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BIBLIOTHEQUE DE PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE Histoire de la Philosophie et Philosophie générale Section dirigée par P.-M. Schuhl, membre de I’Institut, profeszeur & la Sorbonne LIDEE DE VOLONTE DANS LE STOICISME par ANDRE-JEAN VOELKE OUVRAGE FUBLIE AVEC LE CONCOURS DU C.N.R.3, PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE 108, BOULEVABD SAINT-GERMAIN, PARIS 1973 A Danielle De nombreux amis et collégues, hellénistes, latinistes, philo- sophes, m’ont aidé de leurs encouragemenls, conseils et critiques. Ce livre leur doit beaucoup et je leur dis toute ma gratitude. En m’accordant un subside, le Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique m'a permis de bénéficier d'un congé d’élude. Je lui en suis Lrés reconnaissant. Je remercie aussi le Centre National de la Recherche Scienti- fique, qui a accordé son aide 4 la publication de ’ouvrage. Avd. V. Dépot legal. — 17 édithom : 167 trimestre 1973 © 1873, Presses Untvamitaires de France Tous droits de treduotlon, de reproduction et d'sdaptetion néearvéa pour tous paye ati du 14 mare 1967 r’gulrisrs, aus termes de olindss 2 of 3d Var. 1, Pune part, gus ler sie ou reproductions 8 strictemend Pusage predac elnim dealindeo & une wlliaalion collective et, d’autra part, que lea ERalpae cles course ceaionsdano en Pub fcc o hate stoulsrepré- sentation ou reproduction indégrals, ow partilie, fale cana le consentemend de lau eo da yal eo cu gyal couse, sel (ating J aa aril 40), Cella reprisentalion pas quclquo proctdt ail, constituerait Sine at coafagon aanchonnde pe ar les 25 al eeroonls du Coat Pina INTRODUCTION Selon une thése fréquemment soutenue, la notion philoso- phique de volonté a sa source pour une part dans le génie romain et pour une autre dans le message chrétien, mais elle ne devrait rien 4 la pensée grecque, qui l’aurait ignorée. L’absence du concept de volonté dans |’éthique grecque constitue méme le théme d’une étude spéciale, due au philologue néerlandais J. C. Opstelten (1). A l’appui de cette thése on affirme que le terme vouloir ne peut se traduire en grec : thélein indique que le sujet est prét a, disposé 4, consentant, sans avoir pris une décision par- ticuliére ; boulesthai marque le veeu, la préférence pour un objet déterminé, le choix lié 4 une délibération (2), On souligne également que la volonté peut étre désignée tantét par des termes indiquant plutét l’affectivité, tela fhymos ou le « ceur », hormé ou la tendance, tantdt par des termes marquant plutét des fonctions intellectuelles (dianoia, nous, gnémé) (3). M. Pohlenz va méme jusqu’d soutenir que les Grecs ne reconnaissent pas de fonction volitive distincte des fonctions intellectuelles : le vouloir serait pour eux contenu dans le connaitre, la décision dans le savoir (4). Mais certains auteurs affirment au contraire que 1a volonté joue souvent un réle capital dans la pensée grecque. C’est ainsi que R. Mondolfo cherche a dégager l’existence d’une « orientation volontariste » dans la gnoséologie grecque et (1) J. CG. Opsre.ren, Beschouwingen... Cf. aussi H. HEmsoertu, Die sechs grossen Themen der abendlandischen ‘Metaphysik, 5. Aufl. (Stuttgart, 1965), pp. 204 ss., et les travaux Signalés plus bas, p. . 162, n. 1. (2) Pour une étude plus détaillée de ces dignitiations, cf. A. WIFSTRAND, Die gegen Verba far Wollen. B, A. Van Gronincen, Le Grec ef ses idées morales, pp. 112-113 ; B. gece Die Entdeckung des Geistes, p. 249. On a souvent rapproché 18 vouloir du @vyoetdéc platonicien (p. ex. B. A. VAN GRONINGEN, loc. cit. ; J.C, OpsTELTEN, op. cil., pp. 15-17). Mais ce Eee Tago a ausel 6té contesté, en particu er par . POHLENZ, Kleine Schriften, I, p. 440. (4) M. Poutenz, Der hellenische Mensch, pp. 210-212, 304-306 ; Die Stoa, I, pp. 124-125, 2745; II, pp. 139-140.

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