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SOCIALES / HISTORY AND SOCIAL SCIENCES TER avait choisi lequel fut, en considération ses actes. Des 1353, Zhu. Yuanzhang pour conseiller un lettré acquis au légisme, Li Shanzhang 4 apres la fondation de la dynastie en 1368, le président de la rédaction des lois et des codes. Bien que Li Shanzhang ait été obligé de se retirer de son poste de premier ministre en 1371, ilest visible que influence sme a été déterminante dans la conduite de Ming Taizu. En témoi son insistance sur le conformisme intellectuel qu'il exige de ses sujets, ésir de garder la haute main sur le pouvoir, sa politique des récom punitions —celles-ci sous forme de purges — pour s’attacher t chacune de ses attitudes et de ses prises de décision trouverait son explication directe dans iff, prOné par Hanteizi MEF ( juxtapose les antique et le rappel des grandes options prises par le souverain, notamment en matitre d'exécutions massives, mais ces rapprochements sont d'elle sans base textuelle venant appuyer les hypotheses avancées). du ig penses et d la fidélité des fonctionnaires ; "art de gouverner”, 147. Tsal, Shih-shan Henry, Perpetual Happiness. The Ming Empero' Yongle. Seattle, WA : University of Washington Press, 2001. 270 p, Exercice prisé par les historiens chinois — elle l’est beaucoup moins dans les milieux sinologiques occidentaux — cette biographie d’emperet s‘ouvre sur un classique exercice de style : la relation dune “journée-type’ du souverain, en occurrence le 13 jour du 1* mois de la 21* année de son regne. L’ouvrage suit ensuite un découpage chronologique, avec « Les années d’apprentissage » (1360-1382), « Les années ’attente » (1382-1398), « La guerre de succession > (1398-1402) et « Les années de reconstruct c’est-A-dire le régne proprement dit, divisé en une partie « Gouvernement et politique » et une partie « Société et économie ». Trois chapitres thématiques (sur les politiques culturelle et extérieure de Yongle) closent la biographie. Le régne du “second fondateur des Ming” est entaché de tant de zone: d’ombres que dans leur notice du Dictionary of Ming Biography, Mote et Goodrich ont pu dire : “It is unlikely that historians ever will be a up all questions concerning the man and his period”. A cet égard, et comme on pouvait s'y attendre, Ia présente biographie ne eve aucun coin du voile (auteur lui-méme compare Yongle a l’énigmatique sphynx), le principal obstacle méthodologique & l'étude de la période résidant, on le sait, dans le manque de fiabilité des sources, notamment des “Annales Véritabl regnes de Hongwu et de Jianwen (voir les travaux savants de Wang Chong: ‘wu sur la question), maintes fois révisées par celui qu'un vivace courant | tré qualifiera A mots couverts, jusqu’a la fin des Ming, d"usurpateur. Au reste stion de l'identité exacte de Yongle (était-il vraiment le fils de 'impé- ratrice Ma ou bien celui d’une concubine coréenne 2) et celle de sa légitimité (Gtait-i, comme il a voulu le laisser croire & la postérité, “le fils que Hongwu aimait” et 'impératrice Xu étaitelle bien la bru préférée de I'impératr Ma ?) peuvent paraftre secondaires si I’on s‘attache & étudier I’héritage ph ie to clea des le tot que ‘mes fami Lautear dictoire ma veut parol politique Yongle — Ja quarant ne se conc auteur ¥ crétiste i clairement Yongle un violents de de Vemper nant pus A Vactif Grand Sec parle—to capitalism suecesseur Gu Yanwu se seraien point de vi mongole s fiée du ten sif la" tion du Dé questions Yao Guan; tiques (dor Ajouton Yongle hus raise : Tai 215, Min (6dition ta Bi, Yongl cchubanshe shi lun 88 Yongle hu (6galemen 1998). (Se de Perpen dont les t que les motifs cachés de Maction (Yongle en Hamlet hanté par les fan mes familiaux, vision que ne renie pas I'auteur de Perpetual Happiness) L’auteur brosse un portrait en nuances d'un personnage complexe, contra dictoire mais qu'il défend 4’étre un “inadapte social” (sociopath), comme on veut parfois le faire croire. Yongle apparaft au fil des pages eomme un empe- reur guerrier, encore “mongol” dans son mode de vie, doué d'un grand sens Politique (largement acquis dans l'ombre de son pire ; il est & signaler que Yongle — fait assez rare dans Ihistoire des Ming — n°accéda au trone que la quarantaine passée, aprés s’étre essayé au pouvoir dans son fief pékinols), ne se conciliant les grices de la classe lettrée que pour mieux la controler (auteur va jusqu’a dire que Yongle les lettrés) et volontiers syn- cxétiste (distribuant des faveurs & toutes les confessions, sans qu'on sache clairement si lui-méme était vraiment un esprit religieux). L'auteur voit er Yongle un véritable “Iégiste”, expliquant ce penchant par | violents de sa jeunesse. II suggére par ailleurs, a la lumiére des éerits memes de Vempereur, qu'une fois sur le trone, I'ex-prince de Yan aurait mari, deve nant plus introspectif A V'actif du personnage : Ia consolidation des institutions (émergence du Grand Secrétariat et du Censorat), a remise en route de I'Seonomie (I'auteut Parle — tout du moins pour la premitre moitié du regne — de “bourgeons de capitalisme”, posant en contrepoint la question d'un relatif déclin sous les suecesseurs de Yongle), la régénération culturelle (bien que Pauteur, suivant Gu Yanwa, évoque la une pensée officielle de laquelle les Ming ne se seraient jamais départis), l'expansion territoriale (V'auteur souscrit. au point de vue selon lequel les Ming seraient sans doute repassés sous la coupe mongole sans la vision géostratégique de Yongle, dont la politique est quali fige du terme modeme de containment), 'hégémonie diplomatique. Av pas du tyran (purge suivant son accession au trOne, créa- 6t de I"Est). Notons au passage que l'auteur pose d’intéressantes questions annexes : les mystBres de la compilation du Dadian (jamais publié, et dont les artisans acheveront leur vie dans d’obscures conditions), le role de Yao Guangxiao en idgologue de l'ombre, les dispendieuses missions diploma tiques (dont les expéditions maritimes ne constituaient qu’tne petite parti). Ajoutons-y les biographies de Yongle en chinois : Shang Chuan iMifff, Yongle huangdi 3 27. Beijing : Beijing chubanshe, 1989 (édition taiwa, naise : Taipei : International Village Bookstore, 1994) ; Chao Zhongchen 58, “fe, Min gzu chuan HCH. Beijing : Renmin chubanshe, 1994 édition taiwanaise : Taiwan Shangwu yinshuguan, 1996) ; Mao Peigi 4 8, Yongle huangdi dachuan 7483275 H (8. Shenyang : Liaoning jiaoyu chubanshe, 1994 ; Mao Peiqi “E(H54 et Li Chaoran 448%, Ming Chengeu shi lun 8503858 8. Taipei : Wenjin chubanshe, 1994 ; Yang Lin Hk Yongle huangdi 64%. Zhonghe (Taipei) : Zhishufang chubanshe, 1997 (également sous le titre Ming Chengzu 551340. Taipei : Yunlong chubanshe, 1998). [Seul 'ouvrage de Shang Chuan est mentionné dans la bibliographic de Perpetual Happiness.] JEROME KERLOUEGAN

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