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PATHOLOGIE ET SOINS

INFIRMIERS EN
PSYCHIATRIE
Généralités et Définitions:
• Psychiatrie
• Spécialité médicale concernant les maladies
mentales
• La psychiatrie est la médecine des maladies
mentales, quelles que soient leurs causes,
psychiques, neurologiques ou
psychosociologiques. Le psychiatre n’est pas
psychanalyste ou psychothérapeute (sauf s’il a
une formation complémentaire), mais son
diplôme de médecin lui permet de prescrire des
médicaments ou de décider d'une hospitalisation
psychiatrique.
Une psychothérapie:
• est une méthode, un traitement actif basé sur des
moyens psychologiques. Souvent la psychothérapie se
définit comme "soigner par l'esprit".
• Pour cela, il faut qu'il y ait une rencontre entre un
soignant : un psychothérapeute et une personne
désirant suivre une psychothérapie.
La psychothérapie s'adresse à des personnes de tous les
âges, enfants, adolescents, adultes, personnes âgées.
Mais elle s'adresse également au couple et à la famille
(groupe familial).
• En ce qui concerne les psychothérapies de groupe, on
peut les différencier selon le mode d'approche du
phénomène groupal: les psychothérapies qui traitent les
individus dans le groupe, et celles qui traitent le groupe
en tant que tel.
 Le but de la psychothérapie serait d'aider à la
résolution des conflits qui s'expriment dans la vie
intérieure des personnes ou dans leur rapport à
l'environnement.
L'action sur les symptômes doit aboutir à un mieux
être du patient que ce soit sur le plan personnel ou
social
Etats dépressifs
Un coup de blues
 Un coup de blues, tout le monde en a. Ils sont
passagers, peuvent être résolus sans traitement, et
la vie reprend vite son cours habituel. La
dépression est d’une tout autre nature. Elle annihile
toute volonté : on perd goût à tout.
 Se sentir triste est normal : cela fait partie des
émotions que chacun ressent, dans sa vie, à
l’occasion d’événements et ayant parfois des
causes très subtiles (nouveauté, changement,
maladie, les règles etc…)
LES TRAITEMENTS DE LA DÉPRESSION DE
L’ADULTE

 Les traitements de la dépression de l’adulte sont la


psychothérapie et la prescription de
médicaments antidépresseurs.
 Le traitement varie selon la sévérité
des symptômes et les origines
des symptômes dépressifs. Il prend en compte les
préférences du patient.
 Les antidépresseurs sont nécessaires dans le
traitement des dépressions caractérisées, d’intensité
modérée ou sévère. Ils le sont moins dans les formes
mineures, qui relèvent plutôt de la psychothérapie.
UN TRAITEMENT POUR CHAQUE TYPE DE
DÉPRESSION:

 On peut soigner la dépression en jouant sur deux registres complémentaires : les


médicaments antidépresseurs et la psychothérapie.
 Face à une dépression légère ayant peu d’impact sur la vie quotidienne, un
médecin généraliste recommande plutôt un soutien psychothérapeutique. Si
l’épisode dépressif est plus gênant (caractérisé mais modéré), il prescrit
un antidépresseur et éventuellement une psychothérapie.
 Si l’épisode est plus caractérisé (symptômes nombreux, intenses et durables), il
prescrit un traitement antidépresseur, exerce un soutien psychothérapeutique et
conseille parfois une psychothérapie.
 Si le contexte est complexe, si la dépression semble résister aux traitements, si la
personne malade le désire ou si elle a déjà connu des troubles psychiatriques, le
médecin généraliste peut adresser son patient à un psychiatre.
 Si des hallucinations ou des idées délirantes sont associées à la dépression, des
médicaments neuroleptiques peuvent être prescrits.
 L’hospitalisation est réservée aux cas où le risque
de suicide est réel, aux formes très sévères
avec symptômes physiques importants, ou lorsque
le patient est très isolé.
LES MÉDICAMENTS SONT-ILS EFFICACES ?

 Certains malades refusent encore ce traitement, car ils pensent


que leur volonté peut suffire à aller mieux, ou parce qu’ils ont
peur de devenir dépendants du médicament.
 La dépression est une maladie et dans la majorité des cas, il
est très difficile de s’en sortir seul.
 Lorsque nous sommes atteints d’une autre maladie
quelconque, nous n’hésitons pas à nous faire soigner.
 les antidépresseurs ne comportent aucun risque de
vraie dépendance. Il faut simplement respecter la prescription
du médecin et ne pas arrêter le traitement trop tôt ou
brutalement, pour éviter les rechutes et les symptômes liés à
l’arrêt du traitement.
FAUT-IL ASSOCIER UN ANXIOLYTIQUE À UN
ANTIDÉPRESSEUR ?

 Il est assez fréquent que le médecin prescrive, en début de


traitement par antidépresseur, un anxiolytique de la famille
des benzodiazépines.
 Deux raisons principales peuvent le justifier. Si la souffrance
du malade est très grande, l’anxiolytique peut agir en quelques
heures sur certains symptômes, comme l’anxiété et
l’insomnie, et ainsi soulager rapidement le patient.
 la prise d’un anxiolytique permet de minimiser le risque de
passage à l’acte en attendant que les antidépresseurs fassent
leur effet.
LA PSYCHOTHÉRAPIE EST-ELLE UN TRAITEMENT
DE LA DÉPRESSION ?

 La psychothérapie permet de travailler sur les aspects


psychologiques et sociaux qui peuvent être liés à l’épisode
dépressif.
 Les psychothérapies occupent une place importante dans le
traitement de la dépression, notamment lorsque la personne se
sent plus motivée grâce à l’action positive
des antidépresseurs sur l’humeur.
 Dans les dépressions légères à modérées, la psychothérapie
seule semble être aussi efficace que l’association
psychothérapie et antidépresseurs.
Types de psychothérapies:

 Les psychothérapies cognitives et comportementales sont


un traitement à court et moyen terme, très orienté sur la
gestion de la crise en cours.
 Elles visent à modifier les pensées et les comportements qui
peuvent déclencher ou perpétuer des épisodes dépressifs.
 Ces thérapies, qui durent quelques mois, peuvent aider les
personnes qui souffrent de dépression légère ou modérée à
sortir de leur dépression.
 Elles peuvent également contribuer à prévenir les rechutes.
 Les psychothérapies d’inspiration psychanalytique vont
permettre d’appréhender ce qui, dans l’enfance et l’éducation,
a stoppé l’évolution harmonieuse de l’individu et entraîné un
schéma de vie inadapté.
 En comprenant ces événements, la personne malade peut,
avec l’aide de son entourage, changer d’attitude.
 Ces thérapies sont plus longues que les précédentes et visent
un objectif qui va au-delà de la résolution de la crise en cours.
Elles sont généralement initiées lorsque la phase aiguë de
la dépression a été soignée.
Types des troubles de la
personnalité
 La personnalité schizoïde est caractérisée par un
détachement des relations sociales et une restriction
de la variété des expressions émotionnelles.
 La personnalité schizotypique est caractérisée par
une gêne aiguë dans les relations proches, par des
distorsions cognitives et perceptuelles et des
conduites excentriques.
 La personnalité antisociale est caractérisée par un
mépris et une transgression des droits d'autrui.
 La personnalité limite (borderline) est caractérisée
par une impulsivité marquée et une instabilité des
relations interpersonnelles, de l'image de soi et des
affects.
 La personnalité histrionique est caractérisée par des
réponses émotionnelles excessives et une quête
d'attention.
 La personnalité narcissique est caractérisée par des
fantaisies ou des comportements grandioses, un
besoin d'être admiré et un manque d'empathie.
 La personnalité évitante est caractérisée par une
inhibition sociale, par des sentiments de ne pas être
à la hauteur et une hypersensibilité au jugement
négatif d'autrui.
 La personnalité dépendante est caractérisée par un
comportement soumis et « collant » lié à un besoin
excessif d'être pris en charge.
 La personnalité obsessionnelle-compulsive est
caractérisée par une préoccupation de l'ordre, la
perfection et le contrôle.
 La personnalité paranoïaque est caractérisée par une méfiance
soupçonneuse envers les autres dont les intentions sont
interprétées comme malveillantes.
 L’hypertrophie du moi est le signe principal
 Le sujet est autoritaire
 Il sait toujours tout, il a toujours raison, il refuse tout critique,
la méfiance est constante et interprète toujours de façon
malveillante les attitudes des autres,
 Froideur, manque du sens de l’humeur.
 Il traverse leur difficulté relationnelles et sociales sans aller
consulter en se contentant de tyranniser leur entourage
 La personnalité névrotique:
1- une personnalité hystérique; plus fréquente chez la
femme:
 Théâtralisme: la femme cherche à attirer l’attention

sur elle, les expressions affectives sont dramatisées.


2- une personnalité phobique:
 Hyperémotivité/hypersensibilité, l’évitement des

situations relationnelles, timidité, hyperactivité.


3- la personnalité obsessionnelle:
Caractériser par l’impuissance à agir, fatigué dès le

matin, une tendance à l’introspection=analyse de ses


sentiments, de ses motivations par le sujet lui-même,
la rumination mentale= sentiments négatifs caractère
répétitifs; se déclenche souvent au moment du
coucher.
Etats limites
 Définition:
 Les états limites sont des pathologies chroniques
comprises entre les pathologies psychotiques et les
pathologies névrotiques.
Signes cliniques:
 Les états limites sont caractérisés par le regroupement et la variété
des signes.
 Angoisse : massive, constante, diffuse, associé à un sentiment
d'ennui et de manque qui est associé à un trouble de l'identité, le
patient a l'impression de ne pas être réel.
 Dépression : importance du sentiment d'abandon, de désespoir, de
vide. Il y a une demande d'aide, un besoin de la présence d'autrui. Il
n'y a pas de ralentissement psychomoteur, ils sont impulsifs, il y a
donc une facilité des actes suicidaires qui sont imprévisibles.
 Instabilité, impulsivité, agressivité : rupture sentimentale fréquente,
appétence pour la toxicomanie, conduites sexuelles déviantes, actes
de délinquance. Le patient est conscient de ses actes et les critiques.
 Syndrome névrotique : hystérie sans érotisation, phobies proches du
délire, obsessions, hypochondrie (passée de l'angoisse au délire)
Evolutions – Complications:
 Complication des syndromes dépressifs : passage à

l'acte suicidaire.
 Evolution vers des conduites anti-sociales :

délinquance.
 Polytoxicomanie.

 Episodes psychotiques brefs sur des thèmes de

persécutions.
Traitements:
 Hospitalisation.

 Psychothérapie.
Les psychopathies
Définition:
 La psychopathie n'est pas une maladie mais un
trouble du caractère. C'est l'association de
caractères, de conduites, d'anomalies
accompagnées d'une instabilité affective et d'une
impulsivité.
Mécanisme physiopathologique:
 L'idéalisation : le psychopathe donne des qualités,

idéalise pour diminuer ses angoisses.


 Le déni : le psychopathe nie la réalité.
Signes cliniques:
• Impulsivité : l'impulsivité guide le désir de

posséder. Celui-ci ne peut être différé car il


engendrerait une frustration.
• Agressivité : le patient balaie les obstacles de ses

envies d'où agressivité.


• Instabilité : instabilité motrice (fugues, errance, ne

supporte pas de rester oisif), instabilité sociale


(s'investit dans un projet qu'il abandonne
rapidement), instabilité sentimentale (changement
fréquent de partenaire, quête affective
monumentale), instabilité temporel (vit dans
l'instant, présent perpétuel).
• Relation humaine : personne agréable, sympathique,
séductrice. Tendance à raconter leur vie et leurs exploits
bien que leur vie leur soit insupportable. Considère les
autres comme des objets dont il peut tirer un bénéfice.
Angoisse importante de la perte : la rupture est parfois
la seule solution.
• Conduite de retrait : fond de passivité permanente,
d'oisiveté, d'indécision, se laisser aller.
• Passage à l'acte : face à une agression, un conflit, il
passe à l'acte sans réfléchir (violence, vole, délits,
violences sexuelles, fugues, suicide). C'est le "court-
circuit" de la pensée. Le patient ne réfléchi pas aux
conséquences, il n'éprouve pas de culpabilité ni de
responsabilité.
Evolutions

 Surmortalité : due aux accidents, aux suicides, aux


complications alcooliques et toxicomaniaques,
sida.
 Evolution grave : prison, psychiatrie,
clochardisation, perversions, réactivité explosive.
 Amélioration au cours des années : lors d'une
rencontre avec une personne ou un métier.
Traitements:
 Contrat solide avec des règles et assez souple pour

ne pas répéter une situation de rejet.


 Si non respect des règles : suivi en ambulatoire

mais peut revenir si accepte les règles.


 Traitement des complications.
Prévention et prise en charge:
• Eviter les relations dysfonctionnantes. Favoriser la

cohérence de l'équipe et des propos.


• Favoriser l'élaboration verbale des conflits.

• Etre calme face aux provocations et menace.

• Eviter les attitudes qui pourraient constituer des

provocations, maîtriser sa contre-agressivité.


La névrose d'angoisse
 Définition
 La crise d’angoisse associe un fond anxieux
chronique intercritique, des crises d’angoisses
paroxystique sans facteurs déclencheurs. Il y a une
absence de symptômes phobiques, obsessionnels
ou hystériques prévalents.
La crise d'angoisse

 Début de la crise
 Elle se définit par la survenue d’attaques de
panique imprévisible, spontanées ou déclenchées
par des situations dans lesquelles le sujet n’est
particulièrement pas menacé. Les symptômes y
sont maximums.
 Une crise d’angoisse aiguë est une attaque de
panique.
Phase d’état

 Manifestations somatiques
 Cardiovasculaire : tachycardie, palpitation.
 Respiratoire : dyspnée, sensation d’étouffement,
pseudo-asthmatique.
 Neurologique : céphalée, vertige, étourdissement,
paresthésie.
 Neurovégétatif : sueur, vomissement, spasme
pharyngé, sensation de faim ou de soif.
 Musculaire : tremblement.
 Urinaire : pollakiurie.
 Manifestation psychique
 Peur d’avoir une maladie grave, peur de mourir,
peur du danger, peur de commettre un acte
dangereux, peur de ne pas être secouru.
 Manifestations psychosensorielles
 Sensation de bourdonnement autour de soi.
 Repli sur soi, dépersonnalisation.
 Acte pseudo-suicidaire.
 Fin de la crise
 La fin de cette crise est rapide, elle peut prendre
quelques minutes. Elle laisse place à une grosse
fatigue.

 L'anxiété intercritique
 L’anxiété intercritique est constituée par l’anxiété
anticipatoire, c’est la peur de la peur. Elle se manifeste par
une hypervigilance, des troubles du sommeil, une
hyperesthésie corporelle.

Evolutions
 La névrose d’angoisse est très sensible aux facteurs
environnementaux. Elle évolue et se structure vers une des
autres névroses.
 Elle se complique par un syndrome dépressif, une
conduite suicidaire, des troubles psychosomatiques la prise
d’alcool, de médicaments, de toxiques.
La névrose hystérique
Définition:
 L’hystérie est une affection aux manifestations cliniques
polymorphes et réversibles, caractérisée par l’expression
symbolique de conflits psychiques inconscients sous forme de
symptômes corporels et/ou psychiques variés, paroxystiques
ou plus ou moins durables.
 La personnalité de l’hystérique est caractérisé par :
 La psychoplasticité : son psychisme est modulable,
influençable.
 La suggestibilité.
 La formation imaginaire de son personnage : imagination très
productive.
 En modifiant l’environnement, on modifie le symptôme.

Symptômes cliniques somatiques

 Crise épileptoïde de Charcot: douleur génitale suivie de troubles


visuels puis d’un malaise non brutal qui se termine par des
contorsions désordonnées.
 Crise convulsive : ressemble à une épilepsie à déclenchement
émotionnel et non brutal.
 Pseudo-coma : perte de connaissance prolongée.
 Trouble moteur : paralysie, contracture.
 Astasie-abasie : vertige puis incapacité de se tenir debout et de
marcher.
 Trouble sensitif et algie: anesthésie, hyperesthésie, céphalée,
spasme, dysphagie, dyspepsie.
 Trouble sensoriel : aphonie, mutisme, surdité, cécité, brouillard
visuel.
 Crise syncopale : sueur, palpitation, perte de connaissance.
Symptômes cliniques psychiques

 Amnésie.
 Illusion de mémoire.
 Inhibition intellectuelle : la personne semble être
limitée mais est intelligente.
 Somnambulisme.
 Fugue amnésique.
 Personnalité alternante : double, triple, quadruple : vie
parallèle.
 Hystérie de conversion : conflit intrapsychique qui se
transforme en symptôme physique.
Formes cliniques

Forme mono-symptomatique:
 Il en existe trois formes différentes :
 Forme brève.

 Persistance chronique des symptômes.

 Forme à évolution périodique : les symptômes

apparaissent puis disparaissent.


Forme poly-symptomatique:
 Les symptômes persistent avec de nombreuses

conversions.
Evolution

 L’évolution est tout à fait imprévisible puisqu’il


dépend de la personnalité et du type de
manifestation. Les formes évoluées ont un
pronostic très peu favorable. Toutefois, on peut
guérir de la névrose hystérique car on peut faire
disparaître l’ensemble des symptômes qui entravent
la vie de relation et la souffrance enregistrée par
ces symptômes.

Le risque suicidaire
Conduite d'un soignant face à une personne
présentant un risque suicidaire

 Face à un patient ayant des troubles dépressifs et


présentant un risque suicidaire, l’équipe soignante à un rôle
de soutien, d’écoute et de compréhension.
 Les soins visent à réduire la souffrance morale, faire
comprendre la nécessité du traitement et faire aussi accepter
l’inconfort dû aux effets secondaires du traitement (pour
éviter son arrêt).
 Il faut instaurer une relation de confiance : répondre au
questions, respecter les sentiments, sonner suites aux
demandes, assurer le bien-être, être franc.
 Ne pas exiger du patient plus qu’il ne peut faire, sous
risque d’aggraver les sentiments de culpabilité et
d’incapacité.

Soins infirmiers

Le suicide est l’état dans lequel un individu risque de


se détruire de façon directe.
Objectifs:
 Pas de suicide.

 Moins d’anxiété.

 Exprimer sa souffrance et douleur morale.

 Retrouve une sécurité intérieure.


Surveillances du matériel

 Fermeture des fenêtres.


 Mise sous clé de tous les produits dangereux et des
médicaments.
 Rangement des objets à risque : couteaux.
Surveillances du patient

 Doit être efficace et discret afin que le patient ne se


sente pas espionné car cela va augmenter son
anxiété.
 Surveillance accru le soir, la nuit et l’aube.
 Etre attentif aux désirs du patient.
Surveillances de l’environnement

 Choix de la chambre : étage, nombre de lit.


 Evénement : lettre, visite, média.
 Perturbation des autres patients.
L’écoute

 L’écoute à pour but de diminuer l’anxiété et le


risque suicidaire.
 Beaucoup de tolérance aux propos.
 Observation de toutes les modifications de
l’humeur.
 Se méfier des attitudes enjouées : “ tout va très
bien…”
Surveillances du traitement

 Surveillance des innocuités


 Surveillance de la bonne prise du traitement.
 Surveillance de la levée d’inhibition : apparaît entre
le 6ème et le 12ème jours du début du traitement.
Evaluer le risque suicidaire.
 La levée d’inhibition est le risque de passage à l’acte
suicidaire après une semaine de traitement suite à un
brusque inversion de l’humeur. Le patient a encore
des symptômes dépressifs et à retrouver une force
physique suffisante pour passer à l’acte.
La schizophrénie
La schizophrénie

 La schizophrénie est une affection chronique


mentale grave qui se caractérise par la
transformation profonde et progressive de la
personnalité qui cesse de construire son monde en
communication avec autrui pour se perdre dans un
chaos imaginaire lié au délire.

Caractéristiques de la schizophrénie
 La schizophrénie se présente par l'association d'un
syndrome dissociatif et d'un syndrome délirant.
Le syndrome dissociatif

 La dissociation donne un tableau de discordance avec une perte de


l'harmonie, de l'unité et de la continuité de toutes les activités
physiques.
 Dissociation intellectuelle : c'est des troubles du cours de la pensée,
il y a une impossibilité de suivre un raisonnement logique : les
phrases s'interrompent, des mots sont rajoutés, les phrases sont sans
signification.
 Dissociation affective : s'observe par une indifférence apparente,
une ambivalence affective, des manifestations inadaptées. C'est la
non concordance entre les sentiments éprouvés et leurs expressions.
 Dissociation comportementale : se traduit par un repli autistique,
une errance pathologique.
 Dissociation motrice : comportement impulsif, hyperactivité
motrice, parfois très violent, conduite auto ou hétéro-aggressive.
Le syndrome délirant

 L'activité délirante du schizophrène est non organisée,


floue, incohérente, sans logique.
 Ce délire provoque l'incompréhension de l'entourage.
 On parle de délire autistique dans le sens où il est retiré
du monde extérieur.
 Il peut y avoir un délire accompagné d'hallucination
acoustique, verbale, visuelle ou sensitive (l'hallucination est
une perception sans objet).
 Thème du délire : varié et en lien avec l'histoire du sujet
et son contexte culturel.

Soins infirmiers

 Le patient est dans le déni de sa pathologie. En


l'absence du consentement du patient à recevoir des
soins, une hospitalisation sous contraintes va être
justifiée.
Objectifs

 Restaurer au patient son identité.


 Permettre de retrouver un équilibre dans ses
relations afin qu'il vive le plus près possible de la
réalité.
 Retrouver, conserver une autonomie maximale.
Altération des opérations de la pensée liée au
délire

 Qualité de l'accueil, infirmier référent pour faciliter les


repères et la relation sociale.
 Donner des repères temporaux-spacieux simple,
répéter, reformuler, écouter.
 Observer ses réactions, évaluer son degré d'anxiété.
 Surveillance et éducation de l'hygiène corporelle,
vêtements, états physiques.
 Etre vigilant par rapport à son appétence par rapport au
tabac, aux toxiques.
 Surveillance de la prise du traitement, et des effets
secondaires des psychotropes.
Anxiété

 Encourager à agir, à formuler des demandes, être


présent et écouter les angoisses, parler doucement
et clairement.
 Surveiller l'apparition d'un état dépressif,
d'agitation, d'agressivité ou de fugue.
Hétéro / auto-agressivité

 Etre vigilant à ce que le patient ne fugue pas, ne


quitte pas le service, canaliser ses déplacements.
Perturbation des interactions familiales et
sociales

 L'aider à trouver sa place parmi les autres patients,


permettre de se confronter à la vie en collectivité,
proposer une activité, le faire participer à la vie du
service.
 Accueillir la famille avec le médecin et informer
des troubles du patient et des contraintes liées à la
prise en charge.

L'anorexie mentale
Définition

 L'anorexie mentale est une conduite active de


restriction alimentaire volontaire.
Symptômes

La triade symptomatique
 Anorexie.

 Amaigrissement.

 Aménorrhée.
L'anorexie

 L'anorexie est une conduite active de restriction alimentaire.


types d'anorexie :
 Anorexie restrictive.

 Anorexie purgative (vomissements, laxatifs, diurétiques).

 Intérêt démesuré pour tout ce qui a trait à la nourriture.

 Rite alimentaire : le repas commence par un tri des aliments, puis


un grignotage par portion infinie, mâchonnement interminable, et
finit par un rejet clandestin des aliments.
 Vomissements provoqués.

 Prise de laxatifs et de diurétiques.

 Potomanie : ingestion de beaucoup de litre d'eau par jour.

 Contrôle de pesée.
L'amaigrissement

 L'amaigrissement est la suite de l'anorexie, il peut atteindre plus de 50%


du poids normal.
 Corps maigre et osseux : joues creuses, yeux enfoncés dans les orbites, les
membres ont l'aspect de baguettes de tambour, parfois, œdèmes de
carence.
 Cheveux secs et ternes.
 Extrémités pales, cyanosées, froides, moites.
 Hypertrichose: hyperpilosité du fait des troubles hormonaux.
 Constipation fréquente.
 Hypotension artérielle.
 Bradycardie.
 La patiente a une méconnaissance de l'amaigrissement et une absence
totale d'inquiétude sur leur état de santé, elles sont ravies d'être maigres.
 A la base, elles ont un important trouble de la perception de leur corps.
L'aménorrhée

 L'aménorrhée est l'absence des menstruations,


elle peut être contemporaine, suivre, voire précéder
l'amaigrissement.
 Aménorrhée primaire : chez une femme qui n'a
jamais eu ses règles.
 Aménorrhée secondaire : chez une femme qui a eu
ses règles.
Signes biologiques

 Troubles hormonaux.
 Carences vitaminiques.
 Hypokaliémie.
 Hypoglycémie.
 Hyponatrémie.
 Hypocalcémie.
Signes d'accompagnement
Psychologique:
 Accès boulimique.

 Méconnaissance de la maigreur qui reflète le

trouble de la perception de l'image du corps.


 Désir de minceur, peur de grossir.

 Sentiment de bien-être, de triomphe.

 Hyperactivité physique et intellectuelle (pratique

intensive de sports, hyper-investissement scolaire).


Vie relationnelle:

 Relation de dépendance et d'attachement aux êtres


investis.
 Besoin de manipulation des autres.
 Sexualité refoulée et totalement désinvestie : aucun
désir sexuel.
 Dégoût de la présence maternelle.
Complications:
 Déshydratation.
 Hypothermie.
 Hypotension.
 Altération dentaire (déchaussement), érosion
buccale due aux vomissements.
 Extrémités cyanosées, froides.
 Peau jaune-orangée.
 Complications cardiaques : troubles du rythme à
des troubles ioniques.
Complications digestives :
 Constipation.

 Œsophagite due aux vomissements provoqués.

 Dilatation aiguë de secondaire à une crise de

boulimie ou à une réalimentation forcée.


 Hépatite. Pancréatite
 Complications neurologiques : Diminution de la
concentration et de l'attention.
 Complications osseuses : ostéopénie qui peut se

compliquer de tassements vertébraux.


 Complications biologiques :

Anémie.
Hypoglycémie, hypoprotidémie, hypercholestérolémie.
Hypokaliémie due à l'usage de laxatifs et de diurétiques.
 Trouble endocrinien : insuffisance thyroïdienne et des

glandes surrénales.
Le contrat de soin

 Le contrat de soin a pour but de rétablir un état


somatique satisfaisant. Il est établi en début
d'hospitalisation par le médecin, l'équipe soignante,
la patiente, ses parents.
 Isolement en chambre individuelle.
 Limitation de la durée de la toilette et du repas.
 Gain pondéral progressif.
 Pesée pouvant aller de une fois par jour à trois fois par
semaine.
 Le repas se passe d'abord dans la chambre, puis par la suite
dans la salle à manger.
 Respect des heures des repas : 4 repas, des collations
peuvent être rajoutées.
 La chambre peut être fouillée par une infirmière à n'importe
quels moments.
 Pas d'activités sportives au début du soin. Dès que le poids
attendu est atteint, ateliers occupationnels proposés.
 Rupture avec l'entourage familial.
 Une infirmière est désignée référente.
Soins infirmiers
 Peser et constantes à l'entrée pour avoir des chiffres de références.
 Rassurer la patiente lors des moments de grande anxiété : avant,
pendant, après les repas.
 Condamné les toilettes pour éviter les tentatives de vomissements.
 Rassurer et l'aider à accepter son corps qui grossit.
 Valoriser les progrès.
 Entretien infirmier pour l'aider à s'exprimer sur ses difficultés, par
rapport à la nourriture, à ses émotions.
 Mise en place d'une feuille de surveillance du poids : pesée à la
même heure, déshabiller.
 Surveillance du transit : constipation.
 Surveillance de l'apport hydrique : limiter la quantité d'eau.
 Observer le comportement alimentaire, noter si stockage,
vomissements.
 Surveiller la bonne observance du traitement anxiolytique,
hypnotique, son efficacité et ses effets indésirables.
 Réunion hebdomadaire pour faire le point et traiter les problèmes
rencontrés.
Les parents

 La séparation avec leur enfant est une déchirure.


 Revoient l'enfant qu'à la reprise du poids.
 Groupe de parole proposé aux parents.
 Possibilité de thérapie familiale.
 Lorsque le poids de sortie est atteint
 Délais d'une semaine avant la sortie pour la
stabilisation du poids et répondre aux inquiétudes.
 Parfois permission de sortie.
 A sa sortie, la patiente doit avoir une meilleure estime
de soi.
La chambre d'isolement
• Le cadre législatif:
• L'isolement est un acte thérapeutique, il relève
d'une prescription médicale établie par un médecin.
• Tout patient dans une chambre verrouillée est
séparée des soignants et des patients se trouve en
isolement. Cet isolement ne peut être que
thérapeutique et non punitif.

Principe de base de l'isolement:
 L'isolement à un effet protecteur, contenant qui

diminue la dispersion des contenues psychiques et


le morcellement paranoïde.
 Baisse des stimulations liées à l'environnement et

aux soignants.
 Pièce spécifique.
Indications:

 Prévention d'une violence imminente.


 Traitement d'une violence avéré.
 Risque de rupture thérapeutique par fugue.
 Programme thérapeutique.
 A la demande du patient en cas d'angoisse.
 Eviter les contentions répétées.
Contre-indications:

 Punition.
 Confort de l'équipe de soin, réduction de l'angoisse
du soignant.
 Liée à la charge de travail ou manque de personnel.
La mise en isolement:

 Décision médicale avec prescription médicale


écrite, datée et signée.
 Information du patient sur la cause et la durée.
 Le patient doit avoir une visite médicale par jour.
Rôle infirmier:

 Mise en isolement.
 Mettre le patient en pyjama.
 Fouille de la chambre et du patient pour s'assurer
qu'il n'y a pas d'objet à risque.
 Horloge dans le sas et l'informer des heures de
passages.
Surveillance – observation:

 Vigilant à l'état général, signes vitaux toutes les


heures.
 Attention aux simulations de malaise, éviter les
dangers, vérifier la fermeture de la porte.
 Ne pas ouvrir la chambre seule.
Relation soigné/soignant:

 Rassurer en venant parler fréquemment.


 Expliquer la cause de mise en isolement.
 Avoir une attitude et des propos fermes mais en
restant ouvert.
 Ne pas hésiter dans les réponses.
 Aider le patient à verbaliser ses souffrances.

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