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Alexis de Tocqueville 1805-1858

Alexis Henri Charles Clérel,


vicomte de Tocqueville qui est
issu d’une vieille famille de la
noblesse normande, né en 1805,
mort en 1859, fut un penseur
politique, historien et écrivain
français.
Il est célèbre pour ses
analyses de la Révolution
Française, de la
démocratie américaine.
De la démocratie en Amérique
Le voyage de Tocqueville en Amérique

En 1831, Alexis de Tocqueville fut envoyés par le


gouvernement français pour enquêter sur le
système carcéral américain.
Il passe neuf mois en voyageant à travers les
États-Unis, observant non seulement les
prisons, mais plusieurs aspects de la société
américaine, y compris l’économie et la politique.
• Tocqueville, qui était fasciné par la politique
américaine, écrivit un traité d'analyse politique et
sociale, De la démocratie en Amérique.
Le voyage
Alexis de Tocqueville a fait son fameux voyage aux Etats Unis
en 1831. A l’époque la France n’avait pas toujours
parvenue, depuis la Révolution, à se doter d’un régime
stable.
L’égalité des conditions est-elle cependant comptabile
avec l’exercice de la liberté? Octroyer le droit de vote à
tous les citoyens, sans exception, n’est-ce pas livrer la
démocratie à l’anarchie?
Pour apporter une réponse à ces questions que sont entrepris
le voyage aux Etats-Unis, seul exemple, semble-t-il, de la
démocratie libérale, puis la rédaction des deux volumes De
la démocratie en Amérique.
Aux Etats-Unis l’ouvrage est très vite devenu un manuel
d’instruction civique étudié à l’école. Par comparaison,
En France il aura fallu attendre 1995 pour qu’il soit inscrit
au programme des sciences économiques et sociales en
classe terminale.
De la démocratie en Amérique
Pour Tocqueville l’inégalité en
Amérique est une inégalité
de fortune qui est avant tout
commerciale et industrielle,
alors qu’en France
l’inégalité est avant tout
une inégalité de sang et
de classe.
L’inégalité en Amérique est
mobile, en France elle reste
fixée dans la tradition.
Démocratie

• A la différence de ses contemporains, qui ne


considéraient la démocratie que comme un régime
politique (Etat de droit, éléctions libres, séparation et
controle des pouvoirs) Tocqueville la présente comme
un “état social”
Démocratie
• Le mouvement d’égalisation et de mobilité sociale
affecte l’individu et la collectivité dans tous les
aspects.
• Individualisme et gout de bien-être matériel
caractérise la démocratie, qui fait naitre entre
les individus des rapports plus naturels, plus
adéquats à l’idée de genre humain.
• Dans le cadre américain le far-west est l’image
extreme de la démocratie, comme rupture du lien
social. A l’inverse, L’esclavage des noirs, la
naissance d’une aristocratie industrielle, la
colonisation sont fondamentalement inégalitaires
et aristocratiques.
Société démocratique
• “Un peuple, une société, un temps
démocratique ne veut pas dire où tous les
hommes sont égaux, mais où il n’y a plus de
castes, de classes fixes, de privilèges, de droits
particuliers et exclusif, de richesses permanentes,
de propriétés immobiles dans les mains des
familles, où tous les hommes peuvent
incessamment monter ou descendre et se meler
de toutes les manières”
• Le sens fondamental de la démocratie est
donc la mobilité.
L'égalisation des conditions

• La condition sociale évolue avec la société


démocratique (la fortune ou la propriété voient
leur rôle se transformer). L'égalité des conditions
se redéfinit sans cesse et ne peut se dissocier
de la dynamique sociale. Mais plus que
d'égalité, il faut parler d'égalisation dans la
perspective de l'ordre social démocratique.

• Pour Tocqueville, il y a quasi équivalence entre


la démocratie (au sens politique) et l'égalité des
conditions. L'égalité des conditions renvoie à la
citoyenneté.
Les caractéristiques de la société démocratique
• La nouvelle société est mobile,
matérialiste et assure différemment
l'intégration de ses membres.

Dans la société aristocratique, les
positions sociales sont figées. La
société démocratique apparaît comme
une société où les positions sociales
sont constamment redistribuées.
Les dynamiques de la société démocratique

• Tocqueville va montrer les mécanismes par lesquels on


tend vers l'état de la société : l'égalité est un principe,
l'égalisation un processus.
• Pour Tocqueville si l'égalité est hors d'atteinte, c'est pour
deux raisons : d'une part les hommes sont
naturellement inégaux, d'autre part, le
fonctionnement de la société démocratique est lui-
même à l'origine de mouvements inégalitaires.
L'inégalité naturelle des individus fait que certains
possèdent certaines aptitudes intellectuelles ou
physiques. Or en démocratie c'est l'intelligence qui
est la première source des différences sociales.
• Il y a une institutionnalisation des inégalités fondées
sur le mérite, on parle donc de méritocratie. Si les
dispositions intellectuelles ne sont pas équivalentes, il
est possible par l'instruction d'égaliser les moyens de
leur mise en œuvre.
Les dynamiques de la société démocratique 2

• Pour des raisons diverses comme les inégalités


naturelles, certains réussiront mieux que d'autres. Il y a
donc un paradoxe puisque l'égalité des conditions
conduit à alimenter les inégalités économiques.
• Si les membres de la société démocratique cherchent à
s'enrichir, c'est aussi pour se différencier socialement.
• Il y a donc la conjonction de deux mouvements : une
aspiration égalitaire (conscience collective) et une
aspiration inégalitaire (conscience individuelle).
L'homme démocratique désire l'égalité dans le
général et la distinction dans le particulier.
Les risques de la société démocratique 1
• Le premier risque est celui de la tyrannie de la majorité :
• un régime politique se caractérise par la règle de la majorité qui
veut que, par le vote, la décision soit celle du plus grand
nombre. Tocqueville relève que la démocratie comporte le
risque d'une toute puissance de la majorité. Parce qu'il s'exerce
au nom du principe démocratique, un pouvoir peut s'avérer
oppressif à l'égard de la minorité qui a nécessairement tort
puisqu'elle est minoritaire.
• Selon Tocqueville la démocratie engendrerait le conformisme
des opinions dans la société à cause de la moyennisation de la
société. Ainsi il dénonce l'absence d'indépendance d'esprit et
de liberté de discussion en Amérique.
• Quand toutes les opinions sont égales et que c'est celle du
plus grand nombre qui prévaut, c'est la liberté de l'esprit qui est
menacée...
La puissance de la majorité et l'absence de recul critique des
individus ouvrent la voie au danger majeur qui guettent les
sociétés démocratiques : le despotisme.
Les risques de la société démocratique 2

• Enfin le deuxième risque des sociétés


démocratiques selon Tocqueville est le despotisme
démocratique.
• Les hommes démocratiques sont dominés par deux
passions : celles de l'égalité et du bien-être.
• Les hommes pourraient être conduits à renoncer à
exercer leur liberté pour profiter de l'égalité et du bien-
être. Les individus pourraient remettre de plus en plus de
prérogatives à l'État.
• l'État peut progressivement mettre les individus à
l'écart des affaires publiques. Il peut étendre sans
cesse les règles qui encadrent la vie sociale. Le
despotisme prend la forme d'un contrôle. On arrive
ainsi à l'égalité sans la liberté
Classes sociales
• Classe peut renvoyer à ordre, caste, corporation, corps,
métier, race ou aux oppositions entre homme libre et
esclave, colonisé et colonisateur.
• “Classe” signifie toujours une division sociale à la fois réelle
et imaginaire. La saisie d’un groupe particulier comme
“classe” se fonde sur une pluralité de critères: juridique,
politique, économique, moral mais aussi conscience
d’appartenir à un groupe spécifique et solidarité de
corps.
• “la division des classes fut le crime de l’ancienne royauté”.
Le crime est toujours de bloquer l’expression et la
représentation de la division sociale, d’isoler les groupes et
de favoriser ainsi une “haine de classe” qui rend impossible
toute stabilité et toute liberté et qui favorise les Révolutions.
• “La démocratie américaine permet donc d’étudier des
rapports de classes (au sens économique) relativement
apaisés, où homogénéité et mobilité priment, et où le
plus grand nombre est propriétaire
Une démocratie libérale ?

• Il cherche les conditions de l’existence d’une


démocratie libérale qui parviendrait à
concilier égalité et liberté.
• Solutions:
• 1- Encourager la pratique religieuse
• 2- Organiser la liberté de la presse et créer des
corps intermédiaires (associations,
décentralisation…)…
• 3- Dynamiser le débat public pour tenter de
sortir de l’apathie intellectuelle et du
conformisme qui peuvent gagner les sociétés
modernes.
Révolutions

• Révolution désigne tout changement


essentiel: religieux, social, politique…

• Le but de la Révolution est de fonder la


liberté, mais sa motivation fondamentale
est toujours de consacrer ou détruire
l’inégalité selon Tocqueville.
Ancien Régime et la Révolution (1856)
• Ce livre voit la révolution non pas comme
une rupture mais comme l’aboutissement
d’un processus engagé depuis des
siècles et dont l’achèvement est la
centralisation de l’État.

• La Révolution Française …« Si elle


n’avait pas eu lieu, le vieil édifice social
n’en serait pas moins tombé partout, ici
plus tôt, là plus tard ; seulement il aurait
continué à tomber pièce à pièce au lieu
de s’effondrer tout à coup. »

• La révolution n’est donc pas un


accident, elle est conséquence de ce
qui lui précède.
Révolutions
• Les révolutions successives du XIXe ont
remodelé les classes sociales. A ce sujet Marx et
Tocqueville s’accordent sur un point: les
rapports de classes sont de plus en plus
antagonistes et semblent conduire à
l’écroulement du pouvoir et à la révolution.
• Mais alors que Marx est un révolutionnaire
qui souhaite “accompagner” les révolutions,
Tocqueville est un libéral loin des masses
sociales et qui craint les basses classes,
considérées comme “dangereuses”.
http://classiques.uqac.ca/classiques/
De_tocqueville_alexis/de_tocqueville.html
AMIEL Anne, Le vocabulaire de Tocqueville, Ellipses Marketing (19
février 2002)

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