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Annales d’Endocrinologie 71 (2010) 257–263

Revue générale

Profil lipidique et risque cardiovasculaire chez les patients atteints de


polyarthrite rhumatoïde : influence de la maladie et de la
thérapeutique médicamenteuse
Lipid profile and cardiovascular risk in patients with rheumatoid arthritis:
Effect of the disease and of drug therapy
B. Hansel ∗ , E. Bruckert
Service d’endocrinologie–métabolisme et de prévention cardiovasculaire, hôpital de la Pitié-Salpêtrière,
47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France
Disponible sur Internet le 22 avril 2010

Abstract
The increased mortality in patients with rheumathoid arthritis (RA) is mainly due to high incidence of cardiovascular (CV) disease. CV morbidity
and mortality in RA can be explained by several mechanisms: (1) chronic inflammation, (2) enhanced prevalence of traditional CV risk factors
including atherogenic dyslipoproteinemia, (3) a lower use of evidence-based therapy such as statins and (4) chronic treatment for RA such as
glucocorticoids. It is difficult to distinguish between the role of pharmacological treatment per se and the severity or duration of the disease since
these two parameters are closely interrelated. RA likely influences lipoprotein metabolism leading to quantitative and qualitative alteration of
low-density lipoproteins (LDL) and of high-density lipoproteins. Glucocorticoids alter carbohydrate and lipid metabolism. However, by reducing
the inflammation level, the net effect on lipid parameters and on the CV risk may be favorable. Data from open follow-up studies would suggest that
methotrexate use is associated with a beneficial effect on lipid parameters and with a reduction in the incidence of CV disease. Anti-TNF agents
increase LDL-cholesterol in some but not all studies; however the use of anti-TNF agents likely reduce CV risk in patients with RA. The influence
of recently developed compounds, anti-CD20, CTLA-4 Ig or anti-IL6 is not well documented. Anti-IL6 seem to increase total and LDL-cholesterol;
however these changes are associated with an improvement in the TC/HDL-C ratio.
© 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Keywords: Rheumatoid arthritis; Cardiovascular risk; Lipid profile; LDL; HDL

Résumé
L’augmentation de la mortalité chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) est essentiellement liée à une incidence élevée des
maladies cardiovasculaires (CV). Il existe plusieurs explications à l’augmentation de la morbidité et de la mortalité CV : (1) inflammation liée à
l’évolutivité de la maladie, (2) prévalence élevée de certains facteurs de risque cardiovasculaire et notamment des dyslipoprotéinémies athérogènes,
(3) moindre utilisation des médicaments ayant fait la preuve de leur efficacité en prévention CV, notamment les statines, (4) utilisation de certains
médicaments comme les glucocorticoïdes. Le rôle des traitements médicamenteux utilisés contre la PR est difficile à isoler de celui de l’évolution
(amélioration ou aggravation) de la maladie rhumatismale. La PR elle-même entraîne des modifications du métabolisme lipidique responsables
d’anomalies quantitatives et qualitatives des low-density lipoproteins (LDL) et des high-density lipoproteins (HDL). Les glucocorticoïdes perturbent
le métabolisme glucido-lipidique, mais en réduisant l’inflammation, ils exercent également des effets favorables sur le risque athérogène. Des études
en ouvert sont en faveur d’un rôle neutre ou bénéfique du méthotrexate sur les paramètres lipidiques. L’emploi de ce médicament semble réduire
le risque CV des patients atteints de PR. L’effet des anti-TNF est variable selon les études : certaines d’entre elles montrent qu’ils augmentent
le LDL-C. Toutefois, l’emploi des anti-TNF semble associé à une réduction de l’incidence des maladies CV. Les effets des molécules récentes,
anti-CD20 ou CTLA-4 Ig ou anti-IL6, sont mal documentés. Les anti-IL6 semblent augmenter le cholestérol total et le LDL-C mais en améliorant
parallèlement le rapport cholestérol total/HDL-C.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Mots clés : Polyarthrite rhumatoïde ; Risque cardiovasculaire ; Profil lipidique ; LDL ; HDL

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : boris.hansel@psl.aphp.fr (B. Hansel).

0003-4266/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.ando.2010.03.005
258 B. Hansel, E. Bruckert / Annales d’Endocrinologie 71 (2010) 257–263

1. Introduction 2. Facteurs de risque cardiovasculaire au cours de la PR

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un rhumatisme inflam- Certains facteurs de risque cardiovasculaire « traditionnels »
matoire chronique d’origine auto-immune. Touchant 0,3 % à semblent plus fréquents chez les patients atteints de PR
0,6 % de la population adulte [1], il s’agit du rhumatisme comparativement aux sujets normaux. Toutefois, les données
inflammatoire le plus fréquent. Il entraîne progressivement sont contradictoires, les biais méthodologiques sont nombreux,
une destruction articulaire responsable de répercussions psy- si bien qu’il est difficile de conclure. En ce qui concerne le
chologiques, sociales et professionnelles, parfois importantes. profil lipidique, il ressort de manière cohérente que la mala-
Au-delà de ces conséquences compromettant la qualité de vie, die est associée à des caractéristiques voisines de celles du
la PR est associée à une réduction de l’espérance de vie de syndrome métabolique (cf. infra). La prévalence du tabagisme
cinq à dix ans [2–5]. Cette surmortalité est avant tout en rap- (qui augmente lui-même la susceptibilité à la PR) pourrait être
port avec une augmentation des maladies cardiovasculaires : une plus élevée chez les patients atteints de PR [9]. Cependant,
méta-analyse récente [6] montre une augmentation de plus de une étude a montré une relation plus faible entre le taba-
50 % de la mortalité cardiovasculaire (+59 % pour les décès gisme et les évènements cardiovasculaires chez les malades
d’origine coronaire et +52 % pour les décès par accident vas- par rapport aux témoins (HR = 1,3 et 2,2, respectivement). La
culaire cérébral) chez les malades atteints de PR. La morbidité fréquence de l’hypertension artérielle ne semble pas plus éle-
cardiovasculaire est aussi augmentée et le risque d’évènement vée dans la PR. En revanche, celle du diabète pourrait être
est au moins aussi important que celui des patients diabétiques augmentée. Toutefois, cela n’est pas constamment retrouvé, en
[7] et deux à trois fois plus élevé que dans la population non particulier en l’absence de traitement par glucocorticoïdes. La
diabétique [7]. Cet excès de morbidité et de mortalité cardio- prévalence du syndrome métabolique pourrait également être
vasculaire s’explique partiellement par une augmentation de la plus élevée que dans la population générale mais les résul-
prévalence de certains facteurs de risque « classiques », mais tats des études divergent à ce sujet. Karvounaris et al. l’ont
d’autres facteurs sont probablement en cause et notamment comparée chez des sujets atteints de PR et chez des témoins
l’inflammation elle-même (Fig. 1) : chez des malades atteints appariés sur l’âge et le sexe (âge moyen = 63 ans) : le syn-
de PR, il existe une relation entre les paramètres inflammatoires drome métabolique (critères OMS) touchait 44 % des malades
et le risque de décès d’origine coronarienne [5] ou l’épaisseur mais également 41 % des témoins, la différence n’étant pas
intima-média carotidienne [8]. Enfin, certains traitements médi- statistiquement significative [10]. Chung et al. ont mis en évi-
camenteux couramment employés dans la PR influent sur le dence une prévalence du syndrome métabolique (définition
risque cardiovasculaire. OMS) plus élevée dans le sous-groupe des malades récem-
Cet article dresse un panorama des facteurs de risque car- ment atteints de PR (42 %, médiane de la durée d’évolution
diovasculaire chez les malades atteints de PR. Nous insisterons égale à deux ans) comparativement aux anciens malades (31 %,
particulièrement sur l’évolution des lipides et des lipoprotéines médiane de la durée d’évolution égale à 20 ans). Ces préva-
au cours de cette pathologie. Le rôle respectif de l’inflammation lences étaient elles-mêmes plus élevées que celle des sujets
liée à la maladie et de ses traitements seront évalués. témoins (11 %), p < 0,03 pour la comparaison des trois valeurs.
L’association entre le syndrome métabolique et la PR res-
tait significative après ajustement sur le sexe, l’âge, l’origine
ethnique et l’IMC (OR = 4,29 [95 % CI : 1,68–10,96] pour le
groupe PR récente, OR = 9,6 [95 % CI : 3,5–26,6] pour le groupe
PR ancienne). En ce qui concerne les habitudes de vie, les
patients atteints de PR sont souvent peu actifs physiquement
[11], probablement en raison d’une réduction de leurs aptitudes
physiques [12]. En outre, leurs habitudes alimentaires semblent
également plus éloignées des recommandations nutritionnelles
comparativement aux sujets sans pathologie rhumatismale
[13].
Enfin, la prise en charge des comorbidités et notam-
ment des facteurs de risque cardiovasculaire est fréquemment
négligée au cours des maladies chroniques dont la PR fait
partie. Cela pourrait expliquer en partie la prévalence élevée
de certains facteurs de risque. Un travail récent concer-
nant l’hypertension artérielle chez des malades atteints de
PR a montré que seuls 60 % des hypertendus recevaient un
traitement antihypertenseur et que 22 % des patients trai-
Fig. 1. Évolution des paramètres lipidiques et inflammatoires au cours de la tés avaient une prise en charge optimale [14]. Il s’associe
polyarthrite rhumatoïde (PR).
Change in lipid and inflammatory parameters during the course of rheumatoid
à ce manque de prise en charge un déficit d’éducation des
arthritis. malades dans le domaine des facteurs de risque cardiovasculaire
(schéma adapté de [13]). [15].
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Tableau 1
Comparaison des lipides plasmatiques chez des patientes atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) comparativement à des sujets témoins.
Comparison of serum lipid levels in patients with rheumatoid arthritis and controls.
Paramètre lipidique Groupe polyarthrite Groupe témoin p (entre les groupes)

Cholestérol total 188,3 (41,8) 185,4 (19,3) > 0,05


Triglycérides (mg/dl) 124,5 (50,1) 94,6 (24,9) < 0,01
LDL-C (mg/dl) 123,4 (24,6) 113,3 (21,1) > 0,05
HDL-C (mg/dl) 40 (7,4) 52,8 (4,8) < 0,01
Lp(a) (mg/dl) 39,2 (20,6) 14,8 (9,7) < 0,001

Résultats issus de [11]. Data from [11].


Lp(a) : l’apoprotéine(a) ; LDL-C : low-density lipoproteins-cholesterol ; HDL-C : high-density lipoproteins-cholesterol.

3. Profil lipidique et apoprotéinique au cours de la PR eux (n = 26) présentaient une forme plus sévère de la maladie
(plus de quatre critères sur les six). Les données ont été compa-
L’étude des lipides plasmatiques avant l’apparition de la PR, rées à celle de 4758 sujets témoins. Le taux de HDL-C est abaissé
puis au cours de celle-ci montre qu’ils fluctuent au cours du chez les malades comparativement aux témoins. Aucun autre
temps [16] (Fig. 2). Avant l’apparition de la maladie, il semble paramètre ne distingue les deux groupes en dehors de l’apoA-I
exister une perturbation des paramètres lipidiques (élévation qui est réduite dans le sous-groupe des sujets « plus sévères » par
du cholestérol et des triglycérides alors même qu’il n’y a pas rapport aux témoins. Plusieurs études, dont celle portant sur la
d’inflammation marquée (CRP normale) [17]. Au cours de la PR cohorte NHANES III, montrent une corrélation négative entre le
débutante ou active non traitée, on note une altération du pro- taux plasmatique de HDL-C et celui de la CRP. L’inflammation
fil lipidique et lipoprotéinique pouvant contribuer au sur-risque peut influer sur le métabolisme des lipoprotéines directement
cardiovasculaire attribuable à la maladie [18,19] (Tableau 1). et/ou par le biais d’autres perturbations métaboliques et notam-
Le taux plasmatique de HDL-cholestérol (HDL-C) est généra- ment l’insulinorésistance.
lement abaissé comparativement à des sujets témoins de même
sexe et d’âge semblable. En revanche, les données sont contra- 4. PR et l’apoprotéine(a) (Lp(a))
dictoires en ce qui concerne les taux de cholestérol total et de
LDL-cholestérol (LDL-C) [17]. Certains travaux montrent des La Lp(a) est une lipoprotéine semblable à la LDL à laquelle
taux élevés de ces paramètres comparativement aux témoins. est associée une apoprotéine particulière, Lp(a) qui est une
D’autres ne retrouvent pas de différence ou concluent à une glycoprotéine similaire au plasminogène. Des données épidé-
réduction du LDL-C et des triglycérides. Le profil lipidique miologiques suggèrent le rôle de la Lp(a) dans l’athérogenèse,
et apoprotéinique a été étudié chez les patients atteints de ce qui pourrait notamment s’expliquer par une action prothrom-
PR au sein de la cohorte NHANES [20]. Celle-ci comportait botique. Toutefois, il n’a pas été montré qu’abaisser le taux
128 malades présentant au moins trois des six critères de la PR plasmatique de cette lipoprotéine réduit le risque cardiovascu-
selon l’American College of Rheumatology. Certains d’entre laire. Plusieurs études ont mis en évidence une élévation de la
Lp(a) chez des malades atteints de PR (Tableau 1) [19]. Les
conséquences cliniques de cette observation restent toutefois à
être analysées.

5. Anomalies qualitatives des lipoprotéines

Au-delà des effets de la PR et de ses traitements sur les lipides


plasmatiques, des modifications qualitatives des lipoprotéines
ont été mises en évidence.

5.1. Lipides et lipoprotéines

Le bilan lipidique effectué en routine renseigne sur des


données quantitatives des lipides plasmatiques : concentra-
tion de cholestérol plasmatique, concentration de triglycérides,
concentration du cholestérol inclus dans les HDL (HDL-C) et
concentration du cholestérol inclus dans les LDL (LDL-C).
Fig. 2. Représentation schématique des principaux mécanismes pouvant expli-
quer l’augmentation de l’incidence des maladies cardiovasculaires dans la
Le dosage des apoprotéines apporte une information voisine,
polyarthrite rhumatoïde (PR). l’apoA-I étant un reflet de la concentration des HDL, l’apoB
Main mechanisms explaining the increase risk of cardiovascular disease in reflétant celle des LDL. En dehors des données « quantitatives »
patients with rheumatoid arthritis. sur les lipides et lipoprotéines plasmatiques, des informations
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« qualitatives » sur les lipoprotéines sont également utiles. Ainsi cette étude a mis en évidence des différences portant sur leur
pour un même taux de LDL-C, le risque cardiovasculaire semble composition chimique et sur l’activité de certaines enzymes
plus élevé quand les LDL sont petites et denses [21]. Ces LDL associées à ces lipoprotéines. Le déplacement de l’apoA-I (prin-
sont plus oxydables et plus athérogènes que les LDL larges. De cipale protéine des HDL) qui est remplacée par des protéines de
même, pour un même taux de HDL-C, les HDL peuvent être l’inflammation (SAA, haptoglobine) pourrait expliquer en partie
plus ou moins fonctionnelles et exercer un effet anti-athérogène la dysfonction des HDL.
variable [22,23]. Ainsi il a été décrit des hyperHDLémies (taux
élevé de HDL-C) athérogènes (les HDL étant peu fonction- 6. Inflammation et risque cardiovasculaire
nelles) et inversement certaines hypoHDLémies (taux effondré
de HDL-C) sont associées à un risque cardiovasculaire réduit (la Dans une étude évaluant les facteurs de risque cardiovas-
fonction des HDL étant préservée). culaire au sein d’une cohorte incluant des malades atteints de
PR, Maradit-Kremers et al. [5] ont mis en évidence le rôle
5.2. Particularités des LDL dans la polyarthrite rhumatoïde de l’inflammation indépendamment des facteurs de risque clas-
siques : l’incidence des décès cardiovasculaire chez les malades
Plusieurs études ont analysé les sousfractions de LDL au est doublée en cas d’élévation de la vitesse de sédimentation
cours de la PR. Chez des malades traités depuis longtemps, au-delà de 60 mm (mesurée à trois reprises). L’inflammation
Hurt-Camejo et al. [24] ont mis en évidence une augmenta- caractérisant la PR évolutive pourrait favoriser l’athérogenèse
tion de la proportion des LDL petites et denses se traduisant par pour plusieurs raisons. En premier lieu, elle influe sur les
une diminution de la taille moyenne des LDL comparativement lipides plasmatiques : l’activité inflammatoire de la PR, dont
aux sujets témoins. Dans cette étude, 90 % des sujets étaient le niveau est évalué par la CRP est inversement corrélée au
traités pour la PR. Les molécules utilisées pouvant avoir des taux de HDL-C et de la Lp(a). En second lieu, et de manière
effets sur le métabolisme des lipoprotéines, ce travail ne permet générale, l’athérosclérose est un processus inflammatoire chro-
pas de conclure sur la relation entre la maladie elle-même et le nique touchant la paroi artérielle [28]. Les anomalies cellulaires
taux des LDL petites et denses. L’étude de Rizzo et al. [25] a constatées à ce niveau sont d’ailleurs très proches de celles de
complété les données précédentes montrant des résultats simi- la polyarthrite [29,30]. L’état inflammatoire lié à la PR (ou à
laires chez des malades ayant une PR récente non traitée. Ces d’autres situations pathologiques similaires) se traduit, au niveau
mêmes auteurs ont révélé une relation inverse entre la taille des artériel, par une inflammation conduisant à une dysfonction
LDL et le niveau d’inflammation évalué par la CRP. La triade endothéliale [31] qui est un facteur clé de l’athérogenèse.
athérogène typique du syndrome métabolique (hypertriglycéri-
démie, hypoHDLémie, LDL petites et denses) touchait un tiers 7. Influence des traitements de la PR sur les lipides et le
des sujets, confirmant le rôle potentiel des facteurs de risque risque cardiovasculaire
« non conventionnels » dans la relation entre la PR et le risque
cardiovasculaire. Les médicaments employés pour traiter la PR comportent
les AINS, les corticoïdes ainsi que plusieurs molécules visant
5.3. Particularités des HDL dans la polyarthrite à réduire la progression de la maladie. Ces derniers incluent
rhumatoïde le méthotrexate, les anti-TNF␣ et de manière plus récente les
anti-IL6. Ces médicaments, en réduisant l’évolutivité de la mala-
Les HDL exercent des effets anti-athérogènes par le biais de die, peuvent influer favorablement sur les paramètres lipidiques.
plusieurs mécanismes : ils jouent un rôle majeur dans le trans- Toutefois, ils semblent également avoir des effets inverses.
port inverse du cholestérol mais ont également d’autres effets
incluant des actions anti-oxydantes et anti-inflammatoires. De 7.1. Les glucocorticoïdes
manière semblable aux LDL, les HDL peuvent subir des alté-
rations qualitatives et voir leur effet anti-athérogène diminué. Les glucocorticoïdes font partie de l’arsenal thérapeutique
Ainsi, bien que les mécanismes en cause ne soient pas bien classique de la PR. Ces molécules sont connues pour leurs effets
compris, les situations d’infection et/ou d’inflammation sont secondaires multiples notamment sur les métabolismes lipi-
associées à une détérioration du transport inverse du choles- dique et glucidique. Ils favorisent la survenue ou l’aggravation
térol et notamment à une réduction de l’efflux de cholestérol d’un diabète en réduisant l’insulinosensibilité et en stimulant la
[26]. Chez des patients atteints de PR ou de lupus érythéma- production hépatique de glucose ; ils réduisent la captation hépa-
teux, McMahon et al. ont mis en évidence la présence de HDL tique des LDL pouvant entraîner une élévation du cholestérol
pro-inflammatoires [27]. Une autre étude a montré une relation plasmatique, ils augmentent la production de VLDL par le foie
positive entre le niveau d’inflammation et l’importance de la dys- favorisant ainsi l’hypertriglycéridémie. En outre, les glucocor-
fonction des HDL. Celle-ci était corrélée au degré d’activité de la ticoïdes augmentent la pression artérielle, en particulier à forte
PR. L’existence de critères témoignant de la sévérité des lésions dose par leur effet minéralocorticoïde. Ces données associées
mesurée par le HAQ DI (prédicteur de la mortalité dans les aux connaissances sur les effets vasculaires de l’hypercorticisme
études épidémiologiques) était également associée au caractère endogène suggèrent fortement le rôle délétère des traitements
pro-inflammatoire des HDL. En comparant les caractéristiques par glucocorticoïdes sur l’appareil cardiovasculaire. Toutefois,
des HDL anti- et pro-inflammatoires de patients atteints de PR, la relation entre l’utilisation des corticoïdes et le risque car-
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diovasculaire chez les malades atteints de PR est compliquée (corticoïdes), mais ce bénéfice était perdu après 22 semaines.
à établir car ces médicaments sont utilisés dans des formes Inversement, Popa et al. [40] ont constaté la persistance de
évolutives qui représentent elles-mêmes un facteur de risque l’amélioration du rapport après 12 mois de traitement. Choy et
cardiovasculaire indépendant. Autrement dit, il est difficile de al. ont regroupé l’ensemble des données avec les anti-TNF␣
faire la distinction entre l’impact de la maladie et celui du au sein d’une méta-analyse. Celle-ci conclut à une élévation
traitement. Dessein et al. n’ont pas retrouvé de dyslipidémie du cholestérol total jusqu’à 28 %, du HDL-C jusqu’à 79 % et
attribuable au traitement corticoïde chez des patients atteints de des triglycérides jusqu’à +125 %. Les auteurs précisent que la
PR. En revanche ce traitement semblait associé au développe- plupart des études sont de petite taille avec des analyses des
ment d’une insulinorésistance [32]. L’étude d’Alkaabi et al. [33] lipides effectuées en post-hoc. Toutefois, les traitements par
a suggéré qu’une corticothérapie au long cours peut être un fac- anti-TNF␣ semblent associés à une réduction de l’incidence
teur de risque de macro-angiopathie chez des malades atteints des maladies cardiovasculaires. Ainsi, Dixon et al. ont mon-
de PR. Il est toutefois difficile d’isoler l’effet des corticoïdes de tré une réduction des infarctus du myocarde chez des malades
celui des autres molécules souvent employées de façon conco- ayant répondu aux anti-TNF␣ [41]. Ces données, associées à
mitante. L’analyse des combinaisons de traitements a montré celles concernant l’impact des anti-TNF␣ sur les lipides, ne
que l’association de la prednisolone avec le méthotrexate et la soutiennent pas l’hypothèse d’une augmentation du risque car-
sulfasalazine a un effet favorable plus rapide, comparativement diovasculaire sous traitement malgré des effets parfois délétères
à la sulfasalazine seule, sur le rapport cholestérol total/HDL-C sur le LDL-C et/ou les triglycérides. Il est probable que les
[34]. effets négatifs sont contrebalancés par l’impact bénéfique des
Au total, il est difficile de conclure sur le rapport béné- traitements anti-TNF␣ sur diverses perturbations associées à
fice/risque de la corticothérapie au long cours chez les la PR (stress oxydant, insulinorésistance, inflammation, état
patients ayant une PR active, compte tenu de ses effets prothrombotique. . .) [42].
anti-inflammatoires potentiellement favorables pour réduire
l’athérogenèse. 9. Anti-IL-6 : le tocilizumab

7.2. Le méthotrexate L’inhibition de l’action de l’interleukine 6 (IL-6) est une


nouvelle approche thérapeutique employée dans la PR. Le
Selon les recommandations de la Haute Autorité de santé, tocilizumab, dont la commercialisation en France est prévue
le méthotrexate est le traitement de fond à utiliser en première prochainement, est un anticorps monoclonal qui se fixe avec
intention pour la PR. Trois études de cohorte apportent des élé- une forte affinité aux récepteurs de l’IL6. Nishimoto et al. [43]
ments de réponse concernant l’impact de cette molécule sur les ont montré dans une étude évaluant contre placebo l’effet de
lipides plasmatiques. Une petite étude montre l’absence de chan- 4 mg/kg ou 8 mg/kg de tocilizumab sur la PR, une augmentation
gements des paramètres lipidiques après un an de traitement du cholestérol total (+14 % et +29 % avec 4 mg/kg et 8 mg/kg,
chez 33 patients atteints de PR [35]. Dans un autre travail, chez respectivement), des triglycérides (+22 % et +35 %), mais éga-
des malades traités par méthotrexate et corticoïdes, il existait lement du HDL-C (+18 % et +24 %) dans le groupe traité
une amélioration du profil lipidique corrélée à la réduction de par la molécule active versus le groupe placebo. L’étude Cha-
l’inflammation [36]. Enfin, chez dix malades traités par métho- risma [44] retrouvait des résultats semblables chez des malades
trexate, il n’a pas été mis en évidence d’amélioration des lipides ayant une réponse insuffisante au méthotrexate. L’essai Samu-
malgré une baisse de 76 % de la CRP [37]. Au total, ces résultats rai [45] comparant un traitement par 8 mg/kg de tocilizumab
ne permettent pas de conclure à un effet positif du méthotrexate versus un traitement standard chez des malades ayant une PR
sur le bilan lipidique. En revanche, il ne semble pas avoir d’effet diagnostiquée depuis moins de cinq ans montrait à 52 semaines
délétère. En outre, l’emploi du méthotrexate semble réduire une augmentation franche du cholestérol total, des triglycé-
la morbidité et la mortalité cardiovasculaire chez les malades rides et du LDL-C respectivement chez 38 %, 17 % et 26 % des
atteints de PR [38]. patients traités par tocilizumab. Toutefois, le rapport cholestérol
total/HDL-C n’était pas modifié. En outre, le HDL-C dépas-
8. Anti-TNF␣ sait la valeur « normale » chez 24 % des patients. L’étude de
Smolen et al. (OPTION study) incluant 623 patients ayant une
L’impact des anti-TNF␣ employés dans le traitement de la PR active montre une augmentation (détérioration) du rapport
PR (infliximab, adalimumab et étanercept) est variable selon cholestérol total/HDL-C chez 8 % et 17 % des malades traités
les études. Plus de la moitié d’entre elles montrent une aug- par 4 et 8 mg/kg de tocilizumab (versus 5 % dans le groupe pla-
mentation du HDL-C, du cholestérol total et/ou du LDL-C. cebo). Enfin, des données à plus long terme ont été récemment
Un effet hypertriglycéridémiant a également été rapporté. La obtenues en ouvert dans l’extension de l’étude STREAM sug-
variabilité des résultats obtenus peut être liée à de nombreux gérant la stabilité à cinq ans de traitement de l’augmentation
facteurs : durée du traitement, degré d’évolution de la maladie du cholestérol total et du HDL-C [46]. Les données concernant
et niveau initial des lipides plasmatiques, types de molécules les triglycérides et le LDL-C ne sont pas détaillées. Globale-
et doses employées. . . Par exemple, Peters et al. [39] ont rap- ment, le traitement par le tocilizumab s’associe, parallèlement
porté une réduction (amélioration) initiale du rapport cholestérol à l’amélioration des paramètres inflammatoires, à une augmen-
total/HDL-C sous anti-TNF␣ associée au traitement « standard » tation des lipides plasmatiques accompagnée, dans la majorité
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s’accompagne d’une baisse de ces paramètres biologiques. Il [13] Grimstvedt ME, Woolf K, Milliron BJ, Manore MM. Lower Healthy Eating
est possible que cela s’accompagne d’une amélioration qua- Index-2005 dietary quality scores in older women with rheumatoid arthritis
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litative des lipoprotéines et que l’ensemble des modifications [14] Panoulas VF, Douglas KM, Milionis HJ, Stavropoulos-Kalinglou A, Nigh-
aboutissent finalement à une réduction du risque cardiovascu- tingale P, Kita MD, et al. Prevalence and associations of hypertension and
laire global. Mais pour le moment, en raison de la faible taille its control in patients with rheumatoid arthritis. Rheumatology (Oxford)
des effectifs et de la durée trop courte des études, il n’est pas pos- 2007;46:1477–82.
sible d’évaluer de manière rigoureuse l’impact des variations des [15] John H, Hale ED, Treharne GJ, Kitas GD. Patient education on cardiovascu-
lar aspects of rheumatoid disease: an unmet need. Rheumatology (Oxford)
paramètres inflammatoires et des lipoprotéines sur l’incidence 2007;46:1513–6.
des événements cardiovasculaires au cours de la PR. Sur le plan [16] Choy E, Sattar N. Interpreting lipid levels in the context of high-grade
pratique, l’EULAR a récemment édité des recommandations inflammatory states with a focus on rheumatoid arthritis: a challenge to
pour l’évaluation et la prise en charge du risque cardiovasculaire conventional cardiovascular risk actions. Ann Rheum Dis 2009;68:460–9.
[47]. Elles permettront au clinicien d’assurer une prise en charge [17] Steiner G, Urowitz MB. Lipid profiles in patients with rheumatoid arthri-
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