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1986 - Syndromes Psychopathologiques Consécutifs Aux Accidents Du Travail. Incidences Sur La Reprise Du Travail PDF
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SÉCURITÉ DU TRAVAIL
SYNDROMES PSYCHOPATHOLOGIQUES
CONSÉCUTIFS
AUX ACCIDENTS DU TRAVAIL
INCIDENCES SUR LA REPRISE DU TRAVAIL
SUMMARY
INTRODUCTION
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104 C Dejours et al.
I - La névrose traumatique
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Syndromes psychopathologiques 105
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io6 C. Dejours et al.
Etiologie
Décrite par Freud (1920) la névrose traumatique entre dans le cadre des
« névroses actuelles » (avec l'hypochondrie, la psychasthénie et la névrose
d'angoisse) c'est-à-dire des « névroses » qui, à la différence de la phobie, de
l'obsession et de l'hystérie, ne correspondent pas à la réactivation de la névrose
infantile et des conflits psychosexuels qui lui sont associés. Elle semble en
quelque sorte répondre aux seuls éléments actuels et récents de la situation
concrète effectivement vécue lors du traumatisme. Elle semble par ailleurs
n'apporter aucun des bénéfices primaires toujours associés aux symptômes
névrotiques des névroses de transfert qui ont en règle une fonction de compromis
entre un désir et l'interdiction de ce désir.
Peut-on affirmer pour autant que le passé du patient n'a aucun rôle dans
la névrose actuelle ? C'est beaucoup dire. On peut faire l'hypothèse que
n'importe qui est susceptible de souffrir un jour d'une névrose traumatique
s'il est placé dans des circonstances exceptionnellement graves. Cependant
l'investigation clinique suggère trois ordres de faits :
1) La névrose traumatique correspond à un débordement par l'excitation
psychique que déclenche la scène traumatique. Ce sont les possibilités de lier
mentalement cette excitation à d'autres séries de représentations qui font ici
qualitativement défaut. Lorsqu'une telle scène n'occasionne pas de névrose
traumatique, on constate en effet que le sujet est à même d'associer cette
perception douloureuse à d'autres complexes de représentations déjà inscrits
dans sa mémoire psychique.
L'excitation dérivée vers ces autres complexes est utilisée pour les faire
parvenir à la conscience en même temps que la scène traumatique. Le souvenir
de l'accident, ainsi délesté d'une part de l'excitation, perd progressivement
de sa puissance traumatique. Le récit de la scène violente se déforme lentement
chez le sujet qui échappe à la névrose traumatique. Les remaniements succes-
sifs ne sont pas faits au hasard, mais par compromis avec d'autres traces
mnésiques qui infiltrent peu à peu le souvenir de la scène traumatique. Cette
déformation qui fait du sujet un médiocre témoin, atteste en fait d'un travail
psychique de qualité grâce auquel cette expérience vient peu à peu prendre
place dans le tissu associatif et l'histoire du patient au même titre que les
autres expériences de la vie, sous une forme dédramatisée. C'est l'échec de ce
travail que signe l'entrée dans la névrose traumatique.
2) Si l'on est en droit de considérer que n'importe quel sujet, disions-
nous, est capable de souffrir un jour de névrose traumatique, de nombreux
auteurs se sont penchés sur l'étude des patients ainsi atteints et avancent
l'hypothèse que certains d'entre eux seraient plus particulièrement les victimes
préférentielles de la névrose traumatique. Il s'agirait de patients dont les capa-
cités de « liaison intrapsychique » seraient plus ténues que chez les autres. Et
il est vrai qu'en clinique on rencontre des patients dont l'organisation mentale
fait d'eux les proies faciles du débordement par l'excitation, éventuellement,
d'une névrose traumatique. L'organisation mentale incriminée se caractérise
par la pauvreté des conflits et le défaut de mécanismes de défense névrotiques
habituellement impliqués dans la formation des symptômes (conversion,
phobie, obsession, etc.). Cette relative inorganisation apparente de l'appa-
reil psychique se rencontrerait fréquemment parmi les états-limite (Bêr-
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Syndromes psychopathologiques 107
Mesures pratiques
Clinique
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io8 C. Dejours et al.
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Syndromes psychopathologiques 109
Enologie
1. Hypothèse lésionnelle
2. Hypothèse de la prédisposition
C'est un principe de l'investigation étiologique en psychopathologie que de
rechercher une origine endogène aux affections mentales, plutôt qu'une origine
exogène située dans l'environnement réel. Et ce principe est appliqué tant
par les tenants d'une psychogenèse que par ceux d'une organogenèse. Pour les
uns l'origine est dans les expériences précoces et la névrose infantile, pour les
autres elle est dans le métabolisme cérébral et les régulations neuro-endo-
criniennes. Dans les deux cas les événements extérieurs n'ont au plus qu'un effet
déclenchant, accessoire et non spécifique, en ce sens que beaucoup d'autres
événements très différents pourraient se substituer à eux et donner les mêmes
effets.
Pousser à l'extrême cette hypothèse de la prédisposition au syndrome
subjectif post-traumatique conduit à affirmer que la décompensation est quasi
inévitable par ces patients que la réalité fera un jour ou l'autre basculer dans
la maladie.
Cette conception qui s'appuie sur de nombreux arguments qu'on ne déve-
loppera pas ici, n'est cependant pas à l'abri de la critique. Le syndrome sub-
jectif post-traumatique peut-il être inauguré par d'autres accidents que ceux
du travail ? Il existe des cas qui font suite à des accidents de la circulation
qui n'ont de rapport avec le travail que dans les textes législatifs (dans la défi-
nition légale des accidents du travail figurent les accidents de trajet). Les
syndromes subjectifs post-traumatiques non professionnels semblent donc en
faveur de l'hypothèse de la prédisposition.
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no C. Dejours et al.
3. Hypothèse de Vétiohgie p
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Syndromes psychopathologiques m
III - La sinistrose
Clinique
La sinistrose est une entité clinique qui mérite d'être bien distinguée du
syndrome subjectif post-traumatique avec lequel elle est souvent confondue.
Elle commence généralement avec un certain délai après l'accident du
travail, délai intermédiaire entre ceux de la névrose post-traumatique, à début
immédiat, et du syndrome subjectif, à début plus tardif. Les premiers signes
sont en fait assez précoces si on pense à les rechercher. Ils apparaissent dès
que les problèmes somatiques sont en voie d'amélioration et que la guérison
ou la consolidation se profile.
La sinistrose se différencie du syndrome subjectif en ce que les troubles
fonctionnels invoqués sont généralement réels. La réalité des lésions sous-
jacentes est indiscutable. La gêne fonctionnelle mesurable n'est nullement
truquée par le patient. En revanche, le préjudice qu'il pense avoir subi est, lui,
disproportionné. Il convient donc de souligner que la sinistrose n'a aucun
lien avec une quelconque simulation, diagnostic qu'il ne faut d'ailleurs accepter,
en règle générale, qu'avec beaucoup de circonspection (Angelergues et al, 1964).
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112 C. Dejours et al.
Etiologie
En fait l'investigation médicale n'est pas très simple dans les cas de sinis-
trose, car il y a incontestablement une part dominante du syndrome qui vient
de la structure du patient et de ses tendances paranoïaques. Il est vrai aussi
que l'injustice est réelle, comme dans la plupart des suites d'accidents du
travail. L'injustice foncière, c'est que la victime n'est, en cas de séquelles,
jamais véritablement dédommageable de sa souffrance. La vérité, c'est qu'effec-
tivement l'injustice est fréquente, sinon vis-à-vis du droit, du moins vis-à-vis
des faits. La vérité, c'est aussi que peu nombreux sont ceux qui s'indignent,
se révoltent et osent s'attaquer aux institutions pour faire valoir leurs attentes
lorsqu'elles dépassent légitimement leurs droits stricto sensu. On voit dans ce
cas combien divergentes peuvent être parfois réaction justifiée et « normalité ».
La « normalité » telle qu'elle est définie par un comportement sage et modéré
s'apparente ici à la résignation. C'est dire la difficulté pour le psychopatholo-
giste, dans de nombreux cas, de se prononcer sur le caractère pathologique d'une
sinistrose.
On peut interpréter les manifestations symptomatiques de la sinistrose
comme souffrance réactionnelle à une atteinte corporelle traumatique, si
minime qu'elle soit. Le traumatisme et ses corrélats entraînent une rupture
événementielle qui dérègle le déroulement de l'histoire individuelle et contrai-
gnent le sujet à utiliser les matériaux symptomatiques comme un langage
témoignant de cette distorsion temporelle (Fernandez-Zoïla, 1976). Selon
cette analyse la rupture est à considérer dans Y hic et nunc.
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Syndromes psychopathologiques 113
IV - Reprise du travail
EN L'ABSENCE DE CONSÉQUENCE PSYCHOPATHOLOGIQUE
DE L'ACCIDENT DE TRAVAIL
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114 C. De/ours et al.
déstabilisations familiales, p
enfants peuvent être les con
long terme.
Il serait toutefois inexact de
les nombreux cas de reprises du
sans dégâts au registre de la vi
processus spontané et naturel
du blessé. Et encore, s'il réussit
en général du concours et d
des organismes de Sécurité s
sans condition dans le collectif
à son compte les règles implici
V - Conclusions
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Syndromes psychopathologiques 115
BIBLIOGRAPHIE
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nó C. Dejours et al.
RÉSUMÉ
Les accidents du travail, comme les autres accidents, ont un impact somatique et, ce qui
est trop souvent méconnu, un impact psychique. Les auteurs présentent une description
clinique des trois syndromes psychopathologiques consécutifs aux accidents du travail :
la névrose traumatique, le syndrome subjectif post-traumatique et la sinùtrose. Les différentes
hypothèses étiologiques sont analysées dans cet article pour chacun des syndromes qui sont
à différencier les uns des autres tant pour des motifs nosographiques qu'en raison des mesures
pratiques et thérapeutiques spécifiques qu'ils imposent. A côté de ces entités existent d'autres
conséquences psychologiques liées aux handicaps et à une exclusion partielle ou totale du
monde du travail; les souffrances alors engendrées se traduisent par une Symptomatologie
non spécifique. La prévention des conséquences psychopathologiques des accidents du travail
passe selon les auteurs par une organisation du collectif humain de travail et une restructu-
ration des relations des hommes au travail.
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