cahiers techniques STRUCTURES DES RESEAUX INDUSTRIELS J. MAHEY ingénieur IEG ingénieur en chef 4 la société Studelec Ne 27 Janvier 1975 MERLIN GERINstructures des réseaux industriels par J. MAHEY ingénieur LEG, ingenieur en chef a la société Studelee. 3 structures des réseaux industriels doivent tenir compte des sement et des impératifs d'exploitation dont ceux relatifs 4 la continuité de service. héma unipolaire général apres détermination di . des caractéristiques des récepteurs et des sources ‘butions en boucle, en antenne ou en variante de celles-ci. Marche normale et marche en cas de défaut avec reprise des utilisateurs prioritaires par la centrale de secours.introduction Deux grands critares sont a prendre fen compte dans le choix de la struc- ture d'un réseau industriel : inves tissement ot lexploitation. = Tinvestissement comprend, bien entendu, le prix initial des équipe- ments, mais doit tenir compte de Yamortissement annuel @ prévolr. A ‘cet amortissement annuel, il y a lieu, pour definir convenablement le bilan technica - économique, d'ajouter les depenses annuelles d'exploitation = exploitation comprend, outre la notion de frais dexploitation, deux autres critéres : securite at continuité du service. Le choix sera, le plus souvent, faire en fonction de ces deux der- riers objectifs et notamment en fonc- tion du deuxieme: la continuité du IN sera toujours dangereux, compte- tenu de cat objectif, de chercher & tout prix Féconomie dans le choix dune structure. Ne pas oublier que le cott des installations électriques entre pour une faible part dans le Prix densemble de fusine: 10 @ 15 %, Deux documents sont essenticls & le ‘conception d'un projet 1 le pian d'implantation des ouvrages, = le schéma unifilaire. Ces deux plans doivent étre établis ‘en paralizle schéma unifilaire Uélaboration correcte du projet électrique repose pour une bonne part sur la qualité du schéma_unifi- faire. Lrexacttude effective de ce document est nécesasire car il don. ne, tant que le régime triphasé reste ‘équllibeé, une image _mathématique rigoureuse des éléments du réseau le schéma unifilaire est le schema dos impédances oycliques d'une pha- ‘se en présence des deux autres pha- ses: il est le schéma de référence ans le calcul des courants de court- circuit Un bon schema unifilaire doit poseé- der, par ordre dimportance; certai- nes qualités : & Texactitude électrique = la simplicité synoptique. En tant que plan de synthése, le schema uniflaire doit étre lisible au premier coup deel. Cette simplicité se retrouvera de la meme fagon dans les « synoptiques = des tableaux de commande : = une présentation géographique respectée. Souvent difficile & obtenir, la repré- sentation des éléments, dans la dis- position quills ont cur le site, Facilite beaucoup l'étude du projet = Ia représentation de tout matériel suivant symboles normalisés. Cette representation complate nvest sans doute pas & prévoir eu tout début du projet ov l'on preferera travailler sur des schémas. unifilai- res simplifies (schemas do structure), mais elle devra étre établie de ma- niere detailiée au fur et 8 mesure de Favancement de l'étude. En dernier stade, le schéma uniflaire devra figu- rer tout l'apparelliage électrique, son seulement le matenel « force » mais aussi tout l'appareillage + mesure- contréle» (amparemétres, enregis~ treurs, relais de protection, ete) Seuls les automatismes sont impos- sibies & représenter, Caractéristiques des récepteurs Avant toute chose, il faut connaltre les besoins de fexploitant et definir avec lui les caractéristiques des récepteurs, Dix caractéristiques principales sont 8 recueilir 1. type du réceptour (moteur, appa- reils d'éclairage, etc) 2. emplacement’ géographiquo, 3. puissance (valeur maximale, nomi= hale et moyenne), 4. caracteristique de démarrage, 5. facteur de puissance, 6. tension eventuellement impasée (Cela en particulier pour le matériel dorigine strangere), 7, auxiliaires eventuels, 8. caractéristiques perturbatrices (harmoniques, deséquilibre de char ges, ete), 8. coefficient d'utilisation : ce coeffi- lent servira Iu-méme @ definir un coefficient de foisonnement qui per mettra de determiner les puissances de transformateurs et des postes d'alimentation, 10. degre de priorité et type du Secours nécossaire : cette derniere caracteristique est essentielle pour la determination de fa souce secours. Elle donne souvent lieu a discus- sion, chacun s'estimant prioritaire, En général, on ne peut cependant pas donner le secours tous lee Utlisateurs, ce qui correspondrait a prendre la puissance de la source de secours, égale @ la puissance de la source normale (cate disposition rest prise _qu'exceptionnellement, dans certains hépitaux, par exem- ple). La notion de priorité doit, par ailleurs, étre completes par celle de temps diinterruption possible = (un ordinateur exige un temps d'arrét z6ro, alors que dautres machines ‘se contentent dun secours au bout 2 10, 20 ou 30 secondes seulement). implantation des centres d'énergie Apres recensement des récepteurs et de leurs caracteristiques, on determinera en position et en ‘puis sence, les centres d'energie. Ces centres d'énergie sont compa- ables a des centres de gravite et eur détermination théorique peut se faire de le méme facon Pratiquement, on est souvent dépen- dant de coniraintes non électriques (situation das ouvrages, regroupe. ment des unités, zone antidéflagran- te, ete) (voir figure 1). On distingue plusieurs types de centros = dos postes de distribution au niveau des unités (PU), = des postes de répartition alimen- tant les premiers (PR), = un poste principal central alimen- tant le tout (PC). La puissance des PU, PR et PC sera ceterminée & partir des. puissances es récopteurs affectées des coetfi- cients d'utilisation et de foisonne- ment convenables.sources d’énergie Dans la généralité des cas, le réseau projeté est_alimenté par un réseau ‘extérieur (EDF) souvent doublé par une centrale autonome interne. La determination des contributions respectives de ces deux sources resulte du bilan énergetique de Tusi- ne et sort du cadre de cet article. A noter cependant que ce bilan énergé- tigue de Tusine et la détermination fig. 1 des sources d'alimentation qui en résultent passent par des considéra- tions qui ne sont pas toujours liées 3 la consommation électrique des, Utlisatours et & la. sécurité de four alimentation; ce bilan depend sou- vent de la production et de la ‘consommation de vapeur, de la récu- Pération d'énergie thermique dans las fabrications, etc. len résulte que la centrale autono- me de lusine, considerse par Velec~ imentation électrique dune unité en zone antidéfiagrant. 4 premiare solution : emploi du matérie! antidéflagrant. tricien comme centrale de secours, n'a pas toujours les caractérietiques optimales demandées par le réseau lectrique d'utilisation (cas des grou- pes & contrepression, par exemple). Drautre part, dans le bilan énergeti- que de lusine, II faut tenir compte du rapport Pe énergie électr. consom i Pv énergie therm. consom, Ce rapport a une importance fonda- mentale, il depend du choix, pour les moteurs d'entrainemant des diverses machines, entre moteurs electriques et turbines @ vapeur, ce qui renvoie d'une certaine fagon’a l'enquéte pré- liminaire sur les caractéristiques des récepteurs. La tendance est aux mo- teurs électriques pour les petites puissances et & la turbine & vapeur pour les grandes puissances. Les sources d'énergie ont des natu- res at des caracteristiques tres diverses la tension du réseau extérleur de EDF s'échelonne de 220 V 4 220 KV; [énergie de la centrale autonome est fournie par un diesel cu des turbines vapeur (a condensation et surtout & contrepression) ou encore par des turbines 4 gaz. Choix des tensions Le probleme ne se présente qu‘au niveau de la moyenne tension (MT). En France Ja livraison est fixeo par EDF on THT (Jusqu’a 220 kV) on HT (60 kV) ou MT (15 ou 20 kV) utilisation est, en géndral, en 380 V. Le choix de ia moyenne tension de distribution dans Tusine peut donner lieu diseussion. La tension la plus courante reste le 5,5 KV (interét pour le branchement direct des moteura), mais les puissances et les distances augmentant, on peut, dans certains, grands complexes, envisager Tutili- sation intermediaire du 15 ou" 20 kV.Choix des unités de transform: Co choix peut résulter d'études théo- Fiques comme celles illustrées par la figure 2. Cependant, on se base le plus souvent sur des habitu tiques, la puissance unitaire des transformateurs ayant tendance @ ‘augmenter réguli¢rement avec l'im- Portance toujours plus grande des Unités de production. Le seul critére & considérer en fait est celui de la Pulssance de court-circuit. Au-dela dune certaine puissance, les appa- reillages aval wont plus le pouvoir de coupure nécessaire et doivent etre remplacés par des appareils de prix excessifs Le choix est alors a faire sur la base d'un bilan technico-économique com- Paratif entre les diverses solutions ‘envisageables, choix du schéma de structure Ce sont les deux critdres économi- ‘ques: Inyestissementa et exploit. tion qui le déterminent. Exploitation] Investissements Amortissement + Frais d'expioitation —— Continuité du Service Dépenses Annuelles Paralllement 4 ces criteres écono- ‘miques, il faut considérer les deux critéres techniques: sécurité et conti= nuité du service Sécurité installation doit impérativement étre conforme aux regles de sécurité defi- nies par les textes afficiels = decret du 14-11-62 sur la protec: tion des travailleurs » normes UTE. — C'15.100: instatlation basse ten- "C1310; installation des _pos- ces dlabonnes HT (poste EDF de 'vraison). hua ae 0 0c fig. 2 - choix théorique de Ia puissance unitaire des transformateurs, L fig. 2 - distribution en boucle.Une norme C*3.200, trés importante et attend is “longtemps, doit sortir procne-ement et donner la réglementa:io- pour les installations HT dans les -sines. Toutes ces nomes de sécurité tral- tent des p-o: 2mes de la mise a la terre et de le sosition du neutre des Continuité du service. convent ¢aborder te probleme selon lea Caur modes d'explottation : = Ia marcve -ormale, ia mercme 29 cas de défaut En marche normale, le résezu 20: &tre défini en tenant compte des -aleurs normales de fonctiorner-er: (intensité, tension, ete.) mais fen s‘assurant que normale du réseau pourra Ztre ~zintenue dans le cas ou il faut nte~venir sur une branche de ce resesu zour des travaux d'en- tretien ou 2 =ctension, En cas de defaut, deux prases = distinguer F'eiiminatics <2 sctive de la branche fen cefaut (=r-tleme des protections), puls la recv.s= ce la marche normale Sur le :25:2 du réseau (probleme du mas de base permettent sualité d'une structure es de fonctionnement ‘ne si on doit interve- 5 liaisons entre pos <3 permet pas le sché- 2 antenne, > schema en antenne en cas de défaut car miner, en cas de exemple, que le par ce court-circuit, 2’ schema en boucle faut_entrainora le du. disjoncteur de a necessairement sreuses variantes de ‘a5, suivant que Ton ou moins complete. rnuité du service en ‘ou en marche sur fig. 5 - variantes de schemas boucle et antenne.‘Schémas pratiques ‘Schéma en boucle Le schéma en boucle a été adopté de maniére tres garérale dans. la distribution des abonrés EDF dont la puissance souscrite est relative- ‘mont faible. Lorsque les puissances augmentent (cas des grandes instal- lations industrielles), “'a section & donner aux cibles ce la boule devient vite trop importante ot rend ce schéma impossible 4 appliquer. On peut rendre selec: sur defeut un schéma en boucle. mais il faut pour cola ajouter au riveau de ch que poste, des disjonceurs équipes de protections directiannelles com- plexes, ‘ce qui ne peut s'envisager our les postes ordine res, Schéma en double antenne Ce schéma (fig. 6) acopté tres sou- vent dans la grosse incustrie, répond entigrement au prozeme, i feut cependant que chacu-e des deux antennes puisse transicer séparément la totalité de Ie puissence du poste. Le schéma type - devble_antenne, double derivation » (fic 7) adopte de plus en plus dans les distributions EDF, savore souver: trés interes- sant Reprise des prioritaires La reprise des util res par la centrele Fusine, dans la ces cune disparition de l'alimentation ED? est a étudier ‘en premier lieu. Ure cation fondemen- tale est & prendre da~s le choix de la structure : fautll prévolr un raszau dialimenta- tion distinct pour lee prioritaires, ou fautil prevoir un reseau sans circuits prioritaires indepence7:s ? Une structure avec reseau prioritaire Independant est ius:-ee par le sché- ma Ba. Une structure sens rs Independant est ma 8b. Dans le deuxiéme ces. les investis- sements sont moins e'eves, car ily 2 moins de liaiscs et moins de tableaux de distriou:on Leexploitation est. ser ailleurs, plus souple car on peut passer a tout moment un depert non prioritaire dans les prioritaires. ce qui nest pas possible dans le sremier cas urs prioritai- ‘secours de au prioritaire ae par le sché- fig. 6 - schéma en double antenne avec double jeu de barres au PR, [cs | pS wo | a tot | {RC}: Rematemnt ouverfig. 8 - structure d'un réseau d'usine. Malgré ces avantages, i est toujours 20 circuits proitaires ». sone circuit prontaire lus s0r de prévoir un réseau indé- pendant pour les prioritaires, du fait de la complexité ‘des automatismes devant étre mis en jeu dans le deuxiéme cos: lorsque. alimenta- tion EDF vient & disparaitre, il suffi dans le cas 1, dagir sur le seul disjoncteur de Coupiage D, qui te totalement les priontaires. Cot silotage + peut méme stenvisager avant Tappantion de perturbations Pendant les périodes orageuses. Dans le cas 2, il faut simultanément commander, lorsque le défaut appa- rait 1 le séparation réseau-usine, f= les délestages de tous les non- Prioritaires. Ces délestages stant & effectuer & tous les niveaux de Musing, en pério- de troubiée, ces manauvres sont toujours aléatoires. En résumé, le probleme essentiel de la continuité cy service en cas de perturbation sur le réseau EOF pas- 5 par la bonne detection du defaut et ordre convenable ~ diilotage » entre reseau at usine, Ii faut bien considérer que les per- turbations du réseau extérieur’ ne sont, dans la plupart des cas, pas des disparitions totales de la tension, mais des baisses de tension plus ov moins prolongées (jusqu’s 1 seconde ou plus avec 10 & 30 % de tension résidvelle) Lorsque ce gonre de défaut epparait, que devient le réseau de lusine? A partir de quel niveau de perturba- tion convient-il « diloter» ? Quel ert= tare de protection choisir? l Le probléme n'est généralement —— trate abordé que de maniére incomplete i sa Solution est dans l'étude de Ia ceeuse sonore stabilité du réseau au moment. du defaut, stabilite a calculer dans cha- que cas, en fonction des caracteris- tiques de ce défaut". Les quelques études effectuces en France 4 ce sujet tendent a montrer que l'on ne peut étre sir de maintenir en ser. vice les circuits quen ilotant tres vite (0.2 3.) et ceci méme pour des baisses de tension de lordre de 30.4 40 % seulement