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ISBN 2-9511565-1-0 © SHIZEN COMMUNICATION Eoité par: SHIZEN COMMUNICATION sari, 1 Ave du Capitaine Rochat 44500 LA BAULE Franoe Imprimé par: La Contemporaine 44000 NANTES France Dépét légal Septembre 1999 12 "eProduction, quotau‘en soit le moyen, de tout texte, dessin, Photo, méme partiollement est iMercite sane accord préalable de Editeur SHIZEN COMMUNICATION. (lol sur la propriéts tittéraire et artistique de 11 Mars 1957) 3 table des matiares 5 avant-propos 5 Les semis 9 chapitre 4 9 Un peu de Botanique ta ble des 11 Le pouvoir germinatif 11 La dormance 13 La germination ou “levée" matiéres 14" conctons de germination a graina, 14 Evolution de la racine 15 La Croissance 15 La division cellulaire 15 Conduction de la save brute 16 La séve élaborée 16 Evolution de Ia plantule 17 Notes 17. Les limites de tolerance 18 18 Les éléments “nutrtife", absorption et rele 19 Lo pH 19 Lesol 20 Dans une culture hors sols, 20 Principaux constituants des sols 20 Propriétés physiques dos sols 24 chapitre 2 21 Avant de semer 21 Quel récipient choisir? 22 En résumé, pour le semis, le récipiont 22 La stratification 23 En pot 23. Exposition 24 Protection 24. Durant Fiver 24 Au printemps 24 Apres la lovéo 24 En bac 24 Préparation du bac 25 Au printemps 25 Les semis de printemps 26 Semis de graines d'espéces tropicales et subtropicales 27 La premiére saison végétative 27 Le premier hiver 27. Promior rompotage ou pas , 29° Protection hivernale des sujets en pots 31 Chapitre 3 31 La construction 31 Les tailles 33. Construction du racinsive d'une espace 4 fouilles caduques. 3 eee 53 65 34 La premiére taille (Tr1) 35 Pourquoi utiliser une tale courte. ? 37 La deuxiéme taille (Tr2) 88 Cas particulier 39 La troisiéme taille (Tr3), établis- sement du chevelu 39 Autres possibiités 41, Etabiissement du chevelu 42 Le racinaire des espéces feuilles persistantes 42 Les mycorhizes. 43 Travail sur un racinsire des espaces & feuilago persistant 43. Quand taillar le pivot 46 Travail des racines sur les espé- ces tropicales et subtropicales. 47 L’épaque du rempotage chapitre 4, 53 Construction du systéme aérien 53 La construction par taille lon- gue ou par pincement 54 Construction de la partic aé- rienne par la taille 60 Observations 63. Utilisation du haubanage 63 En résumé chapitre 5 65 Le Forcage 86 Promier oxemple 67 Deuxiéme exemple 68 Troisiéme exemple 71 Conclusion 71 Remerciements Les semis Construire un bonsai en partant d'une graine rebute beaucoup d’amateurs. «fl faut @tre four disent certains, «c’est trop long» surenchérissent d'autres... C'est un point de vue mais un bonsai c’est un «compagnon» & qui nous allons apporter nos soins durant, en principe, toute notre vie. Alors, ava nt-propos qu'il soit formé en 3, 5, ou 7 ans .. Ce qui décourage surtout, ce sont les pre- migres années d’attente mais le semis offre aussi des avantages, qui pour nombre d’entre nous, sont ou semblent important. Obtention par semis (Misho) = eréa- tion, imagination, patience... Parmi les avantages: = Toutes les espéces sont accessibles sauf les hybrides et cultivars ou les variétés plus ou moins fixées. = Le racinaire peut étre construit et con- trOlé des le début. C’est Ia solution la plus simple pour obtenir un beau départ de racines et un chevelu homogene surtout avec un conifere. ~ Le semis permet de choisir hauteurs, i formes répertoriées ou non, de réaliser des foréts & un prix abordable, des doubles ow multiples trones, des arbres sur roches ...etc, - Et si je peux ajouter une idée personnelle ayec le semis vous vous sentez, plus créatif, ( comme peut étre se sent I’écrivain devant sa page blanche ou le peintre devant sa toile vierge. = Quant aux souvenirs, émotions ou fierté. Test impossible de les décrire, ils sont auss nombreux que le nombre d’amateurs utilisant : ce procédé, Parmi les inconvénients notons: - Les premiéres années oit Ie travail est peu important. (Il faut apprendre & attendre.) - Lapremiere floraison qui n’aura lieu que sur une plante devenue adulte (8, 10 ans ou plus.) ~ Avec les graines d’un hybride on obtient le plus souvent I’un ou autre des «grands parents» (voir Jes lois de Mendel.) - Nombre de cultivars ne sont pas reproductibles parsemis (ex. : Les cerisiers a fleurs du Japon.) *Personnellement,j’ai commencé a semer des grai- nesdarbres pourobtenirdes bonsai en ‘1972, Aujourd’hui, je m’émer- veille encore de voir «le- ver» mes semis et chaque matin, comme un gamin cu- rieux, je vais constater’évo- lution des jeunes plants, * Chaque année ap- porte aussi ses surprises et nous nous apercevons vite qu'une méthode de travail Pinus sylvestris de 25 ans qui a toujours été culitvé en pot Haut, 40 crn, larg. 70 cm soit un rapport Uh del.62 ne se suffit pas, Une variété vient toujours Gbranler le piédestal d’une mé- thode trop sire d’elle, Il faut compter sur les aléas météorologiques, les exigences particu- ligres de certaines espéces et les exceptions inévitables dans le domaine du vivant. Nous avons souvent tendance & conclure trop rapide- ment risquant ainsi de considérer une excep- tion comme une gle générale. Méme aprés plusieurs essais, avant de conclure, faut-il en- Core, que ces essais soient reproductibles et, qu'une moyenne soit accompagnée dun écatt type Ie plus petit possible mais 12, nous sortons du cadre de notre préoccupation. La fagon de procéder sera différente aussi selon Pobjectif & atteindre, Un amateur de Bonsai n’effectuera pas ses semis comme un pépini¢riste, * Je vais essayer d’ex- Divers Cédres, a gauche Cedrus brevivolia de 10 ans et 80 em de haut ‘ou miliew et & droite des Cedrus atlantica, Celul du milieu de 2 ans et 35 cm de haut, celui de droite de I an et 13 om de haut pliquer POURQUOI et COMMENT je procéde aujourd’hui, Ce livre va passer en revue les principaux avanta- ges et inconvénients de dif- férentes solutions, sans oublier Jes petits trucs qui facilitent parfois les choses. Bien sir, je ne peux parler, que de ce que j'ai appris, de ce que d’autres mont transmis et de mes propres observations aprés une réussite ou apres un chee. Il est important, me semble t-il, de rester afin de pouvoir compléter, moduler voir modifier sa propre méthode, méme aprés une énigme saison de semis, car dans ce domaine, comme dans d'autres, ce qui est valable aujourd'hui ne Te sera peut-étre pas demain. * Mon but n'est pas de proposer une méthode mais plus simplement une base de travail, afin d’accompagner les premiers pas de TAmateur de bonsai, débutant ou non, qui souhaite obtenir ses arbres par semis et qu'il pourra moduler ou modifier suivant sa propre expérience. Fesptre aussi essayer de montrer que le semis offre des possibilités non négligeables, qwiilest accessible & tous. Et puis, comme pour T’Amateur de bonsai, la patience doit-étre une des qualités premieres, le semis se montre aussi une bonne école de patience. * Enfin n’oublions pas qu’une plante est unétre vivant qui ne réagit pas toujours comme nous Je souhaitons. L’adaptation ou la tolé- rance d’une plante est incroyable mais pas sans limites et c’est aussi en apprenant 2 mieux connaitre «l’autre» que nous arrivons & pro- presser, chapitre 1 Pourbien faire, il fautdit-oncomprendrece quel’onfait, Aussiavantdeparlerdel'‘élaboration Punbonsai essayonsdenousrappeler «comment gamarche» chezle végétal. Un peu de Botanique Ilestconvenable d’ apprendre en premier lieu & reconnaitre et récolter les graines des arbres. Bien s@r le plus simple serait de les acheter chez son grainetier mais les espéces proposées sonthélas tres limitées. Nous allons alors nous tourner vers la récolte. Attention la récolte de graines commen’ importe quel préle- vement est, en France, réglementée par la loi mais une autorisation demandéc auprés des autorités ou du propriétaire est rarement refu- sée, Maintenant il y a un autre probléme ; la reconnaissance de I’arbre et de ses graines. A moins d’étre spécialiste, vous vous apercevrez, trés vite, qu’il n’est pas toujours facile de mettre un nom sur un arbre. Pourle genre, c’ est ez facile mais pour identifier I’es- péce cela se complique surtout chez les conife- res, parexemple encore a Genre>>> Pinus ‘Espace >>> sylvestris Variéte >>> Globosa Pourvousaider,i existe quantités’ ouvra- ges sur la reconnaissance des arbres. Les plus pratiques sont les modéles «de poche», avec dessins ou photos en gros plan de la feuille, de la fleur et du fruit de espace, que I’on peut emmener partout, mais & qui il ne faudra pas demander impossible. Bien sii existe des ouvrages plus com- plets ou plus «scientifiques» mais désqu’il faut s’arréter toutes les lignes pour retrouver la signification d’un mot dans ’index (quand il y en aun) cela devient vite fastidieux. Vous vous méfierez, des ouvrages avec de somptuenses photos & chaque page surtout quand la photo représente’arbre en entier, Pourla reconnais- sance du détail... Une photo en pied, c’est pas lepied. Une autre solution :c*estdesetourner vers les arboretums. La aussi il est impératif de demander une autorisation de récolter méme quelques graines, planche |; la graine gemmule. tigelle Rg tig odious vtédons. endosperme calytédons Celle fembryon Mais Haricot Pin Les monocoty lédones Les dicotylédones empreinte du point’ dattache empreinte du poiat diattache Germination : din gland (héne) + dome Paine (habre) tyledons <—preires fesiles ee enveloy de la aby lédons graine 7 7 Les cotylédons pewvent rester a Lintérieur de Venveloppe. ov bien se deborrasser E partielLement ov entigrement des tégument’s cotylédons at se déployer de part et dauire de la. tigetle Germination du pin So Enfin, avant de partir en expédition pré- voyez plusicurs enveloppes, pour éviter de mélanger les graines, et sur lesquelles sera noté toutde suite l'identité de la plante mére. Les graines récoltées doivent étre amatu- rité. L’époquc est variable suivant les espéces ‘maisbeaucoupserécoltenten été ouenautomne. Les graines de certaines esptces, Acer saccharinum, Ulmus, Carpinus etc..., peuvent aussi étre récoltées «en vert» au printemps et semées directement sans traitement, Les glands ‘et marrons peuvent étre récoltés en find’ hiver lorsque le «germe apparait. faut distinguer: A - Les fruits secs indéhiscents (qui ne s’ouvrent pas) ex :noix, samaresete... B-Les fruits secs déhiscents (qui s'ouvrent naturellement) ex : ies gousses, capsulesetc, C-Les fruits charnus et dérivés : C-1)lesbaies qui renferment des pépins ou un noyau ex: citron, avocat, tomate...etc. C-2) les drupes quirenferment un noyau lignifiéex: cerise, oliveete. C-3) les pseudo-baies ex : melon; airelle ete. C-4) les fruits & pépins ex : pomme, poire,..etc D-Les fruits complexes ex : mure, figue ete. E-Les coniféres donnent des c6nes chez Pinus, Piceaete..., des strobiles (type de cone) chez Cupressus, Taxodiumetc..., des galbules chez Juniperus, des baies chez Taxus En général, les cOnes du pin marissenten deux ans.( Un petit moyen mnémotechnique pour différencier rapidement un Picea d'un Abies, le Picea ides cones pendantset L’ Abies ades cOnes dressés.) Précisons encore pour l’amateur butant, que les graines vendues sous le nom «spéciales Bonsai» ne sont en fait qu'une appellation commerciale, Le pouvoir germinatif Une graine ne conserve pas sa faculté germinative indéfiniment. La durée de celle ci peut étre trés variable suivant les espécesetles conditions de conservation de la graine (la graine du litchi sortie du fruit sera semée pen- dant lalunaison qui suit. Une grainede Baobab peut encore germer dix ans aprés la récolte du fruit) Les graines de certains arbres de nos ré- gions tempéréesex: Acer, Fagus, Abies, Cedrus etc... gardent leur faculté germinative pendant unan, Ensuite le pourcentage de «levée peut tomber quelques pour cent seulement. (Vous pouvez toutefois conserverun pourcentage de «levée» plus élevé pendant un an ou deux en conservantles graines au réfrigérateur.) Les graines de certaines autres especes conservent toute leur faculté germinative pen- dant plusieurs années, Dans cette catégorie, ily a la majorité des Iégumineuses, les grosses graines de pins....ete. De toute fagon en semant des graines «fraiches», vous mettez toutes les chances de votre cété. Ladormance Astuce que la plante atrouvée pourque la. graine ne germe pas une période qui lui serait fatale, le plein hiver parexemple. Une protection ligneuse ou cireuse empé- che I’ eau de pénétrer. Certains enzymes empé- chent I’évolution de l’embryon ou encore les deux ala fois. C'est le cas pour les graines de beaucoup especes de zones tempérécs ou, pourles faire germer, il va falloirannulercettedormance. Naturellement par la STRATIFICA- TION. est opération qui consiste & maintenir les graines dans un milieu légerement humide enlessoumettant des variations de températu- res «froides» (en dessous de 5°) et «chaudes» (environ 10°) pendant des périodes qui sont fonction des variétés. En soumettant les graines aux rigueurs de Phiver, celase faitnaturellement. jum des périodes froides se Ww planche II: la croissance Extrémité dune racing Zone de maturité Cimperméable) «Les oncienspoilss fitriuent et se Zone pilifére détachent ow Love Sobsorttions. Zone dabsorbtion — optimum (perméable) vm = Zone dallongement fee Zone dedivisionallaire —— envles Fig Circulation des stves Le bourgeon lenaue: ecailles aubier TA ‘ liber séristine terminal Scarce Feuille combivrr bourgeon axillaire Fig La Lige Ligneuse liber : Descente de sive Elaborée durant” here tl ¥ Aascisn vgéltve perme arc : | [Mottée de-seve moille! 1 len finarhiver rayon médulai Fig. Fevilie simple Feville composée pennée* a price Cicatrices des écailes du ‘bourgeon précédent Figg (Teviste en bipemée of tripennée) situe entre 1 et S mois selon les especes. Artificiellement par SCARIFICA- TION, TREMPAGE, DECORTICAGE, (STRATIFICATION en chambre froide sete.) -La scarification consiste user une par- tie de enveloppe ligneuse ou cireuse dune graine (sur du papier de verre par exemple.) - Le trempage est utilisé surtout sur des graines enveloppe cireuse consiste Atremper les grainesdans "eau pendant 240u48 Havant lesemis. - Le décorticage ou éclatement peut étre utilisé avec les grosses graines & enveloppe ligneuse (pour éclater un noyau sans écraser Famandeon peut le placer entre les mors dun 6tauenresserrantlentement.) ~ Aprds ces traitements, il faudra tout de suite semer les graines et les placer dans les conditions optimales leur germination. - La stratification accélérée au réfrigéra- teur est possible mais le pourcentage de réus- site est trés variable. Ce procédé sera utilisé avec des graines récoltées tardivement en fin @hiver. Comment procéder - Il faut mélanger les graines & du sable Isgérement humide dans une poche plastique par exemple et placer le tout au réfrigérateur. Tine faut respecter alternance des températu- res et au bout d’un mois commencer & semer quelques graines. Par précaution, évitez de les semer toutes en méme temps. Continuez surles autres semer un mois plus tard ..etc. - Quant aux techniques faisant appel aux produits chimiques, elles sont utilisées pour des cas particuliers seulement. Il est plus pru- dent de les laisser aux faborantins et autres professionnels compétents. -Commenous avons vapréeédemment, la stratification peut étre évitée avec certaines variétés en les semant en «vert», ¢’est-a-dire que les graines sont récoltées encore vertes mais bien formées (courant avril) et sont se- mées tout de suite comme un semis de prin- temps. (Les graines de ces mémes espéces récoltées en été ou en automne devront étre stratifiges,) - Enfin les graines de certaines espéces, telles que les Bétula, Picea, certains Pinus & petites graines etc... seméesau printemps sans traitementpréalable «lévent» généralement sans probleme, Pour résumer, ily a des graines qui : -réclamentune stratification (foutce qui estnoyau, pépins, fve, glands, samaresete...) quis’ effectue en find’automne, ~nenécessitent pas de traitement- semis en find’ hiver (mars/avril) Par sécurité, si vous n’étes pas sir, strati- fiez une partie des graines et semez.’autre au printemps, La germination ou "levée" La germination : passage de I’état de vie ralentie dans la graine al étatde vie active. La levée : sortie du sol de la semence. Dans laclassedes monocotylédones, ’em- bryonestrelativement petit comparé a’albu- men (réserves) quil’entoure. Lors de la germination, l’unique cotylé- don reste A Pintérieur de la «graine>. Tl puise dans albumen, la nourriture nécessaire au développement du plantule (planche I page 10). Chez les dicotylédones, les réserves sont concentrées dans les cotylédons quien général se libérent des enveloppes dela graine aprés la germination. Chez certaines especes les coty- Iédons peuvent étre trés petits comme chez es aulnes ou les bouleaux ou trés volumineux comme chez les marronniers ou certains chénes (planchel). germination en % 100 13 L’embryon est un concentré de la future planteal’étatlatent. Lagraine se caractérise par unc trés forte déshydratation et peut résister 4 de trés basses températures. Conditions de germination de la graine. Pour germer, une graine doit : étre vi- vante, étre normalement constituée ( matu- rité), avoirune faculté germinative (récolté ré- cente) et selon le cas I’état de dormance devra etre levé. Conditions dépendants dumilieuextérieur eau, air, lumigre, chaleur, Pour germer, une graine a besoin: cau: humidité modérée d’air:nous stmerons dans un sol léger. de lumizre : les graines fines ou plates serontseméesen surface, ou d'ombre : les grosses graines seront recouvertes d'une adeux fois leurépaisseur, de chaleur : pour chaque espéce on va rencontrerune température: = minimum (au-dessous de laquelle il n'y apasde germination) ~ optimum qui donnera le meilleur pour- centage de levée. ~ maximum (au-dessus de laquelle iln’y a plus de germination). De plus, pour certaines espéces, I'écart, plus important, des températures diurnes et nocturnes au printemps sera aussi un facteur qui va contribuer avec d’autres & donner le «top» de départ de la germination. Lorsque le départ de la germination est donné, la graine libére des enzymes, Parhydro- lyse, ilscommencent & transformer lesréserves contenues dans!’atbumen (chez les monocoty- 1édones) ou dans les cotylédons (chez les dico- tylédones) en produits simples, que la plantule va utiliser au débutde sa croissance jusqu’ace que les premiéres feuilles soient capables de prendre lareleve. 14 Chez les dicotylédones la radicule sort de la graine et trés vite s’allonge vers le bas en se couvrant de poils absorbants, Ensuite apparait Tatigeile qui sallonge vers le haut, entrainant lagrainc hors du sol. Les cotylédons se libérent des envelopes dela graine et se déploient, Enfin apparaissent entre les cotylédons, la premiére tige et les premitres vraies feuilles. Cela rappelle la ger- mination épigée. Si la germination est hypogée, la graine reste dans le sol. Ce sont alors la premiere tige et les premidres vraies feuilles quisortentde la terre (levée). Evolution de la racine La racine a plusieurs fonctions. Elle fixe laplante au sol et son principal réle sera d’ap- provisionner la plante en eau et en éléments nutritifs. Pour cela elle devia prospecter sans cesse «de nouveaux horizons». Uneracinen’est pas statique. ‘Comme une branche elle s’allonge et se ramifie encore et encore. Aux extrémités, les zones actives (zones piliféres) sans cesse re- nouvelées investissent des niveaux toujours différents. Dans la culture hors sol, une absorption optimum aura lieu si les poils absorbants sont en contact avec le substrat. Il est alors néces- saire de rempoter réguligrement une plante cultivée en pot ou en coupe, afin de régénérer les racines actives. Si vous espacez trop les rempotages, les racines vonts’enrouler au fond du pot ou de la coupe. A la longue les racines actives seront pour ainsi dire «aériennes» (en- roulées sous le substrat) et ne pourront absor- ber, entre les arrosages, que l’eau d’écoule- ment, Les racines puisent dans le sol l'eau (vé- hicule) ot les éiéments «nutritifs» (matériaux de construction). Les feuilles : fabriquent par photosyn- thése les aliments (sucres) qui fourniront!’ éner- gie. Les sucres sont véhiculés, stockés et/ou distribués & toutes les cellules vivantes-de la plante. La Croissance La division cellulaire Leszones dedivisions cellulaires asexuées (Mitose) se situentau niveau: -des Mérist#mes terminaux (dans les bour- eons prolongementdes tiges). - des Méristemes apicaux (& l’extrémité des racines prolongement des racines). -du Cambium (grossissement des tiges et racines).. Le bourgeon. pour le botaniste = loeil pourl’arboriculteur. Dans le bourgeon il y a, confing, une future nouvelle pousse en entier (planche TI, figure 2, page 12), Lebourgeon terminal ou bourgeon apical seditdu bourgeon situéal’extrémité dela cime oud’une branche. En général ce sont des bour- _geons vigoureux, qui produisent les prolonge- ‘ments du tronc et des branches, Lebourgeon axillaire ou bourgeon latéral estsituéaaisselle du pétiole de chaque feuille, et non pas des folioles (planche Il, figure 5), une vigueur plus faible que le bourgeon ter- minal. Ces bourgeons vont formerles ramifica- tions dela tige. -Lebourgeon latent estun bourgeon qui peut rester au repos pendantplusieurs années et «cessortir» sur une pousse de «vieux boii Ces bourgeons sont ou deviennent pratique- mentinvisibles, Surcertainesespéces les yeux latents peuvent s’anauler rapidement ex: sur les prunus, il faut éviter de tailler sur du bois age. ~ Les bourgeons stipulaires sont un ou deux bourgeons, petits, voir minuscules, situés Alabase d’ un bourgeon axillaire. Ils sont moins vigoureux que le bourgeon axillaire, de ce fait V'amateur de bonsai peut en titer profit pour obtenir des ramifications moins vigoureuses. (Planche Il, figure 5). - Les bourgeons adventifis. Ce type de bourgeons peuvent apparaitre surun bourrelet cicatriciel decertainesespéces. Dans les foréts, grfice 8 ces bourgeons, un arbre abattu pourra repartir en cépée. En bonsai il ne faut pas compter dessus, méme pour former un tronc muttipl. Rappel : si nous rabattons sous les em- placements des cotylédons, la plante ne peut Pas repartir. Exception : sauf les espéces capables de repartir sur une bouture de racine, L'ALLONGEMENT des tiges et desraci- nes est dé a Ja somme de grandissement de chacune des cellules de la nouvelle pousse. Ce grandissement est régulé par plusieurs fac- teurs, (Sur bois secondaire ou bois lignifié, Pallongementestimpossible.) LE GROSSISSEMENT des tiges et raci- nes serait ddl aux nouvelles cellules formées de part et d’autre du Cambium (planche II, figure 3). LES SEVES - Formation et circulation desséves, laplante puise dans le sol ’eauet les sels minéraux nécessaires a son métabolisme. L’ ABSORPTION : est une compétition entre la force de succion des poils absorbants et Jes forces de rétention du sol ou substrat. LA SEVE BRUTE : la plante absorbe Peau etles ions en solutionau niveaux des poils absorbants perméables, planche Il, figure 1 Cette eau chargée d’ions est nommée «seve brute» au départ des racines, Conduction de la seve brute (circulation de la seve brute). - La conduction latérale. Dupoil absorbant aux vaisseaux du bois, le passage est rapide. Dans le méme temps, certaines cellules assurent un filtrage quantita- tif des ions intéressants la plante (K+ passe plus vite que Ca++) et un filtrage qualitatif, qui va permettre, en principe, d’empécher le passage des ions nocifs comme ceux des métaux lourds. - Peau peut aussi étre absorbée par les tissus non cutinisés (tissus jeunes encore per- méables). - lesracines sont aussi capablesde dissou- dre des substances insolubles, ce qui permet l'utilisation d’engrais insolubles moins lessivables. 15 ~ cellules de l’endoderme (dernigre cou- che de cellules du parenchyme, planche 11, figure 3, page 12) ~ Laconduction yerticale. Laséve brute circule de basen haut (plan- che II, figure 4) dans les vaisseaux du bois jeune (Aubier) comme dans de minuscules tuyaux, sous l’influence de plusieurs facteurs connus et inconnus (certaines interrogations subsistent encore). Laséve élaborée Lasévechargée de matitres nutritives est nommée «séve élaborée». La matiére élaborée par photosynthése dans les feuilles et tous les tissus verts (autotrophes )estde1’énergiecon- ditionnée (aliments). Elleseraen partie consom- mée sur place, Pour une grande part, clle sera véhiculée par l'eau et sera distribuée a toutes lescellules vivantes (hétérotrophes) de la plante, ou sera utilisée pour la formation des fruits et des graines ou bien sera transforméc en réser- ves dans les rayons médullaires et libéro - ligneux. Conduction de la sve élaborée. Alafin de Vhiverla seve brute circule de bas en haut dans les vaisseaux du bois mais traverse aussi latéralement les rayons médul- laires et libéro -Jigneux. Sechargeant au passaged’ éléments nutri- tifs, parhydrolyse des grains d’amidon (réser- ves), elle devient sve élaborée et poursuit son ascension parles vaisseaux du liber (planche II, figure 4) permettant fe débourrementdes bour- geons. Durant toute la saison végétative la stve élaborée circule de haut en bas (planche II, figure 4) dans les vaisseaux du liber, permet- tant la nutrition des cellules ou sera transfor- méeenréserves. Nousremarquons chez laplante, unecon- tinuisé des tissus vivants, de l'extrémité de la plus profonde racine jusqu’au bourgeon termi nal de la cime. Des échanges ont lieu entre le systéme souterrain et le systame aérien: C'est un 6quilibre. Un accident ou une intervention comme la taille, va momentanément perturber 16 plus ou moins cet équilibre. La plante s’employera a réparer les dégats, mais plus le déséquilibre est important, plus longue done plus aléatoire sera la réparation, A l’extréme, un déséquilibre trop important ou effectué a une mauvaise période seraitirréversible. ~ cellule autotrophe, en général toutes les cellules vertes capables deffectuer la photosynthése. cellule hétérotrophe pour le carbone est une cellule incapable d'assimiler le dioxyde de carbone, elle doit le recevoir ou le trouver sous forme organique. Evolution de la plantule Aveclesemis, nous pouvons voir évoluer notrearbre, du plantulea!’ge adulte. Autanten profiter pourintervenir A chaque étapeet ne pas avoir & revenir sur un travail de racines par exemple. Les différents modes @’ évolutions du radi- cule vontnousconseillersurlechoix durécipient pour nos semis. Principaux types d’évolution de laracine (d'un arbre jeune): -le radicule développe un pivotet forme desradicelles -ildéveloppeun pivotmais forme trést6t deramifications ~ilse développe des le départen plusieurs racines principales ~ sur certains coniféres les racines se ééveloppent en zig 22g Fig. 1 Semis de pleine terre ou en bac profond, Fig. 2 Semis en bac plat. Hestimportantde bien ch méme pourlesemis. Lescourbures surles figures? et3 peuvent provoquer un ralentissement plus ou moins im- portanteten plus nous nous trouverons devant un probléme pour construire un beau départde racine. sirlerécipient Fig. 3 Semis en petit godet, Laracine touche le fond et s’enroule en soulevant laterre. LER Fig1 Semis de pleine tarre ov en bac profond ce te Fig.2 Semis en bac plat Fig.3 Semis en petit godet Influence du récipient sur le développement racinaire Si, dés la premigre annéela racine peut se développer librement, comme en fig. 1, on obtiendra plus sirementet plus rapidementun jeune plant vigoureux rempli de réserves au seuil du premier hiveret plus apte & supporter une taille du pivot, La taille du pivot et les tailles de construction sont des tailles «séve- res» qui vont provoquer un déséquilibre impor- tant, Le semis permet’ effectuer cesinterven- tions délicates dés les premigres années & un ‘momentoi la planteest plus aptea supporter un déséquilibre momentané, Pour éviter un trop fort déséquilibre, faites les premieres tilles de racinesen méme temps que les premiézes tailles des branches. Effectuez.ces tailles pendant la période de repos et si le jeune plant est vigou- reux, ses réserves vont lui permettre derecons- tituer rapidement de nouvelles racines au ni- vyeau du pointde taille, En outre, méme «fort», unjeune plant est constitué de tissus jeunes trés actifs. Et enfin un jeune plant qui n’a que quelques bourgeons 2 approvisionner en eau réclamera, lors de la reprise au printemps sui- vant, une quantité bien moins importante qu'un sujetadulte. Nous pourronsalors raisonnablementpen- ser qu’ une intervention sévére sur le syst@me racinaire provoquera un déséquilibre moins important, plus vite réparé et mieux toléré par un jeune plant que par un sujet de plusicurs années. Notes Les limites de tolérance Chaque espéce végétale peut se dévelop- per entre des valeurs limites appelées «limites de tolérance». Entre les deux se situe une valeur ‘optimum, qui peut évoluer suivant le cycle et Vespace. Mais une plante adaptée & un habitat par- ticulieraurades «exigences» particulizres. -L’adaptation. Résultat d’une mutation, le siége du phé- noméne se situe au niveau des chromosomes et est génétiquementtransmissible. -L’accommodation. Des milieux différents peuvent provoquer des modifications morphologiques entre des plantes d’une méme espce. Ce sont des modi- fications simples de port, de taille etc... dues & un climat rude ou un sol pauvre, accidenté ou restreint, Blies ne sont pas génétiquement trans- "7 missibles. Si leurs graines germent dans une terre libre, riche et profonde, elles donneront des sujets de force et de port habituel & Pes- péce. Les modifications ne sont pas permanen- teset peuvent évoluersi parexemple lesracines rencontrent des couches plus favorables. On parlera alors d’ accommodation momentanée non héréditaire. Ce qui est le cas pour nos bonsai. Les éléments “nutritifs", absorption et réle Laplante vatrouver, dans lemilieu ob elle vit, un certain nombre d’éléments chimiques. Elle est composée de 80 4 90% d'eau (sau certains organes ex : graines 10% seulement). - Les «éléments majeurs» ou «Macroélé- ment» se retrouvent en quantités relativement grandes dans un végétal : HO, C,N,P,K,Ca, S, Mg (plus Cl, Na sur les plantes de bord de mer). - Les «éléments mineurs» ou «Microéléments > ou encore se retrouvent en quantités plus faibles comme Fe, Zn, Cu, Mnou infinitésimale comme Al, B, Br...2te Les besoins sont variables en fonction des espéces et/ou du stade d’'évolution dela plante. ‘sont appelés macro ou microéléments, non pour leur taille, mais en fonction de la quantité retrouvée dans la plante, Le pouvoir nutritif d’un sol est lig a la quantité disponible de chacun des éléments présents dans le sol. ~ Une faible concentration d’un ou de plusieurs éléments provoque une carence. - Des concentrations optimales donne- rontune croissance optimale. ~ Des concentrations trop fortes de cer- tains éléments peuvent provoquer unetoxicité, (ex: Cuivre). Lorsque plusieurs facteurs régissent un phénoméne, si un des facteurs est déficitaire, est lui quiregle!’intensité duphénoméne, Laplante absorbeles éléments sous forme 4@ions positifs (cations) ou négatifs (anions). 18 = Le carbone (C) et Poxygene (O) sont absorbés principalementlors des échanges ga- zeux parles feuilles. -Lhydrogéne (H) est apporté principale- ment par eau - L’azote (N) est absorbé par les racines de référence sous forme de nitrates, Ceux-ci_ ne ‘sont pas retenus par le complexe argilo-humi- que. Les apports seront faibles mais fréquents. (Certaines bactéries capables de fixer l’azote de Pair peuvent vivre en symbiose dans les racines de certaines plantes ex : surles Iégumi- L’azote est indispensable & la crois- sance des végétaux : - Une disponibilité correcte dans le sol donneraune végétation vigoureuse et de nom- breuses feuilles bien colorées. - Undéficit provoque une croissance fai- ble, un feuillage peu denseet «clair». - Unexe’s provoque une végétation trop longue, des tiges mal aottées sensibles aux gelées, une mauvaise fructification et un ma- rissementdélicat, -Lephosphore (P) seretrouve danstoutes les parties de la plante. I] augmente la rigidité des tiges et leur résistance au gel. Ila aussi un rOle lors de la floraison, de la formation des graines: il stimule le développement des raci- nes ...etc, Seuls les phosphates solubles sont absorbables (mais les racines sont capables d’émetire un acide permettant de solubiliserle phosphate tricalcique insoluble dans’ eau.) Le phosphore reste fixé sur le complexe argilo-humiqueet migre peu danse sol. Carences : surtouten olalcalins, ‘Symptdmes : mauvais aotitement, dess®- chement sans décoloration, ou teinte rougeatre anormale pendant a période végétative. ~ Lapotasse (K). Le potassium se retrouve aussi dans toute la plante. C’est entre autre un constituant delacellulose, il reaforce la rigidité des tigesct leur résistance au gel. Le potassium ne migre pasdans|e sol. Ses ions sont en partie, fortement fixés sure com- plexe argilo-humique et inutilisable par la plante. Une faible partie est disponible en pro- portions variables suivant la nature del'‘argile. Carences : surtout en sol tourbeux ou siliceux. ‘Sympt6mes : les bords du limbe se nécro- sent (deviennent bruns) et s'enroulent vers le haut. Laplante présente un aspect rabougrit. - Le soufre (S) joue un réle dans le méta- bolismecellulaire. - Le calcium (Ca) est un élément «nutri- tif indispensable a la plante. Dans le sol, il joue aussi un réle dans le maintien de la struc- ture des sols (le calcium flocule les argiles). En exces, il contrarie I’ absorption du fer par la plante et augment le Ph du sol (certaines plan- tes (calcifuges) de terrains acides ne supportent pas les sols alcaires). Carence : sympt6me = chiorose calcique sur tout le limbe. Seules les nervures restent vertes. -Lemagnésium (Mg) estaussiun élément important pour la plante. Dans le sol, il a un effet dispersif surles argiles. En exces, il peut bloquer’absorption du potassium. Carences surtouten sol léger. ‘Symptémes : plages jaunatres sur les feuilles agées en premier. - Le role des oligo-éléments est plus ou moins connu. Leur présence dans le sol est indispensable mais dans des quantités infinité- simales, Des apports fréquents en culture hors sol peuvent provoquer rapidement une concen tration toxique pourla plante. - Le fer (Fe) est toutefois indispensable & lafonctionchlorophyllienne. Les ions ferriques trivalents (Fe+++) en solution aqueuse peuvent se transformer rapi- dement en hydroxyde ferrique (rouille insolu- ble dans!’eau) et non assimilable parla plante. Lesions ferreux bivalents (Fet-+)se trans forment tot ou tard en ions ferriques et on retrouve le méme probléme. Les apports en fer sous forme de sels ferreux ou ferriques seront renouvelés régulidrement. Les apports en fer se feront de préférence sous forme chélatée avec les chélates de fer (E.D.T.A). Plus stable, ils restent disponibles pluslongtemps. Les coniféres en particulier sont de gros «consommateurs» d’azote et de fer. Plussimplement, un apportde sang séché érera 10 a 12% d’azote et du fer (@ chaque : plage jaune sur le limbe, Les jeunes feuilles sont atteintes en premier Une chlorose ferrique peut aussi étre la conséquence d’un solmal approprié. A titre indicatif : composition moyenne. sangdesséché N 10-Fe poudred’os: N4-P 10-Caprobable comne N14-P4-K1 cendrede bois P4-K 10 Le pH Lamajorité des plantes se plaisent dans un 30 proche du neutre (6,5 87,5). Rappel: un acide diminuele pH, une base augmentele pH. Les racines se développent dans les cou- ches superficielles du sol et du sous-sol. Le sol Pour la plante, le sol est un support, de composition physique et chimique tres varia- ble, Nous parlerons de Ja qualité d'un sol et nous le qualifierons de vivant, fertile ou stérile. Unsol normal doit comporter, trés dilué, tous Jes éléments nécessaires i laplante. Les micelles d’argileet d’humussont des colloides (particules), chargés négativement, capables de fixer les cations (ions positifs) : Catt, Mg++.K+.NH4+,Fe++. L’anion (ion négatif) PO4 est fixé par pontage. Le sol peut, apres une pluie retenir et libérer plus ou moins d’eau suivant sa compo- sition physique. C’est le «pouvoir de réten- tion». Les parties grossiéres assurent le drai- nageetI’aération d'un sol. 19 Dans une culture hors sols, La plante n’aura pas, ou peu, d’eau de gravité et d'eau de capillarité sa disposition, Plus les forces de retenue ou de rétention du substrat seront faibles, plus on surveillera les arrosages et les apports d’ engrais. Pluselles serontfortes, plus on veillera& apporter au substrat un bon drainage et une bonne aération, indispensable pourla fonction respiratoire descellules destacines. Exceptionnellement, une plante est capa- bled’ émettre des racines particuliéres, qui peu- vent vivre dans l'eau (hydroculture). Mais une racine ne peut pas modifier ses tissus volonté. Principaux constituants des sols Les graviers, cailloux et sables grossiers facilitentla circulation de’airet del’ cau, Les sables fins inférieurs & 0,2 mm et les limons (minéraux en fin de leur désagrégation) infé- rieur & 0,02 provoquent un tassement et I’as- phyxie des sols (mais les sols limoneux sont souventfertiles). Les argiles diminuent la perméabilité et ’aération en augmentant la cohésion ef la ré- tentioneneau. L’humusestun correctif des défauts dusol qui redone cohésion aux terres sablonneu- ses etassouplit les terres lourdes. Avec’argile il forme le complexe argilo-humique et sa décomposition libére des éléments nutritifs. Propriétés physiques des sols ~ La perméabilité est liée 2 la taille des particules (elle sera plus grande avec de gros- ses particules). -Lacapillarité par contre sera, elle, plus importante avec des patticules fines -Larétention en eau est lige’ la nature des éléments qui composent le sol et la taille des, particules. Plus elles sont petites, plus elles retiennent!’eau, - La stabilité, la structure du sol évolue (évolutionest peu importante dans la culture sol sauf au niveau de la partie humique). BIBLIOGRAPHIE. - Eléments de biologie végétale (L. Inizan et J. Combe) Edition Foucher - Paris - 1972, ~ Chimie horticole (P. Lemattre) Ecition J.B, Baillre - Paris - 1972 = Atlas de Botanique (Umberto Parenti, J.L.Parmentier) Edition Grange Batellere - Paris - 1973. chapitre 2 Avant de semer ‘Tout le monde sait effectuer un semis mais nous avons vu qu’avec les graines d’arbres, certains cas particuliers peuvent se présenter. La levée peut avoir lieu rapidement en 48 H ‘ou aprés 1, 2 ou 3 semaines, voir aprés plu- sicurs mois avec les graines réclamant une stra- tification. Pour cela on va semer sur un subs- trat léger et tres drainant. I faudra aussi prévoir un certain pour- centage de perte et semer une dizaine de graines de chaque variété. Quel récipient choisir? La jeune plante destinée 4 devenir un bon- sai doit étre vigoureuse. Il lui faudra d’abord développer une racine apte 2 former une tige vigoureuse. 1) Mest possible de transplanter et tailler le pivot lorsque le jeune plant posstde deux vraies feuilles mais cela va provoquer un temps @arrét sur la végétation, le pourcentage de re- prise est plus ou moins aléatoire suivant les variétés, 2) 11 est possible de laisser le pivot se (sauf bien sir sur les graines minuscules comme celles des 2 heures car certaines graines A écorce plus ou moins spongieuses qui peuvent parfois ne tom- ber au fond du verre qu’au bout dune heure ou deux. Pour une bonne stratification, la graine sera exposée aux froidures de Phiver et en mi- lieu 1égerement humide. Comme support, préférer le sable de rividre lavé, 3 utiliser pur et si possible débarrasser de ses fines (< 1 mm). Eviter l'apport des tourbes qui retiennent trop eau ainsi que des terreaux qui en plus peuvent contenir des lar- ves d’insectes ou des spores de champignons parasites. (II est aussi possible de semer sur vermiculite), Comme contenant ou réci- pient, nous avons choisi un pot profond 16 x 19 ou 26 x 17 ou encore un bac profond de 30 ou 50 1. Si vous avez beaucoup de graines, utiliser un pot ou un bac par espece, En pot ~Pourle drainage déposer au fond des pots 2.43 cm de gravillons lavés. - Remplir ensuite de sable grossier jus- qu’a 3 ou 4 cm du bord pour permettre aux futures jeunes plantes d°évo- Tuer quelques temps sous le grillage de pro- tection, -Pour les graines plates (ou fines), faire une empreinte Exception : les glands et marrons en- fouis peuvent pourrir si Phumidité est trop constante durant Phiver. En les déposant en. surface on obtient une meilleure réussite. = Poser les glands & plat en appuyant Ié- gerement pour qu’ils restent stable - Les faines du hétre peuvent étre lége- rement piquées dans le sable, pointes en bas, pour favoriser un départ droit; ~ Ne pas oublier de noter (le crayon de bois B ou B2 est encore ce qui tient le mieux au soleil) au fur et & mesure, Ie nom de la va~ 1iét6, sur les pots et éventuellement la date de Ja mise en stratification, =I nous reste & arroser (au pulvérisateur, surtout les graines posées en surface). - Par précaution, une pulvérisation de «cryptonob» ou autre fongicide actif contre les champignons responsables de Ia «fonte du se~ mis», peut étre appliquée. reer A gauche stratification. au milieu et & droite, transplantation sur bdche dans le sable, au centre des pots, avec le pouce ety déposer 2 ou 3 graines. De cette facon les graines ne seront pas dispersées par les arrosa- ges éventuels. = Les graines rondes (ou plus ou moins ovales) sont déposées sur le sable, au centre des pots, par 2 ou par 3. = On les enfonce ensuite ou les recouvre une & deux fois leur épaisseur. Exposition Tout I"hiver, les pots seront conservés & LEXTERIEUR exposition Nord ou Est, jamais sous serre ou en véranda. Les poser sur un lit de gravillons pour assurer une bonne évacuation de eau en ex- cs et prés d'un mur pour protéger des fortes pluies. 23 Protection Durant Phiver Ne protégez surtout pas les graines d’es- peces tempérées mises en stratification, contre les gelées, méme fortes, Par contre, il faut les protéger de la gour- mandise des oiseaux et aussi des mulots et autres rongeurs, en plagant sur les pots un grillage métallique (mailles 2 4 5 mm), qui au printemps protégera aussi des chutes de gréles éventuelles. Si vous préférez couvrir les pots d’une plaque de verre & Ja place du grillage, il faut éviter d’exposer Jes pots au soleil et au prin- temps enlever les plaques de verre dés que les cotylédons se seront développés. Ceci au moins durant la journée car si on Taisse la plante se développer dans une atmosphére humide, sous laplaque de verre, elle produira des tissus cons- titués de cellules «molles» qu'il faudra «dur- cit» en aérant progressivement sur plusieurs jours. Une sération brutale ou trop rapide pro- voquerait un flétrissement souvent irréversible de la jeune plante. Au printemps Das les premiers signes de germination, déposer dans chaque pot quelques granulés @anti-limaces, ou de la biére (Un escargot et gritsage surtout les petites limaces grises peuvent rava- get un semis en une nuit.) il faudra renouveler le traitement jusqu’a ce que les jeunes tiges commencent & se lignifier. Apres la levee Durant le stade herbacé, la jeune plante, peut-étre tres sensible au gel, méme a une fai- ble gelée. Certaines variétés le sont plus que autres, Pendant toute cette période, vous devez bien protéger vos semis des gelées printani res, Méme début mai, attention aux nuits étoi- les! mais il ne sagit pas, toutefois, de rentrer les pots & la maison ou en secre chauffée En disposant nos pots contre un mur de la maison, un voile de forgage suffira & protéger des faibles gelées de 0° a -2° o. En dessous, il sera prudent de rentrer les pots pour la nuit dans un local non chauffé, - En bac Si vous désirez. obtenir plusieurs plantes, utiliser plut6t un bac (plastique) profond, dans Iequel seront semées une dizaine de graines dune méme varigté, ou 3 rangées de 3 varié- lés différentes étiquetées soigneusement I est bien sfir possible de semer plus de graines par bac mais, plus il y aura de plantes, plus la compétition sera apre, ceci souvent au détriment de la vigueur des semis. S'il y a plusieurs bacs & faire, le travail est facilité en repérant au feutre, les emplace- ments des graines, sur ua grillage de plastique blanc, coupé aux dimensions intérieures du bac (fig.1-ci-contre). II ne restera qu’ poser la grille sur le sable et & faire une empreinte avec une baguette chaque repére et ainsi de suite sur tous les baes. Préparation du bac 1 faut d'abord faire des trous au fond du bac (avec une méche de 10 ou 13), les pieds tant trés petits ou inexistants, Faire les trous soit : en bas sur les cotés (fig. 2), soit au fond mais alors le bac sera posé sur des baguettes de bois pour que l'eau puisse s’écouler libre- ment. Comme pour les pots mettre une couche de drainage avec des gravillons et remplir de sable jusqu’a environ 5 om des bords (ou 50% sable 50% vermiculite moins lourd que le sa- ble humide). Ensuite bien repérer les empla- cements et on insialle les graines (comme dans les pots, les plates en surface, les rondes re- couvertes d’une & deux fois leur épaisseur). Enfin, arroser, puis installer bacs et pots 8 V’extérieur prés d'un mur orienté au Nord et les couvrir d’un grillage plastique (de maille 5 mm), que Pon meintient avec un ou deux li- teaux. Si toutefois vous avez besoin de beaucoup de sujets, mettez. piut6t les graines & stratifier dans un grand pot, 27 ou plus, rempli de sa- ble. Petites ou grosses graines sont déposées sur le sable «2 la volée». Tasser seulement puis arroser et installer les pots au Nord. En hiver préparez, des bacs de 30 ou 50 1, que vous remplissez avec un mélange de 70% de sable et 30% de terreau (ou de tourbe blonde a laquelle on rajoute environ 2g /1 de tourteaux de ricin), Au printemps ILy a2 solutions : ~repiquer A deux vraies feuilles en taillant Ie pivot, comme indiqué dans plusieurs ouyra- ges. - ou favoriser le développement de la racine la premiére année, Dans ce cas, ds la levée> repiquer les graines dans les bacs, le plus t6t possible, dés que la radicule apparait Cela va demander plusieurs jours de sur- veillance, mais, surtout avec certaines varié- és, plus la radicule est développée, plus le pourcentage de reprise diminue Dans les deux cas, il faudra compter avec un certain pourcentage de pertes. Si vous vous laissez. surptendre par la ra- pidité de a levée, laisser évoluer les plantes dans le pot pendant la premigre année en ap- provisionnant seulement en eau et en engrais. Liver suivant, la transplantation se fera sans gros problame, mais en général, les plants se- ront moins vigoureux Les semis de printemps ~ Début mars en semant les graines d’es- péces ne réclamant pas de stratification. (en général : les épicéas, les pins & petites graines, betula nana, alnus rubra ...etc.) Ficus rubiginosa ~ Attendre début aveil pour semer les grai- nes «scarifiées» ou «éclatées», c'est aussi Tépoque des semis «en vert». = Il est possible également de semer les graines mises en stratification durant Phiver, dans un mélange sable et terreau. Cela n’est pas impératif, une joune plante évoluera tout aussi bien la premiere année dans du sable pur, si on fait des apports d’engrais réguliers. ~Pour le semis de printemps, j'utilise aussi des bacs profonds de 30 ou 50 I, ou encore des pots profonds, 16 x 19 ou 27x 17. Pour le drainage, garnir le fond des bacs ou pots de 2&3 cm de gravilions lavés, puis remplir le pot jusqu’a 3 ou 4 cm du bord d'un mélange de 30% de tourbe et 70% de sable plus 142 g/Ide tourteaux de ricin, (Si on préfére, il est aussi possible d’effectuer ses semis de printemps sur sable pur). 25 Pour assurer ilest con- seillé de déposer2 ou 3 grai- nes par pots. Tasser ensuite égerement avec une plan- chette séche les graines pla- tes ou petites et recouvrir les grosses graines (environ une fois leur hauteur, Arroser ensuite en pluie fine ou par trempage et disposer les pots et acs devant un mur exposition Est, & plat sur le sol pour li- miter les écarts brutaux de température, Par précaution faire une pulvérisation d'un désinfectant de sol et dépo- ser quelques granulés danti-limaces dans chaque fagon A ce que les jeunes plan- tes aient une pleine saison vé- gétative avant daffronter les problémes de la période hiver- nale, I sera diffi- cile d’ éyiter sauf si vous pos- sédez une serre parfaitement équipée pour leur dispense chaleur et humi dité mais aussi une lumidre adé- pot. quate et suffi- Protéger aussi vos se- sante. mis des «amateurs» de grai- pdeislenie peepee nes avec un grillage métal- A Pinté- Tique de mailles de 245mm ou encore avec une plaque de verre blanchie qui sera retirée progressivement, dés que les cotylédons se seront libérés de leurs envelop- pes. Semis de graines d'espéces tropicales et subtropicales La levée peut étre tres rapide entre 24 et 48 heures mais certaines graines «dures» ou «cireuses» peuvent attendre 1 & 2 mois avant de germer. II est possible de réduire cette du- rée en trempant les graines 24 heures dans de Teau tide avant de les semer ou bien de faire une «scarification» en usant sur du papier de verre un coté de la graine. (Eviter bien sr d’at taquer le coté d’oii sortira la radicule et s’ar- réter ds que sur la plage usée apparait un point blanc.) Les graines traitées doivent ensuite ger- mer rapidement, en s'approchant le plus pos- sible des conditions optimum pour leur germi- nation. est possible de semer, en principe, toute Fannée les graines d’ especes exotiques, le prin- temps (avril, mai) sera choisi de préférence de 26 rieur ouen serre, ily a en général moins de place et souvent on cherche & obtenir des arbres plus petits. Pour le semis et la culture on peut utiliser des pots plus petits (par exemple 20 au liew de 27). Nous allons préparer nos pots comme pour les semis de printemps avec un mélange 70% sable, 30% tourbe plus 1 & 2 g /1 de tour- teaux de ricin od les graines seront semées au centre des pots. Comme pour les autres semis semer 2 ou 3 graines par pot. Ensuite tasser I6garement et recouvrer de sable (environ une fois l"épais- seur de la graine). Les pots sont ensuite placés en serre. Une température de 25°C (plus ou moins 2) con- vient a la germination de beaucoup d’espaces teopicales et subiropicales. Liarrosage sera modéré et en pluie fine, pour éviter de déplacer les graines. Par pré- caution, terminer en faisant une pulvérisation au «cryptonol» en insistant un peu car la serre offre aussi les conditions idéales au dévelop- pement des champignons parasites. I! vaut micux faire du préventif que du curatif. En appartement, le taux d’hygrométrie Gant trop faible, il faudra_recouvrir les pots dune plaque de verre ou de plastique. En serre, illest inutile de couvrir les semis Par contre ds la levée n’oubliez pas de déposer dans chaque pot quelques granulés anti-limaces. Depuis le semis, jusqu’a la lignification des jeunes plantes, il faut particulitrement sur- yeiller les arrosages. Le support doit rester humide mais jamais détrempé. Semer et cultiver, les premitres années dans du sable pur évite le risque des exces eau, mais en contre partie il faudra un apport régulier en engrais. La premiére saison végétative «Limitation» et «parcimonie» s’adressent Ades sujets formés. La construction d’un bonsai, & partir d’un_ jeune plant issu de semis, se fait sur une plante vigoureuse. Vous aller devoir mener de front la construction de l’architecture de l’arbre et son grossissement. De plus, une plante vigou- reuse réagit mieux aux différentes tailles de for- mation. Ainsi, pendant toute la période de «for- mation», il va vous falloir d’abord favoriser la vigueur de la plante. En principe, la premiére année le princi- pal souci sera de favoriser la végétation, Pour cela, laisser les bacs ou pots 4 I’abri du vent et du soleil durant toute la premi&re saison végé- tative et surveiller tout particuliérement les ar- rosages. Dés apparition des premiéres vraies feuilles, apporter un engrais azoté léger (ex. : tourteaux de ricin a environ 2 g pour un pot de 16). ‘Au début de la lignification, 3 semaines & I mois aprés la levée, faire la sélection, Si deux ou trois graines ont germé dans un méme pot, conserver bien stir le plant le plus vigoureux. De mai a septembre, faire un apport mensuel dengrais azoté, sans interruption estivale (le sang séché apporte environ 12% d° Azote et du fer apprécié par les coniftres. Le tourteau de ricin libére environ 5% d’azote et environ 2% de phosphore. 2.43 g ou | cuillére A café par pot de 16 suffit.) En septembre et octobre, préférer la fa- rine d’arétes de poisson moins riches en azote et plus riche en phosphore & laquelle sera ajouté un peu de cendres de bois pour apporter de la potasse. i les premitres années un jeune arbre fait de grandes feuilles, c’est normal et une défo- liation serait une erreur, Précaution: - il est prétérable d'accélérer la décom- position d'un engrais organique deux ou trois semaines avant I’utilisation, de fagon & ce qu’il soit efficace tout de suite. Pour cela mélanger un verre de farine d'arétes de poisson aun verre de fumier de cheval ou d’argile humide ou de terreau, dans une boite plastique fermée her- ‘métiquement, et le placer dans un endroit & en- viron 20°C. - La cendre de bois est une base. Utilisée cen grande quantité, c'est le risque d’augmenter le pH des substrats. Avant utilisation, mélan- ger & de la tourbe (par exemple pour un mé- Jange d’automne mettre : 2 volumes de farine dlaréte de poisson /terreau pour 2 volumes cen- dres/tourbes et distribuer le mélange & environ 25 cc pour un pot de 16 cm, Le premier hiver La premiére année 1a coloration autom- nale et la chnte des feuilles sont souvent tardi- ves. Le premier hiver est un passage encore délicat pour certaines especes. Premier rempotage ou pas La végétation durant la premiére saison est trés variable, Chez les caduques comme chez les coniféres, il y a des espéces & crois- sance rapide et d’autres & croissance lente. - Chez les caduques, certaines espces & la fin de Ta premitre saison végétative ne me- surent que quelques centimatres (ex: Betula nana). DYautres peuvent se montrer tr8s vigou- reux dés le deuxitme ou troisiéme mois aprés Ta «levée» (ex: Acer buergerianum) mais sou- ‘vent dans un lot d’ une méme espéce vous trou- verez, des sujets vigoureux et des sujets ché- tits. ~ Chez les conifres surtout, certaines es- péces vont donner la priorité & la racine et ne Produire qu'un faible allongement aérien, du- rant la premiére année. En général au printemps suivant ils développent une tige aérienne plus ou moins vigoureuse, si les racines n’ont pas é touchées l’hiver précédent. ~ Certaines especes de pins ne produisent un allongement vigoureux de tige qu’au court du 2&me, voir du 3éme printemps. Ce sont sou- vent des espces capables de vivre trés long- temps (ex : Pinus aristata). En régle générale, seuls les jeunes plants vigoureux seront transplantés ou rempotés dés le premier hiver. Ne pas oublier que: - les variétés A feuilles persistantes sont transplantées en terre chaude : ~ du 15 septembre au 15 octobre (en pleine terre seulement) = ou début avril (pendant le débourrage des bourgeons). Préférer cette pé- riode pour les plantes en pot surtout avec cer- taines espéces comme les cédres ... = les variétés feuilles caduques sont transplantées en terre froide - du novembre a fin mars. - la période la plus favorable se si- tue fin mars, pendant le gonflement des bour- geons, Mais avec les caduques, un jeune plant peut aussi étre rempoté en fin d’automne de fagon a favoriser, en principe, un démarrage précoce au printemps suivant, Qu’il soit caduque ou persistant, ne pas transplanter un jeune plant petit ou chétif durant le premier hiver, En automne faire un apport d’engrais complet faible en azote et protéger modéré- ‘ment en posant le pot & plat sur Te sol (sur des graviers) et si possible prés d’un mur (expos tion Est). Lors des fortes gelées il est possible de le recouvrir d’un voile de forgage aéré. Bien veiller a le protéger des fortes pluies et au moins une fois par semaine sur- veiller Vhumidité, Le substrat doit rester légérement humide pendant Ihiver, S'il est trop sec, arroser mo- dérément lorsqu’il ne géle pas. 28 Ne pas protéger de la neige qui forme ‘une couverture protectrice. Et durant la 2éme saison végétative, lui prodiguer les mémes soins que pendant la pre- mitre année : humidité modérée mais cons- tante, apports réguliers d’engrais azoté et pro- tection du soleil et du vent. Le premier rempotage sera fait de préfé- rence en grand pot 26 ou en bac profond avec un mélange pour jeunes plants, c’est-a-dire lé- ger et riche en humus. ex: | volume de terreaux pour 1 volume de sable grossier ou de vermiculite, II est pos- sible d? ajouter 2 ou 3 g/l de tourteaux de ricin surtout si le terreau est & base de tourbe. Mais préférer le terreau pur, s'il est de bonne qua- Iité, Il est encore possible d'utiliser du sable pur avec des apports d’engrais fréquents et ré- guliers. Si vous ayez beaucoup de plants il est possible de transplanter les sujets vigoureux en pleine terre, ceci pour les sujets & croissance lente travaillés que tous les deux ans ou les espéces & ramifications nombreuses et basses. Recouvrir auparavant la «planche» d'une bache noire qui évite la concurrence des «mau- vaises» herbes et favorise Ia précocité du dé- marrage au printemps suivant Avant la mise en place en pleine terre, pré- parer soigneusement ses «planches» ou rangs. La terre est désherbée, fumée et bien aérée. Espacer les plants de 30 on 40 cm, Pour avoir un rang bien droit, tendre d’abord un cordeau et faire un trou, avec un tube plastique de 10 ou 15cm sur une profondeur d’ environ 10cm, (ous les 30 ou 40 cm. Avant d installer mes jeunes plants je dis- pose au fond de chaque trou une poignée de tourbe (pour les feuillus) ou de sable (pour les conifres et feuillus de zones arides). Cela fa- cilite le départ des jeunes racines et Phiver: vant et ccla permet de retrouver plus facile- ment le niveau de taille précédent. De plus la motte qui va se former au fil des ans sur les coniféres sera déja constituée d’un mélange argilo-silicieux. css PORES ete Remarque ; on constate toutefois que des jeunes plants de semis cultivés en pot Jes 2 013 premitres années réagissent mieux Jorsqu’on les installe ensuite en pleine terre. Le pourcentage de perte est pratiquement nul, la distribution et le gros- sissement des ramifications La premiére précaution est une protection alobale de vos plantations des vents dominants. Ensuite, il faut absolument protéger efficace- ment les pots eux mémes (une couche de feuilles ou de paille est insuffisante). est en général régulier. Alors qu’avee des jeunes plants mis en pleine terre pendant le premier hiver, il vaut mieux prévoir un pourcen- tage de pertes plus ou moins important et une reprise plus ou moins lente au prin- temps suivant. Cette fois en- core la patience peut se ré- véler meilleure conseillére. Protection hivernale des sujets en pots IL est trés important de protéger le sys- téme racinaire qui peut geler tres vite méme lorsque Phiver n'est pas trés rude. ‘Ma technique: découper les contours des pots dans deux plaques de polystyrene expansé superposées. Poser ces plaques sur Je sol, ou dans de grands bacs, préalablement revétus de gravillons, Une autre technique consiste a uti: liser des caisses en polystyrene (genre caisses ‘a poisson) que T'on utilise 2 Yenvers et dans les uelles le contour des pots sont découpées. 29 Chapitre 3 La construction Comme déja évoqué au début, lorsque vous voulez intervenir sur une plante, il faut rester prudent et modeste. ‘Une plante prise isolément semble sim- ple. Par son extréme diversité, le monde végé- tale se révéle en fait ts complexe et ne se laisse pas facilement enfermer dans des regles. Ce qui convient & une espéce n’est pas foreé- ment valable pour une autre. Aussi, tout ne se passe pas toujours exactement comme on le voudrait. L'expérience nous apprend vite, que certaines variétés se moquent royalement de nos techniques de taille et réagissent comme bon leurs semble aprés une intervention. Ceux qui ontessayé de former un sorbier des oiseaux, un catalpa etc... en bonsai me comprendront 1 faut done toujours approcher une va- 1i6t6 nouvelle avec modestie en faisant des essais préalables. Au dépatt, il est indispensa- ble de faire une différence entre une régle horticole, qu’il est impératif de respecter, et une régle purement esthétique, qui & mon sens doit laisser une petite place 2 notre sensibilité. Les tailles Parfois, des amateurs me présentent en- core un jeune plant de semis ou une jeune bouture en me demandant : une pres et D’oti Pimportance de la vigueur de Ia plante avant la taille du pivot C) Plusieurs racines principales partent du collet (Fig. 10). Effectuer une taille plus ou moins longue. ‘Nous en reparlerons lors de la 28me taille = Vous devez éliminer ou ne pas toucher un sujet chétif ou peu vigoureux. Le sujet idéal sera vigoureux, la tige sera bien lignifiée et aura au moins un diametre supérieur ou égal & 5 mm & la base. Voila pour la théorie, Mais une racine 6yolue aussi en fonction du milieu et, ou, deson caractére et dans la pratique on va trouver bien des variantes plus ou moins proches de nos trois exemples. Voyons quelques exemples de variantes: - Sur le pivot dédoublé en plusieurs raci- nes fortes (fig. 2). = Tl serait tentant de conserver ces racines et de pratiquer une taille longue mais rarement ‘vous trouverez des racines secondaires oppo- sées, Le plus souvent elles sont altemées. Si elles sont conservées, il se formera alors une base composée d’un trone et d'un départ d'une seule racine (fig. 2,1). Il est préférable d’effec- tuer une taille courte juste au dessus de la premitre ramification (fig. 2). - Sur la racine courbée avec dédouble- ment (fig. 3). ~ La racine secon- daire peut étre opposée ou presque mais la vi- gueur esten générale dif- férente, Sivouseffectuez une taille longue, sur ces racines, plus tard le dé- part de racine sera cons- titué d’ une racine forte et dune racine plus faible (fig. 3,2). Cette fois en- core, il est préférable de faire une taille courte juste au dessus du dé- doublement (Fig. 3). - Laracine est courbée sans dédoublement (fig. 3, 1). Ceite fois pas d’hésitation vous taillez juste avant la courbure ou sous la 2eme ‘ou 3éme radicelle, sila partie droite est longue - Remarque: Dans le cas ol il n'y aurait pas de radicel- les au dessus du point de taille, par précaution faire plutot un marcottage en écorgant simple~ ‘ment le pivot sur environ 1 em sous le point de taille souhaité. Il est possible d’appliquer de Ia poudire pour bouturage en 3 points pour favori- ser le départ de nouvelles racines a ces endroits, et de rempoterle plant dans un pot plus profond sans tailler les racines. La taille Trl sera effec- tuée Phiver suivant, juste sous les nouvelles racines. Pourquoi utiliser une taille courte ? Aprés une taille courte sur un pivot fort, comme avec une marcotte ou un bouturage, les nouvelles racines auront avantage d'étre si- tuées sur un méme niveau (fig. 4). pris ne pire Yale covtt (2) 35 En hawt @ gauche Acer buergerianum aprés la taille du pivot En haat au miliew Acer buergerianum, le plant avant la taille (75 cm) En haut d droite Trl taille du pivot sur un Pinus sylvestris le Zéme automme apres le semis (20 cra) A gauche tun Cedrus iibani d'un an Elles seront de vigueur semblable et plus ‘ou moins disposées en étoile ce qui donnera plus tard un beau départ de racines. Elles se- ront, en général, plus ou moins horizontales, ou Iégerement plongeantes ce qui permettra une motte racinaire peu épaisse. Done la construction du racinaire va se faire principalement sur les racines fortes. Les racines fines seront conservées entidres ou seu- Jement arrétées si elles sont trop longues. Observations. 1, Lorsque vous taillez un pivot fin, il y a de forte chance pour que ce soit, cette fois les ramifications conservées, qui prennent la re- lave du pivot. Ce sont les départs de ces racines qui formeront plus tard la base. Souvent alter- nées elles nous donneront une base défectueu- ses. Nous verrons pourtant que nous serons amenés 2 utiliser ce type de taille sur des coniféres mais aussi sur des caduques & crois- 36 sance lente. Dans ce cas, il faudra choisir un point de taille sous 3 racines secondaires rela- tivement proches les unes des autres, TI Lataille d'une racine forte provoque le départ de plusieurs racines vigoureuses mais un peu moins que la racine mere. Par des tailles répétées, on artivera ainsi 3 former un chevelu en quelques années : plus les premiéres tailles seront courtes, plus le chevelu sera prés du trone. Une racine forte ne veut pas dire une racine Agée, Certaines essences supportent mal la taille d’ une vieille racine (beaucoup de coni- eres mais aussi les chénes, I"érable de Mont- pellier ...etc.). Apres une taille sévére sur une racine de 5 ans ou plus, parfois un dépérisse- ment partiel de la partie aérienne est observé, En déterrant on constate souvent que la racine taillée a elle aussi dépéri ou encore qu'elle n’a reformé qu'un bourrelet cicatriciel sans réémettre de nouvelles racines. D’oi I'impor- tance de construire le racinaire sur des plants forts mais jeunes. bce Aussit6t aprés la taille du pivot, rempoter soit en grand pot ( 26) ou en bac (10 ou 30 1) avec un mélange pour jeune plant : léger, hu- mide et riche ou bien encore en pleine terre. Les plants cultivés en pot ou en bac seront alimentés réguli8rement en engrais azoté du- rant toute la période végétative suivante comme pendant Ia premire année. Remarque : Je ne suis pas chaud partisan de déposer notre jeune plant sur une pierre ou un tout autre objet plat, qui va modifier le drainage sous la plaie de taille, Avec une taille méme propre, ‘nous ouvrons momentanément une bréche dans Ja défense naturelle de la plante. Tl faut que la cicatrisation se fasse vite et bien. Je préfére quel’on peut retrouver sur certains arbres de plein champs ou d’alignements (fig. 2a). Sur des racines plus ou moins plongeantes, il est possible de pratiquer une taille Kégérement plus longue, qui va donner plus tard une base formée par de gros- ses racines plongeantes. C’est le type «d’ancrage> que I’on va re- trouversurcertainesespéces pous- sant sur terrains accidentés, talus ..etc. (Fig. 2 page ci-contre). Surquelquesespeces comme ‘Acer campestre, A. platanoides, etc., ce type de racines peut se souder en grossissant, formant alors une forte base conique trés appréciée par l'amateur de bon- sat = Une taille Tr2 ts courte effectuée & la naissance des raci- nes, peut donner une multitude de racines plus fines (fig. 2c). L’an- née suivante on fera une sélection, ~ A éviter, une taille Tr2 trop longue, elle Siune racine est apparue au centre, elle est ‘en principe plongeante. La réduire le plus prés possible du point de naissance. 38 forme un racinaire trop épais si les racines sont plongeantes ou, trop Larges si elles sont hori- zontales surtout si on souhaite former un bon- sai de petite taille, - Une taille Tr2 courte sur des racines trop horizontales risque de former un bourrelet qui dgpassera la surface du sol, lorsque l'on vou- dra, plus tard, dégager le départ des racines (fig. 24). Cas particulier Lorsque l'on désire former un sujet sur roche, plus la décision est précoce, plus les racines sont malléables et faciles & plaquer sur Ja pierre (il est plus facile de plaquer un arbre sur une roche que I’inverse). Bien sdr avec un plant de deux ans, il est difficile d” imaginer le sujet sur roche mais avec plusieurs plants, il est possible de sélectionner un ou deux sujets, avec de préférence des racines plongeantes, qu’on va essayer de for- mer sur roche. Lors de la deuxigme taille, pratiquer alors une taille «longue» a environ 5 cm du trone, ow plus, suivant la taille de la roche. Iest possible, par exemple, d’effectuer la deuxiéme taille & environ un tiers de la hauteur de la partie de la roche qui restera visible (fig. 3). On ne va pas positionner Parbre sur la roche apres cette taille, mais plutot le rempoter dans un pot étroit et profond, avec un mélange Téger, de fagon qu’il produise de nouvelles racines longues et plongeantes. Il sera fixé sur sa roche I’hiver suivant. Comme toujours avec les racines, le tra- vail est effectué proprement et rapidement, et il faut réinstaller la plante en potavec un mélange pour jeunes plants ou en pleine terre. Durant la saison suivante, la plante en pot sera nouveau alimentée réguligrement en engrais azoté, Les arbres cultivés en pots seront protégés des fortes gelées hivernales. La troisiéme taille (Tr3), établissement du chevelu L’hiver suivant vous observerez, en prin- cipe, au niveau de Ja taille précédente, la forma- tion de 1, 2 ou 3 racines «secondaires» sur chacune des racines «principales» (fig. 1 page ci-contre). En général, elle sont encore longues mais moins épaisses et suivant I’ arbre désiré, il fau- dra faire une taille plus ou moins courte, Tl est préférabled’ atteindreladimension de lahouppe en plusieurs tailles. Exemple de distance par rapport au pivot de la taille Pour un arbre formé d'environ 20 cm Tr: 1m Tr2: + 2em Tr3: + 2em Pour un arbre formé d’environ 40 cm Tr: 20cm Tr2: +3.om Tr3: +3.em Pour un arbre formé d’environ 60 cm Tr: 3em Tra: +4.em Tr3: +4 om. Aprés les Tr3, assurer une régénéra- tion de chevelu en suivant I'élargissement de Ia houppe Vous ne vous oceupe7. chaque fois, que des racines «d’implantations». Les racines fi- nes restantes sont conservées entigres. Seules celles qui sont trop Iongues sont arrétéos & Faplomb de ta houppe (fig. 4). Autres possibilites : + sur une ra cine, il ne s'est formé qu’une seule nouvelle cine, la rabattre & quelques milli- metres de sa nais- sanee. ~ une racine forte, plongeante est apparue en Cotoneaster de 5 ans, la taille Tr? se distingue 2ans apres la mise sur roche le chevelu est bien ébauché d la base du cailfou, dessous, la rabatire A quelques millimétr son point de départ (fig. 2a). - une racine est apparue au niveau de la premiere taille (sur le tronc) : si elle est bien positionnée vis-a-vis des autres racines princi- pales, la conserver et rabattre au niveau de la deuxiéme taille effectuées sur les autres raci- nes (fig. 2b1). La supprimer si - elle est trop pres dune racine principale existante (fig. 262). - elle prend naissance sur une racine principale (fig. 2b3). ~ elle prend naissance sur le trone au dessus du niveau des autres racines principales (fig. 2c). sde 40 - Revenons maintenant sur le sujet & posi- tionner sur roche. C’est le bon moment pour installer la plante. Les racines sont encore souples, faciles & positionner et & plaquer sur la roche. Done avant d'effectuer la 3éme taille, positionner notre futur bonsai sur une roche de préférence irrégulitre et non calcaire et comme toujours, 6viter les extrémes, Par ex: un arbre posé sur le fait d’une grande roche pointue ne ressemble pas & grand chose. Dans notre cas, la forme sur roche peut représenter un arbre pous- sant en terrain accidenté, ou encore une érosion qui se serait produite au pied d’un arbre. Ii faut aussi faire marcher son imagina- tion car une pierre trop petite semblera insignifiante quand arbre aura grandi. Trop grosse, l’ensemble sera longtemps dif- ficile A manipuler. Une fois que I’on a la pierre idéale, il faut positioner les racines de fagon équilibrée autour de cette pierre. Si elle posséde des aspérités, faire suivre ces aspérités par les racines. Personnellement, je fixe ma plante & la roche a l'aide d'un ou de deux anneaux de caoutchouc découpés dans une chambre & air. ls maintiennent suffisamment les racines con- tre Ja roche et permet- tentleursdéplacements. Pour fignoler emplacement de l'une @elle, et durant toute la prochaine saison végé- lative (et les suivantes) ces anneaux de caout- choucmaintiendrontef- ficacement les racines sans les blesser . ‘Une fois les racines positionnées et main- tenues, effectuer la Tr3 en taillant toutes celles gui dépassent la base de la roche (fig. 3). Par la suite, les talles successives for- meront le che- velu autour et sous la roche. Comme & cha- que fois, bien réfléchir & ce qui sera fait, avant de déter- rer la plante, Le travail est effectué rapidement et avec soin. Ensuite, la plante est réinstallée en pleine tere ou dans un pot de culture. Dans ce cas, faire des apports d’engrais azotés réguliers au cours de la prochaine saison végétative, Etablissement du chevelu Suivant la forme ou Ia taille du sujet souhaitée, il peut-etre nécessaire de faire une 4eme voir une Séme taille des racines «d’im- plantations» de la méme longueur que la ‘Tr3, de fagon a rattraper la largeur de la houppe. Par la suite les tales pourront étre effec- tuées plus ou moins réguligrement suivant la vigueur de l’espéce ou du sujet. Je préfére alors parler de tailles de régénération qui consistent I- A supprimer ou limiter les grosses racines éventuellement apparues dans la sai- son. 2- & limiter les nouvelles racines fines plus ou moins a ’aplomb de la houppe (Fig. 4 page précédente). 3- et A rabattre tr&s court Jes racines plongeantes en dessous de la motte (a 1 ou 2 mm de leur naissance).. Vous obtiendrez ainsi un chevelu abon- ant, fin et actif et notre arbre est alors apte & supporter sans probléme majeur une vie en coupe méme étroite. Bien-sir vous éviterez toutefois de placer sur un plateau une espéce de sol humide et frais. Cas particulier des Chénes Nous allons parler plus en déiail, du tra- vail sur les racines des coniféres, mais parmi les feuillus il y aussi quelques particularités, les chénes qui affectionnent la compagnie d’un champignon. A partir de la Tr3, je ne déméle plus les racines. Je travaille seulement la motte comme pour un conifére, Dans la famille des égumi- neuses, ily aparfois des nodules (petites boules souvent blanchatres) sur les racines. II ne faut surtout pas toutes les supprimer et essayer, au contraire, den conserver un maximum car ce sont de petits «refuges» que la plante fabrique comme «logement» pour des baciéries particu- lidres capables de fixer lazote de V’air. I existe un échange (symbiose) entre les deux partenai- res, Ty en aaussi sur d’autres espéces comme sur Jes racines des aulnes. Ce sont cette fois de petites sphéres granuleuses, jaundtres ou oran- g6es. Par contre, les nodosités (foneées) ren- contrées sur les racines de certaines variétés de pommiers ne sont pas «habitées». Ce sont des excroissances ligneuses que la plante a fabri- qué en réaction & la piqiire du puceron lanigére. Tl r’est pas utile de les supprimer mais il est recommandé de laver les racines d'un sujet possédant de telles excroissances et de plonger le racinaire quelques instants dans une solution eau et dinsecticide efficace contre le lani- gére, et, ce & chaque rempotage. Autres cas particuliers Certaines variétés (azalées, forsythia, beaucoup d’espdces exotiques ete...) produi- sent tout de suite un racinaire formé de racines fines et nombreuses. Il faut dans ce cas se contenter de limiter la masse de racine tous les deux ou trois ans suivant la vigueur, en épais- seur eten largeur. Par exemple en commengant parla taille de la partie aérienne, et 6quilibrer le racinaire en fonction de la houppe. 4l Le racinaire des espéces a feuilles persistantes Parmi les espéces a feuillage persistant, il y a des feuillus (Quercus ilex ..,etc.) et des coniféres (Pinus sylvestris ...etc.). = Les feuillus a feuilles persistantes for- ment souvent un racinaire semblable a celui des feuillus & feuilles caduques. = Chez les coniféres persistants, il y a des espéces développant un type de racines peu fragile et tolérant sans gros problémes. par exemple les espéces des familles des cupressacées (Cupressus, Juniperus etc...), les taxacées (Taxus etc...), les taxodiacées (Cryptomeria, Séquoia etc...). Leur croissance est plus ou moins réguliére durant la période végétative. DYautres produisent des racines.délica- tes, par exemple, la plupart des espéces de la famille des Pinacées (Pinus, Picea, Abies, Cedrus ete....) Leur végétation peut-etre : = monocyelique mais vigoureuse ex : Pinus sylvestris. = monocyclique et lente ex : Pinus sylvestris «Globosa». Monocyclique signifie une seule poussée végétative dans la saison et les especes de ce type ne seront pincés qu’une fois en find’ allongement du bourgeon durant la formation, ~ polycyclique ex : Pinus virginiana, Cedrus ...etc., ont plusieurs poussées végétati- ves dans une méme saison et réclament plu- sieurs tailles ou pincements chaque année. Les racines des conifres peuvent étre quelque peu différentes, par leurs formes et leurs Evolutions, de celles des caduques. Les premigres années, aprés le semis, un jeune plant d’épicéa développe une ou plusieurs raci- nes fines mais trés longues par rapport & la partie aérienne existante. Lors d’un rempotage d'un sujet, de un ou deux ans on constate @abord que les racines ne sont pas vraiment droites. Souvent elles sont contournées ou ont progressé en «zigzag, 42 Elles comportent en général de nombreu- ses et minuscules «racines» ramifiées. Vous remarquerez aussi tout le long des racines fines comme un fourreau de velours brun. Ce sont des racines mycorhizées (voir encadré). Plus tard, & travers ce lacis de fines racines ‘émergera parfois des racines de type différent. Elles seront plus vigoureuses, plus droites, longues, peu ou pas ramifiées, et de teinte Claire. Il serait possible d’effectuer le travail de construction sur ce type de racines mais les premitres années, elles se différencient mal des autres, et parfois on ne les observe qu’ une fois que la formation de la motte est commen- c6e. De plus leur réaction a la taille est trés variable. Soit la racine taillée ne forme qu’un - des bourgeons (ou en octobre pendant la construction. Mais cultivés en pot, les proté- ger des gelées hivernales). Travail des racines sur les espéces tropicales et subtropicales. Le racinaire des arbres poussant dans les régions chaudes peut-étre trés différent d’une espece & l'autre. Une espéce poussant naturel- Jement dans un habitat chaud et aride n’aura pas le méme racinaire qu'une autre espéce vivant elle dans les foréts chaudes et humides Les unes forment des racines longues et plon- geantes, les autres des racines superficielles, tres ramifiées. Ly a aussi, dans ces espéces, une grande varigié de consistance (bois dur abois mou), de couleur, de formation et d’évolution. Certaines sont trés solides & Ia taille ex : Ficus retusa, Ficus rubiginosa etc... ct pourraient étre tra- vaillées comme un caduque vigoureux mais autres sont tr8s sensibles ala taille voir récal- citrantes. En outre, ces especes «déplantées» de leur habitat naturel connaissent chez. nous des pro- blémes nouveaux pour elles, méme si on est bien équipé. Souvent, elles vont palier les dif férences comme elles le peuvent. Enfin la plu- part ne connaissent ou ne retrouvent pas de Véritable période de repos. Pour foutes ces raisons, je préfére mani- paler le racinaire de ces espdces avec beaucoup de précautions. Deux espices exotiques (Australie) cultivées en pors ées" par tills successives mi-longues et par pincement {gauche un Melaleuca nesophylla de 9 ans apres le seri 4 droite un Ficus rubiginosa de 8 ans apres le semi T'ai opté d'une manitre générale pour une formation de racines caiquée sur celle des coni- feres persistants en pot avec des tailles mi- Jongues & longues sur les racines fines. Sau les especes vigoureuses et solides 4 lataille (Ficus, Grévillea, Brachychiton etc..) que je travaille avec des tailles courtes. L’époque du rempotage En principe, il est possible de rempoter une espéce exotique toute l'année en serre. Dans la pratique, il sera préférable d’ effectuer cette opération pendant la période qui semble ‘optimum, c’est-a-dire au printemps au début de Ia reprise de ta végétation. J'ai opté pour la mi-avril pour également satisfaire mon planning, done, je rempote mes arbres en pot ~ en mars les esp2ces tempérées «cadu- ques» - fin mars/début avril les espéces tempé- rées «persistantes», ~ mi-avril les esp8ces tropicales et sub- tropicales. Et comme pour les «persistants», je tem- pere mes exigences en ce qui conceme le «dé- part de racines» et qualifie un petit défaut de «particularité». 47 Feuillus & feuilles caduques 17 sujet vigoureux avee pivot hiver 1 >> Trl - hiver 2 >> Tr2 - hiver 3 >> T13 - hiver 4 >> Trd - hivers 5 et 6 régénération taille courte en novembre pour le Trl, Tr2, Tr3 et en mars pour les To4 et suivantes sujet évoluant peu l'année du semis (mais devenant vigoureux par la suite) ‘pas de taillehiver I -hiver2>> Trl -hiver3 >> T12 -hiver4>>Tr3-hiver 52>T:4, hiver 66génération taille courte en novembre pour le Trl, T12, Tr3 et en mars pour les Tr et suivantes CO variété A croissance lente ppas de taille les hivers 1, 3, 5 -hiver 2. >> Trl - hiver 4 >> Ti2- Hiver 6 >> Tr3 taille mi-longue en novembre pour le Trl, T12, 3 est possible de faire un taille tous lesans mais dans ce cas il faut diminuer la hauteur totale soubaiter en formant un sujet de petite taille ‘J sujet vigoureux formant In premitre année des racines multiples, sans pivot hiver | >> Tel -hiver 2>>T12 - hiver 3 >> T13 - hiver 4 >> Tr4 -hivers 5 et 6 régénération taille miclongue en novembre pour le Trl, T12, TrS et en mars pour les Tr et suivantes 1 sujet 4 croissance lente formant Ia premidre année des racines mulGples, sans pivot pas de taille les hivers 1, 3, 5 ~hiver 2. >> Trl - hiver 4 >> Ti? - iver 6 >> Tr3 taille mi-longue en novembre pour le Trl, Tr2, Tr3 Feuillus a feuilles persistantes J sujet vigoureux pas de taille 1, hiver 2>> Tel - , hiver 3 >> Tr? - hiver 4 >> Ti3, - hivers 5 et 6 régénération taille miclongue & longue en octobre pour le Trl, T12, T13 et fin mars/éébut avril pour les Tr4 et suivantes sujet & croissance lente pas de taille les hivers 1, 3, 5~ hiver 2. >> Trl - hiver 4 >> Tr2 - Hiver 6 >>Tr3 taille mi-longue & longue en octobre pour le Tr1, T:2, T1S et fin mars/début avril pour les ‘rd et suivantes jer 3 5>-Tr2 ~ hiver 4 >> Tr3 - hivers 5 et 6 régénésation fe Til, 1:2, Tr3 et fin mars/début avril pour les Trt et ST Hive 6>- 7 : "et fin mans/debut avril pour les Tet ot 455113 -hivers 5 ef 6 ségénération nur le Url, Tr2, Tr3et mints pour les Tr et taille Trl courte e suivaneg 2 ee = es Taxadium et Métaséquoia seront sravaillés chague Remarque: De ees, ee z On dirige et limite plus qu’on ne construit les racines: dun conifére travai “apres ta chute des feuilles Espaces des régions chaudes printers >> Tel - printemps 2 >> Tr2- printemps 3>> TiS ~ printemps 4, 5,6 régénération taille courte & milongue en avril ors des premiers tempotages, ensuite travailler la motte comme un conifere. Sujets chétifs ‘Attendte la formation dallongements vigoureux avant toute intervention. Cas des espaces qui s’évertuent a émettre des racines plongeantes apres la taille du pivot (par exemple Acer burgerianum) ~ soit comme font certains amateurs bretons, il faut installer le plant, aprés la taille du pivot, sur une coquille St Jacques ( bombée et rainurée, elle évite la stagnation de l'eau au niveau de la plaie) : = soit marcotter a trois ou quatre ans + soit utiliser cet inconyénient pour obtenir une forte conicité de la base du tronc car ces racines finissent par se souder. Cette fois , aprés Ia taille du pivot, le plant est rempoté en pot profond, L’hiver suivant, aprés une taille plus ou moins courte des racines plongeantes, fe plant est installé sur une coquille St Jacques dans un pot large. os (Attention 2 la hauteur de la premitre branche charpentidre cat le futur collet se si niveau de cette 2éme taille de racines) See 121 AVERTISSEMENT 1) est clair qu'il n’existe pas UNE technique passe partout, des exigences ou réactions différentes réclament des procédés différents. - La construction du racinaire par tailles courtes conviendra 4 de nombreuses espéces cultivées en pot dans un mélange léger (ou sable), pour ’obtention des petits et moyens Bonsai. - Sur les gros et grands sujets, cultivés en pleine terre sur le méme principe , on risque d’obtenir de gros départ de racines. En effet, dans cette situation, aprés la taille du pivot, certaines espéces privilégient deux ou trois racines fortes sans petites racines d’accompagnement et plus on laisse granair un scion, plus Ie tronc grossit mais les racines fortes aussi. Trop grosses i! faudra les rabattre trés fortement et si il n’y a pas de racines d’accompagnement cela s‘avére trés risqué. - le travail des racines se fait toujours sur un sujet vigoureux. “ia construction de caduques se fat sur les racines «fortes». Les racines fines sont conservées intactes, ou seulement limitées & aplomb de Textérieur de la houppe si elles sont longues, ~ avec un conifere dés que cela est possible, travailler le systéme racinaire dans la motte sans mettre les racines & nue, afin de conserver et surtout de ne pas déranger un minimum de mycorhizes. - un conifere cuttivé en pleine terre peut-étre transplanté en début d'autorine (octobre). Pour les arbres en pot le rempotage de printemps est préférable. = dans tous les cas conserver les racines fines pour assurer la reprise. 49 Un Pinus banksiana de 7 ans, avant et apres ta taille de régénération Le travail des tailles du racinaire des années précédentes a porté ses fruits ‘nous avons un arbres avee une motte de racine 1rés blen adaptée pour son traitement en Bonsai Ces photos montrent tras bien la différence entre des plants travaillés plusieures années dans loptique Bonsai par rapport & un simple plant de pépini@re 52 chapitre 4 Construction du systeme aérien Comme avec les racines, les années pas- sent trés vite et on s'apergoit qu’ il est difficile de généraliser, il y aura toujours un sujet récalcitrant, mettant en défaut une technique ayant fait ses preuves auparavant. ‘Comme pour la construction du racinaire, essayons donc d’établir une base de travail plutét qu’une méthode. Le but recherché sera le grossissement du tronc et une bonne répartition des branches. principales. Il est primordial avant méme d’effectuer la premiére taille, d’avoir décidé de la forme et de la hauteur totale qu’aura notre arbre une fois formé. Pour construire la partie aérienne plu- sieurs solutions existent. Avec un jeune plant le plus souvent seront utilisés soit le pincement la «taille longue», ou la taille courte appelée a Ja technique du «laisser pousser-tailler», La construction par taille longue ou par pincement Elle semble plus simple et sera préférée avec les especes qui ramifient naturellement t6t, et généreusement (les ormes, cotoneasters, 2 petites feuilles, les genévriers, cédres, épi- céas etc..., toutes les iétés sensibles aux tailles sévéres et les especes a croissance trés lente). Le procédé consiste & pincer ou tailler réguligrement l’extrémité de la cime et des tiges, de fagon & favoriser la ramification du tronc et des branches et & équilibrer la végéta~ tion. Pour favoriser le grossissement, considé- rons, que plus il y aura de branches, plus il y aura de feuilles et de ce fait, la fonction chlorphylienne sera plus active. Pour cela, du- rant les premiéres années, conserver toutes les branches, et seulement lorsque la hauteur sou- haité est atteinte, il faudra pratiquer, aprés chaque nouveau départ, un éclaircissement de la cime en éliminant les bourgeons superflus, pour éviter un trop fort grossissement de la dite cime. 53 Durant toute la formation, arbre sera cultivé en terre légere et riche dans un grand pot de culture (261 ou 321) avec des apports d’en- Bgrais réguliers durant les périodes végétatives, ou alors en pleine terre. ‘Une fois que notre arbre aura atteint Ta hauteur souhaitée et que la base du tronc nous semblera suffisamment grosse, effectuer, lors du rempotage suivant, une sélection des bran- ches en ne conservant que les branches intéres- santes et bien positionnées. Si V'arbre a été cultivé en pleine terre, il faut cette fois I’instal- ler dans un grand pot, pour effectuer plus aisément les travaux de finition (haubanage; ligaturage etc...). N.B.: il est important de modérer son impatience et de ne pas «monter» son arbre trop vite, Au début on fera des pincements assez espacés (toutes les 5 2 10 feuilles suivant ta taille souhaitée, pincer en éliminant les 2 ou 3 demnigres feuilles de la pousse) et plus Parbre grandira plus les pincements seront rapprochés («5 feuilles). Dans la pratique, on s'apercoit, qu’aprés quelques années, la poussée végétative devient plus importante en cime, qu’a la base, Cette poussée sera régularisée en modulant 1a fré- quence des pincements, c’est-&-dire que l'on va pincer de plus en plus fréquemmenten cimne et de moins en moins en allant vers la base. Ot bien encore en modifiant la longucur des pince- ments, c’est-a-dire de plus en plus court en cime, de plus en plus long a la base. Et, en fin de parcours, n'oublier pas déclaircir la cime apres chaque nouveau dé- part, La qualité premitre de ce procédé est encore une fois la patience. Si on laisse «partir» arbre, il sera plus vite «monté» mais les entre- noeuds deviendront aussi plus longs et les branches seront plus espacées en cime qu’a la base. Si, par hasard, vous avez laissé partir les pousses aprés avoir patiemmment pincé pendant trois ou quatre ans, vous allez vous retrouver avec des branches plus grosses en cime gu’ la base. Tl faudra alors raitraper ce défaut, avec comme résultat, aucun gain de temps, juste des cicatrices inutiles, car il va falloir éliminer ces 54 branches de leur base pour faire repartir des pousses plus faibles, ou bien éliminer la partie «dorte» de la cime pour repartir sur une branche plus faible. Remarque: au printemps, sur certaines spaces, Ia végétation reprend par les deux cextrémités. Si on pince trop long, au fil des ans, le risque est de se retrouver avec des toutes de verdure aux extrémités de longues branches, dénudées & leur base. Pour éviter cela, profiter de Vhiver pour rectifier, si besoin, la longueur des branches et raccourcir toutes les brindilles (ramifications secondaires ou tertiaires) del'an- née. Sur les coniféres comme les pins, sapit Gpicéas ... on pourra, les premidres années, se contenter de retirer les bourgeons terminaux de a cime et des branches pendant Vhiver, et ‘commencer les pincement seulement lorsque allongement des bourgeons deviendra impor- tant. Souvent, il faudra moduler entre le pince- ‘ment et la taille longue ou mi-longue suivant fa vigueur de l’espice. Construction de la partie aérienne par la taille Maintenant, on va essayer de voir com- ment on peut construire son arbreen s"inspirant de la technique «laisser pousser-taillerm, Cette fois encore la «taille courte» sera utilisée, tou- jours sur un sujet vigoureux. On utilise plus volontiers ce procédé avec les espaces a feuilles opposées (Acer) mais il est aussi possible de former de cette fagon tous les sujets & croissance rapide, qu’ils soient & feuilies opposées ou alternées, et méme des conifires. L’importantest que le sujet soit vigoureux et qu'il supporte ou réagisse bien & la taille sur bois avité, Ce procédé nous permet’ obtenirun gros- sissement, relativement rapide, du trone et un bon emplacement des branches principales. Dans exemple précédent, on a compté sur une grande quantité de feuilles pour favori- set le grossissement. Cette fois le but sera de tenter de favoriser Ia formation de rameaux | | cime ane c >» Colle Haufexer EQcm a 83 4 Som “3 B2 4 3Sem p44 Qocm Collet Figd, Example poor akcauper un espace PLANCHE B Fig. Liexemple de la distribution des branches maftresses determine Vallure sommaire du fu- tur Bonsai ( vue de face). Entre ces branches mattresses, il faudra prévoir des branches de profondeur et de face (dans les zones A, B,C). 55 vigoureux pour atteindre le méme but (une pousse vigoureuse grossit plus vite qu'une brin- dille), Dans ce cas, l’excés n'est pas toujours bon conseillé et la réussite d’un arbre n’est pas lige & Ja grosseur de son tronc (comme la réussite d'une forét ne dépend pas du nombre de sujets). Un grand sujet avec un tronc étroit pourra paraitre chétif, un petit sujet avec un trone énorme pourra donner une image de puissance (style Bankan), ou bien une image peu natu- relle de Varbre. Avant toute chose. il est impé- ratif de décider de la forme et de la hauteur qu’aura notre arbre une fois formé. Ensuite penser & établir un plan de travail. ~ Sur une fiche noter, d'un c6té, lenom de espace et éventuellement ses exigences. En- suite, dessiner sommairement la forme souhai- tée, noter la hauteur totale de Varbre une fois formé et la hauteur d’implantation de chaque branche principale. ~ Sur Pautre cété de la fiche, noter ta provenance de la graine, la date du semis ou de la mise en stratification ou bien de la «levée» et par la suite les diverses interventions effec- tuées (programmes d’engrais, tailles de cons- truction, rempotage ...te.). Pour 'amateur qui découvre le bonsai, un probléme va tout de suite s¢ poser: «comment distribuer les branches sur toute la hauteur du trone 2» Prenons un exemple simple d’un arbre, qui une fois formé aura une hauteur d’environ 60cm ct comportera trois branches principales. Pour simplifier, tout le monde ou presque, s’accorde pour implanter la premiére branche & environ un tiers de la hauteur totale du tranc. Pour implantation des 28me et 38me branches, cela se complique. Les amateurs chevronnés rechercheront les points d'or. D’ autres vont s’inspirer du découpage harmo- ieux d’un espace, dautres encore vont se laisser guider par leur sens esthétique propre. Notre but n'est pas ici de trancher. Dans le monde du bonsai il y a de la place pour tous et pour tous les godits, et que l'on choisisse l'une ‘ou l'autre solution, conservons toutefois une place pour notre sensibilité Une méthode irop suivie ala lettre, risque aussi de nous conduire vers un stéréotype. Le 56 but est d’abord d’obtenir le reflet ou image un arbre en pleine nature. Pour guider les premiers pas de l’amateur debutant, un exemple (fig 1 & 2 page 55) La hauteur du trone nous donne un es- pace & découper de fagon harmonieuse. Nous avons décidé, que notre arbre une fois formé fera environ 60 cm. * Nous allons d’abord établir la premiére branche au premier tiers de 60 em, soit environ 20 om. TL nous reste maintenant un nouvel espace de 40 cm & partager en trois parties décroissantes. * Prenons & nouveau le tiers de 40, soit environ 13, que lon utilisera comme point insertion, milieu. * Pour le point situé en dessous rajoutons simplement 2a 13 soit 15 et pour celui placé au dessus retranchons 2 de 13, soit 11. * Ce qui nous donne sur une hauteur totale d’environ 60 cm (ici 59), un découpage en 4 parties décroissantes de la base vers la cime: 20, 15, 13, 11. * Nous positionnerons la premigre bran- che d environ 20 cm, la deuxidme & (20+ 15)35 et une troisiéme & (35 + 13) 48 etc... Cet exemple n’a, bien sir, rien a voir avec une régle, sa scule prétention se veut d’étre un simple «outil». Maintenant, il est certain qu'un bonsaiine se monte pas avec un double décime- tre, Toutefois an début un repaire n'est pas inutile, Pour cela, prendre une baguette de bois sur laquelle on vafaire des marques pour :0, 20, 35, 48 et 60. Il suffira de placer cette baguette le long du trone du jeune plant pour repérer facilement le point de taille mais il ne faut pas se leurrer, rarement un bourgeon se trouvera pile sur Ia marque. Vous choisirez.alors le plus proche, au dessus ou en dessou Notre plan de travail terminé, détaillons & présent la construction de notre arbre au fil des ans, Notre choix se portera impérativement sur un sujet vigoureux. Nous avons opté pour une hauteur de 60 em et une grosseur de tronc moyenne. Pour le puriste, il existe aussi une norme hauteur grosseur du trone. | ETE A - L’année suivant le semis, nous allons apporter réguligrement une fumure azoté afin de favoriser une végétation vigoureuse. Par exemple, au printemps, 1 cuillére & café de sang desséché ou de tourteaux de ricin par mois pour un pot de 261. En septembre et octobre, on utilisera plu- fulére branche Feuille alterres 16t un engrais complet plus faible en azote, os broyé et cendres de bois & 50/50 ow autre. Avant d’effectuer la premiere taille, nous allons attendre, que notre jeune plant atteigne 60 70 cm (80 ou plus suivant Ie grossissement naturel de Pespéce et, ou suivant le grossisse- ment souhaité), L’idéal serait que la plante atteigne Ia hauteur désirée A'entrée du premier hiver de fagon a effectuer la premiére taille du pivot en méme temps que la premiére taille de latige aérienne. Ce sont des tailles sévéres, qui, effectuées A des époques différentes, risque- raient de provoquer un déséquilibre. Sila plante atteint cette hauteur trop tot, il vaut mieux pincerlebourgeon terminal plutotquede taller. Remarque: -certaines variétés (Acer buergerianum ...tc,) atteignent facilement 75 cm pendant la premiére saison végétative et il serafacile, avec elles d'effectuer ces premitres tailles au cours du premier hiver; mais beau- coup d’espéces n’arrivent pas & 20 om a la fin de la premitre année qui suit le semis. Dans ce cas, ne pas tailler ni rempoter le premier hiver. L’année suivante, poursuivre te méme pro- gramme d’apports d’engrais et attendre le dcuxitme hiver pour effectuer ces premidres tailles. Done au cours du ler ou du 2éme hiver, nous allons effectuer, aprés la taille du pivot, la premiére taille de la tige aérienne. Nous allons placer le 2éro de notre réglette, non pas prés du collet, mais au niveau de la «taille» du pivot car "est la, que les futures racines principales vont prendre naissance (sauf bien sir si on a fait sur Ie pivot une taille longue pour conserver des ramifications fortes et bien placées. Dans ce cas nous placerons le point 0 de notre régiette sur le départ des premiéres racines). La premitre marque nous indique le point de la premigre taille de la tige aérienne (dans notre exemple envi- ron 20 em) done nous coupons au dessus des hourgeons opposés les plus proches de notre marque. (plus un bourgeon si l’espdce est & feuilles alternées), Pour la deuxidme saison végé- lative, nous programmons les mé- mes apports d’engrais que la premigre année. En principe, les bourgeons les plus praches du point de taille vont émettre deux nouvelles pousses vigoureuses. L’une deviendra notre premigre branche principale, que nous hauba- nerons dés que possible pour ralentir sa vi- gueur. C’est le trone qui doit grossir, pas les branches. Nous pouvons aussi commencer a la pincer ds qu’elle atteint 8 4 10 cm et hauba- ner plus tard, Préférer cette solution pour les especes a ramifications vigoureuses. L’autre pousse formera la nouvelle tige de cime, que nous allons laisser poussera nouveau jusqu'une hauteur totale de 60 & 70 cm. Cette fois, la vigueur réclaméeacette nouvelle pousse sera un peu moins importante puisque la lon- gueur soubaitée sera alors de diminuer la hau- teur de la premitre taille, ce qui favorisera la conicité du tronc. Cette fois encore, ila tige de cime atteint la hauteur prévue avant la fin de la saison végétative on V'arrétera seulement par ébourgeonnages ou pincements d’extrémité de fagon & pouvoir effectuer aussi la deuxitme taille en méme temps que la deuxiéme taille de racines. L’biver suivant, apres avoir effectué la taille des racines, nous plagons 2 nouveau le 0 de notre réglette sur le départ des racines prin- cipales et nous taillons la tige de cime au dessus, des bourgeons opposés, les plus proches de la marque correspondant 4 la deuxigme branche principale. 3ST Pour un sujet & feuilles alternées nous choisirons pour former la deuxiéme branche un bourgeon situé prés de la deuxiéme marque de notre réglette et situé & l’opposé de la premiere branche principale. Nous comptons un bour- geons supplémentaire qui formera la nouvelle tige de cime et nous coupons au dessus de ce dernier. Remarque ; si des ramifications sont ap- parues entre les Leres et 28mes branches, les conserver pendant les premiéres années, Une branche pourra étre utilisée comme branche de profondeur et sera pincée réguligrement. Les autres pourront étre simplement limitées si elles deviennent trop vigoureuses. On les éli- minera plus tard, lors des travaux de finition. En attendant, elles contribuent au grossisse- ment de la partie basse du trone. L’année suivante ... il faudra recommen- cer. Nous utilisons & nouveau Je méme pro- gramme de fertilisation. D&s que possible, nous commengons 2 pincer la deuxi&me branche. Nous continuons aussi les pincements sur la premigre branche et éventuellement sur la bran- che de profondeur, ct nous laissons pousser le nouveau prolongement de cime jusqu’a 60 ou TO .cm. Cette fois la pousse de cime va atteindre cette hauteur probablement t6t dans la saison mais la taille sera aussi moins sévére et nous allons pouvoir effectuer la troisidme taille ct les suivantes & chaque fois que le prolongement de cime atteindra la hauteur prévue, L’hiver suivant, nous pourrons installer la plante en pot de culture, si elle a été «montée> en pleine terre, pour faciliter le travail de fini- tion. En conclusion, l’obtention d’un arbre & partir de semis est relativement rapide. La vigueur importante demandée au début, le de- verant de moins en moins av furet mesure des tailles, a contribué a un grossissement conique du trone, Nous avons aussi positionné nos branches principales approximativement aux endroits souhaités. Les racines principales sont courtes, le chevelu proche du trone et en quel- ques années, nous avons obtenu un «préformé» prometteur. Maintenant,chacundemodulercetexem- ple suivant sa propre expérience, Il est aussi possible de continuer & cultiver un «préformé> en terre riche ou en pleine terre, si on désire ‘grossir un peu plus le trone, mais attention de ne pas gicher Ie travail de quatre ou six ans. I faudra rester trés vigilant et éviter les forts prolongements en-cime, sur les branches prin- cipales et sur les branches de profondeur. Pour accentuer le grossissement du trone, il est pré- férable, 4 ce stade, de mettre & contribution les branches superflues. On laisse alors pousser, selon les possibi- lités, une ou deux branches superflues au mi- lieu et deux ou trois en bas du trone pour conserver la conicité de ce demier. (Ce type de rejet est 8 éviter en cime. Tres vigoureux et tr8s facile & obtenir, il a surtout Pinconvénient de provoquer un fort grossissement de la partie haute du tronc.) Le «forgage» terminé, ces branches se- ront supprimées & Ta pince concave, ainsi que les racines fortes, qui en général les accompa- gnent. poder Fig24 ae 23 26 58 Tet Cuil dupivot ) toillos des racines Fortes surcadugues vigeures Thea Teh _ tll de gencretion omy 44 Swe s 3. 3 ye Urls des rains sur persistant (ch cadagyes a crisonce teat) wags a) 5 wu 5 2 22 Remarque : Dans la pratique, tout ne se passe pas hélas. comme on le souhaiterait et au moment d’ef- fectuer la premigre taille, il peut se trouver une premitre tige ramifiée ... «que faire de ces ramifications?» On est naturellement tenté de les utiliser, mais devant la décision de construire notre arbre, non de le regarder pousser. Ainsi, le plus souvent, il faudra les oublier et suivre notre plan de travail Examinons quelques cas : - Sur un sujet vigoureux ds la premidre année, des ramifications peuvent apparaitre au dessusdu pointdenotre premiére taille. Aucune hésitation, ces ramifications ne nous intéres- sent pas ef Ia (alle sera effectuée sans en tenir compte (fig. 2,1 ci-contre). = Sur un sujet qui a mis deux ans pour atteindre la hauteur prévue, on peut cette fois se retrouver avec des ramifications plus basses, sur ou sous le niveau de notre point de taille que faire ? - soit on trouve deux bourgeons latents au niveau de notre point de taille (Tb1) et on taille de préférence au dessus de ces bourgeons (fig. 22) Les ramifications 1 ou 2 situées au des- sous sont limitées et conservées pour favoriser Je grossissement du tronc (fig. 2.1). ~ Couper alors juste apres cette demnitre (fig. 2.4). ~ Tailler ensuite 1a ra- mification qui deviendra la pre- migre branche mais la conserver entiére ~ Redresser celle qui deviendra la nouvelle cime, ~ Une éventuelle bran- che basse sera pincée et conservée pour grossir la base et sil y en a plusieurs, n’en garder qu’une pour éviter un déséquilibre trop important. Ce qu’il faut éviter, c'est sauter une étape en effectuant la premitre taille au niveau de la 2eme branche, ce sera au dépend de la conicité et du grossissement du trone. De plus, si on taille un jeune plant vigoureux directement au dessus de deux yeux au niveau de la 28me branche pour gagner du temps, méme avec une ramification au niveau de notre premitre bran- che, on risque d’obtenir des branches hautes plus grosses que les branches basses (fig. 2.5) dans ce cas, les ramifications apparues naturel- Iement la premigte ou deuxiéme année seront plus faibles que celles qui vont apparaitre sous le point de taille. De plus, si on conserve plusieurs de ces ramifications, alors le pivot vient dire taillé, on risque de provoquer un fort déséquilibre aérien, souterrain, = soit deux ramifications opposées sont implantées pile sur notre premier pointde taille. Dans ce cas, les conserveret on taillerau dessus de ces ramifications (fig. 2.3). Pour les espéces A feuilles alternées, il faut conserver une ramification située sur le | point insertion comme premiére branche et la i ramification au dessus comme nouvelle cime, Forkt de Quercus robur de 75 cm de tong. et 60 om de haut, Le hauteur de la coupe est tres faible (34 cm) 59. —— Remarque : Pour une forme pyramidale, l'implanta- tion de la premiére branche sera inférieure au tiers de la hauteur totale. Dans la forme boule, lahouppe sera moins importante (environ la moitié de la hauteur totale et encore moins pour la forme tabulaire). Cette fois Limplantation des premiére bran- ches sera supérieur au tiers de la hauteur totale. Atitreindicatif:Lenombred’or universel est 1,618 (Michael Ange) Observations - Une forme pyramidale sera sou- vent obtenu par pincement, puis sélec- tion des branches avec des espaces & feuilles petites et alternées (Ulmus ete...) ~ Une pyramide a trois étages pourra étre obtenue en utilisant la tech- nique du «laisser pousser-tailler> en conservant trois branches légérement alternées a chaque point de taille. - Une forme contournée peut- etre construite soit parla taille avec les espces A feuilles opposées, soit avec une tige d’1, 2.003 ans sur laquelle on apineé réguligrement lesramifications, Pour un futur bonsai de 60 em, laisser Travail de haubanage sur un Acer palmatum a deux tronc cde 70 em de haut, pousser environ 20 cm de plus gue la hauteur totale souhaitée. Une fois ce point atteint, ligatu- rertoutle tronceton le contourne en positionnant une branche sur chaque courbe - La forme balai, surtout utilisée avec des espéces 3 petites feuilles alternées, se ramifiant abondamment, soit par pince- ‘ment, soit par Ia taille en vert, ~ Pour une forme boule, il faut obtenir un départ de plu- sicurs branches au méme niveau. I faudra faire une premiere taille sévére sur une tige vigoureuse. ‘Acer palmatum de 12 ans, 62 em de haut obtenu par tailles courtes BI & 20cm & 52.4 32 em ‘Malus baccata de 14 ans, 50 cm de hawt ‘obtenu par tailles courtes BLA 21 om & B26 26cm La deuxigme et parfois la troisiéme taille con- sistera & rabatire les nouvelles pousses trés court (< 1 cm de la taille précédente) puis ta boule sera formée par pincements longs ou tailles en vert de toutes les nouvelles branches que l’on sélectionnera Phiver suivant. ide sera facile & réaliser avec un jeune plant de2.0u3 ans au bois encore souple, Pour une cascade simple, 1ais- ser pousser une tige comme pour la forme contournée, Pour une eascade & double fléche on ntilisera un sujet qui a déja supporté une premiére taille. La longue tige de cime sera utilisée pour ébaucher la cascade principale et Ja branche plus faible ean oe Semis en bac de 301 a gauche, Acer buergerianum (Ler automne aprés ta tevée) 4 droite Betula nana { 2 éme automne apres la levee) formera elle la cour- bure de cime. - Les arbres & fleurs sont d’abord construits comme les autres especes sans se soucier de la floraison (qui & partir du semis n’aura lieu qu’a 5, 8 ou 10ans et plus). Une fois Parbre structuré, on passera & la taille floriftre. ~ Un sujet pour forét aura de préfé- rence de petites feuilles, 61 Cupressus macrocarpa de 9 ans a gauche aprés 7 ans en pleine terre, avec une taille dannuelte des racines et 2 fois par an du systéme aérien ‘a droite, le méme arbre apres taille et haubanage Ss On Ie «monte» par pincements courts et on effectue aussi des tailles courtes sur les racines, afin de former un chevelu tres prés du tronc, et le plus plat possible. Préparés das les premitres années, méme des variétés A pivot supportent la culture en plateau et en groupe. SEUL LE SEMIS VOUS LE PERMETTRA - Avec des jeunes plants, il est aussi pos- sible deformer un doubletrone par accolement avec deux sujets de force différente. Le bois est jeune et la soudure se fait rapidement. Pour cela, on choisit deux sujets de méme espece, mais d’Age ou de vigueur différente, On évitera toutefois d’accoler un sujet trop fin surun sujet trop gros, leffet n'est pas naturel. En hiver, aprés la taille des racines, rap- procher les deux sujets et rechercher un pos tionnement de fagon & ce que les deux arbres se touchent sans génc & la base ct vérifier Pesthé- tique générale, Ensuite sur chaque sujet, écor- cer les parties qui seront en contact sur environ un om, Enfin, repositionner nos deux arbres, et Jes maintenir fermement accolés avec du 62 phia ou une lani@re de caoutchouc, découpée dans une chambre & air. Bien sGr il sera souvent nécessaire d’éli- miner une racine ou une branche quien chevau- che une autre ou qui géne le rapprochement ATTENTION : certaines espéces ou va- Figtés ne sont pas vraiment «fixées» (Acer palmatum, Acer monspessulanum ete...). Méme issus de graines, deux sujet d’ Acer monspessulanum, par exemple, peuvent avoir des feuilles légérement différentes de forme et, ou de coloration printaniére ou automnale. Cela peut présenter une curiosité, mais effet n’est toutefois pas ts naturel. On choisira nos sujets un an avant d’effectuer le travail, - Un double trone peut aussi étre obtenuen effectuant sur un jeune plant d’un ou deux ans une premitre taille tres pris de la base mais jamais en-dessous des emplacements des coty- lédons. Sur les deux nouvelles pousses obtenues, pratiquer des pincements réguliers sur une et la taille sur Pautre de fagon A obtenir deux trones de grosseurs différentes. - Utilisation du haubanage Pour haubaner une grosse branche, un morceauide chambre A air nous sera, encore une fois, d’une grande utilité, Attention, sans pré- caution, surtout avec les Acers ou les Malus, il yale risque de provoquer une brutale . Bien sar, il est possible d’obtenir un trone plus gros et plus rapidement avec le «forcager. Le procédé le plus simple est de laisser pousser librement la plante en pleine terre pen- dant deux, trois ou quatre ans sans tailler ni les racines, ni les branches. Une fois la grosseur prévue du trone atteinte, l'arbre est rabattu & la hauteur souhaitée, puis installé en. pot de cul- ture afin de pouvoir effectuer plus aisément les travaux qui le transformeront en Bonsai! Inconyénients . Une grosse cicatrice de cime qui sera par- fois difficile & cacher. ‘Une conicité plus ou moins aléatoire. I est préférable de provoquer Ie grossis- sement du trone en 3 ou 4 étapes de fagon & ‘obtenir une conicité du trone plus prononcée. = Comme toujours il faut adapter le pro- cédé suivant le mode de végétation différant Pune espace a autre. ~ Certaines essences forment durant les toutes premieres années un scion peu ramifié (Acers, etc...). - D’auttes se ramifient naturellement tres vite, plus ou moins abondamment (Ulmus, Carpinus, etc...) = Un jeune plant d’un an réagit beaucoup mieux au forgage qu'un sujet déja préformé, et comme pour les semis, vous ne travaillerez. jamais sur un seul sujet, mais sur au moins 3 plants de la méme espéce pour palier 4 un éven- tuel échee, ~ Avant toute chose, en automne, prépa- rez soigneusement une parcelle de terre, par exemple un espace de 5 m ou plus sur 0,60 m. Deux Celtis bungeana de 9 ans, celui de gauche a e1é cultivé uniquement en pot et celui de droite {forcé en pleine terre. - Retournez la terre sur environ une pro- fondeur de béche. Répandez 20 4 301 de tourbe blonde pour I’alléger et 10 2 20 I de fumier de cheval pour enrichi. Passez ensuite plusieurs fois la motobineuse afin de bien mélanger les amen- ements a la terre. Premier exemple Vous désirez obtenir un gros trone sur un Erable. = Vous allez. vous inspirer de «la forma- tion par la taille» mais en laissant pousser li- brement plus longtemps entre chaque taille. ~ Au printemps, choisissez. parmi vos jeu- nes plants d’un an les sujets les plus vigou- reux. ~Taillez le pivot de fagon & provoquer le départ de plusieurs racines fortes qui favorise- ront un plus fort grossissement du collet. ~ Installez les enfin, en pleine terre, dans espace vous avez préparé en les espagant environ 60 em. ~ Pendant un an (ou deux) laissez la plante pousser librement sans taille ni pincement jus- qu’ ce qu’elle atteigne, par exemple, le triple de la hauteur souhaitée pour votre futur bon- sai. C’est A dire, pour un bensai de 60 em vous laisserez pousser jusqu’a 180 cm. ~ Rabattez. alors la plante & 20 cm du col- Jet (T1 A 1/3 de la hauteur du futur bonsai) si possible au-dessus de 2 bourgeons dormants qui donneront des départs vigoureux. (fig. 1.1). - Laissez de nouveau pousser librement jusqu’a ce que la nouvelle cime atteigne cette fois 140 cm et effectuez une 2éme taille du trone A 15 cm au-dessus du point de la pre- mize taille, si possible au-dessus de 2 bour- geons, ~ Rabattez la premiére branche mattresse 42 on 3 mm du tronc de fagon a obte- nirau méme niveau plusieurs branches plus minces (& éviter sur les cerisiers et les pinacées qui réagissent mal & ce type de taille). (fig. 1.2.) ~ Attendez encore que la nouvelle cime «culmine» 120 cm avant def fectuer la 38me taille & 13 cm au-des- sus de la 2éme taille. ~ Rabattez, aussi la 28me branche a quelques mm du tronc. ~ Sélectionnez et taillez & quel- ques mm de la naissanee la branche de profondeur parmi celles apparues en- re T1 et T2 (les autres peuvent étre réduites de moitié). - Sélectionnez la future premiére branche maitresse (au niveau de la Lre taille) et callez la entre 5 et 10 om. Figure 1.3. ~ Laissez encore une fois repartir jusqu’a ‘ce que la plante atteigne 100 cm avant une déme intervention, - Taillez la tige de cime & environ 11 em au-dessus du point de la 38me taille, ~ Rabattez la 38me branche maitresse & quelques mm de son point d’ insertion. ~ Sélectionnez et taillez la 28me branche maftresse et la future branche de profondeur. - Taillez. aussi les ramifications de la 1ére branche maitresse. (fig. 1.4). ‘Maintenant, les branches superflues seront 6liminées & 1a pince concave et Phiver suivant, les planis seront arrachés et mis en pot de cul- ture pour faciliter les travaux de finition. Remarque Si avant la premire taille, A la place des bourgeons dormants, vous avez 2 branches, taillez le tronc & 5 cm au-dessus des branches et redressez la nouvelle branche de cime en la fixant contre le moignon avec un élastique. ‘Vous la taillez ensuite & 60 cm du collet et vous la laissez grandir jus- qu’A nouveau 180 cm avant d’ef- fectuer la 2éme taille. Vous utili- serez le méme procédé si 4 la 28me et 3eme taille vous retrouvez. les mémes conditions, ~ Chaque automne, une fu- mure au pied de chaque plant sera appréciable. (Par exemple une ou deux poignées de fumier de che- val enfouient par grillage) ~ Chaque hiver vous cemerez les racines tout autour du trone entre 10 et 20 cm. - Bien sr, au niveau des raci- nes, tout reste a faire, mais il n’est pas question de réduire le racinaire chaque hiver si on veut grossir le trone rapidement. Le cernage limi: tera les grosses racines et favori- sera I'apparition de racines moins fortes et plus nombreuses. - Avec de la chance, la plante aura formé un beau départ (Nébari).II suffira alors de réduire progressivement le systéme racinaire existant 4 chaque rempotage, comme pour un prélévement. Si les racines sont trop fortes ou mal dis- posées, vous effectuerez. un marcottage au ni- veau du collet ( ou plusieurs sur le départ de chaque grosse racine si elles sont disposées en €toile). Un marcottage de la base est toutefois, A éviter avec les espaces récalcitrantes comme Jes Taxodiums, les pinacées etc.... Avertissement: J'ai utilisé des dimen- sions précises pour étre clair, mais ces chiffres ne sont pas a prendre au cm prés. Un double mitre n'est jamais mentionné dans ’outillage d'un amateur de bonsai, Is peuvent étre modi- figs suivant ce qui est recherché. Deuxiéme exemple Vous souhaitez maintenant obtenir un gros trone sur un Orme, ~ Vous allez également grossir le plant en plusieurs é1apes mais en modifiant un peu le procédé. 67 - La préparation de la terre sera la méme que dans exemple précédant, ainsi que le choix des jeunes plants et leur disposition. - Vous laisserez pousser librement les jeu- nes plants jusqu’a 180 cm pour un futur bon- sai de 60 cm, = Lorsqu’un sujet a atteint 180 em, rabat- fez le tronc a 24 ou 25 cm (environ 4 cm de plus que le point de taille normal). = Supprimez les éventuelles branches sur les 4 derniers centimdtres et redressez la pre- miére branche située en dessous en la fixant & aide d’un élastique 2 cette portion de tronc. ~ La nouvelle branche de cime est ensuite taillée & 60 cm et les autres branches conser- vyées sont arrétées en formant un triangle avec Ja cime. (fig. 2 page ci-contre) - Cette fois ci, avant d’effectuer la 28me, 3 me et 4 éme taille, vous laisserez pousser chaque fois la nouvelle cime jusqu’a 180 cm, = Aprés chaque taille de cime, vous re- dressez, la premiere branche située en dessous el vous arrétez les autres branches en formant un triangle, chaque fois un peu plus large. - Lhiver suivant, la 4 @me taille, vous déracinez également les plants. Les racines sont traitées comme dans le premier exemple. ~ Si les branches sont fines, sélectionnez Jes «maitresses» et celles de profondeur, taillez lestoutes plus ou moins prés du trone afin de reprendre leur construction dans Jes régles. “Type de vigétation dim jeune Malus Fig-3 68 ~ Les branches superflues sont éliminées 2 la pince concave. - Si les branches sont trop fortes, aprés la sélection, rabattez-les a environ 3 mm du tronc. - Au printemps suivant, les nouvelles pousses seront rapidement sélectionnées, cel- les de la partie haute de I’arbre seront pincées courtes, réguligrement. ~ Par contre plus une branche sera basse, plus vous la laisserez se développer entre cha- que taille, de fagon a ce qu'elle devienne plus forte que celles situées au-dessus. Troisiéme exemple Vous désirez. former un pommier en Bon- sai, ~ Centaines variétés de pommier d’orne- ment issus de semis, comme «Malus Everest», forment, aprés une année de pousse libre en pleine terre, un trone droit avec des branches, basses, minces, horizontales, plus ou moins en étage. - Utilisez.ce potentiel pour former un bon- sai de forme boule plus ou moins aplatie. For- mes que I’on retrouve souvent avec les pom- miers. ~ Installez des jeunes plants d'un an vi- goureux en pleine terre comme dans les exem- ples précédents. ~ Laissez les pousser librement sans taille ni pincement jusqu’a 2 m ou plus. - Lorsque la grosseur du trone vous satis- fait, il suffit de tailler au-dessus du premier groupe de branches, daffiner la taille a la pince concave et de mastiquer la plaie. - Les branches sont réduites & une dizaine de centimétres du trone, un peu moins pour une forme en boule, et, un peu plus pour une forme en parasol (fig. 3). - Et au printemps suivant vous. installez, vos plants en pots de culture comme précédem- ment. Cet exemple vous montre qu’une sim- ple observation des jeunes arbres peut vous indiquer une nouvelle fagon de procéder. Difference de grosissement suivant le ype de culture sur des Prerocarya caucasia de 10 ans 4 gauche en pot uniquement ‘au miliew en pleine terre & droite avee 2 années de forcage ‘Travail sur un Alnus cordata de 3 ans lors de 1a 3 éme taille ( sujet cultivé en forcage) Avant la 2 éme taille, haut 97 om Apres, haut 40 em au point de taille et 60 cm a Vextrémité de la nowvelle cime 9 A gauche, un Cryptomeria japonicas Elegans de 9 ans, haut, 65 om en bas, un Prunus cerasifera Atropurpurea de 12 ans, haut. 65cm Conclusion Dans la culture du bonsai, il faut appren- dre a attendre, & établir un plan de travail qui Evitera les titonnements, & observer, constater et noter pour éviter les mémes erreurs, et avec chaque nouveau sujet, il faut savoir se remet- tre en question. Maintenant, le travail pour obtenir des BONSAI, n'est pas fini et je laisse la parole & plus qualifié que moi pour expliquer les régles esthétiques et les techniques de finition, qui fe- ront d’un apréformé» un «Bonsai. Vous avez trouvé, tout au long de cet ouvrage et sur ces demnitres pages, quelques unes de mes réalisations qui vous démontre- ront que le semis est réellement un des moyens iés pour obtenir des bonsai, Cotoneaster de 9 ans haut. 55m Remerciements Je tiens & remercier tous mes proches pour Je soutient apporté lors de la mise en oeuvre de ce livre, ainsi que Yasushi OONUMA, pour son aide et ses encouragements sans lesquels je ne serais sans doute pas arrivé & Ie terminer. Merci aussi 8 Michel VITRAT qui a pris Je pari de sortir un livre de Bonsai sur le sujet rs technique qu’est Ie semis nu

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