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SYNDROMES PSYCHOPATHOLOGIQUES CONSÉCUTIFS AUX ACCIDENTS DU TRAVAIL

INCIDENCES SUR LA REPRISE DU TRAVAIL


Author(s): C. Dejours, T. Collot, P. Godard and P. Logeay
Source: Le Travail Humain, Vol. 49, No. 2 (1986), pp. 103-116
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40657400
Accessed: 05-01-2018 20:44 UTC

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SÉCURITÉ DU TRAVAIL

SYNDROMES PSYCHOPATHOLOGIQUES
CONSÉCUTIFS
AUX ACCIDENTS DU TRAVAIL
INCIDENCES SUR LA REPRISE DU TRAVAIL

par C. Dejours, T. Collot, P. Godard et P. Logeay

SUMMARY

Psychopathological syndromes following injuries at work. The ill effect on workers


taking up work again. - Injuries at work, as other accidents, have both a somatical and a
psychical impact, the latter being far too often disregarded. A clinical description of the
three psychopathological syndromes due to injuries at work is given by the authors : trau-
matic neurosis, post-traumatic subjective syndrome and sinistrosis. Aetiological assumptions
are analysed in the paper for each of these syndromes which need differentiation as they
imply their own practical and specific therapeutic measures. Other psychological consequences
can still take place after handicaps and partial or total exclusion from the working commu-
nity; there can result from the suffering a non spedfic symptomatology. Prevention of psycho-
pathological repercussions of injuries at work, according to the authors, would need a reorga-
nisation of collective human relations in the working community and a reshaping of social
relations of men in their work.

INTRODUCTION

Les accidents du travail forment une entité définie par l'article L


du Code de la Sécurité sociale (art. 2 de la loi du 30 octobre 1946) : «
considéré comme accident du travail, quelle qu'en soit la cause, l'accid
survenu par le fait ou à l'occasion du travail à toute personne salarié
travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieu
employeurs ou chefs d'entreprise. » Cette formulation regroupe un ensemb
disparate d'événements allant des conséquences psychocorporelles d'ime sim
défaillance technique, aux accidents de trajet. Soulignons que leur défin
est strictement médico-légale et qu'elle ne renvoie à aucune cohérence méd
clinique ni étiopathogénique.
Les accidents du travail occasionnent des blessures, imposent des tra
ments, et laissent des séquelles si variées donc, qu'il est impossible d'e
sager leurs conséquences psychopathologiques en bloc. S'il existait un p
lélisme entre gravité des lésions et conséquences psychiques, nous pour

♦Psychiatres, Association pour l'Ouverture du Champ d'Investigation psychopatholo


(aocip), Centre hospitalier d'Orsay, 91406 Orsay.
Le Travail humain, tome 49, n° 2/1986

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à coup sûr classer les accid


simple. Mais ce parallélism
bien tolérés mentalement, t
qui déclenchent de véritabl
Au milieu du désordre et d
dans la pratique médicale, il
syndromes dont on verra qu
ni à la gravité des lésions so
du travail.
Au-delà de cette étude avan
la part qui revient dans Fe
lui-même et à la personnal
Nous tenterons aussi à chaq
cultés rencontrées dans la pr
orientations pour, sinon pr
psychopathologiques des ac
Nous n'envisagerons dans
de ces accidents, ce qui repr
sujet. Car il existe des acci
leurs, par exemple dans les
les naufrages de bateaux ou
de dimensions inhabituelles
sur les victimes directes, ma
rapprocher de ces situations
qu'un seul
travailleur de l'e
exemplaire pour toute la col
pensations mentales chez d
directement dans l'accident
psychopathologiques extrêm
Nous n'envisagerons pas non
les syndromes de Karsakoff
logie neurologique générale

I - La névrose traumatique

La névrose traumatique se caractérise par son début pratiquement sans


période de latence, dans les suites immédiates de l'accident du travail. Le tableau
clinique est très caractéristique : le patient est dans un état permanent d'angoisse
subaiguë, qui tranche nettement avec son être-au-monde habituel, en parti-
culier avant l'accident. D'un moment à l'autre cette angoisse s'amplifie et
s'accompagne alors de stigmates somatiques : tachycardie, sueurs profuses,
tremblements, polyurie. Cette crise d'angoisse ne survient pas sans raison,
mais à chaque fois que le sujet repense aux circonstances de l'accident. Il
assiste alors, comme si elle se déroulait à nouveau devant lui, à la scène scandée
généralement par quelques détails qui prennent une valeur cardinale et obsé-
dante : le bruit de l'explosion de la machine, la couleur du mur, le contact
du sol ou de la pierre sur la tête, la mimique expressive du collègue de travail
assistant à la scène, etc. Plus insolites et plus caractéristiques apparaissent les

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« rêves traumatiques ». Il s'agit d'une nouvelle att


par les images de l'accident qu'il revit comme pendan
de façon plus complète que les fragments qui l'assaille
Le rêve est décrit comme cauchemar, et il entraîne im
du patient qui, de façon non exceptionnelle, crie d
Le rêve traumatique est souvent suivi d'une inso
de la nuit, le sujet craignant, s'il se rendort, d'être à n
Le rêve traumatique revient souvent d'ime nuit à l'
des semaines, voire pendant des mois ou des année
ments s'espacent.
Enfin le rêve traumatique a la particularité de se
variations, et le plus souvent de façon strictement iden
Dans la journée, les attaques d'angoisse surgissent
tion des pensées au caractère parfois obsédant, mais e
chées par une perception qui évoque par analogie
de la scène traumatique : la sonnerie du téléphon
déclenchée au moment de l'accident, l'expression d
qui évoque celle du collègue de travail, etc. Aussit
d'angoisse s'accompagne du déroulement incoercible d
vécue, sans possibilité pour le patient d'en modifier le
parvient pas, malgré ses efforts, à « penser à autre c
le patient, il raconte la scène. D'un récit à l'autre,
de modification, ce qui est très inhabituel en dehors
Si toutefois le patient fait montre d'un certain plai
une fois de plus à un nouvel interlocuteur, c'est gé
commence à s'intéresser aux réactions de l'audite
à se dégager quelque peu de sa propre angoisse, comm
sante, il devenait peu à peu témoin d'un récit qui
transformant - avec la réalité de la scène vécue.
Les conséquences de la névrose traumatique sont parfois très lourdes sur
les aptitudes professionnelles et sociales des patients. Dans certains cas
l'insomnie se double d'anorexie et d'altération progressive de l'état général.
De façon non exceptionnelle le patient devient irritable, éprouve des diffi-
cultés de concentration, et sa vie affective, sexuelle et sociale est profondément
altérée. Pendant tout le temps de la névrose traumatique, le retour au poste
de travail est quasi impossible, car il entraîne une majoration de l'angoisse
et du cortège des troubles qui l'accompagnent.
L'évolution de la névrose traumatique est imprévisible. Elle dure parfois
quelques semaines, mais elle peut tout aussi bien s'installer pour des mois
ou des années, entraînant alors une véritable invalidité.
La névrose traumatique ne se rencontre pas que dans les accidents du travail.
On l'observe aussi dans les suites de toutes les formes violentes d'atteintes
à l'intégrité physique ou mentale : tremblements de terre, scènes de guerre,
tortures, agressions diverses, accidents de la route, mais aussi dans des trauma-
tismes psychologiques, lorsqu'il y a eu menace contre l'intégrité physique
sans dommage réel, ou même lorsque le sujet a assisté à une scène violente
dont un autre que lui a été victime.
La névrose traumatique et son évolution dans le temps ne dépendent
pas de la gravité des circonstances du traumatisme.

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io6 C. Dejours et al.

Etiologie

Décrite par Freud (1920) la névrose traumatique entre dans le cadre des
« névroses actuelles » (avec l'hypochondrie, la psychasthénie et la névrose
d'angoisse) c'est-à-dire des « névroses » qui, à la différence de la phobie, de
l'obsession et de l'hystérie, ne correspondent pas à la réactivation de la névrose
infantile et des conflits psychosexuels qui lui sont associés. Elle semble en
quelque sorte répondre aux seuls éléments actuels et récents de la situation
concrète effectivement vécue lors du traumatisme. Elle semble par ailleurs
n'apporter aucun des bénéfices primaires toujours associés aux symptômes
névrotiques des névroses de transfert qui ont en règle une fonction de compromis
entre un désir et l'interdiction de ce désir.
Peut-on affirmer pour autant que le passé du patient n'a aucun rôle dans
la névrose actuelle ? C'est beaucoup dire. On peut faire l'hypothèse que
n'importe qui est susceptible de souffrir un jour d'une névrose traumatique
s'il est placé dans des circonstances exceptionnellement graves. Cependant
l'investigation clinique suggère trois ordres de faits :
1) La névrose traumatique correspond à un débordement par l'excitation
psychique que déclenche la scène traumatique. Ce sont les possibilités de lier
mentalement cette excitation à d'autres séries de représentations qui font ici
qualitativement défaut. Lorsqu'une telle scène n'occasionne pas de névrose
traumatique, on constate en effet que le sujet est à même d'associer cette
perception douloureuse à d'autres complexes de représentations déjà inscrits
dans sa mémoire psychique.
L'excitation dérivée vers ces autres complexes est utilisée pour les faire
parvenir à la conscience en même temps que la scène traumatique. Le souvenir
de l'accident, ainsi délesté d'une part de l'excitation, perd progressivement
de sa puissance traumatique. Le récit de la scène violente se déforme lentement
chez le sujet qui échappe à la névrose traumatique. Les remaniements succes-
sifs ne sont pas faits au hasard, mais par compromis avec d'autres traces
mnésiques qui infiltrent peu à peu le souvenir de la scène traumatique. Cette
déformation qui fait du sujet un médiocre témoin, atteste en fait d'un travail
psychique de qualité grâce auquel cette expérience vient peu à peu prendre
place dans le tissu associatif et l'histoire du patient au même titre que les
autres expériences de la vie, sous une forme dédramatisée. C'est l'échec de ce
travail que signe l'entrée dans la névrose traumatique.
2) Si l'on est en droit de considérer que n'importe quel sujet, disions-
nous, est capable de souffrir un jour de névrose traumatique, de nombreux
auteurs se sont penchés sur l'étude des patients ainsi atteints et avancent
l'hypothèse que certains d'entre eux seraient plus particulièrement les victimes
préférentielles de la névrose traumatique. Il s'agirait de patients dont les capa-
cités de « liaison intrapsychique » seraient plus ténues que chez les autres. Et
il est vrai qu'en clinique on rencontre des patients dont l'organisation mentale
fait d'eux les proies faciles du débordement par l'excitation, éventuellement,
d'une névrose traumatique. L'organisation mentale incriminée se caractérise
par la pauvreté des conflits et le défaut de mécanismes de défense névrotiques
habituellement impliqués dans la formation des symptômes (conversion,
phobie, obsession, etc.). Cette relative inorganisation apparente de l'appa-
reil psychique se rencontrerait fréquemment parmi les états-limite (Bêr-

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Syndromes psychopathologiques 107

geret, 1974), les névroses de caractère et de com


qui, plutôt que de symptômes névrotiques, souffr
sions et de maladies somatiques.
3) On peut toutefois nuancer ce point de vue d
tigation clinique met en évidence chez la majorité
zones « sensibles » de l'appareil psychique en rapp
par des épreuves psychiques de l'enfance ayant
Lorsque la réalité vient réactiver ces traces, le sujet
l'angoisse et de s'engager dans une névrose trau
droit de penser que, si n'importe quel accident n'est
chez un sujet donné ime névrose traumatique, il exis
des circonstances spécifiques, capables, en raison de
même sujet, de le faire basculer dans la décompen
matique. Il n'y a pas de proportionnalité entre gravi
des conséquences psychopathologiques. Le pouvoir
accident dépend plus du sujet et de son histoire q
C'est ainsi que des accidents du travail, parfois sans
dents épargnant le sujet mais faisant des victime
sont susceptibles de soumettre ce dernier à une é
équilibre mental.

Mesures pratiques

La question se pose alors de l'attitude qu'il conv


des victimes de la névrose traumatique à la suite
De petits moyens ont généralement une efficacité ré
lytiques et hypnotiques donnent de bons résultats. M
doses nécessaires pour être actives sur l'angoisse a
non négligeables sur la vigilance et les performances
ce qui en limite l'emploi. Dans les cas d'échec du trai
thérapique peut être tenté. Les Behaviouristes pro
systématique (Wolpe, 1975) indéniablement efficac
posent un travail orienté sur les défauts des capacité
prétation du pouvoir désorganisateur de la scène t
à l'histoire passée du patient et aux blessures psychiq
infantile et ses relations affectives précoces.

II - Le syndrome subjectif post-traumatique


(ou syndrome postcommotionnel)

Clinique

A la différence de la névrose traumatique, ce syndrome débute en général


après un délai de plusieurs semaines à quelques mois suivant l'accident du
travail. Les symptômes ont deux caractéristiques :
- ils n'apparaissent qu'au décours des symptômes fonctionnels directement
en rapport avec les lésions objectives dues à l'accident;

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io8 C. Dejours et al.

- ils ne sont pas fixés une


en intensité, en localisatio

Le syndrome subjectif post


ont la particularité d'être to
sensations vertigineuses, lipo
un territoire neurosensitif p
culation, parasthésies, acoup
volantes, diminution de la f
apraxies diverses, etc.
Bien que le malade n'en p
l'interrogatoire retrouver, d
ime irritabilité ou des troubles de l'humeur.
A l'examen physique on retrouve seulement les cicatrices des blessures,
mais aucun signe objeciif de lésion justifiant l'impotence fonctionnelle observée.
On recourt, en règle, à des examens paradiniques : radiographies, eeg,
emg, tomodensitométrie, ecg, eng, champ visuel, fo, audiometrie, statokiné-
simétrie, etc. Et généralement, s'il y a des anomalies elles sont discordantes
ou en rapport avec des troubles anciens qui étaient déjà présents avant l'acci-
dent du travail. Il convient de souligner ici que malgré la variabilité possible
des résultats fournis par les examens complémentaires, le syndrome clinique,
lui, est remarquablement constant.
Les accidents du travail le plus souvent imputés ont eu pour impact un
traumatisme du crâne, avec ou sans perte de connaissance, dans la majorité
des cas. Sont aussi, assez souvent invoqués, les traumatismes et les fractures du
rachis, cervical, dorso-lombaire ou sacro-coccygien. Plus rarement il s'agit de
traumatismes des membres, notamment lorsqu'ils atteignent les mains et les
avant-bras, et plus rarement les traumatismes de l'abdomen, du petit bassin
ou du thorax.
Mais, toujours, existe une disproportion entre les troubles fonctionnels
dont se plaint le patient et les limitations sensorimotrices qu'on serait en droit
d'attendre des lésions et de leur cicatrisation.
L'évolution des troubles est caractéristique : hormis quelques régressions
spontanées en quelques semaines, la plupart des malades s'installent dans la
maladie et la souffrance qui parfois vont s'aggravant de façon alarmante,
pouvant conduire à des états d'impotence fonctionnelle quasi totale.
Dans la phase suivante, l'évolution des troubles est fortement marquée,
à l'évidence, par les réponses médico-sociales au syndrome. En général, devant
la discordance entre troubles fonctionnels et lésions cicatrisées objectives,
après répétition des examens cliniques et paradiniques, après de multiples
changements de médecins, après de nombreux appels à des spécialistes,
après parfois plusieurs hospitalisations non concluantes, le dossier médical
s'épaississant, le malade est victime d'un rejet par le corps médical, et une
suspicion s'installe sur la véracité de ses troubles. Repoussé, redouté par les
médecins, le malade est alors étiqueté simulateur, hystérique, psychosoma-
tique, déprimé, tire-au-flanc, selon les cas. Beaucoup de malades, à ce stade,
vont de plus en plus mal, et d'incompréhension en rejet, ils aboutissent à
une consultation psychiatrique, après intervention de la caisse de Sécurité
sociale qui conteste la durée interminable de l'arrêt de travail.

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Syndromes psychopathologiques 109

Malheureusement, dans la plupart des cas, les psyc


pas bien la nature des troubles, qu'ils rassemblen
nosographique des dépressions atypiques. Les traitem
souvent peu efficaces, et le malade entre dans la chr

Enologie

1. Hypothèse lésionnelle

S'opposant à la classique absence de lésions objectives dans ce type de


syndromes, certains neurologues cliniciens et quelques fondamentalistes accor-
dent de plus en plus d'importance aux notions de « fractures axonales » et de
« perturbations vestibulaires » (altérations neuronales retrouvées expérimenta-
lement chez l'animal et lors d'autopsies pratiquées chez des patients décédés
au décours d'un traumatisme crânien). Pour eux l'adjectif « subjectif » n'était
que la traduction grossière d'un manque de sensibilité et de précision des
explorations paracliniques du passé. Aujourd'hui l'électronystagmographie et
les examens statokinésimétriques permettent d'objectiver de tels déficits et de
modifier les conclusions de certaines expertises.
Cette attitude a l'intérêt d'induire ime meilleure relation avec ce type de
patients dans le milieu médical. Malheureusement elle reste trop organiciste,
donc trop fixée à un point de vue topographique (extrémité céphalique), pour
apporter des explications aux perturbations « psychosomatiques » apparaissant
au décours d'un traumatisme non crânien (Turon et Turon, 1979).

2. Hypothèse de la prédisposition
C'est un principe de l'investigation étiologique en psychopathologie que de
rechercher une origine endogène aux affections mentales, plutôt qu'une origine
exogène située dans l'environnement réel. Et ce principe est appliqué tant
par les tenants d'une psychogenèse que par ceux d'une organogenèse. Pour les
uns l'origine est dans les expériences précoces et la névrose infantile, pour les
autres elle est dans le métabolisme cérébral et les régulations neuro-endo-
criniennes. Dans les deux cas les événements extérieurs n'ont au plus qu'un effet
déclenchant, accessoire et non spécifique, en ce sens que beaucoup d'autres
événements très différents pourraient se substituer à eux et donner les mêmes
effets.
Pousser à l'extrême cette hypothèse de la prédisposition au syndrome
subjectif post-traumatique conduit à affirmer que la décompensation est quasi
inévitable par ces patients que la réalité fera un jour ou l'autre basculer dans
la maladie.
Cette conception qui s'appuie sur de nombreux arguments qu'on ne déve-
loppera pas ici, n'est cependant pas à l'abri de la critique. Le syndrome sub-
jectif post-traumatique peut-il être inauguré par d'autres accidents que ceux
du travail ? Il existe des cas qui font suite à des accidents de la circulation
qui n'ont de rapport avec le travail que dans les textes législatifs (dans la défi-
nition légale des accidents du travail figurent les accidents de trajet). Les
syndromes subjectifs post-traumatiques non professionnels semblent donc en
faveur de l'hypothèse de la prédisposition.

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no C. Dejours et al.

3. Hypothèse de Vétiohgie p

Mais si on y regarde de plus


du syndrome subjectif - m
accident du travail - sont po
sions à risques. Ce sont surto
des professions peu qualifiée
physique : manœuvres du bâ
de la chimie (Dejours, 1980
aussi de devoir affronter de
contrôler intégralement.
Dans la plupart de ces mé
contestée, engendre la peu
avec la poursuite du travai
(sécurité collective insuffisa
les savoir-faire (Cru, 1983) e
conduits à lutter contre la pe
la cause réelle de la peur, c
que le collectif de travail pr
complexes pour atténuer l
« d'idéologie défensive de
Nous ne reprendrons pas
métier. Nous n'en retiend
comprendre le syndrome s
de métier concourt à exclure
crainte, toute allusion que
légitimement attendre de
contrôlé. Un ensemble d'atti
visent même à tourner la pe
à des attitudes de bravade et
à cette procédure défensive,
munauté ouvrière.
Des travaux plus récents suggèrent que l'idéologie défensive étend ses
exigences hors travail et implique jusque dans la vie quotidienne des démons-
trations de résistance à la peur.
On peut alors comprendre le syndrome subjectif plus aisément : font un
syndrome subjectif des travailleurs exposés de façon habituelle par leur pro-
fession à des dangers qu'ils ne contrôlent pas totalement. Alors que, pour
pouvoir continuer le travail, ils luttent contre la peur à l'aide de l'idéologie
défensive de métier, survient au cours du travail (ou hors travail parfois) un
accident qui jette soudain le doute et discrédite l'idéologie défensive de métier
mise en défaut par les faits. Ce n'est pas toujours le premier accident qui casse
la participation du patient à l'idéologie défensive. Ce n'est pas toujours un
accident grave. Ce qui compte, c'est l'effet de la situation sur l'édifice symbo-
lique de l'idéologie défensive, effet de crise de crédibilité de l'opération d'oc-
cultation du danger réel par une formation imaginaire collective.
Le travailleur accidenté se trouve, tout à coup, incapable de souscrire plus
longtemps à l'idéologie défensive de métier. Dans une double perte - celle
de son identité de travailleur et celle de son adhésion à l'idéologie défensive -

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Syndromes psychopathologiques m

il ne peut plus éviter la peur. Le patient est dés


reprendre son travail. Un reste de lutte contre la p
à la formation de symptômes qui, comme tout sym
compromis : ils sont avant tout somatiques (céphalé
vertiges, impotence fonctionnelle, etc.) et masquen
mentalement psychique : la peur. Mais impliquant l
sensorimotrices, ils rendent la reprise du travai
soustraient efficacement le patient au vécu intolérab
le vœu légitime de s'affranchir du travail anxiogèn
L'expérience clinique apporte d'autres argumen
professionnelle du syndrome. D'abord il s'avère
post-traumatique est très rare, sinon inexistant, da
et sans risque physique (par exemple, on ne renc
suite d'un accident de la route chez les employé
ensuite que, parmi les patients atteints du syndr
tique, il existe une gamme assez différenciée de str
tiques, névrosés, psychopathes, etc., sans exclusive
D'autre part, il s'avère que le syndrome subjec
conduit souvent en fin de course le patient au ps
c'est-à-dire qu'il est résistant à un travail psychoth
bien s'il n'est qu'une réponse défensive à une situati
pas changé.
Enfin" et surtout, lorsque dans la pratique une
vers une profession ou vers une tâche sans risque m
alors le syndrome subjectif post-traumatique régre
ment le reclassement professionnel est difficile dan
s'agit souvent de travailleurs exposés aux dangers
en raison de leur statut social : défaut de formation
sociale précaire, entrée trop précoce dans la vie

III - La sinistrose

Clinique

La sinistrose est une entité clinique qui mérite d'être bien distinguée du
syndrome subjectif post-traumatique avec lequel elle est souvent confondue.
Elle commence généralement avec un certain délai après l'accident du
travail, délai intermédiaire entre ceux de la névrose post-traumatique, à début
immédiat, et du syndrome subjectif, à début plus tardif. Les premiers signes
sont en fait assez précoces si on pense à les rechercher. Ils apparaissent dès
que les problèmes somatiques sont en voie d'amélioration et que la guérison
ou la consolidation se profile.
La sinistrose se différencie du syndrome subjectif en ce que les troubles
fonctionnels invoqués sont généralement réels. La réalité des lésions sous-
jacentes est indiscutable. La gêne fonctionnelle mesurable n'est nullement
truquée par le patient. En revanche, le préjudice qu'il pense avoir subi est, lui,
disproportionné. Il convient donc de souligner que la sinistrose n'a aucun
lien avec une quelconque simulation, diagnostic qu'il ne faut d'ailleurs accepter,
en règle générale, qu'avec beaucoup de circonspection (Angelergues et al, 1964).

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112 C. Dejours et al.

Il faut souligner ici les diff


judice, car il n'y a pas de pro
données de la situation sub
du médecin, ce n'est pas sur
sionnelle, mais sur la gravité
moral. C'est-à-dire que d'em
la légitimité, de la légalité et
quablement dans la revendi
du corps et dédommagement
gique, de la perte à gagner, e
appuie parfois la démarche
serait mieux indemnisé lorsq
Préjudice, indemnité, rente,
rances, responsabilité, sont
à peu, le patient s'engage da
dossiers médicaux épais, des
et de ses procès. Il refuse un
tuels qui lui sont proposés
s'accroître et devient irrép
visites chez le médecin-conseil de la Sécurité sociale dont l'aide est demandée
pour les procès et les appels qui épaississent le dossier.
Il arrive assez souvent que l'affaire évolue mal et qu'en définitive il y ait
des violences, soit contre un médecin, soit contre le patient lui-même qui,
désespéré et brisé par l'injustice, en vient à commettre un geste suicidaire.

Etiologie

En fait l'investigation médicale n'est pas très simple dans les cas de sinis-
trose, car il y a incontestablement une part dominante du syndrome qui vient
de la structure du patient et de ses tendances paranoïaques. Il est vrai aussi
que l'injustice est réelle, comme dans la plupart des suites d'accidents du
travail. L'injustice foncière, c'est que la victime n'est, en cas de séquelles,
jamais véritablement dédommageable de sa souffrance. La vérité, c'est qu'effec-
tivement l'injustice est fréquente, sinon vis-à-vis du droit, du moins vis-à-vis
des faits. La vérité, c'est aussi que peu nombreux sont ceux qui s'indignent,
se révoltent et osent s'attaquer aux institutions pour faire valoir leurs attentes
lorsqu'elles dépassent légitimement leurs droits stricto sensu. On voit dans ce
cas combien divergentes peuvent être parfois réaction justifiée et « normalité ».
La « normalité » telle qu'elle est définie par un comportement sage et modéré
s'apparente ici à la résignation. C'est dire la difficulté pour le psychopatholo-
giste, dans de nombreux cas, de se prononcer sur le caractère pathologique d'une
sinistrose.
On peut interpréter les manifestations symptomatiques de la sinistrose
comme souffrance réactionnelle à une atteinte corporelle traumatique, si
minime qu'elle soit. Le traumatisme et ses corrélats entraînent une rupture
événementielle qui dérègle le déroulement de l'histoire individuelle et contrai-
gnent le sujet à utiliser les matériaux symptomatiques comme un langage
témoignant de cette distorsion temporelle (Fernandez-Zoïla, 1976). Selon
cette analyse la rupture est à considérer dans Y hic et nunc.

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Syndromes psychopathologiques 113

Procédant à une autre interprétation de l'étiopat


selon une approche non plus existentielle mais psy
les symptômes de cette affection par rapport à ce qu
ment de la problématique intrapsychique vers une
chique, par le truchement de la projection. Non reconn
ne se limite pas à accuser les lois, la justice, ou la soci
mission générale, à caractère altruiste, vectorisée par
plus encore que lui-même, les autres victimes, pré
de la lutte pour sa propre réparation. Il s'agit alors d'
dans un processus paranoïaque.
Et il est vrai que beaucoup de sinistroses s'inscri
morbide et qu'il est bien difficile de soulager de te
provoque souvent d'emblée un rejet par des médeci
sentiment de malaise coupable issu de leur symp
patient et le rejet agressif corrélatif d'une incapacité
est-il que, dans le meilleur des cas, le médecin ou l
rencontre quand même de redoutables obstacles da
l'instar de ce qui arrive avec tout malade présentan
noïaque. En tout état de cause ici, il faut encore so
rapport à ce qui se joue dans le syndrome subjecti
intervention qui vise un changement de poste ou un
n'est généralement que d'un piètre secours.

IV - Reprise du travail
EN L'ABSENCE DE CONSÉQUENCE PSYCHOPATHOLOGIQUE
DE L'ACCIDENT DE TRAVAIL

On comprendra qu'après avoir parcouru ces trois grandes affections psycho-


pathologiques consécutives à un accident du travail, on aurait tort de n'envi-
sager, ce qui est la règle dans la pratique, que les conséquences somatiques
des accidents du travail.
S'il est vrai que l'impact premier de l'accident c'est avant tout le corps,
et que les conséquences se jouent surtout dans le registre du handicap sensoriel
ou moteur, il est erroné de limiter à cette seule composante les séquelles des
accidents du travail (Logeay, 1985).
Et encore convient-il d'ajouter aux trois syndromes ci-dessus décrits d'autres
conséquences psychologiques des accidents du travail. Celles-ci sont secondaires
aux amputations de la capacité de travail par le handicap.
Des efforts considérables sont déployés par certains médecins, ergonomes
et chercheurs pour faire évoluer les rapports entre handicapés et travail
(Bouisset et a/., 1985). L'essentiel des recherches et des mesures prises sont le
fait d'associations privées de handicapés parce que les employeurs et l'Etat
n'accordent qu'une attention et des moyens insuffisants à ces recherches et
aux mesures pratiques. Aussi ne faut-il pas s'étonner si des handicaps phy-
siques, en altérant la capacité de travail et en créant invalidité ou chômage,
occasionnent des problèmes psychopathologiques.
L'exclusion du monde du travail se double souvent d'une marginalisation
lente hors de la vie de la cité. Dépressions, tentatives de suicide, alcoolisme,

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114 C. De/ours et al.

déstabilisations familiales, p
enfants peuvent être les con
long terme.
Il serait toutefois inexact de
les nombreux cas de reprises du
sans dégâts au registre de la vi
processus spontané et naturel
du blessé. Et encore, s'il réussit
en général du concours et d
des organismes de Sécurité s
sans condition dans le collectif
à son compte les règles implici

V - Conclusions

En conclusion, nous pouvons retenir de cette étude quelques not


insuffisamment prises en compte par ceux qui ont à s'occuper de l'h
dans ses rapports avec le travail.
Les accidents du travail ont pour impact principal le corps dont ils alt
plus ou moins gravement les performances motrices et sensorielles,
cognitives. Mais il n'y a pas d'accident du travail qui n'entraîne aussi des
quences psychologiques. L'impact somatique se double toujours d'un
psychique (Levi, 1973).
Il n'y a pas de relation régulière entre gravité des séquelles physiq
intensité de la souffrance psychique. Il existe même des conséquences pu
psychopathologiques, sans lésion physique, l'accident agissant ici comme
matisme psychique.
La majorité des conséquences psychopathologiques de l'accident du t
sont des effets secondaires des atteintes à l'intégrité physique, par le truch
de l'altération enregistrée dans la capacité de travail. Invalidité et ch
s'accompagnent en règle de difficultés psychiques qui s'inscrivent d
série dépressive, et entraînent une altération de la vie conjugale, familial
sociale du blessé.
Toutefois, il faut aussi faire une place à d'autres troubles psychiques plus
rares qui répondent à un autre enchaînement psychopathologique. Il ne s'agit
plus cette fois des effets secondaires de l'atteinte à l'intégrité corporelle, mais
d'effets primaires. L'accident du travail intervient dans ces cas non seulement
comme traumatisme physique, mais comme traumatisme psychique. L'accident
entraîne le sujet dans un vécu psychique d'impuissance et d'insécurité qui
brise l'équilibre mental en révélant la fragilité foncière de l'homme devant la
souffrance et la mort.
Ces effets psychiques primaires sont notamment illustrés par le cas de
syndromes postcommotionnels atteignant des sujets qui sont indemnes de
tout impact somatique de l'accident mais qui y ont assisté (Jolivet-Neuville,
1983) et souffrent des conséquences du traumatisme psychique.
La décompensation psychique résultant des effets psychiques primaires
du traumatisme s'organise selon trois modalités symptomatiques type : la
névrose traumatique, le syndrome subjectif post-traumatique et la sinistrose.

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Syndromes psychopathologiques 115

Ces trois entités peuvent être distinguées avec préci


clinique que dans leur pathogénie ; elles appellent aus
et thérapeutiques différentes et spécifiques de chacu
D'autres conséquences découlent des accidents d
ment : dépressions, décompensations psychonévr
l'intoxication alcoolique chronique, etc.
Ces affections appartiennent en fait à la psycho
par leur étiopathologie que par leur traitement. L'acc
rôle, certes non négligeable, de « facteur réactionne
Un autre facteur réactionnel pourrait se rencontrer
et la Symptomatologie de ces dernières ne porte auc
du travail.
Pour achever cette revue des conséquences psychopathologiques des acci-
dents du travail nous insisterons surtout sur la question de leur prévention.
Si elle est envisageable en tant que telle, elle passe d'abord par toutes les
techniques de sécurité destinées à éviter les accidents eux-mêmes. C'est
sûrement là une tactique réaliste et efficace. Mais elle devrait se doubler d'un
protocole plus spécifiquement psychologique.
La prévention ne saurait se concevoir au niveau strictement individuel.
Elle ne saurait non plus se réduire à des consignes collectives imposées de
façon plus ou moins autoritaire. Elle passe plutôt par la réorganisation psycho-
logique du collectif humain de travail si souvent malmené par la division du
travail, et par une restructuration des relations des hommes au travail, dans la
mesure où c'est l'existence d'un collectif et des relations qui se développent
en son sein qui constitue la meilleure garantie contre l'isolement et la margi-
nalisation psycho-affective d'une victime dont la productivité est momen-
tanément, ou durablement, altérée par un accident du travail (Haas, 1974, 1977).
Etant entendu ici que le bénéfice de l'appartenance psychique à un collectif
de travail, ne dispense nullement le travailleur en crise d'avoir à s'appuyer
d'abord sur ses défenses individuelles. Mais, faute d'un collectif de travail
structuré par des relations de reconnaissance et d'appartenance, le milieu de
travail devient immanquablement hostile et rejetant. Il n'y a pas ici de position
moyenne, ni de neutralité : le milieu de travail ne sait que soutenir celui qui
souffre, ou bien il l'enfonce encore davantage dans la souffrance.

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RÉSUMÉ

Les accidents du travail, comme les autres accidents, ont un impact somatique et, ce qui
est trop souvent méconnu, un impact psychique. Les auteurs présentent une description
clinique des trois syndromes psychopathologiques consécutifs aux accidents du travail :
la névrose traumatique, le syndrome subjectif post-traumatique et la sinùtrose. Les différentes
hypothèses étiologiques sont analysées dans cet article pour chacun des syndromes qui sont
à différencier les uns des autres tant pour des motifs nosographiques qu'en raison des mesures
pratiques et thérapeutiques spécifiques qu'ils imposent. A côté de ces entités existent d'autres
conséquences psychologiques liées aux handicaps et à une exclusion partielle ou totale du
monde du travail; les souffrances alors engendrées se traduisent par une Symptomatologie
non spécifique. La prévention des conséquences psychopathologiques des accidents du travail
passe selon les auteurs par une organisation du collectif humain de travail et une restructu-
ration des relations des hommes au travail.

(Manuscrit reçu juillet 1985, accepté novembre 1985.)

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