Bactéries incurvées
a Gram négatifae
Vibrio
D VIERIO CHOLERAE
D AUTRES VIERIO
Introduction )
} Ce sont des bactéries incurvées, trés mobiles grace 4 une Giliature polaire, aéto-anaérobies
facultatives. La principale espace pathogene est Vibrio cholerae, Vagent du choléza.
visio CHOLERAE
La bactérie cultive facilement sur les milieux usuels. Elle posséde un
lipopolysaccharide pouvant exprimer une grande variété d'antigénes O.
Jusqu’a ces demniéres années les souches pathogenes exprimaient
Vontigéne O1. A lintérieur de ce sérotype on distingue deux variants,
le biotype classique et le biotype El Tor. La demiere pandémie est due
& un nouveau sérotype, 0139.
D Habitat
La bactérie se multiplie dans lintestin de homme (malade ou porteur
sain) ainsi que dans les eaux contaminées par les matidres fécales.
D Transmission
Lhomme se contamine par ingestion d'eau ou ¢'aliments conta-
minés. Les aliments peuvent étre contaminés par l'eau utilsée pour
Varrosage ou le lavage ou bien par eau de mer lorsquil sagit de
coquillages. Les aliments peuvent aussi étre contaminés par les mains
lun sujet porteur de la bactérie. La maladie se propage sur le mode
Epidémique dans les régions a feible niveau d'hygiéne, ne disposent
pas d'eau potable.
Le choléra se répand souvent sur plusieurs continents, réalisant des
Pandémies. Deux pandémies sévissent actuellement. La 7° pandémie,
‘due au biotype El Tor, a touché le sud du continent asiatique, Afrique
de Touest et Amérique du sud. La 8° pandémie, due au séro-
type 0139, touche les Indes et certains pays voisins. En Europe, de
rares cas d'importation peuvent se rencontrer.
D Pouvoir pathogéne
Le choléra 2 une incubation courte (de 1 & 5 jours) et se traduit par
tune émission de selles fréquentes, d'aspect eau de riz. Il en résulte
des pertes liquidiennes pouvant aiteindre 10 & 20 litres par 24 heures.
aspCCONNAISSANCES
En absence de traitement, les malades succombent a la déshydra-
tation. En fait la plupart des malades infectés présentent des formes
mineures de la maladie (aspect de diarthée aqueuse banale) ou des
formes inapparentes.
D Facteurs de pathogénicité
Los bactéries pénatrent par woie digestive et sont en partie détruites
dans l'estomac. Les bactéries survivantes gagnent Iléon ot elles edhé-
rent grace a des pili. expression de certains pili est corégulée avec
calle de le toxine. Le bactérie nest pas invasive.
Le principal factour de pathogenicité est la foxine du choléra. Le
gene de la toxine est porté par un prophage, La toxine est consti-
tuée de 5 sous-unités 8, assurant la fixation de la toxine sur un
ganglioside de le membrane de la cellule intestinale, et d’une sous-
Unite A qui pénétre dans la cellule. La sous-unité A agit sur une pro-
téine G impliquée dans la régulation positive de l'adényleyclase
(protéine G). La protéine régulatrice est modifiée par un processus
<'ADP-ribosylation et entraine une activation permanente de l'adé-
nylcyclase (Fig. 31.1). Laugmentation de production ’AMPc.
perturbe le fonctionnement de la cellule intestinale et entraine une
fuite de CI et d'eau
> Fig. 31.1. Mode action de la toxine de v. cholerae. >
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cholerae @e @
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de pts
D Diagnostic biologique
Il repose sur fisolement de la bactérie & partir des selles. Il existe des
milieux denrichissement et des milieux sélectifs pour la mise en évi-
dence de V. cholerae. Une identification précise et un antibiogramme
sont nécessaires.
am
Vibrio cholerae,
monée. Il produ
X
Kaper JB, Mors JG
bio! Rev., 1995, 8vero (31
D Bases du traitement
Curatit
lest besé avant tout sur la réhydratation par voie parenterale ou per os,
lorsque cela est possible. L'antibiothérapie a pour but d’écourter la
maladie et de diminuer le risque de transmission. On utilise généralement
des tétracydines ou parfois le cottimoxazole ou une fluoroquinolone.
Préventit
La meledie est a déclaration obligatoire. La prévention repose sur des
mesures d’hygiéne.
Le vaccin tué administré par voie parentérale est peu efficace, Des
vaccins administiés per os (tués ou atténues) sont a étude.
autres viario
scessus
ce D V. cholerae autres que les sérotypes 01 ef
ne ue 0139
Iis sont parfois responsables de syndromes diarshéiques moins sévéres
que ceux dus aux sérotypes 01 et 0139.
D Vibrions halophiles
Ce sont des bactéries du miliew marin. Flles ne cultivent que sur des
milieu contenant une concentration assez élevée de NaCl. Elles
peuvent étre responsables de diarrhée (apres ingestion de fruits de
met) ou de surinfection de plaies (contaminées par de l'eau de mer).
Ces infections sont peu fréquentes dans nos régions.
les bactéries le plus souvent en cause sont V. parahaemolyticus, V. vul-
nifcus, V. alginolyticus.
Vibrio cholerae, est Vagent cu choléra qui sévit dans de nombreux pays du tiers-
monde. II produit une toxine responsable du syndrome dysentérique.
Pour en saveir plas)
Kaper JB, Norts 1G, Levine MM. Cholera. Cn Micro-
Zio! Rev., 1995, &: 48-86,ampylobacter
HABITAT
TRANSMISSION
EQUNOIR PATHOGENE
PACTEURS DE PATHOGENICTE
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
EASES DU TRAITEMENT
introduction
} Les Campylobacter sont des bactéries incurvées a Gram négatif, tres mobiles grace 2 un
fiagelle polaire. Ces bactéries sont microzérophiles, elles cultivent sur des milieux riches,
oUS une atmosphere appauvrie en oxygéne et enrichie en CO,. Les especes les plus fré-
quemment isolées chez l'homme sont C. jejuni, C. coli, C. fetus. || existe des classifications
‘en sérotypes fondées sur la nature des antigénes O ou H.
D Hasrar
Ces bactéries sont présentes dans l’intestin de nombreuses espéces
animales, en particulier é'animaux domestiques.
D Transmission
Uhomme se contamine généralement par ingestion d'aliments dori-
gine animale insuffisamment cuits (poulet surtout, parfois autres
viandes, ou bien lait cru). Plus rarement Ia contamination est dorigine
hhydrique. Les infections peuvent survenir de maniére sporadique ou
plus rarement sur un mode épidémique. Elles sont plus fréquentes en
&té et s‘observent dans toutes les régions.
DP rouvorr PatHoGENe
D Infections intestinales
Les Campylobacter (C. jejuni et C coli surtout) sont probablement la
cause la pius fréquente de diarthées dorigine bacterienne. Elles sur-
viennent surtout chez enfant et l'adulte jeune. La diarrhée est parfois
sanglante et s‘accompagne souvent de douleurs abdominales et de
a7CONNAISSANICES,
fibvre. L’évolution est en général favorable et les symptémes disp
sent aprés quelques jours.
D Manifestations extra-intestinales
Il peut sagir de septicémies, de méningites ou darthrites septic
‘On les observe surtout cher les immunodéprimés. C fetus est
souvent en cause dans ces jocalisations.
Les infections intestinales sont parfois stivies de manifestations
tiques & type darthrte réactionnelle ou de syndrome de G
Pres d'un tiers des cas de syndrome de Guillain-Barré serai
dune infection & C jejuni (souvent du sérogroupe 018).
) FACTEURS DE PATHOGENICITE
lls sont mal connus, La mobilité et adhésion a la muqueuse sont
tapes nécessaires pour permettre ensuite Vinvasion de la muqueu
Le rOle éventuel de toxines est controversé.
D DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Il repose sur Fisolement de la bactérie. La culture des Campylobacter
selles, on utilise généralement des milicux sélectifs. On peut enrichir
echantillon par une technique de filtration fondée sur la capacité des
Campylobacter (fins et trés mobiles) de traverser les filtres plus rapi-
dement que les autres bactéries. La fréquence avec laquelle le
diagnostic dinfection @ Campylobacter est porté dépend essenticle-
ment de la fréquence avec laquelle sa recherche est effectuée et des
méthodes de recherche employees.
La réponse sérologique n'est pas étudiée en routine.
D BASES DU TRAITEMENT
Seules les formes sévéres nécessitent un traitement. Les infections
intestinales sont généralement tritées par "érythromycine. La plupart des
Campyfobecier ont une résistance naturelle vis--vis des céphalosporinesLes Campylobacter sont parmi les bactéries les plus fréquemment impliquées dans
les infections intestinales. Des conditions de culture spécifiques sont nécessaires
pour isoler ces bactéries microaérophiles. Les localisations extradigestives sont plus
rares. Un syndrome de Guillain-Barre peut parfois succéder 2 une infection a
Campylobacter
Pour en savoir plus )
Altolruse SF, Stom NY, Fields Pl, Swerdlow DL. Cam. Nachamkin|,Allos BV, HOT. Campylobacter species
pylobecter jjunt. An emerging foodborne pathogen. end the Gullain Bane syndrome. in Microbiol Rev,
Emerging Iniect Dic, 1999, 5: 28-35. 1998, 11: 555-567.
‘Megreud F. Campylobacter. In Pécis de bactérnlogie
cinique. Feeney J, Renaud F Hencen W, Bolle: C.
Eske, Paris, 2000, 169-1377.Helicobacter
> Hesirar
D TRANSMISSION
D POUVOIR PATHOGENE
PACTEURS DE PATHOCENICITE
IACNOSTIC BIOLOGIQUE
D BASES DU TRATEMENT
Introduction
» Une espéce, Helicobacter pylori, joue un réle en pathologie humaine. II sagit d'une bac-
‘téiie incurvée & Gram négatif, mobile grace @ une ciliature polaire, microaérophile. Sa culture
est délicate, nécessitant des milieux riches et un délai de plusiaurs jours.
D ivsirar
La bactérie ast spécifiquement humaine, présente dans lestomac de
le moitié des sujets. La colonisation de Festomac est plus fréquente
dans les pays en voie de développement que dans les pays
indu
D reasmission
Elle est mal connue. Elle survient le plus souvent dans fenfance, Elle
se ferat le plus souvent par lintermédiaire de la salve. La bactérie est
présente aussi dans les selles qui pourcaient étre une autre source de
contamination.
D Pouvor PATHOGENE
La présence de la bactérie sur la muqueuse gastrique induit une gas-
trite qui reste le plus souvent latente. Chez certains sujets Vinfection &
1H. pylori favorise apparition d'un ulcére duodenal ou plus rarement
‘gastrique. On considére que la bactirie est impliquée dans le majorite
des ulcéres gastro-duodénaux. Cette interprétation s‘appuie sur des
arguments épidémiologiques at sur leffet de l'éradication dH. pylori
par un traitement antibiotique. Dans certains cas, Yévolution se fait vers
tune gastrite atrophique sur laquelle on peut voir survenir un cancer
‘ou un lymphome.
qe‘CONNAISSANCES
D FACTEURS DE PATHOGENICITE
La bactérie colonise la muqueuse gastrique et siimplante dans le
mucus. Elle y persiste et induit une réaction inflammatoire chronique.
Les facteurs de pathogénicité sont mal connus. On distingue chez
H. pylori deux biotypes, | et I, le premier étant plus pathogéne. Le bio-
type I produit une cyfotoxine vacuolisante (qui provoque \'apparition
de vacuoles acides dans les cellules). Il porte aussi un géne appelé
cag (Cytotoxin-Associated Gene) qui semble jouer un réle dans la
pathog H. pylori produit par aillours une uréase trés active.
Celle-ci libere des ions ammonium qui pourraient neutraliser Tacidité
gestrique autour de la bactérie.
B DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Méthodes invasives
Ce sont les méthodes nécessitant une bi
trique. Les fragments obtenus permettent
~la recherche de Vuréase, par un test rapide, qui fournit un bon &lé-
ment d'orientation,
= examen anatomopathologique qui peut montrer dans les lésions
des bactéries inaurvées,
~lisolement de la bactérie par culture. C'est la méthode de choix. Le
prélévement biopsique doit étre placé dans une solution saline sterile
et porté rapidement au laboratoire. La culture est délicate et nécessite
plusieurs jours,
~la recherche de la bactérie par PCR.
de la muqueuse gos-
D Méthodes non invasives
= Test respiratoire a l'urée. Le patient ingere de I'urée, marquée au "°C,
qui est dégradée par luréase de la bactérie. Le "CO, libéré ost éliminé
par les voies respitatoires et peut étre detects.
infection fait apparattre des anticorps chez la plupart des,
D BASES DU TRAITEMENT
Uintection nest généralement traitée que lorsqu‘elle entraine un
ulcére. Le traitement repose sur administration d'un inhibiteur de la
Pompe & protons et d'une association dantibiotiques visant 8 éradi-
quer la bactérie. On utilise surtout la clarithromycine (un macrolide)
associée au metronidazole ou a famoxiciliine. Des résistances acquises
aux antibiotiques peuvent survenir.
182
Dunn BE, Cohen 4, 3
in Microbiol Rev, 7Helicobacter pylori est une bactérie microaérophile de culture délicate. Elle est pré-
sente au niveau de lestomac dans une fraction importante de fa population. Elle
est impliquée dans la genése des ulcéres gastro-duodénaux.
Pour en savoir plus)
Dunn BE, Cohen H, Blaser NU. Helicobacter pylor. Hecobacter pylori (Nume1o special). Let infecil,
Glin Microbiol Rev, 1997, 10: 720-741 1996, 11 (auppl au n? 5).Mycobacterium
tuberculosis
et autres mycobactéries
D ANYCOBACTERIUM TUBERCULO:
D AUTRES MYCOBACTERIES DU Ci
MYCOBACTERIUM LEPRAE
D MYCOBACTERIES ATYPIQUES
Introduction
» Le gente Mycobacterium est fait de baciles aérobies a croissance plus ou moins lente
Ces bacilles possédent une parci trés riche en acides gras & longues chaines (les acides
mycoliques) ce qui leur donne des propriétés tinctoriales particuliéres. ils sont diffcilement
colorables et une fois colorés ne se décolorent pas sous leffet dun traitement par un
mélange acide-alcool, Cest pourquoi on les qualifie de bacilles acido-alcoolo-résistants. On
utile habituellement pour les colorer, soit la fuchsine (dans le coloration de Ziehl-Neelsen),
sot un fluorochrome comme auramine.
) La plupart des espéces ne cultivent pas sur les milicux usuels et nécessitent des milieux
spécifiqites. II existe des milieux solides dont le plus classique est le milieu de Lowenstein-
Jensen, ef des milieux liquides qui se prétent a utilisation d'automates.
) Dans lé-génre Mycobacterium, on trouve deux espéces trés pathogénes, M. tuberculosis
(egent de la tuberculose) et M. leprae (agent de la lepre), ainsi que des espéces opportu-
nistes que on désigne parfois sous le nom de mycobactéries atypiques.
D MYCOBACTERIUM TUBERCULOSIS
Cest une mycobactérie a croissance lente, son temps de division est
de 12 & 18 heures. On l'eppelle parfois bacille de Koch, du nom de
son découvreur.
D Habitat
La bactérie infecte essentiellement homme, avec une prédilection
pour l'appareil pulmonaire.
D Transmission
Elle se fait en rigle par voie aérienne. Le malade bacilifére transmet
‘infection & son entourage en émettant des aérosols contaminés, &
occasion d'accés de toux ou d’éternuements, voire en parlant.
ans7>‘CONNAISSANCES,
On estime qu'un tiers de la population humaine est infecté par
M, tuberculosis et quil survient 8 millions de nouveaux cas de tuber-
culose chaque année (entrainant une mortalité annuelle de ordre de
3 millions). Liincidence de la tuberculose a beaucoup régressé dans les
pays industralisés au cours des demiéres décennies, mais elle reste
tras élevée dans les pays en voie de développement.
La transmission est favorisée par la promiscuité. La survenue de la
maladie est favorisée par la dénutition et laffaiblissement des
defenses immunitaies (ages extrémes de la vie, cortcoides, infection
8 VIH). Des facteurs génétiques interviennent également dans le degré
de sensibilté & Finfection,
En France on dénombre plus de 8 000 cas dédlarés par an. Parmi les
sujets 8 risque on peut mentionner les immigrés provenant de pays &
haute prévalence de tuberculose, les immunodéprimés (infection &
\VIH, médications immunosuppressives), les populations marginales,
les ‘gastrectomisés, les personnels de santé en contact avec des
tuberculeux.
D Pouvoir pathogéne
Primo-infection tuberculeuse
inhalation de bactéries donne naissance & un foyer infectieux localisé
au niveau du poumon. Cette lésion est le plus souvent latente. Elle
peut saccompagner parfois d'une adénopathie médiastinale. Dans
environ 90 % des cas finfection évolue vers une résolution définitive,
Il est important de distinguer l'infection et la maladie. Cette derniére
ne survient que chez un faible pourcentage de sujets infectés.
Tuberculose pulmonaire
Elle peut se déclarer dans les mois qui suivent la primo-infection ou
bien trés longtemps aprés, a Foccasion d'une baisse des défenses
immunitaires (tuberculose de réactivation), Elle se traduit par une
altération de l'état général, une fievre souvent modérée, de la toux
cet parlois des hémoptysies. Les clichés thoraciques montrent des
infiltrats plus ou moins étendus, localisés le plus souvent au lobe
supérieur, pouvant évoluer vers excavation. Les symptdmes sont per
sistants. En l'absence de traitement, environ la moitié des malades
succombe, un quart évolue sur le mode chronique et le quart restant
peut guerir.
Tuberculose extrapulmonaire
Elle peut étre associée ou non 4 une tuberculose pulmonaire
reconnue. Elle peut se présenter sous l'aspect d'une dissémination
hematogene aigué (miliaire) ou sous Faspect de localisations viscérales
diverses évoluant sur le mode chronique. Les localisations les plus fré-
quentes sont les séreuses (pleurésie, méningite, péritonite,
Péricardite), les ganglions lymphatiques, l'appareil ostéo-articulaire,
Fappareil génito-urin
Les localisations.extrapulmonaires sont fréquentes chez les sujets
infectés par le VIH.
aiseCOBACTERUM TUBERCULOSIS ET AUTRES MYCOBSCTERIES
Db Facteurs de pathogénicité
lis sont mal connus. M. tuberculosis est un pathogéne intracellulaire
facultatif capable dune longue persistance dans les macrophages. 11
empéche lacidification du phagosome. *
Apres avoir pénétré par voie aérienne, les bactéries sont captées par
les macrophages alvéolaires ou elles se multiplient. Elles peuvent
ensuite gagner les ganglions lymphatiques drainant le terrtoire infect.
Au bout de quelques semaines, une réponse immunitaire 4 médiation
cellulaire (T-dépendante) se développe. Elle se treduit par une hyper-
Sensibilité de type retardé vis-a-vis dantigeénes provenant de
M. tuberculosis (tuberculine) et une réaction granulomateuse impor-
tante au niveau des foyers infectieux. La réaction granulomateuse
comporte une accumulation de lymphocytes et de macrophages. Elle
est induite per la production de cytokines et de chimiokines. Les
macrophages activés peuvent prendre un aspect épithélicide et
fusionner pour former des cellules géantes de Langhans. Ce qui est
caractéristique de la tuberculose cest la présence d'une nécrose
caséeuse au centre du granulome. La Iésion peut évoluer vers la gué-
rison, avec parfois un processus de calcification. Un réveil de lésions
anciennes teste cependant possible. Si au contraire la Iésion progresse,
la nécrose s‘étend. Elle peut sévacuer par une bronchiole et aboutir
ainsi la formation d'une caverne (riche en bacilles). La maladie peut
aussi s’étendre dans des tertitoires extrapulmonaites, pat voie hema-
togéne, soit sous une forme généralisée (miliaie), soit sous une forme
localisée.
La présence d'une immunité T-dépendante (se traduisant par une réac-
tion cutanée positive a la tuberculine) va de pait avec une
augmentation de résistance a infection. Les données expérimentales
ont.montré que le cobaye infecté par le bacille tuberculeux devenait,
apres jun certain temps, résistant a la réinfection (phénomene de
Koch), ‘Chez homme les sujets ayant des réactions positives & le tuber-
culine (en 'absence de maladie) sont plus résistants que les sujets @
réaction négative. Les formes sévéres de tuberculose (miliaires) sur-
viennent souvent chez des sujets dont les réactions tuberculiniques
restent négatives.
D Diagnostic biologique
Mise en évidence de la bactérie
Crest la méthode de choix. Pour les localisations pulmonaires le pré-
Jevement portera sur les crachats du matin (en s'assurant quil ne s'agit
pas de crachats salivaires) ou sur le tubage gastrique (qui permet le
ecuell des mucosités bronchiques degiuties). Les prélevements sont
répétés trois fois afin d’améliorer les chances de succés. On peut aussi
recueillr le produit d'aspiration bronchique sous fibroscopie. Pour les
localisations extrapulmonaires, la nature du prélevement est fonction
de la locelisation. Dans les formes aigués disséminées on peut recher-
cher les bactéries dans le sang, en utilisant des méthodes de
prélevement spécifiques.
examen direct du prélévement permet de rechercher des bacilles
acido-alcoolo-résistants.
«a9Pour que cet examen soit positif, il faut que le prélévement contienne
environ 10 000 bactéries par mL. C'est donc essentiellement dans les
tuberculoses pulmonaires évolutives (et trés contagicuses) que cet
examen sera posit. Par ailleurs la présence de bacilles acido-alcoolo-
résistants ne signifie pas obligatoirement quiil s'agisse de
1M. tuberculosis,
La cuture est la méthode la plus sensible et la plus stire, mais son.
délai de réponse est long.
lorsque le prélavement est contaminé par la fiore commensal
(comme Cest le cas pour les prélévements provenant des voies respi-
fatoires), il est nécessaite de détruire cette flore par un procédé qu’on
appelle Fhomogénéisation et qui consiste & treiter le prélévement par
de la soude, associée éventuellement & d'autres réactifs, dans des
conditions bien précises. La culture peut étre effectuée sur des milieux
ides (LOwenstein-Jensen) ou liquides. Avec les milieux liquides, la
croissance peut &tre détectée par un automate. Le délai de croissance
est habituellement de 3 8 5 semaines sur milieu solide, & peine moins
sur milieu liquide.
identification repose classiquement sur des caractéres phénotypiques.
(aspect des colonies, délai de croissance, caracteres biochimiques).
Uetude des caractéres génotypiques, fondée sur des techniques.
hybridation, permet une réponse plus rapide.
Vétude de la sensibilité aux antituberculeux peut étre réalisée sur des
milieux solides (ce qui nécessite plusieurs semaines) ou sur des
milieux liquides qui permettent de raccourcir le délai de réponse. Dans
des cas particuliers, il est possible de rechercher, par des techniques
de biologie moléculaire, des mutations responsables de la résistance
2 certains antituberculeux (comme la rifampicine).
1M, tuberculosis peut aussi étre recherche dans les prélevements par
“des techniques damplification génique (PCR). Cette technique a
Vaventage de donner une réponse repide, mais souffre de plusieurs
limitations. Il existe des faux négatifs (par manque de sensibilité ou
du fait de la présence de substances inhibant la PCR) et des faux posi-
tifs (par contamination durant la manipulation). La méthode est a
réserver 3 des cas trés suspects. Elle peut étre utile aussi en cas
dexamen direct positf, car elle permet une identification rapide de
Tespece
Toutes les manipulations portant sur M, tuberculosis doivent étre effec-
tuées avec des précautions particuliéres, en raison du risque de
contamination du personnel.
Tests tuberculiniques
La tuberculine est une préparation contenant des protéines obtenues.
2 partir d'une culture chautfée de Mm. tuberculosis. Son activité est
exprimée en unités internationales. La technique de référence, pour
étudier la réactivité & la tuberculine, est fedministretion intrademmique.
En France, on utilise une dose de 10 unités et le diamatre de Vindu-
ration (et non de Férythéme) est mesuré aprés 72 heures. Le seuil de
positivité est de 5 mm.
Une réponse positive indique que le sujet 2 été infecté par une myco-
bactérie et a développe une réponse immunitaire T-dépendante. Le
test ne permet pas de déterminer le moment de l'infection, sauf si 'on.
@ connaissance d'une réaction négative antérieure. Cette notion de
90)
RERIT RS ORDA TOM MaR mw —me
cet
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tie
MYCOBACTERIUM TUBERCULOSIS ET AUTRES MYCOBACTERES
Virage des réactions tuberculiniques est trés importante pour le dia-
gnostic de primo-infection.
Une réponse positive est induite également par la vaccination par le
BCG et parfois par des infections dues & des mycobactéries atypiques.
Dans ces cas-la, Ia réaction est généralement faible. Une augmentation
franche de lintensité de la réaction doit faire suspecter une infection
par MM. tuberculosis.
Une réaction négative plaide contre le diagnostic de tuberculose. Tou:
tefois une réponse peut étre parfois négative, chez un sujet infecté,
dans les circonstances suivantes : phase initiale de la primo-infection,
forme aigué de tuberculose (miliaire), anergie transitoire au cours de
certaines maladies virales (rougeole), deficit de limmunité cellulaire,
sarcoidose,
Etude anatomopathologique
Lexamen d'un fragment biopsique (muqueuse bronchique, plevre,
ganglion, foie) ou d’un prélévement peropératoire peut apporter un
argument diagnostic important s'il montre des lésions typiques (gra-
nulomes avec nécrose caséeuse) et éventuellement la présence de
badilles acido-alcoolo-résistants.
D Bases du traitement s
Curatif
Les mycobactéries sont résistantes a la plupart des antibiotiques
usuels. On utilise surtout des produits qui, & l'exception de la rifampi-
cine, ne sont employés que dans les infections 4 mycobactéries. Le
traitement de la tuberculose impose impérativement lassociation de 3
a 4 drogues en début de traitement, car le nombre de bactéries est
généralement élevé chez les malades, ce qui entraine un risque de
sélection de mutants résistants. En outre le traitement doit étre pro-
longé pour éviter les rechutes.
Le schéma thérapeutique le plus courant associe 4 médicaments
durant les deux premiers mois (rifampicine, isoniazide, pyrazinamide,
éthambutol) et deux médicaments (rifampicin, isoniazide) durant les
4 mois suivants. Le traitement sera prolongé de plusieurs mois en cas
de méningite, de tuberculose osseuse ou diimmunodéficience (infec-
tion VIH).
lexiste des souches de M. tuberculosis, dites multirésistantes, qui sont
résistantes & lisoniazide et 4 la rifampicine, les deux antituberculeux
majeurs. Ces souches sont trés rares en France, mais plus fréquentes
dans certains pays. II faut recourir pour ces souches & des antituber-
culeux dits de 2'ligne, tels que des aminosides (streptomycine,
amikacine), léthionamide, la cyclosérine, des fluoroquinolones, la
cdlofazimine.
La suneillance du traitement est importante pour s'assurer de se tolé-
once, de Fobservance et de son efficacité. En dehors des critéres
cliniques et radiologiques, Fefficacté du traitement doit étre appreciee
par la négativation des cultures. Celle-ci peut ne survenir qu'aprés pl
sieurs semaines de traitement.
asp
inane—_
‘CONNAISSANCES,
En ce qui conceme la primo-infection (asymptomatique) le traitement
habituel comporte de Tisoniazide pendant 6 mois ou une bithérapie
pendant 3 mois.
Préventif
La vaccination par le bacille de Calmette et Guérin (BCG) est obliga-
toire en France, dans Venfance. Le BCG est une souche atténuée de
‘M. boris. II confére une protection de ordre de 80% vis-d-vis des
formes graves de tuberculose (méningite) et de Fordre de 50 %
des formes communes de tuberculose. La vaccination peut se com-
pliquer parfois d'une adérite régionale et trés rarement d’une b&cégite
généralisée, chez les sujets atteints d'un déficit profond de immunité
cellulaire.
La tuberculose est une maladie a déclaration obligatoire. La découverte
d'un cas impose une enquéte dans entourage. Le malade doit &tre
Isolé, de préférence dans une chambre a pression négative et les per-
sonnes pénétrant dans la chambre doivent porter un masque efficace.
AUTRES MYCOBACTERIES
DU COMPLEXE TUBERCULOSIS
M. bovis est responsable de la tuberchlos} du bétail. La bactérie est
pathogene pour I'homme qui peut se contaminer par lingestion de
Iait cru ou le contact avec les animaux. Dans nos régions la tuberculose
du bétail est bien contrélée, ce qui a fait disparattre ce mode de
contamination.
Rappelons que Cest partir d'une culture de M.bovis, maintenue
pendant 13 ans, que la souche aiténuée, appelée BCG, a été obtenue.
‘M.africonum est un variant de M. tuberculosis que I'on peut rencontrer
en Afrique.
D MYCOBACTERIUM LEPRAE
est agent de la lépre. La bactérie nest pas cultivable in vitro, mais
on peut la faite répliquer chez certains animaux (armadillo).
a lépre sévit surtout en Afrique et en Asie. Elle se traduit principa-
lement par des lésions de la peau et des nerfs périphériques, car
la bactérie se multiplie dans les macrophages de la peau et les cel-
lules de Schwann. Les aspects cliniques sont tes variables et
dépendent de la réponse immune du patient que lon peut appré-
cier per injection intradenmique de lépromine (préparation
contenant des bactéries tudes). Dans la forme la plus évolutive, la
forme lépromateuse, on peut trouver de nombreux bacilles acido-
alcoolo-résistants dans les lésions cutanées et la réponse a la lépro-
mine est négative. Dans la forme tuberculoide, au contraire, les
bactéries sont trés rares dans les Iésions et la réponse @ la lépro-
mine est positive.
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Les principaux agents therapeutiques utilisés sont les sulfones (dap-
sone), la rifampicine et la clofazimine,
D vvcOBACTERIES ATYPIQUES
(On regroupe sous ce nom les espéces qui n/appartiennent ni au com-
plexe tuberculosis, ni a M. leprae. On en a déciit plusieurs dizaines
dlespéces difiérentes, habituellement peu ou pas pathogenes. Cer-
taines espéces donnent naissance & des colonies pigmentées Gjaunes).
Laur délai de croissance est habituellement long, mais quelques
‘espaces ont une croissance rapide (quelques jours).
D Habitat
Ce sont des bactéries de renvironnement)\retrouvées le plus souvent
dans Meau (y compris ('eau potable) ou les sols.
D Transmission
Etant donné le caractére ubiguitaire des mycobactéries atypiques,
homme peut étre colonisé au niveau des t8guments ou des voies
respiratoires, Les bactéries peuvent aussi étre introduites dans l'orga-
rnisme par l'emploi de matériels décontaminés par des procédés
chimiques, puis rincés & eau courante. Les mycobactéties atypiques
se comportent comme des agents opportunistes provoquant des infec-
tions lorsque des conditions locales ou une immunodéficience le
pemmettent
aeh wee
D Pouvoir pathogéne
Chez les sujets immunocompétents certaines mycobactéries peuvent
provoquer des infections localisées d’évolution chronique. I! agit prin-
Gipalement d'infections pulmonaires, cutanées, ganglionnaires ou plus
ratement osseuses.
Les infections pulmonaires simulent la tuberculose. Elles surviennent
habituellement chez des sujets 4gés ayant une autre affection pulmo-
naire sous-jacente. Les mycobactéries le plus souvent en cause sont
'M. xenopi, M. Kansasil et M. avium-intracellulare. La simple présence
de mycobactéries atypiques dans les sécrétions respiratoires ne suffit
pas 2 établit quelles sont responsables de la pathologie observe, car
il peut s'agir parfois d'une colonisation transitoire. II faut retrouver la
bacterie de maniere répétée, en quantité assez abondante et dans un
contexte dinique compatible avec le diagnostic.
Les infections auranées peuvent revétir différents aspects. Dans nos
régions, on observe surtout des Iésions nodulaires survenant chez des
sujets entretenant des aquariums ou plus rarement aprés des bai-
gnades en piscine. Elles sont dues 8M. marinum. Diautres espaces
Peuvent étre en cause lorsquiil s‘agit c‘infections posttraumatiques,
postopératoires ou sur cathéter (IM. fortuitum, M. chelonce). En région
«193tropicale, on peut observer, surtout chez enfant, des ulcérations exten-
sives dues 8 Mf. ulcerans.
Des adénites, le plus souvent cervicales, se rencontrent parfois chez
Venfant, Eiles sont dues principalement a M. scrofulaceum, M, avium
et M1. kansasii.
Les infections ostéo-articuloires sont peu fréquentes. Elles sont
généralement secondaires & un traumatisme ou 3 un geste chirur-
gical. Elles sont dues le plus souvent a M.kansasii, M. avium,
M. xenopi. Par ailleurs les infections cutanées 4M. marinum
peuvent se propager aux petites articulations de la main ou aux
gaines tendineuses.
Chez les sujets ayant un profond déficit de limmunité cellulaire,
comme les sidéens 4 un stade avancé de leur maladie (moins de
100 lymphocytes CD4*/mm), les infections & mycobactéries aly
sont fréquentes et sévéres. Le plus souvent il sagit d'une infe
séminée due & M.avium (rarement & d'autres especes comme
M. genavense, M. haemophilum, M. kansasii). ailleurs on peut
observer des infections localisées: pulmonaires (VM. avium, M. kar
Sai. xenop0, cutanees ou osseuses (, haemophilim).
UI repose sur lsolement de la battérie. Les prélévements sont fonction
de la localisation de Finfection. Chez les sidéens, le diagnostic d'nfec-
sséminée repose sur la recherche de mycobactéries dans le sang
(en utilisant un miliew de piélevement appropri).
Vexamen direct du prélavement peut perfois montrer des bacilles
acido-alcoolo-résistants,
La culture est nécessaire pour identification et l'étude de la sensibilité
‘aux agents antibactériens. Les conditions de culture doivent parfois étre
adaptées a laspace bactérienne recherchée. Certaines espéces comme
'™. marinum, M. haemophilum ou M. genavense ne cultivent pas dans
les conditions utilisées habituellement pour M™. tuberculosis, mais
nécessitent, soit des milieux, soit des conditions de température spé-
Cifiques. Lorsque le clinicien soupconne une infection 4 mycobactérie
atypique, il doit se mettre en rapport avec le biologiste afin que les
conditions de culture soient adaptées. Pour beaucoup despaces la
croissance bactérienne est plus rapide en milieu liquide que sur milieu
solide. Lidentification d'espéce est parfois dificile et peut nécessiter
le recours & un laboratoire spécialisé. Des techniques d'hybridation ou
de PCR peuvent permetire une identification rapide des espéces les
plus courantes.
DB Diagnostic ee
D Bases du traitement
La sensibilits aux agents antituberculeux est trés irréguliére. La
plupart des espaces (2 exception de M. kensasif) sant résistantes
a Tisoniazide. Certaines espéces sont sensibles aux macrolides
(darithromycine), aux fluoroquinolones, & la clofazimine, & la rifa-
butine. Pour les infections localisées, (exérése chirurgicale est
parfois utile.
194
Bloom BR, Muay §
2 reemergent ile:
Fakinham 10, Eid
cuious mycobaces
17215,%
MYCCBACTERUM TURERCULOSE eraummes mncosacténes (34
Les mycobactéries sont pour la plupart des bactéries & croissance lente, nécessitant
ux spécifiques. Mycobacterium tuberculosis est agent de la tuberculcse,
affection dont la fréquence a régressé dans les pays industrialisés. L'infection peut
toucher de nombreux organes, avec une prédilection pour 'apparell pulmonaire.
Les agents antituberculeux sont pour la plupart distincts des autres agents ant:
bactériens. M, leprae, bactérie non cultivable, est l'agent de la l&pre, affection qui
sévit dans de nombreuses zones géographiques. Les mycobactéries dites atypiques
sont surtout responsables d'infections sur das terrains particullers (immunodé-
primes notamment).
Pour en savoir plus :
Bloom BR, Muray CJL Tuberculosis: commenitry on Le tuberculose en Hance: chmmert artéter Fépi
42 reemergentkiler. Science, 1992, 257: 1055-1054, démie actuelle ? (N° Spécial Mod Ma! Infect, 1995,
Fakinham JO. Epidemiology of infection by nontuber- 25: 281-478, _)
culous mycobacteria. Cin Microbiol Rev, 1996, 9: Tubereulose. Traitement et prévention (N° special)
\reis. Bull Epid Hebe. jawier 1997.