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Université Ibn Zohr Ecole Nationale de Commerce et de Gestion gadir Mall dys 9 doe OS. aby pihenil rea 3 on seaens a | Introduction alBtudedeDrot | Niveau : jere An I Semest Document w°1 Hai Lityy 9 ain Teta HCG 01 Sam ee > Anne Universitaire : 2006-2007 F Professeur : Mr M. AMRI Avant -Propas : Comme Ia religion, la morale, Ia science oui I'am, le DROIT est un phénoméne _puresvent humain (if trouve sa source dans Uinrelligence humaine +1 Mhomme constiore son ‘wltime fimalité). La patticularité du Droit, en tant que phésoméne humain, lui went de son objet qui ext d organiser les rapports des indrvadus vivant en société. Le droit est appara quand Ja conscience fit coquise du péril qui s attache & privilégier Ja force cominte principe régulateur des relations am sein d'une commmunatd. Naturellement, ‘accession du Droit 4 son niveau actuel de développement fut lente File s'est développée sur plusieurs millénaires. Mais ce développement reste encore, 4 présent, limité, ce qui démontrent ailleurs les différentes modifications qu’ il subit par I'effet des réformes continues en matiere de Hégislation et de réglementations, Le droit y trouve des développements, des applications, dans tous les comportements de la condition individuelle et tous les secteurs de I'sctivité humaine. On note par lk Minterét d'étre avisé, infoemé, voire simplement étre conscient de In hose juridique (he particulier, le pére de la fumille, le professionnel, le citoyen, vivent chaque jour dans un environnement juridique, souvent diffus et complexe, mais auquel, ils ne deviont pas étre dtrangers et indifférents) bial! Gly 9 Ache Introduction Pour I"étediant qui commence des études juridiques, il est nécessaire de définir le sens du mot « DROIT ». Que signifie ce mot ? Différemes expressions tolles que = faire son droit ; + avoir, ou ne pas avoir te droit de faire telle ou telle chose droit civil, commercial, pénal, administratif,... ont ~ elles fes mémnes notions On distingue, en général, deux notions essenticlles : + ledroit objectif: et les droits subjectif Le droit objectif, ou régle de droit, est constitué par Vensemible des régles juridiques, qui régissent la vie des hommes en soctéve : # Les droits subjectifs, sont [es présogatives dont peuvent ve prévaloir les personnes prises imdividhrellement, Ces personnes sont appelées des « sujets de droit». les mémes sens, recouvrent- Les différents droits subjectifs seromt étudi¢s dans fe ttre -I- de ee cours. Pout le moment, nous allons examiner la notion et lobjectif du droit objectif (titre J), Aprés, une rroisiéme partie sera consactée A une préseniation sommaire de l'organisation jurtdictionnelle du systtme juridique marocain, et enfin, dans ane quatridme partie, nows présenteroas ses différentes professions juridiques batt By 9 aie =e a Om aeRy oD Titre 1: Le droit au sens objectif if i ‘w Chapitre premier : Les caractéres et le comtenu du droit object Deuxiéme chapitre ; Les sources du droit objectif. all ity 9 as 103 oy Sat 1 eee ae Chapitre premier ; Les caractéres et le contenu du droit Dans te présent chapitre, nous commencerons par une bréve definition sur la notion de droit (section n°), Apres, nous étudierons ses caractéristiques (section n°2) et enfin, son contenu (section n°3). Section n°l — Définition i droit ; Le droit est l'ensemble des régies qui s’appliquent aux individus depuis le jour de leur naissance Jusqu’ ‘au jour de leur décés. Il concerne tous les domaines de Vactivité humaine qu’il s'agisse du milieu familial, social ou professionnel. Le droit peut - étre considéré sous deux aspects: le droit objectif et les droits subjectifs. - Le droit aw sens objectif est l'ensemble des régles juridiques 4 caraciére général et impersonne! qui organisent les relations des hommes entre cux et fixent les limites de teur activité au sein de la société et qui sont sanctionnées par Iauiorité publique. Exemple : le droit interdit et punit le crime, et oblige les citoyens (contribuables) 4 payer les impdts. Ces régles procédent d'un droit qui se définit par son objet, c'cst pourquoi il est appelé droit objectif. = Les droits subjecti(s; signifient ensemble des prérogatives que possédent les individus. Il s’agit des droits de chacun, exemple : droit de propriété, droit ala pension alimentaire, Le droit objectif ct les droits subjectifs entretiennent des rapporis profondément étroits : les droits subjectifs ne peuvent exister et s’exercer que ne contredisent pas les lois édictées dans l'intérét social, c'est & dire, c'est le droit objectif qui fixe ensemble des droits de chaque individu et permet ainsi 4 toute personne d'invoquer ses droits subjectifs. De méme, |’évolution des droits subjectifs est conditionnée par celle du droit objectif lui-méme. Section _n°2 — Les caractéres de la _régle de droit (ou droit objectif): Avant de présenter ses caracteristiques, il faudrait d'abord définir qu’est ce qu’entend par une régle de droit ? Une «régle de droit» est ane régle de conduite sociale dont le respect est assuré par Vautorité publigue. La régle de droit a, done, I'aspect d'un certain commandement, c'est pour cela auetla est obligatoire, générale, permanentet coercitive. 5 B- Le droit a un caractére général : Cela signifie qu'elle s*applique d'une méme fagon a tous les individus sans exception, dans nne société donnée. Elle est impersonnelle et ne tient pas compte des. particularismes individuels ; c'est pour cela qu'on peut dire, qu'elle a un caractére objectif: La régle de droit est rédigée en termes absiraits; cela veut dire qu'elle ne s‘applique pas 4 telle, ow telle personne nommément désignéc; mais 4 toutes les personnes sans distinction, ou bien A ume catégoric de personnes déterminges. Ce caractére général de la régle de droit est th¢oriquement une garantic contre ore discrimination personnelle, en verta du principe d’égaliré que reconnait la constitution marocaine. Mais ['égalité n'est pas nécessairement /'wniformité: car il est légitinie de traiter différemment, en droit ce qui est différent en fait (exemple ; le droit de vote est accordé aux uns et refusé aux autres pour des motifs différents (age, peines privatives,...). Par ailleurs, il faut signaler existence d'un certain drow de classe, qui s'est ere et développé au fil dn temps, dans la mesure of certaines régles de droit ne seront applicables qu’a telle ou telle classe sociale : les commergants, les locatair Mais, a l'intérieur de chaque classe considérée, la régle de droit s'appliquera de maniére uniforme 4 tout le monde (éléments de classe). Ce caractére général est une manifestation de V'application du principe « /'égalité de tous devant ta loi ». Obligatoire, générale, la régle de droit est aussi permanente C- La régle de droit a un caractére permanent : Comme les individus, les régles de droit ne sont pas étemelles. Elles ont un commencement et une fin. La permanence de la régle, est son applicabilité constante, durant toute son existence, Cette régle s'appliquera chaque fois que Jes conditions qu’eile prévoit sont remplies (peu importe, que son application effective soit plus ou moins fréquente). En plus des caracttres, obligatoires, général, et permanent, la régle de droit est enfin coercitive, D- La régle de droit a un caractére coercitif : Pour pouvoir remplir son but (assurer Ja sécurité dans la société), la régle de droit doit éte obligatoire, et étre assortie de sanctions, exécwiées par l'autorité publique. On distingue diverses infractions en fonction de leur nature et leur gravité ‘por rapport & la régie de droit. On distingue, ainsi, des sanctions civiles, des sanctions administratives ef des sanctions pénales. i * Sanctions civiles, lorsque celles-ci ne concernent que les rapports des individus entre eux (condamnation du responsable d'un accident au versement os Somume d'argent, pour indemniser la victime qui a subi des préjudices); > Sanctions administratives, lorsque l'infraction met en jeu les rapports des individus avec Vadministration (une plainte poriée par un individu 4 I'égard d'un fonctionnaire,...) ; & Sancitons pénoles, lorsque V'infraction met en jcu les rapports des individus avec 1a société (condamnation d'un délinquant qui a commis une infraction, telle que le vol, une peine d'emprisonnement), Parfois, on se trouve devant des situations of deux ou trois sortes de sanctions qui peuvent étre encourues en méme temps. Exemple : le conducteur d’un véhicule automobile qui blesse un piton, en brillant un feu rouge, sera pénalisé pour avoir violé les dispositions du code de la route, et sera conditionné a verser des dommages intéréts a la victime, en plus de la sanction pénale Ces caractéres spécifiques de la régle de droit permettent de la distinguer d'autres régles de conduite, telle que Ja morale (régle individuelle fondée sur les principes de la justice et de la charité, Elle cherche a aneindre le perfectionnement individuel de la personne), Ja religion, (régle d'origine divine) et les régles de convenance (prévues pour uniformiser les relations sociales entre les personnes). Il faut, toutefois signaler qu'une régle religieuse ou morale pourrait, dans certains cas, soit inspirer une régle de droit, soit accéder intégralement au rang des régles juridiques (exemple : il est interdit de rompre le jedine en public, pendant le mois de ramadan). Nous pouvons, aussi, citer l’exemple donné par Boris STRAK’ qui écrivait que « ...si parmi deux fréres, l'un est fortuné ct l'autre se trouve dans la misére, la morale la plus élémentaire commande au riche de venir au secours du pauvre, Les moralistes parlent, de ce cas, de justice distributive. Or, ce devoir moral n'est pas sanctionné en tant que régle de droit, i] n’existe pas de moyen légal permettant au frére dans le besoin de réclamer quoi que ce soit a son frére fortuné... Mais cette régle pourrait évoluer pour devenir une régle de droit. Nous savons que le devoir de porter secours a une personne en danger n°était pas sanctionné dans le passé. Mais, il en est autrement aujourd'hui puisque la non assistance & une personne en danger est considérée comme tne infraction méme pénale. Aprés avoir étadié les caractéres de la régle droit (ou droit objectif), nous décrivons maintenant son contenu. Il existe plusieurs catégories de régles juridiques, selon les domaines visés, qui ne cesse de se multiplier paralfélement a |'évolution de la société. Traditionnellement, on classe les branches de droit en deux catégories essentielles = - Le droit public et,ie droit privé ; + Ledroit national et le droit international. A ces disciplines principales, on peut ajouter, aussi, des disciplines « accessoires », appelées les « sciences auxiliaires dit droit ». e 5 > B. STRACK, « Introduction @ I'éuade de:droit », Litec, Jeme éditiog, 8 A -Le droit Public : Cette branche de droit est composée de régles qui ont pour objet organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics. Il régit également les rapports des collectivités publiques avec les particulicrs. C'est un droit « protecteur » de I'intérét général, par exemple : - Mie droit constitutionnel s'occupe de la réglementation des compétences de Etat et du fonctionnement des institutions politiques ; : = Le droit adminisiratif s’occupe de la réglementation des socittés publiques et des activités a caractére économique et social prises en charge par les collectivités et établissements publics ; = Le droit fiscal s'oceupe de la détermination des impdts et taxes dont les citoyens sont redevables et de l'utilisation des fonds pergus ; = Le droit pénal qui, pour faire régner Vordre, précise les sanctions corporelles et pécuniaires dont !Eta peut frapper ceux qui n’obéissent pas a cet ordre, B - Le droit Privé : Ce droit représente ensemble des régles qui organisent les rapports des personnes privées enve elles, c'est un droit libéral qui met en évidence /a volonté des individus, Il comprend essentiellement Ie civil. Essentiellement, car le droit civil, contient les régles de droit commun qui s’appliquent aux rapports des particuliers entre eux, Le droit privé comporte également d'autres matiéres spécialistes, qui se sont progressivement détachées du droit civil’ qui reste le trone commun, telles gue le droit’ commercial, le droit administratif, le droit des assurances, ... = Le droit commercial est le réglement destiné a régir les commergants et les opérations commerciales (actes de commerce, ...);, ~ Le droit du travail traite les rapports entre les employeurs et les salariés, c'est 4 dire, il régle les relations entre ceux qui foumissent leur force de travail et ceux qui emploient cette force,... C— Le droit interne : ‘Le droit national privé et le droit national public, forment ce que nous appclons te droit interne. _ . Le droit national, est celui qui fégit, des relations dans lesquelles n’imterviennent pas d'éléments étrangers. Exemple ; le contrat de vente d'une maison qui se touve au Maroc, entre marocains, et le prix payé au Maroc, en monnaie marocaine. Il n’y a aucun élément étranger dans les rapports juridiques que fera naitre ce contrat de vente. Ces rapports relévent donc du droit national, “te droit civil est la branche de droit qui régit ies rappor's des particuliers entre eux, sur be plan inxdividwel, {fariial et pécunisire Ce droit » “applique chaque fois, qu’aucune mitre régle particutitre ne régit fa sitmation, ‘soit en fonction de Ia qualité de fa personne, soit en considération de fa mature des actes, 9 D— Le droit international : Ce droit est composé de l'ensemble des régles qui régissent Jes relations internationales entre Etats, les Collectivités Locates et les Individus relevant de pays différents. Le droit international se divise également en droit public international et en droit privé international. D.1 = Le droit international public : Il s'agit de l'ensemble des régles qui régissent les rapports entre Etats souverains d'une part, et entre les Etats souverains et les autres sujets de Ia société internationale d’autre part. La plupart des régles du droit intemational public reposent sur des conventions diplomatiques, des rraités ou de simples usages. La faiblesse du droit international public, c’est que tes régles de conduite qu'il édicte a V'égard des Etats ne sont pas sanctionnées efficacement, pour ne pas dire qu’elles ne sont pas simctionnées du tout. Cela est di a I'absence d'une awtorité super-éiasigue, disposant d'un pouvoir de contrainte 4 Pégard de I'Etat qui viole les régles du droit international public. Il existe cependant des tribunaux internationaux notamment la Cour Intemational de Justice (C.LJ.), qui side a LAHAYE; mais les décisions de cette Cour ne s’appliquent que si "Etat auquel elles s'adressent veut bien. s’y soumettre (cette infériorité du droit public international a fait dire & certains auteurs, qu'il ne s’agit pas vraiment de droit, mais d'un ensemble d'usages dépossédés de caractére obligatoire). D.2— Le droit international privé : Cette branche de droit se préoccupe des rapports privés comportant um é/ément international, exemple, mariage mixte, problémes de nationalité, conditions des dtrangers,... A cété de ces branches traditionnelles du droit, il existe d'autres sciences auxiltaires du drait objectif. E— Les sciences auxiliaires du droit objectif : Plusieurs sciences (et parmi elles, certaines qui n'ont rien & voir 4 priori, avec le droit) permettent soit une meilleure compréhension du droit existant, et sont méme quelquefois nécessaires d cette compréhension, soit une meilleure Glaboration de la reégle de droit par le législateur, ou par les juges. E.1 — Les sciences nécessaires a |'élaboration du droit : Dans son effort de réflexion, Je juriste a Je phis souvent recows a deux disciplines fondamentales, en matitre de sciences sociales, pour élaborer une régle de dr - L'économie politique ; - Etla sociologie juridique, £.2 — L'économie politique : Est une science qui a pour objet la connaissance des phénoménes concernant la production, la distribution et la consommation des richesses, et des biens nratériels, dans la société humaine. + W Richussed ; Cire Capi lal (Ja marhire ) : Pour ce faire, elle émdie les besoins, les facteurs de la production (travail, capital, démographic, richesses naturelles,...), les prix, la monnaic, la repartition des richesses, et le réle de I’Etat dans la production, la répartition et la consommation. Cette science économique pour devenir une politique économique, devrait employer certains migyens qui sont le plus souvent des moyens juridiques (iL est certain qu'un juriste qui ignorait de l'économie politique, serait un trés mauvais juriste). E.3 ~ La sociologie juridique : La sociologie est l'étude des faite sociaux humains, considérés comme appartenant a un ordre particulier, et étudiés dans leur ensemble. ‘La sociologie énudie les structures, les fonctions des formes sociales ct leur évolution. La socialogie fournit donc, les données nécessaires & la création et & la modification des rigtes de drott, elle permes de comnattre Ieffet des loix sur les maeurs, ‘Le lien qui entre la sociologie et le droit, est une discipline qui s'appelle : /a sociologie _purighgue, ‘La sociologie juridique a donc pour objet, d'érudier les institutions juridiques en tant que fait: sociaux. Cette étude se fait, grice aux fonctions d'une part, ct sux moyens d'autre part, de Ia sociologic juridique. > Les fonctions de la soclologie juridique : Ces fonctions se distinguent aussi bien sur e plan pratique, que sur le plan seiemifique. - Sur le plam screntfique, la sociologie, permet de comprendre la spécificité du droit, et de mesurer son domaine effectif ('est i dire que les régles juridiques sont dégagécs & partir de 'observation des faits et des comportements sociaux. = Le droit est le reflet de observation dune réalité sociale; et c'est la socixé qui crée elle-méme ses prapres reles de droit, gréce & ses comportements ct & sa moralité, Les moyens de ta soctologte jaridiqne > Ce sont es méthodes qui ont pour objet de traduire l'adaptation de moyens fréquemment utilisés, en sociologic générale (enquéte sur le terrain, sondages, statistiques,...) ; ou bien l'élsboration de méthodes qui sont li¢es aux manifestations particulidres des phénoménes juridiques (recherche dans Ics recueils de jurisprudence, analyse d'arréts,...). EA - Les sciences nécessaires & la compréhension du droit : Ce sont les expérience passées et présentes des sociérés voisines, qui vont nous permettre d’apporter une réponse a cette question, d'ou, donc, !'importance des riches enscignements tirés du droit comparé et de J "histoire du droit E.4.1 - Le droit comparé : Est la discipline qui a pour but de procéder a l'étude, et & la comparaison cy drott national avec les autres systemes de droits dirangers, *s On classe généralement fes différents droits en cing systémes fondamentaux : francais, germanique, anglo-saxon, ex-soviétique et musulmon.. : = Le systéme juridique frangais > ce systéme comprend les pays qui ont adopté le code civil francais de 1804, ou ceux qui se sont inspirés de ses principales dispositions, ~ Le syst®me germanigne : il regroupe les pays qui ont umté Te code civil ‘Allemand, entré en vigueur cn 1900. Ce code représentait une ceuvre lourde et compacte (il prévoyait toutes les difficultés de détail, et ne laissant, ainsi, que peu d’initiatives aux tibunaux). ~ Le groupe anglo-saxon : il comprend particuligrement les systémes juridiques de "Angle Terre et des U.S.A. (droit essenticlicment coutumier, qui résulte des décisions jndiciaires). - Le systéme soviésique : Ml regroupait les anciennes républiques de I'ex-URSS et les pays satellites. I] comespond a un droit de tendance socialiste, qui sacrific V'intérét de l’individu au profit de Vintérét social. + Le droit musulman, ce sont des systémes juridiques, dans lesquels, certaines disciplines sont soumises 4 la Charia Jsfanrique. ‘Le droit comparé est utile 4 la formation du droit national, c'est A dire inteme, parce qu'il est de nature & permetire aw Kégislateur la connaissance des solutions données dans les différents pays au probléme dont il se préocoupe. E.4.2 - Lthistoire di droit : Les régles de droit ne peuvent pas étre pleinement comprises si elles ne sont pas situées dans une perspective historique. ~ Diabord, parce que les régles actuelles sont souvent Ie résultat de /a tradition, parce qu'il y a, dans certains domaines, des mauers et des comportements qui n'évoluent que trés lentement, et ce n'est que par l'histoire qu'on pourrait comprendre la permanence de certaines régles. Exemple : 'incapacité de la ferame mariée en droit frangais jusqu’en 1938 et de la femme marocaine jusqu'au fin du 20siécle. + Ensuite, une méme institution peut étre techniquement conservée, mais elle peut recouvrir, en droit moderne, une réalité différente. - Etenfin, la création d’institutions nouvelles, 4’ instruments nouveaux, est mieux saisie & travers l'histoire. Ce qui est nouveau n'a pas toujours pour objet de combler une lacune, un vide. Ce peut étre la nécessité de satisfaction d'un besoin qui n’existait pas auparavant. I] est alors important de comprendre pourquoi et comment le besoin est apparu, ce qui ne peut étre expliqué que par I’histoire. * Cependant, l'étude. des-‘caractéres et du contenu du droit objectif, appellent nécessairement celle de ses sources. 4 539 9 ae vy, 28 rap ae we Chapitre -II- Les sources du droit objec L’expression « source du droit » peut avoir plusieurs significations : - Dans un sens, on entend par sources de droit um certain nombre de données fondes telles que les principes de ia religion, de morale, d'idéologie, de politique et Se rcire Jondement phitosophique qui inspirent te droit positif. Tous ces éléments constituent (comme forces créatrices de droit) ses sources substantielles, Cess ech) ~ Dans un autre sens, on entend par sources du droit, /es origines historiques des régles juridiques du droit positif'. Dans ce sens, les sources du droit marocain sont le droit ‘musulman, te droit coutumier, le droit issus de la colonisation et le droit modeme aprés Te protectorat (réformes progressives). - Et enfin, dans un troisiéme sens, les sources du droit expriment les modes de création des normes juridiques constituant ainsi des sources formeltes et techniques du droit. ‘Les sources du droit peuvent s’appréter 4 plusieurs classifications, On peut distinguer les sources traditionnelles et les sources modemes ; les sources écrites et les sources non cerites ; es sources directes et les sources non indirectes ; Ies sources officielles et les sources non officielles ; les sources principales et les sources d’interprétation. Section — I- La détermination des sources de la régle de droit: Pour comprendre le probléme en droit moderne, unc distinction est nécessaire entre fes sources internes et les sources internationales. = inci internes : Ces sources sont /a Constitution, les lois, les décrits-lois, les réglements, les coutumes et tes régles du droit nnisulman. A.J — La constitution : La Constitution est Te texte juridique le plus important dans le systéme juridique, le texte fondamental qui est au sommet de la hiérarchie des normes. La Constitution organise essenticilement les institutions politiques et les différents pouvoirs dans I’Etat et ‘constitue ainsi le cadre de réference pour l'ensemble des pouvoirs. Avant le 14 décembre 1962, date de Ja premiére constitution marocaine ; le Maroc vivait sous le régime de la confusion des pouvoirs. Cela signifie que Ics lois et les réglements étaient pris sous formes de dahirs Mais 4 partir de décembre 1962, la constitution est venue fixer la compétence du pouvoir législatif et exécutif qui vont intervenir dans la création du droit ; les lois ordinaires allaicnt dorénavant ¢maner du pouvoir législatif et les réglements seront’ sepaient pris par I'antorité administrative, relevant du pouvoir exécutif. . Vue [importance de la constitution dans la hiérarchie des lois et eu égard a Vimportance des dispositions qu'elle contient, sa révision est soumise au référendum. ee a * Crest la réghe de droit telle qu’elle existe & un moment donee dans un pays donne. 13 3 cp. = conformer’, L'initiative de cette révision appartient au Roi ou aux deux tiers des membres de la chambre des représeatants om de Ia chambre des Conseillers (articles, 103 et 104 de Ia consnitution). A.2— Les Lois : ‘Les lois sant des normes juridiqnes qui velevent du pouvoir législatif: Elles sont done votées par le Parlement (article $ de la constitution). Nous examinons, dans ce qui suit, successivement ia distinction entre fes fois ongamgues ef les ois ordinawes ; le domaine de la toi ordinaire et la procédure legislative ardinarire > Lois organiques : Les lots arganiques sont des lois prévues par la Constitution et ont pour objet de fixer les modalités d'application de certaines dispositions constitutionnelles qui concerment essenticliement le fonctionnement de quelques institutions conditionnelies. Tl s’agit done de matiéres particuliérement impertantes visces expressément 4 tite limitatif par la constitution (exemple : loi de finances, conseil économique et social, conditions et formes d'exercice du droit de gréve, le régime électoral,...}. > Lois ordinaires : Ces lois concement l'ensemble de régles juridiques élaborées par Je pouvoir législatif et dans les domaines sont précisés par In constitution (Cf article 46). Parmi Jes domaines cités par cet article, nous pouvons noter + Les droits individuels et collectifs énumérés au titre premier de la Constitution; + Le statut général de la fonction publique ; = Le stntut des magistrats ; -Le régime des obligations civiles et commerciales... >Procédure d’élaboration d'une loi: ‘La procédure suivie pour laborer une toi consiste, de la part des Repsésentants, @ soumettre une proposition de foi ou, de la part des Ministres, & déposer un projet de loi d la chambre des Représentants. Aprés examen, in proposition ou te projet de loi pourra ¢tre adopté. La mise en vigueur requiem son approbation par Ie Roi ct sa promulgation par Dahir, avant sa publication dans le Bulletin Officiel du Royanme, 1 convient de préciser que Ia loi peut éire également élaborer par Je pouvoir exécutif dans deux cas : + Le premier est justifi¢ par l'état de névessité qui se réalise entre les sessions parkementaires et par I'orgence 4 prendre des dispositions législatives. Le pouvoir exécutif agit dans ces conditions cn prenant des décrets-loi en collaboration avec les missions parlementaires, niceet-l8S 2 mcFonive de Qe, que view! ch Gay - A.3 - Les Réglements ow lois secondaires : " Hl s'agit des régles Gaborées par le pouvoir exécutif, Cela conceme les décisions administratives, réglementaires, prises soit dans le but d'exécuet les lois, ‘soit dans fe but dorganiser et de gérer les services publics ou encore dans le but de protéger l'ordre public, la sécunté et I'hygiéne publique ; Jes premiers: sdint dis ivy raghements exécutifs, les seconds: réglements d'organisation et les derniers : riglements de police. Le pouvoir réglementaire appartient au Premier Ministre qui l'exeree notamment par décret. Les actes réglementaires du Premier Ministre sont contesignés par les Ministres chargés de leur exécution, et doivent étre, au préalable, approuvés en conseil des Ministres (article 65 de 1a Constitution). A4- Les sources traditionnelles : Elles comprennent essentiellement Je droit misislman et Je droit coutumier. A4.1- Le droit musulman ou Charia : D’origine religicuse, le droit musulman ¢st composé des régles qui s'appliquent obligatoirement dans un pays musulman, elles proviennent des versets coraniques, des hadiths et des explications issues de la doctrine musulmane. Concemant cette question, il s’agit surtout de s‘interroger sur le réle que joue le droit musulman dans le droit positif. I convient de dire, cet égard, que le Maroc dispose d’un patrimoine important qui sert de sources fondamentale a la matiere du statut personnel, familial et successoral. I! convient aussi d'ajouter que le Maroc, tout en s‘appuyant sur les grands principes du droit musulman classique, a introduit des innovations justifies par l'évolution sociale comme ¢’était le cas de Ia révision de la moudawana en 1993. Les sources du droit musulman sont le Coran, le Sunna, le Quiyas I'Ijmai. Le coran, texte sacré révélé par Dieu au prophete Sidna Mohammed, ne se limite pas & Vaspect religieux, gt contient de nombreuses régles et principes A caractére juridique. La Sunna est l'ensemble des Hadites ou paroles du prophéte Sidna Mohammed qui complétent le Coran. Le Quiyas est /a méthode déductive par laquelle on dégage une régle religieuse ou juridique non prévue par le Coran ou le Sunna & partir d’une autre régle posée par Tune ou l'autre de ces deux premiéres sources. L'Ijméa est l'accord de tous les Oulémas ou docteurs de "Islam sur une solution déterminée ou une démarche a partir de l'effet eréateur ou Ijtihad. Crest & partir de ces sources que les Oulémas, les savants ont élaborés, au cours des sigcles une vaste science juridique qui constitue le Fiqh, avec ses fondements, ses branches et ses écoles. A4.2— Le droit coutumier > Le droit coutamicr est composé de régles provenant directement et spontanément des pratiques populaires. Ce sont des usages habituellement et continuellement suivis par les hommes. De ce fait, ils deviennent obligatoires et chacun est tenu de s'y conformer. Les régles counimiéres peuvent s‘appliquer 4 tous. Mais peuvent aussi are limnitées & un domaine d’activité sculement. Le particularisme des régles couturitres réside dans le fait qu’elles se transmettent de. fagon orale, il s'agit d'un droit non écrit, dou la difficulté de son application. 1s [La coutume suppose la réunion de deux éléments: w7 élément marériel et un élément psychologique. = j,'élément matériel : Cet élément veut dire qu’une pratique constante, ininterrompuc, doit exister. Tl faut qu'il y ait une suite suffisante d’actes, ct que ces actes soient vépétés pendant un certain temps. = 1,'élément psychologique : C'est le sentiment des personnes qui pratiquent cet usage, d'agir en conformité d'une régle, qui bien qu’ elle ne soit pas exprimee, s'impose aces personnes, comme s°il s"agissait d'une régle de droit objectif. > Le régime juridique de la coutume + La coutume est souple ef adaptable aux circonstances, mais elle reste imprécise ct manque de sécurité. D'od le peu d’importance que Tui accorde Ic Iegislateur, ct le juge en matiéres civile et pénale (il n'est pas admis d'appliquer le droit coutumier en matiére pénale : cela contredit le principe qui dit: « pas d'infraction ni de peine sans rexte »). = Pur contre, la coutume a une place impostante dans le droit commercial, duu droit dee travail er des droits anglo-saxons, Exemple : = en droit bancaire, le régime juridique du compte courant, est constitué par les usages bancaires ; on droit maritime la ee otis setae de vesate? oe La pice dyes be, A.5- Les sources Complémentaires (ou sources interprétatives): 7 Les sources complémentaires se résument essentiellement dans la jurisprudence # meee et la doctrine. Elles permettent, surtout, d'expliquer et d’analyser la loi qui, souvent, aborée en termes généraux ct abstraits, a besoin d'étre interprétée au moment de son application pour son adaptation aux circonstances particulires de chaque litige. La jurisprudence et Ia doctrine permettent de dépager la véritable signification de la loi et ‘complétent aussi l"cnuyre du législateur. A.5.1 - La jurisprudence : Elle est constituée essentiellement par l'ensemble de décisions prises par les juridictions, Il s'agit surtout des décisions rendues par les Cours d’ Appel et la Cour Supréme ct qui contribuent réellement & compléter et a interpreter le droit. La jurisprudence joue un rdle appréciable dans la mesure of les textes de loi ne peuvent anaes prévoir toutes les situations de fait, qui ne peuvent étre appréciées que par 5 juges Ces différentes juridictions rendent des décisions appelées jugements ou arréts. Leurs décisions, qui dégagent des solutions 4 des questions semblables pour des cas différents, finissent par constituer des jurisprudences constantes. Celles de la Cour Supréme bénéficient d'une certaine autorité, du fait de la position de cette juridiction au sommet de la hiérarchie judiciaire A.5.2 - La Doctrine : La Doctrine constitue l'ensemble des travaux critiques fait par les juristes, les professeurs et les prat che, de réflexions et de. s du droit. Les épinions et 16 les avis des juristes contribuent a la formation ct au développement du droit. En effet, les ouvrages et les articles publiés dans les revues ont une valeur scientifique indéniable et par les débats qu’ils suscitent peuvent influencer, guider ou éclairer les juges et le législateur. En cxpliquant te droit & venir, la doctrine contribue indirectement 4 I'évolution du droit. B- Les sources internationales = Par opposi ‘aux sources internes, les sources d'origine internationale du droit sont constituées par les régles qui sont élaborées dans un cadre qui dépasse celui de YEtat, Elles sont principalement : les taités et accords intemationaux, Ja coutume internationale et les principes généraux du droit. B,1— Les traités et accords internationaux ; ‘Les accords conclu entre deux (traités bilatéraux) ou plusieurs (traitts multilatévaux) Etats ont pour objet élaboration d'une régle du droit international public, ou du droit international privé. Comme Ia loi, le Traité est unc source crite du droit. Mais une différence importante existe entre fa loi et le waité ; c’est que, contrairement 4 la loi du droit interne, Te traité n’est pas un acte d’autorité du pouvoir politique. Au contraire, i fait l'objet d'une négociation entte Etats, et par conséquent il se rapproche davantage des principes d'un contrat. La source du droit qui constitue le traité est véritablement d'origine internationale, B,2— La coutume internationale : La coutume constitue en droit international public une source de droits et obligations pour les Etats reconnue par les statuts de la Cour internationale de justice. La coutume est méme considéréc comme une «source beaucoup plus vivante ct féconde » en droit intemational qu’en droit inteme. B.3 - Les principes généraux de droit : Ce sont des régles exprimés ou non dans les textes, mais appliquées par la jurisprudence, L’article 38 du statut de la Cour internationale de justice renvoie ainsi aux « principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées ». Parmi ces principss, on trouve, par exemple, le principe du respect de I'indépendance et de la souveraineté des Etats. bat 351999 apse (Plus Annexes) aes ear

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