You are on page 1of 9

See

discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/229100608

Évaluation dimensionnelle des émotions en


psychiatrie : validation du questionnaire
Émotionnalité positive et négative à 31 items
(EPN-31)

ARTICLE in L ENCÉPHALE · JUNE 2007


Impact Factor: 0.7 · DOI: 10.1016/S0013-7006(07)92037-0

CITATIONS READS

14 476

5 AUTHORS, INCLUDING:

Antoine Pelissolo Jean-Pierre Rolland


Hôpital Henri Mondor (Hôpitaux Universitai… Université Paris Ouest Nanterre La Défense
179 PUBLICATIONS 2,968 CITATIONS 72 PUBLICATIONS 1,153 CITATIONS

SEE PROFILE SEE PROFILE

Fernando Perez-Diaz Roland Jouvent


French National Centre for Scientific Resea… French National Centre for Scientific Resea…
103 PUBLICATIONS 2,272 CITATIONS 202 PUBLICATIONS 3,562 CITATIONS

SEE PROFILE SEE PROFILE

Available from: Antoine Pelissolo


Retrieved on: 13 January 2016
MÉMOIRE ORIGINAL

Évaluation dimensionnelle des émotions en psychiatrie :


validation du questionnaire Émotionnalité positive et négative
à 31 items (EPN-31)
A. PÉLISSOLO (1), J.-P. ROLLAND (2), F. PEREZ-DIAZ (1), R. JOUVENT (1), J.-F. ALLILAIRE (1)

Dimensional approach of emotion in psychiatry : validation of the Positive and Negative Emotionality scale
(EPN-31)
Summary. Background – This paper reports the first validation study of the EPN-31 scale (Positive and Negative Emo-
tionality scale, 31 items) in a French psychiatric sample. This questionnaire has been adapted by Rolland from an emotion
inventory developed by Diener, and is also in accordance with Watson and Clark’s tripartite model of affects. Methodo-
logical aspects – Respondents were asked to rate the frequency with which they had experienced each affect (31 basic
emotional states) during the last month. The answer format was a 7-point scale, ranging from 1 « Not experienced at
all » to 7 « Experienced this affect several times each day ». Three main scores were calculated (positive affects, negative
affects, and surprise affects), as well as six sub-scores (joy, tenderness, anger, fear, sadness, shame). Four hundred
psychiatric patients were included in this study, and completed the EPN-31 scale and the Hospital Anxiety and Depression
(HAD) scale. The Global Assessment of Functioning (GAF) scale was rated, as well as DSM IV diagnostic criteria. We
performed a principal component analysis, with Varimax orthogonal transformation, and explored the factorial structure
of the questionnaire, the internal consistency of each dimension, and the correlations between EPN-31 scores and HAD
scores. Results – The factorial structure of the EPN-31 was well-defined as expected, with a three-factor (positive, negative
and surprise affects) solution accounting for 58.2 % of the variance of the questionnaire. No correlation was obtained
between positive and negative affects EPN-31 scores (r = 0.006). All α Cronbach coefficients were between 0.80 and
0.95 for main scores, and between 0.72 and 0.90 for sub-scores. GAF scores were significantly correlated with EPN-31
positive affects scores (r = 0.21 ; p = 0.001) and with EPN-31 negative affects scores (r = – 0.45 ; p = 0.001). We obtained
significant correlations between positive affects score and HAD depression score (r = – 0.45 ; p < 0.001), and between
negative affects score and HAD anxiety (r = 0.56 ; p < 0.001) and depression (r = 0.45 ; p < 0.001) scores. This pattern
of correlation was in accordance with the Watson tripartite model of emotionality. Significantly higher EPN-31 positive
affect mean scores were observed in females when compared to males (p < 0.001). The third factor of the EPN-31 is
less robust than the others and, the validity of the surprise score could hence be discussed. Conclusion – In all, this
study confirmed the validity and the interest of the EPN-31 use in psychiatric patients. Various clinical and research appli-
cations can be considered, such as infra-symptomatic studies of emotions in affective disorders and during treatment
protocols or definition of phenotypic markers in genetic or neuro-imagery studies.

Key words : Affectivity ; Emotionality ; Negative affects ; Positive affects ; Tripartite model ; Validation.

(1) Service de Psychiatrie Adulte et CNRS UMR 7593, AP-HP, Hôpital Pitié-Salpêtrière, 47, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France.
(2) UFR STAPS, Université Paris X, Nanterre, France.
Travail reçu le 27 mai 2005 et accepté le 15 février 2006.
Tirés à part : A. Pélissolo (à l’adresse ci-dessus).

256 L’Encéphale, 33 : 2007, Mai-Juin, cahier 1


L’Encéphale, 2007 ; 33 : 256-63, cahier 1 Évaluation dimensionnelle des émotions en psychiatrie

Résumé. Cet article présente les résultats d’une première chobiologiques tentent de faire le lien entre des facteurs
étude de validation du questionnaire Émotionnalité positive de personnalité ou de tempérament, les émotions et les
et négative (EPN-31) dans une population française de troubles anxieux ou dépressifs par exemple (3). Là
patients psychiatriques. Il s’agit d’une échelle d’analyse émo- encore, l’utilisation d’instruments de mesures validés pour
tionnelle adaptée par Rolland sur la base des travaux de Die- évaluer les émotions apparaît comme une nécessité.
ner et du modèle « tripartite » des émotions de Watson et Le modèle dit « tripartite » développé par Watson et
Clark. Trois scores principaux sont fournis par ce Clark (22) repose avant tout sur des typologies émotion-
questionnaire : les émotions positives, les émotions négati- nelles pour décrire et expliquer les troubles dépressifs et
ves et les émotions de surprise. Six sous-scores peuvent éga-
anxieux, avec une distinction schématique de trois com-
lement être calculés. Un groupe de 400 patients psychiatri-
posantes différenciant ces troubles : les émotions positi-
ques a rempli l’EPN-31 et a été évalué par ailleurs à l’aide
ves qui sont normales dans les troubles anxieux mais affai-
de l’échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression scale).
blies dans les troubles dépressifs, les émotions négatives
Une analyse en composantes principales (ACP) a été effec-
qui sont anormalement élevées dans les deux types de
tuée, de même que des analyses de consistance interne et
troubles, et l’hyperactivité neuro-végétative élevée dans
de validation concourante. L’ACP identifie une structure à
les troubles anxieux mais pas dans les troubles dépres-
trois facteurs correspondant, après rotation orthogonale Vari-
sifs. Ce modèle s’appuie sur les travaux antérieurs de Wat-
max, aux émotions négatives (F1), aux émotions positives
son et Tellegen (23), notamment, qui ont établi la structure
(F2) et aux émotions de surprise (F3). Les coefficients de con-
fondamentalement bidimensionnelle des émotions, faite
sistance interne varient entre 0,80 et 0,95 pour les trois scores
des deux dimensions « affects positifs » et « affects
principaux, et entre 0,72 et 0,90 pour les six sous-scores. Le
négatifs ». Il fait également l’hypothèse d’une continuité
score d’émotions positives est corrélé négativement à la
entre des dispositions durables de tempérament ou de
sévérité des symptômes dépressifs, et le score d’émotions
personnalité et les états émotionnels, par exemple entre
négatives est corrélé positivement à la sévérité des symptô-
le trait névrosisme (neuroticism) et les affects négatifs, et
mes anxieux et dépressifs. Le score de surprise paraît moins
entre les traits d’extraversion et les affects positifs (21).
robuste. En conclusion, cette première étude de l’EPN-31
La grande originalité des travaux de Watson et Clark pour
confirme la validité et l’intérêt de cet instrument de mesure
l’étude des troubles affectifs est la prise en compte à part
des émotions en psychiatrie.
égale des émotions positives et négatives, alors que la plu-
part des modèles existants reposent avant tout sur l’étude
Mots clés : Affectivité ; Émotionnalité ; Émotions négatives ; Émo-
tions positives ; Modèle triparite ; Validation. des affects négatifs (anxiété, tristesse, etc.). L’objectif
principal de ces auteurs était de mieux cerner les rapports
entre troubles anxieux et troubles dépressifs, dans leur
comorbidité mais également dans leurs différences (20,
INTRODUCTION 21). Cette question apparaît comme essentielle
aujourd’hui en psychiatrie, au vu de la fréquence de ces
Les émotions occupent une place centrale dans la cli-
troubles dans la population générale. Les études effec-
nique psychiatrique, leurs anomalies constituant souvent
tuées à l’aide du modèle tripartite confirment le plus sou-
le cœur des pathologies les plus courantes (troubles de
vent les hypothèses des auteurs : niveaux élevés d’affects
l’humeur, troubles anxieux, psychoses). Les modèles uti-
négatifs dans les troubles anxieux et dépressifs, et affects
lisés dans la recherche psychiatrique placent, dans cer-
positifs diminués uniquement dans les troubles dépressifs
tains cas, les troubles émotionnels au premier plan ; dif-
(22). Cette approche dimensionnelle des émotions com-
férents outils sont alors utilisés pour explorer certains
mence à être utilisée comme marqueur dans différentes
dysfonctionnements spécifiques comme l’humeur
études cliniques en psychiatrie, notamment dans des
dépressive (9), l’anhédonie (14), l’humeur anxieuse (10),
essais thérapeutiques d’antidépresseurs (4).
ou encore l’alexithymie (19). Pourtant, le recueil émotion-
nel lui-même est très peu utilisé dans les approches clas- Dans la même perspective, Rolland (17) a mis au point
siques de la pathologie. Les techniques d’échantillonnage un questionnaire de relevé émotionnel destiné à des étu-
émotionnel ont surtout été employées en psychologie des de psychologie expérimentale, de psychiatrie ou
expérimentale ou différentielle ; elles inspirent depuis peu encore de psychologie du travail. Il s’est appuyé, pour ce
quelques modèles appliqués à la psychopathologie, faire, sur les différents travaux de la psychologie du bien-
notamment du fait du développement de nouvelles pro- être, et notamment ceux de Diener et al. (5, 6), ainsi que
cédures d’investigations cérébrales. Il est ainsi possible, sur le modèle tripartite des émotions développé par Wat-
par exemple, d’explorer en imagerie cérébrale fonction- son et Clark (22). L’outil créé (annexe 1), dénommé
nelle les modifications de l’activité corticale ou sous-cor- « Émotionnalité positive et négative » (EPN-31) est un
ticale au cours de tâches mettant en jeu des phénomènes questionnaire composé de 31 items qui correspondent à
émotionnels, motivationnels ou comportant une induction des émotions de base, ou plus élaborées, présentées
spécifique d’un état d’humeur comme la tristesse ou la joie sous la forme de mots simples et isolés (17). L’objectif est
(2, 13, 14). Pour mener ces études, il est souvent néces- de fournir trois scores principaux : émotions positives,
saire de disposer d’instruments de mesure des états émo- émotions négatives, et émotions de surprise. En plus des
tionnels fiables, reproductibles et donc validés. Par travaux de Diener et al. (6) portant uniquement sur les
ailleurs, certains modèles psychopathologiques et psy- émotions négatives, les études initiales de validation de

257
A. Pélissolo et al. L’Encéphale, 2007 ; 33 : 256-63, cahier 1

l’EPN-31 ont été effectuées chez des sujets non cliniques, chométriques précédentes, les scores P et N peuvent être
confirmant la structure factorielle du questionnaire et décomposés en plusieurs facettes (16, 17) :
l’homogénéité des dimensions mesurées (7, 16, 17). – émotions positives : « joie » (items 5, 14, 20, 23 et
Aucune étude de validation n’a cependant été menée 25) et « tendresse » (items 1, 2, 4, 29, 30) ;
jusqu’à présent sur des populations de patients psychia- – émotions négatives : « peur » (items 3, 18, 21 et 22),
triques, alors qu’il s’agit d’un de ses domaines principaux « colère » (items 7, 11, 15 et 19), « honte » (items 8, 9,
d’application. 12, 16, 17 et 24), « tristesse » (items 6, 10, 26 et 31).

OBJECTIFS ANALYSES

Les objectifs principaux de cette étude étaient donc La structure du questionnaire EPN-31 a été étudiée à
d’explorer, chez des patients psychiatriques, la structure l’aide d’une analyse en composantes principales (ACP).
factorielle de l’EPN-31, la consistance interne de ses Les facteurs dont les valeurs propres étaient supérieures
dimensions et sous-dimensions, et les corrélations de cel- à 1 ont été extraits, puis une rotation orthogonale Varimax
les-ci avec une mesure de symptômes anxieux et dépres- a été effectuée. Par ailleurs, l’homogénéité interne des
sifs. L’objectif secondaire était d’obtenir des valeurs facteurs obtenus a été explorée par le calcul des coeffi-
moyennes des trois scores principaux de l’EPN-31 chez cients α de Cronbach, appliqués également aux sous-fac-
des patients psychiatriques. teurs théoriques.
Les moyennes des scores et sous-scores de l’EPN-31
ont ensuite été calculées, et une comparaison entre hom-
SUJETS mes et femmes (test t) et une recherche de corrélation
avec l’âge (r de Pearson) ont été effectuées à titre explo-
Les sujets inclus dans cette étude étaient tous des ratoire.
patients hospitalisés ou suivis en consultation dans un ser- Les corrélations entre les trois scores de l’EPN-31 et
vice de psychiatrie adulte universitaire (Hôpital Pitié-Sal- les deux scores du questionnaire HAD ont été calculées
pêtrière, Paris), ayant donné leur consentement écrit pour à l’aide du coefficient r de Pearson afin d’explorer les liens
participer à une étude de recherche clinique. Tous les entre émotions et symptômes anxieux et dépressifs.
patients consécutifs sur une période d’environ deux ans Les analyses ont été effectuées à l’aide du logiciel
et demi ont été inclus, à l’exception de ceux refusant de SPSS (version 11.5.1).
participer, n’ayant pas un niveau linguistique en français
suffisant, souffrant de trouble psychotique aigu ou chro-
nique (notamment de schizophrénie), de pathologie
démentielle ou de troubles psycho-organiques suscepti- RÉSULTATS
bles d’altérer leurs fonctions cognitives de manière signi- Échantillon
ficative.
L’échantillon étudié est composé de 400 sujets
(189 hommes et 211 femmes), d’âge moyen 38,9 ans ±
INSTRUMENTS 13,4 (16 à 85 ans). La majorité des patients (n = 252 soit
63 %) reçoivent un traitement médicamenteux au moment
Tous les patients inclus dans l’étude ont été évalués à de l’évaluation, dont des antidépresseurs (n = 197 soit
l’aide du Mini International Neuropsychiatric Interview 49,3 %), des thymorégulateurs (n = 25 soit 6,3 %), et des
(MINI) (11), permettant de porter les principaux diagnos- antipsychotiques (n = 22 soit 5,5 %). Les antipsychoti-
tics de l’axe I selon les critères du DSM IV (1). Une cotation ques concernaient des patients souffrant de troubles
de l’Échelle d’évaluation globale du fonctionnement (EGF) anxieux ou dépressifs sévères (sans éléments psychoti-
du DSM IV a également été effectuée. ques), justifiant une potentialisation ou un traitement séda-
Les patients ont par ailleurs rempli les deux question- tif.
naires suivants : l’EPN-31 et l’échelle HAD (Hospital Les troubles principaux (plusieurs diagnostics possi-
Anxiety and Depressive Scale) (25). L’EPN-31, qui fait bles par patients), selon les critères du DSM IV, sont les
l’objet de cette étude, est un questionnaire à 31 items cor- troubles dépressifs (65,5 %) et les troubles anxieux
respondant à 31 émotions de base (16, 17). La consigne (65,3 %). Parmi ces derniers, les phobies sociales
donnée au sujet est d’estimer la fréquence avec laquelle (30,5 %) et le trouble panique (21 %) sont les plus repré-
il a ressenti chacune de ces émotions sur une période d’un sentés. Les scores moyens de l’échelle HAD sont de 8,20
mois, à l’aide d’une échelle à sept degrés variant de ± 4,8 (0 à 20) pour le sous-score dépression, et de 11,9
« jamais » à « plusieurs fois par jour », cotés entre 1 et 7. ± 4,3 (0 à 21) pour le sous-score anxiété. La moyenne de
L’interprétation des réponses d’un sujet se fait habituelle- l’échelle EGF s’élève à 51,0 ± 9,4 (30 à 80).
ment en calculant trois scores principaux : le score P
d’émotions positives, le score N d’émotions négatives, et
le score S d’émotions de surprise. D’après les études psy-

258
L’Encéphale, 2007 ; 33 : 256-63, cahier 1 Évaluation dimensionnelle des émotions en psychiatrie

Structure factorielle Scores moyens de l’EPN-31

L’ACP effectuée sur les 31 items de l’EPN-31 permet Les valeurs moyennes des trois scores principaux et
d’extraire trois facteurs dont les valeurs propres sont des six sous-scores de l’échelle EPN-31, pour l’échantillon
supérieures à 1 (tableau I). Après rotation orthogonale total et par sexe, sont présentées dans le tableau II. Des
Varimax, ces trois facteurs correspondent hiérarchique- scores significativement plus élevés sont retrouvés chez
ment aux émotions négatives (29,9 % de la variance les femmes pour les émotions positives (p = 0,001), alors
totale), aux émotions positives (21,2 %), et aux émo- qu’aucune différence n’est constatée pour les deux autres
tions de surprise (7,1 %). Au total, cette solution expli- scores. La différence entre hommes et femmes observée
que 58,2 % de la variance totale du questionnaire. L’item pour le score P ne concerne en fait que le sous-score
15 (fureur) se trouve partagé entre les facteurs émotions « tendresse » pour lequel les femmes ont un score moyen
négatives et émotions de surprise, et les items 13 (éton- significativement plus élevé que les hommes (p < 0,001).
nement) et 27 (surprise) ne saturent pas spécifiquement Une corrélation significative, mais très faible (r = – 0,12),
sur leur facteur de rattachement théorique (émotions de est retrouvée entre les émotions négatives et l’âge.
surprise). Les coefficients de consistance interne des facteurs
principaux varient entre 0,80 à 0,95, et ceux des six sous-
facteurs sont tous compris entre 0,72 à 0,90.

TABLEAU I. — Résultats de l’analyse en composantes


principales, après rotation orthogonale Varimax (n = 400). Corrélations inter-scores
Items F1 F2 F3 Aucune corrélation n’est observée entre les scores P
1 Affection 0,15 0,65 – 0,46
et N (r = 0,006 ; p = 0,9), alors que le score S se trouve
corrélé positivement et de manière significative à la fois
2 Amour 0,09 0,60 – 0,41
avec les scores P (r = 0,40 ; p = < 0,001) et N (r = 0,29 ;
3 Anxiété 0,64 – 0,07 – 0,34 p = < 0,001). Au sein des émotions positives, les sous-
4 Bienveillance 0,13 0,59 – 0,30 scores « joie » et « tendresse » sont corrélés positive-
5 Bonheur – 0,06 0,81 – 0,02 ment (r = 0,63 ; p = < 0,001). Au sein des émotions néga-
6 Chagrin 0,70 – 0,07 – 0,13 tives, les coefficients de corrélations bivariées entre les
7 Colère 0,57 0,08 0,22 sous-scores du facteur N sont tous compris entre 0,55 et
8 Confusion 0,64 – 0,02 0,03 0,70.
9 Culpabilité 0,70 – 0,11 – 0,09
10 Découragement 0,75 – 0,22 – 0,17
11 Dégoût 0,69 – 0,22 0,15 Corrélations avec les autres mesures
12 Embarras 0,67 – 0,13 0,17
Le tableau III rapporte les coefficients de corrélations
13 Étonnement 0,38 0,40 0,47 entre les scores du questionnaire EPN-31 et ceux des
14 Fierté 0,09 0,58 0,30 échelles EGF et HAD. Les émotions positives (score P)
15 Fureur 0,46 0,08 0,49 sont significativement corrélées au score HAD-dépres-
16 Honte 0,70 – 0,16 – 0,09 sion (négativement) tandis que les émotions négatives
17 Humiliation 0,62 – 0,07 0,22 (score N) sont corrélées négativement à l’EGF et positi-
18 Inquiétude 0,75 – 0,01 – 0,21 vement aux scores HAD-anxiété et HAD-dépression.
19 Irritation 0,68 – 0,05 0,08
20 Joie 0,06 0,82 0,04
21 Nervosité 0,60 0,03 – 0,15 DISCUSSION
22 Peur 0,70 0,01 – 0,17
Cette première étude de validation du questionnaire
23 Plaisir 0,08 0,78 – 0,03
EPN-31 en psychiatrie est probablement une des premiè-
24 Regret 0,68 – 0,06 0,02
res également concernant un instrument de recueil émo-
25 Satisfaction 0,01 0,76 0,22 tionnel en langue française dans ce type de population,
26 Solitude 0,57 – 0,24 0,01 ce qui rend d’ailleurs difficile toute comparaison.
27 Surprise 0,26 0,55 0,46
L’ACP a permis de valider les hypothèses sur la struc-
28 Stupéfaction 0,37 0,34 0,55 ture du questionnaire EPN-31 en trois facteurs principaux.
29 Sympathie 0,15 0,66 – 0,13 Les coefficients de consistance interne des facteurs prin-
30 Tendresse 0,14 0,72 – 0,37 cipaux et des sous-facteurs sont également très satisfai-
31 Tristesse 0,75 – 0,18 – 0,24 sants. Au sein d’une population non clinique de
1 753 sujets, Rolland (17) avait obtenu des résultats simi-
Variance expliquée 29,9 % 21,2 % 7,1 %
laires, avec des coefficients α de Cronbach s’élevant à
Les coefficients de saturation supérieurs ou égaux à 0,50 en valeur 0,84, 0,90 et 0,73 respectivement pour les scores P, N et
absolue sont en caractères gras. S. Les coefficients α des sous-scores sont un peu moins

259
A. Pélissolo et al. L’Encéphale, 2007 ; 33 : 256-63, cahier 1

TABLEAU II. — Scores moyens et écarts types de l’échelle EPN-31 (tous les scores peuvent varier de 0 à 100).

Moyenne
Moyenne Moyenne Comparaison
Nombre Coefficient α population Corrélation
hommes femmes H/F
d’items de Cronbach totale avec l’âge
(n = 189) (n = 211) p (test t)
(n = 400)
Émotions positives 10 0,90 50,2 ± 22,2 45,4 ± 21,8 54,4 ± 21,8 < 0,001 r = – 0,08
(p = 0,10)
Tendresse 5 0,81 59,5 ± 25,3 52,1 ± 24,3 66,1 ± 24,4 < 0,001 r = – 0,03
(p = 0,49)
Joie 5 0,81 40,8 ± 24,0 38,7 ± 23,5 42,7 ± 24,3 0,10 r = – 0,12
(p = 0,02)

Émotions négatives 18 0,95 49,6 ± 21,3 49,3 ± 21,7 49,9 ± 21,0 0,75 r = – 0,12
(p = 0,02)
Peur 4 0,72 69,0 ± 24,5 67,3 ± 24,5 70,6 ± 24,5 0,18 r = – 0,15
(p = 0,003)
Colère 4 0,88 39,5 ± 23,9 40,1 ± 24,7 38,9 ± 23,2 0,62 r = – 0,14
(p = 0,005)
Honte 6 0,85 39,6 ± 24,8 40,0 ± 26,0 39,3 ± 23,7 0,79 r = – 0,09
(p = 0,07)
Tristesse 4 0,90 55,3 ± 26,8 54,3 ± 27,1 56,2 ± 26,5 0,48 r = – 0,04
(p = 0,07)

Émotions de surprise 3 0,80 23,8 ± 20,8 23,3 ± 20,3 24,3 ± 21,3 0,61 r = – 0,07
(p = 0,14)

TABLEAU III. — Corrélations des scores de l’échelle EPN-31 avec les autres mesures psychopathologiques (n = 400).

Échelle EPN-31 Échelle EPN-31 Échelle EPN-31


Score P Score N Score S

EGF r = 0,21 r = – 0,45 r = 0,06


(p = 0,001) (p < 0,001) (p = 0,39)
HAD-anxiété r = – 0,05 r = 0,56 r = 0,15
(p = 0,28) (p < 0,001) (p = 0,003)
HAD-dépression r = – 0,45 r = 0,45 r = – 0,21
(p < 0,001) (p < 0,001) (p = 0,001)

EGF : Échelle globale de fonctionnement ; HAD : Hospital Anxiety and Depression scale.

élevés, en raison du moindre nombre d’items qui les com- rélation significative, mais très faible, est observée entre
posent, mais restent cependant satisfaisants (0,76 à les émotions négatives (score N) et l’âge (r = – 0,12 ;
0,88). Dans une étude portant sur 130 hommes militaires, p = 0,02).
Rolland et De Fruyt (16) ont obtenu des coefficients α com- Concernant la matrice de corrélation des trois scores
pris entre 0,78 et 0,80 pour les sous-scores de la dimen- principaux, elle montre principalement l’indépendance
sion N de l’EPN-31. complète des dimensions d’émotions positives et négati-
Concernant les scores moyens de l’échelle EPN-31, ves (r = 0,02). Le même résultat (r = 0,06) avait été obtenu
aucune différence significative liée au sexe n’est observée par Rolland (17) chez des sujets non cliniques, ce qui tend
pour les émotions négatives et de surprise, alors que le à montrer que l’indépendance des émotions positives et
score P d’émotions positives est plus élevé chez les fem- négatives existe quelle que soit la population étudiée. Il
mes (p = 0,001). Cette différence s’explique essentielle- s’agit d’un point très anciennement et largement débattu
ment par une moyenne plus élevée du sous-score dans la littérature psychologique, certains auteurs défen-
« tendresse » (p < 0,001). Tous les autres sous-scores dant l’hypothèse d’une même dimension d’émotions plus
ont des moyennes équivalentes dans les deux sexes. ou moins plaisantes ou déplaisantes (8, 18, 24), les autres
Nous n’avons pas retrouvé de données comparables dans considérant que les émotions positives et négatives repré-
la littérature, les niveaux émotionnels n’étant habituelle- sentent deux dimensions réellement indépendantes l’une
ment pas comparés entre hommes et femmes. Une cor- de l’autre (6, 23).

260
L’Encéphale, 2007 ; 33 : 256-63, cahier 1 Évaluation dimensionnelle des émotions en psychiatrie

Le score S se révèle être corrélé à tous les autres scores CONCLUSION


émotionnels. Il est difficile d’interpréter ce résultat, en
l’absence d’autres données de référence sur les émotions Au total, cette première étude de validation du ques-
de surprise, mais ce score semble ainsi refléter un certain tionnaire EPN-31 dans une population psychiatrique con-
niveau d’activation émotionnelle non spécifique d’une firme la fiabilité des scores et sous-scores produits par
valence particulière. Il faut cependant remarquer que le cette échelle, ainsi que la pertinence psychopathologique
troisième facteur issu de l’ACP semble nettement moins de ces mesures, en comparaison de mesures symptoma-
robuste que les deux autres, avec notamment la présence tiques. Ce questionnaire évalue les émotions sous l’angle
d’items n’appartenant pas au score « surprise » (affection de leur fréquence ressentie par le sujet sur une période
négativement, fureur positivement). Le fait que ce score donnée (un mois), ce qui pourrait paraître à première vue
ne soit composé que de trois items pose un réel problème une mesure fragile. Les résultats de notre étude, et de
psychométrique. Nous avons choisi de le conserver dans quelques autres effectuées sur d’autres types de popula-
notre étude car il faisait partie de l’instrument original, mais tions (16, 17), tendent à montrer pourtant que cette éva-
ces résultats pourraient conduire à la suppression du luation simple est valide et reproductible. Ceci conforte le
score « surprise », qui n’est pas essentiel par rapport au choix initial de Diener et al. (6) d’évaluer la fréquence des
modèle émotionnel, dans les utilisations ultérieures de émotions plutôt que leur intensité, celle-ci étant jugée plus
l’échelle. complexe à définir au plan conceptuel et difficile à évaluer
L’étude des liens avec les mesures psychopathologi- en raison de possibles biais de remémoration. Pour com-
ques confirme que le score N d’émotions négatives est pléter cette première étude de validation, il reste à repro-
corrélé positivement aussi bien avec les symptômes duire ces explorations dans d’autres échantillons permet-
dépressifs qu’anxieux, et négativement avec le niveau de tant notamment d’effectuer des analyses confirmatoires
fonctionnement global. Il est intéressant de noter que ces de la structure factorielle de l’EPN-31 et d’établir des
coefficients de corrélation sont du même ordre de gran- valeurs normatives, à évaluer la stabilité ou l’instabilité
deur, qu’il s’agisse de mesures par questionnaires d’auto- temporelle des scores émotionnels en fonction de l’évo-
évaluation (HAD anxiété et dépression) ou d’une hétéro- lution psychopathologique, et à rechercher éventuelle-
évaluation (EGF). Le score P est, quant à lui, corrélé néga- ment des corrélations avec des mesures externes des
tivement avec le score de dépression mais pas avec le réactions émotionnelles (observateurs, marqueurs phy-
score d’anxiété, ce qui correspond complètement aux siologiques ou neurobiologiques, imagerie cérébrale fonc-
hypothèses du « modèle tripartite » de Watson et Clark tionnelle, etc.). Les principales applications de ce type de
(22). Il est modérément corrélé au score de fonctionne- questionnaire d’utilisation simple en psychiatrie pourraient
ment global. être, entre autres, la recherche de phénomènes émotion-
nels infracliniques mais pertinents pour la psychopatho-
logie, l’évaluation prospective des effets des traitements,
psychothérapiques ou médicamenteux, ou encore la défi-
nition de meilleurs phénotypes ou endophénotypes pour
les recherches en psychiatrie génétique.

261
A. Pélissolo et al. L’Encéphale, 2007 ; 33 : 256-63, cahier 1

ANNEXE 1

Questionnaire EPN-31

Cet inventaire* porte sur des émotions que vous avez pu avoir l’occasion de ressentir. En considérant le mois passé, estimez (approxi-
mativement) la fréquence selon laquelle vous avez pu ressentir chacune de ces émotions. Indiquez votre réponse par une croix [×].

Plusieurs Plusieurs Plusieurs


Une fois Une fois Une fois
Jamais fois fois fois
par mois par semaine par jour
par mois par semaine par jour

1) Affection [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
2) Amour [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
3) Anxiété [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
4) Bienveillance [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
5) Bonheur [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
6) Chagrin [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
7) Colère [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
8) Confusion [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
9) Culpabilité [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
10) Découragement [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
11) Dégoût [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
12) Embarras [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
13) Étonnement [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
14) Fierté [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
15) Fureur [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
16) Honte [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
17) Humiliation [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
18) Inquiétude [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
19) Irritation [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
20) Joie [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
21) Nervosité [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
22) Peur [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
23) Plaisir [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
24) Regret [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
25) Satisfaction [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
26) Solitude [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
27) Surprise [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
28) Stupéfaction [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
29) Sympathie [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
30) Tendresse [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
31) Tristesse [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]

Références 4. DICHTER GS, TOMARKEN AJ, FREID CM et al. Do venlafaxine XR


and paroxetine equally influence negative and positive affect ? J
Affect Disord 2005 ; 85 : 333-9.
1. AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. Diagnostic and Statis- 5. DIENER E, EMMONS R. The independence of positive and negative
tical Manual of Mental Disorders, fourth edition. Tr fr Guelfi JD et al. affect. J Personal Soc Psychol 1985 ; 47 : 1105-17.
Washington DC : 1994. Paris : Masson, 1996. 6. DIENER E, SMITH H, FUJITA F. The personality structure of affect.
2. CANLI T, AMIN Z. Neuro-imaging of emotion and personality : scientific J Personal Soc Psychol 1995 ; 69 : 130-41.
evidence and ethical considerations. Brain Cogn 2002 ; 50 : 414-31. 7. DIENER E, SUH M, LUCAS E et al. Subjective well-being : three
3. DAVIDSON RJ. Anxiety, depression and emotion. New York : decades of progress. Psychol Bull 1999 ; 125 : 276-302.
Oxford University Press, 2000.

* Inventaire de Diener E, Smith H, Fujita F (1995). Adaptation J.P. Rolland, Université Paris X. © Autorisation de E. Diener, janvier 1997.

262
L’Encéphale, 2007 ; 33 : 256-63, cahier 1 Évaluation dimensionnelle des émotions en psychiatrie

8. GREEN DP, GOLDMAN SL, SALOVEY P. Measurement error 6 months prospective study in a military sample. Eur J Personality
masks bipolarity in affect ratings. J Personal Soc Psychol 1993 ; 64 : 2003 ; 17 : S101-S121.
1029-41. 17. ROLLAND JP. Du stress au bien-être subjectif. Proposition d’une
9. JOUVENT R, HARDY P, BOUVARD M et al. Heterogeneity of the approche intégrative. Habilitation à diriger des recherches. Univer-
depressive mood. Construction of a polydimensional scale. Encé- sité Paris X-Nanterre, 1998.
phale 1987 ; 13 : 233-7. 18. RUSSEL JA. A circumplex model of affect. J Personal Soc Psychol
10. KEEDWELL P, SNAITH RP. What do anxiety scales measure ? Acta 1980 ; 39 : 1161-78.
Psychiatr Scand 1996 ; 93 : 177-80. 19. TAYLOR GJ, BAGBY RM, RYAN DP et al. Validation of the alexi-
11. LECRUBIER Y, SHEEHAN DV, WEILLER E et al. The Mini Interna- thymia construct : a measurement-based approach. Can J Psy-
tional Neuropsychiatric Interview (MINI), a short diagnostic struc- chiatry 1990 ; 35 : 290-7.
tured interview : reliability and validity according to the CIDI. Eur Psy- 20. WATSON D, CLARK LA, CAREY G. Positive and negative affectivity
chiatry 1997 ; 12 : 224-31. and their relation to anxiety and depressive disorders. J Abnormal
12. McDONALD DA, HOLLAND D. Examination of the psychometric Psychol 1988 ; 97 : 346-53.
properties of the temperament and character inventory self-tran- 21. WATSON D, CLARK LA, HARKNESS AR. Structures of personality
scendence dimension. Personal Individ Differ 2002 ; 32 : 1013-27. and their relevance to psychopathology. J Abnormal Psychol 1994 ;
13. PELLETIER M, BOUTHILLIER A, LEVESQUE J et al. Separate neu- 103 : 18-31.
ral circuits for primary emotions ? Brain activity during self-induced 22. WATSON D, CLARK LA. Mood and temperament. New York : The
sadness and happiness in professional actors. Neuroreport 2003 ; Guilford Press, 2000.
14 : 1111-6. 23. WATSON D, TELLEGEN A. Toward a consensual structure of mood.
14. PETERSON CA, KNUDSON RM. Anhedonia : a construct validation Psychol Bull 1985 ; 98 : 219-35.
approach. J Personal Assess 1983 ; 47 : 539-51. 24. WOODWORTH RS, SCHLOSBERG H. Experimental psychology.
15. PHILLIPS ML, DREVETS WC, RAUCH SL et al. Neurobiology of New York : Holt, Rinehart and Winston, 1954.
emotion perception II : implications for major psychiatric disorders. 25. ZIGMOND AS, SNAITH RP. The Hospital Anxiety and Depressive
Biol Psychiatry 2003 ; 54 : 515-28. Scale. Acta Psychiatr Scand 1983 ; 67 : 361-70.
16. ROLLAND JP, DE FRUYT F. The validity of FFM personality dimen-
sions and maladaptive traits to predict negative affects at work : a

263

You might also like