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Cours - La Nature
Cours - La Nature
Exercice
LA NATURE
Réflexion : Réfléchissez aux questions suivantes, en rédigeant quelques
phrases au brouillon et comparez votre travail aux éléments de réponse qui
suivent…
1) Selon vous, que signifie que l’homme est nu après la distribution des
qualités parmi les animaux ?
2) Prométhée vole le feu aux dieux afin d’en pourvoir l’homme, que
symbolise alors le feu dans le mythe ?
LA NATURE
Réponses :
1)
L’oubli de l’homme par Épiméthée l’imprévoyant, la nudité de l’humanité,
rappellent la fragilité de l’homme, le fait que seul parmi les animaux, il ne
dispose ni de fourrure ni de plumes, ni d’écailles pour se protéger du
climat, ni de crocs, ni de griffes pour se défendre, ni d’aptitudes de vitesse
pour fuir les prédateurs, ni d’une fécondité importante pour que l’espèce
puisse perdurer. Cette fragilité originaire, on peut encore la constater chez
le petit être humain qui a absolument besoin de soins pour survivre et d’un
long apprentissage pour commencer à être indépendant. Alors que chez les
autres mammifères quelques heures, semaines ou mois suffisent, chez le
petit être humain, il faut des années avant qu’il puisse se débrouiller tout
seul.
LA NATURE
2)
Prométhée vole le feu aux dieux et le transmet à l’homme, cela signifie que
l’homme ne peut survivre sans la technique. Le feu est le moyen par lequel
l’homme peut éloigner les bêtes sauvages, mais aussi ce qui va lui
permettre de cuire la nourriture, ou encore de fabriquer des armes solides.
Le feu c’est ce par quoi l’homme va commencer à transformer la nature, la
naissance de la culture, de la technique, afin de survivre ; ce sans quoi il
aurait disparu. Le feu est donc ce qui fait sa force :c’est la maîtrise de la
nature, le feu comme élément naturel est maîtrisé par l’homme. Dans un
même temps il est le symbole de la domination de l’homme sur la nature :
l’homme devient plus fort, parce qu’il peut, grâce à ses outils, non
seulement se protéger, mais aussi soumettre les autres animaux.
LA NATURE
Se demander s’il faut dominer la nature, c’est d’abord s’interroger
sur une nécessité : s’il le faut c’est que cela est nécessaire, que cela
ne peut pas ne pas être, ou que cela ne peut pas être autrement. La
domination de la nature est-elle nécessaire ou contingente ? Peut-il
en être autrement ?
LA NATURE
Nécessaire / Contingent :
Est nécessaire,
ce qui ne peut pas ne pas être ou qui ne peut pas être autrement qu’il n’est.
Par exemple : il est nécessaire pour les êtres vivants de satisfaire leurs
besoins vitaux, échanger avec leur milieu pour se nourrir, sans cela ils
meurent.
Est contingent
ce qui est ainsi, mais qui pourrait être autrement. Par exemple un accident
est contingent, il est arrivé, mais il aurait pu aussi ne pas avoir lieu. La
contingence permet de penser non ce qui est (en fait), mais ce qui doit ou
devrait être (en droit).
LA NATURE
Dominer :
Descartes
LA NATURE
Sitôt que j'ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique, et
que, commençant à les éprouver en diverses difficultés particulières, j'ai
remarqué jusques où elles peuvent conduire, et combien elles diffèrent des
principes dont on s'est servi jusqu'à présent, j'ai cru que je ne pouvais les tenir
cachées sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer,
autant qu'il est en nous, le bien général de tous les hommes. Car elles m’ont
fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles
à la vie, et qu'au lieu de cette philosophie spéculative, qu'on enseigne dans les
écoles, on peut en trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force et
les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux et de tous les autres
corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les
divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à
tous les usages auxquels ils
LA NATURE
sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la
nature. Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d’une infinité
d'artifices, qui feraient qu'on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la
terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi
pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le
fondement de tous les autres biens de cette vie; car même l'esprit dépend si
fort du tempérament, et de la disponibilité des organes du corps que, s’il est
possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes
plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusques ici, je crois que c'est dans
la médecine qu'on doit le chercher.
DESCARTES, Discours de la Méthode, 1637, VI° partie
LA NATURE
EXPLICATION DE TEXTE
LA NATURE
Eléments d’explication :
« Sitôt que » : circonstance temporelle Acquisition de connaissances en
physique (étude la physique i.e. la nature d’après l’étymologie grecque).
« Et que » : précision quant à cette circonstance Mise à l’épreuve,
expérimentation (« éprouver ») de l’efficacité de ces connaissances (face à «
diverses difficultés »)
« J’ai remarqué » : constat encore imprécis de cette efficacité (« jusqu’où
elles peuvent conduire ») « et combien » : précision sur ce constat et, par
conséquent, sur la nature de ces connaissances : elles fournissent des
« principes » novateurs, c’est-à-dire des connaissances fondamentales qui
serviront à de nombreuses autres. Mais en quoi « diffèrent »-elles des
connaissances acquises jusqu’alors ?
LA NATURE
Eléments d’explication :
Paul-Henri Thiry D'Holbach, Essai sur les préjugés, 1770, Chapitre XII,
in Œuvres philosophiques complètes, tome II, Éditions Alive, 1999, p. 120.
LA NATURE
1) Descartes distingue deux types de connaissances : celle qu’il veut
promouvoir et celle dont il veut se distinguer. Différenciez-les dans un
tableau.
2) Descartes écrit : « j’ai cru que je ne pouvais les tenir cachées sans
pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer (…) le bien
général de tous les hommes. »
a. Pourquoi des connaissances seraient-elles tenues cachées ?
b. Y a-t-il une loi qui nous oblige à procurer le bien général de tous les
hommes ? D’où vient-elle ?
LA NATURE
3) Il affirme que par la connaissance de la physique nous pourrions «
nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature » : qu’entend-il
par là ?
(Cherchez la réponse dans la suite du texte et proposez des exemples).
4) Quelle connaissance Descartes met-il au-dessus de toutes les autres ?
Pour quelles raisons ?
Éléments de réponse : LA NATURE
1) Tableau
La physique La philosophie spéculative
Jean-Jacques Rousseau, Essai sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les
hommes, IIe Partie, GF, pp.114-119.
LA NATURE
Dans cet extrait Rousseau présente les hommes justes sortis de l'état de nature, dans
lequel ils vivaient isolés et paisiblement. La description insiste d'emblée sur l'idée que
des "commodités" -entendons par là des objets et outils pratiques, d'usage facile, qui
rendent l'activité plis aisée au quotidien- ces commodités sont donc un "joug". Le joug
est, au sens propre, la pièce de bois que l'on met sur la tête des bœufs pour les atteler, au
sens figuré, c'est une contrainte. Autrement dit, ce qui nous semblerait à première vue
produire de la facilité, et donc nous libérer des contraintes des activités les plus
pénibles, de notre dépendance à l'égard de la nature, Rousseau le présente
paradoxalement comme contraignant. Pourquoi est-ce contraignant? La réponse est dans
la suite du texte : c'est parce que l'humanité prend l'habitude du confort et de la facilité
qu'elle est contrainte, non seulement le confort nous amollit, il nous affaiblit, mais en
outre nous n'en jouissons pas. En effet, au lieu d'en profiter, l'habitude d'une vie
confortable ne nous apparait plus qu'une chance, au contraire, nous nous mettons à en
avoir réellement besoin parce qu'elle nous a affaiblis : nous avons perdu l'habitude de
faire des efforts, nos muscles et notre squelette se fragilisent ainsi. Rousseau ajoute que
si jamais nous étions privés de ces conditions
LA NATURE
confortables, alors elles nous manqueraient : ceci lui permet donc d'affirmer que nous
en sommes devenus dépendants. Si la liberté est pensée comme indépendance, alors
cette dépendance est liberticide. Par conséquent, loin de nous libérer de la tutelle de la
nature, les inventions techniques, les articles, tout ce qui rend notre activité plus rapide,
facile, efficace, est au contraire, selon Rousseau, la source de notre faiblesse et de notre
malheur.
LA NATURE