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cahiers techniques LE POINT SUR LES GRANDES TECHNIQUES DE COUPURE Y. PELENC Ne 86 mars 1977 JMERLIN GERIN le point sur les grandes techniques de coupure par Yves PELENC chef du département recherches générales, professeur a l'Institut National Polytechnique de Grenoble. Resume Le réle fondamental joué par l'arc dans l'interruption des courants électriques oxpliq solutions techriques qui participent concurremment la sans quaucune ne soit parve- ‘nue 2 supplanter toutes los autres dans l'ensemble des domaines d'empl Cette situation, d’apparence peu rationnelle, résulte de limpossibilité ou nous nous trouvons de prédéterminer valablement le comportement de are élec- trique, phénomene physique complexe dont le fonctionnement exige des températures tout fait inhabituelles. La part qui revient & l'expérimentation reste de ce fait prépondérante dans la mise au point des appareils de coupure et le choix des solutions demeure toujours soumis 4 imagination et au savoir-faire des constructeurs. ‘Aux techniques anciennes, mais confirmées, que sont la coupure dans lair, comprimé ou non, ou dans Ihuile, sont venues se joindre plus récemment la coupure dans Ihexafluorure de soufre et dans le vide. La simplicité des appareils 4 coupure dans lair atmosphérique, leur sécurité d'emploi et 'absence de surtensions consécutives a leur fonctionnement, leur assure une exclusivité durable dans le domaine de la basse tension. Ce suocés so prolonge jusque vers 20 kV, dans toute la gamme inférieure jas tensions dites « moyennes », ol la coupure dans Vair a donné naissance & des appareils de haute sécurité, particuliérement bien adaptés aux exigences utilisation, Parmi les autres techniques, s'affrontant avec des atouts divers tout au long de la vaste gamme haute tension, qui s'étend actuellement de 1 kV & 800 KV, a coupure dans Ihexafluorure de soufre se distingue par ea vitesse de développement qui apparait supérieure celle de toutes les autres, condam- nées par conséquent a lui céder du terrain. Un point d'interrogation continue cependant de marquer lavenir de la coupure dont les premiers pas industriels remontent a plus d'un quart de siécle sans quill solt encore possible d'apprécior complétement ses de succes, ni la véritable étendue de ses domaines d'emploi plau- la coupure assistée par semi-conducteurs reste encore du domaine des recherches et du laboratoire, nous pouvons gager quill faudra comptor avec elle a l'avenir, 1. avant propos Un sidcle aprés les glorieux debuts de la domestication de énergie lectrique, une étonnante diversité continue do caractériser les mult ples solutions apportées au délicat robléme de interruption des cou- rants électriques. Cette situation résulte du rdle fonda- mental que joue l'arc électrique dans les probiémes de coupure. Ce phé- noména physique, qui se développe 2 trbs hautes temperatures, échappe en effet par nature a toute modéli sation mathématique suffisamment précise pour que son comportement uisse étre correctement prédeter- mine. |v en découle que sa maitrise reste pour une grande part soumise a Fimagination des chercheurs et que la mise au point des appareils de coupure demeure essentiellement dependante de experimentation et du savoir-faire. Dés lors il n'est pas surprenant que fon puisse voir cooxister dans ce domaine un choix de solutions fort diverses, dont aucune n'a pu sup- planter toutes les autres dans tous les domaines d'emploi Notre propos vise seulement 2 m tre en évidence les caractéres les plus fondamentaux des diverses tech- niques en présence, afin d'evaluer leurs domains d'emploi. préféren- tiels et Favenir previsible de chacune dielles, Dans cette téche nous nous efforcerons de faire le plus poss ble abstraction des inévitables dliffé- ences qui peuvent apparaitre au niveau de la mise en couvre techno- logique Meme limitée & cet objectif restreint, cette mission passionnante demeurs considérable et il sera difficile d'évi ter que certains aspects puissent pereitre négligés dans un document qui se veut avant tout synthétique. 2. rappel des principes fondamentaux régissant Vinterruption des courants électriques ‘Avant daborder le panorama des grandes techniques de coupure actuelles, et afin da mieux apprécier les caractéres propres & chacune d'elles, il n’est sans doute pas inu- tile de reppeler briévement les. prin- cipes fondamentaux qui régissent Finterruption des courants electri- ‘ques. Ii est en effet légitime de ne pas étre forcément familier avec ce probléme dont a solution théorique est pourtant simple puisau'l suffit pour réaliser la coupure d'un courant électrique que la résistence de Iin- terrupteur, initialement nulie, croisse et dovienne infinie, ov en d'autres termes, que sa conductance (1) dim! nue et puls s'annule. 2.1. les problames énergétiques Mais la loi de variation de la conductance rest pas sans. consé- quence sur énergie dépensée dans interrupteur au cours de la coupu- re; on congoit aisément que cette énergie soit ‘d'eutant plus faible quo la variation est plus rapide. Toute- it fois, méme si cette derniére é infiniment rapide, on n'échapperait pas, en courant continu, a la néces- sité d'une depense d'énergie au moins €gale @ energie électromagnetique contenue dans le circuit, ce qui rend ce probleme iovjoursaifcle (ig. 1) Dane le cas du courant alternatif. qui nous intéresse plus particullérement, fn salt par contre que la solution Ia moins dispendieuse en énergie ‘consiste 4 mettre a profit un passage naturel du courant par zéro pour faire évoluer rapidement. appareil de état conducteur 4 état isolant (fig. 2) ergot canere fonsfenmmefia > Gs) Fig. 1. « Interruption d'un courant continu. (On conetate aisément que, méme si la 5 ifiniment rapide, "on doit ‘dene. Tinterruptour Fig. 2 - Interruption dun courant alter- ati energie de coupure est d'autant plus faible ue la variation de résistance est plus rapide at bien synchronisée avec un oseage naturel du courant par réro. 2.2, 'intorrupteur idéal A la limite, la dépense <'énergie pourrait méme étre nulle dans un interrupteur idéal, parfaitement econducteur jusqu’é instant précis Gun paseage @ zéro du courant et completament isolant tout de suite res (fig. 3). Mais cette vue de esprit est plus facile & énoncer qu’ réaliser. Fig. 9. - Interruption dun courant alter- parellidéal. 2.3, linévitable arc électrique Dans la pratique, aucun dispositif ppurement mécanique ne s'ave bien synchronisé ni rapide pour réaliser cette opération avec le méme succés et la méme économie de moyens que ne le fait tun arc électrique, dont l'inertie est pment plus faible et qui, jement des. que l'on interrompt la continuité lectrique d'un circuit parcouru par tun courant, méme mode: Ceci explique que tous les interrup- teurs ayant & commander une quel- congue puissance alent toujours fait fet continuent de faire appel & l'em- plol d'un arc électrique. Ce dernier posséde au plus haut point une inégalable aptitude & pas- Ser rapidement, et au bon moment, de l'état conducteur & l'état isolant 2.4. Vionisation Son état conducteur résulte de fioni- sation, qui consiste en expulsion dun ou plusieurs électrons apparte- ant au cortage électronique des ato- mes d'un gaz ports & haute tempé- rature, Les electrons ainsi libérés vehiculent le courant dans arc et entretiennent le mécanisme d'ioni- sation. Les ions positifs, formés par les ato- mes jonisés, contribuent eux aussi au transport du courant mais:& un degré bien moindre que les électrons, dont a mobilité lour est tres supérieure du fait de l'énorme rapport des mé ses (2). La chute de tension dans l'are_per- met dapporter, sous forme d'effet Joule, la puissance nécessaire & tretien des trés hautes températu- res exigées pour son fonctionnement, ten équllibrant ses pertes par conduc: tion, convection et rayonnement. 2.5. la désionisation Lorsque le courant décroit et s'ap- proche de zéro, la puissance Joule devient inférieure & la puissance thermique cédée par arc au milieu environnant et arc se refroidit. II en resulta la recombine! des électrons pour redon’ ticules électriquement _neutres sorte que ionisation décroit ‘que la conductance, réalisant auto- ‘matiquement la synchronisation de la variation de cette derniére avec 'ap- proche du zéro de courant. Sans quiil y ait perfection, on recon- ait bien ld le comportement de Finterrupteur ideal 2.6. le premier critare de bon fonctionnement Si énergie dépensée dans arc Pendant T'attente du zéro de courant rest pas nulle, elle demeure cepen- dant d'autant pius limitée que la ten- sion dare ‘On peut dire qu'un premier critére minimal de bon fonctionnement est que lepparell puisse absorber cette énergie sans dommage et sans que ‘3e8 possibilités. dinterruption soient ‘compromises. Ce premier critére tant suppose satisfait, tout le pro- bléme de la coupure d'un courant alternatif va résider dans la vitesse @ La masse d'un mnucléon (proton ou 1 835 fois supérieure @ celle un électron, A energies ogales les vit Fappon inverse des ‘masses, la. vitesse ‘avec laquelle l'arc se désionise ot perd sa conductance au voisins du zéro de courant, afin que Tinter valle qu’il occupait’redevienne rapi- dement Isolant, 2.7. la tension de rétablissement Car dés Tinstent 03 la coupure est effectivement amorcée et ot Tappa reil, de conducteur quil était, devient ent, la tension & ses bornes tend & rejoindre la force électromotrice du genérateur gui alm réseau, fen suivant un régim depend des. caractéristique cuit (fig. 4). En haute tension, la Vitesse de croissance de cette « ten- sion de rétablissement » atteint sou- vent des valeurs initiales qui se chif- ‘en kilovolts. par microseconde (fig. 5). Fig. 4. - Tension transitoire de rétabli serent. Le fraquence propre doseillation du cir ay] y Fig. 5. - Exemple de rétablissement. La vitesse initiale de croissance est supé- rieure @ 6 KV par microseconde, tension transitoire 2.8. la constante de temps de désionisation de I'arc On apprécie toute importance que va revétir sur le plan pratique la vitesse de variation de la conduc- de constante de temps de dési tion (fig. 6). Lorsque la tension de rétablisse- ‘ment apparait aux bornes de l'arc en vole de désionisation, ce de ce dernier nulle, Il en résulte la ciroulat courant entrainant une dis Joule, 2.9. 'emballement thermique et I’échec de la coupure On constate immédiatement que si, & un instant quelconque, la puissan- ce Joule ainsi engendrée rattrape la puissance de refroidissement (4 laquelle la colonne de gaz se trouve de la part des moyens de désionisation jement continue d'augmenter, on assiste & un réchauffement brutal ‘ou + emballement thermique» et a 'échec de la coupure (fig. 7) Fig. 7 thermique, Non coupure par emballement 2.10. les phénoménes post-arc Cette course entre deux puissances, Tune électrique, leutre thermique, caractérise les phénoménes post-arc dont la durée aprés le zéro de cou- rant n'excéde souvent pas quelques microsecondes et qui sont cepen- dant déterminants pour le succés ou Féchec de la coupure. 2.1, les rallumages diélectriques et/ou thermiques Bien entendu application si rapide de la tension de rétablissement aux bornes d'un interval Tement toni trique, sans parler des échecs dus & la possible conjugaison des deux phénoménes thermiques et diélectri- ‘ques que nous venons d'évoquer. (On mesure mieux maintenant la com- plexité du problér tance que revét la vi nisation, exprimée par la constante de temps dont la valeur doit demeu- rer aussi faible que possible jusqu's annulation complate de la conduc tance (3), tout au moins dans un Cest-é-dire dont le comportement reste voisin de celui de T'interrupteur idéal De toutes fagons, quelle que soit technique employée, il est fond mental de retenir que tout probleme de coupure est profondément mi qué par une inévitable interférence er Indissociablement couplés a di aspects électroniques et ioniq dont le caractére se développe & échelle de la particule Cette delicate duaité ns te wre de moyens de -désiont Srorgaues comme Femplot ¢ Ftongemart ropioe et important de Fare techniques Toutes les grandes techniques actual lement employées ont été rassem- biées dans le tableau de la figure 8 {ui met en évidence Gempiol preferentel. Nous avons choisi de les classer selon une @chelle décroissante de énergie dépensée dans Tare ou cours de ta coupure; mais ce classement ne Constitue en aucune sorte une hié- rarchie de merite puisque nous ‘avons vu que le premier critere de bon fonctionnement d'un apparell suppose seulement que celui-ci soit capable ‘absorber sans perturba- tion cette dépense d'énergie. ‘de deslonisation est élevee 3. coupure dans I’air La premigre technique qui figure dans notre tableau est celle des ‘appareils 8 coupure dans ‘air, pour lesauels la dépense d’énergie est de ‘ordre de grandeur de la moitié de ‘énergie électromegnétique efficace du circuit & interrompre. Ces appareils sont les plus simples fet historiquement les premiers qui furent utilisés Lair @ la pression atmosphérique possede une rigidité dilectrique Mmodeste et aucun processus physi- que particulier ne vient y accelérer la racombinaison des ions et des électrons de sorte que la constante de temps de désionisation demeure Felativement élevee. 3.1, 'alongement de I’arc Si une constante de temps trés fai ble est nécossaire au bon fonction- nement d'un apparell_« classique » fen haute tension, il est par contre possible de réussir une coupure en basse tension, et méme en moyenne tension, avee un appareil 8 constante de temps élevée, pour autant que Ton dispose dune puissance do refroidigsement suffisante afin u'll ne se produise pas demballement thermique apres le zéro de courant, Uappareil acheve alors la coupure en douceur un peu a la maniére d'un disjoncteur & courant continu. ‘Or dans le cas de la coupure en bas- se tension il n'est pas besoin d'un Fig. & Fare Des’ que_la tension arc (U) dépesse celle du réseau (E), le courant | ne peut Aéeroive (Lai/dt = E — Ri — U nt ecessairement negeti) et Ia Cou pure slacheve rapidement Coupure par allongement de Sergi ‘technique tension seams secoupure O13 12 2 96 725 245 7e5KV Os ‘coupure dans Vair il ‘air comprimé an SF6 vide 002 ‘semi-conducteurs T i 0 ide ‘utopie Fig. 8 - Lee grandes techniques de coupure et leurs domaines d'emplok grand allongement de l'arc pour que Ia tension & ses bornes atteigne cel le du réseau ; dés lors la puissance que peut lui apporter co dernier devient inférieure a celle cédée au milieu environnant et l'arc meurt rapl- dement de froid | (fig, 9). Pardonnez-mol cette formule imagée qui résume de facon lapidaire la pr mauté des aspects énergétiques dans Te fonctionnement de ce type d'ap- pareils. 3.2. l'absence de surtensions de coupure Par contre, une constante de temps importante’ se traduit par Timpossi- bilité matérielle de provoquer des surtensions de coupure, qualité abso- lument primordiale pour les réseaux basse tension, Invest donc pas étonnant que la coupure dans air eit acquis une position de monopole absolu dans domaine, eitustion renforcée par une grande simplicite et sécurite ¢'empi 3.3. utilisation en moyenne tension Le succds remporté en basse tension per la coupure dans lair a incité les eonstructeurs et utilisatours @ éten- dre son usage vers des tensions supérioures (fig. 10). L’allongement final de arc doit alors étre nette- ment plus important, mais il est pri mordial de noter ‘qu'il n'est pas souhaitable que cet allongement se produise prématurément, alors que Fintensité est encore élevée, car il en résulterait des dépenses d'énergies inutiles autent que préjudiciables. Dans la pratique, ces appareils sont done congus pour que l'arc demeure court tant que intensité est impor: tante et que son allongement ne devienne possible qu’a lepproche du zero de courant ; ceci peut étre obte- ru en jouant sur les sections de pas- sages offertes @ larc (fig. 11). Lorsque le courant décroit puis s‘annule et s‘inverse, il est possible, en utilisant des efforts électroms gnétiques appliqués @ larc, dallon ger suffisamment ce dernier pour Que la tension & ses bornes finisse ar devenir supérieure & celle du réseau, Dés lors la coupure s'aché ve sans brutalité, par simple refrol- dissement de l'arc au contact de ‘matériaux réfractaires En d'autres termes, l'appareil ne cher- che done pas jper d'un seul & zéro du courant dernier pour chan- passant d'une faible résistance 4 une résistance élev Nl achéve ensuite la coupure en continuant d'augmenter cette ri tance jusqu'a Vinfini, comme le fait tun disjoncteur & courant continu, A ayant en quelque sorte uti- ligé au mieux le passage & zéro pour ménager ses forces (fig. 12). 3.4, l'indifférence € la tension de rétablissement ‘On peut évidemment dire que tous les appareils agissent de la sorte et ‘que la difference se fait sur I'ampli tude de la variation de résistance lors du franchissement du zéro de courant, amplitude qui est d’autant plus grande que la constante de temps est plus faible. Fig. 10. - Disjoneteur débroch Leto oul wee de chambre de coupure de disjoncteur Solénare 15 kV. Céramique afr entrée. de dire son allongement, que lorsque V'intensité s'apprache fe dans 2600 ire, poasédent des 2 eelules, 1 stagit done question d'échelie. Toutefois. dans les appareils @ cou- pure dans air, ce mécanisme est tellement déconposé quill n'y a plus de resemblance avec linterrupteur que Ie tension de rétablis- sement peut s'en trouver modifiée au point de supprimer totalement les difficultés qu'elle occasionne norma- lement (fig. 13). Cela se fait évidem- ment au prix dune dépense d'éner- gie accrue, facilement absort Réanmoins par Tempilage ‘céramique de la chambre de couput Ainsi, bien que ces appareils se dans nctre tableau au som- met de I'échelle des énergies de cou- pure, ils remplissent parfaltement leur mission gréce a la grande capa cite accumulation d'éner curée par leur empllage réfractaires. Le mise en cewre judicieuse des moyens d'allongement de l'are per- met d'obtenir des longueurs consi dérables dans des volumes de cham- bres de coupure étonnamment Féduits. A titre ¢exemple le principe Solénare est parvenu & des recort dans ce domaine et rend l'emploi ces appareils particuliérement ave tageux jusqu’a des tensions voisines de 20 kilovolts (‘ig. 14) ‘Aux tensions supérieures le principal handicap de ce type d'appareils rés de dans leur encombrement, condi tionné par la dimension des cham- bres de coupure et les distances disolement dans ntiellement d'une 3.5. perspectives En résumé, les appareils @ coupure dans Tair sont caractérisés par leur ‘simplicité, leur endurance, la facilité de leur entretion, absence de sur- tension de coupure et leur trés gran- de sécurité d'emaloy Ce dernier avantage a entrainé, par ‘exemple, leur généralisation aux USA dans tous les pastes moyenne ten- sion. En basse tension on ne connait & heure actuelle aucune technique qui uisse entamer la situation de mono- ole des appareils & coupure dans Fair et la solide position qu’ils ont ‘acquise en moyenne tension ne devrait pas se modifier avant de nombreuses année: = faible en sorte que ‘tension gare U devient élevee mais la. résistance 1 reste limté, ‘Aprés le ‘zero, {are ast elle-méme devenue importante en sorte que | reste fale at ge ia pumeence, Joule demeure & nouveau limites. Fig. 14. ~ Chambres de coupure de disjoncteurs 4 coupure 250 - 500 - 750 - 1000 MVA. Le dimension des chambres de coupure est défin Interrompue exprimée en MVA. bre de coupure 800 MVA conserve |g méme dimension & 7 KV ou 23 KV, c'est seulement la constitution de Temples ue Plaques qui est madifie en fonction de la tension ut ne Ve, ar Ia puissance de courtcircut 4. coupure dans I'huile La coupure dans hulle a fait son ‘apparition lorsque, les puissances allant en croissant, il fut nécessaire teaux, montés sur socles de marbre, ne parvinrent plus & couper sous des tensions accrues et idee la plus simple qui vint neturellement & prit consista les plonger dans Vhulle minérale que l'on utlisait deja pour isoler les transformateurs. Le résultat fut remarquable car hu décomposée par Tare. libére une grande quantte d'hydrogene et c'est done dans ce gez que s‘effectue la coupure. Or il s'avére que hydrogéne excellent agent c'extinction Possédant une faible constante de temps de désionisation grice en particulier & ses légendaires.proprié- {és thermiques, dautant plus effica- 28 que la pression est plus élevée. 4.1. la formation d’hydrogéne par décomposition de I'huile Sans avoir & l'inventer, c'est on fait le disjoncteur & hydrogéne qui venait de faire son apparition ; mais il est révélateur de constater quill n'est ensuite jamais venu & lidée de per- F_un disjoncteur ali menté par des bouteilles d'hydroge- ne, tant ce gaz présente des dangers explosion des qu'il se melange avec ‘air. Ona donc toujours continu & le fabriquer par décomposition de I'hul- le, juste au moment ou l'on en a besoin, ce qui permet en outre de obtenir automatiquement sous pres- En effet la décomposition d'une fai- ble quantité d'hulle libére un volume considérablement supérieur de gaz qui forme subitement une bulle au sein du. liquide. Par inertie de la masse d'huile quill faudrait déplacer Pour que la bulle se détende libre- ment, celle-ci se trouve soumise durant la coupure & une pression dynamique qui peut atteindre, dans les appareils modernes, des valeurs de 100 & 150 bars 4.2. la théorie de la “bulle gazeuse” Dans les anciens appareils 3 bal Thuile on devait prendre soin que les bulles ne puissent se rejoindre ou atteindre la cuve, afin d'éviter des amorgages indésirables, et la théorie dite «de la bulle gazeuse » permet tait de dimensionner les appareils en consequence (fig. 15). Avec l'accroik sement des tensions ot des courants 8 interrompre, ces appareils devinrent monstrueux, exigeant jusqu'a 20000 litres d'huile par phase en 200 kilo- volts, Bien entendu, une fois la coupure terminée, Ihydrogene ainsi formé remonte & la surface pour se répan- dre dans l'atmosphere et il existe done toujours un moment of un mé- lange détonnant est présent sous le couvercle : si une cause fortuite en provoque l'allumage, c'est I'explosion suivie dun incendie. Cette cause peut étre une défaillance en coupure, lun amorgage interne ou une projec: tion de métal incandescent peuvent. communiquer entce elles ou ateinare la cuve. 4.3. les appareils modernes Les appareils modernes confinent Ia bulle, afin de réduire son volume, dans une chambre de coupure iso: inte qui résiste & des pressions trés élevées (Fig. 16). lis utlisent des quantités d'hulle incomparablement plus faibles, et tout est mis en cou- re pour réduire au minimum les ris- ques de defaillance, d'amorgage ou de projections incandescentes. Mais leur sécurité demploi demeure liée 8 leur bon état d'entretien dont on ne peut s'assurer que par des démonta~ Ges périodiques, longs et minutieux Fig. 16, moderne af = Disjoncteur haute tension ie volume dhulle, 132 KV. Les coupures répétées entrainent en ‘effet la détérioration progressive des contacts, mais surtout la décomposi- tion de Thuile provoque non seule ‘ment la formation d'hydrogéne et de ‘oaz divers mais aussi de carbone libre Qui, restant en suspension dans I'hui- Ie, abaisse progressivement ses qua- Iités Isolantes (fig. 17). tk) 100 kd 20% of L 10 00s 9 3a. 8 produits de décor hulle par Tare 4.4. perspectives IN ren demeure pas moins que ces ‘appareils possédent 'avantage d'une grande simplicité qui les rend sédui- sants a lachat, si l'on fait abstraction des problémes de maintenance lis ont connu une longue période de monopole absolu_en haute tension jusque vors 1930. Ensuite ils ont cédé du terrain & d'autres techniques en particulier dans les domaines supé- rieurs de tension, de pouvoir de cou- ure et d'intensité nominale, c'est-2. dire dans l'ensemble des hautes per formances. Si les interrupteurs a hulle restent done encore présents dans le vas marché des appareils de performan- ‘ces modestes et moyennes, il ne fait ‘aucun doute que les progrés prévi sibles dautres techniques se feront a leurs dépens. 5. coupure dans I’air comprimé Lusage de lair comprimé comme miliou d'extinction de Tare en haute tension a fait son apparition vers 1930 @ Ia suite d'un certain nombre draccidents graves provoqués par explosion et [incendie de disjonc- teurs & bain dhuile dont le gigantis- me avait alors atteint son apogée. C'est donc une technique qui répond avant tout & un soucl de sécurité demploi 5.1. la sécurité et les hautes performances Comme tous les gez sous pression Tair comprimé posséde une rigiite Ailecrique élevée et des performen- ces thermiques tres supérioures a celles de Fir etmosphérique. L'amé- lioration de ces diverses qualités est directement lige 8 'accroissement de la densité molécuiaire quia pour effet de multiplier les collisions entre porticuies et diaccslérer’ ainsi les Schanges thermiques et les réactions de recombinaison entre particules chargées, cest-i-dire la désionisa- tion Comme avec I'hydrogene sous pres- sion on obtient alors des constantes de temps de faible valeur permettant de réaliser la coupure & occasion dog zero de courant avec des arce relativement courts Du point de vue pratique tous les disjonctours & air comprimé utilisent écoulement de ce dernier & travers des tuyeres et son echappement 3 Tair libre. L'are, centré dans la tuyé- re, et balayé par le courant gazeux $@ trouve soumis & un refroidisse- ment tres énergique qui prépare et faciite la désionisation, laquelle se trouve favorisée par les phénoménes de turbulence (fig. 18). Fig. 18 diverses tuybres prime. En jouant sur la pression et le dia metre des tuyeres il est possible d'obtenir les pouvoirs de coupure les plus exceptionnels auxquels on puis- $e avoir & faire face. Par exemple, des disjoncteurs de protection de station d'essai & grande puissance fonetionnant sous 80 bars de pres- sion sont capables de couper 200 000 amperes efficaces sous 20 kilovolts, et on peut faire mieux! Lair comprimé sert a la fois de loctrique, d’agent de coupure ot de fiuide moteur universel (fig. 19). 5.2. perspectives Les appareils & air comprimé n’exi- gent quiun entretien réduit; leur domaine d’élection est tout naturelle- ment celui des tres hautes perfor- mances. Aux performances moyen- nes la nécessité dune alimentation en air comprimé soigneusement débarrassé d'humidité, constitue un sérieux handicap vis-a-vis de techni- ques plus « autonomes ». Actuellement on continue d'utlliser en moyenne tension des appareils & air comprime tres performants dans I'ap- plication bien spécifique des dis- Joncteurs de protection d'alternateurs et en trés haute tension, aprés avoir Tongtemps des leaders incontes- 1és, ils cédent de plus en plus le pas ‘aux appareils & hexafluorure de sou- fre dont le développement dans tous les domaines dela moyenne & la trés haute tension va en se géné- ralisant. sionitaite Fig. 19, - Eclaté d'une chambre de coupure de disjoncteur haute tension & pression permanente. Par association de chambres sembl 10 es, i est possible de couvric toutes les uli 2 @ 765 RV et plus. 6. coupure dans I’hexafluorure de soufre Le SF6 mérite bien que nous tui accordions une attention particuliére car il est veritablement devenu au cours de la derniére décennie « le gaz des appareilleurs Co choix résulte de ta conjonetion eu commune d'un ensemble de qua- lites sexergant & la fois dans les domaines diglectriques et d'extinc- tion de l'arc, qualité qui reposent ‘sur les propriétés physiques de co {gaz dont nous alions essayer de met- re en évidence les aspects fonda- mentaux. 6.1. la molécule de SF 6 Lhexafluorure de soufre se présente @ la température ordinaire comme un gaz incolore et inodore qui possede tune densité relative élevee par rap- port a Tair du fait de sa masse molé- ‘culaire importante (146 contre 28 et 32 pour l'azote et loxygone) 6.2. le SF 6 diélectrique La premiére de ces qualités, pour un appareilleur, se manifesta ‘dans le domaine de'la rigidité diglectrique oo & pression égale, I! s'avére supérieur @ la plupart des milieux connus.. Il doit cet avantage a la dimension éle- vée de sa molecule et aux multiples mécanismes de collisions inélastiques qui lui permettent de ralentir effica- cement les quelques électrons libres toujours présents que le champ éiec- trique tend & accélérer et qui consti- tuent les + germes » de la décharge Disons cependant, et pour abréger, ‘que les remarquables propriétés dié- lectriques de SF6 ne sont pas sans ‘gales et quil existe d'autres gaz fluorés tel que certains Fréons qu’ lui sont comparables, sinon supé- rieurs, Par contre, i s‘affirme en maitre dans le domaine de la coupure. 6.3. importance des propriétés thermiques de SF 6 Pour nous en convainere, considé- ons un are contenu dane un tube eylindrique rempli d'un gaz et par- couru par un courant” d'intensité cconstanto. Conformément @ une logique intul= tive, on constete que la température de cot arc est maximale au voisinage de l'axe du tube, puis décroit lors- gun s'en éloigne (fig. 22) Fig. 22. Courbe de réparttion de tem: perature d'un are contenu dans un tube eylindrique, No Ato. Ele. co_¥ mique ment «= 12 _ 8 " ssp spd i H 1 2 He 2 3 ui 24 4 Be 22 5 B 221 6 c 222 7 N 223 8 ° 224 F 25 Ne 226 Na 226% Mg 2262 Al 22621 Si 2.26 22 P 22623 8 22624 c 226 25 A 226 26 Fig. 20, - Tableau dela configuration lectronique des. éléments. Debut de. In Clasefication de. Mendeleev. pleter leur couche éactronique ue et qui se trouvent iaposés autour je Vatome de Soufre aux 6 sommete dun ‘octatdre regulier (fig. 20 et Cet edifice dont par une "érergie de formation. élevée (262 kcal/mole) La formation du palier de température et du noyau central Lorsque Vintensité augmente, on ‘observe, dans la plupart des gaz, apparition d'une sorte de palier thermique et ta formation au centre du tube d'une zone cyiindrique ou la temperature s'éleve rapidement ot quion appelle le noyau de are (fig. 23), Plus Vintensité augmente, plus la température maximale du noyau est élevée, celle du palier restant inchangee. tempéetire rovau | pater ‘ine |_—_pr rayon Fig. 23. - Loreque lntensité augments, 1 se" forme dans la plupan des. gaz un SVnoyau central » aéparé de la ~gaine = ful Fentoure par une sorte de. palier do temperature. Pour rendre compte de la forme adoptée par ceite lol de répartition de température, nous allons devoir considerer dune part Monisetion qui rend le gaz conducteur, dautre part, la conduction thermi- que du gaz qui participe activement & evacuation de energie produlte dans are. En ce qui concerne ionisation, on peut dire que la densité des élec~ trons libres s'accroit de facon quasi ‘exponentielle en fonction de la tem- perature, en sorte que lessentiol du courant ‘se trouve vehiculé par les regions les plus chaudes du noyeu, voisines de laxe dont la température S'adapte automatiquement a la valeur du courant @ trensmettre. Vénergie Joule se trouve done principalement produlte au centre de ar. Si on considere la part dominante de cette énergie qui est évacuée par conduction thermique & travers le gaz, on peut donc admetire quelle constitue un flux sensiblement cons tant depuis le voisinage de l'axe jus- qu’a le parot du tube. Les variations de la conductivité thermique Dans ces conditions, et @ une dis- tence donnée de axe, plus la Conductivité thermique A sera_gran- de plus le gradient de temperature sere faible et réciproquement (4). Dans le cas d'existence d'un palier fet dun noyau, on constate done que 2 “connait” un aceroissement tres important dans la zone de tempére- ture du palier, ce qui apparait nette- ment sur les courbes de conductivité thermique de SFE et de azote, gaz qui présentent tous deux ce phéno- mene, mais 8 des temperatures Gifferentes (fig. 24) Wem deg K-* ort bowen wx Fig, 4. - Conductvités thermiques de S66 ot de Tarote, La dissociation de la molécule Lexistence de cette pointe de conductivité est lige & un change- ment d'état du gaz dont les molé- cules se dissocient en stomes & par- tir dune certaine température. Cette dissociation exige la depense dune quantité d'énergie bien définie, tout comme les phénaménes de fusion ou de vaporisation ; c'est I'énergie de dissociation. ‘inverse, dans les zones & plus basse température, les ‘tomes en se recombinant pour for- mer une molécule cédent un égal quantum d'énergie, dite alors de for- mation, au milieu environnant Section de conduction 2 ith, a la conduc tivite thermique A et au gradient de tem= poreture aT /er L'hyper-conductivité thermique lige & la dissociation Ainsi, les particules qui diffusent & travers lo palier véhiculent des quan- tites importantes d'énergie, pracurant ‘au gaz une sorte d'hyper-conduc- tivité thermique dans la zone de la température de dissociation et par conséquent un remarquable pouvoir d'evacuation d'énergie Nous allons voir maintenant que la valeur de la température de disso- Giation jove un réle considerable vis-a-vis de la perte de conductance de Tarc au voisinage du 2éro de courant. La disparition du noyau lors du refroidissement En effet, lorsque le courant décroit, la température maximale décroit elle aussi, avec. toutefois un certain retard di a l'inertie thermique du gaz contenu dans le noyau, retard qui fexorime en quelque sorte le cons- tanta de temps thermique de Marc. Mais cette inertie thermique est fai ble eu égard & la petitesse du volume de gaz considéré. Par contre, lorsque le noyau a com- pldtement cisparu, la température continue bien de s'abalsser mais avec beaucoup plus de lenteur car le volume de gaz intéressé est alors bien plus considérable. Limportance de' la température du palier Si la température du polier est éle- vée (cas de la plupart des gaz diato- miques: N2, 02, H2) le gaz sera encore fortement ionisé at la conduc tance, apres avoir décru rapidement pendant’ la disparition du noyau, continuera de s'abaisser enauite avec beaucoup trop de lenteur pour confe- rer a l'appareil des propriétés d'in- terruption exceptionnelles. Si, par contre, la temperature du pi ligr est suffisamment basse pour que le gaz soit pratiquement isolant, seule Ia faible inertie du noyau sora @ cconsidérer dans la perte de conduc tance de l'arc. La constante de temps pourre alors rester faible jus- qu'a la disparition complete de cette conductance, ce qui était apparu tres favorable eu succds de. T'interrup- tion, Crest justement le ces de SF6 dont la température de dissociation se situe faux environs de 2100? K, pour lar quelle ce gez est pratiquement Iso- lant (fig. 25) Comparaison azote et SFE. nevau contra cisparat eu ‘cours de la decrolssance dv courent, Ia ‘gsina, Yop froide dane le cas. de SFO, he. conduke plus le courant slore qu'elle emaure fortament conductrice dane. le ‘a0 de Tazote, En bref, le palier hyper-conducteur qui se forme & la température de dissociation de la molécule, fonc- tlonne un peu comme un refeoidis- ‘seur ou un calodue qui viendrait sou- tirer, presque @ basse température, les ‘calories de Jusqu'au plus prés de son axe, permettant ainsi son refroidissement ultra-rapide dés lins- tant oi la réduetion du courant entrai- ne la diminution de la production dénergie en son sein. 6.4. l'importance de la formation des ions négatifs Mais cet aventage d'ordre thermi- que se trouve complété par une autre propriété tout & falt remarqua- ble, lige au caractére trés électro- négatif du Fluor. La décomposition de SF6 Lorsque la température augmente, nous avons vu que la molécule de SF6 se dissociait en atomes de Sou- fre ot de Fluor, ce qui apparait ciai- rement sur la fig, 26, dans. laquelle les ordonnées représentent Jes nom bres de particules par cm? exprimés fen échelle logarithmique, en suppo ant la. pression constante. Si on eugmente encore la temperature, les atomes de Soufre vont progressive- ment sioniser, ce que montre la courbe des ions S*. Mais on obser- ve que le plus grande partie des Glactrans ainsi libérés se trouvent Immédiatement captures par des ato- mes de Fluor pour former des ions negatifs Fluor F-, lourds et par | os cS aw oe wo wv ot te Fig. 26, - Courbes ‘SF6 (d'aproe. Swarbriek) A la température ambiance et & la pr ‘ion almaspherique, le nombre de mole ‘cus par ew pour un gaz perfat est egal fu quotiont du nombre d Avogadro 6,02 x 508" par le volume malaire "22-400 em’ soit 27 x 10” partcules, conséquent peu mobiles, qui partici ent fort peu a la conductance du plasma (5) [es “électrons libres qui sont les ‘souls veritables responsables de la conductance ne croissent vraiment ‘en nombre qu'au-dela de 40009 K. La capture des électrons libres par les atomes de Fluor A inverse, lorsque la température s'abalsse dans l'arc pendant la décroissance du courant. on consta- te que le nombre d'électrons libres, fet par conséquent la conductance, commencent par décroitra dabord ‘assez lentement: puis en dessous de 80009 K, des electrons de plus en plus nombreux se font capturer par des atomes de Fluor pour former des ions négatifs F—, 185 fois moins rapi des, Tout se passe alors comme si, pour chaque electron capturé, le cou- rant correspondant se trouvait bruta- lement divise par 185, Ainsi, entre 6000 et 3000 K, température pour laquelle presque tous les électrons libres sont captu- rée (les courbes S* et F— se rojol- gnent), Ia conductance subit une décroissance vertigineuse, sans aucune commune mesure avec celle résultant de le simple décroissance thermique telle qu'on pourrait l'obser- (8) Les courbes S¥ et F sont intale ‘mont confondues, ce qui signifie aue tous Tee electrons hberes per les tomes de Soufee sont captures par dea stomes do Fluor ver dans un gaz ne possédant pas les propriétés. électro-négatives “du Fluor, comme le Soufre, par exemple. I suffit pour. s'en convaincre ae comparer la décrolssance des tons S+ avec celle des electrons e, En résumé, dans le SF6, avant méme ‘que le noyau central ait complétement disparu au cours du refroidissement de Tare, la conductance de ce dernier est déja devenue pratiquement nulle grace a la capture des électrons libres par des atomes de Fluor, qui se transforment en dessous de 6.000" K en véritables piéges & élec- trons. Cet avantage. associé a celui de existence du palier hyper-conduc- teur et aux remarquables propriétés diélectriques de SF6, lui confere un ensemble de qualités qu'on ne trou- ve réunies dans aucun autre milieu actuellement connu, De nombreuses: recherches conduisent & penser qu'il est peu propable d’en découvrir d'au- tres! qui lui soiont supérioure ou eau lement comparables, 6.5. la mise en couvre de SF 6 dans I’appareillage Bien entendu, dans ta pratique, Yarc ‘est pas forcément contenu dans un tube cylindrique, utilisé pour la com- modité des expériences et du raison- nement afin de fixer des limites & Fenvironnement. Toutefols, les phé- oménes ne seront pas grandement altérés lorsque ces limites seront différentes ou u'll se produira un déplacement relatif entre l'arc et le milieu environnant, favorisant alors a convection thermique. Car tous les moyons de désionisation connus et deja utlisés avec énergie pour les autres milleux d'extinetion sont évi- emment applicables avec profit aux appareils & SF6 Mais les qualités exceptionnelles de ‘ce gaz font que cas moyens peuvent Gtre utilisés des échelles bien plus faciles & mettre en couvre et sous des volumes plus réduits, tout en ‘obtenant des résultats souvent supé- C'est ainsi, par exemple, qu’avec tune prossion de 3 bars et en provo- ‘quent le souffiege 4 l'aide d'un sim- ple piston se déplacant dans un cylindre, on obtient des performan- ‘ces supérieures 8 celles enregistrées dane l'air comprimé & 25 bars s'échappant & Fair libre & travers de Plus grosses tuyéres, B En faisant_simplement tourner ‘arc dans du SF6 a l'aide d'un champ magnétique, on obtient déja les per- formances requises pour les contac- teurs de commande des moteurs haute tension, equivalent d'une pompe a bicyclette placée dans du SF6 & la pression ‘atmosphérique suffit a réaliser un interrupteur 24 kV pour poste de distribution publique et inconvenient d'avoir a contenir ce gaz dans des enveloppes étanches s'estompe rapi- dement devant tous ses avantages, Grace & ses étonnantes proprietes dislectriques, i permet mieux que nul autre milieu d'assurer, en méme Fig. 27, - Vue éclatée Joncteur moyenne tension au SF8 ty tomps que la fonction d'interruption, Fisolement de tous les eléments entrant dens la composition <'un poste haute tension pour réaliser des postes blindés « Compacts = aux dimensions ultra-réduites et totale ment protégés de environnement et des intemperies (fig. 27 30). Fig. 28. - Disjoncteur mayenne tension dabrochable type Fluar. 6.6. perspectives ‘A [heure actuelle la coupure dane le SF6 couvre la totalité du domaine haute tension Le nombre de constructeurs et d'uti lisateurs qui ladopte va sans cesse en croissant et on peut prévoir sans Fisque d'erreur son développement rapide dans tous les domaines. Bien que son intérét soit d’autant plus évident que la tension est plus éle- Il est bon de souligner quelle des contacteurs réduit que celui des contacteurs @ vide qui ont fait lune apparition remarquée dans ce domaine au cours des derniéres années (fig. 31). Fig. 31. - Contacteur SFE & are tournant KV type Rolla, 7. coupure dans le vide ‘Avec le vide nous abordons mainte- nant une technique tout & fait or rrale dont les proprietés. d'interrup tion ont été clairement mises en évi dence des 1920; il fallut pourtant aitendre 1950 pour que les premiers Interrupteurs fussent commercialisés en 1960 un grand constructeur américain proclama avec vigueur que cette technique allait connaitre un développement prodigieux & court terme, il faut reconnaitre, seize ans aprés, que cette prédiction ne s'est que trés modestement réalisée. Il faut savoir que le principe de fonc- tionnement d'un interupteur & vide est extrémement différent de celui des autres appareils et ne manque pas d'étre riche en contradictions et ifficultés techniques de tous ordres. 7.1. le vide diélectrique En premier remarquable rigi- dite dislectriq ‘est pas du rmilleux, ‘aux multiples causes de ralentisse- ment que peuvent subir les électrons lors de collisions inélastiques avec les molécules du gaz, mais au contiaire au fait qu'il ne se produit pas de collisions. Dans un vide par- fait i te donc pas de possi Iité de déc lonisation en cascade le mécaniame d'avalancho Slectronique qui entraine la perfora- tion diglectrique, Dans la pratique, imperfection des vides réels et surtout la présence des électrodes viennent tempérer cette vision idéale; mais les perfor- mances demeurent’ cependant.spec- taculaires et un intervalle d'un cent metre, par exemple, dans un vide de ordre de 10 millimetre de mercure est capable de résister a une tension de créte voisine de 200 kilovolts. Toutefois, & inverse des autres mi- lieux, la tenue diélectrique du vide ‘augmente peu avec Ia distance d'iso- Tement, ce qui limite la tension appli- 8 chaque intervalle de coupure. 7.2. la coupure dans le vide Vis-8-vis de la coupure, les mécanis- ‘mes sont tout aussi singuliers, La formation de vapeurs métalliques Lamorgage d'un arc de forte inten- site dans le vide entraine une inévi- table vaporisation des électrod qui développe rapidement entre les ‘contacts une pression dynamique ouvant atteindre de phériques. ‘Au debut, cet are ressemble donc beaucoup’ celui des autres appa- reils avec, en particulier, une colonne conductrice fortement concentrée et tun spot cathodique unique et incan- descent dont la surface, portée & Tébulition, “émet d'abondantes va- Peurs métalliques. Lorsque le courant décrott, la pres- ‘sion de vapeur s'abaisse rapidement du fait de la diffusion de ces vapeurs vers les régions éloignées de l'aro ot elles se trouvent pompées en per- manence par condensation sur des écrans metalliques disposés & cet effet (fig. 32) valeurs atmos- ‘on constate que le fonctionnement de l'are se modifie brusquement pour passer du régime de décharge ‘concentrée a un regime de décharge diffuse. Le spot cathodique se divise en, plusleurs spots dletinets js par le fait que la densité de courant y atteint des valeurs considérables qui se chif- frent en millions d'ampéres par cen- en résulte quills re des jets d'électrons {rds denses sans dégager pour autant des quantités notables de vapeurs métalliques. Tout se passe elors comme dans une diode & vide: lorsque le courant Sannule les électrons cessent de traverse l'espace ft la résistance vis-a-vis d'une ten sion inverse devient trés vite infinie Fanode alors froide s‘avérant inc: pable d'émettre & son tour des élec- trons Limportance des contacts Quant a la rigidité diélectrique, elle Se régénére dautant plus vite que la pression résiduelle de vapeur métallique est plus faible, c'est-s- dire que le régime diffus est établi depuis plus longtemps. Pour obtenir des performances élevées, tout le robléme consiste donc & passer le plus rapidement possible du régime dare concentré a celui dare diffus. La valeur du courant pour lequel se produit cette transition depend essen- tiellement de la forme et de la nature des contacts et posside des limites les & transgresser (fig. 33) Fig. 33. - Contact de disjoncteur a vide. Lise fentes en spirale ont pour effet de provoquer la rotation dee racines de Tare Sous Teffet deffor électrodynemiques. Linstabilité de larc Mais l'arc diffus est instable; cha- ‘que spot exige une intensité’ mini- male pour émettre son jet d'élec- trons En dessous de cette intensité, il ces- se brusquement de fonctionner, ce Qui explique la tendance célébre de ces appareils & provoquer des sur- tensions de manceuvre par arrache- ment de courant. Comme le courant arraché est d'au- tant plus élevé que le courant de transition est lu-méme plus grand, II existe une sorte d'incompatibilité entre lobtention de performances élevées et la réduction des surten- sions de manceuvre, La résolution de ce paradoxe est difficile car, & la difference des autres techniques, le nombre de paramétres sur lesquels il est possible de jouer est extrimement réduit et le cons tructeur est vite désarmé ; pas ques- tion Ici de faire varier la pression le diamétre des tuyéres ou lallonge ment de arc: par contre, chaque detail souléve ‘des problémes tech- nologiques tout & fait inhabituels. 7.3. perspectives Ces diverses considérations expli- quent sans doute a lenteur du déve- loppement des appareils & vide. ‘A Theure actuelle, c'est pour des Performances modestes qu'll a été fe plus facile d'obtenir des compro- mis acceptables, ce qui explique qu'on les rencontre en particulier dans le domaine bien spécifique des contacteurs moyenne tension (fig. 34) Fig 34. - Cartouche de contacteur & Les cartouches @ vide présentent dune fagon générale, 'avantage d'un encombrement réduit et dune bonne endurance en coupure ainsi que le séduction d'étre, par nature, exemp- tes de maintenance, puisque scellées 8 vie, sinon infaillibles, Mais il ne faut pas oublier que le cartouche & vide ne constitue qu'une partie de Vappareil. La fiabilité de ce dernier dépendra donc aussi de celle du mécanisme de manoeuvre, lequel doit daillaurs faire face A des efforts trés élevés pour surmonter le risque de soudage des contacts qui const tue Tune des difficultés inhérentes a cette technique. Un développement des appareils vide est certainement prévisible di le domaine des tensions moyenr et peut-étre au-dela, mais un doi ‘continue toujours de subsister sur rapidité et l'étendue possible de développement. 8. coupure statique Ce panorama des techniques dinter- Fuption ne serait pas complet si l'on n’évoquait pas I'utlisation des semi- conducteurs qui constitue, en outre, la seule alternative valable 4 opposer ‘au monopole actuel de arc éle trique. Plus encore que I'arc ne saureit le faire, leur comportement s'apprache de celui de linterrupteur idéal, ne sereit-ce que par l'absence de mani- festations extérieures, Leur résistance passe d'une valeur ‘és faible @ une valeur considerable @ occasion du passage 4 zéro du courant, automatiquement, comme dans l'erc électrique, mais cette fois-ci le phénoméne se déroule & la temperature ambiente, Malheureusoment les semi-conduc: teurs possédent par nature une iner~ tie thermique extrémement faible qui est & lorigine de leur proverbiale Incapacité de supporter les fortes Surcharges, mame pendant des temps trés courts. Ainsi, bien quills se trouvent les ‘mioux situ’s dans [échelle des éner- gies de coupure, a peine au-dessus de Tutopique apparell idéal, ils sont néanmoins incapables de faire face 2 peu de frais & cette modeste dépen- 8¢ d'énergia et ne sont pas scono- miquement utlisables ectuellement en lieu et place de larc électrique. Cependant le développement de dis- positifs de synchronisation suffisam- ‘ment précis pourra les rendre com- petits en permettant de iminuer les contraintes thermiques auxquel- les ils seront soumis (fig. 35). Compte tenu des remarquables avan- tages (6) quills sont susceptibies dapporter dans le domaine de la ‘coupure, nous pouvons gager, sens gros risque erreur, quil faudra Compter avec eux a l'avenir (© Les avantagos des somi-conducteurs fen coupure. sont prineipslement = Vobtention de coupures idéales, sans Surtension de manceuvee, TVaosence dusure et dentetion, =e ‘possiblité de“ prédéterminer les pedormances de Tepperei Fig. 36. 'un interupteur synchronise & diodes. Ltlisation d'un contact A, correctement = Fonetionnement schématique ‘synchronieé, rédut le courant dane les diodes une petite onde. triengulaire (hachurée sur Ia. figure), limitent” eins fortament la. contrainte ‘thermique, Le contact B dot encuite s'ouver avant que la tension de rétabliesement ne einverse 3 nouveau, conclusion Quel cholx Tutilisateur poutal faire ujourd'hui parmi les diverses tech- niques qui s‘affrontent dans le vaste domaine de lappareiliage électrique de coupure? Co probléme du choix consiste, & notre sens, & eélectionner pour cha- que utilisation ia ou les techniques Qui apportent & la fois H La meilleure sécurité d'emploi our le personnel et le matériel Los plus faibles contraintes de maintenence pour exploitant La parfaite maitrise des surten- sions de manguvre a des niveaux non dangereux pour le matériel La ploine aptitude 8 répondre aux exigences de progrés technique et de reduction “des encombrements dang des conditions économiques ‘optimales. Le tableau de Ia fig. 36 resume trés synthétiquement les grands caracte- res de chaque technique par la dé gnation de son domaine d'emploi référentiel et son degre d’adequa- tion & ce domaine. Une - flache de tendance » exprime l'avenir que l'on peut lui prédire en fonction de son aptitude 8 répondre aux exigences que nous venons d'énoncer. Ge tableau met en évidence : Le maintien de la position de monopole de la coupure dans lair pour tout le domaine de la basse tension, ainsi qu'une poursuite des suceds remportés par cette technique dans la gamme immediatement supé- Fioure de tension WH Lo fiéchissement prévisible, et ej amorcé, de deux techniques haute tension qui connurent de tres longues périodes de succés : la cou- pure dane lair comprimé et, 8 un dears “moinre, la coupure dane Le maintien de Tincertitude atta- cchée depuis de nombreuses années a.'avenir de la coupure dans le vide. La genase de la coupure assisté par semi-conducteurs, dont l'avenir encore incertsin est cependant pro- metteur. HE Mais surtout le remarquable deve loppement, allant en s'accelérant, do la ‘coupure dans 'Hexafluorure de Soufre, lequel fait figure aujourd'hui, dans tout le domaine haute tension, de veritable «gaz des appareilieurs-. inargie ‘de coupure os on Technique de coupure ‘coupure dans air hile air comprimé 3F6 Tension o 1 3 12 2% 36 728 245 765K vide 002 semi-conductours ideal utopie Fig. 36, - Les grandes techniques de coupure Les =fléches do tendance - indiquent pour cheque technique 'évolution prévisible de ‘58 position relative dans les domaines Semploi qui lui sont propres.

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