m o t = 4349 kN.m et F = 1, 4

(4) La cohésion drainée moyenne engendre une erreur importante dans la


mesure où le cercle de rupture ne se situe que sur une hauteur de 5 m de
non
limon15 (et
m). De plus, l’intégration doit se faire suivant la ligne de rupture, ici
cir- π π
culaire. Soit l’angle θ ∈ [ ; +α ], exprimé en fonction de la profondeur z
6 6
par :
z +5
θ = arcsin
R
Solutions des exercices 193

O
θ π/6
α

F I G U R E 7.15 Calcul de c u - Angle θ

L’expression de c u (z) change au passage dans la nappe :


17, 6 − 6,
z ∈ [0 ; 2] : cu ( z ) = 6, 4 + .z
4 2
π
θ ∈ [ ; 0, 77] : c u (θ) = 21, 6 + 56 sin
6
θ 46, 2 − 17,
z ∈ [2 ; 5] : cu ( z ) = 17, 6 + (z − 2)
6 13
π
θ ∈ [0, 77 ; ] : c u (θ) = 2, 2 + 22 sin θ
2

Le glissement dans la couche de limon présente un plan de symétrie. La


cohésion moyenne peut ainsi être évaluée sur une moitié seulement :
∫ 0,77 ∫ π/
2
cu = 21, 6 + 56 sin θR.dθ + 2, 2 + 22 sin θR.dθ
π/ 6 0,77

Ainsi : cu = 20 ⇒ F = 0, 96

(5) En cas de glissement circulaire, le géotextile se déformera de façon à


travailler en traction (cf. figure 7.16). En effet, il ne présente pas de rigidité
flexionnelle ni tangentielle.

Géotextile

F IGURE 7.16 Géotextile


194 7 • Pente et talus

L’effort de traction, noté Fg , est donc tangent à la surface de glissement. Le


coefficient de sécurité s’exprime :
M res + Fg .R
F = = 1, 5 ⇒ Fg = 233, 4
M mot kN
Il faut toutefois vérifier que le géotextile adhère à l’interface
remblai/limon. En notant L la longueur d’ancrage du géotextile, le critère de
Mohr-Coulomb impose :

Fg
L < c + σ tan
× ×

ϕ×
Les valeurs minimales de cohésion et d’angle de frottement sont choisies
par sécurité c× = 0 et ϕ × = 32, 4 °. La contrainte normale effective
correspond au poids du remblai σ × = 5.γ R .

La longueur d’ancrage du géotextile doit être au minimum de L > 3, 7 m, ce


qui est réaliste au vu de la géométrie.
Chapitre 8

Fondations

On définit communément trois types de fondations (cf. figure


8.1) :
• les fondations superficielles : D e / B < 1, 5,
• les fondations semi-profondes : 5 < D e / B < 1, 5,
• les fondations profondes : D e / B > 5.

F I G U R E 8.1 Les différents types de fondations - D hauteur d’encastrement, D e hauteur


d’encastrement équivalente (cf. section 8.2.1.)

En pratique, on appellera fondation profonde une fondation où l’on tiendra compte


d’une réaction latérale (dans une certaine mesure). De nos jours, plus de vingt
tech- niques de fondation peuvent être proposées par les entreprises.
196 8 • Fondations

1. TECHNOLOGIE DE FONDATIONS
1. Fondations superficielles
On distingue trois types de fondations superficielles :
• les semelles filantes, généralement de largeur B modeste et de longueur L
(L/B>10 pour fixer les idées) ; les semelles de murs de soutènement en font
partie,
• les semelles isolées dont les dimensions en plan B et L sont toutes deux au plus
de quelques mètres ; cette catégorie inclut les semelles carrées (B/L=1) et les
semelles circulaires (de diamètre B) ;
• les radiers ou dallages de dimension B et L importantes ; cette catégorie inclut
les radiers généraux.

2. Fondations semi-profondes
Pour ce cas, et en fonction de son projet, l’ingénieur choisit de prendre en compte
ou non les frottements axiaux. Ce type de fondation est utilisé pour la reprise
d’efforts horizontaux. On peut citer les fondations d’éoliennes, de piles de ponts,
etc. On dis- tingue principalement les puits creusés à la main ou mécaniquement et
dont les parois sont soutenues par un blindage, des micropieux ou des colonnes de
jet, des caissons mis en place par havage et généralement réalisés sous air
comprimé.

3. Fondations refoulant le sol lors de la mise en place


Une large panoplie de pieux est mise en place par refoulement du sol. Les pieux
peuvent être en bois, métal ou béton. Ils ne sont classés dans cette catégorie que
si leur base est obturée, sinon ils font partie des pieux particuliers. Leurs sections
sont de différentes formes (cf. figure 8.2).

F IGURE 8.2 Sections courantes de pieux

Les pieux en béton sont armés ou non, préfabriqués ou coffrés à l’avancement, ou


composés d’éléments tubulaires en béton légèrement armé assemblés par
précon- trainte. La mise en place peut être réalisée par battage, vérinage et/ou
vibrage, vissage
8.1 Technologie de fondations 197

ou lançage, voire havage du pieu ou d’un élément (fermé ou non) servant de


moule et récupéré après bétonnage.

4. Fondations ne refoulant pas le sol à la mise en place


Les pieux et barrettes non refoulants sont mis en place dans un forage exécuté
dans le sol par des moyens mécaniques tels que tarière, benne, etc. Ce procédé peut
néces- siter un soutènement des parois, lorsque les sols ne sont pas suffisamment
cohérents et situés sous la nappe phréatique. On utilise une boue de forage
bentonitique ou composée de polymères, ou une tarière creuse permettant
l’injection du béton simul- tanément à l’extraction de terrain. Les pieux de petit
diamètre, constitués d’une âme métallique, scellés au terrain par un mortier
gravitairement ou sous pression, sont dénommés micropieux et clous.

5. Synthèse
Les pieux forés représentent une part de marché estimée pour le marché
français à 75 %. Les pieux sont classés selon leur technique de mise en œuvre
suivant le tableau 8.1.

Tableau 8.1 Classes et catégories de pieux (NF P94-262)

Classe Catégorie Technique de mise en œuvre Abréviation


1 Foré simple (pieux et barrettes) FS
2 Foré boue (pieux et barrettes) FB
1 3 Foré tubé (virole perdue) FTP
4 Foré tubé (virole récupérée) FTR
5 Foré simple ou boue avec rainurage ou puits FSR, FBR, PU
2 6 Foré tarière creuse simple rotation ou double rotation FTC, FTCD
7 Vissé moulé VM
3
8 Vissé tubé VT
9 Battu béton préfabriqué ou précontraint BPF, BPR
10 Battu enrobé (béton – mortier – coulis) BE
4
11 Battu moulé BM
12 Battu acier fermé BAF
5 13 Battu acier ouvert BAO
14 Profilé H battu HB
6
15 Profilé H battu injecté HBi
7 16 Palplanches battues PP
17 Micropieu type I M1
1 bis
18 Micropieu type II M2
19 Pieu ou micropieu injecté mode IGU (type III) PIGU, MIGU
8
20 Pieu ou micropieu injecté mode IRS (type IV) PIRS, MIRS
198 8 • Fondations

2. MÉTHODES DE CALCUL
L’objectif des méthodes de calcul est l’estimation de la capacité portante et des
tas- sements des fondations. On vérifie que les états limites de rupture ou de
déformation excessive du terrain (GEO), de rupture interne ou déformation
excessive de la struc- ture ou d’éléments de structure (STR) (tels que les semelles
et les pieux), mais aussi de soulèvement lié à l’action de l’eau globaux (UPL) ou
locaux (HYD) ou des pertes d’équilibre (EQU) ne sont pas dépassés. Pour ces états
limites, on vérifie que la valeur de calcul de l’effet des actions par l’utilisation des
combinaisons d’action reste infé- rieure à la valeur de calcul de la résistance aux
actions correspondantes. Soit dans le cas de la capacité portante d’une fondation la
comparaison de la composante verticale de la charge nette à la résistance nette du
terrain sous la fondation (Vd − R 0 ≤ R v ,d ) ou pour une fondation superficielle
dans le cas du glissement sur la base, la compa- raison de la composante
horizontale de la charge transmise par la fondation au terrain à la somme de la
résistance frontale et tangentielle et de la résistance au glissement de la fondation
sur le terrain (H d ≤ R h , d + R p,d ).

1. Fondations superficielles
a) Méthode à partir des essais de laboratoire (méthode c − ϕ )

La rupture a pu être analysée mathématiquement dans le cas d’un phénomène


plan pour une semelle horizontale supportant une charge centrée et ancrée dans un
milieu homogène présentant à la fois du frottement et de la cohésion et dont la
surface libre est également horizontale.

V
a  Ca  a'
Ca
W=0

N T d T N

D 45/2 B L 45-/2 P P
 

45-/2

F IGURE 8.3 Proposition d’un mécanisme de rupture pour une fondation avec base parfaitement
lisse - en vignette, équilibre des forces dans le cas parfaitement rugueux

Les solutions proposées nécessitent de connaître les paramètres de rupture du sol


obtenus à partir d’essais de laboratoire. Les notations utilisées dans cette section
sont les notations couramment utilisées pour le calcul des fondations
superficielles. La géométrie de la fondation est définie sur la figure 8.4.
8.2 Méthodes de calcul 199

B B
L
D Dw
Į
Forme Forme Hauteur Inclinaison
Nappe
rectangulaire circulaire d'encastrement de la base
į e
d
ȕ
Inclinaison Distance à la Inclinaison Excentrement
de la surface semelle de la charge de la charge

F IGURE 8.4 Notations utilisées pour la géométrie des fondations superficielles

Les charges agissant sur la fondation sont combinées en une résultante. Elle a une
composante V normale à la surface de contact, une composante H parallèle à celle-
ci et elle intersecte la surface au point d’application.

Calcul en contraintes effectives (conditions drainées)


La formule de calcul de la capacité portante des fondations superficielles de type
se- melle filante comporte trois termes combinant chacun un facteur de capacité
portante et des coefficients correcteurs. Soit pour les calculs en contraintes
effectives (c×,ϕ ×) :
qnet = c×N c s c i c bc dc + q×N q s q i q bq dq + 0, 5γ ×B ×N γ s γ i γ bγ dγ − q0 ×
Avec :
• q× est la pression effective uniforme appliquée au sol autour de la semelle (à
la profondeur D),
• γ × est le poids volumique du sol sous le niveau de la fondation,
• B × est la largeur réduite de la fondation,
• c× est la cohésion effective du sol,
• sc, sq et s γ sont les facteurs de forme,
• ic, iq et i γ sont les facteurs d’inclinaison de la charge,
• bc, bq et bγ sont les facteurs d’inclinaison de la base de la fondation,
• dc, dq et d γ sont les facteurs d’encastrement de la fondation,
• q0× est la contrainte effective à la base de la fondation après travaux,
• N c , N q et N γ sont les facteurs de capacité portante, dont les expressions
sont données ci-après. 2
π ϕ
+
N γ = 2(N q − 1) tan ϕ Nq = e π tan ϕ
. N c = (N q − 1) cot ϕ
4 2
tan
Le tableau 8.2 rassemble les valeurs des coefficients
correcteurs.
200 8 • Fondations

Tableau 8.2 Coefficients correcteurs

Terme de surface Terme de profondeur Terme de cohésion


sqNq 1
B' B' s 
Forme (1)
s  1  0,3 sq  1  sin  '
 c
Nq 1
c', φ' L'
L'
1  iq
Inclinaison de la
H i i  tαn  '
 H 
charge (2)
m1 m
 iq  1  
i   1 
V  A' c' cot' V  A' c' cot  ' 
 
 
1  bq
Inclinaison de la b b  tαn
semelle b  1   tαn2 bq  1   tαn 2

Talus(4) (Brinch d q  1  2. tαn  '(1  sin  )² d  0,4. D


d 1 D
Hansen, 1970) c

B B
Excentrement Réduction de B de 2eB et réduction de L de 2eL
Notes
(1)Les formules sont données pour une semelle rectangulaire de côtés L>B. Pour un carré ou un
cercle, on fait L=B dans les formules.
(2) La valeur du paramètre m dépend du sens de l'inclinaison de la charge. Il vaut :
B' / L'
m  mB  2  lorsque H est dirigée dans la direction de B,
1 B' / L'
L' / B'
m  mL  2  lorsque H est dirigée dans la direction de L.
1 L' / B'
Lorsque la force est dirigée dans une direction quelconque q, le paramètre m vaut :
m  m  mL cos2   mB sin2 
(3)L' et B' sont les longueur et largeur réduites pour tenir compte de l'excentrement de la charge :
L' = L – 2eL ,
B' = B – 2e .
Calcul enB conditions non drainées
(4)Le terme D/B est à remplacer par arctan(D/B) pour des valeurs d'encastrement supérieures à la
dimension de la fondation (D>B).
Dans ces conditions, la formule suggérée est qnet = × = (π + 2)c u s ci cbc +
V
A q
Cette formule correspond à la valeur minimale de N c pour ϕ = 0 (soit N c = 5,
14), avec des coefficients correcteurs égaux à :
×
• s c = 1 + 0, 2 B (semelle rectangulaire) ou cs = 1, 2

(circulaire), H
• i c = 0, 5 1+ 1 ,
− A ×.cu

• bc = 1 − .
π +2
Avec H composante de réaction horizontale, A × = B ×.L × aire de la surface réduite,
q
pression uniforme appliquée à la surface du sol autour et à la base de la semelle.
8.2 Méthodes de calcul 201

b) Méthode à partir des essais pressiométriques et pénétrométriques


Les méthodes directes basées sur certains essais in situ sont bâties sur la
pertinence de ces essais à représenter le phénomène physique mis en jeu lors du
chargement de la fondation (cf. figure 8.5). On citera le pressiomètre et le
pénétromètre à titre d’exemple. Nous ne présentons que les méthodes
pressiométriques, celles basées sur le pénétromètre étant très similaires.

F IGURE 8.5 Deux types de mécanisme de rupture justifiant l’élaboration


des méthodes de dimensionnement de fondation.

Pression limite nette équivalente


La pression limite nette équivalente p∗Le se calcule pour une couche porteuse homo-
gène d’épaisseur au moins égale à 1, 5.B. On établit un profil linéaire de la
pression limite nette p∗LM = p L M − p0 et l’on prend pour valeur de calcul, la
valeur à la D + 32 .B :
profondeur
• sol homogène : p∗Le = p∗LM . D + 2 .B3

• sol non homogène : p∗ = √ n p∗


Le LM 1 × p∗LM 2 × ... × p∗LM n

Avec p L M la pression limite mesurée et p0 la contrainte totale horizontale, au


même niveau avant essai, déterminée à partir du coefficient de pression des terres
au repos K 0 lui-même estimé à partir des valeurs de la contrainte verticale effective
q× et de la pression interstitielle u, par la formule p0 = K 0 .q× + u.

p*LM

D B p*Le
2/3.B
1,5.B

F IGURE 8.6 Définition de la pression limite équivalente et de la résistance de pointe


équivalente
202 8 • Fondations

Hauteur d’encastrement équivalente D e


La hauteur d’encastrement équivalente est un paramètre conventionnel de calcul
des- tiné à tenir compte du fait que les caractéristiques mécaniques des sols de
couverture diffèrent de celles du sol porteur. Elle sert uniquement à distinguer
les différents types de fondations. Elle est calculée à partir des courbes donnant les
valeurs carac- téristiques des essais en fonction de la profondeur. On a alors :
∫ D
1
De = p∗LM (z).dz
p ∗
Le 0
Classification des sols
La définition des catégories conventionnelles des sols pour les essais est obtenue à
partir d’un critère de compacité défini par les résultats des essais réalisés. Cette
clas- sification n’est possible, pour les matériaux les plus compacts, que pour le
pressio- mètre. Toutefois, cet essai ne dépassant pas une pression de 5 MPa, la
classification se limite aux roches les plus tendres ou altérées. Elle doit être
complétée par un ca- rottage pour identifier les discontinuités.

Tableau 8.3 Classement des sols selon différents critères (NF P94-262)

Classes de sol Ic pl* [Mpa] qc [Mpa] (N1)60 (-) cu [kPa]


Très mous à mous 0,0 – 0,50 < 0,4 < 1,0 < 75
Argiles et Fermes 0,50 – 0,75 0,4 à 1,2 1,0 à 2,5 75 ≤ cu < 150
limons Raides 0,75 – 1,00 1,2 à 2 2,5 à 4,0 150 ≤ cu < 300
Très raides > 1,00 ≥2 ≥4,0 300 ≤ cu
Sols intermédiaires Classement à réaliser selon les indications du ch7 par exemple
Très lâches < 0,2 < 1,5 <3
lâches 0,2 à 0,5 1,5 à 4 3à8
Sables et
graves Moyennement denses 0,5 à 1 4 à 10 8 à 25
Denses 1à2 10 à 20 25 à 42
Très denses >2 > 20 42 à 58
Molles < 0,7 <5
Craies Altérées 0,7 à 3 5 à 15
Saines ≥3 ≥15
Marnes et Tendres <1 <5
calcaires Raides 1à4 5 à 15
marneux Compactes >4 >15
Altérés 2,5 à 4
Rochers
Fragmentés >4
8.2 Méthodes de calcul 203

Calcul de la capacité portante à partir de l’essai au pressiomètre Ménard


La valeur de calcul de la contrainte de rupture nette (capacité portante par unité
de surface) d’une fondation soumise à une charge verticale centrée est liée à la
pression limite du sol par la fonction linéaire suivante :
qnet = q0 + kp.p∗Le
Avec kp le facteur de portance pressiométrique et q0 la contrainte totale verticale au
niveau de la base de la fondation après travaux.
Les valeurs numériques du facteur de capacité portante varient entre 0, 8 et 2 en
fonc- tion du type de sol, de la profondeur d’encastrement et de la forme de la
fondation. Les valeurs du facteur de portance pressiométrique kp sont données par
la relation non linéaire fonction de l’encastrement équivalent (cf. tableau 8.4).
De
k p, B = kp0 + a + b. . 1 − −c. Be
D

e L B

Tableau 8.4 Coefficients de l’équation des courbes donnant k p (NF P94-261)


Choix de la courbe Expression de kp
Type de sol
semelle courbe a b c kp0

Filante Q1 0,2 0,02 1,3 0,8


Argile, limon
Carrée Q2 0,3 0,02 1,5 0,8
Filante Q3 0,3 0,05 2 1
Sable, grave
Carrée Q4 0,22 0,18 5 1
Filante Q5 0,28 0,22 2,8 0,8
Craie
Carrée Q6 0,35 0,31 3 0,8
Marne, calcaire-marneux, roche Filante Q7 0,2 0,2 3 0,8
altérée ou fragmentée Carrée Q8 0,2 0,3 3 0,8

Pour les semelles rectangulaires, la relation à utiliser


est :
kp, B = kp, B = 0 . 1 − B B
L L L + k p, = 1 L
L
B .

c) Détermination des tassements


Deux méthodes sont principalement utilisées pour estimer les tassements prévisibles
:
• les méthodes basées sur des solutions en élasticité utilisant les modules
d’élasticité déterminés lors des essais de laboratoire ou plus rarement d’essais
en place (cf. chapitre 4) ;
• les méthodes semi-empiriques reliant directement le tassement à la
caractéristique mesurée par l’essai.
204 8 • Fondations

Les dernières méthodes sont apparues du fait de la difficulté de prélever certains


ma- tériaux et de réaliser des essais de laboratoire. La méthode pressiométrique
propose le calcul du tassement à 10 ans d’une fondation encastrée de largeur B
(rajouter 20 % si fondation à encastrement nul) :
s 10 ans = sc + s d
α
α 2 B
Avec : s c = (q − γ.D).λc .B
9.E 1 sd = λ d . .B 0
et 9.E d B0
Où :
• q : contrainte verticale appliquée par la fondation,
• γ : poids volumique du sol,
• D : hauteur d’encastrement de la fondation dans le sol,
• α : coefficient rhéologique dépendant de la nature du sol et de la consolidation
(cf. tableau 8.6),
• λ c et λ d : coefficients de forme (cf. tableau 8.5),
• B : largeur ou diamètre de la fondation,
• B 0 : dimension de référence égale à 0, 6 m,
• E d : module pressiométrique équivalent de la zone déviatorique (cf. figure 8.7).

Tableau 8.5 Valeurs des coefficients de forme


L/B cercle carré 2 3 5 20
c 1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5
d 1 1,12 1,53 1,78 2,14 2,65

Tableau 8.6 Valeurs du coefficient rhéologique pour les sols


Sable et
Tourbe Argile Limon Sable
Type gravier
a E/pLM a E/pLM a E/pLM a E/pLM a

Surconsolidé ou très
>16 1 >14 2/3 >12 1/2 >10 1/3
serré

Normalement consolidé 1 9 à 16 2/3 8 à 14 1/2 1/3 6 à 10 1/4
12
Sous-consolidé altéré et
7à9 1/2 5à8 1/2 5à7 1/3
remanié ou lâche

d) Calcul de la contrainte de référence


L’estimation conventionnelle de la contrainte transmise au sol dans le cas de
l’excen- trement de la charge peut se faire selon deux méthodes principales :
8.2 Méthodes de calcul 205

4 1 1 1 1 1
D B     
0
1 E1 Ed E1 2,5.E6, 8 2,5.E9, 16
E3,5
1.B
2 E2 0,85.E2
3
4 et
2.B
5
E3, 5 3 1 1 1
6 E3,5  E 3  E 4  E
3.B 5
7 E6, 8
8
4.B 3 1 1 1
9
10 E 6,8  E 6  E 7  E8
5.B
11

6.B E9, 16
13
14
7.B 8 1 1 1
15
16 E 9,16  E 9  E10  ... E16
8.B

F IGURE 8.7 Détermination de E d

• Méthode de Meyerhof : pour les semelles rectangulaires, on peut se servir


de la méthode de Meyerhof pour déterminer une largeur réduite. On estime
alors la contrainte :
Vd
V,d
σ = B − 2e
Dans le cas où un excentrement existe dans les deux directions, la contrainte vaut
: V d
V,d
σ =
( B − 2e)(L − 2e×)
• Méthode de répartition triangulaire ou trapézoïdale : la prise en compte de
l’existence d’une charge excentrée (e > B/ 6) se fait par le calcul d’une
contrainte de référence σV,d en supposant la répartition des contraintes linéaire
et en négli- geant la traction sur les zones décomprimées (cf. figure 8.8) :
3 σ m ax + σ mi n
σ V,d =
4

F IGURE 8.8 Définition de la contrainte de référence pour un excentrement e


a et b : Meyerhof, c et d : NF P94-261
206 8 • Fondations

Les contraintes σ m a x et σ m i n sont calculées de manière à équilibrer la force Vd


et le moment Vd.e par rapport au centre.
Vd Vd 6.e
σ ma x 6.e σmin = 1−
= B 1+ B B B

8.2.2. Fondations profondes soumises à un effort axial


a) Principe de dimensionnement
La capacité portante d’une fondation profonde ou résistance ultime repose sur
la mobilisation, d’une part de la réaction offerte par le sol sur la pointe du pieu
et, d’autre part d’un frottement latéral le long du fût du pieu. La valeur de portance
d’un pieu R c est calculée par :
R c = Rb + R s
Avec :
• R b : résistance de pointe,
• R s : résistance de frottement axial mobilisée le long du fût du pieu.

Cette séparation en deux termes de la capacité portante est une


caractéristique commune de toutes les méthodes de conception utilisées dans la
pratique : les mé- thodes analytiques basées sur le frottement (proportionnel à c× −
ϕ ×) et des méthodes empiriques basées sur des essais in situ (CPT, SPT, PMT).
La résistance de pointe est liée à une valeur moyenne de la résistance au
cisaillement déduite des essais de laboratoire ou des essais in situ, corrigée pour la
classe de sol et pour certains effets liés au remaniement induit par la technique
d’installation. Le terme de frottement axial représente l’interaction (complexe)
pieu-sol et le changement des propriétés du sol dans le voisinage du pieu après
qu’il a été installé.

Calcul de Rb
R b est obtenu par combinaison de deux termes, la surface A de la pointe du pieu et
la contrainte ultime sous la base du pieu :
R b = [q0 + qu].Ab

Avec : qu = kp.p∗Le
où :
• q0 : pression verticale totale,
• p0 : pression totale horizontale,
• Ab : surface de la base de la fondation.
• kp : facteur de capacité portante, dépendant du type de sol et du mode de
mise en œuvre du pieu (cf. tableau 8.7) déterminé comme pour les fondations
superfi- cielles.
8.2 Méthodes de calcul 207

Seule la pression limite nette équivalente p∗Le est calculée de manière


spécifique ; c’est une moyenne définie par :
1 ∫ D+3a
∗ p∗LM (z).dz
p Le = D−b
3a + b
Avec :
• a = B2 si B > 1 m sinon a = 0, 5 m,
• b = min(a, h) où h est la hauteur de la fondation dans la couche
porteuse.

p* LM

D
p*
B
Le
h
h B b
b
3.a

z
F IGURE 8.9 Définition de la pression limite équivalente

Le facteur de portance en fonction de l’encastrement effectif D e f / B de la


manière suivante :
• D e f / B > 5 : k p (D e f / B ) = k p , m a x ,
• D e f / B < 5 : k p (D e f / B ) = 1, 0 + (k p , m a x − 1, 0)(D e f / B ) / 5 .
∫ D
1
De f = ∗ p∗ (z).dz
pLe D−10B LM

Avec les valeurs maximales données dans le tableau 8.7.

section A=

+ périmètre P=

F IGURE 8.10 Section et périmètre


des pieux tubulaires et profilés
métalliques ouverts à la base
208 8 • Fondations

Les pieux dont la section n’est pas pleine (pieux H, tubes, palplanches) font
l’objet d’un abattement de la capacité portante en pointe : R b = ρp.A.qu
Où : A est l’aire de la surface convexe et ρp, un coefficient de réduction tabulé en
fonction de la nature du sol et du type de pieu (voir tableaux 8.1 et 8.8).

Tableau 8.7 Valeur des coefficients de portance k p , m a x pour un encastrement effectif D e / B > 5
(NF P94-262)
Classes de pieux
Type de sol 1 2 3 4 5# 6# 7# 8
Argile %CaCO3<30%
1,15 (b) 1,3 1,55 1,35 1 1,2 1 1,15 (b)
Limon
Sol intermédiaire
Sable, 1,1 (b) 1,65 3,2 3,1 1,9 3,1 1 1,1 (b)
Grave
Craie 1,45 (b) 1,6 2,35 2,3 1,4 1,7 1 1,45 (b)
Marne et calcaire-marneux 1,45 (b) 1,6 2,1 2,3 1,4 2,2 1 1,45 (b)
Roche altérée ou fragmentée (a) 1,45 (b) 2 2,1 2,3 1,2 1,5 1,2 1,45 (b)
(#) pour les pieux de type BAO, HB et PP, mis en œuvre par vibrofonçage, au lieu de battage, il y a
lieu de faire un abattement de 50% sur le facteur de portance

(a)La valeur du facteur de portance pour les roches altérées et fragmentées doit être prise égale à
celle de la formation meuble du tableau à laquelle le matériau concerné s'apparente le plus. Dans le
cas des roches saines, il convient d'apprécier si une justification basée sur les méthodes de la
présente annexe G et à l'évidence pessimiste est suffisante, ou bien s'il convient d'avoir recours aux
méthodes spécifiques de la mécanique des roches.
(b) Pour les micropieux, la résistance de pointe n'est normalement pas prise en compte.
(c)Il convient de se référer à la note suivante pour le choix des périmètres et des aires des pieux à
considérer dans les calculs.
(d)D'autres valeurs du facteur de portance peuvent être utilisées à condition de satisfaire les
conditions de la clause 9 de la section 1.

Tableau 8.8 Valeur des coefficients réducteurs de section


Argiles Sables
Type de pieu
pp ps pp ps
Tubulaire ouvert 0,5 1 0,5 1
Pieu H 0,5 1 0,75 1
Palplanches 0,5 1 0,3 0,5
8.2 Méthodes de calcul 209

Calcul de R s
R s est également obtenu par combinaison de deux termes, P le périmètre du pieu et
qs le frottement latéral limite le long du fût du pieu :
Σn
Rs = q si .A si
i

Avec :
• qsi : frottement latéral unitaire de la i m e couche,
• A s i : surface latérale de la couche i.

Le frottement latéral unitaire qs est obtenu par la formule suivante :

qs = α p i e u / s o l . f s o l (p∗LM (z))
Il est défini à partir d’un paramètre normalisé f s o l représentant l’évolution du
frotte- ment axial unitaire en fonction du type de sol et de la pression limite
mesurée dans le sol qui est mis à l’échelle à l’aide d’un coefficient représentatif
de l’interaction sol-structure α p i e u / s o l , fonction du mode de mise en œuvre du pieu.

f s o l = (a.p∗LM + b). 1 − e−c.pLM
Avec les valeurs des coefficients données dans le tableau 8.9 en fonction du type de
sol.

Tableau 8.9 Coefficients de l’équation des courbes donnant f s o l dans la norme NF P94-262
Type de sol Choix de la courbe a b c
Argile (%CaCo3 < 30%), Limon, sols
Q1 0,003 0,04 3,5
intermédiaires
Sable, grave, sols intermédiaires Q2 0,01 0,06 1,2
Craie Q3 0,007 0,07 1,3
Marne et calcaire-marneux Q4 0,008 0,08 3
Roche altérée ou fragmentée Q5 0,01 0,08 3

Les coefficients α p i e u / s o l sont donnés pour les différents types de pieux (cf. tableau
8.1) et de sols (cf. tableau 8.3) dans le tableau 8.10.
Les valeurs du coefficient de frottement latéral unitaire qs sont limitées par les
valeurs du tableau 8.10.
210 8 • Fondations

Tableau 8.10 Valeurs des coefficients de mise à l’échelle α p i e u − s o l / valeurs limites


de frottement latéral unitaire qs
Argile,
Sols Intermé- Marne et Roche
limon, sols
N° Abréviation / Technique de mise en œuvre diaires sable, Craie calcaire- altérée ou
intermé-
grave marneux fragmentée
diaires
1 FS ## / Foré simple (pieux et barrettes) 1,1 / 90 1 / 90 1,8 / 200 1,5 / 170 1,6 / 200
2 FB ## / Foré boue (pieux et barrettes) 1,25 / 90 1,4 / 90 1,8 / 200 1,5 / 170 1,6 / 200
3 FTP / Foré tubé (virole perdue) 0,7 / 50 0,6 / 50 0,5 / 50 0,9 / 90 -/-
4 FTR / Foré tubé (virole récupérée) 1,25 / 50 1,4 / 90 1,7 / 170 1,4 / 170 -/-
FSR, FBR, PU ## / Foré simple ou boue avec
5 1,3 / 90 -/- -/- -/- -/-
rainure ou puits
FTC, FTCD / Foré tarière continue simple ou
6 1,5 / 90 1,8 / 170 2,1 / 200 1,6 / 200 1,6 / 200
double rotation
7 VM / Vissé moulé 1,9 / 130 2,1 / 200 1,7 / 170 1,7 / 170 -/-
8 VT / Vissé tubé 0,6 / 50 0,6 / 90 1 / 90 0,7 / 90 -/-
BPF**, BPR** / Battu béton préfabriqué ou
9 1,1 / 130 1,4 / 130 1 / 90 0,9 / 90 -/-
précontraint
10 BE** / Battu enrobé (béton – mortier – coulis) 2 / 170 2,1 / 260 1,9 / 200 1,6 / 200 -/-
11 BM** / Battu moulé 1,2 / 90 1,4 / 130 2,1 / 200 1 / 200 -/-
12 BAF** / Battu acier fermé 0,8 / 90 1,2 / 90 0,4 / 50 0,9 / 90 -/-
13 BAO** # / Battu acier ouvert 1,2 / 90 0,7 / 50 0,5 / 50 1 / 90 1 / 90
14 HB** # / H battu 1,1 / 90 1 / 130 0,4 / 50 1 / 90 0,9 / 90
15 HBi** / H battu injecté IGU ou IRS 2,7 / 200 2,9 / 380 2,4 / 320 2,4 / 320 2,4 / 320
16 PP** # / Palplanches battues 0,9 / 90 0,8 / 50 4 / 50 1,2 / 90 1,2 / 90
17 M1 / Micropieu type I - - - - -
18 M2 / Micropieu type II - - - - -
19 PIGU, MIGU / Pieu, micropieu injecté (type III) 2,7 / 200 2,9 / 380 2,4 / 320 2,4 /320 2,4 / 320
20 PIRS, MIRS / Pieu, micropieu injecté (type IV) 3,4 / 200 3,8 / 440 3,1 / 440 3,1 / 440 3,1 / 500
* si la tenue du sol le permet,
** il convient à la norme NF P94-262 pour le calcul du périmètre,
*** des valeurs supérieures peuvent être choisies dans le cas d'un essai de chargement ou d'une autre référence.
# pour les pieux de type BAO, HB et PP, mis en œuvre par vibrofonçage, et pas par battage, il y a lieu de faire un
abattement de 30% sur les valeurs de qs.
## pour les pieux de grande longueur, on appliquera un abattement de 50% sur la valeur de frottement donnée par
l'abaque sur les sections de pieu situées à 25 m ou plus au-dessus de la pointe.

b) Détermination des tassements


L’interprétation de nombreux essais de chargement statique de pieux a montré que
le tassement d’un pieu isolé n’excède que très rarement le centimètre sous une
charge de référence égale à 0, 7.R c , c r . Pour estimer le tassement, sous cette charge
de référence, les règles simples suivantes sont proposées :
• pour les pieux forés s r e f = 0, 006.B (avec des valeurs extrêmes de 0, 003
et
0, 010.B),
• pour les pieux battus s r e f = 0, 009.B (avec des valeurs extrêmes de 0, 008
et
0, 012.B). 2B
Le tassement sous Rc,cr est généralement pris égal à : s = 100
8.2 Méthodes de calcul 211

Tassement auquel se rajoute le raccourcissement élastique e du pieu lorsqu’il pré-


sente une partie libre (hors sol) importante.
R c,cr .D L
e= avec DL = L − e
D E p .A
Une méthode plus précise consiste à déterminer les lois de mobilisation du
frotte- ment latéral τ en fonction du déplacement vertical s du pieu pour chaque
section de celui-ci ainsi que la loi de mobilisation de l’effort de pointe q en
fonction du dépla- cement vertical s p de celle-ci (Frank et Zhao, 1982). Ces lois
peuvent être reliées au module pressiométrique E M et des valeurs limites du
frottement latéral et de l’effort de pointe.

 q
qs qp
Kt/5 Kp/5
qs/2 q
p/
s 2 sp

F IGURE 8.11 Lois de mobilisation du frottement latéral et de l’effort de pointe unitaire.

Pour les pieux forés dans des sols fins, on propose de prendre K t = 2.E M / B et
K p = 11.E M / B et dans les sols granulaires K t = 0, 8.E M / B et K p = 4, 8.E M / B .
Pour les pieux battus, on prend les mêmes valeurs en première approche. La
réso- lution de cette méthode basée sur les fonctions de transfert de charge
nécessite une résolution par différence finie ou par matrice transfert.

8.2.3. Fondations profondes soumises à des efforts latéraux


Certaines configurations spécifiques entraînent la création d’efforts parasites (cf.
fi- gure 8.12) : des efforts latéraux (érection d’un remblai par exemple) et des
efforts verticaux appliqués sur le fût et orientés vers la pointe ou « frottement
négatif ».
Les efforts latéraux sont apportés par le moment M et les composantes
transversales à l’axe du pieu Q h des forces appliquées en tête de pieu.

a) Principe d’analyse

Un pieu soumis à un chargement latéral en tête se déforme dans le sol. À chaque


niveau z, le déplacement latéral du pieu δ(z) dans le sol consécutif à la
déformation permet de mobiliser une réaction du sol r(z). La déformée du pieu
est telle que le pieu est en équilibre statique, c’est-à-dire que le torseur en tête
(Q h ,M ) est équilibré par l’ensemble des réactions r(z) du sol (cf. figure 8.13).
La réaction r(z) se décompose en réactions frontales sur la face du pieu et en
frotte- ments sur le côté du pieu.
212 8 • Fondations

Q
remblai
M

frottement
négatif
sol
+
compressible
poussée
latérale

substratum qs
qp
F IGURE 8.12 Génération de poussées latérales et frottements négatifs par le transfert de charge

M M
Qv Qh Qh

B
z

(z) r(z)

F IGURE 8.13 Déformation d’un pieu soumis à un chargement latéral et réaction du sol.

L L

B/2 Ls B/2

B/2 Ls B/2

F IGURE 8.14 Mobilisation de la réaction latérale du sol sur différents types de pieux.

On a pu mettre en évidence expérimentalement que r(z) varie avec δ(z) :


• r(z) est une fonction croissante de δ(z),
• il existe un seuil au-delà duquel r(z) n’augmente plus lorsque δ(z) continue
à augmenter. La modélisation simple élastoplastique de la figure 8.16 a été
retenue.
8.2 Méthodes de calcul 213

Le calcul de la déformée du pieu, et des réactions latérales du sol, se fait en


écrivant l’équilibre horizontal de chacun des éléments du pieu de longueur dz,
hypothèse étant faite que la composante verticale de la réaction du sol sur le pieu
peut être négligée.

dT (z)T (z + dz) − T ( z ) + dr(z).dz


4 δ(z) = 0
+ r(z) = 0 ⇒ E I + r(z) = 0
dz dz 4
Avec E désigne le module du matériau constituant le pieu et I son moment quadra-
tique.
d 4 δ(z)
Puisque r(z) dépend de δ(z) : E I + r(δ(z)) = 0
dz 4
La résolution de cette équation différentielle fait intervenir les conditions aux
limites du pieu (en tête et en pointe). Quatre conditions aux limites sont
nécessaires. Elles peuvent porter sur les efforts appliqués (moment, effort
tranchant), ou sur la défor- mée (déplacement δ, rotation δ×). Des exemples sont
donnés à la figure 8.15.

M T=Qh M
T=Q h y'=0 y'=0
y y

En tête

M et T y' et T M et y y et y'
imposés imposés imposés imposés

En pied
y'=0
y=0 y=0
M=0 M=0 M=0
T=0 T=0

F IGURE 8.15 Conditions aux limites typiques, en tête et en pied de fondations ( y (x ) = δ(x) )

La méthode du coefficient de réaction exprime la réaction latérale du sol sous la


forme (cf. figure 8.16) : r(δ, z ) = K.δ(z)
La stabilisation de r, à compter d’un certain déplacement, est modélisée par un
seuil valant r f pour la composante frontale et r s pour la composante de frottement
latéral. La courbe de réaction est la somme des deux contributions (cf. figure 8.16).
214 8 • Fondations

réaction r(z) en kN/ml réaction r(z) en kN/ml


rℓ

rℓ

F IGURE 8.16 Courbe de réaction du sol en fonction du déplacement


latéral du pieu.

Les paramètres de la courbe de réaction sont estimés sur la base des


caractéristiques pressiométriques du sol de fondation, suivant la théorie due à
Ménard (cf. article Mé- nard et Rousseau, 1962) dans le cas des sollicitations de
6.E M (z)
longue durée d’application.
K f = k f .B = pour B ≥ B 0
α
34 . BB0 2, 65. B 0 + α
B

6.EM (z)
K f = k f .B = pour B ≤ B 0
3 .(2, 65) α + α
4

r f = B.p f avec p f pression de fluage au niveau considéré.


r s = 2.L s .q s avec qs frottement latéral unitaire déterminé en fonction
de p L M .
On multiplie ces coefficients par 2 dans le cas des sollicitations de courte durée
d’ap- plication et dans le cas des sollicitations sismiques le palier de la réaction
latérale rs est celui utilisé pour les sollicitations de courte durée, le palier de la
réaction frontale r f = B.p∗LM et la valeur du module de réaction est majorée par un
facteur 3.
La résolution de l’équation d’équilibre du pieu ne peut être obtenue que par
intégra- tion numérique dans le cas général, compte tenu de la forme non linéaire
de la loi de réaction r(δ, z). Dans le cas où la réaction du sol peut être décrite par
une loi sim- plement linéaire r(δ, z ) = K.δ(z) (ce qui est le cas de pieux dont le
d 4 δ(z)
faible niveau de sollicitationElatérale
I ne+ conduit
K.δ(z) pas
= 0 à une plastification du sol),
dz 4
l’équation d’équilibre s’écrit :
La solution de cette équation, lorsque K et E I sont constants sur toute la
hauteur, est :
− z z z z z z
δ(z) = e l 0 . A. cos + B. sin + el0 .
C. cos + D. sin
l0 l0 l0 l0

Avec :
4EI
– l 0 = 4 K : longueur de transfert du pieu dans le sol,
– A, B, C et D : constantes d’intégration obtenues par identification des
conditions aux limites.
Exercices 215

Cette solution prend une forme simplifiée dans le cas des pieux de grande
longueur simplement sollicités en tête. Le premier terme, fonction des constantes A
et B,
en prend
effet une valeur proche de zéro lorsque l0z prend une valeur importante ; pour
pieux simplement sollicités en tête et suffisamment longs pour que la pointe ne
des
soit pas sujette à des déformations, l’identification aux conditions aux limites en
pointe conduit alors à C = D = 0 (l’axe des z étant compté positivement vers le
bas).
Cette équation est considérée comme acceptable lorsque la longueur du pieu D est
supérieure à trois fois sa longueur de transfert l0, le terme devenant alors inférieur
à 0, 05.
Le calcul de l’équilibre du pieu, par résolution de l’équation différentielle, se fait
à l’aide de programmes informatiques. Le calcul restitue, pour chaque section
du pieu, les efforts de la résistance des matériaux (T ,M ) et ceci pour les
différentes sollicitations en tête, résultant des combinaisons d’actions d’état limite
de service et d’état limite ultime. La vérification porte sur la résistance du pieu, et
se fait pour les états limites de service ou ultimes à l’aide des règlements en
vigueur.

EXERCICES

Exercice 8.1. Solution p.


225
Un bâtiment de trois niveaux a une surface au sol de 100 m2 (10 × 10 m). On
admet que la pression moyenne équivalente à chaque niveau est de 10 kPa.
Le bâtiment possède cinq murs porteurs de 10 m de longueur chacun (murs
périphériques et un mur transversal situé au milieu du bâtiment). Le bâtiment est
construit sur une couche de 10 m d’épaisseur de sol argilo-limoneux surconsolidé,
ayant un poids volumique de 19 kN.m-3, une cohésion c× = 20 kPa et un angle de
frottement interne de ϕ × = 23°. Un essai œdométrique réalisé sur le sol donne les
paramètres suivants σ p× = 350 kPa, e0 = 1, C s = 0, 02 et C c = 0, 3.
(1) Quelle est la pression moyenne sous les fondations superficielles des murs
(assi- milées à des semelles filantes de largeur 0, 6 m) ?

(2) Calculer la portance du sol sous les semelles selon qu’elles sont placées à 0, 5,
1 ou 1, 5 m de profondeur, dans un sol sans nappe. À partir de quelle
profondeur obtient-on une portance suffisante (coefficient de sécurité de 3)?
La maison réalisée dans le Nord de la France doit avoir ses fondations à une
profondeur hors gel de plus de 50 cm.

(3) Que se passe-t-il si le niveau de la nappe dans le sol monte jusqu’au niveau de
la base des fondations ?

(4) Calculer maintenant la capacité portante avec la méthode pressiométrique


216 8 • Fondations

(5) Comparer les valeurs de tassement déterminées selon les méthodes


œdométrique et pressiométrique.

Exercice 8.2. Solution p.


226
On considère une semelle carrée de 2 m de côté, encastrée de 0, 5 m dans le sol. Elle
repose sur une couche de sable de caractéristiques γ = 18 kN.m-3, c× = 0 et ϕ × =
35°. Le toit de la nappe est au niveau de la base de la fondation.
(1) Calculer la force verticale centrée maximale que l’on peut appliquer à la
fonda- tion (sans coefficient de sécurité).

(2) Que se passe-t-il si la charge reste verticale mais est excentrée de 0, 5 m vers
le milieu d’un côté ?

(3) Que se passe-t-il si la charge est centrée mais inclinée de 10° par rapport à la
verticale ?

(4) Que se passe-t-il si la charge est inclinée de 10° et excentrée de 0, 5 m vers


le milieu d’un des côtés ?

Exercice 8.3. Solution p.


227
Des portiques destinés à supporter une ligne électrique haute tension reposent
par quatre pieds noyés dans des socles en béton 2 × 2 m ancrés d’au moins 1 m
dans le sol et espacés entre axes de 6 m. Le poids de la structure métallique et de
la portion de ligne correspondante est de 180 kN, la masse spécifique du béton des
socles est de 24 kN.m-3. L’effort dû au vent ou au givre sur les structures aériennes
entraîne, dans le cas le plus défavorable, une surcharge verticale V = 60 kN et un
effort horizontal simultané H = 90 kN appliqué à 15 m au-dessus de la base
des socles et dirigé suivant deux des côtés du carré formé par les quatre socles.
(5) Calculer les charges permanentes et extrêmes s’exerçant sur les socles en
suppo- sant que l’effort horizontal se répartit également entre les quatre socles.

(6) Vérifier la stabilité à l’arrachement des socles côté au vent.

(7) Pour la stabilité au poinçonnement, on examine le cas de deux types de


terrains de caractéristiques suivantes :
• Argile à court terme cu = 70 kPa et γ = 20 kN.m-3, à long terme c× = 8 kPa
et
ϕ × = 25 ° (pas de nappe),
• Sable γ d = 16, 5 kN.m-3, c× = 0 et ϕ × = 35 ° et la nappe phréatique,
normale- ment profonde, peut atteindre la surface en période de crue.
Exercices 217

On calculera les coefficients de sécurité pour ces différents cas en supposant


que les charges s’exerçant sur la base de chaque socle restent centrées et en
prenant en compte l’effet de l’inclinaison des charges δ, à l’aide des
coefficients réducteurs.

(4) Pour les socles côté vent, soumis à l’arrachement, on examine la stabilité vis-
à- vis des efforts horizontaux et l’on se préoccupe de savoir dans quelle
mesure le terrain sera sollicité en butée :
• dans l’argile, on admet qu’une contrainte tangentielle maximum égale à cu
peut se développer sur les faces du socle soumises à frottement. Une mise
en butée du terrain est-elle requise ?
• dans le sable, on admet que sur la base peut se développer un effort
tangentiel T au plus égal à N. tan (2.ϕ × /3), N étant l’effort normal. Si l’on
néglige les frottements sur les deux faces verticales latérales, comparer
l’effort de butée requis pour assurer la stabilité à la valeur maximum de
butée évaluée suivant Rankine. Est-ce compatible avec un bon
comportement de la fondation ?

Exercice 8.4. Solution p.


228
On désire fonder une semelle superficielle sur un sol constitué, sur une épaisseur
très grande, d’une argile homogène. Le niveau de la nappe est à 1 m en dessous de
la surface du sol et correspond au niveau inférieur projeté de la semelle. Le
poids volumique de l’argile est de γ = 16 kN.m-3 au-dessus de la nappe et de 20
kN.m-3 en dessous. La fondation doit supporter y compris son poids propre et le
poids des terres qui la recouvrent, une charge verticale Q = 2270 kN.
On prélève dans l’argile des échantillons sur lesquels on effectue trois essais CU+u
(cf. tableau 8.11) et un essai de résistance à la compression simple (R c = 200 kPa).
Contrainte Contrainte Pression interstitielle
latérale ơ3 verticale ơ1 à la rupture ur
Tableau 8.11 Résultats d’essais CU+u
kPa kPa kPa
100 321 40
150 408 71
200 494 102

(1) Déterminer graphiquement à partir de ces résultats les valeurs des


paramètres suivants : ϕ ×, c× et cu.

(2) La semelle de fondation est carrée. Déterminer la longueur de son côté b,


pour que l’on ait, par rapport à la rupture à court terme, un coefficient de
sécurité égal à 3. On considérera que la fondation est rugueuse.
218 8 • Fondations

(3) Calculer la pression limite sous la fondation (b ayant la valeur déterminée à


la question précédente) dans un comportement à long terme de l’argile et
montrer ainsi que le comportement à court terme est le plus défavorable.

(4) Calculer, en supposant que le sol ait un comportement élastique, le supplément


de contrainte verticale totale transmis au sol de fondation à une profondeur
de 4 m. On suppose qu’à partir de cette profondeur la cohésion drainée de
l’argile diminue brusquement. Quelle devra être la valeur minimale de la
cohésion non drainée au-dessous de 4 m pour que les conditions de stabilité à
court terme de la fondation ne soient pas modifiées ?

Exercice 8.5. Solution p.


229
On se propose d’étudier la stabilité de la fondation superficielle d’une culée
de pont, représentée sur la figure 8.17. Cette fondation repose sur une couche de
sable (γ = 19 kN.m-3, c× = 0, ϕ × = 35 °, p L M = 0, 91 MPa), moyennement
compac- tée, rapportée sur le terrain naturel composé de limon argileux (γ =
20 kN.m-3, c× = 5 kPa, ϕ × = 25 °, p L M = 0, 45 MPa, C v = 9.10-7 m2.s-1).
Cette dernière couche repose sur une grave (p L M = 1, 50 MPa). On traitera la
fon- dation comme une semelle filante.

F IGURE 8.17 Coupe de l’ouvrage

On étudie tout d’abord la stabilité avant construction du tablier. La culée et sa


fonda- tion peuvent être schématiquement représentées, par un mur cantilever. Par
mesure de simplification, on admettra que le poids du mur et du sol agissant sur la
semelle
Exercices 219

est égal au poids d’un massif de sol limité par le rectangle figuré en tireté.

(1) Calculer le coefficient de sécurité de la semelle lorsque le remblai est mis


en place. On ne se préoccupera que de la stabilité au niveau de la couche de
sable, en négligeant la force de butée à l’avant du mur.
Après la construction du tablier on considère que le tablier exerce, par mètre
linéaire, une force verticale de 1600 kN et une force horizontale de 50 kN.

(2) Calculer le coefficient de sécurité de la semelle lorsque le remblai est mis


en place. On ne se préoccupera que de la stabilité au niveau de la couche de
sable, en négligeant la force de butée à l’avant du mur.

(3) Montrer qu’un compactage plus intense du sable dans la zone sous la se-
melle, qui porterait les caractéristiques de ce matériau à γ = 20, 5 kN.m-3
et p L M = 1, 10 MPa améliore sensiblement la stabilité.

On admettra que les contraintes transmises par la semelle se distribuent


dans le sable à l’intérieur d’un volume limité par deux plans à 30 °. On pourra
alors considérer que tout se passe, comme s’il existait une fondation de
largeur L 1 , reposant sur le limon estimé à 6 m de profondeur, soumis aux
seuls efforts agissant sur le massif A B C D E F G I A.

(4) Évaluer la stabilité vis-à-vis du limon.

(5) Discuter la stabilité de la semelle, sachant que la construction de l’ouvrage


dure deux ans et que la charge du tablier est appliquée progressivement.

(6) Le maître d’œuvre ne voulant pas prendre de risque, il envisage l’utilisation


de pieux forés à la tarière creuse pour améliorer la sécurité et réduire les
temps de construction. Combien de pieux de 0, 6 m de diamètre ancrés de trois
diamètres dans les graves sont nécessaires ?

Exercice 8.6. Solution p.


232
Dans cet exercice, on étudie le comportement d’un pieu de longueur L = 12 m, de
diamètre D = 900 mm, de module d’Young du béton Eb = 20 GPa, foré sous boue
bentonitique dans une argile (p∗L = 1, 5 MPa, E M = 10 MPa).
Ce pieu a été soumis à un essai de chargement par paliers de charge constante
main- tenus une heure. Le pieu était équipé de deux extensomètres amovibles (A et
B) déli- mitant des tronçons de 6 m. On rappelle que les extensomètres permettent
de mesurer la déformation (ε = dl/l) d’un tronçon de pieu (cf. tableau 8.12).
(1) Tracer la courbe de chargement du pieu. La charge limite a-t-elle été atteinte
durant l’essai, et si oui quelle est-elle ?
220 8 • Fondations

F IGURE 8.18 Coupe du pieu

Tableau 8.12 Résultats de l’essai de chargement


Force en tête kN 350 700 1050 1400 1750 2100 2450
Déplacement de la tête mm 0,21 0,49 1,15 1,95 2,97 5,21 20
Déformation du niveau A x 10-6 16 34 58 79 99 125 150
Déformation du niveau B x 10-6 4 9 17 27 35 46 69

(2) Calculer pour chaque palier de chargement le déplacement du pieu à 6 m de


profondeur.

(3) Calculer pour chaque palier de chargement la force normale dans le pieu au
niveau des extensomètres.

(4) En déduire le frottement latéral exercé par le sol sur le pieu. Tracer la courbe
de mobilisation du frottement latéral en fonction du déplacement relatif
pieu/sol (on prendra un déplacement à 6 m de profondeur). Quel frottement
latéral limite peut-on en déduire ?

On souhaite dans cette partie confronter le comportement réel du pieu à une


prévision réalisée suivant la méthode pressiométrique directe de calcul des
fondations.
(5) Déterminer le frottement latéral unitaire limite qs et la contrainte de
rupture relative au terme de pointe qu. En déduire la charge limite de
frottement axial R s , la charge limite de pointe R b et la charge limite totale R l .

(6) Calculer et tracer la loi de mobilisation du frottement latéral.

(7) Comparer les résultats du calcul au comportement réel du pieu (frottement


latéral, résistance en pointe). Quelles raisons peuvent expliquer les différences
consta- tées ?
Exercices 221

Exercice 8.7. Solution p.


233
On envisage de fonder une pile de viaduc dans un fond de vallée. La lithologie du
site est constituée, de haut en bas, par une couche de limons argileux (alluvions
ré- centes) de 11, 5 m d’épaisseur, une couche de graves sableuses (alluvions
anciennes) de 3, 9 m d’épaisseur et un substratum marneux de forte épaisseur (cf.
figure 8.19). Les propriétés mécaniques des terrains ont été caractérisées par un
profil pressiomé- trique dont les résultats sont donnés sur la figure 8.19.
pLM – p0 [Mpa]
0 1 2 3 4 5
250,0 NGF - TN
0 0,23
0,16
0,13
0,14
Limon argileux 5 0,16
0,2
0,17
0,15
0,19
10 0,18
238,5 NGF 0,21 1,58
1,85
Grave sableuse 1,8
234,6 NGF 15 2,15
3,4
3,7
4,2
3,8 4,3
20
3,9 4,5
Marnes 4,7
4 4,9
25 4,2

30

F IGURE 8.19 Profil pressiométrique

La descente de charges de la pile est bien représentée, en première analyse, par


deux actions verticales :
• le poids propre de l’ouvrage, de valeur caractéristique G k = 12500 kN,
• les charges d’exploitation, de valeur caractéristique Q k = 4000 kN, de
valeur d’accompagnement ψ 0 .Q k = 3000 kN, de valeur fréquente ψ 1 .Q k =
1500 kN et de valeur quasi permanente ψ 2 .Q k = 500 kN.

Les sollicitations régnant à la base de la pile sont :


• E E L U = 1, 35.Gk + 1, 5.Qk = 16875 + 6000 = 22875 kN (fondamental),
• E E L S , C A R A = G k + Q k = 16500 kN (caractéristique),
• E E L S , F R E Q = G k + ψ 1 .Q k = 14000 kN (fréquente),
• E E L S , Q P = Gk + ψ 2 .Q k = 13000 kN (quasi permanente).
222 8 • Fondations

(1) On évalue la possibilité de fonder superficiellement dans les limons


argileux l’appui du viaduc. Donner un ordre de grandeur de la contrainte de
rupture qu des limons argileux sous une fondation superficielle (on prendra
un coefficient de sécurité de 1, 7). En déduire un ordre de grandeur de la
surface à prévoir pour le radier de la fondation de la pile. Analyser
qualitativement cette solution de fondation superficielle en termes de
tassement. Qu’en conclure sur le choix de fonder superficiellement la pile de
viaduc ?

(2) On étudie une solution de fondations profondes. La pile est fondée sur un
groupe de quatre pieux forés à la boue, de diamètre 1 m. Déterminer l’ancrage
à donner aux pieux dans la couche de marne pour satisfaire aux exigences de
sécurité vis- à-vis de l’état limite ultime (combinaison fondamentale
uniquement, le projet ne prévoyant pas de situation accidentelle). Vérifier le
dimensionnement vis-à-vis des états limites de service. Qu’en conclure ?

(3) Une solution variante de profilés H battus est envisagée. Les profilés H ont une
section de 800 mm de cote (800 mm de largeur d’âme et 800 mm de largeur
des ailes). On se propose de les ancrer de 5 m dans les marnes. Donner le
nombre de pieux qu’il faut prévoir pour fonder la pile.

Exercice 8.8. Solution p.


235
On considère un réservoir de diamètre D = 17, 5 m fondé sur 137 pieux battus en
béton préfabriqué. Les pieux de diamètre B = 350 mm ont une longueur L = 30 m
et sont disposés suivant une maille carrée selon un entraxe moyen s = 1, 5 m. Les
pieux sont surmontés d’un matelas granulaire compacté d’épaisseur e = 0, 5 m
et d’un radier de béton armé de 0, 5 m d’épaisseur. Le sol est constitué d’une
couche d’argile normalement consolidée de 60 m d’épaisseur dont les principales
caractéristiques, fonction de la profondeur, sont les suivantes :
• γ [kN.m-3 ]= 13, 58 + 0, 0972.z [m] : poids volumique augmentant avec la
profon- deur,
• cu [kPa]= 4 + 1, 32.z [m] : cohésion non drainée,
• C c /(1 + e 0 ) = 0, 3441 − 0, 0049.z [m]

Le poids du réservoir plein s’élève à Q N = 25 MN. Lors des essais de


remplissage, on a mesuré sous cette charge un tassement moyen wg = 20 mm. À
l’occasion du chantier, un essai de chargement a été réalisé sur un pieu isolé
identique aux pieux de la fondation. La courbe de chargement est représentée dans
le tableau 8.13.
Force en tête MN 0 0,1 0,2 0,3 0,35 0,4
Tassements mm 0 0,75 1,5 3 5 20
Tableau 8.13 Résultats de l’essai de chargement
Exercices 223

(1) À l’aide de la méthode œdométrique, calculer le tassement moyen que subirait


le radier si aucun pieu n’était installé. Commenter le résultat obtenu.

(2) Quelle est la charge moyenne par pieu lorsque le silo est plein ? Comparer
cette charge moyenne à celle limite d’un pieu isolé sachant que pour l’argile
du site, on peut retenir un frottement latéral limite qs = 0, 5.cu et une
résistance en pointe qu = 9.cu. Commenter et comparer à la courbe de
chargement obtenue sur le pieu d’essai.

(3) En considérant une diffusion sous une semelle fictive positionnée à deux tiers
de la longueur des pieux, donner une estimation du tassement moyen de la
fondation du réservoir. Comparer aux tassements observés et commenter.

(4) En utilisant les courbes d’interaction sol-structure t − z de type Frank-


Zhao, déterminer le module Ménard moyen représentatif du site. On fait
l’hypothèse que 25 % de la charge passe par la pointe. On justifiera le choix
de chacun des paramètres.

(5) Donner une estimation du tassement moyen de la fondation du silo en considé-


rant un pieu unique équivalent au groupe de pieux (méthode du pieu
équivalent). On déterminera en particulier le diamètre et le module de ce
pieu équivalent. Comparer aux tassements observés et commenter.

Exercice 8.9. Solution p.


236
Considérons la culée de pont de la figure 8.20 supportée par des pieux en bétons
de diamètre B = 0, 6 m, moulés en place dans un forage exécuté à l’abri d’un
tubage provisoire ouvert à la base. Les pieux ne sont chemisés qu’entre −2 et
−10 m. Ils sont descendus dans la grave à −17 m. Un essai pressiométrique
réalisé tous les mètres dans un forage très proche fournit le profil des pressions
limites à prendre en compte.

(6) Quelle est la charge en pointe admissible ?

(7) Quel est le frottement latéral positif admissible (le frottement négatif devant
être lui ajouté aux charges permanentes) ?

(8) Quelle est la charge totale admissible du point de vue géotechnique et celle du
point de vue du béton constitutif du pieu (La résistance moyenne admissible
à l’ELS est σ = 0, 3.f c 2 8 /1, 36 et f c 2 8 = 35 MPa) ? Le pieu travaillera-t-il
dans des conditions optimales ?
224 8 • Fondations

F IGURE 8.20 Coupe de l’ouvrage et profil pressiométrique

On considère la culée de pont de la question n° 1 (cf. figure 8.20). Des


poussées latérales se produisent également dans la couche d’argile sur les pieux,
dues au char- gement de cette couche par le remblai. Pour calculer les efforts et
les moments qui en résultent, on applique la théorie des poutres sur appuis
élastiques en prenant en compte le déplacement relatif δ − δs . Ceci conduit à
l’équation suivante (équation d’équilibre des réactions) :

EI d4δ − δ ) = 0
+ K.B(δ s
dz 4

Avec δ le déplacement d’équilibre du système sol-pieu et δs le déplacement du sol


loin du pieu, ou sans pieu. On supposera que δs vaut 10 cm en tête des pieux

−2 m) et s’annule au sommet de la couche de grave, avec une décroissance linéaire
dans la couche d’argile.

(4) Calculer le module de réaction K f par la méthode pressiométrique en


supposant l’argile homogène de module pressiométrique E M = 4000 kPa (on
n’effectuera pour la suite aucune réduction sur ce module pour les zones
proches de la surface).
Solutions des exercices 225

(5) Calculer la longueur de transfert pour un béton de module à long terme


Eb = 10 GPa.

(6) Quelle est la solution analytique dans la couche d’argile de l’équation


d’équilibre des réactions prenant en compte une variation linéaire de δs ?
Donner la variation de δ dans cette couche, en supposant que le pieu est
encastré en tête (δ× = 0) sans effort tranchant (T0 = 0) et que sa longueur peut y
être considérée comme infinie.

(7) Quelle est le déplacement δ ainsi que la pression de réaction en tête du


pieu ? Comparer cette pression à celle de fluage p f = p L M /2. Qu’en conclure ?

SOLUTIONS DES EXERCICES

Solution 8.1.
(1) La géométrie des fondations du bâtiment est donnée sur la figure 8.21.
Le poids du bâtiment est W = 3 × (10 × 100) = 3 MN. La surface
2
des fondations est de S = 5 × 10 × 0, 6 = 30 m . La pression transmise au
sol est p = W /S = 100 kPa.

F IGURE 8.21 Vue du bâtiment en plan et coupe sur la fondation

(2) La capacité portante de la fondation sous charge verticale centrée est


déterminée
par la formule : qnet = c.Nc + q.Nq + γ .2B .N γ
Pour un angle de frottement de ϕ × = 23 °, les coefficients valent N c =
18, N q = 8, 99 et N γ = 6, 5. Pour un encastrement de 0, 5 m : qnet = 479, 3
kPa, pour un encastrement de 1 m : qnet = 561, 6 kPa, et pour un
encastrement de 1, 5 m : qnet = 643, 9 kPa.
Avec un coefficient de sécurité de 3, les trois profondeurs sont acceptables.
Pour rester hors-gel, on choisit la profondeur de 1 m.
226 8 • Fondations

(3) On reprend le calcul avec le poids volumique déjaugé γ × = γ − γ w . Pour un


encastrement de 0, 5 m : qnet = 459, 8 kPa, pour un encastrement de 1 m :
qnet = 477, 4 kPa, et pour un encastrement de 1, 5 m : qnet = 494, 9 kPa. Les
trois profondeurs restent acceptables.

(4) Nous sommes dans le cas d’un sol classé « argile et limons » fermes avec
un encastrement équivalent de D e / B = 1, 66. On considère les
fondations filantes ce qui nous permet de déterminer kp = 1. On obtient la
contrainte : qnet = q0 + k p .p L M = 1 × 19 + 1 × 450 = 459 kPa

(5) La valeur du tassement déterminée à partir de la méthode œdométrique (cf.


cha- pitre 5) et d’un coeff i cient d’influence est :
H σv 0 +
s= .C s . log
1 +4.Iez0 .Δσ σ v0
10 4 × 19 + 4 × 0, 135 × (100 −
s= × 0, 02 × log 19) = 0, 01
1+ 1 5×
m
19
La valeur du tassement calculée par la méthode pressiométrique vaut α = 1
et
donc λ c = 1, 45 et λ d = 2, 4 :
α 2 B α
sc = (q − γ.D).λ c .B = 0, 001 et s d = λd . 0 .B 0 = 0, 003
9.E 9.E d B

Ainsi s = 4 mm
Solution 8.2.
(1) Dans le cas de la charge centrée verticale s’appliquant sur une semelle carrée
γ ×.B
B = L = 2 m : qnet = sq .q.Nq + s γ . .N γ
2
B B
sq = 1 + . sin ϕ × = 1, 574 et γs = — 0, 3. = 0,
1 L L
Pour un angle de frottement de ϕ × = 35 7 °, les coefficient valent N q = 33, 3 et
N γ = 45. La capacité portante est de :
qnet = 1, 574 × 0, 5 × 18 × 33, 3 + 0, 7 × 0, 5 × 8 × 2 × 45 = 723, 6 kPa.

(2) Si la charge est excentrée de 0, 5 m vers le milieu d’un côté, la largeur


réduite est de B × = B − 2e = 2 − 2 × 0, 5 = 1 m et la contrainte,
s’appliquant sur la demi-surface :
qnet = (1+0, 5 sin 35)×0, 5×18×33, 3+(1−0, 3×0, 5)×0, 5×8×12×45 = 723,
6 kPa.
γ ×.B
(3) Dans le cas d’une inclinaison de la charge centrée,
m = 2 + 1 / 2 = 2, 5 : net = s q.i q.q.N q+ s γ.i γ. on
γ
a H = tan δ.V
et 2
q
H .N m 2,5
iq = 1 = (1 − tan δ) = 0, 616
V + A.c ×. arctan

ϕ×
Solutions des exercices 227

H m+1
3,5
iγ = 1 = (1 − tan δ) = 0, 507
V + A.c . arctan
×

ϕ × 616×0, 5×18×33, 3+0, 7×0, 507×0, 5×8×2×45 = 418, 3 kPa
qnet = 1, 574×0,

(4) Si l’inclinaison de la charge se combine à l’excentrement, on a H = tan δ.V et


m = 2 + 1 / 2 = 2, 5 :
qnet = 1, 287×0, 616×0, 5×18×33, 3+0, 85×0, 507×0, 5×8×2×45 = 325, 6 kPa

Au final les charges qu’il est possible d’appliquer par poteau sont de :
• charge verticale centrée : 2894 kN,
• charge verticale excentrée : 1077 kN,
• charge inclinée centrée : 1673 kN,
• charge inclinée excentrée : 651 kN.

Solution 8.3.
(5) Les charges permanentes par socle sont égales à : V0 = 180/4+2×2×1×2, 4 = 141 kN

Les charges extrêmes par socle sont :


• surcharge due au givre dV1 = 600/4 = 15 kN
• surcharge due au vent dV2 = 90 × 15/6 × 1/2 = ±112, 5 kN
et
dH 1 = 90/ 4 = 22, 5 kN
Au total les charges extrêmes s’exerçant sur les socles seront égales à :
• socles sous le vent : V = V0 + dV1 + dV2 = 268, 5 kN et H = 22, 5 kN
• socles au vent : V = V0 − dV2 = 28, 5 kN et H = 22, 5 kN

(2) La stabilité à l’arrachement des socles situés côté au vent est assurée par le
seul poids du socle (140 > 112, 5 kN).

(3) Dans le cas général à court terme, la pression admissible de l’argile s’exprime :
qnet = (π + 2)c u .s c .i c + q = 443
H kPa
Avec : i c = 0, 5 1 + 1 = 0, 98
− A.c u
B
sc = 1 + 0, 5. = 1,
L
La pression appliquée sur la base vaut au plus 268, 5 / 4 = 67 kPa. Le
2 443
coefficient
de sécurité vaut donc : F = = 9, 4 >> 3
67 − 20
228 8 • Fondations

À long terme (sans nappe) : qnet = c×.N c .sc .ic .+ q×.N q .sq .iq +0, 5.γ .B ×.N γ .s γ .i γ
−q0
538
qnet coefficient
Le = = 538 kPade sécurité est donc : F = = 11, 4 >> 3
67 − 20
Concernant le sable noyé, la formule est celle utilisée pour le cas du long
terme dans l’argile avec les paramètres effectifs (avec c× = 0):
qnet = q×.N q .sq .iq + 0, 5.γ .B × .N γ .s γ .i γ − q0

qnet = 10×33, 3×1, 574×0, 795+0, 5×10×2×45×0, 7×0, 726−10×1 = 635


kPa 635
Le coefficient de sécurité est donc : F = = 11 >> 3
67 − 10
(4) Concernant l’argile, l’effort maximum mobilisé par frottement vaut (2
faces verticales + base) : c u .(2.S l a t + S b a s e ) = 70 × (2 × 2 + 2) = 560 kN

Cette valeur est bien supérieure à l’effort appliqué de 22, 5 kN. La base seule
(280 kN) suffit sans subir de déplacement appréciable.
Pour le sable, on a N = 27, 5 kN d’où T = 27, 5. tan(23) = 11, 7 kN.
Le reste (22, 5−11, 7) = 11 kN doit être repris, selon nos hypothèses, par mise en
butée du terr ain. Suiva nt Rankine, les coefficients de poussées et de butée valent
: π ϕ×
K a = tan 2 p 1
4 2 = 0, 27 et K = K a = 3, 7

La mise en butée complète du terrain sur la face avant, provoque une mise à
l’état de poussée en face arrière, et fournit donc une réaction au plus égale à :
1
R = .γ ×.h2 .B.(K p − K a ) = 0, 5 × 10 × 12 × 2 × (32, 7 − 0, 27) = 34
2
kN
La valeur à reprendre 11 kN étant faible vis-à-vis de la valeur maximum
ainsi calculée, la mise en butée du terrain s’effectuera sans déplacement
important de la fondation, et est admissible. Une sécurité supplémentaire est
apportée par les frottements latéraux négligés dans ce calcul.

Solution 8.4.
(1) En traçant les cercles de Mohr à la rupture en contraintes totales et en
contraintes effectives, on obtient ϕ × = 30 ° et c× = 30 kPa. La cohésion non
drainée s’évalue par l’expression cu = R c / 2 = 100 kPa.

(2) La pression limite sous la fondation carrée a pour valeur, dans un


comportement à court terme et pour une charge verticale centrée :
qnet = (π + 2)c u .s c .i c + q = 5, 14 × 100 + 16 × 1 = 757 kPa
Solutions des exercices 229

En prenant un coefficient de sécurité égal à 3 la pression sous la fondation a


pour valeur : q = qn e t / 3 = 252 kPa

La largeur B est donnée par Q = B 2 .q, ainsi B = 3 m environ.

(3) Dans un comportement à long terme, et d’après la géométrie, l’expression de


la pression limite se simplifie en : qnet = c×.N c + q×.N q + 0, 5.γ .B × .N γ − q0
qnet = 30 × 30, 1 + 16 × 1 × 18, 4 + 0, 5 × 10 × 3.20 − 16 × 1 = 1481 kPa

Il en résulte que le comportement à court terme est le plus défavorable.

(4) La contrainte totale à 4 m de profondeur est :

q = 2270/9 − 16 × 1 = 252 − 16 = 236 kPa.

Le supplément de contraintes transmis à 4 m de profondeur, c’est-à-dire à une


distance verticale z = 3 m au-dessous de la fondation, peut être calculé par
l’annexe A.. Avec a = b = 3 / 2 = 1, 5 m on détermine que a/z = b/z = 0, 5
et donc I = 0, 08, d’où : Δσv = 4.I.q = 75 kPa.

La capacité portante du sol à 4 m de profondeur et à court terme


s’exprime :
qnet = (π + 2)c u .s c .i c + q = 5, 14 × cu + 16 × 1 + 20 × 3

Pour que la fondation soit stable à court terme avec un coefficient de


sécurité
F = 3, le sol doit pouvoir supporter la contrainte suivante :
σ v = 3Δσv + 16 × 1 + 20 × 3,
Finalement, en posant qnet > σ v , on obtient cu > 44 kPa.

Solution 8.5.
1 π ϕ×
P =force.γ.H
(1) La 2
.Ka avec
de poussée P ,K a = une
pour tan 2tranche d’un mètre,
= 0, 27calculée d’après la
P 2 5 de
− = 0,
méthode × Rankine
19 × 6 × est0,horizontale
27 = 92 kN 4 a pou
et 2 r expressi on :
2

Le poids du W agissant sur le mur est W = 19 × 6 × 2 = 228


kN.
92
L’inclinaison δ de la force résultante est telle que : tan δ = 228 = 22 °
L’excentrement x par rapport au point 0 est tel que : W.x = P.d
D’où x = 0, 8 m
230 8 • Fondations

Soit l’excentrement e = 0, 3 m. Selon la méthode de Meyerhof, la largeur


fictive de la semelle est B × = B − 2e = 3 − 2 × 0, 30 = 2, 40 m. Donc la
contrainte verticale est q = W /(B ×.1) = 228/ 2, 4 = 95 kPa.

La pression limite nette est : qnet = q0 + kp.p∗Le

Avec p∗Le = 910 kPa, et D e / B × = 1/2, 4 = 0, 42, et kp0 = 1, le facteur vaut :


De
k p,filante = k p0 + a + b . 1 − −c. DBe = 1, 15
e B
D’où qnet = 1093 kPa.

qnet
Le coefficient de sécurité est donc : F = q = 11, 5, la stabilité est assurée.
(2) L’inclinaison δ de la résultante est telle que
:
tan δ = (P + H)/ (V + W ) = (92 +
50)/(1600 + 228)
L’excentrement de = 4, 5 °
la résultante par rapport au point O est :
(V + W ).x = (V.d1 + P.d2 + H.d 3 ) = 1600 × 0, 7 + 92 × 2 + 50 × 6 = 1828.x
Ainsi x = 0, 88
e = 0, 38, et B × = B − 2e = 3 − 0, 76 = 2, 24 m
La contrainte verticale est q = (G + W )/(B.1) = 1828/2, 24 = 816 kPa.
Le facteur de capacité portante vaut pour De/ B × = 0, 45 ce qui donne kp = 1, 19
qnet = 19 × 1 + 1, 19 × 910 = 1102 kPa

Le coefficient de sécurité vaut : F = qq


net = 1, 35, la stabilité est
insuffisante. nettement

(3) Pour une pression limite de 1, 10 MPa, la capacité portante vaut : qnet = 1328
kPa, soit F = 1, 63. Il est ainsi possible de placer la fondation sans difficulté.

(4) La largeur de la fondation fictive est L 1 = 3 + 2 × 5 × tan 30 = 8, 8 m. La


charge verticale au niveau de L 1 est P = 1600 + 19 × (2 × 5 + 8, 8 × 6) =
2793 kN. L’inclinaison δ est telle que tan δ = (92 + 50)/(1600 + 1193) =
0, 05 soit δ = 2, 9 °.
L’excentrement e est tel que :
(V + W ).x = (V.d1 + P.d2 + H.d 3 ) = 1600 × 0, 2 + 92 × 7 + 50 × 11 =
2793.x
Ainsi x = 0, 54. Soit B × = B − 2e = 8, 8 − 2 × 0, 5 = 7, 7 m,
facteur
avec D e∗
vaut= :2793/7,
qk p,filante = k 8p0 =+ 362a +
kPa,
b. p Le .= 10,−45−c.MPa,
De
D=e /0,B 94
× = 0, 77, k
p0 = 0, 8 et
B
le e B
Solutions des exercices 231

et qnet = 19 × 6 + 0, 94 × 450 = 535 kPa

535
F = = 1, 48, la stabilité est
358
limite.
(5) D’après la théorie de la consolidation, le facteur temps
est : C v .t 9.10-7 × 2 × 365 × 24 ×
= 2, 25
Tv = 3600 = 2
H 2 5
Soit un degré de consolidation U > 98 %. On peut admettre que dans ces
conditions tout en tenant compte du chargement progressif les conditions de
long terme (Δu = 0) sont réalisées en fin de construction et que dès ce
moment la stabilité est assurée.

(6) On cherche à évaluer le frottement latéral mobilisable dans :


• le sable (courbe Q2) est qs = α p ie u −so l . f so l (pL M ) avec :
f so l (pL M ) = (a.pL M + b).(1 − e−c.p L M ) = 0, 046 MPa
α pieu−sol = 1, 8
Soit qs = 0, 083 MPa
• le limon (courbe Q1):
f s o l (p L M ) = 0, 033 MPa
αpieu−sol = 1, 5
Soit qs = 0, 050 MPa
• la grave(courbe Q2):
f s o l (p L M ) = 0, 063 MPa
αpieu−sol = 1, 8
Soit qs = 0, 113 MPa
Le coefficient de portance en pointe vaut pour un pieux de classe 2 : kp = 1,
65. Le terme de frottement vaut :
Σ3
Rs = q s i .A s i = (0, 083×5+0, 05×10+0, 113×1, 8)×π×0, 6 = 2, 108
MN
i=1
Le terme de pointe vaut :
R b = (q0 +k p .p L M ).A s i = (16, 8×0, 019+1, 65×1, 5)×π×0, 32 = 0, 790
MN.

La charge non pondérée reprise par un pieu est de 2, 898 MN. La charge à re-
prendre par mètre linéaire est de 1, 828 MN. Un pieu tous les 1, 60 m serait
suf- fisant.
232 8 • Fondations

Solution 8.6.
(1) La courbe de chargement est donnée sur la figure 8.22. La charge limite
conventionnelle est déterminée pour un enfoncement de la tête du pieu de
s = 2.B/100 = 1, 8 cm. Elle a été atteinte et peut être estimée à une
valeur légèrement inférieure à 2450 kN.

α) b)

F IGURE 8.22 Courbe de l’essai de chargement et de mobilisation du frottement


axial

(2) Le déplacement e6 du pieu à 6 m de profondeur est obtenu en retranchant à la


mesure en tête le raccourcissement mesuré par l’extensomètre :
L L
e6 = e0 − ε. et de même à 12 m : e12 = e0 − e6.ε.
On obtient les2 valeurs données dans le tableau 8.14. 2

(3) La valeur de la force normale dans le pieu est déduite de la déformation du pieu
: π.D 2
F0-6 = ε. 4 .Eb
(4) Le frottement axial peut être déduit des efforts
F6-12 − F0-6
calculés :
qs,0-6 =
π.B.L
(5) On détermine les facteurs f s o l et αpieu−sol ainsi que kp à partir des tableaux et
abaques pour un pieu foré boue (classe 1) dans un sol argileux :
qs = α p i e u − s o l .f sol = 0, 044 × 1, 25 = 0, 055 MPa kp = 1, 3
Solutions des exercices 233

Tableau 8.14 Valeurs de forces, déplacement, déformation et frottement latéral unitaire


Force Déplacement à Déplacement Force Force Frottement
Déplacement
en tête 6m en pointe 0-6 m 6-12 m latéral unitaire

kN mm mm kN kN mm kPa
350 0,114 0,09 204 51 0,114 9
700 0,286 0,232 433 115 0,286 18,75
1050 0,802 0,7 738 216 0,802 30,75
1400 1,476 1,314 1005 344 1,476 39
1750 2,376 2,166 1260 445 2,376 48
2100 4,46 4,184 1590 585 4,46 59,25
2450 19,1 18,686 1909 878 19,1 60,75

On détermine le terme de frottement axial :


R s = D.q s .π.B = 12 × 0, 055 × π × 0, 9 = 1, 866 MN
R b = k p .p L M . π. B 2 / 4 = 1, 3 × 1, 5 × π × 0, 9 2 / 4 = 1, 24 MN

La capacité portante estimée R l = 3, 1 MN est supérieure à la valeur mesurée


du fait que l’on a considéré une couche homogène sur 12 m d’épaisseur.

(6) La loi d’interaction sol-structure appelée courbe t − z ou Frank-Zhao est


définie à partir du module pressiométrique : E M = 10 MPa
Donc K t = 2.E M / B = 22, 2 et K p = 11.E M / B = 122, 2

La courbe proposée pour le frottement axial a été superposée à la courbe


de chargement (cf. figure 8.22).

(7) Du fait de l’homogénéité du massif, il est possible de combiner les courbes


d’in- teraction sol-structure pour définir la courbe prévisionnelle du pieu. La
prévision diffère surtout pour les grands déplacements car la capacité portante
prédite est plus élevée que la charge d’essai.

Solution 8.7.
(1) La fondation superficielle est posée sur les limons argileux. La pression
limite nette est : qnet = q0 + kp.p∗Le

Ne connaissant pas la géométrie a priori nous faisons l’hypothèse d’une semelle


carrée non encastrée (De/B × = 0 et k p0 = 0, 8), le facteur
De vaut :
k p, B = kp0 = a + b. . 1 − −c. DBe = 0, 8
e L B
et : qnet = 0, 8 × 0, 15 = 0, 15 MPa
234 8 • Fondations

q .A
À l’ELU, E < R = n eγt
Donc la surface de la fondation peut être
E.γà :
estimée 22875 × 1, 7
A> = = 260 m2
150
qnet
On peut anticiper vu le profil de sol des tassements de forte amplitude et
se développant sur des durées importantes.

(2) Le frottement latéral mobilisable dans :


• le limon possédant une pression limite inférieure à 0, 4 MPa, on ne
considère pas de frottement axial.
• les graves-sableuses (courbe Q2):
qs = α pieu−sol .f sol (p LM ) avec :
f s o l (p L M ) = (a.p L M + b).(1 − e−c.pLM ) = 0, 07 MPa
On a déterminé la pression limite avec une moyenne géométrique.
αpieu−sol = 1, 4
Soit qs = 0, 098 MPa
• la marne (courbe Q4):
f s o l (p L M ) = 0, 113 MPa
αpieu−sol = 1, 5
Soit qs = 0, 169 MPa
Le coefficient de portance en pointe vaut pour un pieu de classe 2 : kp = 1, 6.
Le terme de frottement vaut :
Σ2
Rs = i=1 q s i .A s i = (0, 098 × 4 + 0, 169 × x) × π × 1 = 0, 531 × x +
1, 232
Le MNde pointe vaut :
terme
R b = (q0 + k p .p L M ).A s i = 0, 0149 × x + 5, 416 MN

La charge que doivent reprendre les quatre pieux à ELU est de 22875 MN
majorée par un coefficient que l’on prendra ici égal à 1, 4 :
22, 875
× 1, 4 = 0, 5459 × x + 6, 648
4
MN
Ainsi : x = 2, 49 m. Vous pouvez compléter par une vérification aux autres
états limites en utilisant les coefficients suivants (ELS c a r a : 1, 1 ; ELS q p : 1,
4).

(3) Dimensionnement d’une solution en pieux H ancrés à 5 m dans les marnes :


• dans le limon, on ne considère pas de frottement axial.
• dans les graves-sableuses : f s o l (p L M ) = 0, 07 MPa et αpieu−sol = 1
soit qs = 0, 07 MPa
Solutions des exercices 235

• dans la marne : f s o l (p L M ) = 0, 113 MPa et αpieu−sol = 1


soit qs = 0, 113 MPa

Le coefficient de portance en pointe vaut pour un pieux de classe 2 : kp = 2, 2


Le terme
Σ 1 de frottement (on prend le périmètre développé du H et ρ s = 1) vaut :
Rs = i = 1 qsi .Asi = (0, 070 × 4 + 0, 113 × 5) × 6 × 0, 8 = 4, 056
MN
Le
R b terme
= (q 0 de
+k ppointe (on assimile
.p L M ).A les marnes aux argiles donc ρp = 0, 5) vaut :
s i = ((5+16)×0, 019+2, 2×4, 12)×0, 5×0, 8 = 3, 028 MN
2

22875
À l’ELU : n .1, 4 = 7, 085 MN soit n = 4, 5 arrondi à 5.

Solution 8.8.
(1) La valeur du tassement déterminée à partir de la méthode œdométrique (cf.
cha- pitre 5) et l’applicati on d’un coefficien t d’influence (voir annexe A.) est :
H σ v 0 + 4.I.Δσv
s= .C c . log
1 + e0 σ v0
30×15+0,13×25000/240
s = 60 × 0, 197. 30×15 = 0, 15 m
log
(2) La charge moyenne par pieu est de : Vsp = nV = 137 25
= 0, 18 m
Soit 50 % de la charge de rupture de l’essai. Avec les corrélations proposées,
on voit que le frottement latéral peut être estimé à qs = 12 kPa et qu = 392 kPa.
R t = R s + R b = π.B.D.q s + q u .A s = 433 kN

La charge limite est très proche de celle d’essai.

(3) Bien que l’entraxe des pieux soit supérieur à trois fois le diamètre, nous
allons estimer le tassement à partir de la diffusion de charge à la profondeur de
20 m. La charge s’applique
40 ×donc
17 + sur un ×
0, 25 disque de 37, 5 m si tué à 40 m de
25000/240
sprofondeur.
= 40 × 0, 148. = 0, 097 m
40 × 17
log
(4) Pour un pieu isolé dans un sol homogène, on peut dire que le tassement total
est la somme des tassements du fût et de la pointe. On reste sur le premier
segment des courbes
qs de transfert.
qb Vt 0, Vt
s = ss + s 0, 75 25 .
b = K t + K p = 30 × π × 0, 35. K t + 0, 25 × π × 0, 352
E pM
K
E
Avec : K t = 2. B , Kp = 11. BM
B. V t Vt
Donc s = (0, 0114 + 0, 2362). = 0, 0867.
EM
EM
236 8 • Fondations

Prenons le premier palier de chargement de l’essai de chargement, on obtient :


E M = 11, 56 MPa.

(5) Si l’on assimile le groupe de pieux à un pieu unique on peut estimer à


partir du tassement de l’hydrotest le diamètre équivalent. Le rapport
profondeur sur diamètre est de 20/17, 5 = 1, 7. On est plus dans le cas d’une
fondation superfi- cielle que dans celui d’un pieu. Nous n’allons donc
considérer que le tassement de la pointe :
B.qb 11.s.E M
s= , soit B = = 24, 41
m 11.E M qh
Si on utilise la méthode élastique en assimilant le module pressiométrique à
un module d’Young (C f = 1 pour une fondation souple au centre) on obtient :
2
qb.B.(1 − s.E M 0,02×11,56
s = ν ).C f , soit B = q .(1−ν 2 ).C
= 25/240×0,89×1 = 2, 49
EM b f
m.
Le diamètre est inférieur à la valeur déterminée par les courbes de transfert,
car le module pressiométrique sous-estime le module d’Young dans un
rapport de presque 10 ici.

Solution 8.9.
(1) Le coefficient de portance en pointe vaut pour un pieux de classe 1 : kp = 1,
1. Le terme de pointe vaut :
R b = (q0 + k p .p L M ).A s i = (17 × 0, 019 + 11 × 1, 56) × π × 0, 32 = 0, 576
MN

(2) Le frottement latéral mobilisable pour des forés tubés (virole récupérée) dans :
• l’argile molle possédant une pression limite inférieure à 0, 4 MPa est
négligé,
• les graves-limoneuses (courbe Q2) est qs = α p i e u − s o l .f s o l (p L M ) avec :

f s o l (p L M ) = (a.p L M + b).(1 − e−c.pLM ) = 0, 06 MPa

On a déterminé la pression limite avec une moyenne géométrique.


αpieu−sol = 1, 4

Soit qs = 0, 083 MPa

Le terme de frottement vaut :


Σ1
Rs = q s i .A s i = (0, 083 × 7) × π × 0, 6 = 1, 095 MN.
i=1
(3) La charge que peut reprendre un pieu est R t = R s + R b = 0, 576+1, 095 = 1, 678
MN. La contrainte moyenne dans le béton est σ = 5, 93 MPa. La contrainte admis-
sible du béton est σ a d m = 0, 3 × 35/1, 36 = 7, 69 MPa. Le béton fonctionne en
dessous de la contrainte admissible, on pourrait réduire la taille de ceux-ci.
Solutions des exercices 237

π.B 4
(4) Le moment quadratique du pieu est : I p = = 0, 0064 m2. Le coeffcient de
64
réaction à long ter me vaut do α
1 1, 33 B α
nc : = .B . 2, 65. + .B
kf M 0
B0 6.EM
6.E
Avec E M = 4000 kPa et α = 2/3 pour une argile normalement consolidée :
k f = 12, 54 MPa/m et le module de réaction K f = k f .B e x t = 7, 52 MPa

4.E.I
(5) La longueur de transfert s’exprime : l0 = 4 K f p = 2, 41
m 3 × l0 = 7, 24 > 8 m, le pieu est long et souple sur l’épaisseur de la
couche d’argile.
z

l0 z
(6) La déformée du pieu est donnée par : δ(z) = e . A. cosl0 + B . sin l0
z Avec les conditions δ (z = 0) = 0 et T (z = 0) = 0 après dérivation de δ(z),
×

on trouve que A = B = 0.

(7) La déformée du sol δ s (z) varie linéairement de 10 cm pour z = 0 et 0 à z = 8


m donc δ s (z) = 0, 1 + 0, 8.z

La pression maximale sol/pieu est :


p m a x = k f .δ m a x = 7, 52 × 0, 1 = 0, 75
et r f = B.p f = B . p L M / 2 = 0, 12

Le sol n’est plus dans le domaine élastique en tête de pieu.


Annexes

A. DISTRIBUTION DE CONTRAINTES DANS UN MASSIF -


ABAQUES
Les abaques qui suivent permettent de déterminer le coefficient d’influence I en un
point d’un massif en fonction de la forme de la charge.

Coefficient d'influence I [%]


0,1 1 10 100
0

5
z/R

6 R
r/R
7
q
8
z
9 ǻız
r
10

F IGURE A.1 Abaque pour charge circulaire


240 Annexes

∞ 3 2 1,8 1,6
50

45 1,4
1,2
Coefficient d'influence I [%]

40

35
b/z
30

25

20

15 a b
q
10

5 z
ǻız
0
0,01 0,1 a/z 1 10

F IGURE A.2 Abaque d’Österberg

∞ 3 2,5
25 2
B 1,8
1,6
1,4
L 1,2
20 1
0,9
0,8
Coefficient d'influence I [%]

0,7
z
15 ǻız 0,6
0,5
0,4
10
B/z 0,3

0,2
5
0,1

0
0,01 0,1 L/z 1 10

F IGURE A.3 Abaque de Steinbrenner


B. Coefficient de consolidation 241

profondeur
F IGURE A.4 Abaque de Newmark (coefficient d’influence n = 0, 005)

B. COEFFICIENT DE CONSOLIDATION
1. Méthode de Taylor
Cette méthode est préconisée par la norme actuelle XP 94-090-1. Dans un
premier temps, on trace pour une charge donnée la courbe des tassements en
fonction de la racine carrée du temps (cf. Fig B.5). La lecture s 0 ne sera pas prise
en compte pour la construction ci-après.

t90 Temps t
s0
sc
Tassement

s60

s90

D2
D1

F IGURE B.5 Méthode de Taylor. Évolution du tassement s en fonction de t
242 Annexes

Tracer la droite D1 correspondant à la partie quasi linéaire du début de la


consolida- tion. Cette droite coupe l’axe des ordonnées en un point sc qui est le «
zéro corrigé ».
De ce point sc, on trace la droite D2, de pente 1,15 fois plus faible que celle de D1.
L’intersection avec la courbe donne le point correspondant à 90 % de consolidation
primaire (point d’ordonnée s90).

Vérifier que la fin de la partie linéaire de la courbe de tassement est proche


de 60% de consolidation (point d’ordonnée s60). Dans le cas contraire, refaire une
ou plusieurs linéarisation(s) jusqu’à satisfaire ce critère. Le temps correspondant à
90 % de consolidation est noté t 90 .
C v s’obtient finalement par la relation : Cv = 0,848.d2
t 90
Avec d le chemin de drainage. Tv = 0, 848 (U = 90%).

B.2. Méthode de Casagrande


Il est possible, en dehors du cadre de la norme actuelle, de tracer pour un palier
de chargement donné, la courbe des tassements en fonction du logarithme du
temps. La construction graphique (cf. Fig B.6) permet de déterminer le tassement
s100. Le tassement conventionnel sc est obtenu en déduisant du tassement obtenu à
0, 1 min, la différence des tassements entre 0, 4 min et 0, 1 min. Le tassement s 5 0
correspond à la moyenne entre s 10 0 et sc.

0, 197.d2
Cv =
t 50

Avec Tv = 0, 197 (U = 50%).

t50 t100 Temps log t


sc
Tassement

s50

s100

F IGURE B.6 Méthode de Casagrande - évolution du tassement s en fonction de log(t)


C. Coefficient de poussée/butée 243

a) Remarques sur les méthodes (source : Méthode d’essai LCPC)

On utilise couramment la méthode de Casagrande, fondée sur la représentation


du tassement en fonction du logarithme du temps. Dans bien des cas, cette
méthode est difficilement utilisable, la forme de la courbe ne se prêtant pas à une
construction graphique aisée (forte compression secondaire, faibles incréments de
charge, fortes valeurs de C v (Cv > 10−7 à 10 − 6 m 2 /s).
Il est préférable d’utiliser la méthode de Taylor face à des sols à fortes compression
secondaire. Par contre, elle nécessite des mesures précises en début d’essai.
Rappe- lons que cette méthode n’est correctement appliquée que si la linéarisation
porte sur 60% de la consolidation.
Pour les deux méthodes, les valeurs représentatives du coefficient de
consolidation sont celles déterminées pour des charges σ × > σ p× .

C. COEFFICIENT DE POUSSÉE/BUTÉE

1 1
Ka

Ka

β=0 δ/φ' δ/φ' = 0 β/φ'


0,1 0,1
10 15 20 25 30 35 40 45 10 15 20 25 30 35 40 45
1 1
Ka

Ka

δ/φ' = 2/3 β/φ δ/φ' = 1 β/φ


0,1 '
0,1

F I G U R E C.7 ' K a en fonction de la rugosité δ


Coefficients de poussée
10 15 20 25 30 35 40 45 10 15 20 25 30 35 40
et de l’inclinaison de la surface en amont du mur β
45
244 Annexes

100 100
β=0 δ/φ' = 0
β/φ'
Kp

Kp
10 10

δ/φ'

1 1
10 15 20 25 30 35 40 45 10 15 20 25 30 35 40 45
100 100
δ/φ' = 2/3 δ/φ' = 1
Kp

Kp

10 10

β/φ'
1 1
10 15 20 25 30 35 40 45 10 15 20 25 30 35 40 45

F I G U R E C.8 Coefficients de butée K p en fonction de la rugosité δ


et de l’inclinaison de la surface en amont du mur β
Index

Angle de frottement, 79, 84, 153, 157, 158, Déformation, 54, 77, 78
160, 175, 177 Darcy, 22
Anisotropie, 22, 30 Degré de consolidation, 118
Aquifère, 25, 29 Degré de saturation, 1
Arrangement Dilatance, 80, 113
particules, 117 Dupuit, 25

Bishop, 85 Écoulement, 22
Boîte de cisaillement, 83 Élasticité, 77
Boulance, 24, 32 Éléments finis, 78, 160
Boussinesq, 57 Essais
Butée, 153, 157 in situ, 87
laboratoire, 83
Cam-Clay, 81
CD, 84 Fondations, 195
Charge hydraulique, 22, 185, 188 Forage, 87, 89
Chemin de contrainte, 82 Frottement
Cisaillement, 53, 77, 82, 83, 89, latéral, 206
153, 174, Frottement
206
latéral, 88
Classification des sols, 3, 5, 6
Coefficient Glissement
compressibilité, 124 plan, 157,
consolidation, 119, 121 173, 174
poussée-butée, 154, 243 rotationnel,
sécurité, 156, 157, 175, 173, 176
176, 215 Gradient
Cohésion, 84, 85, 154, 175, hydraulique,
198 22, 24
Compressibilité, 122 Granulométrie
Condition , 3, 4
consolidé/non
consolidé, 83, 84 Indice
drainé/non drainé, compacité,
81, 82, 84, 199, 1
200 des vides, 1
Consistance, 4 , 122
Consolidation, 117, 118, 121 de
Contrainte plasticité, 4
effective, 54
normale, 53 Limites
principale, 53
tangentielle, 53 d’Atterberg, 4
246 Géotechnique

Nappe, 24, 25 Puits, 26, 28

Œdomètre, 122, 124 Résistance cisaillement, 77


Rankine, 153
Pénétromètre, 87 Rideaux, 157
Pente, 173 Rugosité, 161
Perméabilité, 22
Scissomètre, 89
Piézomètre, 24, 33
Pieux, 208 Soutènement, 161
Poids volumique, 2 Surface de charge, 78
Pompage, 26, 35 Talus, 173
Porosité, 1 Tassement, 117, 203
Poussée, 153, 155 Teneur en eau, 1, 4
Préconsolidaion, 123 Terzaghi, 54
Pressiomètre, 90 Triaxial, 84
Pression interstitielle, 25, 54, 117
Proctor, 4 UU, 94, 102

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