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Optimisation des structures métalliques fléchies dans un calcul plastique

Article  in  Journal de Physique IV (Proceedings) · May 2005


DOI: 10.1051/jp4:2005124037

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Fadi Geara Wassim Raphael


Saint Joseph University, Lebanon Saint Joseph University, Lebanon
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Fouad Kaddah
Saint Joseph University, Lebanon
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Optimisation des structures métalliques fléchies dans un
calcul plastique
Fadi GEARA(1) et Wassim RAPHAEL(1) et Fouad KADDAH(1)
1
Professeur, Ecole Supérieure d'Ingénieurs de Beyrouth (ESIB), Université Saint-Joseph,
B.P. 11-0514, Riad el Solh 1107 2050 , LIBAN - email: fadi.geara@fi.usj.edu.lb

Abstract : The steel structure is a type of construction that is very developed in civil engineering. In the
phase of survey and then of execution and installation of a metal work, the phase of conception is often
the place of discontinuities that prevents the global optimization of material steel. In our survey, we
used the traditional approach of optimization that is essentially based on the minimization of the weight
of the structure, while taking advantages of plastic properties of steel in the case of a bending structure.
It has been permitted because of to the relation found between the areas of the sections of the steel
elements and the plastic moment of these sections. These relations have been drawn for different types
of steel. In order to take advantages of the linear programming, a simplification has been introduced in
transforming these relation to linear relations, which permits us to use simple methods as the simplex
theorem. This procedure proves to be very interesting in the first phases of the survey and give very
interesting results .

1. INTRODUCTION

La charpente métallique est un mode de construction qui se développe de plus en plus en génie
civil et gagne du terrain par rapport au matériau traditionnel à savoir le béton. Créativité et
innovation technique sont les deux prémisses pour une construction métallique vivante. La
Convention européenne de la construction métallique CECM décerne tous les deux ans les prix
européens de la construction métallique. La priorité est donnée à l’usage créatif et économique du
matériau acier, à l’innovation technique et à la virtuosité dans la construction.
Dans la phase d’étude et ensuite de réalisation d’un ouvrage métallique, la phase de conception est
souvent le lieu de discontinuités qui empêchent l’optimisation globale du matériau acier. Durant
cette phase, différentes approches techniques ont souvent lieu pour vérifier la faisabilité de
l’ouvrage, compte tenu de plusieurs critères techniques et économiques influencés par un certain
nombre de paramètres comme la forme de la structure, la disposition de ses différents composants,
la nature du système porteur, les fondations, les connections et les attaches, le coût de fabrication,
le montage, etc.
L’approche traditionnelle d’optimisation des structures métalliques est essentiellement basée sur la
minimisation du poids de la structure. Le développement de cette science a été permis grâce à la
connaissance plus approfondie des lois de comportement des différents matériaux constitutifs
d’une part, la présence de logiciels de calcul de plus en plus sophistiqués, ainsi que les difficultés
économiques et l’augmentation accrue de la concurrence dans les marchés ce qui pousse les
concepteurs à optimiser leurs ouvrages et à être plus compétitifs.

1
En l’absence de théorie générale de l’optimisation des structures, et dans le but de profiter des
avantages de l’industrialisation et du progrès technique dans la fabrication et la production des
profilés métalliques, cette étude a été menée afin de présenter une méthodologie d’optimisation
basée sur la minimisation du poids des poutres continues, éléments très utilisés en construction
métallique. L’étude exploite le comportement élasto-plastique de l’acier en faisant travailler les
différents éléments d’une charpente métallique formée par des éléments fléchis avec leur optimum
plastique. Ceci permet de définir, dans un calcul numérique approprié, une géométrie donnée de
profilé, répondant à des exigences structurelles et techniques correctes et présentant en même
temps un minimum de poids ce qui pourra rendre plus économique la structure en question. Cette
approche d’optimisation tient compte des caractéristiques dimensionnelles des éléments, de la
nature des charges et des appuis.

2. PLASTICITE ET FLEXION SIMPLE

Considérons une élément de matière soumis à certaines contraintes ; cet élément a un


comportement élastique lorsque les variations de déformations qu'il subit sont purement élastiques
réversibles, dans ce cas, les contraintes sont élastiques et suivent des lois de comportement
relativement bien déterminées comme par exemple la loi de Hooke donnée par la formule : σ =
ε.E, essentiellement adaptée pour les éléments métalliques ; les déformations élastiques sont
généralement une fonction linéaire des contraintes. Le domaine d’élasticité est marqué par la
limite élastique σe, caractéristique de chaque matériau. En dépassant cette limite, les déformations
des éléments métalliques rentrent dans le domaine plastique, non linéaire et non réversible. Dans
ce dernier cas, les variations de déformations sont la somme d'une partie réversible (élastique),
éventuellement nulle, et d'une partie irréversible (plastique).
Considérons, par exemple, une poutre métallique reposant sur plusieurs appuis simples et soumise
à un chargement quelconque (figure 1).

A B C
L1 L2 b

Figure 1. Poutre sur appuis simples

Supposons que la force p augmente progressivement, Le moment fléchissant dans cette poutre
augmente avec la charge et par conséquent, les contraintes et déformations notamment dans les
sections les plus sollicitées, vers mi-portée de la barre et sur appuis. Les contraintes normales
passent dans ce parcours par les états suivants (figure 2).
Le moment élastique Me correspond au diagramme triangulaire de contraintes (figure 2b) et est
donné par :
Me = (1)
∫ σ . z dA
A

2
z
-σ -σe -σe -σe
+h/2

ze
M Me M Mp
y 0

-h/2
σ σe σe σe
a- Domaine b- Limite c- Domaine d- Plastification
élastique élastique élasto-plastique complète
Figure 2. Evolution des contraintes normales σ

Le moment de plastification Mp correspond au diagramme bi-rectangulaire de contraintes (figure


2d) et est donné par :
M p =σe ∫ z dA = W ply . σ e (2)
A
Wply étant le module de résistance plastique à la flexion suivant y de la section transversale de la
poutre. Le moment élasto-plastique M correspond au diagramme triangle-rectangulaire de
contraintes (figure 2c) et est donné par :
+ h/ 2 ze + h/ 2
z
M= ∫ σ . z dA = 2 ∫ σe . .z dA + 2 ∫ σ e .z dA (3)
ze
− h/ 2 0 ze

ze étant la distance entre l'axe neutre et la fibre plastifiée la plus proche. Lorsque le moment de la
section la plus sollicitée tend vers la valeur Mp, la courbure dans cette zone augmente beaucoup,
mais elle reste faible dans les autres parties de la poutre. Une rotule plastique se forme alors dans
cette section. Elle représente un modèle simplifié de la réalité en concentrant les déformations
plastiques dans la zone plastifiée en un seul points. Pour le supplément de charge, la poutre change
de comportement à cause de la présence de cette rotule plastique.

3. OPTIMISATION D’UNE STRUCTURE FLECHIE

L’optimisation d’une structure métallique fléchie consiste à trouver le dimensionnement le plus


adéquat vérifiant les critères de résistance (la structure doit pouvoir supporter les charges pondérée
réglementaires) et les critères de service (la structure ne doit pas être trop déformable) tout en
ayant le prix minimal. En général l’évaluation du prix minimal tient compte de plusieurs facteurs
dont : le poids de la structure, la fabrication des pièces constitutives et le montage. Avec les prix
actuels de l’acier, le poids de la charpente représente un facteur très important parmi ceux cités et
par conséquent son incidence sur le prix de la structure est considérable. En effet l’industrialisation
et le progrès de la technologie de fabrication ne fait que réduire l’incidence de la fabrication sur la
prix final de la structure quant au montage, il dépend principalement de la complexité du projet et
du prix de la main d’œuvre spécialisée ou non. Ce dernier facteur peut subir de grandes
fluctuations d’un pays à l’autre et d’un projet à l’autre et il est très difficile de trouver un rapport
simple entre ce facteur et le prix final de la structure.

3
Dans notre cas, on s’est essentiellement intéressé au poids de la charpente étant donné
l’importance de ce facteur dans l’évaluation finale du prix de la structure. La structure optimale
sera donc celle qui a le poids minimum, en d’autres termes, celle qui contient le moins de matière.
Or minimiser la quantité d’acier revient à minimiser le produit de la section par la longueur des
tronçons [1] , soit minimiser :
f = ai li ∑ :
i
pour une barre donnée (4)

f =∑A L i i : pour une structure donnée (5)


i
Cette sommation portant sur tous les tronçons i, de section ai inconnue et de longueur li inconnue,
de chaque barre de la structure, si on admet la variation de l’inertie à l’intérieur même des barres.
Cette sommation porte aussi sur toutes les barres i de la structure, de section Ai inconnue et de
longueur Li connue. En général, dans les petits projets, l’ingénieur tend à adopter une section
constante sur toute la barre tandis que dans les grands projets, on a tendance à optimiser au
maximum afin de présenter le prix le plus faible et gagner le marché. Dans ce dernier cas,
l’adoption de l’inertie variable dans les éléments peut présenter une solution compétitive et
économique malgré le surplus de prix causé par la fabrication des éléments. L’industrialisation
joue un rôle important dans ce cas et le nombre élevé d’éléments identiques pourrait réduire
énormément l’incidence de la fabrication sur le prix total de la structure métallique. Plusieurs
critères d’optimisation seront donc possibles, et le choix d’un critère est obligatoire pour la suite
du calcul. Dans le cas d’une section constante par élément, et dans la mesure où la longueur de cet
élément est connue, il est intéressant de choisir un critère simple et de relier la section de la poutre
A au moment plastique M p du profilé. En effet, la section transversale A variant comme le carré
d’une dimension de la section et le moment de plastification M p comme le cube de cette
dimension, on aurait la relation :
Ai = k i M αpi (6)
Où k et α sont deux paramètres avec α proche de 2/3. Dans une approche simplifiée, on peut
adopter pour une même série de profilés cette approximation. A titre d’exemple, pour la série IPN,
on aura (Figure 3, avec y l’axe de plus grande inertie):
Relation A = f(Mpy) - Série IPN Relation A = f(Mpz) - Série IPN

250.0 250.0

200.0 200.0
A(cm 2)

A(cm 2)

150.0 150.0

Mpy - S235 Mpz - S235

100.0 Mpy - S275 100.0 Mpz - S275

Mpy - S355 Mpz - S355

50.0 50.0

0.0 0.0

Mpy(kN.m ) Mpz(kN.m )

Figure 3. Courbes reliant A à Mpy et Mpz pour la série IPN

. Pour S235 : A = 2.3360 M 0py.6534 et A = 6.4418 M 0pz.7097

4
. Pour S275 : A = 2.1080 M 0py.6534 et A = 5.7618 M 0pz.7097 (7)

. Pour S355 : A = 1.7840 M 0py.6534 et A = 4.8068 M 0pz.7097

La fonction à minimiser devient alors :


α
f = ∑k L M
i
i i pi (8)

Ce problème pourra être traité manuellement pour les structures simples et par la programmation
pour les structures plus complexes. Dans ce dernier cas, la programmation linéaire connue sous le
nom de théorème du simplex, bien que souvent approchée, donne des résultats intéressants ainsi
que des calculs rapides et simples. Dans ce cas l’approximation linéaire consiste à écrire une
relation linéaire entre A et Mp de la forme :
Ai = ai + bi M pi (9)
où a et b sont des constantes . La fonction à minimiser s’énonce alors :
f = ∑ A L = ∑ a L + ∑b M
i
i i
i
i i
i
i pi Li (10)

Ce qui revient à minimiser : g = ∑M L pi i


(11)
i
A titre d’exemple, pour la même série IPN, on a :

. Pour S235 : A = 25.741 + 0.2042M py et A = 21.4955 + 1.4819M pz


. Pour S275 : A = 25.741 + 0.1745M py et A = 21.4955 + 1.2664M pz (12)
. Pour S355 : A = 25.741 + 0.1352M py et A = 21.4955 + 0.9810M pz

Ainsi, le problème de résolution sera simplifié et le critère de minimisation du poids sera


directement reporté aux moments plastiques des différents éléments. D’autres méthodes ont été
développées, essentiellement basées sur les algorithmes génétiques [2] ou la distribution de la
plasticité [3] ou des méthodes d’optimisation élastiques et plastiques [4].

4. CONCLUSION

La théorie de la plasticité, largement utilisée dans les nouveaux codes de calcul se prête toujours à
de larges développements théoriques, mathématiques et numériques. L’optimisation des structures,
a pris un importance particulière ces dernières années, car elle permet de bénéficier de l’avantage
économique, facteur primordial des marchés dans un contexte de plus en plus compétitif. La
complexité des structures actuelles et la présence plus commode des logiciels de calcul numériques
a permis de résoudre des problèmes de plus en plus compliqués et a permis de développer des
outils basée sur les lois de comportement et des avancées des algorithmes de programmation. Ceci
était à la base de notre étude qui a pris comme principal objectif de donner au calculateur des
éléments additionnels, simplifiant ses calculs et permettant d’exploiter au maximum les capacités
de résistance des éléments de structure. Ainsi les courbes reliant la l’aire de la section transversale
des éléments au moment plastique de ces éléments et l’utilisation de la programmation linéaire
comme moyen simplifié de calcul, facilitent la tache et donnent plus de souplesse au calcul
plastique optimal. Notons que ceci permet une économie évidente de matière et contribue à la
maîtrise du comportement optimal réel d’une structure fléchie formée d’élément métalliques.
Néanmoins, n’oublions pas qu’il est impossible de définir en toute généralité quelles conditions
une structure doit remplir pour être considérée comme optimum. En effet, on doit envisager divers
facteurs économiques supplémentaires comme l’impact de la main-d’œuvre ainsi que le montage,
5
etc. Ces facteurs dépendent en grande partie du contexte et du tissu socio-économique de chaque
région. Cependant, il reste toujours utile, et malgré la complexité de la prise en compte des
différents facteurs, de se fixer comme objectif de réaliser la structure de poids minimum.

5. BIBLIOGRAPHIE

[1] Y. Lescouarc’h, Calcul en plasticité des structures, Edité par Connaissances techniques
communication (1981)
[2] N. Bel Hadj Ali, J.C. Mangin, A.F. Cutting-Decelle A .F., Optimisation of the steel structures
design with genetic algorithms. Proc. of the 3rd international conference in decision making in
urban and civil engineering. London, 6-8 November 2002.
[3] C. M. Foley, D. Schinler, Optimized design of partially and fully-restrained steel frames using
distributed plasticity , proceedings of the 2001 Structural Congress and Exposition, sponsored
by Structural Engineering Institute of ASCE, May 21-23, 2001, Washington, D.C.
[4] A. Hasegawa, T. Sakamoto, N. Sato, Elastic and Plastic Designs for Maximum Load, Journal
of Structural Engineering, Vol. 115, No. 6, June 1989, pp. 1342-1356

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