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L’anxiété et ses troubles.

Pr Maria SABIR
Objectifs du cours :
• Bien définir l’anxiété;

• Décrire les manifestations psychiques, somatiques et comportementales de


l’anxiété;

• Connaitre les différences entre anxiété normale et pathologique;

• Décrire la clinique d’une attaque de panique;

• Connaitre l’évolution et les principaux principes de prise en charge des


troubles anxieux.
PLAN
I) Introduction – Définition :

II) Différences entre anxiété normale et pathologique :

III) Classification :

IV) Diagnostic :
A- Clinique :
1) Description de l’anxiété :
2) Clinique d’une Attaque de Panique :
B- Diagnostic Positif :
C- Diagnostic Différentiel :

V) Étiopathogénie :

VI) Évolution :

VII) Prise en charge :


I) Introduction – Définition :
• L'anxiété est définie comme une peur sans objet, un sentiment pénible d'un danger
imminent et mal définissable.

• Ce sentiment subjectif est accompagné de manifestations somatiques et comportementales.

• Les troubles anxieux peuvent être :


- Aigus ou chroniques;
- Spécifiques ou généralisés.

• Urgence : passage à un acte violent ou suicidaire (raptus).

• Importance du traitement psychothérapique et mesures hygiénodiététiques.


II) Différences entre anxiété normale
et pathologique :
Anxiété Normale Anxiété Pathologique
- Expérience commune liée à la condition - Peur sans objet apparent;
humaine ; - Intensité importante ;
- Réactionnelle avec existence d'un motif ; - Inefficacité (incapacité de se
- Adaptée aux situations ; concentrer) ;
- Durée et intensité proportionnelles à la - Vécu désagréable ;
cause ; - Anxiété souvent mélangée avec
- Efficace et productive ; dépression ;
- Spontanément réversible ; - Retentissement important.
- Retentissement discret.
III) Classification :
• Dans le DSM-5, sont classés dans les troubles anxieux les entités suivantes:
1. Anxiété de séparation ;
2. Mutisme sélectif ;
3. Phobie spécifique ;
4. Anxiété sociale ;
5. Trouble panique et spécification d’attaque de panique ;
6. Agoraphobie ;
7. Anxiété généralisée ;
8. Trouble anxieux induit par une substance/un médicament ;
9. Trouble anxieux dû à une autre affection médicale ;
10. Autre trouble anxieux spécifié ;
11. Trouble anxieux non spécifié.
IV) Diagnostic :
A- Clinique :
1) Description de l’anxiété :
• L’anxiété comprend 3 types de manifestations :
 Psychiques ;
 Physiques/ somatiques ;
 Comportementales.
a- Manifestations Psychiques :
• Sentiment douloureux de «peur sans objet» qui va de
l'inquiétude à la panique.

• L'anxieux ressent une menace ou un danger qui est vécu


comme imminent avec une anticipation pessimiste des
événements à venir.

• Ruminations idéiques de danger concernant la famille, les


enfants, la situation financière, professionnelle… etc; le tout
sans raison objective.

• Parfois peur de mourir, de devenir fou.


b- Manifestations Physiques/ Somatiques :
• Tous les appareils peuvent être concernés mais surtout cardio-respiratoires +++.

• Symptômes respiratoires +++: tachypnée + hyperventilation, sensations d'oppression


thoracique, d'étouffement, de "boule dans la gorge".

• Symptômes cardiovasculaires: tachycardie, palpitations, précordialgies, bouffées de


chaleur ou sensation de froid...etc.

• Symptômes neurologiques: vertiges, paresthésies, fourmillement...etc.

• Symptômes musculaires: contractures, tremblements, secousses...etc.

• Symptômes neurovégétatifs: sueurs, sécheresse de la bouche, pâleur, spasmes divers.

• Symptômes urinaires: pollakiurie ("bégaiement de la vessie")...etc.


c- Manifestations Comportementales :
• Hypervigilance pour "rester sur ses gardes ».

• Insomnies d'endormissement - peur de mourir durant le sommeil.

• Exploration de l'environnement et "rechercher le danger ».

• Tension psychomotrice avec agitation ou au contraire inhibition pouvant aller jusqu'à la sidération.

• La forme de description est le trouble panique.

• Pour les autres troubles anxieux, on les abordera dans le chapitre du diagnostic différentiel.

• Le diagnostic du TP est basé sur 3 éléments : la survenue de crises de panique répétées, le


développement d’une anxiété anticipatoire et/ou agoraphobie et les caractéristiques évolutives des
symptômes.
2) Clinique d’une Attaque de Panique :
a- Début :
- Brutal, secondaire ou non à un évènement.
- Rarement prodromes (appréhension progressivement d’une crise à
venir).
- Episode bien délimité→ maximum, acmé en quelques minutes.

b- Phase d’état :
- Triade symptomatique (à son paroxysme) : manifestations psychiques,
manifestations somatiques, manifestations comportementales.

c- Fin : Impression de fatigue et de soulagement.


B- Diagnostic Positif : clinique, il repose sur les critères du DSM.
A . Attaques de panique inattendues récurrentes. Une attaque de panique est une montée soudaine de peur ou de
malaise intense qui atteint un pic en quelques minutes, et durant laquelle quatre (ou plus) des symptômes suivants se
produisent:
• Remarque : La montée brusque peut se produire à partir d'un état de calme ou d'un état anxieux.
o Palpitations, battements de cœur ou accélération du rythme cardiaque.
o Transpiration.
o Tremblements ou secousses.
o Sensations d'essoufflement ou d'étouffement.
o Sensation d'étranglement.
o Douleur ou gêne thoraciques.
o Nausées ou gêne abdominale.
o Sensation de vertige, d'instabilité, d'étourdissement, ou de faiblesse.
o Frissons ou sensations de chaleur.
o Paresthésie (engourdissement ou picotement).
o Déréalisation (sentiment d'irréalité) ou dépersonnalisation (impression d'être détaché de soi).
o Peur de perdre le contrôle ou de « devenir fou ».
o Peur de mourir.
B- Diagnostic Positif (Suite) :
B. Au moins une des attaques a été suivie d'un mois (ou plus) de l'un ou l'autre
de ce qui suit :
• Préoccupation persistante ou inquiétude concernant de nouvelles attaques de
panique et leurs conséquences (par exemple, peur de perdre le contrôle,
d'avoir une crise cardiaque, de « devenir fou »).
• Changement significatif inadapté de comportement lié aux attaques (par
exemple, des comportements visant à éviter d'avoir des attaques, comme
l'évitement de l'exercice ou des situations peu familières).

C. La perturbation n'est pas imputable aux effets physiologiques d'une


substance (par exemple, une drogue, un médicament) ou à une autre condition
médicale (par exemple, hyperthyroïdie, troubles cardio- pulmonaires).

D. La perturbation n'est pas mieux expliquée par un autre trouble mental.


C- Diagnostic Différentiel :
▪ Pathologies organiques (cardiaques, digestives...etc.);
▪ Origine iatrogène;
▪ Trouble anxiété généralisée;
▪ Phobie spécifique;
▪ Trouble anxiété de séparation;
▪ Trouble anxiété sociale;
▪ Trouble de stress post-traumatique;
▪ Trouble obsessionnel compulsif.
V) Étiopathogénie :
• L’origine est multifactorielle +++.

A- Théories Biologiques :
• Le système noradrénergique : dysfonctionnement des récepteurs alpha 2 adrénergiques.
• Le système des récepteurs du GABA et aux Benzodiazépines : il joue un rôle important
dans le processus d’inhibition des activités du SNC.
• Le système sérotoninergique : une insuffisance de neurotransmission sérotoninergique
pour freiner ou inhiber l’activation du système limbique à l’origine de l’anxiété.

B- Théories Génétiques :
• Slater et Schields ont trouvé un taux de concordance plus élevé chez des jumeaux
monozygotes que chez des jumeaux dizygotes.
C- Théories Cognitives et Comportementales :
• Modèle de « fausses alarmes »: les réactions physiologiques de la
peur sont activées par des stimuli inoffensifs.

D- Théories Psychodynamiques :
• Attaques de Panique ne sont pas spontanées mais déclenchées par
des mécanismes inconscients, liés à l’anxiété de séparation ou
d’abandon, conflits des sentiments contradictoires de dépendance et
d’indépendance vis-à-vis des proches.
VI) Évolution :
• L’évolution du Trouble Panique est généralement chronique.

• Les principaux facteurs pronostic sont la durée d’évolution du trouble,


les comorbidités psychiatriques et addictologiques et l’importance du
retentissement sur la vie quotidienne du patient.

• Une amélioration partielle est possible spontanément sur le long


terme (après 10 ou 15 ans par exemple) : les Attaques de Panique
peuvent s’espacer voire disparaitre, mais l’anxiété anticipatoire et
surtout l’agoraphobie persistent souvent pendant des années.
VII) Prise en Charge :
 Biopsychosociale +++ : pharmacothérapie + Psychothérapie.

 Se fait en urgence : traitement de crise.

 Les objectifs du traitement sont :


1. Contrôler les attaques de panique ou les supprimer;
2. Éviter le conditionnement;
3. Éviter une évolution vers l’anxiété anticipatoire;
4. Traiter l’anxiété anticipatoire, l’anxiété généralisée, les phobies ou un
état dépressif.
 Éducation thérapeutique :
• Explications sur les symptômes de l’Attaque de Panique, réassurance et information sur la pathologie.

 Des règles hygiéno-diététiques simples :


• Arrêt des excitants : café, tabac, alcool et autres substances psychoactives;
• Bon équilibre alimentaire;
• Règles hygiéno-diététiques de sommeil;
• Activité physique régulière;
• Techniques de relaxation;
• Information sur risques liés à l’usage anxiolytiques.

 Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) doivent être privilégiées :


• Elles visent à clarifier les circonstances de survenue des troubles, identifier les pensées irrationnelles
afin de les évaluer et de les modifier par la réorganisation des attitudes inadaptées.
• Elles associent la relaxation musculaire + expositions répétées à des situations évitées + restructuration
cognitive des interprétations catastrophiques.
• D’autres formes de psychothérapie (psychanalytique, familiale) peuvent être envisagées.
Conclusion :
• Les troubles anxieux sont parmi les troubles mentaux les plus
courants.

• Ils sont fréquents aussi bien en consultation psychiatrique qu’en


consultation de médecine générale.

• Ils entrainent des répercussions importantes sur la vie du sujet +++.

• Comorbidité élevée avec d’autres troubles mentaux et physiques→


Prise en charge difficile +++.
Merci pour votre attention !

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