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Aux origines de l’église de Lyon Jusqu'ici sur le témoignage d’Eusébe et sur le vu des fragments insérés par celui-ci dans son Histoire ecclésiastique, fragments d’une lettre des chrétiens de Vienne et Lyon aux chrétiens d’Asie et de Plirygie!, I’église de Lyon pouvait se prévaloir d’une origine illustre, puisqu’établie sur des martyrs authentiques, remontant au 1eme siécle, se rattachant, par saint Irénée 4 tout le moins, & saint Polycarpe en personne, sinon a Vapdtre Jean lui-méme. Récemment M. Nattin avait méme suggéré que saint Pothin n’avait sans doute pas eu & fonder la chrétienté tyonnaise, celle-ci ayant existé dés le rer siécle®. Perspective magnifique. Mais voici que vient x. Ces fragments se lisent au ch.I-IIT du Livre V de I’Histoive ecclésiastique 'ln- sébe ; A prendre de préférence, avec linterprétation de Rufin, dans le volte 19 des GCS (éd. ¥. Schwartz et‘Th, Mommsen), Leipzig, 1903, p, 402-427, 428-431 et 432-433 J'ai donné de presque tous ces passages une adaptation en frangais pour le grand public dans un opuscule Aus ovigines de la France chrétionne. Actes des martyrs de Lyon, 3eme éd. revue, Lyon, 1963. — 1 Histoive evclésiastique d’Husthe est pour le anonient notre seule source d'information recevable pour ces événements, Un grand amateur de patrologie, M. Goddet, a bien eu la bonté de me signaler, sur la foi de quelques auteurs anclens, un autre témoin A consulter, cumenius, Jai de fait, gra- ce 4 cette aimable indication, trouvé, on sans quelque peine, daus le pseudo-Cieu- menius in I Petri, PG. 119, col. 536 B-537 A, une phrase mise au compte de sainte Blandine pour répondre a accusation laneée contre les chrétiens d’étre des anthro- pophages. Mais, tout bien cousidérg, il est a croire que cette phrase n'est qu’un doublet Wune réflexion mise par la lettre au compte de Biblis, Le pseudo Gfeumenits 2’au- rait done pas eu davantage que nos autres témoins accés au texte intégral de cette lettre, tel qu’Eustbe l’avait reproduit, nous le verrons, dans son Recueil des marlyrs. U1 est particuligrement regrettable que nous n’ayons pas aujourd'hui la lettre an complet, nom plus que le reste de la documentation dont il sera question ci-dessous ct qui Vorchestrait. Si nous en disposions, les discussions en couts apparaitraient probablement saus objet. 2. P. Naurin, Loitres ot dovivains chrétions des 110Me ef rxeme sidefes, Paris, 1961, B. 33-t04. Voir plus spécialement sur le point précis de lépiscopat de saint Pothin Ja longue note 2 des p, ror-roz. Pas plus que ses prédécesseurs iimnédiats, M, Nau- tin n’a de doute touchant l'authenticité de la lettre. I prétend méme, ce qui ast sut- jet & caution, que le rédacteur du document ne serait autre que saint Irénée. ‘M. Cos lin n’admettrait pas ceci mais prétend bien par ses théories justifier la véracité es faits relatés, lesquels sans cela pousraient selon lui préter matitre & contesta- ion. 2 G, JOUASSARD dentrer en lice M. Colin®, lequel, c’est étonnant, ne connait pas !'étude, cependant capitale pour Iui, de M. Nautin, mais prend une position exac- tement inverse. Selon lui, en effet, les chrétientés gauloises seraient tardi- ves, postérieures au second siécle ; les martyrs de 1774 n’auraient rien A voir avec Lyon ; leur martyre serait. situer en Galatie, saint Pothin ayant été évéque A Néoclaudiopolis et saint Irénée ayant exercé son ministére dans cette méme région, nullement donc en Occident’, Sur quoi se fonde M. Colin pour soutenir ces vues nouvelles ? Il le dit expressément dans un Avertissement en téte de son volume’, « presqi’ uni- quement (sic) sur un passage de Tertullien, un texte de l’Histoire Auguste et sur les solides documents épigraphiques ». Pour ce qui est de ces derniers je m’excuse de n’en pas traiter directement ; je n'ai pas qualité pour cela. Si je ne m’abuse d’ailleurs, lesdits documents n’aboutissent pas a justifier par eux-mémes la thése ; ils constitueraient plutét le soubassement sur lequel 1’édifice est construit’. Tout au plus mettraient-ils en évidence que ja solution Galatie répondrait bien a certaines questions délicates® que pose la lettre des églises de Vienne et Lyon. Quant a la démonstration pro- prement dite, elle s'appuyerait en ordre principal chez M. Colin sur la con- jonction des deux textes susdits, l’un tiré de I’Ad Scapulam de Tertullien, ott il est question d’un certain Arrius Antoninus comme perséenteur des 3. J. Cont, L'empire des Antonins et les martyrs gauluis de 177, Boun, 1964. Now content d’avoir publié ce volume, auquel je renverrai toujours dans les notes ci- dessous, sauf indication contraire, M. Colin s’emploie A monnayer sa découverte daus des articles de revues. Cf. en particulier Martyrs grecs de Lyon ou martyrs galates (Eusébe, Hist. eccl. V, r) dans L'antiquité classique, 33, 1964, p. 108-115. 4, M, Colin tient fermement A cette date pour les martyres. La date, qui est celle dc la premiére année de Commode, Ini est nécessaire pour les combinaisons histor!- ques qu'il a mises sur pied. Combien l'on regrette qu’il n’ait pas faitétat des vues de M, Nautin, of. cit., p. 62-64, d'aprés lequel in persécution aurait eu liew & Lyon, mais vers 175 plutét qu’en 177 exactement, Lies perspectives de M. Colin pourraient en étre bouleversées, 5, Ondevine de quelle importance seraient ces vues pour l’histoire de la doctrine chrétienne, si saint Irénée n’était plus un témoin pour l'Occident mais seulement pour l’Orient. La thése de M. Colin serait capitale dans ce cas et pour l'étude de saint Trénge Ini-néme et pour celle de son influence. Mais M. Colin dans son livre ne s'atta- tache pas a mettre la chose en évidence, bien que pour un théologien 1a conclusion aille de soi, Dans l'article de L'antiquité classique le fait apparatt en imeilleure 1u- mitre. 6. P. 10, 7 Ch p23. 8. Jedis bien certaines questions, non pas toutes. Nous verrons au contraire plus loin que la lettre elle-méme ne peut s‘entendre que si les événements relatés out lieu en Occident, Hest & noter d'autre part que M. Colin n'a pas étudié spécialement 1 pigraphie lyounaise pour yoir ce que celle-ci donnerait, dans Phypothdse of la lettre aurait été rédigée 4 Lyon, Or, de Vavis de spéciatistes bien placés pour en traiter, & qui je laisse Ia parole, cette épigraphie manifesterait combien Lyon avait d'atta- ches avec I’Orient au meme sidele, et jusque sur le terruin religieux, AUX ORIGINES DIE LEGLISE DE LYON 3 chrétiens®, lautre ott l’Histotve anguste (Commod. 7,1) parle de son cété d’Arrius Antoninus comme d'un personnage « tué pour ses crimes commis a Végard d’Attale, qu'il avait fait condamner pendant son proconsulat d’Asie »1°, Cet Attale serait l’Attale de Pergame dont il est fait mention dans la lettre de 1771! en tant que jet¢ d’abord dans l’aréne, puis retiré de cette aréne, parce qiie s'étant révélé citoyen romain, exposé malgré tout aux bétes pour finir, par faiblesse du gouverneur devant les exigences de Ja foule. Ainsi nous serait donné par |’ Histoire auguste le wom de ce gouver- neur, Arrius Antoninus, nom que la lettre passe sous silence, Nous serait révélée de surcroit la région ott la fureuir du personnage dénoneé par ‘'er- tullien lui-méme s'est exercée : l’Asie"™. C'est cans ces régions, a Sébas- topolis exactement, qu’auraient eu liew les supplices décrits par Ia lettre, en Galatie par conséyuent, non en Gaule, comme s'est imaging Busébe. Bien plus, les 4o martyrs soi-disant tyonnais de la persécution seraient 4 identifier avec les fameux 4o martyrs, dits plus tard de Sébaste!4, Ce qui permettrait de fixer la date des différentes exécutions, chacune étant en rapport avec une féte impériale a célébrer ; une premidre le g mars, une seconde le 24 avril, et une troisiéme le 2 juin. Quant aux noms des suppli- ciés, ils seraient 4 prendre dans la liste qu’Eusthe a connue et qwil a re- Qe Ad Scup. Vy toon Arrius Antoninus in Lsia cum persequeretur instanter... to, Cest ainsi que M. Colin traduit le texte, un Lexte qut est diffielle Ainterpes- ter, qui est méme en partie sujet A cation qitant fsa tencur, L'essentiel pour La thése de M, Colin est que de fait il y soit qnestiou de Ia condammation d'Attale par Arrius Antoninus durant le proconsulat de celui-cl en Asic, tr, J'emploie cette formule «la lettre de 177» pour faire court ; je n’entends pas fixer par 14 la date des événements, comme Ventend au eontratre M, Colin, 12, L/Asie. Il est \ noter que de part et d’antre, chez Tertullien et dans I'Histoire auguste, il est question de VAsie comme théatre de activité d’Arrius Antoninus, Cela n'est pas sans créer une difficulté 4M. Colin, puisque celuti-ci situe les événements en Galatic, donc dans le Pont. Par les inseriptions il arrive toutefois a établir que le personage aurait exereé son activité dans le Pout Ini-méme. M. Coli entend : avant le proconsulat en Asie. Il reste que dl'uprés les denx témoins littéraires c'est en Asic qu'anraient eu licu les sévices contre des chrétiens soit contre Attale, Il 1’y a done pas au vrai accord de ces téemoins littéraires avec la présentation que fait M, Colin, Ce dernier passe 1A-dessus, 13, Ou a parié eu Orient de ces 4o martyrs avant que le lien de Vexéeution fat fixé A Sébaste, Cette localisation arbitraire serait a écarter complétemient d'aprés M, Colin et & remplacer selon Ini par Sébastopolis, Les Anciens n'ont rien gu de cette derniare localisation, 14. P. ra1-r75, M. Colin tient trés ferine a ces dates cause des relations qu'il voit eutre les fétes impériales et les jeux donnds, Il écarte au coutraire avec force p, 126 la date du ret aoft suggérée par nombre de critiques et d'historlens, car elle uous raméuerait en Gaule et & Lyon, 4 G, JOUASSARD produite, des martyrs selon lui Lyonnais, les noms de ces martyrs chez Eusébe étant plus caractéristiques de la Galatie que la liste des 40 mar- tyrs de Sebastes, Que penser de cette argumentation de M. Colin ? Qu’elle apparait vrai- ment faible, 4 considérer l’articulation maitresse qui la sous-tend. Laissons de cété la dernigre partie, qui de soi ne serait pas essentielle 4 la thése, a laquelle M. Colin tient beaucoup cependant : l’identification des martyrs gaulois avec les 40 martyrs de Sébaste. Ici on touche aux limites de la fantaisie, puisque pour soutenir cette identification, M. Colin en vient 4 abandonner la liste consignée dans les martyrologues des 40 martyrs dits de Sébaste, pour substituer purement et simplement a la place les noms enregistrés par Eusébe des martyrs de 177. De fait, entre les deux listes, il n’y a de comparable que trois noms au maximum!®, tous trois « assez peu typiques », reconnaft spontanément M. Colin!?, It n'y aurait done ac- cord entre les dex listes que pour le nombre des martyrs, une quaran- taine de chaque cdtél®, En réalité, méme pour le nombre, il y a divergence, puisque pour les martyrs de 177 on aboutit a un total de 47 noms A peu prés!, Cette divergence, M. Colin ne veut pas la voir, tellement il trouve @intérét pour son propos a identification par lui suggérée*®, En quoi il affaiblit manifestement sa thse, au lieu de lui donner du mordant. Le reste de cette thése est-il du moins satisfaisant ? Il s’en faut, car la démonstration de M. Colin repose 4 nouveau sur deux identifications qui seraient a justifier, mais qui ne le sont pas hic et nunc : identification de VAttale de I’Histoive auguste avec 1’Attale de Pergame de la lettre de 177, identification du gouverneur dont il est parlé dans cette lettre avec 1'Ar- rius Antoninus de Tertullien et de I'Histoive auguste. Cette seconde iden- tification présenterait un certain caractére de vraisemblance, si la premié- re était fondée. Mais comment prottver que I’Attale de Ia lettre est bien 15. P, 111 sq. Laliste des martyrs de Lyon n’a pas été reproduite par Eusébe dans son Histoive ecclésiastique et nous n’avons plus le Recueil des martyrs oit elle figurait tout au long. Il nous en atrive cependant quelque chose par voie indirecte, si bien que cette liste a pu étre reconstituée par Dom H. Quentin dans les Analecta Bollan- diana, 39, 1923 p. 113-138; cf. ce qu’en disent M, Colin p. 116-120 et M. Nautin op. cit. D. 49-53. 16. Je dis au maximum, car on lit Donmus et Xanthios d’un coté, Domma et Sanc- tus de l'autre. ry, Borie, 38. P14. 19. PB. NAUTIN, of. cit., p. 96; ef. p. 49°52. 20. Cela parce que identification aboutit a situer le supplice en Asie Mineure. M. Colin ne craint pas les inconséquences ot 1a chose le méne. Ainsi parlera-t-il p. 177 sq. du site du tombeau des martyrs, alors que dans la lettre de 177 il est spécifié qu'il n'y a pas eu de sépulture ; les restes des martyrs ont été réduits en cendres, et les cendres clles-mémes ont été jetées au Rhéne pour que les chrétiens survivants naient rien & quoi se rattacher dans leur espoir en 1a résurrection, AUX ORIGINES DE L’EGLISE DE LYON 5 celui que visait l'Histoire auguste ? Il y a similitude de nom. C’est peu. Il n'est pas méme dit dans 1’Histoire auguste que 1’Attale mentionné ait été chrétien, Qu’on fasse l’hypothése, d’accord ; mais ce ne serait qu'une hypothése, plus ou moins risquée, et qu’on devrait donner pour telle, De Ja 4 une conclusion assurée il y a loin. Ily a d’autant plus loin que, pour conclure dans ce sens, il faut récuser totalement le témoignage d’Eusébe, alors que ce dernier est parfaitement convaincu que les ¢vénements qu'il relate se sont passés en Gaule et plus précisément 4 Lyon. Certes Eusébe n’est pas infaillible. M. Colin se plait a relever que dans certains cas il s'est trompé®". Le tout est de savoir s’il Ya fait dans le cas présent. Or cela me paraitrait extraordinaire. Eusébe de fait, ne s’est pas contenté de prendre, comme on nous dit, ses ciseaux pour découper vaille que vaille dans la lettre des chrétiens de Vienne et Lyon des morceaux susceptibles d’édifier les lecteurs de son Histoive eccléstastique. S'il \’a fait, c’est qu'il attachait au document un intérét, exceptionnel. On le voit 4 1’ampleur de ses extraits®, Cela résulte plus encore de ce fait qu’auparavant il avait déja inséré 1a piace, mais in extenso cette fois, dans un de ses ouvrages, malheureusement perdu ce- Iui-ci, le Recweil des mariyrs®®, Tl lui avait adjoint alors des pitces annexes : Ja liste d’abord des martyrs de Lyon divis¢s en trois groupes : ceux qui avaient et la téte tranchée, ceux qui avaient été exposés aux bétes, ceux qui étaient morts en prison ; la liste ensuite des confessetrs de 1a foi qui avaient survécu a la persécution™4, car il y en avait eu. Au moment ot il rédigenit I’ Histoire ecclésiastique, Tuusdbe disposait enfin de deux épitres expédiées par les confesseurs, alors qu’ils étaient encore dans leur gedle : Tune adressée également aux chrétientés d’Asie et de Phrygie, l'autre & destination du Pape Eleuthére 4 Rome*5, Rusthe avait donc sous les yeux a ce moment-la une série imposante de documents, dont aucun ne nous arrive dans son intégrité, documents qui ont fondé la conviction de Vhistorien quant au théatre des événements par lui relatés, soit Lyon en Gaule, Sur quelles bases fermes prétendre aujourd’hui que ledit historien ar. P. 22-23, 183 sq. 22. In'y a sans doute pas un seul document de l'antiquité chrétienne auquel Eu- sabe ait pris autant pour en farcir son Histoive ecclésiastique, 23. Busébe renvoie expressément son lecteur & ce Recuei d’étre pris en fante pour les données qu’il fournit. 24. Nous n’avons plus du tout cette seconde liste, ce qui est bien facheux, car on poutrait grace a elle se rendre mieux compte de l'importance de la chrétienté de Lyon a cette date, 25. On est étonné que M. Colin fasse si peu attention A ces denx lettres, comme ala documentation en général réunie par Husébe mais dont nous ne disposons plus. T/’at- titude de M. Nautin est au contraire bien différente ; ef. pour la lettre & Elleuthére et la seconde lettre aux églises d’Asie et de Phrygie op.cif. p. 43-49, it ne craint done pas 6 G. JOUASSARD se serait permis, cela étant, de gloser le texte de ces documents®® ? A quel- les fins l'aurait-il fait ? Pour mettre en vedette l’Occident ? Mais il ne connaissait pas ce dernier, nous dit-on, et il ignorait le latin??, Aussi bien ne voit-on pas de quelle maniére il aurait pu davantage se laisser abu- ser, comme M. Colin I’en accuse aussi2*, par les mentions qu'il y avait dans Ja suscription de la lettre ; comment aurait-il !u Vienne 14 of il aurait di lire Sébastopolis, Lyon 14 of il aurait dé lire Néoclaudiopolis ? On ne voit pas®®, Du moins voit-on trés bien, a lire 1a lettre attentivement, qu'une question de langues se pose dans le présent débat, mais qu’elle oblige A conclure que cette lettre de 177 n’a pu étre rédigée qu’en Occident. A propos, en effet, d’Attale, celui-ci étant réclamé par la foule pour étre jeté dans I'aréne, il est spécifié®® que I’on lui fit faire « le tour de l'amphi- théatre, cependant qu’une tablette était portée devant lui, sur laquelle il était écrit en latin : Celui-ci est Attale le chrétien ». Comment envisager une telle inscription en Galatie, presque personne n’étant en mesure de la comprendre, voire méme de la lire ? Dira-t-on que c’est le juge qui a fait établir la pancarte en conformité avec 1a sentence par lui rendue, voici 26. M, Colin p, 182-183 admet explicitement une glose pour la mention du Rhéne dans la lettre. Pour la suscription il se permet d’éerire « qu'Eustbe avait tendance & compléter les adresses des lettres qu'il reproduisait. » N’est-ce pas dans ce méme sens que M. Colin interpréterait les précisions contenues dans 1a lettre en H.E.V.1, 17, touchant Sanctus et en V, 1, 29, touchant saint Pothin ? Ainsi la fidélité d’Hn sébe comme téinoin du texte qu’il cite est-elle grandement suspectée. alors que p. 23 nous lisons ceci pourtant : « Malgré cela, ensemble des documents transinis par Eu- sébe reste une source historique de premier ordre. Dans ces chapitres de 1" « Histoire ccclésiastique » qui concernent les Gaulois, on devra tout juste écarter deux on trois noms propres », La vérité est qu’Eustbe sort transforme des mains de M. Colin, alors que la documentation de ce dernier est infime, conparée a celle dont bénéficiait Vévéque de Césarée, 27. P. 23 et 183. Bustbe cependant connaissait suffisamment Lyon et Vienne, ainsi que le cours du Rhéne, pour en parler d’une maniére exacte. Ce qu'il aurait fait de son cru selon M, Colin, puisque en glosant et interprétant le document de base. 28. P. 183 sq. 29. M, Colin s’efforce a l’expliquer en prétendant qu’Eusébe n'aurait pas su com- prendre que Colonia Iulia Augusta désignait Séastopolis et Colonia Clandia Néo- claudiopolis. I/historien aurait « retraduit » ces mentions « en nomenclature occi- dentale », De la part d’un homme qui ne savait pas le latin et qui ignorait l’Occident, ilfaut avouer que Vinitiative n'est pas banale. On comprendrait fort bien, A l'inverse, qu'Eusabe efit cherché la solution comme M. Colin, du cété de !'Orient. Si tant est qwil ait pu lire ces mentions en latin et qu’on puisse admettre que la suscription grec- que ait comporté des noms de liew en latin. En réalité Eusébe a tellement respecté Ja suscription originale de la lettre, cette suscription étant libellée en grec, qu'il a Jaissé Vienne en téte avant Lyon et écrit : « Les chrétiens de Vienne et Lyon 9. Ce qui amet aujourd'hui les critiques la torture pour expliquer cette anomalie, M. Nantin asa solution personnelle touchant ce point (op. cif., p. 43-95), savoir que le rédacteur de Ja lettre de 177 serait saint Irénée et que celui-ci aurait été d’abord évéque A ‘Vienne avant de le devenir de surcroit 4 Lyon apres le décés de saint Pothin. Solution bien inattendue pour qui lit Eusébe sans prévention, 30, HLE., V, 1, 44, AUX ORIGINES DE L'EGLISE DE LYON 7 qu’un peu plus loin dans la lettre*!, toujours A propos d’Attale, nous lisons ceci : « Alors qu'il se trouvait assis sur la chaise de fer et qu’il grillait, tandis que de son corps montait une fumée de graisse, il dit en latin a la foule : « C'est ce que vous faites, qui est de l’anthropophagie ; nous, nous ne mangeons pas d’homme et ne faisons non plus rien de mal », On lui de- demanda : «Quel nom a Dieu ? »—« Dieu n’a pas de nom comme en aun homme » répondit-il. » Voila donc un dialogue entre Attale et la foutle, le tout en latin, avec initiative d’Attale d’employer cette langue®. S'il l’em- ploie, le martyr a évidemment un but : se faire entendre du plus grand nombre des assistants. De fait, la multitude lui donne la réplique, aprés avoir fort bien entendu. Nous sommes manifestement dans tune région ot le latin est couramment parlé, plus couramment que le grec, a tenir compte de l'ensemble de la population. I/Attale en question 1’est done pas celui qui a été condamné en Asie par Arrius Antoninus, mais un Attale de Pergame, qui, vivant maintenant dans la région lyonnaise, s'était mis au latin pour se faire mieux entendre. La donnée est trés remarquable, Mle suffirait 4 montrer combien la thése de M. Colin est osde, Le manifeste également ce fait que la thése entraine comme conséquence inéluctable que saint Irénée n’a pas été évéque Lyon mais en Galatie®s. Or, lorsque dans l’antiquité on parle du sige épiscopal d’Irénée, on nomme réguligrement Lyon™, Un tel accord aurait di mettre en garde l’auteur de la théorie nouvelle. Pour avoir le contexte d’une mention historique il ne suffit pas d’interroger les inscriptions, si estimable que soit une telle 31, Th, 52. 32. Sila lettre mentionne, dans le cas, que le dialogue a commencé en latin, c’est manifestement que le fait est insolite, Le reste des dialogues tels qu'ils sont rapportés s'est déroulé en grec. 33. M. Colin daus son article de L’antiquité classique accepte la conséquence avec entiousiasme, mais il n'a pas mesuré exactement ce qui s’ensuivrait, pour les rela- tions d’Trénée avec I’église de Rome par exemple, 34. Ainsi fait un Sévére d’Antioche, personnage qui est pourtant trés averti dans ces matiéres, 35. Cet autre fait aurait pu I'impressionner que l'Adversus haereses de saint Iré- née ne nous arrive au complet que par le canal de I'Occident, par une version latine qui est antérienre & 420. Les Grees an contraire n’ont pas sti conserver l'ouvrage en gree, Tout an plus V’ont-ils passé aux Arméniens, pour une traduction des deux der- niers Livres tout au moins, Dans cette traduction, il est vrai, M, Colin aurait peut- étre trouvé un confirmatur de lépiscopat en Galatie, 8 G. JOUASSARD préoccupation, il faut aussi, et au moins autant, se préoccuper de rassem- bler toutes les données littéraires du probléme et les examiner & fond. Je ne pense pas que M. Colin lait fait®*, D’on vient que, sans admettre toutes Jes vues de M. Nautin®”, j’estime qu’il y a beaucoup A prendre dans celles- ci, tandis que M. Colin a malheureusement trop négligé les données lit- téraires pour qu’on puise {ui accorder du crédit. G. Jouassarp. 36. M. Colin s'est si pen préoceupé de réunir tonte 1a documentation littéraire utile pour sa these, que, d’aprés iui, il n'y aurait eu aucun témoin ancien nous par- ler des martyrs de Lyon avant Grégoire de Tours. Or, sans compter Rufin, il est un autre témoin latin a faire intervenir ici, le fameux Eusébe gallican, qu'on croit an- jourd’hui étre Fauste de Riez. Dans sa collection se trouve'un sermon sur Sainte Blandine (le voir édité sous le nom d’Eucher dans PL. 50, col, 859 C-861 D, avant un autre sermon lyounais sur Hpipode et Alexandre (cf. PLS. Vol. III, col. 547 et 549) oi il est question de Focinus, notre saint Pothin, et du Rhéne. 37. J’aurais du mal a admettre la rédaction de la lettre de 177 par saint Irénée, com: me l'épiscopat de celui-ci a Vienne, Deux nouveaux sermons de saint Césaire d’Arles Le manuscrit 240 de la Faculté de Médecine de Montpellier est un homiliaire du xxe siécle qui a appartenu au président Bouhier et qui provient de l'église Saint-Paul de Besangon!. Il couvre ensemble de Vannée liturgique et a été composé essentiellement & partir de la collec- tion d’Alain de Farfa?, complétée a l'aide de onze autres piéces. Parmi celles-ci on compte trois sermons de saint Césaire, connus en partie par ailleurs, mais ici sous une forme nouvelle. Un pareil fait ne saurait sur- prendre : on sait que saint Césaire a trés souvent remanié ses sermons et en a donné des éditions diverses. Le second de ces sermons (f. 46%-48") est composé a l'aide de deux sermons déja édités : S. 200, § r + S. 130, § 2-5, soit les numéros 31 et 30 de la Collectio germanica. Mais le premier et le troisiéme, s’ils reprennent Tun et autre un sermon connu auparavant, nous transmettent de longs passages inédits. M: Montreitier, Faculié de Médecine, cod. 240, f. 42v-4gr et 5Iv-52 v. 1. Cette identification de provenance, assez inespérée, a été possible grace & une note du Pére Chifflet découverte par le R.P. de Vrégille qui a eu amabilité de men transmettre 1a copie, 2, Le cod. 853 de Troyes, qui contient Ia partie d’été de I"homiliaire d’Alain, a probablement été utilisé, car Ini aussi provient de Saint-Paul de Besancon, ains! que permet de le deviner la note du P. Chifflet indiquée ci-dessus, To 10 15 20 25 30 35 40 to 33 15 R, ETAIX 1. (£. 43") Rogo vos, F. K., ut dies istos .. // ... unde potuimus habere remedium (Césaire, S. 196, p. 750, 1, 3-11). 2. Bt ideo, fratres arissimi ad ‘vigilias maturius surgite, Si enim negociatores solent multum vigilare propter pecuniam, si artifices, fabri, Csutores) et reliqui artifices maturitis vigilant ut sibi cum grandi labore provideant victum, quate Christianus non vigilet ut orando et psallendo adquirat indulgenciam peccatorum ? Ad terciam ... /] ... eos misetos (Ibid., 1, 13-22). Sed forte dicit aliquis : « Ergo non erimus solliciti de domibus nostris ». (f. 43°). Ante omnia ate follieitus. Sed sic te occupa in domo tua ...// ... labore consueveras id, 1, 22-25). 3. Licet tantum intersit inter carnem et animam quantum inter anrum et plumbum, tamen non usquequaque disperandus est qui vel aequaliter dividit spatia temporum animae vel carnis suae. Tatxoria vero, voluptas et rapina, cupiditas vel saeculi huius vanitas, didicimus et frequenter experti sumus quam sint fragilia, caduca, quam fugitiva et velut ventus ant umibra practereuntia, quibus post breve gaudium suecedit sine fine supplicium. Quid enim in mundo manet quando mundus non permanet, sicut scriptum est : E¢ mundus transiit et concupisciencia eius ? 4, Quid autem perseverat homo in homine nisi quod quisquis... // ... in sublime conscendas ([bid., p. 751, 1. 3 - p. 752, 1. 8). 5. (£. 44") Ante omnia ‘rogo vos, frattes ‘karissimi, wt ad exemphun heati Habrahae, de quo nobis lectio recitata est, egrediamur de terra nostra et de cognatione nostra, Sic enim ad eum ait Dominus ; Egredere de terra tua et de cognatione tua et veni in terra quam monstvavero tibi. Quae est enim terra de qua exire jubemur nisi caro nostra ? Bene enim terra sua egreditur qui carnales concupisciencias contempuens Donis operibus dilectatur. Bene de terra sua egreditur qui cupiditatem (E aq¥ ] spemit et misericordiam digit, Inxoriam fugit, amplectit casti- atem. Bene de terra sua egteditur qui carnales voluptates velut venenum diaboli respuit et lectioni vel orationi frequenter insistit. Bene de terra sua egreditur qui maliciam deserit ut teneat caritatem, superbiam spernit ut sectetur Innulitatem, Onid eat ergo de terra sua egtedi, nist omnia carnalia vicia vel peceata relinquere ? 6, Ef veni, inquid Dominus, in terram quam monstravero tibi. Ergo. terram nostram telinquimus, ad terram quam ostendit Dominus veni mus, Quae est ista terra quam dignatur ostendere ? Sine dubio de qua propheta dicebat : Credo videre bona Domini in terra viventium. Rrgo terra corporis nostri quando multis peccatis vel criminibus famulatur terra morientium esse cognoscitur. Cium vero virtutibus operam dederit, in terra viventium transmigratione felicissima commutatur. Sed hoc, fratres karissimi, non extra nos sed intus in nobis cum Dei gratia possu- mus exercere si’volumus. Si enim secundum quod supra dixi peccata relinquimus et virtutibus operam damus, de terra morientium fideliter sutores} auf forte institores, coniectura emendavi ; subitores M. sic] sim, non] add, eadem manu, rapina] conieci ; rapidas m. 27 de} addidi 28 dilectamur w. 41 transmigrationem w. 44 vittutis ox, 19 I Toh. 2, 17. 35 Gen, 12, 1. 24-25 Gen, 12, 1. 38 Ps, 26, 13. DEUX SERMONS DE CESAIRE D'ARLES rt 45 egressimus et in terram viventium quam Dontinus ostendit fideliter veniemus. 7. Et ideo qui solebat maledicere benedicat, et qui solebat detrahere semper quod bonum est studeat ex ore proferre. Qui solebat iracundiam in corde servare patientiam teneat. Qui res alienas solebat invadere 50 de rebus propriis studeat elymosinas erogare. Qui in negocio fraucem solebat facere et per stateras dolosas vel mensuras duplices iniqua lucra conquirere, ab ommi fraude et ab omni nequitia suum animum per paeni- tentiam vel misericordiam contendat eruere. Ante omnia, frattes, infirmos visitate, peregrinos excipite et ipsi pacem cum ommibus habete et quos 55 discordes agzoscitis ad concordiani revocate, (7. 45") prandia vestra esurientibus pauperibus erogate. Conviviola vestra sint semper honesta, sobria, temperata, In ipsis conviviis nolite verba ociosa revolvere, de quibus in die indicii reddanda est ratio. Sed magis lectiones quas aut in domo relegitis aut in ecclesia auditis recolite et vobis invicem 6o dicite. Et dum caro vestra terreno reficitur cibo, anima Dei verbo pascatur. Haec ergo agite, fratres karissimi, ¢et Deus dilectionis et pacis erit vobiscum, Amen.t 45 in terra M, 48 & 50 studiat mr, 50 aelymosinis x1, 52 nequitine a 53-54 infirmns .., peregrinus M, 58 redanda m 60 terrenos efficitur at, 61 ergo] additur supra lin, 61 Deus] Deo m. Gr et Dens... vobiscum] vow sapil Caesarium, x. Rece, fratres dilectissimi, iam ... // ... cum conscientia secura suscipere (Césaire, S. 201). 2. (f, 52" ) Etiam et hoc rogo et supplico ut in die passionis dominicae auiius sé de aecclesiae conventu subducat, nisl forte quem aut corporis 5 infirmitas aut ffiscalis} necessitas tenuerit occnpatum, Et quia non qui ceperit sed qui persoveraverit usque in finem hic salvus erit, quantum possumus cum Dei adiutorio studere débeamus ne forte, si in diem passionis dominicae ad aecclesiam fideliter venire neglegimus, quod per totam quadragesimam laboravimus aut minuere aut perdere videamur, ro Si enim Dominus noster, qui nihil mali merebatur in illo immaculato corpore sustinere, pro ineffabili tamen pietate amarissimam (f. 52 ) pro nobis passioneni est dignatus excipere, quare nos vel tam longo spatio non teneamur in ecclesia quam longo tempore pro nobis ille pependit 4 conventus obducat M5 fiscatis] pro grandis au/ publica ? (cf. 8. 74 § 3, 8. 106 § 2, 8. 202 § 5). 6 Matih, x0, 22 et 24, 13. pe] R. ETAIX in poena ? Ile enim in paschali sollempnitate ordine legitimo gandet 15 qui prius in Domini passione doluetit. Implebitur enim in illo quod scriptum est : Qui seminat in lacrimis, metel in gaudio. 3, Ante omnia contestot vos, fratres karissimi, ut quicumque vel contra unum hominem iracundiam vel inimiciciam tenet, reconciliare vel paci- ficare se absque ulla dilatione festinet, ut corpus vel sanguinem Domini 20 secundum terribilem apostoli Pauli sentenciam non ad iudicium sed ad remedium animae suae mereatur accipere. 4. Et quia de illa multitudine populi quae die dominico ad imissas vel ad vesperam venire consuevit, sicut ipsi videtis, maximam partem mune absentare et de ecclesia deesse cognoscimus, omnia quaecumque 25 suggessimus vicinis et proximis vel omnibus vestris dicite et frequentius illa omnia quae vobis praedicantur insinuate. Ammonite ergo omnes qui nunc absentes esse videntur, Ammonite vicinos, ammonite familias Vestras ut castitatem custodiant, ebrietatem velut inferni foveam fugiant, contra nullum hominem odium in corde retineant, hoc tantum in chum 30 quod oportet accipiant, verba turpia ex ore non proferant, nec ex lingua sua sibi per turpiloquium vulnera faciant de qua se Deum laudando sanare potuerant, quia non est iustum ut ex ore populi christian’, ubi ingressa est eucharistia Christi, proferantur verba diaboli. Sicut enim ego reus ero si vobis ista non dixero, ita et vos, si ubicumque fueritis 35 Oportune et inportune nolueritis aliis dicere, timere debetis ne Dei offensam pro hac neglegencia possitis incurrere. Sed credimus de Dei misericordia quod omnia quaecumque aut in lectionibus aut in praedi- cationibus fideliter auditis ita omnibus aliis et in conviviis et ubicumque fueritis insinuaturi estis, ut et pro vestra et pro aliorum salute ante 40 tribunal Christi aeterna praemia capiatis. ‘Tous les paragraphes du premier setmon présentent des termes et des expressions typiquement césairiennes : § 2 : maturius, cum grandi labore, ante omnia ; § 3 : frequenter ; § 5 : ante omnia, rogo vos, venenum diaboli, Sfrequenter ;§ 6 : sine dubio, cum Dei gratia, secundum quod, fideliter ; § 7 : et ideo, ex ore proferre, res alienas invadere, statevas dolosas vel mensuras duplices, ante omnia, discordes ad concordiam vevocare, prandia pauperibus evogare, conviviola, in die indicii reddere rationem, sed magis, lectiones relegere, haec ergo. Il en va de néme pour le deuxiéme sermon : § 2 : Etiam at hoc rogo et supplico, et quia, cum Dei adiutorio studere, pro ineffabili pietate, ordine legitimo, implebitur in illo quod soriptum est ; § 3 : ante omnia contestor, tervibilis sententia, non ad iudicium sed ad remedium ; § 4: et 14 poena] penam M. 15 passionem Mm, 15 enim] add, supra lin, 22 ille w. quae] qui ante corr, 24 absentare] adsentare wt 1a m,, adsentire 2 m, 28 fngiant] add. in marg. 16 Ps. 125, 5. 35 CE IT Tim. 4, 2. 20-21, Cf, I Cor tr, 20. DEUX SERMONS DE CESAIRE D'ARLES 13 quia, sicut ipsi videtis, suggessimus, frequentius, insinuate, ammonite, ebrietatem velut inferni foveam fugere, verba turpia ex ore proferre, now est iustum ut, credimus de Dei misericordia quod, fideliter, ante tribunal Christi. Les thémes traités sont eux aussi propres 4 saint Césaire. Le cas est particuliérement net pour les paragraphes 5 et 6 du premier sermon qui ont leur exact paralléle dans le début du sermon 81, On peut encore noter les rapprochements suivants : 1. 3: cf. S$. 196 § 2; 1. 3-7: cf. 8. 72 $2. 1, ra-r4 : cf. S. 74 § 3, S. 224 § 3; 1. 26-34: cf. S. 16 § 2; 1. 47-6. ; §. 16 § 2, 19 § 2, 60 § 4, 64 § 2, 86 § 5, 188 § 6, 198 § 351. 48-5) tt S$. 13 §3; 1 53-56: cf. S. r4 § 2, 188 §6; 1, 58-61: cf. S. x § 17, 7 $1, 8 § 1-2, 157 § 1, 198 § 5. Seules les deux derniéres lignes paraissent inau- thentiques. Hacc ergo se retrouve trés souvent au début d’une conclusion chez saint Césaire, mais non la formule Deus dilectionis et pacis erit vobis- cum. De nombreux paralléles peuvent aussi tre indiqués pour le second sermon : 1, 3-5 : cf. S$. 202 § 5, 208 § 3, 209 § 4, 74 § 3, 196 $25 1. 5-0: cf. S, 12 § 3, 76 § 1, 156 § 6, 187 § 5, 209 § 3, 233 § 2, 234 § 2; 1. 6-9: cf. S. 202 § 5; 1. 17-19: cf. S. ro7 § 4; 1. 17-24: cf. S. 200 § 3, 20x § 3, 202 § 4, 229 § 5; 1. 22-40 : cf. S. 6 § 8, 13 § 4, 16 § 2, 33 § 4, 74 § 4, 78 $5, 134 §23 1.31: cf. S.6 § 131 32-33: cf. S. 13 § 4, 33 § 4. Un seul point pourrait faire difficulté A 1a ligne 23 : dans ses sermons, saint Césaire invite souvent ses fidales a participer aux vigiles, parfois a tierce, sexte et none, mais jamais aux vépres. Il faut toutefois noter qu’au début du sermon 136 il indique que le psaume CIII est connu de presque tout le monde parce qu’il est chanté partout ad duodecimam horam, ce qui suppose que les chrétiens assistaient a l’office du soir. Nous avons donc ici deux nouvelles piéces 4 joindre A l'ceuvre oratoire déja abondante de saint Césaire d’Arles*. Ie premier sermon corres- pond au début du Caréme et le second au jour de la tradition du symbole, clest-a-dire au dimanche avant Paques, ainsi que le prescrivait le concile d'Agde de 5064. Raymond Brarx Lyon 3. Nous pensons publier prochainement un sermon pascal inédit, mais nous regrettons vivement de ne pouvoir admettre l'authenticité des deux piéces publiées récemment par A. Hofer (Revue bénddictine, t, LXXIV, 1964, p. 44-53), car elles utilisent les homélies de saint Grégoire le Grand, Il s’agit probablement de compo- sitions carolingiennes, 4. Cf, Karl Bere, Die Werke des i. Cacsurius von Anes als liturgiegeschichliche Quelle, Rome, 1946, p. 32. Il est fort dommage qu'un chapitre seulement de cet excellent travail ait été jusqu'ici publié. L’interpretazione ciceroniana di « Timeo 41 A7-B6 » nelle citazioni testuali di Sant’Agostino Nelle opere di sant’ Agostino ricorre per tre volte la citazione di un passo della traduzione che Cicerone fece del ‘Timeo di Platone. Eccone qui i testi : De civ. dei SITE 16" De civ, dei XXIL 26% Serm, CCXLI 88 Nempe Platonis haee Sic enim eum (se. deum) Inducitur deus a Plato- verba sunt, sicut ea Cice- —locutum narrat Plato ne ipso alloqui deos, quos roin Latinum vertit, qui- fecit de corporali et de bus inducit summunm incorporali substant deum deos quos fecit ad- 5 5 atque inter caetera dicere loquentem ac dicentem : illis «Vos, qui deorum satu orti estis, adtendite : quo- rum operum ego parens effectorque sum, haee 10 10 sunt indissolubilia me invito, quamquam ome conligatum solvi potest sed haudquaquam ‘bo- num est ratione vinetum 15 15 velle dissolvere. Sed quo- « Quo- « Qu niam estis orti, nian estis orti, inquit, niam estis orti, inmortales vos ‘quidem — inmortale immortales esse et indissolubiles non _esse et indissolubiles non _egse ct indissolubiles non potestis ; ne utiquam ta- 20 potestis ; non ta- 20 potestist ; non tat men dissolvemini, neque men dissolvemini neque men _dissolyemini neque vos ulla mortis fata peri- vos ulla mortis fata peri- vos ulla mortis fata peri- ment, nec erant valen- ment nec crunt yalen- ment, nec erunt valen- tiora qnam consilium tiora quam consilium —tiora’ quam consilium meum, quod mains est 25 meum, quod imains est 25 meum, quod mains est vineulum ad perpetuita- ~ vineulum ad perpetuita- vineulum ad perpetuita- tem vestram quam illa tem vestram quam ila tem vestram, quam illa quibus estis tum, cum —_quibus estis quibus gignebamini,conligati», _conligati », colligati estis ». 1. Cf. p. 575, 17-29 L Dombart-Kalb! (Lipsiae MCMXXVIIZ). 2. Cif, p. Gro, 14-19 IT D-K3 (Lipsiae MCMY). 3. Chr, PL, 38, col. 1138, 4. Sant’Agostino interrompe qui la citazione del testo platomico con queste pa- role : «iam ad istam vocem illi (sc, dei) intremiscere polerant, Quare ? Quia im- mortales esse cupiebant, et mori nolebant. Evgo ut cis auferret timorem, secutus adiun- 16 A. R. SODANO Agostino stesso dichiara di riferire il testo platonico nella traduzione ciceroniana : sicut ea (sc. verba) Cicero in Latinum vertit (I. 2-4), ma la collazione tra le citazioni agostiniane, da una parte, e, dall’altra, il confronto tra esse e il testo di Cicerone® ci consente di rilevare le va- rianti seguenti : 1° L, 11 tndissolubilia : indissoluta Cicer. ; 2° 1. 14-15 bonum : boni Cicer. ; 3° 1. 18 vos quidem & omesso nella seconda e nella terza citazione di Agostino ; 4° 1. 20 i manoscritti ciceroniani leggono, concordi, xewtiguamt, mentre Ja seconda e la terza citazione di Agostino danno non ; 5° 1, 23-24 nec erunt valentiora : nec fraus valentior Cicer. ; 6° 1, 28-29 tum cum gignebamini & tradizione concorde dei manoscritti ciceroniani ; 79 1. 29 : la terza citazione di Agostino traspone estis a colligati, invece di estis conligati, comune alle altre due citazioni e al testo ciceroniano.® Quale valore possono avere queste varianti delle citazioni agostiniane ? Cerchiamo di esaminarle, una per una, rendendoci conto, naturalmente, al tempo stesso, dell’ interpretazione che Cicerone ha data del testo platonico. 1° yariante. Roland Poncelet’, in uno studio molto polemico su Cice- tone traduttore di Platone, ha inteso dimostrare che tra la traduzione di Cicerone (1. 8-r1, p. 1) e il testo platonico (Timeo 4x A 7-8: Oeoi Seay, dv éyh Srwoupydc mathp te Epyov, SVepod yevopeva GAvta Kth.) c’éuna concordanza apparente, un’antitesi radicale tra idue modi d’espres- sione : il periodo latino solo apparentemente conserverebbe lo schema sintattico del periodo greco, mentre, in effetti, la subordinazione delle idee, enchatnée in Platone, sarebbe, nella traduzione di Cicerone, disloguée, perché delle quattro proposizioni con le quali il filosofo romano si studia di rendere il passo del filosofo ateniese, la prima, relativa, vos [ qui ] deorum satu orti estis traduce il genitivo QeHv e non dv, che, secondo il Poncelet, sarebbe stato, da Cicerone, omesso, mentre la terza proposizione, anch’essa relativa, quorum operum ego parens effectorque sum, invece di congiungere parens al suo determinante logico (deorum), interpretando Oe@v Gy, isola parens effectorque, groupe détaché, pwis indiment déporté wit alque ait (sc, deus) », per riprenderla poi secondo la citazione fatta qui sopra nel testo, 5, Secondo I’edizione M, ‘urr10s Crc“Ro 46 : De divinatione, De fato, Timaeus, ed. W. ax, Lipsiae MCMX XXVIII, 4, 179b 4-13, 6, La variante ortografica ciceroniana peremeni, invece di quella agostiniana poriment non. & presa in considerazione. 7. Cicéron traducteur de Platon, L’expression de la pensée complesve en latin classique, Patis 1957, p. 160-161, « TIMEO 41 A7~-Bé» IN CICERONE E AGOSTINO 17 dalla seconda proposizione, [adtendite], alla terza ; infine, la quarta propo- sizione della traduzione ciceroniana, haec [ sunt | indissoluta, equivarrebbe ad & ... GAvta. Cosi, secondo il Poncelet, la relativa latina, poiché non é soggetta a funzioni limitate come la relativa greca, perde la sua virth propria, mettendo in rilievo le relazioni che sono appariscenti e non quelle che consentirebbero un’analisi penetrante dell’idea. Ma é probabile che questa inferiorit di Cicerone nei confronti del testo greco sottolineata dal Poncelet, la quale significherebbe, anche, un’infe- rioritd espressiva della lingua latina rispetto alla lingua greca, non sia, almeno per questo passo, giustificata, E in primo luogo satebbe opporttno chiarire se Cicerone, traducendo il testo del Timeo, abbia avuta presente la lezione & ... GAvta dei manoscritti APWY18z2 oppure Guta soltanto, lezione attestata dal codice F : nel primo caso, é evidente che la frase greca si debba intendere un’espressione vocativo-esclamativa, come, del resto, traducono R.D. Harchet-Hind® (gods of whom I am creator and father of works which... ave indestructible) eil Vraccaroli® (dei, -< figli > di det, dei quali io sono creatore e padre di opere che... sono indissolubili) ; nel secondo caso, invece, il complemento vocativo Qeoi... ¢ la relativa seguente dv ... Epyav hanno Ja principale in Huta, con il predicato sottinteso, e l’espressione diventa, cosi, un’enunciativa, un’assertiva. Ora, non c’é dubbio che la traduzione di Cicerone quorum operum ..., haec sunt indis- soluta, mettendo, appunto, in relazione la complete sentence (cost il Taylor)? espressa da di\vta, sia conforme ad un testo greco, il cui esemplare é tradito dal codice I". Inoltre, I'espressione ciceroniana parens effectorque conserva fedelmente la coordinazione greca Sntovpydg nattip te, inscindibile groupe détaché, anch’esso : dal punto di vista lessicale, xatijp Epywv diffi- cilmente si confronterebbe con altro esempio della lingua greca, e soltanto il nesso di Snjnovpydg con nuctp rende possibile il genitive oggettivo Epyov, ché gli Epya hanno, normalmente, un Snjovpydg, non 1m TOTHP, e lo stesso Platone, Timeo 28 C 3 tov ... nomtiy Kai xatépa tobse tod navtés pud essere citato a confronto ; dal punto di vista sintattico, dv dovrebbe avere una duplice funzione, dovrebbe, cioé, essere, al tempo stesso, genitivo oggettivo, alle dipendenze da Snprovpydc, e genitivo di origine o possessivo, alle dipendenze da épyov, genitivo oggettivo, asua volta, di mattjp : un'interpretazione certamente piuttosto complessa, Ja quale ha indotto A. Rivaud™ a tradurre : diewx ... dont je suis ’ Auteur, et des ceuvres desquels je swis le Pére, e che non contribuisce all’intelligenza del neutro dra, parendomi impossibile riferizlo 0 ad Epyasoltanto oppure a Oot e ad Epya, insieme, rendendo, in quest'ultimo caso, difficile ad accettarsi la traduzione di Rivaud stesso : indissolubles vous étes, In terzo 8. The Timacus of Plato, London 1888, p. 235, 9, Puatonn, I) Timeo tradotto da G. FRACCAROEL, Torino 1906, p. 215. To. A commentary on Plato's Timaeus by A.B, Tavior, Oxford 1928, p. 249. 11, Praton, Buvres compldtes, Tome X Timée-Critias, Texte établi et traduit par A. Rivaun, Paris 1956, p. 156. 18 A, Rk. SODANO luogo, considerando 5npiovpydg muthp te un nesso coordinato inscindi- bile, alla pari del latino parens effectorque, sembra pitt corretta interpre- tazione intendere Sv yov un’ attrazione relativa inversa, equivalente ad Epya dv o alla pitt completa espressione Epya dv Epyov®, allo stesso modo, adesempio, di un altro passo platonico (Menone 96 C) dporoyfkapev SE ‘ye, mpaypatos ob pte StSdoKuror pte paeytai elev, todto Hndé SidaKtov sivar, nel quale, com’é ovvio, xp&ypyatog of equivale a mptiypua ob : sicché Cicerone, anche in questo caso, par essere fedele interprete di Platone, a tal punto da modellare sul testo del Timeo operum Epyov), altractio inversa di quorum (= dv), equivalente ad opera Epya), quorum (= dv) ... sum, haec, un costrutto non certamente proprio della lingua latina, nella quale gli esempi di attrazione inversa sembrano limitati al sermo cotidianus e al nominativo e all’accusativo, come pare che si debba dedurre da Plauto, Asin. 621, patyonus qui vobis suit futurus, perdidistis e Amph. 1099, Naucratem quem convenire volut, in navi non erat'? ; anzi Cicerone sembra consapevole dell’incompiutezza dell’espressione greca e aggiunge haec, dimostrativo che, parallelo a ta0ta, sottinteso, contribuisce ad un’intelligenza pit perspicace del concetto platonico, cosi come, incline all’enfasi retorica dello stile eloquente, cui dava ottimo spunto il discorso che il padre del tutto (6 ...18 may yevvioas, Tim. 41 A 5-6) rivolge agli dei, egli ha preferito, aggiungendo adtendite, scindere il vocativo, che & cosi reso pitt solenne, @eoi Ody, dall'affermazione principale : le opere, delle quali io sono autore e padre, sono dAvta, che non riguarda, in maniera specifica, gli €pya, gli dei creati, ma @ un’affer- mazione generale, mediante la quale Platone intende spiegare e chiarire sia l’immortalita de facto di questi dei, sia la ragione per la quale il creatore da loro una parte nella creazione dell’uomol4, Qui s'inserisce la questione della variante di Agostino indissolubilia, invece di indissolwta del testo ciceroniano. Dal momento che, per ambedue gli scrittori, la tradizione manoscritta @ concorde, due ipotesi, in linea generale, si potrebbero avanzare : a) Agostino ha presente un testo della traduzione ciceroniana diverso da quello a noi giunto attraverso i codici conservatici ; b) Agostino muta, consapevolmente, la lezione del testo ciceroniano. Una terza ipotesi, che, cioa, il filosofo di Tagaste citi il passo a memoria e incorra, qutindi, nella variante, non sembta probabile, per il fatto che il luogo citato @ piuttosto lungo ei due testi si concordano nella maggior parte delle lezioni. 12, Per la questione di questo passo platonico yd. anche l'ottima dissertazione di P. Rawack, De Platonis Timaeo quaestiones criticue, Pars prior, Diss., Berolini MDCCCLEXXVIII, p. 24 sgg. 13. Cf, R. KtmNER- C. StuoMann, lusfilhrliche Grammatik der Lateinischen Sprache, Il 2 Hannover 1914, p. 309 gu. t4. Cfr, ALE, TAYLOR, of. cif, p. 249. « TIMEO 41 A7-B6» IN CICERONE & AGOSTINO 19 Orbene, delle due ipotesi valide, pitt accettabile pare la seconda. Nic, Stang'5, in uno studio, breve ma preciso, sulla ratio della quale Cicerone si serve per tradurre gli aggettivi greci i quali cominciano con @ privativa, osserva : 1 che, soprattutto nelle opere filosofiche, lo scrittore latino da, spesso, diverse traduzioni dello stesso aggettivo, rivelando, cos}, per quanto la variatio possa rispondere ad un’esigenza espressiva del contenuto, tna notevole incertezza : GAoyog, ad esempio, & tradotto (stando ai risultati dell’indagine di A. Yon)'® vationis expers (Nat. Il 22, Tim. 45), aversa a recta vatione (Tusc. IV x1), ratione adversante (ibid. 12), sine rabione (ibid, 13), € ancora (secondo M.O. Ligcu)!? cuntrarios inimicosque rationt (Tusc. IV 10), ration non obtemperantes (ibid. IIT 7), evisse de ratione (ibid. IV 77), rationem omnem repellenies (ibid. V t5), © infine (come suggerisce Nic. Stang)'® rationi inimicus (de sen, 42), vel rationis expers vel vationem aspornans vel rabioni non obvediens (Lusc. LIL 24) ; 2° che Cicerone, impegnato ad attenersi all’originale greco che ha davanti, concedendo, al tempo stesso, non poco all'antites! concettnale che gli veniva dalla retorica, traduce, a volte, servendosi di aggettivi latini con la componente privativa in : su ryo di questi aggettivi che, secondo H, Merguet!, s'incontrano nelle opere filosofiche, 45, quindi quasi un terzo, sono usati una sola volta, 18 sono neologismi e, di questi, 13, dunque due terzi, ricorrono una volta soltanto ; wna prova evidente, secondo Nic. Stang”, che in parte i modelli greci, in parte lo stesso contesto die Vorausseteung fiir diese Adjective bilden, Queste osservazioni di Nic, Stang ci consentono : a) di ritenere che tra indissolutus e indissolubilis, con cui Cicerone traduce lo stesso aggettivo greco Gvtos, non e’é alcuna differenza concettuale : si tratta, semplicemente, di un tentativo ciceroniano di attenersi al modello che ha di fronte a sé, e ora, traducendo (&pya) ... Gdvta (Timeo 41 A 8), allo scrittore latino capita di rispettare la desi- nenza -ta, e di rendere haec (opera) ... indissolua, ora, davanti a Timeo 4 B 3 d@dvator ... dAvtot (sc. Geoi), gli par preferibile rilevare la nozione della Fahigheit, della Moglichheit implicita nell’aggettivo ver- bale greco*! edi tradurre immortales ... indissolubiles ; tentativo che Cice- 15. Cit, Cicoros Wiedergabe von dens privativ @, in Symbolae Osloenses XVII (1937) 16. Cir, Ratio of les mots de lu famille de reor, Paris 1933, p. 17. Cir, Etude sur la langue de le philosophie morale chez Ci 18, Cfr, op, cit., p. 67-68, 19. Cir, Lexicon 2u den philosophischen Schriften Cicero's. Jena 1892, p. 294 seg. 20, Chr. op, cil, p. 75. «Cir, Griechische Crammatik,, you Vi, ScHwyaok LB... A, DyBRUNNER, Miinchen MCMI, p. 409-410. 5. jcdvon, Paris 1930. von H, Mrrcunt, I, 20 A, R, SODANO rone stesso non ripete altra volta, tanto é vero che Tim. 32 C 2-4 dote + Gvtov ... yevéoOar é tradotto (Tim. 15, 163> 5-6 Ax) con la perifrasi verbale ué dissolui nullo modo queat, mentre nella versione latina haud isdem vinclis quibus ipsi erant conligati (Tim. 47, 184» 2-3 Ax) di Platone, Tim, 43 A 2-3 od toig dAbtots of¢ abtot cvvelxovto Seopois, l’aggetti- vo @ addirittura omesso ; 0) di giustificare la variante agostiniana : infatti, indissolutus, nel senso di indissolubilis, & ripetuto, dopo Cicerone, in due testi anonimi, Serm. de conf. diab. 118, ligavit eum (sc. diabolum) indissolutis vinculis dominus e Avell. p. 271, 22 (Giinter) deus Christum incorruptum ... etindissolutum ... carne faciens*, mentre indissolubilis, nell’accezione di qui dissoluendo non potest perire, trova, dopo Cicerone, largo impiego in testi di scrittori cristiani, soprattutto, da Tertulliano (de anima 9g p. 310, 10 Reifferscheid- Wissowa : animam immortalem, igitur indissolubilem [ affirmat Plato |) a Lattanzio (de opificio dei 4,6 Brandt : [ wt ] homo indissolubilis sit), ad Ambrogio (de bono mortis 12, 55 p. 750, 20 Schenk : [ bonum ] indisso- lubile atque immutabile) ; sicché Agostino ha potuto anche vagliare l’oppor- tunita d’introdurre nel testo ciceroniano la variante indissolubilia sulla base di una scelta lessicale, parendogli indissoluta un’audacia Linguistica, poco adatta ad esprimere il concetto dell’indistruttibilita e, quindi, dell’immortalita delle opere create dal dio demiurgo, dal momento che non aveva, quasi certamente, sott’occhio il testo greco e non riusciva, quindi, a penetrare il significato della lezione di Cicerone, nel senso di un tentativo di riprodurre il testo platonico ; ed @ forse anche utile aggiungere che Agostino @ solito usare, sempre e soltanto, indissolubilis (ad es. civ, det 13, 1g p. 581, 32 ; 13, 20 p. 584, 12 ; 13, 23 p. 588, 11 J D-K4). 5° variante. Un confronto interlineare tra il testo platonico e la tradu- zione di Cicerone potra chiarire l’entita e il significato della variante ago- stiniana : ovdsé tebtsote Bavétov poipas neque vos ulla mortis fata perement nec fraus valentior quam this. sutis BovAnaewsg peiCovos Ett Seopod Kai Kuplwtépov AayOvtEs consilium meum, quod maius est vinculum ad perpetuitatem vestram, K. Atzert® suppone che Cicerone abbia avuto presente un testo plato- nico diverso da quello trasmesso a noi dalla concorde tradizione mato- scritta, un testo nel quale, dopo potpas, si leggesse od8'émPovdi, sida 22. In Boraro, De mus. 1, 3 (p. 189, 23 Fridlein) definitur sonus percussio aeris indissoluta usque ad auditum, Vaggettivo ha un significato diverso e vale continuus, cohaerens (va. Thesaurus, s.v. indissolutus) 23, De Cicerone interprete Graecorum, Diss. Gottingen 908, p. 15-16. « TIMEO 41 A7-B6»IN CICERONE E AGOSTINO ar giustificare fraus (sc. peremet), e che lo scrittore latino, poco attento ad un segno d’interpunzione dopo émovAfi¢, abbia equivocato sul valore sintattico di tig éufig BovAhoeus, interpretato come un genitivo compa- rativo, alle dipendenze da petCovoc, invece di genitivo partitivo, retto da axovtes ; Cicerone, insomma, avrebbe letto obSé tebEscbe Bavatov poi- pas ob8’ExtPovdAfig thc Entig Bovatosms petCovoc, che, interpunto con una virgola dopo émpovAfic, sarebbe il testo autentico di Platone. Ma, se ben si considera il testo della traduzione ciceroniana, peiCovog trova il termine che gli corrisponde in maius e, almeno per questa parte, Cicerone si attiene, ad litteram, al passo di Platone, perché la relativa quod (sc. consiliwm) maius est vinculum, con la quale egli traduce peiGovos Et Secpod, apposizione di BovAtaeas, tende a dar rilievo, anche mediante la disposizione delle parole (maius dopo quod e prima di est), ad Ett : .sar anche, come sostiene il Poncelet™, un procedimento essenzialmente stilistico che si sostituisce ai mots-owlils propri della lingua greca, una copia dicendi essenzialmente espressiva, con la quale lo scrittore latino cerca di ovviare alla mancanza del materiale linguistico analitico, ma @ tuttavia certo che Cicerone non si é allontanato affatto, con la propo- sizione relativa, dal testo greco. Ed & anche evidente che, concettual- mente, valentior sia traduzione di xvpdtepoc, e che nec fraus, come suggerisce A. Engelbrecht®, sia un ampliamento retorico stilistico, mediante il quale Cicerone tende, al tempo stesso, a sottolineare il concetto che Platone ha espresso poco prima (Tim, 41 B 1-2 : v6 ye wv Kahds Gppoobéy kai Exov eb Ave 20é2e1v kao 6) e sul quale ritornera pit in la, in Tim. 42 D 3-4: tva tig Eneita etn KaKiag éxdotov dvaltioc, inten- sificando, cosi, retoricamente, il concetto del « fato di morte » con quello della « malvagita », che é anch’esso platonico : e la connessione tra i due concetti sembra richiamata dallo stesso Cicerone, che traduce «aia di Timeo 42 D 4 appunto con fraus aut vitinm® (vitiwm & anche in De fin. TI rz, 12 ; ef. Tusc. IV 15, 34: vitiositas — sic enim malo quam malitiam appellare cam quam Graect xaxiav appellant). Inoltre, ad perpetuttatem vestram, che dipende da vinculum, con un costrutto analogo a quello che si legge in De officiis II 7, 23 : malus enim est custos diuturnitatis metus, contrague benevolentia fidelis vel ad perpetwitatem (sc. custos est), potrebbe anche essere un complemento che Cicerone avvertiva, stilisticamente, necessario alla concretezza dell’espressione latina, a meno che non si tratti di una lezione caduta nei manoscritti di Platone a noi noti, perché anche nella traduzione latina di Calcidio, 1a quale @ indipendente da quella di Cicerone, si legge: nec mortis necessitatem subi bitis, guia voluntas mea maior 24. Chr, of. cit., p, 194-195. 25. Zu Ciceros tberseteung aus dem Platonischen Timaeus, in Wiener Studien XXXIV (rg12), p. 216-226. 26. Cir, C. Fries, Unlersuchungen eu Ciceros Timaus, in Rhein, Museum fir Philot, IAV (1899), p. 586. 22 A, R. SODANO esi nexus et vegetatior ad aeternitaits custodiam (p. 35, 15-16 Waszink®’). Sembra, quindi, evidente che Cicerone, rispettando, fedelmente, il conte- nuto del passo platonico e conservando, di questo, in gran parte, il lessico, abbia cambiata la struttura sintattica del periodo greco per quanto riguarda il_genitivo kvpiotépov (sc. Secpo8), che & divenuto nominativo, valentior, ed é riferito a fraus, e rig gutic Bovd\ceus, genitivo partitivo di Aayovtec, che @ passato ad esprimere la comparazione, retta da valentior, sicché, mentre il testo greco significa : « né subirete fato di morte, poiché avete avuta assegnata dalla sorte la mia volonta, legame anche maggiore € pitt forte », la traduzione di Cicerone suona : « non vi distruggera fato di morte né malvagita pit forte della mia volonta, che é maggior legame per l'immortalita vostra ». Ora, quest’ interpretazione ciceroniana del testo platonico & citata, integralmente, da Agostino, con la sola eccezione di nec erunt valentiora invece di mec fraus valentior, e 1a prima costatazione che si pud fare, data l'unanimita dei codici di ambedue gli scrittori, &@ che Agostino s'attenga al Timeo platonico tradotto da Cicerone senza che ne abbia davanti il testo greco®®, perché, esclusa l’ipotesi, avanzata da M, Testard®, che il filosofo cristiano confondesse, leggendo, fraus con erunt, (in tal caso, evidentemente, egli avrebbe dovuto confondere anche valentioy con valentiora), Agostino, consapevole di mutare il testo dell’ interprete latino, avrebbe cercato di renderne la tradwzione pit vicina alla lettera dell’origi- nale ; egli, invece, probabilmente, non rendendosi, esattamente, conto del singolare valentioy, riferito, a ragione, da Cicerone soltanto a fraus, concetto che va messo in relazione con Tim. 41 B 1-2 ¢ 42 D 3-4, ha corretto valentiora e, di conseguenza, erunt : M. ‘Testard® sostiene che, cosi, Ago- stino semplifica trds aisément la lezione ciceroniana, ma & pur vero che, secondo Platone, il pensiero del quale Cicerone mostra di aver interpretato con esattezza, il mondo, oltre gli dei, dei quali sifa parola nel passo in que- stione, é non gia eterno, ma perenne, esso, cio’, durera. sempre non per virtii propria, ma per volere del dio demiurgo®, che, quindi, s'impone sulla xaxia, fraus, e, soltanto indirettamente, sulla Qavétov potpa. 27. Plato Latiaus ed, R, Kimansky, Vol, IV Timaeus a Caleidio translatus... ed. J. H. Waszrnx, Tondini et Leidae MCMLXII. 28, Questaé, del resto, 'opinione oggi prevalente ; vd., tra gli altri, Cl, BAkUMKER, Der Platonismus im Mittelalier, Festrede in der Minch, Akad, des Wissenschaften, 1916, p. 21 ; P. HENRY, Plotin et !'Occident, in Spicilegium sacrum Lovaniense t. XV, Louvain ro3q, p. 125-126 ; H.-L, Marnov, Saint Augustin et la fin de la cullure antique, Paris 1938, p. 34; P. CouRcurtu, Les lettres greeques en Oceident, De Macrobe 4 Cassiodore, Paris 1943, p. 156 ; M. TESYARD, Sain! Augustin ef Cieévon, T. Cicéron dans la formation et dans l'euvre de Saint Augustin, Paris 1958, p. 214 ¢ nota 4, 29, Cir. op, cil., p. 270, 30. Cfr. of, cit., p. 270, 3x. Cir. Gavi, The platonic conception of immortality and its counexion with the theory of ideas, p. 211 ; G, FRACCAROLT, op. cit., p. 277, I. « TIMEO 41 A7-B6» IN CICERON. E AGOSTINO 33 Ed @ probabile che questa valutazione del testo ciceroniano da parte di Agostino sia conseguenza dell’altra variante, bonum invece di bond, alla 1. 14 : perché l'aggettivo neutro bonwm, anche se lo s'intenda sostan- tivato, come traduce G. Combes® (« mais quel bien aurait-il & vowloir briser un lien noué par la raison ?»), generalizzando il concetto del genitivo di convenienza bont (sc. est), con i quale Cicerone, premettendo handgua- quam, rende ad litteram xaxod del testo platonico (Rivaud® traduce : «c'est le fait du méchant »), ne attenua il vigore espressivo, non lo pone, cioé, nel rilievo dovuto, sicché fraws valentior, che nella traduzione cicero- niana riprende sed haudquaquam boni etc., pud apparire, a chi non s'avveda del retour concettuale, certamente poco chiaro e, forse, inutile, Le altre varianti del testo ciceroniano che s’incontrano nelle citazioni di Agostino inducono a considerazioni di natura diversa da quelle fatte finora. Tre diesse (la terza, la quartaela settima), ad esempio, cousentono, piuttosto, di costatare aleuni aspetti del metodo che il filosofo di ‘agaste persegue : cosi, l’omissione, nella seconda e nella terza citazione, di vos quidem, che si legge, invece, nella prima citazione, in maniera conforme al testo di Cicerone, il quale intende, in questo modo, tradurre con un adattamento stilistico-retorico la particella péy del passo platonico, potrebbe essere un esempio molto eloquente di quella Liberté d'indiffé- rence (Vespressione @ di M. Testard)™ di Agostino nei riguardi del testo dello scrittore latino, tanto pit che, nella seconda citazione, tre linee dopo (de civ. dei XXII 26 p. 619g, 22-24 II D-K® : qui (se, Plaio| enim dicit : « vos quidem immortales esse non potestis, sed mea voluntate tmmortales evitis »), riprendendo Jo stesso passo, Agostino mostra di conoscere la lezione ciceroniana nella sua esattezza, dalla quale, al tempo stesso, s'allontana per il stguito (sed mea ... eritis) ; © lo stesso pud dirsi per Ja riduzione di neutiquam a non nella seconda e nella terza citazione e per la trasposizione di estis a conligati nella terza citazione. 1 evidente che, per questa specie di varianti, non si pone nessun problema, si tratta, in fondo, di nonchalance filologica e ricercare una ragione di queste varianti nella cronologia delle opere di Agostino sarebbe un’'indagine priva di fondamento. La questione, invece, si pone, e nei termini della critica testuale, per la sesta variante. amie di De civ, dei XXII 26 (p. 619, 19 II D-K3) e di Serm. CCXLI, 8 (col. 1138, XXXVIII PL) omettono, concordi, iwi cum gignebamini, aed per quanto riguarda la prima citazione (De civ. dei XITI 16 p. 575, 28-29 I D-K4), i codici V (= Veronese 28, coat Ea silt do Diet, livres XI- XIV, Formation des deux ctids (vol, 35 delle ores de Saint Augustin), Paris 1959, p. 280. oo Cir. op. cit., p. 156, 34. Clr, op. cif., p. 260, 24 4. R. SODANO scritto in onciale, del sec. VI), AFr 5 (= Monacensi latini 6227, 3831 e 13024, il primo del sec. IX, gli altri due del sec. X), a (= Parigino 2050, del sec. X), 1 (= Lugdunense 606, del sec. IX) ep! (= m.p. del Patavino 1469, del sec. XIV) omettono, anch’essi, la lezione del testo ciceroniano, la quale, invece, 8 in G (= Sangallense 178, del sec. IX), B (= Bernense 12/13, del sec. XI), b e (Parigini 205 e 11638, ambedue del sec. X) e p?(= ma. del Patavino 1469, del sec. XIV). Considerando l'autorita del primo gruppo dei manoscritti e 1a loro concordanza con la tradizione delle altre due citazioni (la seconda e Ia terza), par chiaro che la lezione autentica del testo di Agostino comporti Yomissione di tum cum gigne- bamini®® e che quest'espressione, la quale cortisponde, ad lilteram, al testo platonico (Tim. 41 B 6 : Sr’éylyveoOe), sia entrata in altri codici per via di una collazione con il testo ciceroniano, del quale il manoscritto pit antico a noi giunto, il Vossiano latino fol. 84, risale, secondo il Plasberg3?, alla fine del IX e all'inizio del X secolo. E sarebbe certo interessante precisare la cronologia e Vorigine del Sangallense ai fini di un’eventuale possibilita che il suo scriba abbia avuto presente il Vossiano, perché, nel caso negativo, @ evidente che quest’ultimo abbia attinto a un altro codice pitt antico del Vossiano stesso. Comunque sia, che il testo agostiniano abbia potuto giovarsi, nel corso della tradizione manoscritta, della cono- scenza del testo ciceroniano sembra legittimo® ; ne abbiamo un altro esempio in questa stessa citazione : infatti, invece di bonum (p. 1, 1. 14), che é Ja lezione autentica, il manoscritto b (= Parigino 2051, del sec. X) trasmette boni, accordandosi con i codici di Cicerone. Angelo Raffaele Sopano 35. Questa sigla sostituisce nei voll. XLVII-XLVIIL del CCSL (Turholti MCMLV), contenenti il De civitate dei di Sant’Agostino, la corrispondente sigla di Dombart-Kalb, di difficile riproduzione tipogratica. 36. D-K introdueono questa lezione nel testo, tra parentesi ad angolo, ritenendo che essa « librorum iss. aucloritate parum firmatur ». 37. Codices Graeci at Latini photographice depicli duce Scatone de Vries tom. XIX. GCiceronis operum philosophicorum codex Leidensis Voss, L.F. 84. Praefatus est Orro PrasBerc, Lugduni Batavorum 1915 ; vd. W. AX, op. cif., p. VIT 38. Cir, M. Trstann, of. cif., p. 317-331 (pagine interessantissime). Das Datum der Bischofsweihe des heiligen Augustinus Prosper von Aquitanien verlegt die Bischofswahl des hl. Augustinus in das Jahr 3951. Dieses Datum ist von verschiedenen modernen Autoren? abgelehnt worden, besonders seitdem G, Rauschen das Jahr 396 « fiir den bei weitem zuverlassigsten Termin » hielt®, Als ersten und wichtigsten Grund fiihrt man die Entstehungszeit des Werkes Ad Simplicianum an, das Augustinus als erstes seit seiner Bischofsweihe verfasste und Simpli- cian, « dem Bischof der Kirche von Mailand », widmete‘. Simplician bestieg aber den Bischofsstuhl von Mailand nach dem Tode des hi. Ambrosius, dh. nach dem 4. April 3975. 1. Epitome Chronicon, in Monumenta Germanine Historica, Chvon. Min., I, Bero- lini 1892 S. 4638. (Momunsen). . So von PIERRE PADRE, Essai sur la chronologic de U'euvre de saint Paulin de Note, Strasbourg 1948 S. 10-13. Fabre stiitzt sich im wesentlichen auf G. Rauschen. Die Chronolgie Pabre’s ist ohne weitere Begriindung von P, COURCEIIE, Recherches sur les Confessions de saint Augustin, Paris 1950, 8, 29 Anm. 2, itbernommen worden, Schon Tillemont war die Frage bekannt, 3. G. Rauscuey, Jahrbicher der christlichen Kirche, Freiburg i. Br. 1897 8. 5498. 4. Retr, IT, 1. . Fabre a.a.0.8. rf, pocht auf zwei Griinde : 1, In De praedestinatione sanciorim, ¢. 4, bekennt Augustinus, er hiitte die beiden Biicher, welche er dem verstorbenen Simplician, Bischof von Mailand gewidmet hatte « in ipso exordio episcopatus mei » verfasst. Wenn er also schon 395 zum Bischof geweiht worden wire, dann hiitte er mindestens anderthalb Jahr fiir die Abfassung des Werkes bendtigt, was bei Augus- tinus durchans unwahrscheinlich sei, — Dazu ist zu bemerken, dass bei einem Ri Dlick auf ein mehr als vierzigjihriges Episkopat ein Jahr nicht ins Gewicht fallt und seine Ausdrucksweise «in ipso exordio episcopatus » auch in diesem Falle zurechtbesteht, An andern Werken hat der Bischof von Hippo noch viel linger geatbeitet. — 2. Ferner wiirde Simpliciant im Vorwort des an ihn gerichteten Werkes der Titel « pater » gegeben, welcher niemals von einem Bischof einem Priester gegeben wiirde, wofiir es keine Beispiele gibe. — Auch dieser Beweis wird durch eine Stelle aus den Conjessiones entkriiftet, VIII, 2, 3 : Simplicianum patrem in accipienda gratia tune episcopi Anibrosii, et quem uere ut patrem diligebat. Augustinus nennt 26 0. PERLER Goldbacher®, H. Lietzmann’, Dom G. Morin® u. a. halten sich hingegen an Prospers traditionnelle Angabe. Dom Morin wies indessen nach, dass eine Stelle des sermo 339, III, 3, der am Jahrestag der Bischofsweihe gehalten wurde und auf Grand welcher man die Weihe in die Nahe des Weihnachtsfestes riickte (Natalis Domini imminet), in Wirklichkeit als Interpolation des Caesarius von Arles anzusehen sei. Da ferner Prosper den am 17. Januar 395 erfolgten Tod des Kaisers ‘Theodosius nach der Bischofsweihe erwihne, wire diese geziemenderweise in die erste Halfte des Januar anzusetzen. Weiter fiihrte die Untersuchung, von 8. M. Zarb®, Dieser bemerkt ztum Hinwand aus dem Werk Ad Simplicianwm, dass dieser in dem an ihn adressierten Traktat nie als Bischof bezeichnet werde im Gegensatz zu spiiteren Texten (S. 272-274), dass diese Schrift wegen der umfangreichen, nach ihr und vor 398 verfassten Werke!® der Bischofswahl des Simplician (sie erfolgte nach dem 4. April 397), wohl sogar dem Jahre 396 vorausgehen miisse (S. 274-278) ; dass anderseits wegen des Datums des Briefes 29 (kurz nach dem 4. Mai 395, Augustinus ist noch Priester) und wegen der zeitlichen Reihenfolge des Briefwechsels mit Paulinus von Nola (Brief 24 25 27 30 31 32, Brief 31 kiindet die eben erfolgte Bischofswahl des Augus- tinus an), diese Wahl in die Monate Juni oder Juli desselben Jahres 395 fallen diirfte. Obwohl diese Darstellung, vermutlich wegen ihrer lateini- schen Abfassung, wenig Beachtung gefunden hat, diirfte sie im wesent- lichen den richtigen Sachverhalt ermittelt haben. Im _Folgenden soll das Zeugnis Prospers von neuem untersucht und das Ergebnis der zeitlichen Reihenfolge des Briefwechsels zwischen Pat- Jinus und Afrika iiberpriift und teilweise berichtigt werden. Die Bestim- mung des Konsekrationsdatums auf das Jahr 395 wird auf neuer Basis versucht, da Zarbs Begriindung (umfangreiche literarische Produktion des Augustinus zwischen 398 und dem Werk Ad Simplicianum) zwax nicht wertlos, aber zu elastisch erscheint. hier Simpliciant, obwoht er einfacher Priester war, Vater des Ambrosius, «der damals Bischof von Mailand war, weil er iin auf die Tanfe yorbereitet hatte ; den (Simplician) daher Ambrosins wie cinen Vater liebte », Vel. dazu auch P, Courcutrn a.a.0.8. 137 Anm, 4 mit Hinweis auf des Ambrosius epist, ad Simplicianum 27, 2, PL16, 108433 : « paternae gratiae ». 6, CSEL 58 (1923) S. 14. 7. Zur Entstehungsgeschichte der Briefsammlung Augustins, in Siteungsberichte der preussischen Akademie der Wissenschaften, 1930 8. 356-388, 8, Dom G. Monty, Date de ordination épiscopale de saint Augustin, in Revue Bénédictine 40 (1928) S. 366s. 9, De anno consecrationis episcopalis S. Augustini, in Angelicum ro (1933) S. 26%- 285. Io. Vgl. 21 deren Chronologie vom selben Verfasser : Chronologia operum S. Augus- fini, in Angelicum 10 (1933) S. 479-484. BISCHOPSWEIHE DES HL, AUGUSTINUS 27 PROSPER, CHRON. 1202-1207 Das Zeugnis Prospers, der ein vertranter Freund und Mitstreiter des Bischofs von Hippo war, darf zunachst nicht zt leicht genommen werden. Schon Dom G. Morin dusserte sich in diesem Sinne. Folgende sind Prospers Angaben zum Konsulat des Olybrius und Probinus, d. h, zum Jahre 395". Wir fiigen zum Text, in Klammern, die anderweitig gesicherten Daten. Olybrio et Probino a. 395 1202 CCCLXVIIL 1203 ‘Theodosius Bugenium tyrannum vincit et perimit (6. Sept. 304). 1204 Augustinus beati Ambrosii discipulus multa facundia doctri- naque excellens Hippone [regio] in Africa episcopus ordinatur. 1205 Hoc tempore Claudianus poeta insignis innotuit (1. Jan, 395). 1206 ‘Theodosius imperator Mediolani moritur (17. Jan. 395). 3207 Arcadius XLIZII cum iam regnasset ann. XII, regnat cum fratre Honorio annis XIII. 1208 CCCLXIX Arcadio IIIT et Honorio IE. a. 396. Die fiinf Angaben sind teils politischer teils literargeschichtlicher Natur : Der Sieg des ‘Theodosius iiber den Usurpator Tiugenius ; die ausftihrliche Notiz iiber die Bischofsweihe des Augustinus ; das literarische Hervor- treten des Dichters Claudianus ; der Tode des Kaisers Theodosius ; die Thronbesteigung seines Sohnes Arcadius, der von nun an mit seinem Aleteren Bruder, dem Augustus Honorius regierte. Die politischen Treig- nisse sind zietlich richtig eingeordnet ; ungenau ist das Konstilardatum des erstgenannten. Der Sieg tiber Mugenius fallt auf den 6. September des vorausgehenden Jahres 394, der Tode des Theodosits auf den 17. Januar 395, es folgte die Thronbesteigung des Arcadiust®, Der Dichter Claudianus ist nach seinem eigenen Zeugnis (Carm, min. 41, 13) durch seinen beim Amtsantritt am 1, Januar 395 gehaltenen Panegyricus in Probum et Olytrium im lateinischen Abendland bekannt geworden!®. Der Panegyricus selbst diirfte die Quelle Prospers gewesen sein. Hr wurde keine drei Wochen vor dem Tode des Theodosius vorgetragen. Die Hinord- nung der Claudianusnotiz in die Reihe der politischen Ereignisse ist genau. Prosper erweist sich als iiberraschend gut unterrichtet. Die biographische Angabe tiber Augustinus geht ihr voraus, nicht wegen der zeitlichen Folge, Tt, Monumenta Germaniae Historica, Chron. Min., I, 463-464 (Mommsen). 12, Vgl. SORRATHS, IG V, 26 und VI, t PG 67, 653-655 und 660, Purrostoxerus, KG XI, 2 GCS 21, 133, 22-25 (Bidez). Chronicon Pascale, PG 92, 776. 13, Val. JUEICHER, Artikel Claudanius in Pavry-Wissows, TIT (1899) Sp. 2652. 28 O, PERLER sondern weil der Bischof von Hippo dem Chronisten bedeutungsgemiss und persénlich nahersteht als der « Heide » Claudian. Sonst miissten wir die Bischofskonsekration sogar noch vor den 1. Januar 395 gegen das Ende des Jahres 394 verlegen. Damit fallt auch die Begriindung Dom Morins fiir den Anfang Januar, vor den Tod des ‘Theodosius. Tatsichlich lisst sich diese Arbeitsmethode Prospers, politische Ereignisse mit kirchlichen und literarischen zu unterbrechen, durch Beispiele erharten. So wird unter dem Konsulat des Arcadius und Bauto im Jahre 385 zuerst ein langer Text iiber Hieronymus gebracht, der um diese Zeit in Bethlehem Autenthalt genommen hatte. Das geschah in Wirklichkeit viel spater da dieser Gelehrte Rom erst im Monat August verliess (Hier. epist. 45 und Contra Rufinwm III 22 PI, 23, 473), ja erst im folgenden Jahre sich endgiiltig in Behtlehem niederliess. Der Hieronymus-Notiz folgt in der Chronik eine langere biographische Angabe tiber Priszillian, der indessen bereits im Januar des Jahres 385 gestorben war. Der Grund der Inversion ist die gréssere Bedeutung, die in den Augen Prospers dem gelehrten Exegeten vor dem Haretiker zukommt. Ein anderes nahes Beispiel ! Unter dem Konsulat des Gratian und Equitius im Jahre 373 wird an erster Stelle die Wahl des Ambrosius zum Bischof von Mailand angefiihrt, die in Wirklichkeit im vorausgehenden. Dezember, also kurz vor dem Amtsentritt der beiden Konsuln stattgefunden hatte. Es folgt der am 17. November 375 eingetretene Tode Valentinian I. Die zeitliche und im Zusammenhang begriindete Nahe des Sieges iiber Eugenius und des Todes des Kaisers Theodosius ihrerseits macht die Einreihung beider unter dasselbe Konsulat des Jahres 395 verstandlich. Theodosius hatte nach der Schlacht am Frigidus seinen Sieg in Mailand mit Circusspielen gefeiert. Bei diesem Anlass erlag er einer Schwiche, die er sich durch die Strapazzen des Krieges zugezogen hatte!4, Aehnlich verlegen Sokrates und das Chronikon paschale den ‘Tod des Kaisers in das vorausgehende Jahr 39415, Auch Sozomenos nennt nacheinander den Sieg tiber Eugenius und den Tod des Kaisers!®, beide unter dem Konsulat des Olybrius und Probinus. Desgleichen Theodoret??. Dieser ‘Tatbestand, die durchaus richtige relative Chronologie der politischen Ereignisse, vor allem die iiberraschend genaue Information ber den Dichter Claudianus lassen auch das Konsekrationsdatum des Augustinus in einem giinstigeren Lichte erscheinen, als dies von verschie- 14. Vgl. G. Rauscumy, Jabrbiicher der christl. Kirche, S. 430. 15, SoKRatEs, KG V, 26, 4: am 16, vor den Kalenden des Januar unter dem Kon- sulat des Olybrius und Probinus ; richtig hingegen ebd. VI, x : am 16, vor den Kalenden des Februar, PG 67, 653-655 und 660, Das Chronicon pascale PG 92, 776 : unter dem Konsulat des Areadius IIT und Honorius IT, x6. KG VIL, 29, 3-4 GCS 21, 3458. (Bidez). 17. KG V, 25-26 GCS to, 523 (Parmentier). BISCHOFSWEIHE DES HL, AUGUSTINUS 29 denen Autoren zugegeben wurde!*. Damit ist freilich noch kein zwingender Beweis geliefert. Diz CHRONOLOGY DER BRIEFE DES AUGUSTINUS Die Briefe, welche Augustinus in der Uebergangszeit vom Presbyterat zum Episkopat verfasste, gehéren mit wenigen Ausnahmen zu jenen des ersten Briefwechsels mit Paulinus von Nola. Es sind dies der zeitlichen Reihenfolge nach : Brief 25 ( = epist. 4 des Paulinus) : Paulinus an Augus- tinus. Brief 24 ( = efist. 3 des Paulinus) : Paulinus an Alypius, Bischof. Brief 27 : Augustinus an Patlinus, Antwort auf Brief 25. Brief 26 : Augustinus an Licentius in Rom, Sohn des Romanian aus Tagastel®. Brief 30 ( = epist. 6 des Paulinus) : Paulinus an Augustinus, vor Empfang des Briefes 27. Brief 31 ; Augustinus an Paulinus, Antwort auf Brief 30 und Mitteilung seiner Bischofsweihe. Brief 32 ( = efist. 7 des Paulinus) : Paulinus an Romanian und Licentius, Mitteilung tiber Erhebung des Augustinus zum Bischofsamt. Zu dieser geschlossenen Gruppe?? kommen noch folgende zwei Briefe, die ‘Augustinus als Priester, aber kurz vor seiner Bischofswahl verfasste : Brief 28 : Augustinus an Hieronymus. Brief 29 ; Augustinus an Bischof Alypius von ‘Tagaste. a) Relative Chronologie des Briefwechsels Augustinus-Paulinus Der Briefwechsel zwischen Augustinus, Paulinus, Alypius, Romanian und Ljcentius spielt sich in der Zeit von rund einem Jahre ab, Brief 25 38, G, RAvScHEN, in Jahrbiicher, 8. 550. 19. Dass Licentius in Rom Philosophie studierte, folgt aus seinem Carmen, 7198, In Romhater sich walirscheinlich verheiratet, Vg, LEVY in Pauly-Wissova, XIII, 204. 20. Stimtliche Sticke gehGren auch ihrer Ueberlieferung mach zu einer einheit- lichen Gruppe, deren Entstehung auf Augustinus selbst zuriickgelen diirfte, vgl. H, Lawraann, Zar Entstehungsgeschiohte der Briofsammlung Augustins, in Sitzungs- berichte der preuss. Ahad. dor Wissensch. 1930 8. 365-370. Wegen der wmstrittenen Chronologie des Paulinus vou Nola ist sie oft Gegenstand der Untersuchung gewesen, Vgl. P. Fabre, Essai sur la chronologie de l' euvre de saint Paulin de Nole, Strashourg 1948. P. COURCHELE, Les lacunes deta correspondance enire saint Augustin et Paulin de Nole, in Revue des études anciennes 53 (1951) S. 253-300. Dieser Autor stiitzt sich auf Fabre, der a.2,0.8. 137 unserer Ansicht nach zu Unrecht die Bischofsweihe Augustins gegen Winter 396-97 ansetzt. Das zieltt natiirlich eine andere Datierung der Briefe nach sich, Brief 31 des Augustinus an Paulinus wird Ende 396-Anfang 397 angesetzt, 30 O, PERLER und. 24 sind gleichzeitig « vor dem Winter » (epist. 30, I ante hiemem) nach Afrika abgefertigt worden. Als Augustinus mit seiner Antwort, der Bote mit seiner Riickkehr auf sich warten liessen, schickte Paulinus, ungehalten ob der Verzdgerung, ein zweites Schreiben an den Sdumigen (epist. 30, 14), Der Ausdruck « ante hiemem », die Ungeduld des Absenders setzen voraus, dass dies nach dem Winter, wohl sicher im nachfolgenden. Frithjahr geschah. Paulinus Bote wird den Winter in Afrika zugebracht haben. Die Seereisen waren besonders zur Winterszeit gefiirchtet und, wenn nicht unbedingt notwendig, unterlassen. Vor Hintreffen des Briefes 30, dessen Ueberbringer Romanus und Agilis waren (epist. 30, 3), hatte Augustinus Brief 27 an Paulinus und Brief 26 an Licentius, seinen ehema- ligen Schiiler von Mailand, der jetzt in Rom seinen Studien oblag, abge- sandt. Ueberbringer beider war des Augustinus alter Freund und Mazan aus ‘Tagaste, Romanian, der offenbar seinen Sohn Licentius in Italien besuchte. Die Gelegenheit war giinstig, um ihm auch den Brief 27 an Paulinus mitzugeben. Diese drei Briefe 30, 27 und 26 stammen somit aus ungefahr derselben Zeit. Die Boten des Paulinus und Augustinus miissen sich gekreuzt haben. Da die Schiffahrt praktisch yom 11. Novem- ber bis zum ro, Marz unterbrochen war, diirfen wir die Reise in die Monate Marz-April datieren. Wegen der Bedeutung der Osterfeier wird sie nicht vor dem 25. Marz, dem Datum des Osterfestes im Jahre 395 (das wir nachher bestimmen werden), begonnen worden sein, Nachdem:Augustinus das zweite Schreiben Paulins, also Brief 30,er- halten hatte, beantwortet er es unverziiglich, unter Entschuldigung ob seiner « fritheren Langsamkeit®® », Dies ist Brief 31, in dem er Paulinus seine vor kurzem erfolgte Bischofsweihe mitteilt (epist. 31, 4). Die Ent- schuldigung wegen der fritheren Sdumnis, die Erwartung, dass er auch noch eine Antwort auf den inzwischen abgesandten Brief 27 erhalten werde*4 — sie ist nie eingetroffen oder verloren gegangen —, die Eile, 21, Epist. 30, 1 :... te... per litteras (= epist, 25) adire properaui et credo in manu et in gratia domini sermonem mieum ad te fuisse perlatum ; sed morante adhue puero, quem ad te aliosque dilectos aeque deo salutandos ante hiemem miseramus, non potuimus ultra et officium nostrum suspendere et desiderium sermonis tui cupidissimun: temperare. seripsimus itaque iterato nunc, si priores ad te litterae nostrae peruenire meruerunt, aut primo, si illis in manus tuas perueniendi felicitas non fuit, 22, Vgl. Ll. Pampranper, Darstellungen aus der Sitlengeschichte Roms, 9. Aufl. (Wissowa), Ba. I, Leipzig 1919 S. 334. Ebenso Iron, Cassoy, The Ancient Mariners. Moditerranean in Ancient Times, New York 1964 8. 39 : ¢ Practically all maritime activity, whether peaceful or warlike, was squeezed into the period between these months (d. h. zwischen April und Oktober), and this remained more or less the case throughout the whole of ancient times ». 23, Bpist. 31, x: Cum fitteras meas, quibus respondi prioribus uestris (epis!. 25 und 27) ... célerrime optauerim uenire in westrae caritatis manus, ut aliquo pactu absens cito possim esse uobiscum, lucrum mihi uestrae epistulae contulit tarditas mea. 24. Epist. 31, x: Nune nero et haee habere seripta ( = epist. 31) et illa sperare reseripta (= Antwort auf Brief 27), gaudio cumulatiore delectat. BISCHOFSWELHE DES HL, AUGUSTINUS 3r mit welcher die Ueberbringer, offenbar auf Befehl des Paulinus, ihre Riickreise antraten®®, beweisen, dass Brief 31 nicht lange auf sich warten liess. Er wird Afrika nicht spater als im Frithsommer verlassen haben. Der Bischof von Hippo lasst noch durch Vetustinus, der vermutlich die beiden Briefboten Romanus und Agilis begleitete, dem Paulinus die eben vollendeten drei Biicher De libero arbitrio in zweiter Abschrift zustellen. Der im Frithjahr abgereiste Romanian hatte sie noch nicht in ihrer endgiiltigen Fassung mitnehmen kénnen®®, Paulinus seinerseits verfasste am Tage nach der Ankunft der heiss- ersehnten afrikanischen Briefboten (epist. 32, 1) den Brief 32 an Romanian (und Licentius). Er gibt in ihm seiner Freude iiber die Wahl des Bischofs von Hippo Ausdruck (n. 1-2) und ermahnt, wie es ihm Augustinus auf- getragen hatte, Licentius 2u einem Leben vollkommener Hingabe an Christus (n. 3-5). Ausser dem Schreiben des Augustinus hatte Paulinus noch vier andere Briefe von afrikanischen Bischéfen erhalten, namlich von Aurelius in Karthago, von Alypius in Tagaste, von Profuturus in Cirta, sowie von Severus in Mileu. Sie sind alle verschollen. Sollte Romanian die Nachricht von der Wahl des Augustinus bereits « durch die Ankunft anderer Schiffe » erfahren haben, schreibt Paulinus, dann mége die Wiederholung der Nach- richt die freudige Genugtuung erneuern. Auch dieser Brief des Paulinus muss wie Brief 31 vom Friihsommer in dasselbe Jahr datiert werden. Die vier Begleitschreiben der genannten Bischdfe mégen mit Brief 31 im Laufe des Sommers, spitestens im Herbst in Nola eingetroffen sein, jedenfalls bevor die ersten Stiirme das Reisen gefahrlich, wenn nicht unméglich machten. Die Briefe von Tagaste, Cirta und Mileu diirften zuerst nach Hippo gesandt und von hier iiber Karthago geleitet worden sein, wo die Briefboten das Schreiben des Aurelius entge- gennahmen. So leitete Augustinus bezw. die Gemeinde von Hippo einen Brief aus Tagaste weiter”. Paulinus selbst lasst Briefpost an Alypius auf dessen eigenen Auftrag iiber Bischof Aurelius yon Karthago an ihren. Bestimmungsort weiterleiten?®. Viel Zeit war zur Vereinigung dieser Brief kaum erforderlich. Des Alypius Schreiben enthielt méglicherweise die Antwort auf Brief 24. Zaxbs relative Chronologie ist somit nicht zu beanstanden. Hingegen wird Romanian nicht bereits nach Afrika (‘Tagaste) zuriickgekebrt sein, 25. Epist. 31, 3 : Nec ideo tamen eos tam cito a nobis licet ad uos remeantes sine molestia passi sumus. Uidete enim, quaeso uos, quibus quatiebamur affectibus. tanto utique dimittendi erant nelocius, quanto uobis inpensius obedire cupiebant, 26, Epist. 31, 7. 27. Epist. 29, 12. 28, Epist. 24, 3. 32 O. PERLER wohin Paulinus den an ihn adressierten Brief 32 gesandt hatte®®, Roma- nian weilt noch in der Fremde, aller Wahrscheinlichkeit nach bei seinem Sohn Ljcentius in Rom. Paulinus schreibt ihm namlich, er wolle ihm die « auf sorgenvoller Reise erwartete Freude » mitteilen — Romanian scheint also die Ernennung erwartet zu haben, Fiir Rom, nicht aber fiir Afrika, geschweige denn fiir Tagaste, wo Romanian beheimatet war, und das fern yom Meere, auf den Bergen, naher als Nola bei Hippo lag, passt ferner die Bemerkung, er, Romanian, hatte vielleicht schon durch die Ankunft anderer Schiffe von den oben genannten afrikanischen Bischéfen (unter ihnen befindet sich Alypius von Tagaste) Nachricht von Augustinus’ Er- nennung erhalten*!. Paulinus werden die Briefe von Salerno her zugestellt worden sein. Eine wichtige Strasse verband Nola mit diesem nachst gelegenen Hafen’?, Ostia oder Porto waren die Rom am nachsten gelegenen Landeplatze. Als Ergebnis diirfen wir somit das relative Datum buchen, dass Augus- tinus weder vor Weihnachten (sevmo 339) noch anfangs Januar (Dom Mo- tin), sondern im Friihosmmer zum Bischof geweiht wurde. Wenn S. Zarb «den Monat Juni oder wenig spater®?» nennt, so wird man ihm nicht widersprechen wollen. bh) Die absolute Zeitbestimmung dey Konsekration Wahrend die relative Chronologie verhaltnismassig leicht ist, so stésst die absolute Zeitbestimmung auf erheblichere Schwierigkeiten, sobald man die oben behandelte Angabe Prospers fiir die Bischofsweihe im Jahre 395 verwirft. Kin absolutes, sicheres Datum kann fiir Brief 29 ermittelt werden, der aber nicht zur geschlossenen Gruppe des Briefwechsels Paulinus-Augus- tinus gehért. Dieser Brief ist kurz nach dem Fest des hl. Leontius d. h. nach dem 4. Mai verfasst worden in einem Jahre, da dieses Fest auf den ‘Tag nach Christi Himmelfahrt fiel. Der Priester von Hippo wollte die an diesem Feste in der Basilika des hl. Leontius veranstalteten, wenig erbaulichen Mahle unterdriicken, was bei den weltlich gesinnten Christen 29. Angelicum to (1933) S. 283. 30. Epist. 32, 1 : Exgo tot sanctoruim talium recentissimis serimonibus (Briefe der fiinf afrikanischen Bischdfe Aurelius, Alypius, Augustinus usw.) gratulantes properauimus ad te nostram referre laetitiam, ut tibi quoque exspectatum in pere- grinatione sollicita gaudium festiuissimis conferremus indieiis, 31. Epist. 32, 1 : Si forte eadem de uenerabilibus et amautissimis uiris per aliarum aduentus nauium comperisti, per nos etiam repetita accipe et quasi renouata hila- ritate rursus exulta 32. Vgl. K. Minrer, Iineraria Romana, Stuttgart 1916 Sp. 367 und Karte ros, 33. A. a, O. Angelicum 10 (1933) S. 284 : ... eredere facile quis poset Augustinum ordinatum fuisse episcopum circa mensem Iunii anni 395 vel paulo post. BISCHOFSWEIHE DES HL. AUGUSTINUS 33 grossen Unwillen verursachte. Zu diesem Zwecke hielt er mehrere Anspra- chen, die erste am Mittwoch (epist. 29, 3), die zweite an Himmelfahrt (dies quadragesima, n. 3 u. 4), die dritte und vierte am folgenden Tage (postridie, n. 8), d. h. am Fest des hl. Leontius®. Dieses Zusammentreffen war zt Lebzeiten des hl. Augustinus nur im Jahre 395 méglich. Um diese Zeit ist Augustinus noch Priester, der Adressat des Briefes 29 aber, Alypius, amtet bereits als Bischof seiner Vaterstadt Tagaste. « Epistula presbyteri Hipponensium regiorum ad Alypium episcopum Tagastensium de die natali Leontii quondam episcopi Hipponensis », lautet die dem Brief vorangestellte historische Notiz. Brief 31 des Augustinus bezw. seine Bischofsweihe, die hier als eben vollzogen erwahut wird, fallt somt nach dem 4. Mai 395, was mit dem ermittelten relativen Datum (Weihe im Friihsommer) tibereinstimmt. Wenn es nun gelingt, zwischen Brief 29 und 31 eine reitliche Bezichung herzustellen, so kommen wir der Lésung unserer Frage naher. Diese Beziehung geht iiber Brief 24 des Paulinus an Alypius, Nach diesem Schrei- ben, das « vor dem Winter » (epist. 30, 1) verfasst wurde, war Alypius kurz vorher zum Bischof seiner Vaterstadt ernannt worden, Paulinus begliickwiinscht ihn namlich zu seiner Wahl. Wie seine eigene Taufe in Bordeaux und seine Priesterweihe in Barcelona ist sie fiir ihn eine Wirkung géttlicher Gnadenhuld®5. Das freudige Ereignis ist nicht lange vorher eingetroffen, so dass auch Goldbacher ($. 13) nicht zégert, die Wahl des Alypius in das Jahr vor jener des Augustinus (epist. 31) anzu- setzen. Die Nachricht wird Paulinus durch den ersten, verlorenenen Brief des Alypius oder durch den Boten Iulianus (efist. 24, 1) zugegangen sein. Anders ist die Situation in Brief 29, der wie Brief 24 zu einer Zeit ver- fasst wurde, da Augustinus noch Priester, Alypius aber Bischof war, jedoch bereits seit liangerer Zeit dieses Amt versehen haben muss. Zu Beginn werden uns unbekannte Geschéfte erwahnt, an welchen Biirger, die aus Tagaste nach Hippo gereist waren, beteiligt waren (1. 1). Alypius selbst war einige Zeit vorher in Hippo gewesen und hatte mit Augustinus beraten und gebetet, wie man die ‘Trinkgelage am Fest des hi, Leontius abschaffen kénnte. Dieser Besuch ist spatestens in den Monat April zu verlegen. Das Osterfest wurde in diesem Jahre schon am 25. Marz gefeiert. Nirgends lasst sich die leiseste Anspielung an eine erst jiingst erfolgte Wahl des Alypius entdecken. Im Gegenteil, die Bemerkung, 34. Vgl. S. Zane in Angelicum 10 (1933) S. 263-271 ; ferner meinen Aufsatz L’Eglise principale et les autres sanctuaires chrétiens d’Hippone-la-Royale d'aprés les textes de saint Augustin, in Revue des études augustiniennes 1 (1955) S. 302-305. 35. Epist, 24, 1 : Cratulamur itaque ct gloriamur in domino qui unus atque idem ubique terraraim operatur in suis dilectionem suam Spirita saneto, quem super omnem carnem effudit, fluminis impetu laetificans ciuitatem suam, in cuius (4. h, der Stadt Gottes, der Kirche) te ciuibus principalem cum principibus (den Bischéfen) populi sui sede apostolica merito collocauit nosque etiam, quos erexit elisos et de terra inopes suscitauit, in nuestra uoluit sorte mumerari. 34 O. PERLER es wiirden «so haufige Gaben der geistig eingestellten Gemeinde von Tagaste gemeldet » (im Gegensatz zu jener von Hippo), scheint auf die Friichte einer langeren erfolgreichen Seelsorge des Alypius hinzuweisen. Die Meldungen werden Augustinus von Lenten aus ‘lagaste zugegangen sein. Ihre Handelsgeschafte fiihrten sie haufig nach der Hafenstadt hinunter®*, Diese Annahme lasst sich durch Brief 28 des Augustinus an Hieronymus erhirten. Aus ihm vernehmen wir, Alypius sei vor seiner Bischofswahl zu Hieronymus nach Bethlehem gereist. Nach seiner Riick- kehr hatte er Augustinus Nachricht gebracht, sei aber jetzt zum Bischof bestellt worden. Deshalb werde nun Profuturus als zweiter Bote einen neuen Brief nach Palastina bringen®’. Vor seiner Bischofswahl war also Alypius nach Palastina gereist. Welches immer das Jahr dieser Reise gewesen sein mag, sie wird nicht wahrend der Winterszeit stattgefunden haben. Augustinus wird sich spiter Hieronymus gegeniiber beklagen, dass einer seiner Boten aus Furcht vor den Gefahren der Schiffahrt sein Vor- haben nach Bethlehem zu reisen aufgegeben habe®*. Hine Seereise zur Winterszeit nach Palastina ist in unserem Falle praktisch ausgeschlossen. Auch von dieser Beobachtung aus kommt eine Wahl des. Alypius im Winter 394-95 nicht in Betracht. Vermutlich hat Alypius schon am I. Kon- zil von Karthago am 26. Juni 394 als Bischof teilgenommen und bei dieser Gelegenheit die Beziehungen mit Paulinus aufgenommen und diesem ver- schidedene Werke des Augustinus tiberbringen lassen (epist. 24, 1)®. Mit anderen Worten : Epistula 24 ist vor Epistula 29 geschrieben wor- den, d. h, vor dem Leontiusfest 395, vor dem Winter 394-95. Ein noch weiter zuriickliegendes Jahr, etwa 393, kommt nicht in Frage und ist auch von niemandem vorgeschlagen worden. Nun aber ist Brief 31, in dem Augustinus seine kurz zuvor erfolgte Bischofskonsekration mitteilt, héchstens 9-10 Monate nach Brief 24, also im Jahre 395 verfasst worden. Dieses ist somit das gesuchte Weihedatum des Bischofs von Hippo. Auf anderem Wege kommen wir zum selben Ergebnis wie S. Zarb. 36. Epist. 29, 12 : Magna sane ex parte uobiseum requiescimus cum alacritate feruoris, quia spiritalis ecclesine Tagastensium tam crebra nobis dona nuntiantur, 37. Epist. 28, I, ; Quamquam ergo percupiam omnino te nosse, tamen exiguunt quiddam tui minus habeo, praesentiam uidelicet corporis. quam ipsam etiam, posteaquam te beatissimus nunc episcopus tunc uero iam episcopatu dignus frater Alypius uidit remeansque a me uisus est, negare uon possum magna ex parte mihi esse relatu eius impressam et ante reditum, cum te ille ibi uidebat, ego uidebam. commendo germanitati tuae Profuturum... 38. Epist, 72, 1 : maris timmisse discrimina ct uanigationis mutasse cousilinn, 39. Unsere Nachrichten iiber dieses Kouzil sind freilich sehr spiirlich. Bine Liste der Teilnehmer ist nubekanut. Vy, Maxst, Coll. Concil, III, 354 und Hefele-Leclereq, Histoire des coneiles, II, 1, 97. BISCHOFSWEIHE DES HL. AUGUSTINUS 35 Diz KonSEKRATIONSDATEN DER BrscHére SuvERUS VON Mu,EU UND PROFUTURUS VON CIRTA Hine genauere zeitliche Festlegung darf nun auch fiir die Bischofsweihe der beiden Augustinusfreunde tnd Schiiler Severus von Mileu und Pro- futurus von Cirta versucht werden*®, Severus wird in Brief 31, 9 (Augustinus an Paulinus) vom Sommer 395 erstmals als Bischof von Milen erwihnt, Er ist aus der « Mitschiiler- schaft » (de condiscipulatu), dem Stand, dem Kreis der Mitschiiler in Hippo (vgi. Exarr. in Ps, 95, 1 und 131, 1), wohl kurz vorher, zu dieser Wiirde erkoren worden, Er allein, nicht auch Profuturus, ist namentlich neben «den Briidern » unter den Griissenden genannt, Zum Verstandnis ist beizufiigen, dass Paulinus in Brief 24, 6 Griisse fiir die Briider aufgege- ben hatte, die sowohl in den Gemeinden wie in den Kléstern zu Karthago ‘Tagaste, tnd Hippo leben. Die Wall des Severus fallt also spatestens in die erste Hiilfte des Jahres 395. Profuturus, ein anderer Augustinusschiiler, ist Ueberbringer des ersten ethaltenen Briefes an Hieronymus (epist. 28), zu einer Zeit, da Alypius bereits Bischof geworden war (epist. 28, x), Augustinus aber immer noch Priester ist, also zwischen beiden Sommern 394-395. Im Begriffe zu ver- reisen, offenbar mit dem Schiff von Hippo aus (vgl. episi. 72, 1), meldet man ihm seine Ernennung zum Bischof von Cirta. « Gleich darauf » wird ihm das schwere Amt iiberbiirdet, so dass er den Brief an Hieronymus nicht itberbringen konnte!!. Er starb tibrigens bald darauf, d. h, vor 40342, Profuturus stammt aus demselben Briider-und Schiilerkreis wie Severus, Evodius u. a.8, Wahrend er ohne namentlich erwihnt zu werden unter den griissenden Biidern des Briefes 31, 9 zu verstehen sein wird, fiihrt ihn Paulinus in Brief 32, 1 (der durch Brief 3x veranlasst wurde) neben 40. Die Angaben bei P. J, Musnacu, L'djrique chrdtienne, Patis 1913, $. 335 und 276 sind ungeniigend. Die Mauriner, Vita dugustini, LV, xtv, 1, P. MONcEAUX, Histoire liltéraire de l'Afrique chrétienne, VIL, 131 und 279, Goldbacher in CSEL 58, 304 gehen in der Chronologie der Briefe und audern Angaben Profuturus betreffend auseinander, 41. Epist. 71, I, 2: Primas etiam quas ad te adhue presbyter litteras praeparaue- tain mittendas per quendam fratrem nostrum Profuturum, qui postea collega nobis factus iam ex hac uita migrauit nec eas tune ipse perferre potuit, quia continuo, dum proficisci disponit, episcopatus sarcina detentus ac deinde breui defunctus est, etiam nune mittere uolui,,, Cf. epist, 72, I, r : (Hieroaymus’ Antwort) Et quae primum per fratrem Profuturum, secundo per quemdam alium te misisse significas, et interim Profuturum retractum de itinere et episcopum coustitutum uelocl morte subtractum, illum cuius nomen retices, maris timuisse discrimina et nauigationis consilium, 42. Vgl. ausser den sveben zitierten Briefen 71 nud 72, De unico baptism 16, 29 und epist. 158, 9. 43. CE Epist, 138, 9 : Nam memini me ego uidisge et Profuturum et Prinatum et Seruilium, quos memini sanetos uiros de monasterio praecessisse... 36 O, PERLER vier anderen afrikanischen Bischéfen an : Aurelius (von Karthago), Aly- pins (von Tagaste), Augustinus (von Hippo), Profuturus, und Severus (von Mileu). Jeder einzelne von ihnen hatte Paulinus geschrieben. Da die Reihenfolge der vier andern Bischofssitze geographisch geordnet ist (der Entfernung, nach, von Italien, Karthago aus gesehen), wird Pro- futurus Sitz in Cirta zu suchen sein, oder mit andern Worten, unser Pro- futurus wird mit dem in De wiico baptismo c. Petilianum, c. 16, 29, erwahn- ten Vorsteher Profuturus von Cirta identisch sein, Seine Exrnennung fallt also wahrscheinlich nach der Abfertigung des Briefes 3x (Augustinus an Paulinus) und vor Brief 32 (Paulinus an Romanian). Augustinus wird seinen Brief 31 vor Brief 28 (an Hieronymus) verfasst haben und Pro- futurus den seinen an Paulinus (er ist verloren) nach Brief 31 des Augus- tinus ; aber beide, Brief 31 und des Profuturus verlorenes Schreiben, sind durch dieselben Boten nach Nola getragen worden. Vermutlich ist Profuturus nach seiner Ernennung in Cirta geweiht worden ; denn dahin begab sich Augustinus in Begleitung des Alypius bald darauf zu einer Bischofskonsekration*4. So sind Alypius, Severus, Profuturus und Augustinus in kurzen Abstan- den zum Bischofsamt erkoren worden. Wir verstehen nun besser, warum sowohl die Gemeinde von Hippo Besuche auswartiger Gemeinden durch Augustinus ungern sah als auch Valerius im geheimen dessen unverziig- liche Wahl zum Mitbischof anstrebte, obwohl sie durch die kirchlichen Gesetze untersagt war!®, Hs galt den hervorragenden Priester um jeden Preis an Hippo zu binden, wo es an einem fahigen Klerus fehlte*®, Zur CHRONOLOGIE DES Paulinus voN NoLa Damit ist auch eine neuer Ausgangspunkt fiir die viel umstrittene Chronologie des Paulinus von Nola gewonnen, wie diese ihrerseits die fiir Alypius und Augustinus ermittelten Daten bestarkt. Brief 24 (in der Ausgabe der Briefe des Paulinus epistula 3) ist. sicher vor Weihnachten 394, weil « vor dem Winter » (epist. 30, t des Augustinus) 394-95 verfasst worden. Deshalb kann auch die von Paulinus in seinem 44. Epist. 44, 1, 1: ... cum ad Cirtensem ecclesiam pergeremu: ordinandi episcopi necessitas nos inde iat iamque rapiebat, di nequiuimus, Nach den Maurinern wire damals in Citta nicht Profuturus, sondern sein Nachfoiger Fortunatus geweiht worden. Anders Goldbacher (CSEL 58, 16 adn. 3), dex Brief 44 zwischen 396 und Anfang 397 datiert, freilich weil er die Konsekration Augustins an das Bude des Jahres 395 ansetzt, auf Grund des sermo 339. Die Konse- kration des Profuturns wird jedoch schon in der zweiten Halfte des Jahres 395 stattgefunden haben, 45. Possrpres, Vita, 8. 46. Possrprus, Vita, 4. BISCHOFSWEIHE DES HL, AUGUSTINUS 37 Briefe 1, 10 erwahnte eigene, in Barcelona am Weihnachtsfest empfangene Priesterweihe (Brief 3 des Paulinus, Brief 24, 4 des Augustinus) nicht im Jahre 394 stattgefunden haben (Fabre, Reinelt, Babut4”), geschweige denn 398 (Rauschen)#8, sondern spiitestens 393 (Lebrun, Brocher#), Die in sich keineswegs eindeutige und daher zur chronologischen Festlegung unzurei- chende Ausdrucksweise Paulins, er sei «die Domini, quo nasci carne dignatus est » (epist. 1, 10) geweiht worden, ist also in diesem Falle nicht bloss vom Fest der Geburt des Herrn (Fabre u. a.), sondern vom Sonntag, dem «dies dominicus » (das ware der richtige Ausdruck) zu verstehen. Tatsichlich fallt im Jahre 393 das Weihnachtsfest auf einen Sonnatag®®, Othmar PERLER Freiburg (Schweiz) 47. CE P, Faure, Essai sur la chronologic del'euvre de saint Paulin de Nole, 8. 138 48. G. Rauscuun, Jahrbiicher, S. 552 : 395 (oder 304). 49. Luprun in PL 61, 47. 50. Vgl. zum Ganzen P. Faurn, Essai sur la chronologie, S, 10-13 und 1378, Die Chronologic dieses und anderer Autoren scheint revisionsbediiritig zu sein, La date de la rétractation de Leporius et celle du « sermon 396 » de saint Augustin Vers 1a fin de son épiscopat, saint Augustin vit arriver un moine gaulois du nom de Leporius. Soutenant des doctrines erronées notamment a pro- pos de I'Incarnation, ce personnage avait été excommunié par son évéque, Proculus de Marseille, et avec quelques compagnons il s’était réfugié en Afrique. L’évéque d’Hippone entreprit de le ramener A J’orthodoxie, ce qu'il réussit magnifiquement puisque c’est dans les termes les plus af- fectueux qu’il parle de cette édifiante conversion, I! fallait encore authen- tifier la foi de Leporius et informer Proculus des nouvelles dispositions du moine gaulois. Saint Augustin s'y employa sans tarder avec quelques- uns de ses collégues. Réunis A Carthage, ces évéques recurent de Leporius une profession de foi, écrite et signée : le Libellus emendationis sive satis- factionis, Aurelius de Carthage, Augustin d’Hippone et deux autres évéques ‘authentifiérent par leurs signatures cette rétractation détaillée qui fut communiquée a l’évéque de Marseille avec une lettre collective ott les évé- ques africains approuvent certes leur collégue! @avoir condamné V’erreur, mais lui apprennent aussi la conversion du moine qu'ils recommandent a sa bienveillance. Les textes concernant laffaire de Leporius ont été réunis par P. Gr.o- RIEUX : Prénestorianisme en Occident, Monumentia christiana selecta vol. VI, n° 230, Tournai 1959, 5-6 et 11-38. Quant a la rétractation du moine et — par opposition — ses positions antérieures hétérodoxes, elles sont Vobjet de l'étude de Fr. pz BrEr : Une tesséve d’orthodoxie, le « Libellus emendationis » de Leporius (vers 418-421) dans Revue des études augusti- niennes To (1964), 145-185. Une question n’a cependant pas été traitée par ces deux auteurs : celle de la date méme ot Léporius s’est rétracté, car ni le Libellus emen- 1, Le Libellus de Leporius et la lelire des Africains sont adressés tous deux & Pro- culus et A Cillening ou Quillenus, L'identité de ce dernier est incertaine, 40 JeL. MAIER dationis, ni la lettre collective qui l’accompagnait ne nous renseignent a ce propos. De Beer se contente de renvoyer a ce sujet a l'article de E. Amann : Leporius = DTC g (1926), 435-436. Son indication « vers 418- 421» nest que la reproduction du « circa 418-421 » de P. Glorieux, Le. r4, qui ne donne aucune justification de ce choix. De fait, les auteurs qui parlent de Leporius placent sa rétractation, le plus sotvent sans dire pourquoi, entre 418 et 428 ; ainsi parmi les mo- dernes : plus prés de 418 que de 428 : E, Amann, l.c. 436. probablement en 420 : T. vAN BAVEL : Leporius = L/TK 6 (1961), 973. vers 426 : Herene - Leciercg 2, 215. A. Gorppacurr, CSEL 58, 58. A. Auponient : Afrique = DHGE 1 (1912), 819. en 426: A, AuporrEent : Aurelius de Carthage = DHGE 5 (1931), 735. B. Moret, : De invloed van Leporius op Cassianus’ weerlegging van het Nestorianisme = Bijdragen 1960, 35. vers 428 : H. Lectercg : Marseille = DACL, ro (1932), 2218. en 428 : G. Barpy : Conciles d’Hippone au temps de saint Augustin = Augustiniana 1955, 458. Le « terminus a quo » pour dater l'affaire de Leporius est donné a bon droit par Amann, 1.c, 436 : la crise eut lieu aprés l’arrivée en Gaulle de Jean Cassien, puisque celui-ci a connu Leporius avant sa conversion. Cf, Cas- Sten : De incarn. 1, 2-6; CSEL 17, 238-245. Or, c'est en 415 ot peu aprés que Cassien a quitté Rome pour Marseille. M. Cappuyns : Cassien (Jean) =DHGE rz (1949), 1326. Pour fixer fe « terminus ante quem » Amann invoque la durée de 1’épis- copat de Proculus de Marseille, 4 qui est adressée la lettre de saint Augus- tin et de ses collégues annongant la soumission de Leporius. Proculus fut évéque durant de nombreuses années, puisqu’il est mentionné notamment au concile d’Aquilée de 381 et dans une lettre du pape Zosime du 5 mars 418, H. Lecnercg : Marseille = DACL, 12 (1932), 2217-2218. Amann, l.c. 435, en déduit que Proculus n’a pas df vivre jusqu’en 426-428, mais est yraisemblablement mort peu aprés 418. Il s’ensuit que le réglement de Vaffaire de Leporius se placerait « plus prés de 418 que de 428 ». Nous croyons obtenir un résultat plus certain par une voie moins hypo- thétique : la datation du sermon 396 de saint Augustin ae Parmi les prédications mises sous le nom du grand docteur et dont les Mauristes ont douté de Pauthenticité, quelques-unes ont véritablement pour auteur l’évéque d’Hippone ainsi que I’a établi Ia critique moderne. Tel est le cas du petit sermon 396 ; PI, 39, 1717 (in assumptione episcopi). Pour l’essentiel, son titre a été publié par dom Morin : habitus in basilica Florentia apud Ypponi Zarito urbem... quinto decimo Kalendas Majas. LEPORIUS ET SAINT AUGUSTIN 4t Miscellanea Agostiniana 1 (1930), 666. Selon J. MusnacE : L’Afrique chré- tienne, Paris 1912, 40 citant Bibl. Cassin. I, 220, le titre complet serait Je suivant : Incipit sermo Aurelii Augustini habitus in basilica Florentia apud Vponi Zarito urbem, de consolatione cujtusdam episcopi ad plebem ejus, quinto decimo Kalendas Majas. I! s’agit donc d’une allocution pro- noncée un 17 avril aux funérailles d'un évéque d’Hippo Diarhytus, aujourd'hui Bizerte en Tunisie. Saint Augustin qui se trowvait de passage dans cette ville avait assisté I’évéque moribond et c’est & lui qu’on avait demandé de présider les funérailles : Serm. 396, 2 ; PL, 39, 1718. De quel évéque s’agit-il ? Nous ne connaissons que deux évéques d’Hip- po Diarrhytus au début du ve siécle : le trop fameux Equitius, évéque cri- mine! déposé A Carthage au concile de 4or, puis 4 celui de juin 4o4, et son successeur, 1’évéque Florentius qui, notamment, participa en 411 a la grande conférence de Carthage avec les Donatistes et qui laissa son nom. A l'une des basiliques de sa ville épiscopale, la basilica Florentia, Or, c'est précisément dans celle-ci que saint Augustin prononga le sermon 396%. Tl s’ensuit que ce sermon est en tout cas postérieur a I’épiscopat de Flo- rentius, d’ott la question suivante : I’évéque d’Hippo Diarrhytus dont le décés est mentionné par le sermon 396, est-ce Florentius lui-méme ou est-ce son sticcessettr dont on ignore le nom ? Le sermon lui-méme ne permet pas de répondre ; il nous révéle seulement que le défunt était cher a ses diocé- sains et a saint Augustin, et qu’il n'est pas parvenu A un grand age. Serm, 396, 1; PL 39, 1717-1718. Le fait que ce sermon fut prononcé un 17 avril permet de le dater assez facilement. En effet, durant la dernitre partie de l’épiscopat de saint Au- gustin ce n’est qu’en 418 et plus probablement en 419, voire éventuelle- ment en 421, que l’évéque d’Hippone a pu se trouver 4 Hippo Diarrhytus au milieu d’avril®, En 418 saint Augustin se rendit 4 Carthage pour le con- cile du ret mai, mais il ne quitta vraisemblablement Hippone qu’aprés le 14 avril, jour octave de Paques. En 419 par contre, le concile de Carthage 2, Bu outre, nous possédons encore trois sermons que I'évéque d’Hippone prouon- ga & Hippo Diarrhytus auprés de son ami Florentius : le sermon Denis 21 prononeé Ie 22 septembre 410 dans la basilica Margarita, Ie sermon Denis 24 prononeé le 25 septembre de la méme année dans I’église de Saint-Quadratus, et le sermon 359 qui est Vallocution de circonstance prononcée dans {a basilica Florentia précisément, iors de la dédicace de cette nouvelle église en automme 411. 3. Ine saurait étre question de le démontrer dans les limites de cet article, Ponr permettre au lecteur de suivre notre pensée, nous attirons seulement son attention sur les points suivants : a) La distance séparant Hippo Diarrhytus d’Hippo Regis est de pras de 200 kilométres, b) Saint Augustin a fait ce trajet par la route, nou par batean, d’ot des étapes quotidiennes de 30 4 35 kilometres; cf. 0, PeRLER; Les voya- ges de saint Augustin = Recherches augustiniennes 1, Paris 1958, 31. c). A moins d'une indication contraire trés précise, nons n’avons pas le droit de supposer que I’éveque @’Hippone, si préoccupé des choses ecclésinstiques, n'ait pas présidé personnellement la liturgie pascale de son Eglise, ce qui comportait normalement sa présence & Hip- pone le jour octave de Paques, dimanche In albis, I'un des jours les plus solennels pour les néophytes, 42 J-L. MAIER ne se réunit que le 25 mai, soit prés de deux mois apres la féte de Paques qui tombait cette année-la le 30 mars, de sorte qu’il est fort possible que saint Augustin ait séjourné quelques temps en avril de cette année a Hippo Diarrhytus auprés de l’évéque mourant. Quant & 421, si c'est encore plus tard, soit le 13 juin, que se réunirent les évéques a Carthage, il n'y avait qu'une semaine, entre l’octave de Paques et le 17 avril, d’ott un indice sériewx permettant de considérer cette année comme peu cer- taine!. C'est pourquoi nous estimons comme le plus probable que le ser- mon 396 fut prononeé a Hippo Diarrhytus le 17 avril 419, un jeudi. * +e IL nous reste maintenant 4 rapprocher ce résultat del’affaire de Leporius. Parmi les auteurs de la lettre adressée 4 Proculus de Marseille avec le Libellus emendationis de Leporius, nous trouvons Florentius d’Hippo Diarrhytus, Aug. epist. 219, 1, CSEL, 57, 428. Nous lisons aussi son nom, ala suite de celui de saint Augustin, parmi ceux des évéques qui attestent Vauthenticité de la rétractation du moine gaulois : Florentius episcopus Hipponensium Diarrhytorum oblato nobis a Leporio libello subscripsi, MANSI 4, 527. Il s'ensuit que la réunion de quelques évéques 4 Carthage pour régler l’affaire de Leporius eut lieu en tout cas avant le 17 avril 419, date du sermon 396. Comme en 418 saint Augustin séjourna A Carthage de la fin d’avril au courant de 1’été et que le 1¢t mai sous la présidence d’Au- relius de Carthage plus de deux cents évéques se réunirent dans cette ville en concile général d'Afrique, nots sommes en droit de penser que l’évéque @’Hippone profita d'une de ses rencontres avec quelques collégues amis pour clore l’affaire du moine qu’il avait converti. La rétractation officielle de Leporius peut donc étre datée de mai-juillet 4185. D'autre part, il est peu probable que Florentius d'Hippo Diarrhytus, encore en vie en 418, ait été remplacé par un évéque qui ne lui survécut que de quelques mois, bien qu’en soi le fait ne soit pas impossible. Il est donc vraisemblable, mais non certain, que c’est aux funérailles de Flo- rentius lui-méme que saint Augustin prononga le sermon 396. Jean-Louis Marr Fribourg (Suisse) 4, Car, ne Voublions pas, saint Augustin n’arriva pas 4 Hippo Diarrhytus le 17 avril, puisqu'il s’y trouvait déja avant la mort de son collégue. 5, A cette date, on pouvait ignorer en Afrique la dispute entre Proculus et le pape Zosime an sujet des droits métropolitains dans le sud de la Gaule, d’oi Ia déposition de l’évéque par Zosime (Jettve du 5 mars 418 au peuple de Marseille). Sinon, aurait-on écrit & Proculus sur un ton si amical au risque de froisser le pape susceptible et de voir un nouveau sujet de discorde entre l’Afrique et Rome ? Car on sait que les rap- ports entre l’épiscopat africain et Rome venient a peine d’étre améliorés par la condamnation de Pélage par Zosime (printemps 418) et qu’ils allaient bient6t se tendre de nouveau dangereusement & propos de I'affaire d'Apiarius et du droit d’ap- pel A Rome (fin de 418-424). The edition of the Vita S. Augustini in Boston Public Library MS 1483° This most attractive volume, superbly produced by the Etudes Augus- tiniennes with the aid of the Centre National de Recherche Scientifique contains a late medieval Life of St. Augustine, masterly edited by Pierre Courcelle and Jeanne Courcelle-Ladmirant from a manuscript dating from the second half of the 15th century and now belonging to the Public Library of Boston, Massachusetts, U.S.A. (Rare Books Dept., ms. 1483). In the volume, the critical edition of the text, accompanied by the facsi- miles of the manuscript and an iconographical commentary (pp. 33-249), is preceded by an introduction (pp. 11-14) and three chapters which deal respectively with the text and its sources (pp. 15-19), the iconogra- phy (pp. 21-25) and the style of the miniatures (pp. 27-31). At the end, the editors have added an index of proper names (pp. 251 f.) and a table of the scenes represented in the manuscript (pp. 253-256). The significance and charm of the Boston manuscript, apart from the technique of its making, rests not so much on the text of the Vita as on the cycle of miniature pictures which represent the most complete Au- gustinian iconography known so far. As a matter of fact, even a cursory examination of the text reveals that, in composing it, the author did not aim at producing a narrative complete in itself, but rather at furnishing each picture with a heading in the form of an explanatory note giving a brief description of the scene it represents. ‘That this is the actual scope of the text, is also evident from the adverh « Ibi » emphatically placed at the very beginning of each heading — corresponding to the picture immediately beneath — and brought into further prominence by a large ornamental initial, The Vita is divided into one hundred and twenty- four chapters. As a rule, the chapters are indicated at the end of the explanatory text of each chapter, the only exceptions being chapters 40, 44, 45 and 50, where this indication has been omitted. Since, however, *Vita Sancti Augustini imaginibus adornata : Manuscrit de Boston, Public Library, Ne, 1433, S. XV, inédit, Texte critique établi par Pierre Courcelle, Commentaire iconographique par Jeanne Courcelle-Tjadmirant. Paris ; Yitudes Augustiniennes, 1964. Pp, 256, including 109 plates, 44 R. ARBESMANN the chapter which should have been chapter 77, was mistakenly made «capitulum LXXVIII», the total number of chapters actually amounted but to one hundred and twenty-three. Each chapter contains a picture with the explanatory text placed above, except chapter 50 which has been illustrated by two pictures (death and funeral of St. Monica), Thus in spite of the error in the numeration of the chapters, the one hundred and twenty-three chapters were illustrated by one hundred and twenty- four pictures. The arrangement of the chapters within the manuscript was done in such a way that the explanatory text and the illustration of one or, in a few instances, of two chapters appear together on the same page. The only exception to this grouping occurs in chapters 40 and 41, where the picture illustrating the text is found on the following page. The explanatory text, written in bastarda cursiva, varies in length from chapter to chapter, the shortest (chapters 10 and 11) filling but one line, the longest (chapter 40) occupying as many as twenty-four lines and thus causing the previously mentioned deviation from the rule of having text and illustration of a chapter on the same page. Nor- mally the text of each chapter averages five to six lines apiece. The scribe made a number of mistakes which have been emended by Profes- sor Courcelle’s sensitive hand. The pictures painted in water color, are 12.5 cm in width ; their height varies from 7.5 to 14 em. Each picture was first drawn in a thin and exact pen-outline ; then the painter (pro- bably a different person) filled in the colors with heavier brush-strokes, at times applying the colors so thickly as to obscure completely some details. ‘he main colors employed are a vitreous blue, a red orange, green, yellow and black. Some gray has been used to bring out details in the black habits of the numerous Hermit Friars appearing in a great number of scenes. A few traces of gold leaf are preserved in the mitres and cro- ziers of the two bishops officiating at Augustine's episcopal consecration (illustration of chapter 78). The frames of the pictures are painted in vermillion, The reader of this edition will be gratified especially by seeing (opposite the title page) two of the scenes reproduced in colors, namely, the ecstasy of Ostia (chapter 49) and the siege of Hippo obser- ved by St. Augustine (chapter ro9). The illustrations, to be sure, are not the work of a great artist or even a master craftsman. There is a lack of imagination in the composition of the individual’ scenes, a certain monotony in the treatment of the figures, and a poor perspective which is especially noticeable in the scenes in which figures are placed in an architectural setting. On the other hand, the illustrations are not without charm. ‘The lively directness and refre- shing humor displayed by the illustrators in some of the episodes compen- sate at least in part for the lack of ingenuity and artistic skill (see, e.g., the pictures of chapters 5 and 6, illustrating Augustine's first unpleasant experiences in school life ; the pictures of chapters 56 and 74, showing Augustine’s brother hermits occupied with the building of monasteries). THE BOSTON « VETA AUGUSTINI» 45 ‘The gente of the Boston manuscript, the form of its script, the style of its illustrations, as well as the material used for its manu- facture, possess all the characteristics of that popularization of book making, which experienced a true period of flowering in south- east Germany during the second half of the 15th century, with Augsburg as its center : emphasis is laid on the pictorial ; cursive script is used jnstead of a formal book-hand ; rapid pen drawing replaces the elaborate work of miniaturists ; paper takes the place of parchment. ‘The original cover of the manuscript, strengthened with leather at the back, has been preserved. ‘The manuscript itself numbers fifty-four leaves of paper, measuring 28.5 by 19.5 cm, Because of the loss of four Jeaves, eight chapters, namely, chapters 1 to 4 and 22 to 25, are missing today, and the original number of pictures has been reduced to one hundred and sixteen. ‘The loss of the incipit, due to the mutilation of the manuscript at the very beginning, and the lack of an explicit, are especially deplorable, since they might possibly have given us some information about the author of the Vita. From a note written at the top of the last folio, we learn that, in 1591, the manuscript was the property of a commu- nity of the Order of the Hermit Friars of St. Augustine : « Hic liber per- tinet fratribus Eremitarum s, Augustini. 1391.» The other entries made further below on the same folio, have unfortunately become almost illegible, ‘The names of persons and places remain uncertain. If the rea~ ding Professor Courcelle suggests for one of these entries is correct, the religious community owning the manuscript in 1591, would be the Augus- tinian monastery of Constance (see p. 12 n. 2 of the edition). There seems hardly to be any room for doubt that the author of the text of the Vita was a member of the Order of the Hermit Friars of St. Augustine, and that the manuscript, together with its illustrations, was executed for a monastery of the same Order. Since the end of the 13th century, the tradition of the Order had embroidered the life of St, Augus- tine especially with three stories or legends. Though varying in details, all three represent Augustine as a hermit. In the first story we are told that, besides the grace of God and the instruction by St. Ambrose, it was the example of the saintly hermit Simplicianus, which played a deci- sive part in the conversion of St. Augustine. Simplicianus, the story went, was stiperior of a community of hermits, which had been founded on the outskirts of Milan after the model of the early monastic settle- ments in the Egyptian desert. During his residence in Milan, Augustine became acquainted with Simplicianus and his hermits, and their mode of life made such a deep impression upon him that, still a layman and catechumen, he joined their community, that after his baptism he recei- ved the monastic habit of a hermit from the hands of St. Ambrose who, in this solemn ceremony, was assisted by Simplicianus, and that he lived for about a year in the Milanese hermitage. The second story refers to the time from St. Monica’s death at Ostia to Augustine's final departure 40 it. ARBESMANN to Africa. After the death of his mother, Augustine is said to have retired into the forest solitude of the Tuscan hills, There he found followers of the founders of eremitical life, Paul the first Hermit and Antony. He gathered these hermits into communities, lived with them for a while and gave them a fixed mode of life in the form of a monastic Rule, the Regula sancti Augustini. Augustine's companions in these first eremitical settle- ments established by him are the ancestors of the fratres heremitae ordinis sani Augustini de Tuscia, a Tuscan congregation of hermits, conspi- cuously successful after their union, in 1244, into one body under the Rule of St. Augustine and a Prior General. In the third story we are told that, on his return to Africa, Augustine was accompanied not only by his closest friends, Alypius and Evodius, who had likewise embraced the eremitical mode of life, but also by twelve other hermits, all members of the Milanese monastery, whom he had obtained from his spiritual father, Simplicianus. With this group Augustine first established a monastic community of lay hermits on the small estate he had inherited from his father outside his native town, Tagaste, Later he founded many more monasteries of the same type, among them one in the wilds outside the city of Hippo. ‘To the latter monastery he retired from time to time, even when he was bishop, to devote himself to prayer, meditation and study as well as to the instruction of his brother hermits in whose midst he also is said to have died, ‘the three legends originated through arbitrary and fanciful interpre- tations of some passages in Augustine’s Confessiones and the Vita of the saint by his friend and biographer Possidius. Iinlarged by picturesque additions drawn from the pseudo-Ambrosian sermo de baptismo et conver~ sione S. Augustini, the pseudo-Augustinian sermones ad fralres in eremo and other apocryphal sources, they grew ever more elaborate and fur- ther from the foundation of fact. This is especially true concerning the Tuscan legend with which soon also the Vitae of other legendary hermits were closely interwoven. It was not long before the three legends became a fixed part of the Order's tradition (on the origin and growth of these legends, see R. Arbesmann, « The Vita Aurelii Augustini Hipponensis Episcopi in Cod. Laurent. Plut. 90 Sup. 48 », T'raditio 18 [1962] 319-355 ; « Ménchslegenden in mittelalterlichen Augustinusviten », Perenniias [Festschrift fiir Thomas Michels], Miinster 1963, pp. gr-t04). ‘Their aetiological character is obvious. In the first place, they serve to explain the Order's full title «ordo fratrum heremitarum sancti Augustini ». Moreover, the information then available concerning the origin of the Order after the latter’s establishment in its modern form in the year 1256 overwhelmingly pointed to Tuscany and the Tuscan Hermits of the thir- teenth century. The three legends provided the connecting links between St. Augustine’s early monastic foundations in Africa and the Order of the Hermit Friars of St. Augustine, as recognized by the popes in the course of that century. THE BOSTON « VITA AUGUSTINI » 47 ‘The stories appear in a number of Vitae or Legendae S. Augustini, written by members of the Order since about the beginning of the 14th century and now, for the most part, still buried in manuscripts in Kuro- pean libraries. We first mention the Vita S. Augustini by Jordan of Saxony, or of Quedlinburg, as he is called after his native town (ca. 1300-1380). It is preserved in ms. 251 of the Bibliothéque de I’Arsenal of Paris, fol. 34%-7ot. The manuscript which originally belonged to the Augustinian house of studies in Paris, is in Jordan’s own hand. The Vita is followed (fol. 70°-71") by a tract de duplici translatione S. Augustini, containing an accotnt of how St. Augustine’s body was first brought from Hippo to Sardinia and from there to Pavia ; except a few additions by Jordan himself, the text of the transiationes is taken from the Vita beati Augustint Hipponensis Episcopt by Philip d'Harvengt (+-1182), second abbot of the Premonstratensian abbey, Bonne Espérance, in the diocese of Cambrai (PI, 203. 1206-1234). The same manuscript also con- tains (fol. g7'-r04") a Legenda de S. Awgustino which is but a shorter version of the Vita by Jordan and the ivanslationes, unfortunately muti- lated at the beginning, ‘Two additional copies of Jordan’s Vita S. Augus- lini are found in the Bibliothtque municipale of Toulouse, ms. 169, fol. 1-21, saec. XIV (originally of the library of the Augustinian monas- tery in ‘Poulouse), and in the former Private Library of the Austrian Hmpe- ror in Vienna, cod. 9375 A n. 22, fol. 81-96, saec. XV. It was also prin- ted by J. Hommey in his Supplementum Patrum (Paris 1684), but did not attract much attention. It found, however, its greatest recognition when, about 1450, John Capgrave, a learned English Augustinian friar, conside- red it worthy of being translated into English (ed. by J. J. Munro, Early English Text Society Publications, N° 100, London 1910). We mention, furthermore, the anonymous Vita Aurelit Augustini Hipponensis Epis- copi, written by a friar of the Augustinian monastery S, Spirito in Flo- rence shortly before 1331 and preserved in the Biblioteca Medicea Lau- renziana in Florence, cod. Plut. go sup. 48, fol. 17-13", saec. XV. When, in 1334, Henry of Friemar the Elder attempted to give to the persistent tradition of his Order a more solid foundation in his Tractatus de origine et progressu ordinis fralrum heremitarum et vero ac proprio titulo eiusdem, he was obviously somewhat hewildered by the fact that, in the Confessiones, St. Augustine made no mention of his sojourn in Tuscany. With char- ming naiveté, he suggests (see our edition of the treatise in Augustiniana 6 [x956] 96) that St. Augustine himself explained his silence when he said (Conf. 9.8.17) that, being in a great hurry, he passed over many things in recounting the events of his life immediatly after his mother's death. Moreover, Henty ttied to establish a chronology that would account for the three years Augustine lived an eremitical life with Simplicianus and the Tuscan Hermits (Augustiniana 6.96 i,). Though Jordan of Saxony shortly after demonstrated the faultiness of this chronology in his Liber Vitasfratrum 1.7 (ed. R. Arbesmann and W. Hiimpfner, New York 1943, pp. 24-26), he did not go so far as to discard altogether the Tuscan story, 4B R, ARBESMANN but contented himself with restricting Augustine’s presence in Tuscany to a short visit : « partim per viam eundo et fratres eremitas in Tuscia et Centumcellis visitando velut in quodam transitu.» Even Fra Andrea Biglia, a highly cultured and learned humanist (ca. 1395-1438), defended his Order's tradition according to which Augustine had stayed for a while with the fabled Tuscan hermits and given them a Rule which later he also introduced among the hermits and clerics in Africa. In the forest solitude of Lecceto, an Augustinian hermitage near Siena, he wrote the treatise Ad fratrem Ludovicum de nostri ordinis forma ac propagatione (preserved in cod. Ambros, H. 117 inf., fol. 125-142”) in which he addu- ces the venerable age of a number of Augustinian hermitages in Tuscany as a witness to the « vetustissima omnium fama... Augustinum eius tem- poris hominibus regulam tradidisse » (fol. 135"). The very words used in his preface reveal the spirit in which the treatise was written : « Sum enim propterea ex Senis egressts, ut mecum essem paululum ab his liber qui me solent aliis studiis occupare. Hicve ipse locus sic suadet, quippe Illicetum veni, ubi prima fere nostri ordinis initia memorantur » (fol. 125"). In view of the Order's firmly rooted tradition which made St. Augustine a follower of the Desert Fathers, Paul the first Hermit and Antony, and the founder of eremitical life in the West, it is not surprising that the three legends loom large in the medieval Lives of St. Augustine written by members of the Order of the Augustinian Hermits. This also holds true concerning the Boston Vita in which, beginning with the illustration of chapter 40, St. Augustine always appears in the habit of an Augusti- nian Hermit. In this connexion it is interesting to note that the Boston Vita made its appearance at a time when the long and heated dispute between the Augustinian Hermits and Canons, both claiming for them- selves the prerogative of being the first Order founded by St. Augustine, had so agitated learned Christendom that, on May 11, 1484, Pope Sixtus IV felt himself compelled to impose silence on both parties with the bull « Qui apostolis praecepit » (I. Empoli, Bullarium Ordinis Eremita- rum S. Augustini, Romae 1628, pp. 321-324). Special mention deserves Professor Courcelle’s circumspect evaluation of the sources employed by the author of the Boston Vita. As a matter of fact, like the latter, also Jordan of Saxony and the Anonymus Floren- tinus did not use the Confessiones and Possidius directly. ‘Their direct source was rather an earlier Vita. This can still easily be recognized in certain characteristic expressions both have in common, as well as in passages in which the sober, factual report of the Confessiones or of Possi- dius has been changed into a rather fanciful story. From one of these earlier Vitae — Henry of Friemar calls them « antiquae legendae non abbreviatae » (Augustiniana 6.96) — they also no doubt took over their quotations of sources, e.g., « Hec ipse nono libro Confessionum », or « Hec Possid(on)ius et in legenda famosa ». In quoting the « legenda famosa », the authors refer either to the Legenda aurea by Jacopo da Voragine or to the Vita beati Augustini by Philip d’Harvengt. The latter is sometimes THE BOSTON « VITA AUGUSTINI» 40 also called « legenda antiqua ». In many cases, the references to sources are kept extremely vague. As an example we may select chapter 47 of the Boston Vita. It reads : « Ibi sanctus Augustinus iter per T'usciam faciens, ubicumque in locis illis heremitas fratres sui propositi inuenit, ipsos caritatiue visitauit, moram cum eis contraxit, eos suis collacioni- bus salutis pabulo dulciter recreawit. » The foregoing passage agrees almost verbatim with the text in Jordan’s Vita (Bibl. de l’Arsenal, ms. 251, fol. 6ot) : « Transiens autem [Augustinus] et iter faciens per T(h)usciam, ubi, wt fertur, plura erant loca heremitica, ubicumque fratres sui propo- siti invenit, ipsos caritatiue visitauit et eos stis collacionibus salutis pabulo dulciter recreauit. » As to his sources for this passage, the author of the Boston Vita simply states ; « Hec ex quibusdam legendis et eciam dictis quorundam doctorum de ista materia loquencium.» Jordan contents himself with a vague « ut fertur », referring no doubt to the « legendae antiquae non abbreviatae » mentioned above. Or take chapter 115 in which the author recounts how, at some time during the continued persecutions by the Vandals, the remains of St. Augustine were brought by two hundred and twenty-two bishops from Hippo to Sardinia, and gives the « Cronica Eusebii » as his source. Since the Chronicle of Euse- Dius of Caesarea comes to an end with the year 325, il could, of course, not contain such an information. The author of the Boston Vita obviously refers to one of the continuators of the Eusebian Chronicle which, in the form of St. Jerome’s Latin translation, had continuously been retouched and brought up to date by a long succession of chroniclers throughout the centuries. Their works were kept in many medieval and Renaissance libraries. We find, for instance, among the books owned by Onofrio Panvinio, the famous sixteenth-century historian and archaeologist, the « Cronica Eusebii Pamphili Caesariensis divo Hieronymo interprete, et divi Hieronymi presbyteri, ac Prosperi Aquitanici, et und Matthaei Palmerii Florentini et Matthaei Palmerii Pisani, ac eruditi cuiusdam, et M. Aurelii Cassiodori, et Hermanni Contracti » (see the inventory of Panvinio’s books in cod, Vat. lat, 7205, fol. 58"). The banishment of two hundred and twenty African bishops to Sardinia during the Vandalic persecutions has been recorded by a number of chroniclers, though they say nothing about the translation of St. Augustine’s body on this occasion. We mention Bede, Chyonica maiora (MGH, Auct. aut. 13.306), who is followed by Hermann (the Lame) of Reichenau, Clronicon (MGH, Soript. 5.85), Sigebert of Gembloux, Chronica (ibid. 6.313), and Ekkehard of Aura, Chronicon Wirziburgense (tbid. 6.24) and Chronicon universale (ibid. 6.138). In view of our author’s method of employing source mate- tial, we may safely assume that he did not use any of the chronicles directly, but copied the reference from one of the earlier Vitae. In this connexion we should like to mention that a marginal note to the passage recounting the same event in the tract on the translationes in Jordan of Saxony’s autograph (Bibl. de I’Arsenal, ms. 251, fol. 70") likewise reads : « Hee ex cronica Eusebii. » 50 hk, ARBESMANN The distinguishing feature of the Boston Vita is, as we have mentioned before, the pictorial treatment of St. Augustine's life, analyzed with deli- cate perceptiveness by Dr. Courcelle-Ladmirant in her iconographical commentary, While individual scenes illustrating the life of Augustine make their appearance first in manuscripts of Augustinian works, cycles portraying his life, such as the one of the Boston manuscript, are of a later date. As it was learned but recently (see V. Beyer, « Kine Strass- burger Glasmalerwerkstatte des 13. Jahrhunderts und ihre Beziehung zu den Rheinlanden », Saarbriicker Hefie 4/1956, S. 53-56), a window of the Dominican church at Strasbourg, belonging to « about 1260 », contai- ned medallions with scenes from the legend of St. Augustine. From the 14th century on, cyclical representations become more numerous. They originated above all in churches of the Augustinian Hermits and Canons, in manuscripts executed for their monasteries, and in the centers of the veneration of the saint. In their introduction the editors of the Boston Vita (p. rr) mention some of the characteristic cycles of Augustinian iconography : the thirty- three medallions of the Augustinusfenster in the church of the Augusti- nian Friars at Erfurt ; the twenty frescoes in §. Agostino at Gubbio (Augustinian Friars) ; the seventeen famous frescoes by Benozzo Gozzoli in §, Agostino at San Gimignano (Augustinian Friars) ; the twenty pain- tings on the stalls at Carlisle Cathedral (Augustinian Canons) ; and the sketches for another cycle of forty-nine compositions, apparently concei- ved as miniatures by a Crosier (Augustinian Canon) of Huy in Belgium and preserved in a manuscript of the University library of Liege. ‘The medallions of the Augustinusfenster at Erfurt are of special inte- rest, because they represent the earliest example of a serial treatment of St. Augustine’s life in pictures, which has come down to us. Documen- tary evidence places the medallions before 1334, and they may well be as early as the first decade of the 4th century (see the comprehensive discussion of the window, its history, its artistic features and its relation to local schools of glass-painters by D. Rentsch, Glasmalerei des frithen vierzehnten Jahrhunderts in Ost-Mitteldewtschland [Mitteldeutsche For- schungen vol. ro], Kéln und Graz 1958, pp. 25-44 ; 52-55 ; 61-63 ; 75-76; 102-105 ; 125-136 ; plates 19-35). The cycle has suffered various kinds of damage. Some sections have been lost, and the gaps have been filled by scenes from another window ; in the course of the restorations also the original sequence of the scenes must have been changed. The loss of some sections and their replacement by pieces from another window, the disturbance of the original arrangement of the units, and the fact that the pictures are for the most part limited to two persons, make the interpretation of a number of scenes difficult. Section 4c of the cycle, for instance, shows Augustine, dressed as a layman, in lively conversa- tion with a monk who sits on a bench and holds a book; a banderoleabove them reads : AUGUSTINUS ET MONACHUS (Rentsch, pp, 31 and 129 ; plates 23 and 34). ‘The scene is usually interpreted as representing THE BOSTON « VITA AUGUSTINI » 5r Augustine's visit with the hermits on Mons Pisanus in ‘Tuscany. ‘This interpretation overlooks, however, the fact that, in the picture, Augus- tine still wears the costume of a layman. We consider it more likely that the scene refers to that part of the Augustinian legend in which we are told that Augustine deeply impressed by a conversation with Simplicianus joined, still a catechumen, a2 community of lay hermits under the direction of Simplicianus outside of Milan. We should like to stiggest, therefore, that the scene represents either Augustine's conversa- tion with Simplicianus or a conversation between Augustine and a monk of the Milanese hermitage. This assumption is corroborated by the subsequent episodes in the legend. For, as we are told, Augustine recei- ved the habit of a hermit from the hands of St. Ambrose on the occasion of his baptism, and it was in this habit and in the role of an organizer of eremitical life that he spent some time in ‘Tuscany. As a matter of fact, both Benozzo Gozzoli (fresco no, 12, background) and the illuminator of the Boston Vita (chapter 47) picture Augustine wearing the habit of an Augustinian Hermit during his sojourn in Tuscany. Also section 10c (Rentsch, pp. 33 and 133 ; plate 32) seems to permit two interpretations Augustine, in the robe of a monk and without nimbus, is seated on a bench, while, from the right, there approach two monks ; the banderole reads : AUGUSTINUS ET FRATRES SUS (sic). The picture has been interpreted as representing a scene from Augustine's first monastic foundation in Africa, established in his native Tagaste. But it could equally well represent, we think, a scene from Augustine’s visit with his brother hermits in ‘'uscany. We may add that, in 1312, the Augustinian monastery at Erfurt became the permanent abode of Henry of Friemar whose vigorous defence of his Order's tradition we have mentioned above. Whether he had any part in the planning of the scenes of the Augustinusfenster, we do not know. Nothing to that effect is found in our sources. However this may be, the scenes which originally belonged to the cycle of the Augustinusfenster, follow no doubt the version of the « origo et progressus ordinis fratrum heremitarum », given by Henry in his treatise. ‘The cycle of the Boston Vita differs from others cycles not only in the by far larger number of scenes but also in that it carries the story beyond the death of St. Augustine or the translation of his body to Pavia by including some important events in the history of the Augustinian Her- mits. In 1327, on the petition of William of Cremona, then Prior General of the Order, Pope John XXII appointed the Augustinian Friars custo- dians of the tomh of St. Augustine in the basilica of St. Peter in Ciel d’Oro in Pavia and granted them the privilege of establishing 2 monas- tery attached to the basilica as well as of celebrating the Divine Office in common with the Augustinian Canons who, up to that time, had been the exclusive custodians of the saint's relics. After negotia- tions with the Canons had dragged on for some time, the Hermits who found a powerful protector in John of Luxemburg, King of Bohemia, 52 RR. ARBESMANN were able to acquire some buildings from the Canons and other private owners and to take possession of their new home and task in 1331. They interpreted their appointment as custodians of St. Augustine's tomb in Pavia by the highest authority of the Church as a confirmation of their Order's direct foundation by St. Augustine and its continued existence until the Great Union of 1256. Accordingly, the events connected with this appointment are recorded in chapters rar to 124 of the Boston manuscript. To a community of Augustinian Friars, therefore, the Boston Vita could well serve as a kind of manual which not only fulfilled an histo- rical function by describing the beginnings and the unfoldings of the Order’s history, but also gave spiritual nourishment to its members who strove for a vital consciousness of unity and historical continuity. One thing is certain, The names entered by later hands around many figures in the illustrations of the Boston manuscript as well as the subsequent additions (see, e.g., the note written in German across the illustration of chapter 28, and the distich in praise of St. Augustine below the text of chapter 92) seem to give almost tangible evidence of its continued use, St. Augustine’s spiritual as well as mental journey toward God, his career as a scholar and churchman, his work as « the Father of Western Monasticism » and — last but not least — the prodigious cycle of legends which, in the course of time, had collected around the striking figure of the bishop of Hippo, formed an inexhaustible source of inspiration to medieval and modern artists alike. ‘The very wealth of motifs employed by glass-painters, sculptors, painters and miniaturists in their treatment of St. Augustine's life, on the other hand, raises a number of complex problems, and may be the reason that a systematic and exhaustive work on his iconography has still to be written. In recent years a propitious start has been made to fill this gap. Here we must cail attention to the sttbstantial contributions made by M. and Mme Courcelle prior to their beautiful edition of the Boston Vita. We first mention Professor Courcelle’s monumental work, Les « Conjes- sions » de saint Augustin dans la tradition littéraire : Antécédents et posté- vité, likewise published by the Etudes Augustiniennes at Paris in 1963. In a special appendix (Appendice VI), numbering forty-eight pages (pp. 641-688) and fifty-four plates, M. and Mme Courcelle have given a scholarly and most enlightening analysis of an astonishingly large amount of iconographical material relating to the story of St. Augustine’s conver- sion, This study can, at the same time, serve as a concise historical sur- vey of this particular part of Augustinian iconography from the early four- teenth-century medallions of the Augustinusfenster at Exfurt (on p. 643, the authors suggest the same interpretation of the scene in section 4c of the cycle we have advanced above) to a present-day fresco by Helmuth Macke in the former Augustinian monastery at Marienthal on the Lower Rhine. It is hardly surprising that, in the story of St. Augustine’s conversion, the dramatic TOLLE, LEGE scene in the garden at Milan and his baptism THE BOSTON « VITA AUGUSTINI» 53 by St. Ambrose caught the imagination of artists, and that these very scenes ate among those for which definite types of representation were developed. One motif frequently used by artists in painting the scene of St. Angustine’s baptism — represented in most instances as taking place in the interior of a richly decorated and columned church — is taken from the well-known legend according to which the hymn Te dewm lau- damus was spontaneously composed by St. Ambrose and St. Augustine on this occasion. As we are told in Jacopo da Voragine’s Golden Legend, the bishop of Milan intoned, Te deum laudamus, and his famous pupil responded, Te dominum confitemur, and thus in alternate order they sang the hymn to the end. In pictures showing the baptismal scene, the opening line of the hymn either appears between the architectural setting of the background, or is inscribed on banderoles which, in a picturesque arrange- ment, are floating around the persons taking part in the ceremony. Here we must call attention to another contribution by Mme Coutcelle, en- titled « Les deux Augustin dans une miniature du XV° siécle » (Revue des études augustiniennes 8 [1962] 169-175). ‘The article contains an exquisite discussion of an interesting feature in the Breviary of Salisbury, a manus- cript famous for the wealth of its illustrations executed by a French miniaturist (Paris, Bibl. Nat. lat. 17294). A large and beautiful miniature with scenes from the life of St. Augustine of Canterbury decorates fol. 461", the first page of the office of the saint (see plate r of Mme Courcelle’s article). While, in the scenes in the upper part of the miniature, the artist on the whole followed the account of St. Augustine of Canterbury’s mis- sionary activity in Iingland found in our sources (Augustine's arrival in England, his reception by King Ethelbert, his preaching before the king and members of the royal court), he obviously became confused when, in a logical continuation of the series, he set about to paint the scene of Ethelbert's baptism by the Apostle of England (lower right corner of the miniature). At first glance nothing in the picture seems to be out of order ; all the persons appearing in the scene can be accounted for. A closer examination, however, reveals that there has been added a motif which, as we have mentionned above, had been inspired by Jacopo da Voragine’s Golden Legend and, since the early fourteenth century, had become traditional in the representation of the baptism of St. Augustine of Hippo. We see two banderoles. On the one spiraling upward from the font in which Ethelbert is baptized, we read : Te dewm laudamus ; the other winding downward is inscribed: Te dominwm confitemur. More- over, to the left of the figure of St. Augustine of Canterbury there is written the name : S. Ambroise (see Mme Courcelle’s thorough analysis of the scene in her article, pp. 171-173 and plates I and II). Nor did the confusion in the mind of the miniaturist end here. Without discrimina- tion, he filled the remaining part of his miniature with paintings of two scenes which have no relation to the life of St. Augustine of Canterbury at all, but belong to medieval iconographical cycles of St. Augustine of Hippo, Both scenes represent episodes recounted by Augustine himself 54 R. ARBESMANN in his Confessiones : the boy Augustine is presented by his parents to the headmaster of a school ; his mother Monica is assured by a vision of Augustine’s final conversion to the Catholic faith (see the article cited above, pp. 173 f. and plates I, III and IV). Mme Courcelle’s study, dis- tinguished by lucid interpretation, offers a rare and instructive excursion. into the realm of iconography. The latest contribution by M. and Mme Courcelle to the whole complex of Augustinian iconography is contained in an article entitled « Scénes anciennes de l'iconographie Augustinienne » (Revue des études augustinien- nes 10 [1964] 51-96, including 24 plates). The conclusions the authors arrive at are important. They may be summarized as follows, Entire cycles portraying the life of St. Augustine did not come into existence before 1300. Generally they are monumental works of art by glass-painters, sculptors and fresco-painters. ‘Their appearance was intimately connected with the first period of flowering the Order of the Augustinian Hermits experienced during the fourteenth and fifteenth centuries. Thus, unlike some other saints, the bishop of Hippo was included into this particular genre of iconography at a relatively late date. On the other hand, minia- tures representing isolated scenes can be found as early as the tenth cen- tury. The authors describe twenty-four beautifully reproduced miniatu- res, for the most part belonging to the period from the tenth to the twelfth century, and list as principal subjects of the scenes the following : St. Augustine converses with a disciple ; he talks to a group of persons (either monks or clerics or members of the faithful) ; he gives his monastic rule ; he debates with an individual heretic or a group of heretics ; he recei- ves an inspiration (plates I-XXI). From the twelfth century on, miniatu- rists also began to represent narrative scenes : the baptism of St. Augus- tine ; St. Augustine and the child on the seashore ; St. Augustine’s death (plates XXII-XXIV. 2). ‘Thus there can hardly be any doubt about the existence of an Augustinian iconography prior to the fourteenth century. After such valuable and substantial contributions to the vasi and com- plex problem of Augustinian iconography, we are looking forward to the publication of the comparative study of the Boston manuscript and other cycles of Augustinian iconography, M. and Mme Courcelle have promised in their edition of the Boston Vita (p. 11 n. 1). R, ARbEsMAny, O.S.A. Fordham University Maurice Blondel et saint Augustin C'est dans la petite salle de cours de la vieille Université d'Aix que j'ai été initié a la pensée de saint Aucustiy. Plus tard j’ai et l'occasion de pénétrer plus profondément dans I’ceuvre du grand Docteur ; j’ai Iu et relu les Confessions, les Dialogues, les Sermons, exploré les richesses du De Trinitate, médité les étonnants mystéres des nombres que nous révéle un livre unique, le De Musica, enfin parcouru en tous sens les som- mets et les labyrinthes de la Cité de Dieu, puis ceux, souvent si proches, de La cité modéle et des cités de l’erreur et du péché du grand maitre de la pensée mustilmane, At, Farast!. Et grace 4 de savants initiateurs, au Pare Thonnard, au Pére Boyer, 4 Monseigneur Jolivet, aux PP. Rondet et Leblond, 4 M. Etienne Gilson et M. P. Courcelle et A bien d'autres qute je m’excuse de ne pouvoir nommer ici, j’ai tenté d’approfondir un theme qui m’a paru essentiel : celui de l’éternité et du temps, et pu ainsi réaliser en partie un trés ancien projet?. Mais la premiére initiation, le premier choc émotif et intellectuel tout a la fois, c'est 4 Maurice Bron- DEL, que je le dois, A sa pensée claire et vigilante, chargée d’influx psy- chique aussi qui évoquait et faisait surgir un visage comme ces mediums ou ces mages dont nous attendons quelque soudaine et mystérieuse résur- rection. En ces années 1914-1916 of nos pensées étaient constamment tournées vers fa guerre qui déferlait & travers notre sol — une guerre dont le Mattre nous parlait souvent et dont il tentait, surmontant son inquiétude et, 1, AL-Farabi qu’on appelait, em son temps, le second mattre (le premier étant bi entendu Aristote) a éerit un onvrage malleureusement trop peu connu : La Cité modéle et les cités de Uevreur et du péchd ; il semble qu’il ait subi, durant sa jeunesse, des influences chrétiennes, 2. Javais songé, sitdt aprés mon agrégation, & une thése sur saint Augustin, Mon second maitre A. Lalande (le premier ayant été Blondel) efit désiré me voir traiter La philosophie scientifique de Malebranche. Des contre-temps, mon départ en Italie en novembre 1926 me firent renoncer & ce projet, C’est Augustin que je devais re- trouver & travers Vico, & qui je consacrais mes théses de doctorat : La formation de la pensée de J.-B, Vico (1668-1721) ; Vie de J.B. Vico; Morceaux choisis de J.B, Fico; ces trois volumes aux P,U,E., Paris, 1945-46. 56 J. CHAIX-RUY Acertaines heures, son angoisse®, de déceler, avec une sérénité reconquise, les causes profondes, — les rapprochements s'imposaient d’eux-mémes ; et, 4 travers le commentaire souple et vibrant de M. Blondel, nous assis- tions, 4 l’aube du ve siécle, au semblable écroulement d’un monde, mais voyions surgir des ruines un autre univers, une autre Jerusalem fixés dans Véternité, que saint Augustin avait décrits dans la Cité de Dieu, tandis que les Vandales assiégeaient Hippone. Deux problémes étaient au centre des analyses de M. Blondel et nous Jes retrouvions dans tous ses couts : a) celui de cette relation éternité-temps dont il s’efforga de faire com- prendre au Pére ‘eilhard de Chardin qu'elle sous-tend 1’évolution de « Vapparaitre », que, seule, elle nous permet d’accepter cette évolution au sein de laquelle s'insérérent, manifestés par chaque « seuil », les actes dune constante Co-Présencet | b) celui du déchiffrage nécessaire des signes que nous présente l’expé- rience qu'il faut bien se garder de croire épuisée par le déroulement de ses apparences transitoires. D’autres noms surgissaient alors : ceux de Leibniz’, de Pascal, de Newman, de Maine de Biran et surtout de Berkeley, A l'égard de Berkeley, souvent si proche de saint Augustin, Maurice Blondel professait de curienx sentiments : un mélange d’attraction irrésistible et de crainte mal déguis¢e C'est avec surprise que nous le voyions s’avancer vers l’atteur de La Siris avec des gestes prudents et circonspects, puis marquer un brusque recul, comme s'il avait vu surgir soudain un péril caché. Plus tard Jacques Paliard, plus précis et plus méthodique, s’est attaché a tirer de 1’Essai sur une nouvelle théorie dela vision et des Dialogues entre Hylas et Philonous 3, Il avait ses deux fils, des nevewx, des cousins au front. 4. C'est le P.A. Valensin qui mit Blondel en rapport avec Teilhard de Chardin, de suite aprés Ia premiére guerre mondiale, Voir le dossier de cette discussion dans Archives de philosophic, t. XXIV, r96r, cahier 1, pp. 123-156: Maurice Blondel ef le Pore Teilhard de Chardin, Mémoires échangés en décembre 1919 présentés par Henri de Lwpac. Ce cahier consacré au centenaire de la naissance de Blondel comprend, outre ces Mémoires, Deux notes inddites sur la Trilogie et «l'Esprit chrétien v, de Maurice Blondel et les articles de A. Cartier, J. Trouillard, X, Tilliette, C. d’Armagnac et G. Martelet, 5. Blondel consacta au probléme du ¢ Vinculum subtantiale », tel que le concevait Leibniz, et tel qu'il Ie concevait lui-méme, Sa these latine, Plus tard il en publia la traduction avec d'importantes additions : Une énigme historique : le « Vinculum substantiale » d'aprés Leibniz et Vébauche d'un réalisme supérieur, Paris, Beauchesne, 1930, XX1V-146p. Il m'adressa 4 Rome cet ouvrage que je crois essentiel pour I’intelli- gence de sa pensée, Voir mon étude Maurice Blondel : de Vaction @ la pensée et & l'étre, dans Etudes philosophiques, janvier-mars 1950, p. 22-33. La méme année j’ai donné A ‘V. La Via pour sa revue Tvoresi, t. 5, (numéro double consacré 4 M. Blondel.,) aux pages 29 4 44, une étude plus développée sur lontologie blondélienne : Lire, Existence et Essence dans la pensée de Maurice Blondel. MAURICE BLONDEL ET SAINT AUGUSTIN 57 une théorie de la perception solide, basée sur des expériences rigoureuses. Blondel, pour sa part, redoutait de voir s’évanouir le monde, — qu’il voulait cohérent et consistant, — comme un voile multicolore que tisseraient d’é- tranges arc-en-ciels. Mais, par ailleurs, il aimait cette référence a une autre réalité que pressent notre intelligence, quand, surmontant les arétes trés vite sclérosées des notions, elle apparait comme spiritualisée et trans- naturalisée par la grace approchante, capable alors de monter vers cette Vérité qui n’est autre que Dieu Iui-méme, d’atteindre toutes choses dans leur éclairement et leur unité, comme elles sont vraiment, c’est-a-dire A la fois liées et liantes, fondues par cette finalité compréhensive qui, seule, les fait « exister », Car « exister » pour Blondel, ce n’était pas surgir par hasard et sans raison de quelque en-deca (et bien plus tard il écartait, avec une répugnance qu'il ne songeait pas a céler malgré son immense charité, l'interprétation des existentialistes athées et les mots barbares par eux forgés : ek-stase, ek-sister). Exister, c’est bien au contraire, tenir sa réalité de sa consistance méme, posséder son propre « vinculum » qui n'est que la présence constitutive et constituante du tout en la plus infime de ses parties — l’oppos¢ donc de cette surgie de la nuit d’une étoile filante dont la trace s’évanouit aussitét. Aussi aimait-il a remonter, comme Berkeley dans La Siris, du plus infime des étres jusqu’a Celui dont, déja A sa maniére, il annonce la grandeur et prociame la gloire. Je me suis souvenu plus tard de cette dialectique ascendante, et comme poussée par les ondes de !’amour, en lisant et méditant le roman philo- sophique d’Ibn Tofail®, Mais, si Blondel connaissait l’averroisme, en qui il voyait la plus dangereuse déviation de I'aristotélisme, présente jusque dans certaines interprétations du thomisme, il ignorait le mystique Hayy-ibn-Vaqzan et son ascension vers la Lumiére. Sans doute se fut-il approché de cette mystique avec les mémes précautions qu’il mettait & « manier » Berkeley. Une note que j’ai trouvée dans de récentes publi- cations d’inédits a achevé d’éclairer pour moi cette attitude que nous comparions, A nos instants irrévérencieux, 4 celle d’un chat. Voici cette note : « Pour Berckeley, tout Vordre cosmique n’est que signe immatériel, symbole interpréter, langage de Dieu, sans consistance propre ni rel: tion intrinséque avec le message spirituel dont il est I'instrument arbi- traize. Que upus sommes loin de la vérité, d'une vérité plus belle que ce symbolisme finalement spirituel ct méme enfantin | Le cosmos, certes, est pénétré d'un sens immatériel ; il est une pensée, un message, out mais le sens et Ie son des paroles pénétrés d'un méme Verbe ; mais ‘les si- gues sont eux-mémes réalité expressive et requérante ; mais l'instrument est actif, et son réle est constitutif en méme temps que stimulant ; mais 6, Ibn Tofail, éléved'Ibn Badja et protecteur d’Averroes : Voyage spirituel d'Hayy ibn Yager. Voir la traduction de Gauthier dans les éditions des « Annales de I’Ins- titut d’Htudes orientales d’Alger. » 58 J. CHAIX-RUY Tunité des smoyens et des fins forme un tout coordonné et intelligible en toutes ses parties ; mais opposition entre la matiére et l’esprit n'est pas celle d'une illusion et d’une vérité, c’est celle des péripéties d'un im- mense drame ott les épreuyes se convertissent en joie, les obstacles en Hens, sans que la gravité tragique de Voption, qui est indispensable & la divine grandeur de l'enjeu, soit atténuée », En relisant tout récemment la correspondance — qu’il faudra bien pu- blier un jour — de Maurice Blondel et de Louis Ruy j’ai retrouvé des indi- cations analogues’. Louis Ruy était alors trés attiré par lim- matérialisme de Berkeley, aux heures surtout oft le frappait 1'étrangeté de ce monde, Il songeait alors 4 un ouvrage — ou A une thése — sur I’éveil ; la conclusion en efit été plus métaphysique que psychologique on morale : te véritable éveil n’est-ce pas la mort qui apparaissait, aux heures de souf- france et d’angoisse, 4 Louis Ruy, comme tout 4 la fois une délivrance et une révélation. La vie Ini semblait comme un réve étrange dont nous aurions 4 nous éveiller, en nous offrant, par la mortification et I’humilité, aux incitations révélatrices, la condition d’une aube dont se discer- naient — dans les ténébres croissantes — les approches. Sur ce point, Maurice Blondel inclinait vers des interprétations plus réalistes ; presque constamment dans son ceuvre courent en filigrane, les données, aussi complémentaires que contradictoires, de cette amicale discussion. Je pense surtout, a cette longue « aporie » de La Pensée dont le titre déja trés carac- téristique est : « Divers aspects du probléme paradoxal de l’éveil ». De bonne heure, M. Blondel efit le sens de la « consistance » du monde, de sa densité méme, de la présence du tout en chaque élément. Nous lisons dans ses Carnets intimes a la date du 25 mars r8go : Ce soir, devant le lustre allumé, je songeais qu'il n'y a pas entre le monde matériel et le monde de la pensée, l’abime qu'un zéle imprudent creuse entre eux. Dans le composé humain, il y a un Hien du matériel et du spirituel qui s'échangent et se complétent et se transforment l'un en Vautte. Le matériel est du subjectif retourné ou préparé ; le spi- rituel est de l’objectif concentré et intériorisé. Sans le sujet, l'objet se- rait encore, mais inoins ; sans l'objet, le sujet serait isolé, en face dé Dieu il n’appartiendrait pas 4 cette belle corporation de P'univers of chaque partie regoit un si grand prix de son concours A la beauté de l'ensemble. L/objet joue donc un réle essentiel dans la connaissance et dans I'action ».* 7. Ct. Etudes blondéliennes, IIT, Paris, 1954, p. 119 ; ce 3°"¢ volume contient un texte inédit : Dialogues sur la Pensée, auxquels songeait Blondel pour la présentation de L'Eitre et les Etres, 8. Cette correspondance qui comprend 170 lettres de Maurice Blondel et 142 lettres de Louis Ruy est conservée aux « Archives blondéliennes » A Aix. Quelques extraits ont paru dans le Bulletin 1°14, 1964, du Collége Saint-Joseph d’Avignon ot Tonis Ruy enseigna la philosophic de r905 4 1949 ; voir en particulier les articles de E, Bronpex-Frory : Lowis Ruy et Maurice Blondel, p. 17-22, et de J, CHATX-RUY : Une longue et jructueuse amitié, p. 23-31. 9. Carnets intimes (1883-1894), Paris, ro6t, p. 347. MAURICE BLONDEL SAINT AUGUSTIN 59 J'ai paru m'éloigner de saint Augustin. En fait le probléme qui se pose ici est bien celui qui préoccupait I’évéque d’Hippone et le Maitre d’Aix ; de 1A provient, quoique Blondel n’ait lu qu’assez tardivement les ouvrages fondamentaux de I’évéque d’Hippone (en 1908, sans doute, si nous en croyons la lettre qu'il adresse & Valensin ie 5 novembre de cette année)! la résonance augustinienne de certains passages des Carnels intimes : Comment, se demandaient-ils l’un et I’autre, comment, tout en étant présent A ce monde, tout en acceptant d’y étre « embarqués », en participant pleinement a toutes les péripéties d’un drame, que I'insertion du Christ dans l'histoire rend plus pathétique et plus éclairant, comment, et par quelle longue chaine, remonter de l'apparence — derriére laquelle s’ouvre une dimension secréte — a la Vérité intégrale dont notre Intelli- gence, pleinement ouverte doit porter témoignage (n’est-elle pas déja a cette Vérité connaturellement unie ?), comment, sans méconnaitre l’utilité des bartiares et des obstacles dress¢es par a pens¢e notionnelle, discerner les approches vivifiantes d'une autre pensée capable non plus settlement de lier des signes, mais de lire au-dedans (intus-legit), comment done se préter A une illumination qui ne soit point mensongére, sans se laisser abuser par d’incertaines visions, comment enfin faire silence afin d’en- tendre parler en nows la voix du Maitre, du Verbe intérieur qui habite en nous, mais qu'il nous faut rechercher et découvrir, car il a laiss¢ & notre liberté, en se retirant volontairement, la tache de l’approcher ? Il s’agit de découvrir un chiffre, -- mais tout différent parce que combien plus profondément inscrit at cceur des choses — de celui que croyait interpréter Berkeley, quand il réduisait le monde a un langage fait de mots inconsistants, de simples « flatus vocis ». Toute autre cette ascension dia- lectique qui conduit le croyant, a partir de chaque manifestation de la nature, jusquau Créateur. Maurice Blondel qui devait, par 1a suite, faire des Confessions de §. Augustin Vobjet de ses constantes méditations, aimait A rappeler et a citer certains textes, admirables en effet, des livres X et XI, celui-ci par exemple : « Je franchirai donc a mon tour cette énergie de ma mémoire pour monter par échelons vers Celui qui m’a fait... 1. IL s’agit bien aussi d’une démarche de la pensée qui, d’abord, éparse dans le monde — énergie latente, pensée « pneumatique », dira plus tard Blondel!?, se rassemble et se concentre sur elle-méme, jusqu’a Vinstant ott elle se découvre, foyer singulier qui appelle, invoque, le Foyer de Vérité of toutes choses trouvent vie et intellection. Ainsi le probl&me est, pour P’un et pour l’autre le méme ; probléme de « déchiffrage », de découverte d’un « sens » caché sans lequel tout demeure inintelligible. — « Incompréhensible que Dieu ne soit pas... », dira Pas- ro, Cf, M, Bronper, - A. Varmnsin, Correspondance (1899-1912), t, IL, p. 37. 11, AvGUSTIN, Confessions X, vim, 12 (B.A, r4, p. 160) : « ‘Transibo ergo et istain (vim) naturae ineae gradibus ascendens ad enm qui fecit me. » 12, CE, La Pensée, 2 vol., Paris 1934. 6o J. CHAIX-RUY caL, —- probléme du « repérage » de la vérité, d’une exploration métho- dique, mais malaisée, du long chemin, semé d’embiiches qui y conduit. I1s’agit bien « d’aller a 1a vérité avec tout son étre », comme disait Platon, entendez : de faire participer a la découverte d’un itinéraire qui se dérobe & tout instant, tous les moyens dont nous disposons, afin qu’installés d’em- blée au coeur de 1’étre, et non des seuls simulacres notionnels reliés l’un a Yautre par un logicisme extrins¢que, nous puissions procéder & une enquéte aussi exhaustive que possible, sans, pour autant, nous flatter de la certi- tune de parvenir nous-mémes jusgu'ausx abords de ce que nous cherchons, Car — et de bonne hetre Blondel le dira — il convient de ne négliger aucun indice sans nots laisser abuser par ces fausses évidences dont la suggestion nous vient des prestiges de l'habitude ou des illusions persis- tantes des sens, If ne saurait s’agir en effet d’établir un contact, voire une coincidence, entre l'objet et le concept qui, inévitablement, se subs- titue A lui, — on courrait, dans ce cas, le risque de prendre la paille des mots pour le grain des choses —. Plutét que de tenter de parvenir & cette adequatio rei et intellectus que, trop souvent, — reprenant, sans en perce- voir les limites, la terminologie du Stagyrite, — on donne comme le crité- rium du vrai, il faut viser & une adequatio vitae et intellectus : c’est en effet notre étre méme qui est en jeu, car ce que nous faisons et pensons ne se sépare pas de ce que nous sommes, Dévoilement, — éd}@ern — peut-étre, mais le mot de Blondel revétait un tout autre sens que pour les existen- tialistes ; ce qu’il nous faut dévoiler, réside au plus profond de nous-méme, en cette intimité de notre atre ot est tapi Celui qui nous instruit tandis que nous croyons, par notre seule initiative, déceler, dans les ténébres qui Yenveloppent, la Vérité que nous cherchons, une Vérité qui est 1a voie daccés & une Charité qui la déborde. M. Blondel écrira au Pére Valensin Je 5 novetnbre 1908 : « Je préfere au Deus-Intellectus le Deus-Caritas de saint Jean'®, » Ce sont toutes nos puissances qu'il s’agit de mettre en branle, c’est de toutes nos richesses qu’il nous faut dresser V'inventaire, au lieu de nous contenter d’une simple rigueur formelle, de cette identité, égale en tout sens comme une sphére parfaite en laquelle Parménide, a l’anbe de la pen- sée philosophique, réduisait I’fttre concret en son indéfinissable plénitude ; la confrontation doit jeter dans la balance tout ce que nous possédons et tout ce a quoi nous visons, comparer ce que nous sommes avec notre élan et nos déficiences, nos apports personnels et la convergence en nous de toutes les données fructifiantes d’un monde dont chacun d’entre nous peut se dire le centre, a ce qu'il nous faut devenir pour réaliser notre «nature » toujours singuliare, si bien que la courbe ne peut, par son seul mouvement, se refermer sur elle-méme : ce dont nous avertit une inquié- 13. Cf, M, Bronpxt, - A, VAIENSIN, Correspondance (1899-1919), t. IL, p. 38. MAURICE BLONDEL ET SAINT AUGUSTIN or tude persistante. Cette inquiétude ne nous prouve-t-elle pas, en effet, si nous savons Tinterpréter, que nous sommes a la fois « capax Veritatis », et incapable d’atteindre cette vérité illuminatrice, plus incapable encore de la conserver et de la faire fructifier en nous ? Finalement Blondel soup- connait qu’il y a correspondance entre ce que l'univers nous apprendrait si nous en découvrions ce Centre dont Pascal disait qu’il est partout alors que ga circonférence n'est nulle part, et ce que nous discernerions en nous- méme si nous pénétrions jusqu’a Celai qui nous est « plus intérieur que nous-méme », qui est lumiére de Vérité et de Vie, Celui que cherche notre coeur inquiet. Cor irrequietwm. Mais nous demeurons 4 la surface, satisfaits de ce que nous atteignons de nous 4 travers les miroirs déformants dans Jesquels nous nous reflétons, nous aimant jusqu’au point de faire de nous lac fin » a laquelle tout « le reste » doit étre subordonné — jusqu’au mépris de Dieu —, nous Jaissant égarer par tous les faux semblants, par tous les mirages auxquels nous nous complaisons pourvu qu’ils nous renvoient notte propre image agrandie et magnifiée. Avant méme d’avoir entrepris une lecture méthodique de saint Augustin qu'il ne connaitra longtemps, — comme d’ailleurs saint ‘Thomas, — qu’d travers des commentaires insuffisants!4 — Blondel était d’aceord avec Yauteur des Solilogues non seulement sur la méthode et la direction de Yenquéte a entreprendre, mais sur le but ; il faut, non point nous disperser dans le monde, sans en saisir l’unité, ou l’oublier pour ne nous préoccuper que de la mince pellicule de notre moi, mais rassembler toutes nos forces, utiliser tous les concours afin d’accéder jusqu’A Vessentiel, afin de pro- mouvoir — comme il le dira trente ans plus tard 4 F, Lefebvre, — les épou- sailles mystiques d’Animus et d’Anima. Si notre projet était plus vaste, si nous nous proposions de redresser tant d’erreurs auxquelles ont conduit, soit des interprétations partielles, qui n’ont voulu retenir qu'un mot trop riche, aux sens variables — action par exemple! — soit une recons- truction arbitraire qui laisse échapper le germe, la semence vivante Vinspiration profonde pour ne retenir que ce vain assemblage de notions contre lesquelles celui qui s’irritait parfois d’étre appelé « le philosophe de ’Action » nous a mis en garde, nous prendrions pour point de départ les notations riches d’une expérience intime, des « Caruets », pour, par étapes, parvenir aux enquétes approfondies dela « Trilogie », sans omettre pour autant, les haltes fécondes que représentent Le Procds de I’ Intelli- r4. Cf. Ibid, t. I, p. 37, lettre adressée par Blondel au 2, gor. Valensin le 11 octobre 15. Blondel n'a cessé de protester contre ce nom qui réduit une enquéte qui s’est voulue exhaustive a n’étre qu’ne philosophie de l'action (dans laquelle d’aucuns ne voudront voir qu'une forme de « pragmatisme ») ; danger accru du fait que, de plus en plus, le mot « action » va se voir attribuer un sens partiel. Cf. A, LALANDE, Vocabulaire de la philosophie, au mot Action, OL J. CHALX-RUY gonce'®, Venquate sur La Mystique’, les éclaircissements de L’Itinéraire Philosophique'® et de quelques articles fondamentaux, celui sur Male- branche, celui justement sur saint Augustin?? dont nous aurons a parler plus longuement, sans perdre de vue surtout que Vouvrage qui devait achever l’édifice par une fléche audacieuse — celui sur L’Esprit chré- tien? — a capté de bonne heure les sources et les ruisseaux d’eau fraiche dune incessante Confession. Mais notre but est plus limité ; il est de montrer comment Blondel avait découvert Aucustin avant méme de le lire, comment, d’avance, il faisait sien ce cheminement laborieux, hésitant, coupé de reculs appa- rents, repris avec un élan nouveau grace a des effusions, a des invocations, A des priéres, soliloque apparemment, en réalité dialogue avec le Verbe interrogé : « On nest dans la vérité, qu’en se dépassant toujours soi-méme dans Vhunilité et la fécondité perpétuelle ; on n'est dans la vérité guen sachant déterminer la précision de sa pensée en des contours arrétés : il n'y a point de grande doctrine sans quelque chose d’exclusif et de personnel ; il n’y a point de certitude sans une largeur d’esprit universelle et pour ainsi dire infinie. Ayous donc le courage de conchire et d’enceindre notre pensée, mais en participant d’'intention & toutes les formes de la vérité »*, N’y a-t-il point 14, définie comme le moteur méme de la recherche, une contradiction, mais qui, a la différence de la contradiction qui vicie le discours, est vivifiante, et non destructrice ? Car il importe ici d’étre 4 la fois aussi pleinement soi-méme que possible, de pousser trés avant une élucidation dont les résultats doivent étre transcrits dans un chiffre personnel, saisis dans l'unicité d’un étre qui a le droit de se vouloir « sin- gulier» (chaque saint, comme chaque artiste n’at-il pas son « style » propre ?) sans, pour atitant, se séparer des autres et du Tout et s’écarter de l'universel ; il faut s'efforcer de déceler dans cette expérience intime, que le langage demeurera impuissant 4 exprimer, tous les appels, toutes les résonances, toutes les consonances, grace auxquels, en chaque pensée comme en chaque action, I’Rtre entier retentit et se découvre. 16, Le Procis de Vintelligence, Paris, 1922. 17. Le probléme de la mystique, dans Qu'est-ce que la Mystique ? Cahiers de 1a Nou- velle Journée, n° 3, Paris, 1025, p. 1-63. 18. Liitinéraire philosophique de Maurice Biondel. Propos recueillis par Frédéric Lefévre, Patis, 1928. 10, L'anticartésianisme de Mulebranche, dans Revue de Mélaphysique et de Morale, janvier 19%6, p. 1-26. 20. Le guinsiame contenaire de la mort de suint Augustin (28 aodt 430), L’unité ori~ ginale et la vie permanente de sa doctrine philosophique, daus Revue de Métaphysique ef de Morate, 1930, p. 423-460 ; et La féconditd toujours renowvelde de la pensée augusti- niewne, dans Cahters dela Nouvelle Journéa, n® 17, 1930, P, 3-20. 2t, La Philosophie et U’Esprit chrétien, 2 vol, Paris, 1944-1946. 22. Carnets intimes, Paris t96t, p. 346.

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