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D’UNE GUERRE À L’AUTRE

Trois guerres (1870-1871, 1914-1918, 1939-1945) vont faire et défaire le


destin de la France moderne.

Tandis que le territoire est largement envahi par les Prussiens qui mettent
le siège devant Paris, le nouveau gouvernement tente de résister, puis conclut
un armistice et s’installe à Versailles. Paris déclare alors la «Commune» (les
rebelles élisent un conseil municipal), insurrection à la fois patriotique et
anarchiste, qui se déroule et se termine dans la violence de part et d’autre [c’est
la guerre civile] (pendant la «Semaine sanglante» (22-28 mai 1871), les
«Communards» (Parisiens) sont impitoyablement pourchassés et exécutés
sommairement). C’est un véritable carnage. Mais, il réussisent à reprendre Paris
rue par rue. La guerre franco-allemande de 1870 et la très grosse défaite à Sedan
contre la Prusse qui annexe l’Alsace et la Lorraine, la répression sanglante de la
Commune de Paris permettent à la République de devenir le régime politique
définitif dans lequel se reconnaissent les Français.
Entre 1871 et 1914, la France est obsédée par la défaite et ne pense
qu’à la revanche. La revanche souhaitée contre le Reich victorieux conduit à un
immense effort dans les domaines de l’éducation, de l’industrie et de la
recherche, et à une politique extérieure conquérante. L’école laïque, gratuite et
obligatoire, la naissance d’un grand capitalisme industriel, le pari de la recherche
(Pasteur, Pierre et Marie Curie), le choix de l’innovation (électricité, automobile,
aviation), la constitution d’un immense empire colonial illustrent la volonté
française de rattraper et de devancer l’Allemagne.
La guerre de 1914-1918, malgré la victoire finale, laisse la France dans un
état effrayant : 1,4 million de morts ou disparus, 3 millions de blessés, tous
jeunes, tous les groupes sociaux touchés (intellectuels, ouvriers et paysans,
professions libérales), des dégâts considérables dans les dix départements du
nord de la France qui ont subi toute la guerre. C’est la guerre de tranchées
(1915-1917) où chacun lutte contre le froid et le boue, les rats, les maladies et
les gaz asphyxiants lancés par l’ennemi. La population supporte mal la misère
et le rationnement.
La France, plus que les autres pays, a terriblement souffert de la guerre : un quart des
jeunes est mort au combat, beaucoup d’autres sont revenus invalides ou « gazés ». De
nombreuses routes et voies ferrées, des villages entiers ont été détruits.
Le pays est affaibli, la monnaie est constamment dévaluée : les problèmes économiques et
financiers provoquent une grande instabilité politiques.

L’entre-deux-guerres est marquée par un rapide redressement économique jusqu’en


1929, par le sentiment que le monde ne sera plus jamais comme avant (comme en témoigne
l’art de l’époque), par une crise de confiance dans le capitalisme avec le krach (la crise boursière
de Wall Street) de 1929 (le chomâge et la pauvreté explosent pendant la Grande Dépression, la
plus grande crise du XXe siècle et poussent quelques années plus tard à une réforme agressive
des marchés financiers), par une aspiration profonde aux changement sociaux qui aboutit au
Front populaire (1936), et par une perte de confiance dans la démocratie à la suite de la
montée et du triomphe des totalitarismes en Italie, en Allemagne, en Espagne et en URSS
(Union des républiques socialistes soviétiques).
Face à la montée du fascisme, tous les partis de gauche concluent une alliance,
le Front populaire. Le Front populaire, victorieux aux élections de mai 1936,
installe au pouvoir un gouvernement formé de socialistes et des radicaux, présider
pour la première fois par un socialiste, Léon Blum. Mais le Front populaire échoue:
il déçoit les ouvriers parce qu’il ne peut pas éviter la dévaluation du franc et
l’augmentation du coût de la vie ; la bourgeoisie a peur du communisme ; les
partis politiques s’opposent sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la guerre
d’Espagne et la menace d’Hitler.
Les ouvriers en greve dans toute la France occupent les usines pour obtenir des
avantages sociaux. Le patronat est obligé de signer les accords de Matignon : les
salaires sont augmentés, la semaine de travail est limitée à 40 heures, on
accorde quinze jours de congés payés annuels, on développe le système des
conventions collectives et la liberté syndicale. Le gouvernement encourage, sous
la direction de Léo Lagrage, les auberges de jeunesse, les organisations de loisirs,
les sports collectifs.
Maréchal Pétain:
La défaite de juin 1940 illustre une France qui n’a pas su maîtriser les Travail-Famille-Patrie
conséquences de sa victoire de 1918. De 1940 à 1945, elle va connaître une des plus
graves crises de son histoire : la défaite, l’Occupation, l’humiliation, la misère, le pillage
de ses ressources, la Collaboration (de l’autorité allemande qui s’est installée à Paris) et
la division. Les Allemands réquisitionnent les produits agricoles et industriels : les
denrées alimentaires, les vêtements, l’essence, le chauffage sont attribués en très
faible quantité par un système de « tickets de rationnnement ». Un marché noir se
développe, permettant à certains paysans et commerçants de s’enrichir. Les Service du
Travail Obligatoire (le S. T. O.) oblige les jeunes gens à partir travailler en Allemagne.
Les lois antisémites de l’Allemagne nazie sont appliquées en France : des dizaines de
milliers de juifs sont déportés dans les camps d’extermination. De Gaulle, la résistance
intérieure (quelques movements de résistance aux Allemands) et extérieure (« La
France libre » qui lutte aux côtés des armées alliées Anglais et Américains) la sauveront
de la catastrophe et permettront sa reconstruction.
L’armistice coupe la France en deux : *les prisonniers français ne sont pas libérés. *l’Alsace-
Lorraine est annexée par l’Allemagne. *le Nord est rattaché au commandement allemand de
Bruxelles. *la France est divisée en deux : entre le nord occupé par les Allemands et le sud qui
reste zone libre (Le gouvernement de Vichy collabore étroitement avec l’Allemagne).
L’EMPIRE COLONIAL
La construction d’un grand empire colonial est liée à la défaite de 1870. L’expansion coloniale
a pour objectif de rendre sa puissance à la France, de lui procurer les matières premières
qu’elle n’a pas, d’assurer pour sa production de nouveaux marchés, de constituer un réseau
de bases navales dans le monde entier qui garantissent le contrôle des itinéraires essentiels
à son progrès.
L’océan Atlantique, L’Afrique du Nord, l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient, l’océan
Indien, l’Extrême-Orient forment un empire de 12 898 000 de km2 peuplé de 110 631 000
d’habitants (en 1936 Métropole incluse).
Avec cet empire, la France est la deuxième puissance coloniale du monde après le Royaume-
Uni. Elle défend ses intérêts en prenant le prétexte d’une mission civilisatrice, « porter
partout sa langue, ses mœurs, son drapeau, ses armes et son génie ».
FRANCOPHONIE: UNE LANGUE EN PARTAGE
C’est au géographe Onésime Reclus (1837-1916) que l’on doit le mot francophonie.
Aujourd’hui, le mot « francophonie » a quatre sens :
• un sens linguistique : celui qui parle le français ;
• un sens géographique : l’ensemble des peuples et des hommes dont la langue maternelle, officielle, courante,
administrative est le français ;
• un sens spirituel : le sentiment d’appartenir à une même communauté et une solidarité née du partage de
valeurs communes aux différents individus des communautés francophones ;
• un sens institutionnel : une communautée organisée de concertation et de coopération.
L’écrivain sénégalais et homme politique Léopold Sedar Senghor, des poètes tels le Martiniquais Aimé
Césaire et le Guyanais Gontrand Damas ont compris que la colonisation leur avait laissé un instrument précieux
pour exprimer la négritude : la langue française. Leur œuvre littéraire ainsi que celle d’autres écrivains noirs,
antillais et de langue arabe s’écrivent en français, qui devient ainsi langue d’expression des valeurs de la négritude
et de l’arabisme.
La francophonie fait du français la deuxième langue de communication internationale présente sur cinq
continents. La langue française est partagée par une cinquantaine de pays et parlée par environ 150 millions de
personnes à travers le monde. La Journée internationale de la Francophonie a
Elle est : lieu chaque année le 20 mars.
• soit langue maternelle comme en France ou au Québec ; 300 millions de francophones dans le monde
• soit langue officielle comme au Cameroun ; 132 millions d’apprenants du et en français
• soit langue d’enseignement comme à Madagascar ou en Côte d’Ivoire ; 88 états et gouvernements composent l’OIF
• soit langue étrangère privilégiée comme au Maroc ou en Tunisie. 5ème langue mondiale
4ème langue sur Internet
FRANCOPHONIE : UN PARI POLITIQUE
Les volontés d’indépendance dans les colonies après la Seconde Guerre mondiale obligent la
France à renoncer à cet empire soit de manière pacifique, soit après deux guerres qui ont
profondément divisé les Français.
La coopération politique et militaire avec les anciens pays colonisés, l’aide au développement,
le dialogue Nord-Sud, l’organisation de la Francophonie sont les nouvelles formes de l’action
internationale de la France.
La première conférence des pays qui ont le français en partage se réunit à Versailles en 1986 :
elle veut offrir un forum original de dialogue entre les pays développés du Nord et les pays en voie de
développement du sud ; elle souhaite apporter une aide aux pays les plus défavorisés ; elle entend
relever les défis des Technologies du futur.
Au fil du temps, les différentes conférences (Québec, 1987 ; Dakar, 1989 ; Chaillot à Paris, 1991)
s’occupent de solidarité économique, de questions d’écologie, de problèmes d’éducation et de
formation.
Les conférences qui suivent (île Maurice, 1993 ; Cotonou, 1995 ; Hanoi, 1997 ; Moncton, 1999)
sont marquées par l’ouverture de francophonie à des pays où le français est très minoritaire et par la
création d’institutions qui transforment le mouvement en une véritable organisation multilatérale.
Cette organisation s’occupe des problèmes de développement, de démocratie politique et des conflits
ethniques en Afrique. Politiquement la communauté francophone est une réalité.
FRANCOPHONIE : UN PARI CULTUREL
De la colonisation française, il reste une forme d’urbanisme (Vieux Carré à La Nouvelle-Orléans) et
d’architecture qu’on retrouve de Tahiti au Viêtnam ou à Madagascar : l’église, le palais du gouverneur, les
immeubles administratifs copiés sur le modèle français ou adaptés aux tradition locales.
Littérature (Pierre Loti, Pierre Benoît), chanson légères (Mon légionnaire), cinéma (Pépé le Moko),
revues de music-hall (Joséphine Baker et la Revue Nègre), grandes expositions coloniales illustrent le rêve
colonial français. Arts plastiques, mode vestimentaire, objets du quotidiens aussi, la culture francophone
est partout.
En littérature, depuis le prix Goncourt de Tahar Ben Jelloun en 1987, saison après saison, les
écrivains francophones imposent la richesse de leur imaginaire et de leur langue : l’Ivoirien Ahmadou
Kourouma (prix Renaudot et Goncourt des lycéens 2000) avec Allah n’est pas obligé ; Mohamed Mbougar
Sarr avec La Plus Secrète Mémoire des hommes (prix Goncourt 2021) qui en est une nouvelle preuve
En musique, le son francophone avec le raï, le rap, et avec les musiques sénégalaises et
camerounaises, est en train de s’imposer un peu partout à travers le monde.
Une nouvelle génération de réalisateurs s’impose au cinéma : ils sont vietnamiens, tunisiens,
marocains, libanais, maliens, guinéens et algériens.
La culture quotidienne se fait aussi francophone ; tissus, objets de décoration, matériaux, bijoux
sont recherchés.
FRANCOPHONIE : L’AIDE AU DEVELOPPEMENT
La France a un lourd héritage colonial, ce qui lui crée des devoirs à l’égard de ses anciennes
colonies.
C’est là qu’elle va faire porter son effort de coopération. Elle crée un ministère spécial, le
ministère de la Coopération, qui va jouer un rôle important en Afrique. Le principal instrument de
solidarité est le franc CFA (Communauté Finanière Africaine) qui permet à l’Afrique francophone de
disposer d’une monnaie stable et convertible.
Depuis les indépendances (1956-1962), la France a mis en place des programmes spécifiques
d’aide pour ces pays : assistance technique, scolarisation, formation de cadres administratifs,
programmes de santé. Des missions d’aide et de coopération, l’envoi de milliers de coopérant
techniques et d’enseignant ont permis la mise en œuvre de ces programmes.
Aujourd’hui, cette aide doit faire face à la crise de la plupart des Etats : crise économique due à
la baisse des prix des matières premières (café, cacao, huile) ; crise sociale à cause de la croissance des
villes et de la disparition des structures villageoises ; crise politique avec les nombreux conflits et coups
d’Etat.
A présent, l’action de la France s’inscrit dans un ensemble plus vaste d’aide au développement.
Dialogue Nord-Sud, prise en charge par les pays de leur propre développement, grand programmes
multilatéraux donnent un nouveau cadre à l’action de la France. Son ambition est de consacrer 1 % de
son PNB (Produit National Brut) à cette aide.
MÉDECİNS SANS FRONTİÈRES
Tout a commencé en 1971 après le conflit ethnique du Biafra : Bernard Kouchner et quelques amis
médecins décidaient de fonder MSF, la première organisation non gouvernementale d’aide médicale au
monde, prix Nobel de la paix en 1999.
Kosova, Niger, Timor, Soudan, Burundi, Afganistan, ceux qu’on appelle affectueusement les «french
doctors » sont aujourd’hui présents dans plus de 70 pays dans le monde, avec plus de 90 opérations
d’assistance médicale. Elle emploie plus de 38 000 personnes chaque année. Réunies autour d’une même
charte, les équipes de MSF rassemblent des professionnels de la santé, de la logistique ou de
l'administration, de dizaines de nationalités différentes, expatriés ou employés localement.
Depuis près de cinquante ans, Médecins Sans Frontières apporte une assistance médicale à des
populations dont la vie ou la santé sont menacées, en France ou à l’étranger : principalement en cas de
conflits armés, mais aussi d'épidémies, de pandémies, de catastrophes naturelles ou encore d'exclusion des
soins. Après une évaluation des besoins des populations, elles apportent leurs secours dans le respect de
l’éthique médicale et des principes de l’action humanitaire.
Elle distribue ses secours sans discrimination en portant la priorité vers les personnes les plus
immédiatement en danger. Médecins Sans Frontières agit dans un esprit de neutralité et ne prend pas parti
en cas de conflit armé. Elle peut toutefois être amenée à dénoncer et critiquer publiquement les entraves à
son assistance humanitaire et les manquements aux conventions internationales.
La garantie de l’autonomie et de l'indépendance de l'association s'enracinent dans son financement, assuré
par la générosité de ses donateurs privés. En France, en 2018, 98,8 % des ressources de MSF étaient d'origine
privée.

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