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Université Hassan II Ain Chok - Casablanca

Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales

Introduction A l’Etude Du Droit

1er Semestre

Année universitaire 2021 – 2022

De ……..A……..

Enseignant : Maître Salah-Eddine CHENGUITI

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PREMIERE PARTIE : LA NOTION DE DROIT

INTRODUCTION

I- DEFINITION DE LA NOTION DU DROIT :

II – LA REGLE DE DROIT / DROIT OBJECTIF

III - LE CONTENU DU DROIT OBJECTIF

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INTRODUCTION

D’une manière générale, le mot « droit » a deux sens :

Parfois, il désigne l’ensemble des règles générales qui s’appliquent dans un Etat à un moment
donné (ensemble de règles juridiques qui régissent la vie des hommes en société) : c’est ce qui
est appelé : droit objectif ;

Et parfois, il désigne les prérogatives particulières (privilèges exclusives) dont une personne
déterminée peut se prévaloir (et les obligations correspondantes). C’est ce qui est appelé :
droit subjectif (droits subjectifs).

I - Définition de la notion du droit :

Le droit est l’ensemble des règles qui s’appliquent aux individus depuis le jour de leur
naissance jusqu’au jour de leur décès. Il concerne tous les domaines de l’activité humaine
qu’il s’agisse du milieu familial, social ou professionnel.

On peut définir le droit comme l’ensemble des règles régissant la vie des hommes en société
et sanctionnées par l’autorité publique (l’Etat).

D’une part, le droit suppose l’existence d’une SOCIETE, c'est-à-dire d’une pluralité
d’individu. Une personne vivant seule sur une île déserte n’a pas besoin de droit. Elle est libre
de faire ce qu’elle veut puisque sa liberté ne cause aucun tort à autrui. En revanche, dès
l’instant où deux individus coexistent, la règle de droit devient nécessaire pour éviter que la
loi du plus fort ne l’emporte.

D’autre part, le droit suppose l’existence d’une SANCTION. La règle de droit est
obligatoire, contrairement aux autres règles de vie en société comme les règles de politesse ou
de bienséance.

Or le propre de la règle de droit est que son non-respect est sanctionné par l’Etat, dont le rôle
est de garantie le maintien de l’ordre social. La violation d’une règle de droit est donc une
faute sanctionnée principalement de deux manières : soit de manière civile, pour une
réparation, soit de manière pénale, par une punition.

La SANCTION CIVILE prend la forme d’une réparation financière, appelée « dommages


et intérêts ». on entend par dommages et intérêts une somme d’argent évaluée par le juge
destinée à compenser le préjudice subi par une personne du fait d’une autre personne. Par
exemple, celui qui ne respecte pas un contrat sera condamné à réparer financièrement le
dommage causé à autrui.

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La SANCTION PENALE intervient lorsqu’une infraction a été commise. Elle prend la
forme d’une punition, dont les expressions les plus sévères sont une amende versée à l’Etat
et/ou une peine de prison. Sanctions pénales et civiles peuvent se cumuler. La contrefaçon est
un délit sanctionné par une amende, une peine de prison et des dommages et intérêts si la
victime de la contrefaçon a subi un préjudice financier ?

Le droit peut être considéré sous deux aspects : le droit objectif et les droits subjectifs. :

- Le droit au sens objectif est l’ensemble des règles juridiques à caractère général et
impersonnel qui organisent les relations des hommes entre eux en fixant les limites de leurs
activités au sein de la société et qui sont sanctionnées par l’autorité publique.

Exemple : le droit interdit et punit le crime, et oblige les citoyens (contribuables) à payer
les impôts.

Ces règles découlent d’un droit qui se définit par son objet, c’est pourquoi il est appelé
droit objectif.

- Les droits subjectifs : signifient l’ensemble des prérogatives que possèdent les individus.
Il s’agit des droits de chacun, exemple : droit de propriété, droit à la pension alimentaire,…

Le droit objectif et les droits subjectifs entretiennent des rapports profondément étroits : les
droits subjectifs ne peuvent exister et s’exercer que s’ils ne contredisent pas les lois édictées
dans l’intérêt social, c’est à dire, c’est le droit objectif qui fixe l’ensemble des droits de
chaque individu et permet ainsi à toute personne d’invoquer ses droits subjectifs.

De même, l’évolution des droits subjectifs est conditionnée par celle du droit objectif.

II – LA REGLE DE DROIT / DROIT OBJECTIF

A - Les caractères de la règle de droit (ou droit objectif):

Qu’est ce qu’entend par une règle de droit ?

Une « règle de droit » est une règle de conduite sociale dont le respect est assuré par
l’autorité publique.

La règle de droit a, donc, l’aspect d’un certain commandement; c’est pour cela qu’elle est
obligatoire, générale, permanente et coercitive.

1- La règle de droit a un caractère obligatoire :

La règle de droit est obligatoire pour toutes les personnes à qui elle s’applique.

Pour examiner l’action de la règle de droit, ou règle juridique, on dit généralement que la
règle de droit permet, ordonne, défend, ou punit.

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Défendre, ordonner, expriment clairement l’idée d’obligation.

Exemples :

o Le médecin n’a pas l’obligation de guérir son client (malade) mais seulement de lui
prodiguer des soins de manière attentive et éclairée, et ce conformément aux dernières
connaissances scientifiques dans le domaine.

o Le contribuable a l’obligation de payer ses impôts aux échéances prévues.

La règle de droit du fait qu’elle est contraignante, toute violation la concernant fait l’objet de
sanctions de la part des pouvoirs publics.

Cependant, il faut noter qu’il existe des niveaux dans cette obligation des règles juridiques :
Certaines se regroupent dans la catégorie des règles dites impératives ou d’ordre public qui
s’imposent de manière absolue : c'est-à-dire ni les particuliers et ni les tribunaux ne peuvent
écarter leur application (exemples: règles de droit pénal, règles de droit public,…). Le
caractère impératif de ces règles se justifie, surtout, par le fait qu’elles s’attachent aux
principes fondamentaux de la société.

Et il existe, aussi, d’autres règles dites: règles d’application qui sont plus souples, dans la
mesure où les parties concernées peuvent soit en modifier le contenu soit les écarter (il s’agit
des lois dites supplétives ou interprétatives). On rencontre ce type de lois surtout dans le
domaine des contrats où les contractants peuvent choisir ou aménager les modalités de leurs
conventions selon leur volonté (principe de l’autonomie de volonté). A ce moment, comme le
prévoit, par exemple, l’article 230 du Dahir des Obligations et Contrats marocain (D.O.C.),
l’obligation contractuelle tiendra de loi vis à vis des parties et revêtira à leur regard un
caractère obligatoire, sanctionné par l’autorité publique (à titre d’exemple: l’article 502 du
D.O.C. qui prévoit la livraison de l’objet acheté aura lieu au magasin de vente, à moins que
les contractants décident d’un autre endroit. Si les parties ne manifestent pas de volonté
contraire à cette prescription supplétive, cette dernière deviendra obligatoire.

2 - La règle de droit a un caractère général :

Cela signifie qu’elle s’applique d’une même façon à tous les individus sans exception, dans
une société donnée. Elle est impersonnelle et ne tient pas compte des particularismes
individuels, c’est pour cela qu’on peut dire, qu’elle a un caractère objectif.

La règle de droit est rédigée en termes abstraits, cela veut dire qu’elle ne s’applique pas à
telle, ou telle personne nommément désignée; mais à toutes les personnes sans distinction, ou
bien à une catégorie de personnes déterminées.

Ce caractère général de la règle de droit est théoriquement une garantie contre toute
discrimination personnelle, en vertu du principe d’égalité que reconnaissent –normalement-
les différentes constitutions des pays.

Mais l’égalité n’est pas nécessairement l’uniformité, car il est légitime de traiter
différemment, en droit ce qui est différent en fait (exemple: le droit de vote est accordé aux
uns et refusé aux autres pour des motifs différents (âge, peines privatives,…).

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Par ailleurs, il faut signaler l’existence d’un certain droit de classe, qui s’est crée et développé
au fil du temps, dans la mesure où certaines règles de droit ne seront applicables qu’à telle ou
telle classe sociale : les commerçants, les locataires,…

Mais, à l’intérieur de chaque classe considérée, la règle de droit s’appliquera de manière


uniforme à tout le monde (éléments de classe).

Ce caractère général est une manifestation de l’application du principe «l’égalité de tous


devant la loi».

3 - La règle de droit a un caractère permanent :

Comme les individus, les règles de droit ne sont pas éternelles. Elles ont un commencement et
une fin.

La permanence de la règle, est son applicabilité constante, durant toute son existence. Cette
règle s’appliquera chaque fois que les conditions qu’elle prévoit sont remplies (peu importe,
que son application effective soit plus ou moins fréquente).

En plus des caractères, obligatoire, général, et permanent, la règle de droit est enfin
coercitive.

4 - La règle de droit a un caractère coercitif :

Pour pouvoir remplir son but (assurer la sécurité dans la société), la règle de droit doit être
obligatoire, et être assortie de sanctions, exécutées par l’autorité publique. On distingue
diverses infractions en fonction de leur nature et leur gravité par rapport à la règle de droit.

On distingue, ainsi, des sanctions civiles, des sanctions administratives et des sanctions
pénales.

 Sanctions civiles : lorsque celles-ci ne concernent que les rapports des individus entre
eux (condamnation du responsable d’un accident au versement d’une somme d’argent,
pour indemniser la victime qui a subi des préjudices matériels,…) ;

 Sanctions administratives : lorsque l’infraction met en jeu les rapports des individus avec
l’administration (une plainte portée par un individu contre un fonctionnaire,…) ;

 Sanctions pénales : lorsque l’infraction met en jeu les rapports des individus avec la
société (condamnation d’un délinquant qui a commis une infraction lourde – vol,
agression corporelle,…- à une peine d’emprisonnement).

Parfois, on se trouve devant des situations où deux ou trois sortes de sanctions qui peuvent
être encourues en même temps.

Exemple : le conducteur d’un véhicule automobile qui blesse un piéton, en brûlant un feu
rouge, sera pénalisé pour avoir violé les dispositions du code de la route, et sera conditionné à
verser des dommages et intérêts à la victime, et éventuellement être sous les barreaux en cas
de décès de la victime.

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Ces caractères spécifiques de la règle de droit permettent de la distinguer d’autres règles de
conduite, telle que la morale (règle individuelle fondée sur les principes de la justice et de la
charité. Elle cherche à atteindre le perfectionnement individuel de la personne), la religion,
(règle d’origine divine) et les règles de convenance (prévues pour uniformiser les relations
sociales entre les personnes).

Il faut, toutefois signaler qu’une règle religieuse ou morale pourrait, dans certains cas, soit
inspirer une règle de droit, soit accéder intégralement au rang des règles juridiques (exemple:
il est interdit de rompre le jeûne en public, pendant le mois de ramadan).

Après avoir étudié les caractères de la règle droit (ou droit objectif), nous décrivons
maintenant son contenu.
III – LE CONTENU DU DROIT OBJECTIF :

Il existe plusieurs catégories de règles juridiques, selon les domaines visés, qui ne cesse de se
multiplier parallèlement à l’évolution de la société.

Traditionnellement, on classe les branches de droit en deux catégories essentielles :

- Le droit public et le droit privé ;


- Le droit national et le droit international.

A ces disciplines principales, on peut ajouter, aussi, des disciplines « accessoires », appelées
les « sciences auxiliaires du droit ».

A- Le droit Public :

Cette branche de droit est composée de règles qui ont pour objet l’organisation et le
fonctionnement des pouvoirs publics. Il régit également les rapports des collectivités
publiques avec les particuliers. C’est un droit «protecteur» de l’intérêt général, par exemple :

o Le droit constitutionnel s’occupe de la réglementation des compétences de l’Etat et du


fonctionnement des institutions politiques ;

o Le droit administratif s’occupe de la réglementation des sociétés publiques et des


activités à caractère économique et social prises en charge par les collectivités et
établissements publics ;

o Le droit fiscal s’occupe de la détermination des impôts et taxes dont les citoyens sont
redevables et de l’utilisation des fonds perçus ;

o Le droit pénal qui, pour faire régner l’ordre, précise les sanctions corporelles et
pécuniaires dont l’Etat peut frapper ceux qui n’obéissent pas à cet ordre.

B - Le droit Privé :

On appelle "droit privé" l'ensemble des règles de droit qui régissent les rapports entre les
personnes privées qu'elles soient physiques (particuliers) ou morales (entreprises,

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associations...). Il traite des actes et de la vie des particuliers comme le mariage, le divorce,
l'héritage, l'adoption, la propriété, les contrats, etc.

C’est un droit libéral qui met en évidence la volonté des individus.

Le droit privé s'oppose au droit public qui traite des relations entre les personnes privées et
les institutions publiques ou des relations des institutions publiques entre elles.

Les origines du droit privé remontent aux institutions de l'Empire romain, qui avaient instauré
cette section du droit protégeant les citoyens face au pouvoir central de l'administration.

Il comprend essentiellement :

- le droit civil (car le droit civil, contient les règles de droit commun qui s’appliquent aux
rapports des particuliers entre eux).

Le droit privé comporte également d’autres matières spécialisées, qui se sont


progressivement détachées du droit civil (qui reste le tronc commun) telles que :

- le droit administratif ;

- le droit des affaires :

o droit commercial (est le règlement destiné à régir les commerçants et les opérations
commerciales (actes de commerce,…),
o droit des sociétés,
o droit de la concurrence,
o droit de la consommation,
o droit bancaire.

- le droit social (droit du travail : traite les rapports entre les employeurs et les salariés, c’est
à dire, il règle les relations entre ceux qui fournissent leur force de travail et ceux qui
emploient cette force) ;

- Le droit pénal est généralement rattaché au droit privé, car sa sanction dépend des
juridictions judiciaires, mais, par nature, le droit pénal appartient plutôt au droit public en
ce qu'il organise les rapports entre l'État et les individus : il a pour objet la répression de
comportements nuisibles à la société et à l'État ;

- Le droit international privé est l'ensemble des règles applicables aux relations de
personnes privées vivant dans des pays différents. Il a pour but de résoudre les conflits de
lois issus de relations entre personnes étrangères, en particulier de savoir quel est le droit
qui s'applique à la relation et de traiter des conflits de juridiction. Il s'oppose au droit
international public, dont l'objet est exclusivement de régler les rapports existant entre
Etats.

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C – Le droit interne :

Le droit national privé et le droit national public, forment ce que nous appelons le droit
interne.

Le droit national, est celui qui régit, des relations dans lesquelles n’interviennent pas
d’éléments étrangers. Exemple: le contrat de vente d’une maison qui se trouve au Maroc,
entre marocains, et le prix payé au Maroc et en monnaie marocaine.

Il n’y a aucun élément étranger dans les rapports juridiques que fera naître ce contrat de vente.
Ces rapports relèvent donc du droit national.

D – Le droit international :

Ce droit est composé de l’ensemble des règles qui régissent les relations internationales entre
les Etats, les Collectivités Locales et les Individus relevant de pays différents. Le droit
international se divise également en droit public international et en droit privé international.

1 – Le droit international public :

Il s’agit de l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre Etats souverains d’une part,
et entre les Etats souverains et les autres sujets de la société internationale d’autre part. La
plupart des règles du droit international public reposent sur des conventions diplomatiques,
des traités ou de simples usages.

La faiblesse du droit international public, c’est que les règles de conduite qu’il édicte à l’égard
des Etats ne sont pas sanctionnées efficacement, pour ne pas dire qu’elles ne sont pas
sanctionnées du tout.

Cela est dû à l’absence d’une autorité super-étatique, disposant d’un pouvoir de contrainte à
l’égard de l’Etat qui viole les règles du droit international public.

Il existe cependant des tribunaux internationaux notamment la Cour Internationale de Justice


(C.I.J.), qui siège à LAHAYE, mais les décisions de cette Cour ne s’appliquent que si l’Etat
auquel elles s’adressent veut bien s’y soumettre (cette infériorité du droit public international
a fait dire à certains auteurs, qu’il ne s’agit pas vraiment de droit, mais d’un ensemble
d’usages dépossédés de caractère obligatoire).

2 – Le droit international privé :

Cette branche de droit se préoccupe des rapports privés comportant un élément international,
exemple, mariage mixte, problèmes de nationalité, conditions des étrangers,…

A côté de ces branches traditionnelles du droit, il existe d’autres sciences auxiliaires du droit
objectif.

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Partie I
Le cadre juridique de la vie des affaires
Chapitre 1
Introduction au droit des affaires

I. Du droit commercial au droit des affaires


II. Particularisme du droit des affaires ou droit commercial
III. Description du droit commercial

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Chapitre 1
Introduction au droit des affaires

I. Du droit commercial au droit des affaires

Le droit est l’ensemble des règles obligatoires qui a pour but d’organiser la vie des hommes
en société.

Le droit civil, qui est une branche du droit privé, régit les rapports entre les particuliers, c’est
le droit commun, il s’applique à tous.

Depuis très longtemps, des règles spéciales ont concerné les personnes exerçant le
commerce : le droit commercial.

Le droit commercial est un droit d’exception, le droit civil ne s’applique, dans le domaine des
activités commerciales, que si le droit commercial n’a pas prévu de règles particulières.

S’il y’a conflit entre la règle civile (= droit commun) et la loi commerciale (= droit
d’exception), le principe est que le droit d’exception l’emporte sur le droit commun.

Le droit commercial était traditionnellement le droit des commerçants.

L’expression « droit des affaires » est de plus en plus utilisée, même si le droit commercial est
toujours la discipline centrale, l’optique du droit des affaires est plus large.

Dans les disciplines, le droit des affaires s’étend au :

- Droit commercial ;
- Droit du travail (exemple : statut des dirigeants de sociétés) ;
- Droit public (exemple : intervention de l’Etat dans la vie économique) ;
- Droit pénal (exemple : abus des biens sociaux).

Il s’étend également au :

- Droit de la consommation ;

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- Droit de la publicité ;
- Droits intellectuels ;
- Droit fiscal ;
- Droit monétaire et financier ;
- Droit de la concurrence.

Dans les activités concernées, le droit des affaires est l’ensemble des règles concernant les
activités de production, d’échanges, d’échanges effectuées par les entreprises commerciales.

Selon le Professeur Yves Guyon, le droit des affaires « réglemente de manière spécifique la
plupart des activités de production, de distribution et de services ».
D’autres auteurs utilisent des formulations telles que « droit économique », droit de
l’entreprise », ou encore « droit des activités économiques », « droit du marché ».

Cette dernière appellation évoque le lieu des échanges (de « la place du marché » de nos
village au commerce national ou mondial), elle peut concerner aussi la nature des produits qui
en font l’objet (marché du cacao, du thé, financier ……..).

Actuellement, les auteurs estiment qu’il y a marché quand les échanges doivent obéir à des
règles prenant en compte l’intérêt collectif.

Certains lui attribuent un effet unificateur « qui permettrait de surmonter les oppositions
classiques entre le droit civil et le droit commercial, le droit de la consommation et le droit
des obligations ».

II. Particularisme du droit des affaires ou droit commercial

L’objectif du droit des affaires est de répondre aux nécessités du commerce.

Pour cela, il donne des solutions parfois différentes de celles du droit civil afin de répondre
aux exigences spécifiques de la vie des affaires.

Comme toute autre branche juridique, le droit des affaires ou droit commercial est avant tout
une partie du droit objectif de tout pays.

Pour le cas du Maroc, le droit commercial est l'ensemble des règles qui tracent le model de
conduite sociale auquel doivent se conformer à titre obligatoire, les commerçants, et de façon
générale les auteurs d'actes commerciaux.

Chaque règle de cette branche du droit est un dispositif normatif en matière de conduite
commerciale. Les commerçants et auteurs d'actes commerciaux qui ne s'y conforment pas se
retrouvent en situation anormale par rapport à la loi, et encourent des sanctions à cause de
cela.

Il importe plus cependant de définir la matière commerciale en tant qu'objet du droit en


question. Il convient aussi d’avoir un aperçu sur les sources du droit en question et sur l’état
de fait de son application.

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III. Description du droit commercial

Le droit commercial est reconnu par :

- Son objet qui est le commerce ;


- Ses sujets qui sont principalement, le commerçant et tout ce qui le concerne,
principalement :

 ses actes et activités ;


 ses instruments professionnels (effets de commerce, contrats commerciaux,
fonds de commerce, sociétés commerciales) ;
 les procédures auxquelles il peut être soumis et qui sont principalement celles
dites de prévention des difficultés financières et de redressement ou de
liquidation des entreprises en difficultés.

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Chapitre 2
Sources du droit des affaires

I. Les textes
II. Les usages commerciaux
III. La jurisprudence
IV. Les institutions
V. La doctrine

Dans ce point, on ne va s’étendre à toute la théorie des sources du droit qui relève de
l’introduction générale du droit et se limiter aux sources suivantes, à savoir :

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Chapitre 2
Sources du droit des affaires

I. Les textes

Ce sont les sources écrites du droit, connues communément sous le nom de « LA LOI »,
émanant de l’autorité publique qui leur fait revêtir une force obligatoire qui, selon son origine,
interne ou externe, est plus ou moins inégale.

A. Au niveau interne

a) la constitution

Elle prévoit, parmi ses principes, « la liberté d’entreprendre » appelée traditionnellement « la


liberté du commerce et de l’industrie » et aucune norme inférieure ne peut déroger à la
Constitution et c’est elle qui détermine les autorités à qui elle donne pouvoir pour édicter les
règles : la loi au Parlement, le Règlement au Gouvernement.

L’examen des textes de lois, par le Tribunal Constitutionnel, n’est pas automatique (Art. 81 al. 3).

Seuls les textes des lois organiques et des règlements intérieurs des deux chambres sont soumis
automatiquement à cet examen (Art. 81 al. 2).

b) La loi :

C’est l’ensemble des actes pris par un organe législatif, elle est dite :

- Loi Référendaire quant le peuple est appelé à se prononcer sur son projet ;
- Loi Ordinaire, quant le Parlement intervient pour voter un projet de loi, proposer ou
amender une loi ;
- Dahir portant lois, acte de nature législative prix par le Roi ;
- Loi organique établie selon un certain nombre de règles prévues par la Constitution.

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c) Les règlements : ce sont les décrets et les arrêtés.

- Les Décrets : sont de 2 sortes :


 des règlements autonomes édictés par le pouvoir exécutif (Chef du Gouvernement)
et se suffisent à eux-mêmes.
 Des règlements d’application ou d’exécution et interviennent pour préciser les
dispositions d’une loi.

- Les Arrêtés : ce sont des décisions administratives prises par les ministres pour
compléter les décrets lorsque ceux-ci prévoient la nécessité de cette précision.
- Les Décrets-Lois : sont hiérarchiquement supérieurs aux décrets du Chef du
Gouvernement et sont pris lorsque le parlement délègues ses pouvoirs au gouvernement
pour hâter des réformes dont il juge l’urgence.

B. Au niveau international

Il existe des traités internationaux ou conventions internationales, qui constituent des accords
conclus entre Etats souverains et par lesquels sont fixés des règles obligatoires pour des
situations juridiques ou économiques qui se posent dans les rapports internationaux. Le but est
d’uniformiser, jusqu’à un certain degré, certains aspects des affaires comme par exemple : la
vente des marchandises ou leur transport.

Le traité peut :

- définir tout le régime applicable à une opération juridique donnée. Il en est ainsi des
conventions qui fixent les règles applicables aux transports internationaux par :

 Mer : Convention de Bruxelles du 25/08/1924 les règles de Hambourg de 1978 ;


 Air : Convention de Varsovie du 12/10/1929 ;
 Route : Convention de Genève du 19/05/1956, dite CMR.

- Poser des règles uniformes applicables dans les rapports internationaux et nationaux :
le cas le plus connu est celui de la Convention de Genève du 07/06/1930, portant loi
uniforme sur la lettre de change et le billet à ordre.
- Mettre en place des organes permanents qui édictent, à leur tour, des règles de droit
international ou des conventions internationales, exemple : la Convention de Stockholm
qui a créé l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).
- Faciliter les relations économiques entre Etats, exemple : Les Accords de Bretton
Woods du 22/07/1944, qui ont fondé :

 Le « Fond Monétaire International » (FMI) ;


 La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD ou
Banque Mondiale).

C. Exemples de traités :

Le GATT : c’est l’un des traités jugé parmi les plus important, il concerne les tarifs douaniers
et le commerce (AGETAC) le General Agreement on Tarifs and Trade (GATT), signé à

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Genève le 30/10/1947, entré en vigueur le 01/01/1948, et repose sur trois principes
fondamentaux :
- La non-discrimination entre partenaires commerciaux, entrainant l’application de la
clause de la « nation la plus favorisée » et de celle du « traitement national » ;
- L’abaissement général et progressif des barrières douanières ;
- L’interdiction des restrictions quantitatives par la voie de contingentements sauf
exception (pour permettre de contrôler une production agricole et de résorber des
excédents).

Pour atteindre les objectifs précités, 07 accords ont été conclu dans le cadre du GATT suites à
des négociations dites « rounds ».
Néanmoins, suite à l’Accord de Marrakech du 15/04/1994, il a été mis fin à « l’Uruguay
Round » qui a duré de 1986 à 1994, et à la mise en place de l’Organisation Mondiale du
Commerce (OMC), chargée :

- De mettre en œuvre et de faire fonctionner les accords et instruments juridiques élaborés


dans le cadre de « l’Uruguay Round » ;
- D’être l’enceinte unique pour les négociations commerciales ;
- De régler les différents entre Etats membres ;
- De coopérer avec le FMI et la BIRD.

CNUCED : créée par les Nations-Unies en 1964, la Conférence des Nations-Unies pour le
Commerce et le Développement (CNUCED), le but de cette organisation est d’instaurer des
relations commerciales internationales plus équitables entre les pays industriels et les pays en
voie de développement (PVD).

L’un des accords les plus connu qu’elle a conclu est celui relatif au « Système des
préférences généralisées » engagent les pays industrialisés à consentir, des préférences sans
réciprocités, aux produits finis et semi-finis des PVD.

LA CONVENTION DE LOME, signée le 28/02/1975 entre les Communautés Européennes


et les ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), conclue au départ pour 5 ans avec 46 Etats ACP,
elle a été renouvelée à plusieurs reprises les Etats ACP sont au nombre de 71 pays.

Actuellement c’est la Convention de Lomé IV qui constitue un cadre unique de coopération


entre l’Union Européenne et les pays ACP.

II. Les usages commerciaux

Ce sont des pratiques professionnelles répétées et généralisées.


Qui dit usage dit habitude et profession.
La pratique est créatrice de règles.

Il existe des usages internes et des usages internationaux

A. Usages internes :

La grande variété des usages internes se trouve dans les pratiques entre cocontractants ou
pratiques locales, telle une place commerciale, un port.

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Il existe des usages propres à une profession et des usages généraux partagés par la communauté
marchande.
Face à la loi, les usages sont une portée réduite car ils ne peuvent désobéir à une loi impérative.
Néanmoins, cet usage qui est conventionnel devient de droit lorsque la loi le consacre.

Ainsi l’usage, lorsqu’il donne satisfaction, il est adopté par la pratique.

B. Usages internationaux :

Les usages se sont particulièrement développés dans le commerce international. On les rencontre
dans les ventes de marchandises, dans les contrats de transport, les opérations de crédit.
Néanmoins les utilisateurs ont codifiés leurs usages communs donnant naissances à :

- des règles et usances uniformes (ex. domaine bancaire) ;


- élaboration d’un répertoire de termes commerciaux internationaux (Incoterms, FOB,
CAF dans le domaine maritime).

Les usages du commerce international sont rédigé, le droit non écrit résulte surtout de
l’incertitude des règles de conflit des lois à l’origine de la formation « d’un droit des
marchands » non écrit qui favorise le recours à l’arbitrage et le droit international coutumier.

III. La jurisprudence

Elle résulte d’un ensemble de décisions concordantes, rendues par les tribunaux à propos d’un
même problème de droit. Elle doit émaner de juridictions supérieures : cour suprême, en
l’absence d’arrêts de la part de cette cour.

La jurisprudence commerciale ne présente pas véritablement un intérêt spécifique comme c’est


le cas en droit administratif.

En effet, il s’agit dans ce dernier cas d’un droit jurisprudentiel parce qu’il n’existe que deux
textes dans le DOC qui traitent du droit administratif, textes que la jurisprudence a complété et a
organisé.

IV. Les institutions administrative et professionnelle

L’importance économique de la vie commerciale justifie son encadrement par des institutions
spécifiques. Il s’épanouit dans des structures où l’Etat intervient et qui ne sont pas seulement
juridiques.

On peut alors définir l’organisation du commerce comme l’ensemble des institutions et des
règles particulières au commerce, qui relèvent de l’initiative privée et de l’autorité publique.
Concrètement, l’organisation du commerce se fait simultanément autour de trois grands types
d’organisations :

- Administrative, consistant en l’intervention de l’Etat sur les structures de


l’industrie et du commerce ;
- Professionnelle, sous forme de groupement les professions s’organisent au sein de
différentes instances qui jouent un rôle effectif dans la vie économique consistant;

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- et Judiciaire, les juridictions commerciales ont pour mission de résoudre les
différends en matière commerciale.

A. l’organisation administrative

Malgré le principe de la liberté du commerce, l’Etat intervient dans l’ordre économique de


façon directe par le biais de l’administration centrale et de façon indirecte, en déléguant une
partie de ses pouvoirs à des autorités administratives indépendantes.

Parmi les institutions rattachées à l’administration centrale, Il faut faire la distinction entre :

- les organes simplement consultatifs ;


- les organes qui agissent.

a) Les organes consultatifs :

Parmi les organes consultatifs, l’un des plus importants est le Conseil économique, social et
environnemental (CESE).

Le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) : assure des missions


consultatives sur les questions à caractère économique, social et environnemental.
- la Saisine :
Le Gouvernement, la Chambre des Représentants et la Chambre des Conseillers consultent
le CESE sur :

 les projets et propositions de lois-cadres relatives aux objectifs fondamentaux


fixés par l’Etat dans les domaines économique, social et environnemental.
 les projets de développement et les stratégies afférentes à la politique générale
de l’Etat dans les domaines économique, social et environnemental.
 sur les projets et propositions de lois à caractère économique, social et
environnemental, qui visent à organiser les relations entre les salariés et les
employeurs, édicter des régimes de couverture sociale, ou à traiter de toute
politique publique prévue par l’Etat.

- L’Auto-saisine :
Le CESE peut, de sa propre initiative, émettre des avis, formuler des propositions et réaliser
des études ou des recherches dans les domaines relevant de ses attributions après en avoir
informé le Gouvernement et les deux Chambres du Parlement.

b) Les organes de décision ou d’exécution :

Parmi ces organes, certains, tout en étant proche du pouvoir central, ont à la fois un rôle plus
actif, en ce qu’ils interviennent au cœur de l’activité économique, et plus direct, en ce qu’ils
participent au financement de l’activité des entreprises, prenant ainsi le relais d’un système
bancaire mis à mal par les crises financières.

Le crédit joue en effet un rôle considérable non seulement dans la vie commerciale, mais
également quant à la situation économique et monétaire du pays. Cette importance explique

16
non seulement l’existence d’organismes dont la fonction consiste essentiellement à contrôler
l’activité des établissements de crédits, mais également la création d’institutions qui
participent directement au financement des entreprises.
1. Bank al-Maghrib :

Etablissement public créée par le dahir n° 1-59-233 du 23 hija 1378 (30 juin 1959) est une
personne morale publique dotée de l’autonomie financière dont l’objet, les fonctions, les
opérations ainsi que les modalités d’administration, de direction et de contrôle ont été adaptés
par la loi n° 76-03, portant statut de Bank Al-Maghrib, entrée en vigueur le 20 février
2006, ainsi que par les textes pris pour son application, tels que modifiés.

2. Unité de Traitement du Renseignement Financier :

L’Unité de Traitement du Renseignement Financier (UTRF) est la cellule marocaine de lutte


contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). C’est une cellule
de renseignement financier (CRF) de type administratif; elle est rattachée au Chef du
Gouvernement.
Prévue par l’article 14 de la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux,
l’UTRF a été créée par le décret n° 2-08-572 du 24 décembre 2008 et installée par le Premier
Ministre le 10 avril 2009.

c) Les autorités administratives indépendantes :

Dans le cadre d’une politique moins interventionniste, l’Etat a multiplié les délégations de
pouvoirs à des autorités indépendantes dont l’activité passe, notamment, par la production de
normes qui échappent aux classifications habituelles.

1. L'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux :

L'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) se substitue au Conseil


Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM).
C'est un établissement public qui a pour missions de veiller à la protection des
épargnants et veiller au bon fonctionnement et à la transparence des marchés de
capitaux au Maroc.
L'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a été créé par la loi de 2013,
mais la transition du CDVM à l'AMMC n’est devenue effective qu'en 2016.

2. Le Conseil de la concurrence :

La création d’un Conseil de la concurrence au Maroc remonte à l’année 2008. Ses pouvoirs
ont été renforcés en le vote en 2014 d’une loi modifiant les prérogatives dudit conseil.

D'après les termes de l'Article 166 de la Constitution marocaine de 2011 : « Le Conseil de la


Concurrence est une institution indépendante chargée, dans le cadre de l'organisation d'une
concurrence libre et loyale, d'assurer la transparence et l'équité dans les relations
économiques, notamment à travers l'analyse et la régulation de la concurrence sur les
marchés, le contrôle des pratiques anticoncurrentielles, des pratiques commerciales déloyales
et des opérations de concentration économique et monopole ».

17
Le conseil de la concurrence est également doté de la personnalité morale et de l'autonomie
financière selon la l'article 1er de la loi 20-13. L'adoption de cette réforme vise à améliorer
favorablement l'environnement des relations économiques, sa mission consiste en ce qui suit.
Missions du Conseil de la concurrence :

- Lutter contre les pratiques anti-concurrentielles :


- Contrôler les concentrations :
- Faire le Plaidoyer auprès des entreprises et des institutions publiques qui ne sont
pas soumises directement au droit de la concurrence afin de les inciter à éviter de
recourir à des pratiques anti-concurrentielles ;
- Lutter contre les pratiques commerciales déloyales :

3. L’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale :

Créé en 2000, l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) est un


établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et
de l’autonomie financière, placé sous la tutelle du Ministère de l’Industrie, du Commerce, de
l’Investissement et de l’Economie Numérique.

Il est l'institution chargée de la protection des droits de la propriété industrielle et


commerciale. Il constitue un vecteur d’accompagnement de l’entreprise dans le
développement de ses actifs immatériels (marques, brevets d’invention, dessins et modèles
industriels, dénominations commerciales).

Il tient les registres nationaux des titres de propriété industrielle (les marques de fabrique de
commerce ou de service, les brevets d'invention, les dessins et modèles industriels, les
indications géographiques et les appellations d’origine).

Il tient également le Registre Central du Commerce sur lequel sont inscrites les entreprises
personnes morales et personnes physiques ayant des activités commerciales sur le territoire
national.

Il a également pour mission de diffuser l’information au public (juridique, technique,


commerciale, Promouvoir un meilleur usage de la propriété industrielle et commerciale,
ect…..).

B. Les organisations professionnelles :

Les professionnels participent à l’organisation du commerce, par l’intermédiaire des :

- Chambres de Commerce, d’Industrie et de Services ;


- Groupements professionnels.

a) Les chambres de commerce, d’industrie et de services :

Elles sont des établissements publics à caractère professionnel dotés de la personnalité morale
et de l'autonomie financière, soumises à la tutelle de l'Etat, dans le but de :

- respecter les dispositions de la loi ;

18
- veiller à l'application de la législation et de la réglementation relatives aux
établissements publics et au contrôle financier de l'Etat.

Les chambres représentent les professionnels des secteurs du commerce, de l'industrie et des
services auprès des pouvoirs publics locaux, provinciaux, régionaux et nationaux, ainsi
qu'auprès des organisations et institutions internationales œuvrant dans les domaines afférents
à leurs missions.

Les chambres sont chargées de missions à caractère représentatif, consultatif, d'appui et de


promotion :

- Les missions représentatives ;


- les missions consultatives ;
- Les missions d'appui et de promotion.

Outre les missions susmentionnées, les chambres sont habilitées à délivrer les documents,
demandés par les industriels, commerçants et prestataires de services, en vue de leur usage à
l'intérieur ou à l'extérieur du pays, notamment, les certificats d'origine pour les marchandises à
exporter et les cartes professionnelles.

Sous réserve de l'accord de l'autorité gouvernementale compétente, les chambres peuvent


gérer et/ou créer dans leur ressort territorial :

- des groupements d'intérêt public, notamment, les établissements de formation ou de


requalification ;
- des centres de formation professionnelle et de formation par apprentissage et des
établissements dédiés au développement des secteurs qu'elles représentent ;
- des salles d'exposition ;
- des centres d'affaires et de courtage ;
- des complexes et des zones industrielles et des pépinières d'entreprises se rapportant
aux secteurs qu'elles représentent ;
- des établissements de formation professionnelle ou d'enseignement supérieur.

b) Les groupements professionnels :

La création des syndicats professionnels résulte de la liberté syndicale prévue par la


constitution et les textes de loi.
D’après les dispositions du Code de travail (Article 396), « les syndicats professionnels ont
pour objet la défense, l'étude et la promotion des intérêts économiques, sociaux, moraux et
professionnels, individuels et collectifs, des catégories qu'ils encadrent ainsi que
l'amélioration du niveau d'instruction de leurs adhérents. Ils participent également à
l'élaboration de la politique nationale dans les domaines économique et social. Ils sont
consultés sur tous les différends et questions ayant trait au domaine de leur compétence. »
Les syndicats professionnels constitués conformément aux dispositions du Code de travail en
vigueur sont dotés de la personnalité morale. Ils peuvent s'affilier à des organisations
internationales de salariés ou d'employeurs comme ils peuvent se grouper en union ou en
toute organisation similaire quelle que soit sa dénomination.
Les principaux syndicats au Maroc sont :

- Pour employeurs La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM).

19
- Pour les salariés :
 La Confédération Démocratique du Travail : CDT
 L’Union Marocaine du Travail : UMT
 L’Union Générale des Travailleurs du Maroc : UGTM

V. La doctrine

En face de ces sources nombreuses du droit des affaires, il revient à la doctrine de faire œuvre de
réflexion et de synthèse, afin de dégager des principes rigoureux.

La doctrine commerciales s’est affirmée à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle.

Les travaux de grands juristes tels que Lyon-Caen, Ripert, Roubier, Hamel ont contribué à la
formation du droit commercial et à l’affirmation de son autonomie.

Leur tradition se perpétue aujourd’hui grâce à de nombreux ouvrages scientifiques, traités,


articles de doctrine et thèses de doctorat qui font le lien entre la pratique des affaires et la théorie
du droit.

Mais la théorie analytique du droit rejette l’idée que la doctrine au sens strict pourrait être une
source, car si la doctrine est une description objective du droit en vigueur, elle ne peut pas être,
en tant que telle, une prescription de ce que ce droit devrait être.

20
Chapitre 3
Organisation judiciaire du commerce
I. Les Tribunaux de Commerce
II. Les juridictions de commerce au Maroc

----------------------------------------

Chapitre 3
La spécificité des litiges entre commerçants implique un droit particulier. Ces différends font
fréquemment références à des usages professionnels, ils doivent être tranchés rapidement et,
si possible, discrètement, ils opposent souvent des entreprises qui continuent d’avoir des
relations d’affaires, de telle sorte que le juge doit plus préparer l’avenir que liquider le passé
ainsi que des liens d’extraterritorialité impliquant le droit international.

Ces différents éléments expliquent encore aujourd’hui l’originalité des modes de règlement
des litiges commerciaux.

Cette spécificité se manifeste de deux manières selon les juridictions auxquelles est fait appel
pour solutionner le conflit et qui sont de deux sortes :

- des juridictions judiciaires spécialisées : « les tribunaux de commerce » ;


- des juridictions arbitrales, privées.

Dans ce cours seules les juridictions de commerce seront traitées.

I. Les Tribunaux de Commerce

Le tribunal de commerce est une juridiction spécialisée du premier degré chargée de juger les
litiges entre commerçants ainsi que les conflits relatifs aux actes de commerce.

Elle est, également, compétente en matière de procédures collectives des entreprises.

- Juridiction spécialisée

Tribunal compétent pour les seules affaires qui lui sont attribuées par un texte de loi
spécifique (Exemple : tribunal de commerce, tribunal d'instance...).

- Une procédure collective

Il s’agit d‘une procédure décidée par un juge afin d'organiser le paiement des créanciers d'une
entreprise en difficultés et, si cela est possible, de permettre à cette dernière de poursuivre son
activité. Il existe trois types de procédure collective, selon le degré de gravité de la situation
de l'entreprise : la sauvegarde, le redressement judiciaire et la liquidation judiciaire.

21
Avant qu'une procédure collective soit engagée, d'autres procédures sont toutefois prévues par
le Code de commerce pour les entreprises en difficultés.

Le droit des entreprises en difficultés ou droit des procédures collectives n'est plus le droit
de la "faillite" des commerçants, c'est un droit qui concerne aujourd'hui les difficultés de
toutes les entreprises commerciales, artisanales, agricoles, libérales et de tous les
professionnels indépendants.

Le droit des entreprises en difficultés répond à une philosophie qui a évolué depuis la
conception originelle du droit de la faillite, qui répondait à une logique d’élimination.
Le droit de la faillite était marqué par une volonté d'écarter le débiteur défaillant avec une
procédure de répartition des biens de l'entreprise entre les créanciers.

Dorénavant, ce droit répond à 3 objectifs :

- La prévention des difficultés des entreprises par divers mécanismes mis en place avec
plus ou moins de succès ;
- Le traitement de la difficulté en elle-même ;
- La sanction du chef d’entreprise qui doit ses difficultés financières à la fraude, à son
incompétence ou à sa malhonnêteté.

II. Les juridictions de commerce au Maroc

Les juridictions commerciales ont été créées par la loi du 6 janvier 1997, elles fonctionnent
depuis mai 1998. Elles comprennent les tribunaux de commerce et les cours d’appel de
commerce.

Les magistrats du siège et du parquet des juridictions commerciales sont tous des magistrats
professionnels intégrés au corps unique de la magistrature.

Les juridictions de commerce sont compétentes pour juger l’ensemble des litiges
commerciaux (les actions relatives aux contrats commerciaux, aux effets de commerce, etc.).

22
Partie II
Le commerçant et le fonds de commerce

Chapitre 1

Les actes de commerce

I. Détermination
II. Classification des actes de commerce
III. Régime juridique

-----------------------------------------------

Chapitre 1
I. Détermination

Le droit commercial marocain se constitue de l’ensemble des règles relatives à la profession


commerciale, aux activités commerciales, aux actes commerciaux et aux procédures
commerciales en plus des instruments commerciaux.

La notion d’acte de commerce permet de :

- Définir le domaine du droit commercial,


- Définir les commerçants.

Historiquement, la doctrine a été amenée à proposer plusieurs définitions :

- C’est un acte « qui s’interpose dans la circulation des richesses », thèse développée
au 19ème siècle, elle ne s’adapte qu’aux opérations d’intermédiaires ;
- C’est un acte de spéculation : thèse développée notamment dans les années 1990,
incomplète puisque le commerçant ne se contente pas de spéculer, il rend des services
par son travail ;
- Ce n’est pas un acte isolé, mais une activité effectuée par une entreprise, c’est la
définition donnée par la « doctrine moderne » néanmoins les entreprises ne sont pas
exclusivement commerciales (mais aussi artisanales, agricoles, etc………….) ;
- C’est un « acte qui réalise une médiation dans la circulation des richesses, effectué
avec l’intention de réaliser un profit pécuniaire », tentative de synthèse ;
- La notion d’acte de commerce est obsolète, il s’agit d’activités économiques, mais
les activités économiques ne sont pas seulement commerciales.

La notion d’acte de commerce n’est pas définie par la loi. Le Code de commerce marocain
contient uniquement une liste des actes réputés actes de commerce.

23
Traditionnellement en droit commercial marocain, les auteurs distinguent entre des actes de
commerce par nature, des actes commerciaux par la forme, des actes mixtes et des actes de
commerce par accessoire.

Avec la réforme du code de commerce du Maroc, il convient de distinguer désormais entre les
actes principaux de l’activité et les actes accessoires.

Les actes de commerce

L’acte de commerce s’oppose à l’acte civil. L’acte civil s’entend comme l’acte accompli par une
personne n’ayant pas la qualité de commerçant. Le droit connaît aussi l’acte mixte. L'acte de
commerce est soumis à un régime particulier.

Un acte de commerce est un acte ou un fait juridique soumis aux règles du droit commercial en
raison de sa nature, de sa forme ou de la qualité de commerçant de son auteur.

Les actes de commerce par accessoire sont des actes qui par leur nature sont des actes civils mais
qui deviennent actes de commerce car ils sont l’accessoire d’une activité commerciale.

Le régime signifie : quelles sont les règles de droit applicables à cet acte ?

Seuls les actes commerciaux permettent le redressement ou la liquidation. Aujourd’hui, de plus


en plus d’activités peuvent avoir recours au redressement ou à la liquidation.

L’acte de commerce ne suit pas le même régime que l’acte civil (car le droit des affaires est un
droit d’exception). Initialement, l’intérêt majeur de la distinction des actes de commerce est que
les procédures de faillite à l’encontre du commerçant n’étaient ouvertes qu’aux activités
commerciales.

La loi sur le redressement judiciaire et la liquidation judiciaire a été réformée en 2005 et


aujourd’hui le champ d’application est beaucoup plus large : concerne aussi les artisans, les
agriculteurs mais aussi toutes personnes morales de droit privé et les professions libérales.

Les régimes de l’acte de commerce et de l’acte civil diffèrent. On va distinguer 2 types d’actes
de commerce : l’acte commercial pour les 2 parties (pour le tout) et l’acte mixte.

On parle d’acte commercial pour les 2 parties quand les 2 sont commerçants.

On parle d’acte mixte quand il n’y a qu’un seul des 2 qui est commerçant (quand on achète un
bien, c’est un acte de commerce pour le commerçant qui le passe mais pour nous c’est un acte
civil). On ne peut pas traiter le non commerçant comme un commerçant. L’acte mixte va donc
avoir un régime particulier.

II. Classification des actes de commerce

Les actes de commerce par nature ou par l’objet : ils se caractérisent par le fait de conférer à leur
auteur la qualité de commerçant quant il les exerce à titre habituel.

24
Les actes de commerce par la forme (ou objectifs) : se sont ceux dont la commercialité résulte de
la forme dans laquelle ils se produisent.

Le législateur a retenu deux formes différentes qui confèrent indépendamment de tout autre
facteur, la qualité commerciale aux actes.

Il s’agit des formes d’activité et d’effet de commerce.


Les actes de commerce par accessoire : se sont les actes faits par un commerçant pour les
besoins ou à l’occasion de son commerce.

Ex : un épicier qui achète un véhicule, non pour le revendre mais pour effectuer des livraisons.

Les actes mixtes : selon le droit commercial marocain, ce sont les actes commerciaux par nature,
par la forme ou par accessoire pour une des parties et civils ou administratif pour l’autre.

La jurisprudence a qualifié comme acte de commerce, par exemple :

- La cession d’un fonds de commerce ;


- La cession de parts ou d’actions entraînant le contrôle d’une société ;
- Les cautionnements donnés par les dirigeants ou les principaux associés en garantie des
dettes de la société.

III. Régime juridique


3 constantes se trouvent, obligatoirement, dans tous les contrats :

- Le consentement : il doit être mutuel, chacune des deux parties a donné son accord sans y
être contrainte ;
- L’objet du contrat (ce sur quoi il porte) doit y être défini et il faut qu’il soit licité.
- La cause du contrat doit aussi être licite.

Dès qu’il y a une règle spécifique au droit des affaires, c’est celle la qui s’impose. Il existe
plusieurs règles spécifiques :

Le code du commerce permet une plus grande liberté pour les actes du commerce par rapport au
code civil. Cette liberté se matérialise au niveau de :

 La preuve des actes de commerce :

- Dérogation en matière de preuve : contrairement au droit civil (commun), qui


quand il exige une preuve écrite, il faut nécessairement un écrit signé par celui qui
exige quelque chose pour prouver le contrat, le code de commerce fait dérogation
de cette preuve écrite.
Quand les 2 parties sont commerçantes, en l’absence d’une preuve écrite, ils peuvent
produire n’importe qu’elle preuve, des témoignages par exemple, le contrat peut ne
pas être matérialisé.
Néanmoins, Le code du commerce exige une preuve écrite dans les cas suivants :

o Contrat de société ;
o la vente de fond de commerce.

25
- Dérogation en matière de forme des actes : dans le cas d’un contrat
synallagmatique (contrat où il y a des obligations réciproques entre les parties), le
droit civil exige l’établissement d’un exemplaire original pour chaque partie, cette
exigence n’existe pas en matière commerciale.

 L’exécution des obligations :

- Dérogation en matière de faculté de remplacement : En droit civil, le


remplacement d’un prestataire défaillant nécessite l’autorisation du juge, en droit
commercial, ce remplacement est possible sans décision de justice.

- Dérogation de présomption de solidarité en matière commerciale :


En droit civil, s’il y a 2 débiteurs ou plus, le créancier peut choisir de faire payer à un
seul débiteur l’intégralité de la dette (il peut décider de choisir le + solvable) sauf si il
y a une clause sur le contrat.

En matière commerciale, il est considéré que quand il y a plusieurs commerçants, ces


derniers se sont engagés solidairement, ils vont être solidaires les uns des autres.

 La prescription des actes de commerce

Définition : c’est le délai fixé pour faire produire un effet de droit : extinction ou création d’un
droit.

C’est le délai au-delà duquel on ne peut plus demander son droit en justice.

Ce délai plus court est justifié par le souci de minimiser la durée pendant laquelle le commerçant
est tenu de conserver tous ses documents comptables et archives.

Il y’a lieu de préciser que ces délais varient selon les activités mais il est généralement de 10 et
30 ans.

 Les litiges commerciaux relatifs aux actes de commerce

En droit civile se sont les tribunaux d’instance et de grande instance en matière commercial, les
commerçants peuvent prévoir dans leur contrat des « clauses d’attribution de compétence »
précisant le tribunal devant lequel ils veulent avoir recours en cas de litige :

- le tribunal de commerce qui n’est pas nécessairement celui de leur ville ;


- le tribunal arbitral qui est constitué de personnes civiles (du privé) qui ont des
compétences en la matière (ex. juristes, avocats, etc….), néanmoins le recours au tribunal
arbitral est très coûteux.

Depuis 2001, en plus des commerçants, toute autre personne peut choisir le recours au Tribunal
arbitral à condition que le litige soit né en raison de son activité professionnelle.

26
Chapitre 2
Le commerçant

I. Définition
II. Le principe de la liberté du commerce
III. Les conditions d’exercice du commerce

-----------------------------------------------

I. Définition

Selon le code de commerce marocain, la qualité de commerçant s'acquiert par l'exercice habituel
ou professionnel des activités suivantes :

- L’achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature soit
après les avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;
- La location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location ;
- L’achat d'immeubles en vue de les revendre en l'état ou après transformation ;
- La recherche et l'exploitation des mines et carrières ;
- L’activité industrielle ou artisanale ;
- Le transport ;
- La banque, le crédit et les transactions financières ;
- Les opérations d'assurances à primes fixes ;
- Le courtage, la commission et toutes autres opérations d'entremise ;
- L’exploitation d'entrepôts et de magasins généraux ;
- L’imprimerie et l'édition quels qu'en soient la forme et le support ;
- le bâtiment et les travaux publics ;
- les bureaux et agences d'affaires, de voyages, d'information et de publicité ;
- La fourniture de produits et services ;
- L’organisation des spectacles publics ;
- la vente aux enchères publiques ;
- la distribution d'eau, d'électricité et de gaz ;
- Les postes et télécommunications.

La qualité de commerçant s'acquiert également par l'exercice habituel ou professionnel des


activités suivantes :

- Toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires ;
- Toutes opérations se rattachant à l'exploitation des navires et aéronefs et au commerce
maritime et aérien.

La qualité de commerçant s'acquiert également par l'exercice habituel ou professionnel de toutes


activités pouvant être assimilées aux activités énumérées ci-dessus.

En plus des actes cités ci-dessus, sont réputés actes de commerce :

- la lettre de change ;

27
- le billet à ordre signé même par un non-commerçant, lorsqu'il résulte d'une transaction
commerciale.

Sont également réputés actes de commerce, les faits et actes accomplis par le commerçant à
l'occasion de son commerce, sauf preuve contraire.

Est réputée commerçant toute personne qui, en dépit d'une interdiction, d'une déchéance ou d'une
incompatibilité, exerce habituellement une activité commerciale.

II. Le principe de la liberté du commerce


Le principe de la liberté du commerce a pour corollaire celui de la libre concurrence. Afin de le
protéger, des règles doivent être respectées, tant pour sanctionner la concurrence déloyale que
pour lutter contre les pratiques anticoncurrentielles individuelles ou collectives.

Cette liberté d’entreprendre est un principe à valeur constitutionnelle (= c’est le conseil


constitutionnel qui a reconnu une telle valeur à ce principe, cela lui confère une protection
particulière car le législateur ne pourra pas porter atteinte arbitrairement).

III. Les conditions d’exercice du commerce

Toute personne a donc la liberté d’entreprendre et ensuite d’exploiter son entreprise librement,
elle doit cependant, pour accéder à la profession commerciale, respecter les limites tenant tant à
l’activité qu’aux personnes, elle doit aussi respecter des règles d’ordre public.

A. Conditions tenant à l’activité : certaines professions sont totalement interdites, d’autres


sont contrôlées :

a) professions totalement interdites :

 parce que contraire à l’ordre public ;


 parce que faisant l’objet d’un monopole de l’Etat.

b) Contrôlées ou réglementées :

 Soumises à autorisation administrative (agrément, licence, carte professionnelle,


etc…..) ;
 Nécessitant un diplôme (médecins, pharmaciens, avocats, etc……..).

B. Conditions tenant aux personnes :

Elles correspondent à deux préoccupations :

- Soit : protéger l’individu qui n’a pas la pleine capacité car le commerce est une activité à
risques, ne peuvent pas être commerçant :

 les mineurs (même émancipés),


 les majeurs protégés, certains majeurs n’ont pas la pleine capacité (les majeurs
sous tutelle pour des raisons de troubles du comportement, maladies). etc…..

28
- Soit : sauvegarder l’intérêt général, on distingue 2 limites d’intérêt général :

o limites liées à l’activité : certaines activités qui pourraient porté atteinte


(dangereuse) à l’intérêt général sont réglementées et nécessitent des autorisations
et/ou des agréments. C’est le cas des pharmacies, laboratoire d’analyse, etc…….. ;

o limites liées à la personne même du commerçant et se présentent sous trois


aspects :

 l’honorabilité du commerçant : ex : condamnations pénales, faillites


permanentes etc……….. ;
 Incompatibilité de certaines activités avec l’activité de commerce : Les
fonctionnaires (car guidés par une activité d’ordre public), les officiers
ministériels (notaires), certaines professions libérales (avocat, expert
comptable, administrateur judiciaire), limitations pour les parlementaires qui
ne peuvent être dirigeant d'une société faisant appel public à l'Etat, ne peuvent
pas cumuler leur profession avec une profession commerciale. En revanche,
elles peuvent exercer d’autres professions non commerciales. La sanction va
être d’ordre disciplinaire et concerne l’autre activité que celle commerciale. Il
peut y avoir cependant des exceptions. Toute personne condamnée pour crime
avec peine d'emprisonnement sans sursis ne peut exercer une activité
commerciale mais cette interdiction est limitée dans le temps par le juge.
 Carte d’identité spéciale : Certains étrangers (ce qui n’ont pas la carte de
résidents ou ne sont pas ressortissants de l’Union Européenne) doivent
solliciter une carte d’identité spéciale de commerçant étranger qui est délivrée
par le préfet du département dans lequel il envisage d’exercer son activité
commerciale. Pour les autres (non ressortissants UE), il faut une autorisation
préfectorale du département pour ouvrir un commerce. Les activités des
professions boursières sont réservées aux français. Si on est ressortissant d'un
pays hors Union Européenne et qui n'a pas de convention avec la France, il
faut créer une société commerciale sur le territoire français, c'est donc pas la
personne physique mais la personne morale qui détient la société. Donc son
siège social est en France, donc elle est française et a une liberté totale
d'entreprendre.

o Limites liées à l'activité exercée :

 Activités relevant du monopole de l’Etat ;


 Activités nécessitant des autorisations préalables ;
 Activités soumises à la constitution préalable d'une garantie financière
(comme agence de voyage).

29
Chapitre 3
Droits et obligations du commerçant

I. Présentation générale
II. La tenue d’une comptabilité
III. La publicité légale
IV. Le registre de commerce
V. Les obligations fiscales

-----------------------------------------------

I. Présentation générale
Le commerçant peut :

- Invoquer en sa faveur sa propre comptabilité, il doit :


o Tenir une comptabilité commerciale ;
o Avoir un compte de dépôt ;
o Etablir une facture ;
o Effectuer certains règlements par chèque ou virement bancaires.
- Donner son fonds en location-gérance ;
- Obtenir le renouvellement de son bail commercial.
- Il est électeur et éligible aux chambres de commerce et d’industrie et bénéficie de leur
appui ;
- Il est redevable d’une taxe qui participe au financement des chambres de commerce et
d’industrie ;
- Il est électeur et éligible aux tribunaux de commerce ;
- Il doit se faire immatriculer aux chambres de commerce ;
- Il peut pratiquer librement la concurrence ;
- Il doit respecter l’obligation de loyale et licite concurrence et ne pas être l’auteur de
pratiques anticoncurrentielles ;
- Il a des obligations fiscales.

II. Tenue d’une comptabilité

Les principes comptables

Ce sont les règles fondamentales gouvernant la tenue de la comptabilité des entreprises. En la


matière, on peut distinguer :

 les principes généraux


 les principes techniques

La régularité des comptes : Ce principe signifie que la tenue des comptes doit être conforme aux
règles de l’art, habituellement suivies en comptabilité. Exemple : respect de la règle de la partie
double.

30
Le principe de sincérité : Il condamne les inscriptions mensongères, les trucages de la
comptabilité, pratiques réalisées pour masquer une mauvaise situation éco, soit dissimuler une
pratique illégale, soit pour se livrer à des pratiques illégales.

Définition de la comptabilité

La comptabilité est la constatation algébrique en valeur monétaire, des flux économiques


traduisant les activités d’une entreprise. Tout ce qui se passe dans l’entreprise sur le plan
économique doit figurer dans sa comptabilité. Les prestations fournies à ou par l’entreprise, les
rémunérations des salariés, les impositions dues etc.

Dans un souci de simplification, la loi fixe la période comptable à une année. C’est l’exercice
comptable. Les entreprises sont libres de déterminer le point de départ de l’exercice comptable
qui peut commencer le 1e janvier jusqu’au 31 décembre. Ou bien 1e juin jusqu’au 31 mai de
l’année suivante. Ainsi de suite.

L’exercice comptable s’accorde avec l’exercice fiscal.

La tenue de la comptabilité exige une certaine technicité. Une grande entreprise fera par exemple
appel à des comptables salariés pour tenir ses comptes et a des professionnels indépendants
nommés commissaires aux comptes pour vérifier cette comptabilité alors que les petites
entreprises recourront plus volontiers à des experts comptables et comptables agréés qui sont des
professionnels indépendants.

Les instruments comptables

Ce sont des documents qui traduisent par écrit, les flux économiques représentant l’activité de
l’entreprise. On en relève deux grandes catégories dont l’usage est obligatoire. Il y a :

 D’un côté les livres de comptes


 D’un autre, les comptes annuels

a) Les livres de comptes

Ils détaillent les opérations comptables à la différence des comptes annuels qui eux les
synthétisent. Les livres de comptes, au nombre de 3 adoptent traditionnellement le support
papier. L’informatique devient cependant aujourd’hui l’outil de base en la matière.

Le livre journal enregistre les mouvements affectant le patrimoine de l’entreprise,


opération par opération, jour par jour. Il indique l’origine, le contenu et l’imputation de chaque
opération mais également les références de la pièce justificative de cette opération. Par exemple,
pour une vente réalisée par l’entreprise, il est indiqué la nature de l’opération, son prix, les
références de la facture adressée au client.

Le grand livre regroupe tous les postes comptables matérialisant les opérations effectuées
par l’entreprise. En effet, à partir du contenu du livre journal, le grand livre crée des comptes
représentant autant de constatation algébrique de l’ensemble des opérations du livre journal.

Le livre d’inventaire, une fois par an établi le bilan de l’actif et du passif de l’entreprise, le
tout après évaluation.

31
D’une manière générale, les trois livres ne doivent comporter ni blanc ni altération. Ils sont
répertoriés selon une numérotation attribuée par le greffe du tribunal de commerce. Les livres de
compte informatisés doivent être identifiés numérotés et datés par des moyens offrant toute
garantie en matière de preuve.

b) Les comptes annuels

Ces documents de synthèse se décomposent en trois éléments formant un ensemble :

- Le bilan : décrit séparément les éléments de l’actif et du passif du patrimoine d’une


entreprise à travers les comptes ;
- Les comptes de résultat, regroupent deux séries d’éléments :

 Les produits ;
 Les charges d’un exercice

La différence entre les deux donnant le bénéfice ou la perte de l’exercice. Il peut y avoir un
différentiel établi en cours d’exercice qu’on appel le solde intermédiaire de gestion.

- Les annexes, document commentant les infos contenues dans le bilan et dans le compte
de résultat. Document de commentaire intervenant si nécessaire.

Ces trois séries de document doivent être conservées par l’entreprise pendant au moins 10 ans.

Rôle de la tenue d’une comptable :

- La comptabilité donne une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du


résultat de l’entreprise si elle est tenue de façon régulière et sincère.
- Elle a une force probante : la comptabilité régulièrement tenue est admise en justice
comme moyen de preuve :
o soit contre le commerçant, elle constitue une preuve ;
o soit en faveur du commerçant.

III. La publicité légale

Le commerçant est tenu de procéder à des publications au :

- Bulletin Officiel ;
- Au journal des annonces légales.

Cette publicité présente un intérêt pour les tiers, dans la mesure où tout le monde est informé
de l’activité commerciale.

Ainsi, quand le commerçant s’inscrit, on lui attitre un numéro grâce auquel on va retrouver
toutes concernant la société (nom du gérant, capital social, siège social, etc.).

On connaît ainsi l’état d’endettement de la société, et si une procédure de redressement ou de


liquidation judiciaire est lancée à son encontre.

32
IV. Le Registre de Commerce
Le commerçant doit s’immatriculer au registre du commerce (RC), ce registre est tenu par le
greffier du Tribunal de Commerce. Dans tous les tribunaux de commerce, il existe un registre
où sont inscrits tous les commerçants qui relèvent de la juridiction commerciale.
.
Le commerçant qui ne s’immatricule pas encoure des sanctions qui vont de l’amende à
l’interdiction de vote dans les élections professionnelles (élection des membres des Tribunaux
de Commerce, etc.) ; Pour les commerçants personnes morales, l’immatriculation est très
importante car elle marque le début de leur personnalité juridique.

V. Obligations fiscales

Le payement de l’impôt est l’une des principales obligations à remplir par le sujet de droit vis
à vis de l’Etat. Cette obligation est multiséculaire, elle est périodiquement contestée au point
qu’une idéologie appelée poujadisme s’attache à la contestation de l’obligation fiscale du
citoyen.

La charge de l’impôt incombe aux citoyens mais également aux entreprises. S’agissant des
entreprises, sans entrée dans le détail de leur régime fiscal, voyons brièvement la diversité des
impositions qui les affecte ainsi que l’influence de l’impôt sur les activités des entreprises.

Diversité des impositions dues par l’entreprise

La qualité de contribuable, pour une entreprise, s’attache à diverses sortes d’imposition. On peut
cependant regrouper ces impositions en deux grandes catégories :

 Impositions des bénéfices


 Impositions qui prennent pour assiette l’activité même de l’entreprise

L’Imposition de l’activité économique : à la différence de l’impôt sur le bénéfice, elle s’attache


à l’exercice de son activité par l’entreprise. Indépendamment de toute considération de bénéfice,
de profit.

La TVA

Impôt du au titre d’une activité professionnelle consistant dans la vente de biens ou dans la
prestation de services. Sont taux est actuellement de 19,6% calculé sur la valeur hors taxe de la
prestation sachant qu’il existe des taux minorés pour certains produits ou services. Cet impôt est
très rentable dans la mesure où il frappe pratiquement toutes les transactions éco.

La taxe professionnelle

Elle remplace aujourd’hui la patente (ancien droit) Elle est uniquement perçue par les
collectivités locales qui la fixent elles mêmes. Elle est calculée sur la base de la masse salariale
de l’entreprise et la valeur locative de son équipement et de son matériel. La disparité de ses taux
est le frein qu’elle pose à l’activité économique la rende contre productive. Sa suppression,

33
toujours annoncée et toujours différée dépend de la réponse à cette question : par quel autre
impôt le remplacer ?

Influence de la fiscalité sur l’activité de l’entreprise

La fiscalité exerce une influence directe sur l’activité de l’entreprise et n’est plus simplement une
conséquence de cette activité.

Le choix de la forme de l’entreprise (associative ou en société, société civile ou commerciale


etc.) est souvent fonction de considérations fiscales.

34
Chapitre 4
Le fonds de commerce

I. Définition
II. Eléments constitutifs
-----------------------------------------------
I. Définition

Le fonds de commerce est une notion juridique utilisée principalement en matière


commerciale et faisant référence à un ensemble d'éléments corporels (stocks de marchandises,
matériel, mobilier, outils...) et incorporels (clientèle, enseigne, contrats de travail, licences
administratives, réputation, droit au bail, achalandage...) indissociables constitués en vue de
faire fonctionner une activité professionnelle destinée à attirer une clientèle dans le but de
vendre. En revanche, les murs ne font pas partie du fonds de commerce.

Le fonds de commerce est considéré comme un bien meuble incorporel et doit lui-même être
distingué de l'ensemble des éléments qui le compose.

Un fonds de commerce peut être vendu (cession), nantit (apporter en garantie), loué (location-
gérance), apporté au capital d'une société en échange d'actions ou de parts sociales de cette
société.

Ils sont compris dans la vente aussi bien les éléments corporels que les éléments incorporels et
le prix de la vente est fixé par un accord négocié entre le vendeur et l'acquéreur.

La cession d'un fonds de commerce suppose d'accomplissement d’un certain nombre de


démarches administratives, notamment, les formalités d'enregistrement et de paiement de
droits de mutation.

La cession du fonds n’entraîne pas celle des dettes et créances (exceptions : la continuité des
contrats de travail en cours et la solidarité fiscale pour les impôts de l’année de la cession), le
fonds de commerce n’ayant pas la personnalité morale, le commerçant répond des dettes du
commerce sur son patrimoine personnel.

La valeur d'un fonds de commerce est généralement estimée par rapport aux ventes réalisées
ou réalisables, en nombre de mois de chiffre d'affaires ou bien en fonction de la notion de
rentabilité dégagée par exemple.

Il ne faut pas confondre le fonds de commerce avec l’immeuble dans lequel il est exploité : les
« murs ».

Le commerçant propriétaire du fonds peut être propriétaire des locaux ou locataire et dans ce
cas, il bénéficie de la protection du droit au bail.

35
II. Eléments constitutifs du fonds de commerce

Le fonds de commerce est considéré comme un bien mobilier incorporel, et donc inscrit à
l'actif immobilisé du bilan, ses composantes varient en fonction de l’activité et sont constitués
des éléments suivants :

A. Les éléments corporels : Les principaux éléments corporels d’un fonds de commerce sont
comme suit :
- Le matériel et l’outillage : meubles corporels servant à l’exploitation du fonds de commerce
(ex : marchandises, matériel de bureau, véhicules……).

Il peut s’agir de matériel onéreux, de haute technicité ou d’éléments de faible valeur (ex :
présentoirs….) quant ils font l’objet d’un crédit –bail, ils ne sont pas la propriété du
commerçant.

- Les marchandises : meubles corporels destinés à être vendu, elles comprennent : les
matières premières, les produits en cours de transformation, les produits finis, ce que les
comptables appellent « les stocks », elles ne sont jamais compris dans le nantissement du
fonds de commerce car destinées à êtres vendues, elles ne peuvent constituer une garantie.

Le stock est souvent valorisé séparément des autres éléments du fonds de commerce).

B. Les éléments incorporels : sont généralement prédominants, mais difficiles à quantifier et


à évaluer. Ce sont eux qui forment le cœur de la valeur de l’entreprise.

Ils peuvent être groupés selon trois sortes d’éléments : éléments essentiels, éléments
habituels et éléments occasionnels :

- Eléments essentiels :

 Clientèle : ensemble des personnes qui se fournissent habituellement chez un


commerçant ;
 Achalandage : clients occasionnels.

- Eléments habituels :

 L’emplacement et le droit au bail : élément très important, c’est l’assurance de


pouvoir continuer à exercer l’activité dans le local concerné, c’est-à-dire le
droit au renouvellement du bail commercial, en cas de liquidation, c’est
souvent le seul élément d’actif qui demeure ;
 Le nom commercial ou la marque : appellation sous laquelle le commerçant
exerce son activité, c’est le nom sous lequel l’entreprise est connue du grand
public ;
 L’enseigne commerciale : elle est apposée sur l’immeuble où est exploité le
fonds de commerce et permet de repérer facilement le commerce, la boutique
ou l’entreprise, ce peut être une dénomination de fantaisie, un emblème. Elle
peut parfois se confondre avec le nom commercial, mais doit être distinguée de
la marque.

36
- Eléments occasionnels :

 Autorisations administratives, licences : accordées par l’administration, par


exemple l’autorisation de vendre l’alcool ;
 Propriété industrielle (brevets, marques, dessins et modèles), c’est l’ensemble
d’éléments qui donnent droits de la propriété industrielle ;
 Logiciels, droits d’auteur (droits de propriété littéraire et artistique) ;
 Notoriété : historique de l’entreprise et l’image qu’elle véhicule ;
 Le savoir-faire et les compétences spécifiques développées au sein de
l’entreprise, et qui sont transmissibles ;
 Les éventuels contrats passés avec les fournisseurs, les clients, les partenaires,
les employés, les assurances… sous réserve qu’ils puissent être repris ;
 Tout autre élément immatériel qui peut avoir une importance aux yeux d’un
repreneur.

37
Chapitre 5
Les contrats relatifs au fonds de commerce
I. La cession
II. Le nantissement
III. Le droit au bail
La propriété commerciale
IV. La location-gérance

---------------------------------------------------

I. La cession :

C’est le Contrat par lequel le propriétaire du fonds de commerce en donne la propriété en


contre parti d’un prix. Il s’agit donc de vendre, de céder le fonds de commerce.

Cette cession porte uniquement sur le fonds de commerce et pas sur les éléments qui
composent.

Il ne faut pas confondre la cession du fonds de commerce, avec l’opération qui lui ressemble
et qui consiste en la vente des éléments du fonds de commerce.

Il est nécessaire de faire la distinction entre ces diverses opérations car la vente du fonds de
commerce obéit à un régime complexe et particulier du fait de l’interférence au cours de
l’opération de vente de divers intervenants dont les intérêts doivent être sauvegardés.

A cet effet, des formalités précises ont été instituées par la loi, applicables à la vente du fonds
de commerce et non à celle des éléments du fonds de commerce.

L’élément à prendre en considération pour faire la distinction entre la vente du fonds de


commerce et celle des éléments du fonds de commerce est celui de la clientèle, si la clientèle
est cédée alors on est dans une vente de fonds de commerce, dans le cas contraire, il s’agit
tout simplement d’une vente des éléments du fonds de commerce.

Il faut, également, faire la distinction entre la cession du fonds de commerce de la cession des
parts d’une société propriétaire du fonds de commerce.

Modalités de la cession :

- Conditions de fond : ce sont celles applicables à tous les contrats de vente, en tenant
compte des précisions suivantes :

 Capacité des parties : si le fonds de commerce appartient à un mineur ou à un


majeur protégé, la vente est soumise aux mêmes autorisations que les ventes
d’immeubles.

38
 Consentement, non vicié : sont applicables les règles du droit commun des
contrats qui sanctionnent de nullité le dol (manœuvre frauduleuse), l’erreur et
la violence dans la formation du contrat.
Le plus souvent, il s’agira d’une « réticence dolosive » consistant, pour le
vendeur, à dissimuler une information importante (ex. : le chiffre d’affaire
réalisé).

Si le fonds de commerce est un bien commun ou d’exploitation commune, le


consentement de l’ensemble des parties est nécessaire, les deux conjoints par
exemple.
S’il appartient à une société, l’autorisation sera de la compétence de
l’Assemblée Générale Extraordinaire, puisqu’il s’agit souvent d’une
modification de l’objet social.

 Objet et cause : Licites et non contraires aux bonnes mœurs.

- Conditions de forme : elles sont plus rigoureuses que dans les autres ventes, elles
supposent :

 La protection du vendeur : le vendeur accordant parfois un paiement


échelonné, il faut le protéger contre l’insolvabilité de l’acheteur ;

 La protection de l’acheteur ;

 La protection des créanciers du vendeur.

Constatation de la cession du fonds de commerce

Toute vente ou cession de fonds de commerce est constatée par acte en la forme authentique.
Le montant de la vente est déposé auprès d'une instance dûment habilitée à conserver les
dépôts.

Cet acte doit mentionner :

- le nom du vendeur, la date et la nature de son acte d'acquisition, le prix de cette


acquisition en spécifiant distinctement les prix des éléments incorporels, des
marchandises et du matériel ;
- I' état des inscriptions des privilèges et nantissements pris sur le fonds;
- le bail, s'il y a lieu,, sa date, sa durée, le montant du loyer actuel, le nom et l'adresse du
bailleur ;
- I' origine de la propriété du fonds de commerce.

L’acheteur peut demander l'annulation du contrat ou la réduction du prix de la cession dans


les cas suivants :

- Lorsque l'une des mentions sus mentionnées ne figure pas dans l'acte de vente, si
l'absence de cette mention lui a porté préjudice ;
- Lorsque les mentions figurant à l'acte sont inexactes, si l'inexactitude des mentions lui
a porté préjudice.

39
Dans les deux cas, I' action doit être intentée dans un délai maximum d'un an à compter de la
date de l'acte de vente.

Enregistrement de l’acte :

Une expédition de l'acte, constatant la vente, dressé par un notaire doit être, dans les quinze
jours de la date de son établissement, déposée au secrétariat-greffe du tribunal dans le ressort
duquel est exploité le fonds ou le principal établissement du fonds si la vente comprend des
succursales.

Un extrait de cet acte est inscrit au registre du commerce.

L'extrait doit mentionner : la date de l'acte, les noms, prénoms et domiciles de l'ancien et du
nouveau propriétaire, la nature et le siège du fonds, le prix stipulé, le siège et des succursales
qui peuvent être comprises dans la vente, les délais réglementaires pour les oppositions et
l’élection de domicile dans le ressort du tribunal.

Publicité :

L'extrait inscrit au registre du commerce est publié en entier et sans délai, par le secrétaire-
greffier, aux frais des parties, au Bulletin officiel et dans un journal d'annonces légales.

Cette publicité constitue une protection des intérêts des créanciers du vendeur dans la mesure
où elle leur permet d’avoir connaissance de cette vente et de réagir par les dispositions
réglementaires appropriées, qui leur sont accordés, à cet effet, par le législateur, leur
permettant de protéger leurs intérêts, en faisant opposition au paiement, par l’acquéreur, du
prix de la vente au vendeur. Cette opposition doit se faire dans un délai de 10 jours à partir de
la date de la publicité.

II. Le nantissement
Le nantissement du fonds de commerce est une sûreté réelle constituée sur le fonds de
commerce sans dépossession du débiteur. Elle permet au propriétaire du fonds de commerce
de le donner en garantie de ses dettes.

Le nantissement peut porter sur tous les éléments du fonds de commerce à l'exclusion des
marchandises. Le législateur a voulu laisser au moins une valeur libre pour les créanciers.
Le nantissement doit être constaté par un acte écrit, notarié, dûment enregistré. Un extrait de
l'acte doit être inscrit au registre de commerce dans les 15 jours de sa date à la diligence du
créancier gagiste. L'inscription n'est pas soumise à publication dans les journaux.

L’acte doit être enregistré au registre de commerce par le créancier-gagiste dans un délai de
15 jours à compter de la date de son établissement.

Une expédition de l’acte authentique doit, dans les 15 jours de la date de son établissement,
être déposée au secrétariat-greffe du tribunal dans le ressort duquel est exploité le fonds de
commerce.

40
La même formalité doit être effectuée auprès de chaque tribunal dans le ressort duquel est
située une succursale de fonds comprise dans le nantissement.
Le nantissement confère à son titulaire les droits suivants :

- Le droit de préférence : en cas de vente de fonds de commerce nantit, le créancier à


une place privilégiée pour recouvrir sa créance. Il passe avant les créanciers
ordinaires.

- Le droit de suite : c'est le droit qui permet au créancier nantit d'exercer son droit de
préférence même si le fonds a été vendu à un tiers acquéreur. Il peut le faire saisir et le
faire vendre judiciairement pour se faire payer son prix.

Le rang des créanciers gagistes entre eux est déterminé par la date de leur inscription
au registre de commerce.

III. Le droit au bail

Un bail commercial est un contrat de location qui unit le propriétaire d’un local et un locataire
qui l’occupe dans le cadre d’une activité commerciale, industrielle ou artisanale.

Dans la pratique il est fréquent que le commerçant ne soit pas propriétaire de l’immeuble dans
lequel le fond est exploité. Il en obtient alors la jouissance par un bail à usage commercial.

Le bail est un élément important et constitue parfois l’élément essentiel du fonds de


commerce. Mais ce bail n’est pas un bail ordinaire car il confère au locataire - le propriétaire
du fonds - une garantie de stabilité.

En effet, le titulaire du bail a droit, en fin de bail au renouvellement de celui-ci. A défaut de


renouvellement, le propriétaire de l’immeuble doit alors payer une indemnité d’éviction
largement dissuasive.

Le droit au bail offre le statut de propriétaire au locataire du fonds.

La reconnaissance et la protection de ce droit est capitale pour la stabilité de l’implantation de


l’entreprise et la localisation de ses activités.

On comprend que la stabilité et la facilité de localisation constituent un impératif pour


l’efficacité dans la recherche et le développement de la clientèle et partant de
l’épanouissement de l’entreprise.
Dans cette optique, la loi prend un grand soin de la réglementation de ce droit au bail de
manière favorable au commerçant par rapport au propriétaire bailleur.

Au Maroc, le statut des baux commerciaux est régi par le dahir du 2 chaoual 1374 (25 mai
1955), Cependant, les dispositions de ce dahir sont applicables aux baux des immeubles ou
locaux dans lesquels un fonds de commerce est exploité, que ce fond appartienne à un
commerçant, à un industriel ou à un artisan. Cela veut dire que le caractère commercial de la
location ne dépend ni de l'usage des locaux ni de l'activité exercée. Le caractère commercial
du bail ne peut résulter que du bail lui-même.

41
Les dispositions du dahir sus-indiquées s’appliquent en outre sur les baux aux immeubles ou
de locaux accessoires dépendant du fonds, à la conditions qu’ils soient indispensables à
l’exploitation de ce dernier et, en outre, dans le cas où ils appartiennent à un propriétaire
différent, à la condition que les locaux accessoires aient été loués en vue de l’utilisation jointe
que leur destinait le preneur et que cette destination ait été connue du bailleur desdits locaux
au moment de la location.

Le dahir s’applique également aux terrains nus sur lesquels ont été édifiées, soit avant, soit
après la conclusions du bail, des constructions à usage industriel, commercial ou artisanal, à la
condition que ces constructions aient été élevées ou exploitées avec le consentement du
propriétaire et dans la limite indispensable à cette exploitation.

Caractéristiques :

Les principales caractéristiques du bail commercial sont les suivantes :

- Pour le locataire, le droit au renouvellement au terme ou, dans le cas contraire, le droit à
versement d’une indemnité d’éviction ;
- La faculté de céder le bail à l’acquéreur du fonds de commerce sans que le bailleur
puisse s’y opposer ;
- La possibilité d’ajouter d’autres activités que celle exercée à l’origine (avec accord du
bailleur).
- Une sous-location est interdite sans l’accord du bailleur. (Art 22).

Durée et renouvellement du bail

Conformément au dahir (25 mai 1955), la réponse du bailleur à la demande en renouvellement


doit reproduire les termes de l'article 27, du même dahir à peine pour le bailleur de ne pouvoir
opposer au locataire la forclusion prévue par ledit article.

En cas de renouvellement et à défaut d'accord des parties sur la durée du nouveau bail, celui-
ci aura la même durée que celle prévue par le contrat du bail expiré sans que, toutefois, la
durée du nouveau bail puisse être supérieure à cinq ans.

Dans le cas d'un bail à durée indéterminée, le nouveau bail aura une durée égale à la durée
effective du bail précédent sans que, toutefois, elle puisse être supérieure à trois ans.

Dans l'un ou l'autre cas, le nouveau bail prendra effet à compter de la date de l'expiration du
bail précédent si celui-ci avait été dénoncé six mois au moins avant cette date, ou bien, dans le
cas où le bail s'est poursuivi au-delà du terme fixé par le contrat, conformément aux
dispositions de l'article 6 ci-dessus, à compter du premier jour du mois suivant soit la date
pour laquelle un congé aurait été valablement notifié, soit celle de la demande ou de l'offre de
renouvellement.

La renonciation au droit de bail dans le contrat est nulle et sans effet

Le législateur a donné un caractère obligatoire au droit de bail, quelle qu'en soit la forme des
clauses, les stipulations et arrangements qui auraient pour effet de faire échec au droit de
renouvellement institué par le statut des baux commerciaux sont nuls et de nul effet

42
Sont également nulles, quelle qu'en soit la forme des conventions tendant à interdire au
locataire qui remplit les conditions prescrites par la même loi de céder son bail à l'acquéreur
de son fonds de commerce ou de son entreprise.

Loyer d'un local commercial

Le loyer d'un local commercial est librement déterminé par le propriétaire en fonction de
plusieurs éléments notamment, la valeur locative du lieu, de sa destination et de son état. Il
revient au locataire de négocier le prix avec le bailleur.

Il n’existe pas d’indice des loyers commerciaux au Maroc, toutefois, le dahir relatif aux baux
commerciaux prévoit que le loyer pourra être déterminé, notamment, d'après :

- La surface totale réelle affectée à la réception du public ou à l'exploitation en tenant


compte, d'une part, de l'état et de l'équipement des locaux mis à la disposition de
l'exploitant par le propriétaire et, d'autre part, de la nature et de la destination de ces
locaux, de leurs accessoires et de leurs dépendances.
Il peut être tenu compte de la surface des ouvertures sur rue par rapport à la surface
totale du local ;

- La surface totale réelle des locaux annexes éventuellement affectés à l'habitation de


l'exploitant ou de ses préposés ;

- Les éléments commerciaux ou industriels en tenant compte, d'une part, de l'importance


de la ville, du quartier, de la rue et de l'emplacement et, d'autre part, lorsqu'il s'agit de
locaux qui, par leur structure, ont une destination déterminée, de la nature de
l'exploitation et des commodités offertes pour l'entreprendre. Il sera également tenu
compte des charges imposées au locataire.

A noter que toute clause insérée dans le bail prévoyant la résiliation de plein droit à défaut de
paiement du loyer aux échéances convenues ne produit effet que 15 jours après une mise en
demeure de payer restée infructueuse. Cette mise en demeure doit, à peine de nullité,
mentionner ce délai. Elle est faite par acte dans la forme prévue aux articles 55, 56 et 57 du
dahir formant Code de procédure civile ou par lettre recommandée avec accusé de réception.

La propriété commerciale

La « propriété commerciale » désigne le droit du locataire, au terme du bail, d’obtenir son


renouvellement, ou, à défaut, le paiement d’une indemnité d’éviction. En effet, la stabilité est
essentielle pour un commerce, la clientèle constituant généralement l’élément principal du
fonds de commerce.

Ainsi, au terme du bail, le locataire peut prétendre au renouvellement de celui-ci. Pour cela, il
doit :

- être titulaire d’un bail soumis au statut des baux commerciaux ;


- être inscrit au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers, au
moment où il demande le renouvellement, ou lorsque le bailleur lui délivre congé, pour
le local en cause ;

43
- exploiter effectivement le fonds de commerce au moment de la demande et dans les 3
années précédentes ;
- respecter les clauses du bail.

Dès lors que ces conditions sont remplies, le bailleur devra verser au locataire une indemnité
d’éviction :

- S’il donne congé en refusant le renouvellement du bail ;


- S’il refuse une demande de renouvellement formée par le locataire.

L’indemnité est égale au montant du préjudice causé au locataire, elle comprend notamment :

- la valeur marchande du fonds de commerce, déterminée suivant les usages de la


profession ;
- les frais normaux de déménagement et de réinstallation du fonds ;
- les frais et droits de mutation à payer pour un fonds de même valeur.

Le bailleur peut toutefois établir que le préjudice du locataire est d’un montant inférieur.

Le bailleur n’est pas tenu de verser une indemnité d’éviction s’il est établi que :

- l’immeuble est insalubre et doit être totalement ou partiellement démoli ;


- l’immeuble ne peut plus être occupé sans danger en raison de son état.

IV. La location-gérance
La location gérance est un contrat par lequel une entreprise propriétaire d’un fonds de
commerce confie à une autre la gestion de son fonds en contrepartie d’une redevance.

Fonctionnement de la location-gérance

La location-gérance consiste donc pour le propriétaire d’un fonds de commerce, appelé loueur
ou bailleur, à accorder à une personne, appelée le locataire-gérant, le droit d’exploiter
librement le fonds de commerce sans lui attribuer sa propriété.

La location-gérance est souvent utilisée en amont d’un rachat d’entreprise, ce qui permet au
locataire-gérant de tester l’activité avant de passer à l’acquisition du fonds.

Ce procédé doit être distingué de la sous-location, qui ne porte quant à elle que sur la
jouissance du local commercial. La location-gérance porte sur l’ensemble des éléments
composant le fonds, la jouissance du local n’en constitue qu’un élément accessoire et
nécessaire.

Conditions requises pour la mise en location-gérance

Plusieurs conditions sont nécessaires pour que la mise en location-gérance soit possible :

- le propriétaire doit avoir préalablement exploité le fonds pendant au moins 2 ans sauf
cas exceptionnels ou si il est dispensé de cette condition par décision de justice ;
- la location doit porter sur un fonds de commerce ;

44
- le locataire-gérant doit exploiter le fonds à ses risques et périls, c’est-à-dire qu’il est
responsable des dettes contractées dans le cadre de l’exploitation du fonds (sauf durant
les 6 premiers mois où le loueur est solidairement responsable avec lui) ;
- il doit s’agir d’une location accordée en contrepartie du versement d’un loyer appelé
redevance ;
- au cas où le propriétaire a conclu un bail commercial contenant une clause
d’exploitation personnelle du fonds, il faut obtenir l’accord du propriétaire des murs ;
- le locataire-gérant doit être immatriculé au Registre de commerce au plus tard 15 jours
après le début de son activité professionnelle.

Location-gérance : avantages et inconvénients

L’utilisation de la location-gérance permet au propriétaire d’un fonds de commerce d’arrêter


son activité et de le faire exploiter par une tierce personne tout en restant propriétaire.

En contrepartie, le propriétaire subit les conséquences de l’éventuelle mauvaise gestion du


fonds par le locataire-gérant.

Il convient donc de prendre le plus de précautions possibles dans le cadre de la mise en place
d’une location-gérance.

En résumé les avantages et inconvénients de la location-gérance sont :

Pour le loueur

- Avantage : rester propriétaire du fonds de commerce et percevoir une redevance sans


exercer d’activité ;
- Inconvénients : subir les conséquences de la mauvaise gestion par le locataire et ne
peut pas s’immiscer dans la gestion même si elle est mauvaise.

Pour le locataire

- Avantage : tester un fonds de commerce avant de l’acquérir ou d’exploiter un fonds


sans l’acheter ;
- Inconvénients : redevances à payer au propriétaire, exploite le fonds sans en être
propriétaire et ne profite donc pas de la plus-value éventuelle qu’il apporte au fonds
grâce à son travail. De plus, il n’a pas droit au renouvellement automatique du contrat
et engage sa responsabilité sur les dettes contractées durant son exploitation.

Le contrat de location-gérance doit contenir :

- Les informations sur les parties au contrat ;


- La durée de la location : il est possible de fixer une durée déterminée ou ou durée
indéterminée ;
- Le montant et les modalités de règlement de la redevance. Les redevances peut être
constituées de montants fixes ou de montants proportionnels au chiffre d’affaires, aux
bénéfices… ;
- Les obligations de chacune des parties ;
- Les conditions de résiliation du contrat, qui résultat d’un commun d’accord en cas de
durée déterminée ou de la volonté d’une des parties en cas de durée indéterminée.

45
Le contrat de location-gérance doit être publié au journal des annonces légales dans les 15
jours suivant sa signature.
Par ailleurs, le contrat peut être assorti d’une promesse unilatérale de vente que le locataire-
gérant peut lever à l’issue de la période de location.

La fin de la location gérance

Le contrat de location-gérance prend fin :

- A l’issue du contrat à durée déterminée lorsqu’il n’est pas reconduit ;


- Suite à la résiliation du contrat à durée indéterminée par l’une des parties ;
- Lorsque le locataire-gérant ne respecte pas ses obligations ;
- Suite à certaines circonstances, comme par exemple, le décès du locataire-gérant

A la fin du contrat de location-gérance, le loueur récupère le droit d’exploiter le fonds de


commerce et le locataire ne peut prétendre à aucune indemnisation.

46
Partie III
La liberté du commerce et ses limites

Chapitre 1
Le droit de la concurrence

Les textes de lois

La loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence

La nouvelle loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence

La loi N° 20-13 relative au conseil de la concurrence

Introduction

Le principe : la libre concurrence

La concurrence est le principe même du commerce. Les agents économiques peuvent utiliser de
nombreux procédés pour attirer ou retenir la clientèle qui est l’élément essentiel du fonds de
commerce (prix performants, services accrus…….).

La liberté du commerce et de l’industrie suppose la liberté de la concurrence, c’est-à-dire la libre


compétition entre les agents économique, qui offrent des produits ou services identiques, ou
similaires, susceptibles de satisfaire une même clientèle.

La concurrence se définit comme la compétition économique qui se joue sur un même marché
pour atteindre une fin économique déterminée.

La libre concurrence est un principe général du droit. Elle constitue une application particulière
d’un autre grand principe : celui de la liberté du commerce et de l’industrie, tant il est vrai que la
concurrence n’est concevable que si les agents économiques peuvent développer librement leurs
activités.

La concurrence est donc légitime mais peut dans certaines mesures devenir un acte déloyal par
l’utilisation de moyens et d’outils contraires aux pratiques du commerce et de la bonne foi.

Les limites au libre jeu de la concurrence :

La liberté totale de la concurrence est susceptible d’engendrer la création de monopoles et


l’aboutissement à une situation dans laquelle toute concurrence a disparu, si bien que le
« gagnant » dans cette compétition n’est pas toujours le meilleur, mais peut être le plus dénué de
scrupules.

Il est donc apparu nécessaire de préserver la libre concurrence, elle-même, contre les pratiques
déloyales des autres agents économiques, et ce dans l’intérêt :

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- Des consommateurs, en en maintenant les règles de marché ;
- Des commerçants entre eux, afin d’assurer la pérennité de leur entreprise ou de leur permettre
d’en créer une ;
- Du marché, tant au niveau national qu’international.

La liberté de la concurrence comme toute liberté s’arrête donc quand commerce la liberté des
autres, pour qu’elle soit efficace elle nécessite la mise en place d’un certain nombre de règles
législatif mais surtout jurisprudentielles capable de s’adapter avec les évolutions rapides et
incessantes que connait l’activité commerciale.

Les cas de concurrence déloyale :

L’étude de la jurisprudence, permet de dégager trois situations principales dans lesquelles la


déloyauté a été retenue :

Le dénigrement :

Il consiste à jeter le discrédit sur un concurrent en la critiquant publiquement, dans l’intention de


lui nuire, la preuve de la réalité des faits justifiant les critiques ne suffit pas à exonérer l’auteur :
les juges prennent en compte l’intention malveillante.

Dans ce cas la liberté d’expression est souvent invoquée, parfois avec succès, pour s’opposer à
l’accusation de dénigrement.

La confusion :

Elle consiste à tenter de profiter de la bonne renommée d’un commerçant en faisant croire à la
clientèle qu’il s’agit de la même entreprise.

La confusion peut porter sur des produits imités, le nom commercial, la marque, la disposition
des locaux, etc……..l’existence d’une clientèle identique est exigée.

L’action n’aboutira que si le « signe » présente un caractère d’originalité suffisant.

L’utilisation de noms de domaines sur les sites Internet fait aussi l’objet de procédures.

Le parasitisme :

Une entreprise cherche, sans détourner la clientèle d’une autre, à profiter :

- De la notoriété de cette entreprise : par exemple, en utilisant le même nom, mais pour des
produits différents, donc, sans s’adresser à la même cible ;
- Du travail, des investissements d’une autre entreprise.

Le parasitisme peut être défini comme : « l’ensemble des comportements par lesquels un agent
économique s’immisce dans le sillage d’un autre, afin de tirer profit, sans rien dépenser, de ses
efforts et de son savoir ».

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La désorganisation :

Il s’agit d’essayer de désorganiser une entreprise rivale par différents moyens, dont les
principaux sont :

- L’espionnage industriel ;
- Le débauchage de personnel en vue de détourner la clientèle ;
- Le détournement de commandes ;
- L’inobservation de la réglementation (sur les prix, les soldes, etc…..) ;
- Ma violation d’un réseau de distribution ;
- Les agissements d’anciens salariés ou dirigeants : création d’une entreprise concurrente
ou par exemple, utilisation des programmes – sources de comptabilité enregistrées sur
disquettes.

Les sanctions :

Les sanctions sont seulement civiles :

- Les dommages et intérêts : ils sont assez difficiles à évaluer, les tribunaux se contentent
généralement d’un préjudice vraisemblable.
- Mesures propres à faire cesser la concurrence déloyale : le tribunal ordonnera les mesures
appropriées : modification du nom, des lieux, interdiction d’une publicité, etc……
- Mesures de publicité : les juridictions ordonnent parfois la publication par voie de presse
de la décision intervenue, aux frais de l’auteur de la concurrence déloyale.

Les différentes pratiques anticoncurrentielles

Sont ainsi traditionnellement nommées :

- Les ententes ;
- L’exploitation abusive d’une position dominante ;
- L’exploitation abusive d’un état de dépendance économique.

Les ententes :

Pour la jurisprudence, il doit s’agir d’accords collectifs ayant une portée dans le marché pertinent
considéré et portant atteinte de façon sensible au jeu de la concurrence.

L’entente illicite peut porter sur :

- La limitation de l’accès à un marché ;


- La limitation de l’accès de la profession ;
- La fixation des prix ;
- Le boycottage.

L’exploitation abusive d’une position dominante :

Elle consiste en « l’exploitation abusive par une entreprise ou un groupe d’entreprises d’une
position dominante sur le marché intérieur ou une substantielle de celui-ci ». Cette position
permet à l’entreprise de jouer un rôle directeur sur le marché, c’est-à-dire de pouvoir s’abstenir

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des contraintes de marché et d’obliger les concurrents à s’aligner sur son propre comportement,
l’abus peut consister :

- En un refus de vente ou de ventes liées ;


- En des conditions de vente discriminatoires, en des clauses d’exclusivité excessives ;
- Dans la rupture de relations commerciales établies, au seul motif que le partenaire refuse
de se soumettre à des conditions commerciales injustifiées.

La notion de position dominante peut être analysée comme le pouvoir de faire obstacle à une
concurrence effective sur un marché pertinent.

L’exploitation abusive d’un état de dépendance économique :

« L’état de dépendance économique caractérise une situation dans laquelle une entreprise est
obligée de poursuivre des relations commerciales avec une autre lorsqu’il lui est impossible de
s’approvisionner en produits substituables dans des conditions équivalentes ».

Cette pratique s’applique dans le domaine des relations contractuelles entre deux ou plusieurs
entreprises.

Il peut y avoir dépendance économique :

- Du distributeur à l’égard du fournisseur (ex : une société mandataire de distribution de


carburant aux prix et conditions définis par une société pétrolière) ;
- Du fournisseur à l’égard du distributeur (les critères pris en compte sont l’importance de
la part du distributeur dans le Chiffre d’Affaire du fournisseur, de l’existence de solutions
alternatives, etc….).

Offre ou pratique de prix abusivement bas :

« Sont prohibées les offres de prix ou pratiques de prix de vente aux consommateurs
abusivement bas par rapport aux coûts de production, de transformation et de commercialisation,
dès lors que ces offres ou pratiques ont pour objet ou peuvent avoir pour effet d’éliminer d’un
marché ou d’empêcher d’accéder à un marché une entreprise ou l’un de ses produits ».

Cette interdiction vise à protéger les petits commerçants confrontés à la grande distribution, elle
n’est pas limitée aux pratiques des entreprises en position dominante, par ailleurs :

- Elle ne s’applique qu’aux ventes aux consommateurs ;


- Et ne concerne pas les « reventes en l’état ».

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Droit de la concurrence et liberté des prix : l’exemple du Maroc

Au Maroc, la liberté du commerce est un principe constitutionnel énoncé par l’article 15 de la


constitution de 1996 et confirmé par l’article 35 de la constitution de 2011 qui garantie le
droit de propriété et la liberté d’entreprendre tout en respectant certaines règles et des formalités
particulières à chaque commerce.

Dans le processus de modernisation du droit marocain des affaires, la loi n° 06-99 sur la liberté
des prix et de la concurrence a constitué un moment essentiel puisqu’il s’agissait de protéger la
concurrence afin de stimuler l’efficience économique, améliorer le bien-être des consommateurs,
assurer la transparence et la loyauté dans les relations commerciales.

Présentation de la loi 06-99 relative à la liberté des prix et de la concurrence.

La loi 06-99 du 5 juin 2000 relative à la liberté des prix et de la concurrence a rendu caduque la
loi de 1971 (008-71) sur le contrôle des prix et les conditions de vente des produits et
marchandises.

La liberté des prix devient la règle, L’encadrement administratif devient l’exception.

L’évolution continue du Maroc vers l’économie de marché ouverte s’est accompagnée par de
grandes réformes sur le plan économique et juridique qui ont marqué la volonté du législateur
marocain de s’engager dans un processus de libéralisation et d’ouverture.

A cet effet, il convient de rappeler que la réforme relative à la liberté des prix et de la
concurrence, a été concrétisée par la loi 06-99 du 5 juin 2000, dont les objectifs peuvent se
résumer comme suit :

- garantir la liberté des prix et leur formation par le libre jeu de la concurrence ;
- garantir la liberté d’accès de tous les opérateurs à toutes les activités ;
- protéger les intérêts économique des consommateurs ;
- se conformer aux engagements auxquels le Maroc a librement souscrit notamment le
Traité d’association avec L’Union européenne, à la CNUCED, à L’OMC…
- clarifier la portée du principe constitutionnel de la liberté d’entreprendre et de la garantie
de la propriété privée ;
- prohiber les pratiques anticoncurrentielles telles l’entente et l’abus de position dominante
et les pratique restrictives de la concurrence comme le refus de vente, les vents liées ou
les pratique discriminatoires ;
- Conditionner les opérations de concentration par un contrôle préventif qui consiste à
soumettre les projets de concentration à un accord préalable de l’autorité de la
concurrence après avis du conseil de la concurrence ;
- habiliter le conseil de la concurrence à émettre des avis, des conseils et des
recommandations ;
- confier aux tribunaux des compétences en matière de régulation de la concurrence.

Enfin au niveau des sanctions, la loi 06-99 juxtapose les applications multiples de la notion de
sanction allant de la réparation civile à l’emprisonnement en passent notamment par la nullité, le
rétablissement de la situation antérieure, l’amende et la publication des jugements.

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Champ d’application de la loi 06-99 :

Conformément aux dispositions de l’article 2, alinéa 1 er : « cette loi s’applique à toutes les
activités de production, de distribution et de services ».

Au niveau des pratiques anticoncurrentielles :

En application des articles 6 et 7 de la loi 06-99, certains accords peuvent constituer des
pratiques anticoncurrentielles.

A cet effet, ils prohibent toutes les actions concertées, conventions, ententes ou coalitions
expresses ou tacites qui ont pour objet ou peuvent avoir pour effet d’empêcher, de restreindre ou
de fausser le jeu de la concurrence sur un marché notamment lorsqu’elles tendent à limiter
l’accès au marché ou limiter ou contrôler la production, répartir les marchés ou les sources
d’approvisionnement.

L’article 7 interdit expressément les pratiques anticoncurrentielles, la loi prohibe l’exploitation


abusive par une entreprise ou un groupe d’entreprises d’une situation de dépendance économique
dans laquelle se trouve un client ou un fournisseur ne disposant d’aucune autre alternative.

La loi prévoit une liste de ces pratiques : refus de vente, ventes liées, etc……

Au niveau des pratiques restrictives :

La loi prohibe ces pratiques en interdisant le prix de revente imposé, les ventes liées, les
conditions de vente discriminatoires, le refus de satisfaire aux demandes des acheteurs de
produits ou aux demandes de prestations de services.

Au niveau du contrôle préventif des opérations de concentration :

La loi permet le contrôle de ces opérations dans le secteur de la distribution en application de la


notion de concentration. La notion d’influence déterminante permet d’appréhender sous l’angle
du contrôle des concentrations toutes les formes modernes d’intégration contractuelle de sous-
traitance de franchise. Le contrôle peut donc viser toute opération qui permet de placer une ou
plusieurs entreprises sous la dépendance d’un autre même en l’absence d’un lien capitalistique.

Loi sur la concurrence :

Au Maroc la liberté des prix et de la concurrence est réglementée par la loi 104-12, publiée
sur le Bulletin Officiel du 07/08/2014 pour la version en langue française, et sur celui du
14/07/2014 pour celle en arabe.

Le texte s'applique à toutes les personnes physiques ou morales exerçant des activités de
production, de distribution et de services, et qu’elles aient ou non leur siège ou des
établissements au Maroc. Il suffit donc que leurs opérations ou comportements aient pour objet
ou puissent avoir un effet sur la concurrence sur le marché marocain.

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La liberté des prix, un principe…

Les prix des biens, des produits et des services sont déterminés par le jeu de la libre concurrence.
Ce principe peut cependant connaitre quelques exceptions. Il s'agit des cas où les prix peuvent
être fixés par voie réglementaire après consultation du Conseil de la concurrence.

La loi cite les cas des zones géographiques où la concurrence par les prix est limitée en raison
soit de situations de monopole de droit, soit du soutien accordé par l’administration à certains
secteurs ou produits à la production ou à la commercialisation, soit de difficultés durables
d’approvisionnement.

De même, le gouvernement peut prendre des mesures temporaires contre des hausses ou des
baisses excessives de prix, motivées par des circonstances exceptionnelles, une calamité
publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé.

L’application de ces mesures ne peut excéder six (6) mois prorogeables une seule fois par
l’administration. L'avis du conseil de la concurrence est requis.

Pratiques anticoncurrentielles

Considérés comme des pratiques anticoncurrentielles, les ententes, l'abus de position dominante
et les prix abusivement bas sont prohibés par la loi 104-12.

L'entente

L'article 6 de la loi 104-12 interdit "les actions concertées, accords, ententes ou coalitions
expresses ou tacites". Les différentes expressions utilisées par cet article traduisent des degrés
dans la formalisation de l’entente.

Toutefois, ces distinctions n’emportent aucune conséquence du point de vue du régime juridique
qui demeure le même.

L’article 6 de la loi 104-12 interdit les ententes «lorsqu’elles ont pour objet ou peuvent avoir
pour effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur le marché…».
S’il est vrai que la majeure partie des ententes ont à la fois pour objet et pour effet de nuire à la
concurrence, on peut remarquer que, selon l’article précité, ce cumul n’est pas nécessaire pour
que la pratique en cause revêtisse le caractère illicite.

L’intention anticoncurrentielle, en l’occurrence l’objet, suffit à elle seule à conférer ce caractère


même en l’absence d’effet attentatoire à la concurrence et, de la même manière, un effet
anticoncurrentiel est réprimé même s’il n’a pas été recherché par les auteurs de l’entente.

Sans établir une nomenclature exhaustive des actions restrictives de la concurrence, l’article 6 se
contente d’en énumérer une liste indicative. Ledit article énonce qu’il s’agit de celles qui tendent
à:

- limiter l'accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d'autres entreprises ;

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- faire obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant
artificiellement leur hausse ou leur baisse ;
- limiter ou contrôler la production, les débouchés, les investissements ou le progrès
techniques ;
- répartir les marchés ou les sources d'approvisionnement.

L'abus de domination économique

L'abus de domination économique est interdit sous ces deux formes :

- l'exploitation abusive d'une position dominante sur le marché ;


- l'exploitation abusive d'une situation de dépendance économique dans laquelle se trouve
un client ou un fournisseur ne disposant d’aucune autre alternative équivalente.

L'abus de domination peut notamment consister en refus de vente, en ventes liées ou en


conditions de vente discriminatoires ainsi que dans la rupture de relations commerciales établies,
imposer directement ou indirectement un caractère minimal au prix de revente d’un produit ou
d’un bien etc.

Prix abusivement bas

L’article 8 de la loi 104-12 prohibe «les offres de prix abusivement bas par rapport aux couts de
production, de transformation et de commercialisation, dès lors que ces offres ou pratiques ont
pour objet ou peuvent avoir pour effet d’éliminer un marché, ou d’empêcher d’accéder à un
marché, une entreprise ou l’un de ses produits».

Cette pratique était déjà interdite par la loi 06-99 qui la considérait comme une forme d’abus de
position dominante. La nouvelle loi, quant à elle, traite des prix abusivement bas comme pratique
anticoncurrentielle à part entière. Elle se trouve de ce fait interdite sans qu’il soit nécessaire de
prouver la position dominante de son auteur.

Sanctions

Le conseil de la concurrence dispose d'une compétence générale en ce qui concerne le contrôle


des pratiques anticoncurrentielles. Il peut s'autosaisir ou être saisi pour enquêter et prononcer, le
cas échéant, des mesures conservatoires, des astreintes, des injonctions ou des sanctions
pécuniaires.

Lorsque les faits lui paraissent de nature à justifier des poursuites pénales, le conseil de la
concurrence peut adresser le dossier au procureur du Roi près le tribunal de première instance
compétent.

Les sanctions peuvent aller à 500.000 DH et une année d'emprisonnement à l'encontre de toute
"personne physique qui, frauduleusement ou en connaissance de cause, aura pris une part
personnelle et déterminante dans la conception, l’organisation, la mise en œuvre ou le contrôle
de pratiques" d'ententes ou d'abus de domination.

Exemptions

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Quand bien même elle serait attentatoire à la concurrence, une pratique anticoncurrentielle peut
être justifiée et rendue licite si elle résulte de l’application d’un texte ou si elle contribue au
développement du progrès économique e et/ou technique, y compris par la création ou le
maintien d’emplois, et qu'elles réservent aux utilisateurs une partie équitable du profit qui en
résulte, sans donner aux entreprises intéressées la possibilité d’éliminer la concurrence pour une
partie substantielle des biens, produits et services en cause.

Le conseil de la concurrence :
Le Conseil de la Concurrence, est une institution créée en 2008 par la Loi 06.99 sur la liberté des
prix et de la concurrence dont la mission est de contribuer à la régulation de la gouvernance
économique et d'étudier le fonctionnement des marchés se limitant toutefois à des attributions
consultatives aux fins de donner des avis, des conseils ou des recommandations en matière et de
pratiques anticoncurrentielles.

D'après les termes de l'Article 166 de la Constitution, Le Conseil de la Concurrence est une
institution indépendante chargée d'assurer la transparence et l'équité dans les relations
économiques, notamment à travers l'analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés, le
contrôle des pratiques anticoncurrentielles, des pratiques commerciales déloyales et des
opérations de concentration économique et de monopole.

Le conseil de la concurrence est également doté de la personnalité morale et de l'autonomie


financière selon la l'art 1er de la loi 20-13.

Pour atteindre ce but, il a la latitude d'intervenir sur trois plans :

- mener des études sur le degré de concurrentiabilité des principaux secteurs d'activité
économique ;
- mener des actions de sensibilisation, de communication et de formation destinées à
divulguer et à faire rayonner la culture de la concurrence auprès des différentes
institutions qui peuvent demander son avis ou le saisir et de l'opinion publique d'une
façon générale ;
- émettre des avis et des recommandations suite à des consultations émanant des autorités
gouvernementales, des commissions du parlement, de la justice, des régions, des
associations professionnelles, des chambres de commerce, des syndicats et des
associations de consommateurs reconnues d'utilité publique.

La nouvelle Constitution du Maroc, promulguée le 30 juillet 2011, en conférant notamment au


Conseil de la concurrence, la qualité "d’instance administrative indépendante chargée d’assurer
la transparence et l’équité dans les relations économiques" a renforcé son statut

Il est à signaler que la quasi-totalité des autorités de la concurrence, de part le monde, a une
position d’instances décisionnelles et c’est dans un souci de mise en harmonie des prérogatives
et attributions du conseil avec les normes internationales qu’il y’a eu la réforme de 2014.

La Réforme de 2014

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En 2014 une nouvelle loi modifiant les prérogatives du Conseil de la concurrence a été votée en
juin 2014, publiée au Bulletin Officiel de 24 Juillet 2014, avait donné les pleins pouvoirs au
Conseil qui n’était plus sous la tutelle de la Primature.

Les nouveaux pouvoirs conférés au Conseil de la concurrence :

Ils sont au nombre de trois : pouvoir décisionnel, pouvoir d’enquête et pouvoir de sanction.

L’ensemble du nouveau fonctionnement du Conseil de la concurrence a pour objectif de pallier


les écueils constatés lorsque cette institution n’était qu’un organe consultatif.

Le Conseil de la Concurrence dispose dorénavant également d’un véritable pouvoir décisionnel


en matière de concentrations et de pratiques anticoncurrentielles (ententes anticoncurrentielles et
abus de position dominante, pratiques de prix abusivement bas).

Outre le pouvoir d’instruire, le Conseil de la concurrence peut mener des enquêtes concernant les
pratiques anticoncurrentielles et le contrôle des opérations de concentration économique.

Enfin, le Conseil de la concurrence est dorénavant habilité à prendre des mesures conservatoires
et à prononcer des sanctions pécuniaires pouvant représenter jusqu’à 10% du chiffre d’affaires
mondial ou national de l'entreprise contrevenante (ou des parties impliquées).

Le pouvoir de recommander à l’Administration des mesures d’amélioration de la


concurrence sur le marché

Le Conseil de la concurrence est en mesure de donner son avis ou entreprendre toute étude
concernant la concurrence et surtout, de recommander à l’Administration de mettre en œuvre les
mesures nécessaires à l’ouverture des monopoles de fait ou de droit à la concurrence.

Conclusion

L’adoption de cette réforme du droit de la concurrence marque une avancée majeure au Maroc
de nature à faciliter la pratique des affaires au Maroc et à favoriser le développement des
investissements directs étrangers au Maroc. Pour l’heure et dans l'attente de la nouvelle
composition du Conseil de la concurrence, une campagne de communication est menée
activement en vue de sensibiliser les entreprises sur les bienfaits du droit de la concurrence dans
le cadre de leur activité et de leur développement.

Les deux lois publiées le 7 août 2014 (loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la
concurrence et la loi n°20-13 relative au Conseil de la concurrence) sont venues préciser le
nouveau statut du Conseil.

Le nouveau Président du Conseil, Mr Driss GUERRAOUI, nommé en le 17 Novembre 2018, par


Sa Majesté le Roi, en succession de Mr Abdelali Benamour, esquisse dans son allocution les 3
principes directeurs du Conseil, à savoir :

- préserver le pouvoir d’achat des consommateurs ;


- améliorer le climat des affaires ;
- assurer l’efficacité des investissements et de l’économie.

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Composition :

Le Conseil de la concurrence est composé comme suit :

- 01 Président ;
- 01Secrétaire Général ;
- 12 conseillers, répartis comme suit :

 06 membres nommés par le chef du gouvernement, représentant chacun, l’une des


administrations suivantes :

 Ministère chargé de la justice ;


 Ministère chargé de l'intérieur ;
 Ministère chargé des finances ;
 Secrétaire Général du Gouvernement ;
 Ministre chargé des affaires générales du gouvernement ;
 Ministre chargé du plan.

 03 membres choisis en raison de leur compétence en matière juridique,


économique, de concurrence ou de consommation, nommés par le Chef du
Gouvernement ;
 03 membres exerçant ou ayant exercé leurs activités dans les secteurs de
production, de distribution ou de services, nommés par le Chef du Gouvernement
sur proposition des Présidents de la Fédération des chambres de commerce,
d'industrie et de services, de la fédération des chambres d'artisanat de la
fédération des chambres d'agriculture, et de la fédération des chambres des pêches
maritimes.

A l’instar du président, ils auront tous un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois.

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Chapitre 2
Le droit de la consommation

Les textes de lois : Loi 31-08 du 18 février 2011

Le droit de la consommation concerne les règles applicables aux relations entre professionnels et
consommateurs.

Le droit de la consommation que fondent plusieurs textes juridiques, dont certains remontent à la
période du Protectorat, et que vient de consacrer la loi n° 31-08, du 18 février 2011, édictant des
mesures de protection du consommateur, parue dans le Bulletin Officiel de mai 2011, marque un
pas important dans la modernisation de la législation marocaine relative à la défense du
consommateur ; le droit qui régit les relations contractuelles entre professionnels de la vente et
non professionnels, et simples consommateurs, met en place toute une batterie de mesures en vue
de la protection de la partie faible qu'est le consommateur, face à un ensemble de pratiques
abusives qui marque les contrats de consommation qui sont en majeure partie des contrats
d'adhésion.

La nouvelle loi marocaine s'inspire de la législation européenne en matière de protection du


consommateur et de la loi dite « Scrivener », introduite dans le code français de la consommation
et qui a pour but de protéger le consommateur contre les dangers de certains crédits.

En fait, le droit de la consommation qui fait appel à de nouvelles notions comme celles de
professionnel, de consommateur et renforce et étend au champ de la consommation celles de
loyauté, d'honnêteté, d'obligation d'information et de conseil…, s'inscrit dans le cadre des
obligations et des contrats puisqu'à la base, c'est ce code qui le régit à travers les principes
fondamentaux du contrat, à savoir le consentement et la volonté éclairée et librement exprimée
des parties.

A travers les garanties légales, comme celles de conformité du produit et des vices cachés
auxquelles la nouvelle loi sur la protection du consommateur ajoute les garanties
conventionnelles pouvant être proposées par le vendeur, le service après-vente et, d'une manière
générale, les dispositions de ladite loi, dont certaines peuvent être qualifiées de
«révolutionnaires» dans la mesure où la « faiblesse » et l' « ignorance » du consommateur sont
prises en considération par cette loi. Un abus de faiblesse ou d'ignorance rend « nul par la force
de la loi tout engagement auquel il donne naissance ». Le consommateur, victime d'un tel abus,
«se réserve le droit de se faire rembourser les sommes payées et d'être dédommagé sur les
préjudices subis ». (art. 59).

La loi 31-08 du 18 février 2011 est venu combler un grand vide en matière de prévention et de
défense du consommateur lequel, en dépit de la législation sur la répression des fraudes et
d'autres lois spécifiques, relatives au conditionnement, au transfert et à la vente de certains
produits, demeure exposé aux pratiques et aux abus des vendeurs professionnels et prestataires
de services.

Cette loi introduit des innovations, au niveau du droit de la vente en procurant une protection et
des garanties légales au consommateur, comme le droit de rétraction de sept jours pour les droits
conclus à distance et ceux qui découlent de l'obligation d'information qui est à la charge du
vendeur.

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Destinée au consommateur et composée de 206 articles qui recouvrent plusieurs aspects de la
vente et de la fourniture des services au consommateur, les délais de livraison, la protection de
celui-ci contre les clauses abusives, les pratiques commerciales comme la publicité, les contrats à
distance, le démarchage, la vente en solde, le refus ou la subordination de la vente, les garanties
légales et conventionnelles, le crédit à la consommation et le crédit immobilier, la loi 31-08
institue à la fois un cadre juridique et culturel dans lequel doivent s'exercer les relations entre
vendeurs et prestataires de services, d'une part, et le consommateur, d'autre part, qui sont parties
à un acte de développement responsable.

Cette loi nécessite une vulgarisation permanente pour qu'elle soit bien appréhendée et mise en
œuvre et pour qu'elle introduise la culture qu'elle porte qui fait de l'acte de produire, de vendre,
de fournir un service et de consommer un acte responsable et dénué d'abus.

Protection du consommateur

La loi n° 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur complète le dispositif


juridique existant en matière de protection du consommateur et met en place un cadre favorable
pour la promotion du rôle des associations de protection du consommateur.

Les objectifs de la loi

 Assurer une information claire, objective et loyale au consommateur (prix, étiquetage,


conditions de vente) ;
 Renforcer la protection des intérêts économiques du consommateur (interdiction ou
réglementation de certaines pratiques commerciales) ;
 Rééquilibrer les relations consommateur-fournisseur (interdiction des clauses abusives,
garantie, crédit)
 Renforcer le mouvement consommateur en permettant aux Associations de protection des
consommateurs d’être reconnues d’utilité publique et autorisées à ester en justice.

Les droits garantis aux consommateurs

 Le droit à l’information : fournir au consommateur toutes les informations nécessaires avant


la conclusion d’un contrat de vente ;
 Le droit aux choix : garantir la liberté d’achat en fonction des besoins et des moyens du
consommateur ;
 Le droit à la rétractation : offrir, dans certains cas de figure, au consommateur un délai de 7
jours pour changer son avis ;
 Le droit à l’écoute et à la représentation : permettre au consommateur, lors d’un litige avec un
fournisseur, d’être conseillé, orienté et de se faire représenter par une association de
protection du consommateur ;
 Le droit à la protection des intérêts économiques : réglementation de certaines pratiques
commerciales comme la publicité promotionnelle, les ventes avec primes, les soldes, les
loteries, les ventes à distance, etc.

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Application de la loi n° 31-08

En vue de faire appliquer la loi et ses textes d’application, le Ministère dispose d’un corps
d’enquêteurs qualifiés et assermentés à cet effet. Ces enquêteurs sont implantés dans l’ensemble
des délégations du Ministère.

Ils sont chargés d’effectuer des contrôles pour rechercher et constater les infractions aux
dispositions de la loi n° 31-08 dans le domaine du commerce et de l’industrie notamment en
matière de pratiques commerciales.

Aussi, le Ministère dispose d’une cellule de contrôle des sites internet marchands qui est chargée
de vérifier la conformité des annonces au regard des dispositions de la loi n° 31-08

Information et orientation du consommateur

Le Ministère a mis en place un portail dédié au consommateur www.khidmat-almostahlik.ma qui


permet de diffuser des informations en matière de protection de consommateur (réglementation,
événements, fiches pratiques, etc.) et de déposer des requêtes soit pour demander des
renseignements soit pour signaler des faits susceptibles de tomber sur le coup des dispositions de
la loi n° 31-08 (plaintes).

De même, le Ministère organise, chaque année, au mois de mars des journées nationales du
consommateur en commémoration de la journée mondiale du consommateur célébrée le 15 mars.

Cette manifestation, devenue un rendez-vous annuel incontournable des acteurs de la


consommation, se déroule au niveau de plusieurs villes du Royaume en collaboration avec les
partenaires concernés notamment les Associations de Protection du Consommateur, les
Départements Ministériels concernés par l’application de la loi n° 31-08.

Appui au mouvement consumériste

Dans le cadre d’un programme d’actions financées par le Ministère, les fédérations bénéficient
de subventions pour les projets destinés à promouvoir le mouvement consumériste (équipement
de guichets conseil, formations, sensibilisation et information du consommateur, édition de
supports de communication, développement de Sites web, etc.).

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Partie VI
Les structures commerciales

Chapitre 1
Les entreprises commerciales

I. Le droit des sociétés


Résumé de droit des sociétés au Maroc
Les sociétés sont nées de la nécessité de réunir l’activité de plusieurs personnes ou une masse de
capitaux plus importante que celle que peut fournir le patrimoine d’un seul individu.

Le choix de se regrouper peut être inspiré par différentes raisons, tel par exemple : la recherche
d’un financement plus important, la pérennité de l’entreprise ou sa transmission, etc…… :

Aux termes de l’article 982 du dahir formant code des obligations et des contrats : « la société est
un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leurs travail
ou tous les deux à la fois en vue de partager les bénéfices qui pourront en résulter ».

Le contrat de société donne naissance donc à une personne juridique (personne morale), c'est-à-
dire qui a l’aptitude à être sujet de droits et d’obligations.

Au Maroc, l’immatriculation au registre de commerce confère à la société la jouissance de la


personne morale. Cette immatriculation marque donc la naissance de la vie juridique de la
société.

L’attribution de la personne morale, par le législateur, aux sociétés leur a permit de disposer :
d’un nom, d’un domicile (le siège social), d’une nationalité, d’un patrimoine, d’une vie juridique
propre…etc.

La société commerciale est une société ayant pour objet habituel l’exercice d’actes de
commerce : achats de marchandises pour la revente, affaires d’importation ou d’exportation,
sociétés financières et bancaires, sociétés de transport touristiques, hôtelières….etc.

II. Les contrats de société

Définition :

La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d’affecter
à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de
profiter de l’économie qui pourrait en résulter».

La création d’une société s’organise autour d’un contrat qui est obligatoirement écrit. Le contrat
de société est plus communément appelé « les statuts ».

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Le contrat de société (les statuts) est avant tout un contrat qui doit présenter des conditions de
fond communes à tous les contrats (consentement, capacité, objet et cause), tout en obéissant à
des règles qui lui sont propres.
Les éléments constitutifs du contrat de société :

a) Les apports :

Chaque associé doit obligatoirement réaliser un apport, c’est la manifestation de sa volonté


d’être associé.

L’apport est le bien dont l’associé transfère la propriété ou la jouissance à la société et en


contrepartie duquel il reçoit des parts ou des actions.

Ces apports qui vont constituer le patrimoine initial de la société peuvent être d’importance
inégale, peuvent être de nature différente, par exemple il peut y avoir des apports en numéraire,
en argent, en brevets.

On distingue trois catégories d’apport : l’apport en numéraire, l’apport en nature, l’apport en


industrie.

L’apport en numéraire : C’est l’apport en argent, le plus traditionnel et le plus fréquent.

Lors de la souscription une partie de l’apport doit être obligatoirement versée en application des
dispositions légales ou des dispositions statutaires.

La date de libération du surplus est fixée par la loi ou les statuts et le versement peut se faire par
tout moyen. Il faut retenir que si l’associé n’exécute pas sa promesse d’apport il devient de plein
droit débiteur des intérêts de la somme due à compter du jour où elle devait être payée. Et des
dommages et intérêts peuvent être alloués à la société si elle a subi un préjudice par suite du
défaut de libération.

Il ne faut pas confondre l’apport en numéraire qui va constituer le capital de la société et l’apport
en compte courant : pour qu’une société puisse faire face à ses besoins de trésorerie les associés
lui consentent des avances ou des prêts.

Par exemple, ils vont verser des fonds en comptes courants ou décident de ne pas percevoir les
dividendes, en les laissant dans la caisse sociale. Ces avances ou ces prêts figurent sur une ligne
appelée le compte courant ce qui veut dire que l’associé est créancier de la société et qu’il
touchera sur les sommes figurant en compte courant des intérêts.

L’apport en nature :

Tout apport qui n’est pas numéraire ou en industrie est un apport en nature. Ce bien peut être un
brevet, un fond de commerce, un immeuble, un terrain, une construction, un bien corporel, ce
peut être un bien incorporel comme une marque.

La grande difficulté est celle de leur évaluation. Pourquoi ? Les apporteurs en nature ont une
tendance à surévaluer leurs apports. Cette surévaluation est dangereuse car elle trompe les tiers :
le capital social est normalement le gage des créanciers. Elle trompe également les associés qui
ont fait un apport en numéraire, puisque en fonction de l’apport, les droits de propriété varient.

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Pour se prémunir contre le risque de surévaluation de l’apport en nature, il a été mis en place des
procédures de contrôle variables selon le type de société.
L’apport en propriété :

Se réalise par le transfert à la société de la propriété du bien apporté et donc par sa mise à
disposition à la personne morale. On peut dire que cet apport en propriété se rapproche de la
vente. Cependant l’apporteur n’est pas un vendeur puisque le vendeur reçoit une somme d’argent
alors que l’apporteur reçoit soit une action soit une part sociale.

L’apport en jouissance :

Dans ce cas, l’apporteur apporte un bien à la société mais il en reste propriétaire, celle-ci en
ayant seulement la jouissance. Le bien échappe aux créanciers sociaux de sorte qu'à la
dissolution de la société, l’apporteur récupèrera son bien. Ce type d’apport est assez rare.

L’apport en industrie :

C'est un apport en travail, l’associé s’engageant à mettre à disposition de la société son


expérience, son savoir faire et son travail. L’apport est alors successif. La particularité de
l’apport en industrie, c'est qu'il ne peut pas servir de gage aux créanciers sociaux puisque la force
de travail est insaisissable. L’apport en industrie ne peut pas concourir à la formation du capital
social. Voilà pourquoi l’apport en industrie n’est pas possible dans les sociétés dans lesquelles la
responsabilité est limitée en particulier dans la SA et dans la SAS. En revanche, ce type d’apport
est parfaitement possible dans les sociétés en nom collectifs, il est également possible de la part
des commandités dans les sociétés en commandite (ils sont en effet responsables sur leur capital
personnel).

Dans la vie des affaires, l’apport en industrie est rare. On préfère évidemment les garanties
offertes par le droit du travail et par la signature d’un contrat de travail. Mais dans certaines
circonstances, des employés qui ne peuvent pas être salariés (fonctionnaires) peuvent utiliser
cette technique de l’apport en industrie.

b) La participation aux résultats de l’exploitation :

Elle consiste dans le partage des bénéfices et la participation aux pertes. Pour cela, tous les
associés doivent être sur un pied d’égalité.

La distribution des bénéfices :

Le bénéfice distribuable :

C’est le bénéfice de l’exercice (produits moins les charges), diminué des pertes antérieure, s’il y
a eu report déficitaire, et des réserves (les réserves doivent être ôtées du bénéfice).

Modalités de distribution :

Elles sont fixées librement dans les statuts, si les statuts ne prévoient rien, la distribution se fera
proportionnellement à la part de chaque associé dans le capital social.

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L’Assemblée Générale Ordinaire décide de leur distribution ou de leur mise en réserve (en vue
par exemple de l’autofinancement).

La participation aux pertes :

« Les associés s’engagent à contribuer aux pertes ». La contribution aux pertes ne concerne que
les rapports entre associés et non le droit de poursuite des créanciers que l’on appelle l’obligation
aux dettes. En effet, c'est seulement à la liquidation de la société, que se déterminera la
contribution de chaque associé aux pertes éventuelles.

L’associé qui aura payé plus que sa part disposera alors d’un recours contre ses co-associés.

En principe, chacun contribue aux pertes proportionnellement à la part du capital qu'il détient
dans la société mais une répartition inégalitaire est admise dès lors qu'elle n’est pas léonine. La
contribution aux dettes est fonction de la nature de la société et ne peut pas être modifiée
statutairement. Par exemple, les associés de la société en nom collectifs sont tenus indéfiniment
et solidairement des dettes sociales mais celui qui est poursuivi a un recours contre ses associés,
ce recours n’étant efficace que si les co-associés sont solvables.

III. La personnalité morale des sociétés


Le contrat de société donne naissance à une personne juridique (personne morale), c'est-à-dire
qui a l’aptitude à être sujet de droits et d’obligation.

Cette personnalité morale lui est accordée après que la société se soit immatriculée au RCS
(Registre du Commerce et des Sociétés). Cette immatriculation confère la personnalité juridique
à la société et surtout informe les tiers de l'existence de cette société. Outre l'immatriculation au
RCS, la publication dans un Journal d'Annonces Légales (JAL) d'une annonce de constitution de
société, ainsi que la publication au Bulletin Officiel (B.O.) d'un avis similaire, permettent aussi
au tiers d'être informés de l'existence de la société. Mais c'est surtout l'immatriculation au RCS
qui confère à la société la personnalité morale.

Cette immatriculation permet en outre à la société de se voir attribuer un numéro au RCS qui doit
figurer sur tous les documents officiels.

La personnalité morale permet notamment à la société de passer des contrats avec les tiers, de
pouvoir ester en justice ainsi que d'exercer des prérogatives, et bénéficier d'un patrimoine. Tout
comme les personnes physiques, la personne morale sera titulaire de droits et devoirs. Elle
bénéficiera d'un nom, d'une nationalité, d'un siège social…

Dans le cas de modification (changement de forme juridique, cession de tous les droits sociaux,
etc……….), la personne morale ne disparaît pas, mais est maintenue, cette règle avantage les
créanciers, les contractants, les salariés et la société elle-même qui n’a pas à subir les
conséquences fiscales d’une dissolution suivie d’une création.

La personnalité morale disparaît à la clôture de la liquidation de la société.

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Attributs de la personnalité morale :

Un nom :

Toute société dotée de la personnalité morale doit avoir une les sociétés ont une dénomination
sociale qui peut être de fantaisie ou comporter le nom des associés), elle doit figurer sur tous les
documents.

Les limites à cette liberté de choix est l’ordre public et les bonnes mœurs. Il ne doit pas y avoir
d’atteinte aux droits des tiers sur cette appellation

Le nom d’un associé apparaissant dans la dénomination sociale devient un signe propre à la
société, un associé qui quitte la société ne peut, sauf convention contraire, exiger la suppression
de son nom.

Un domicile : le siège social :

Il est fixé par les statuts, c’est l’équivalent du domicile pour les individus, il est le centre des
affaires de la société (une société peut être « hébergée », notamment dans une « société de
domiciliation »). La société peut avoir son siège social au domicile de son représentant légal,
même de manière permanente, sauf dispositions législatives ou contractuelles contraires, cette
domiciliation est limitée dans le temps, elle n’est pas indéterminée.

La domiciliation d’une société dans des locaux occupés en commun par plusieurs entreprises est
autorisée.

Importance du siège social :

- Il détermine la loi applicable à la société ;


- c’est le lieu d’accomplissement des formalités (publicité légale, déclarations fiscales et
sociales) ;
- en cas de litige, il permet de déterminer le tribunal compétent.

Une nationalité :

Toute société a une nationalité, seules exceptions, certaines sociétés internationales instituées par
des traités internationaux, exemple la BIRD (banque international pour reconstruction et
développement).

La détermination de la nationalité permet de définir le statut juridique de la société et permet le


bénéfice des droits réservés aux nationaux (ex : bail commercial).

Les critères retenus pour la détermination de la nationalité peuvent être :

- celui du siège social : il détermine la loi applicable ;


- la nationalité des apporteurs de capitaux ou des dirigeants ;
- le centre d’exploitation (ceci n’est pas satisfaisant s’il y a plusieurs sites) ;

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- etc……………

Changement de nationalité :

Cette décision, exceptionnelle, devrait être prise à l’unanimité, cependant, pour les Sociétés
Anonymes et les sociétés en commandite par actions, elle pourrait être prise en Assemblée
Générale Extraordinaire (AGE).

Pour les sociétés multinationales, la société mère et chaque filiale peuvent avoir leur propre
nationalité.

Un patrimoine :

- Il est autonome, distinct de celui des associés ;


- Les créanciers d’un associé ne peuvent saisir les biens des sociaux ;
- Un dirigeant qui utiliserait des biens sociaux comme les siens serait coupable d’abus de biens
sociaux ;
- La fusion et la scission entraînent la dissolution des sociétés et la transmission universelle de
leur patrimoine.

Une vie juridique (par le mécanisme de la représentation) :

La société a une vie juridique propre : elle a la capacité juridique, dans la limite de son objet
social, elle peut :

- Passer des contrats ;


- Ester en justice, par l’intermédiaire de ses représentants ;
- Sa responsabilité civile peut être mise en jeu, elle est autonome et distincte de celle des
associés et dirigeants.

La durée de la société doit être fixée dans les statuts et elle ne peut excéder 99 ans. Cette durée
peut être prorogée une ou plusieurs fois. Chaque prorogation ne peut jamais être supérieure à 99
ans et doit résulter d’une décision des associés prise dans les conditions requises pour la
modification des statuts. Cette prorogation n’entraîne pas la création d’une nouvelle personne
morale.

La responsabilité de la société : elle est civile et pénale

En matière de responsabilité civile : Les sociétés ont la pleine responsabilité sur le plan
contractuel et délictuel, pour les dommages causés par l’un des dirigeants mais aussi du fait de
ses employés et de toute personne qu’elles contrôlent.

En matière de responsabilité pénale : Les sociétés sont responsables pénalement des infractions
commises, pour leur compte, par leurs organes ou représentants cela n’exclus pas celle des
personnes physiques qui sont co-auteurs ou complices des mêmes faits.

L’échelle des peines prévues va de l’amende à la dissolution ‘équivalente à la peine capitale pour
les personnes physiques) dans les cas les plus graves.

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Les sociétés sans personnalité morale :

- La société en participation ;
- La société de fait (ou « devenue de fait ») ;
- La société « créée de fait ».

IV. Classification des sociétés

Classification traditionnelles :

On classe habituellement les sociétés en fonction de leurs caractéristiques juridiques ou de


leur activité, selon ces caractéristiques il y’a lieu de faire la distinction entre les sociétés
civiles et les sociétés commerciales :

Les Sociétés civiles : Une société est civile dans les cas suivants :

 Lorsque son objet est civil, exemple une société constituée pour la gestion d’une
exploitation agricole.
 Lorsqu’elle n’est pas commerciale par la forme.

Les sociétés civiles ne sont pas :

 Réglementées par les textes concernant les sociétés commerciales ;


 Soumises aux règles de la comptabilité commerciale.

Il existe :

 des sociétés civiles de droit commun ;


 des sociétés civiles particulières réglementées par des textes spéciaux, exemples :

 Les sociétés civiles professionnelles (SCP) ;


 Les sociétés civiles immobilières (SCI).

Les sociétés commerciales :

Une société est commerciale soit par sa forme ou son objet :

 Par sa forme : on distingue traditionnellement trois types :

 Sociétés de personne ;
 Société de capitaux ;
 SARL, représente un type mixte.

 Par son objet :

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Si elle accomplit des actes de commerce, exemple : une société qui aurait une activité
commerciale, mais qui aurait été constituée sous la forme civile.

Les sociétés ayant un statut particulier

Certaines sociétés ont un statut particulier :

 Soit en raison de leur capital, qui peut être variable ;


 Soit en raison de leur objet :
 activités immobilière ;
 activités agricoles ;
 activités libérales.

 Soit en raison de leur statut juridique :

 Sociétés coopératives de production ou de consommation ;


 Sociétés coopératives et participatives ;
 Les sociétés qui interviennent dans le secteur financier.

Autres distinctions possibles

Les distinctions traditionnelles ne sont pas toujours très bien adaptées à la réalité de la vie des
affaires, aussi il convient de distinguer :

- Les sociétés admises ou non aux négociations sur un marché règlementé (ou sociétés
cotées et sociétés non cotées) ;
- Les sociétés privées et les sociétés appartenant au secteur public ;
- Les sociétés de droit interne et les sociétés de droit communautaire ;
- Les sociétés nationales et les sociétés étrangères.

Les différents types de sociétés commerciales reconnus au Maroc

- Les sociétés de personnes :

o société en nom collectif (SNC) ;


o société en commandite simple (SCS) ;
o société en participation (SP).

Ces sociétés se caractérisent par l'aspect prédominant du facteur personnel "intuitu


personae".

- Les sociétés de capitaux :

o société anonyme (SA) ;


o société à responsabilité limitée (SARL) ;
o société en commandite par actions

- Les sociétés à réglementation particulière :

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o société d'investissement ;
o société coopérative d'achat ;
o société coopérative de consommation ;
o société mutualiste.

V. Règles générales

Constitution :

Les conditions de fond :

Une société est un contrat, en conséquence le droit commun des contrats d’applique :

- le consentement des associés doit exister et ne pas être vicié ;


- les parties doivent être capables ou représentées, dans toutes les sociétés et, dans les sociétés
de personnes, les associés doivent, en plus, avoir la capacité commerciale ;
- l’objet et la cause doivent être licites et non contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.

L’objet social est déterminé par les statuts :

Il s’agit de l’activité de la société.


L’objet social doit être déterminé et licite.

Intérêt de la détermination : il limite le champ d’activité de la société et les pouvoirs des


dirigeants : si ceux-ci dépassent l’objet social, la société ne sera pas engagée, sauf dans le cas
de la SNC (Société en Nom Collectif).

Les formalités :

L’ensemble des formalités peut se visualiser ainsi :

L'acte constitutif d'une société est un acte très formaliste. La loi exige un écrit, qui doit être
enregistré. Par ailleurs, c'est un contrat qui va avoir des conséquences à l'égard des tiers donc
une publicité légale est organisée. Cette structure créée par le contrat doit se signaler à un certain
nombre d’administrations concernées à commencer par le greffe du Tribunal de commerce.

Un écrit :

Ce sont les statuts de la société qui seront signés par les fondateurs de la société. Les statuts sont
obligatoires et comportent des mentions obligatoires :
« Les statuts doivent être établis par écrit. Ils déterminent outre les apports de chaque associé la
forme, l'objet, l'appellation, le siège social, le capital social, la durée de la société et les
modalités de son fonctionnement ».

L'enregistrement :

L'enregistrement est une formalité fiscale. Il ne faut pas confondre cela avec la publicité
foncière. L'enregistrement consiste à soumettre l'acte à une administration fiscale, l'acte est visé
par elle.

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L'effet juridique de l'enregistrement :

- Il donne au contrat de société une date certaine, la preuve que l'acte existait bien à un
moment donné ;
- C'est l'occasion pour l'administration fiscale de prélever des droits d'enregistrement.

La publicité dans un journal d'annonces légales

C'est une publication qui est habilitée par les pouvoirs publics à recevoir les annonces légales. La
loi exige que la constitution d'une société fasse l'objet d'une publication dans un Journal
d’Annonce légale. On publie un avis de constitution. C'est une insertion qui présente des
mentions précisées par la loi : on indique la date de signature des statuts, la dénomination
sociale, la forme, le capital, le siège social, l'identité des premiers dirigeants sociaux, la date de
l'enregistrement.

Les déclarations aux administrations

Cette société qui prend naissance à la suite du Contrat va être un acteur de la vie des affaire donc
il faut qu'elle se déclare à des administrations :

- Greffe du tribunal de commerce : il effectue l'immatriculation de la société u RCS. Il va


Cette inscription au RCS est importante car toute personne pourra demander un extrait du
registre pour avoir des informations. L'immatriculation entraîne la naissance de la
personnalité morale. Cela sera aussi l'occasion d'un contrôle des opérations de création de la
société. Le greffier va contrôler formellement que les formalités légales ont été respectées.
Le greffier a la possibilité de refuser d'immatriculer une société si ces exigences ne sont pas
respectées. Une modalité de contestation est prévue ;

- Administrations fiscales intéressées : elle est automatiquement avisée de la constitution


d'une société. Elle interviendra pour prélever l'imposition sur le bénéfice. Elle surveillera que
la société encaisse la TVA et la lui reverse...

- Les organismes sociaux : les caisses de retraite qui prélèvent des cotisations sur les salariés
notamment.

La nullité d’une société :

En droit civil, la sanction d’un acte juridique mal formé est la nullité. La nullité d’une société ne
peut résulter que d’une disposition de la loi ou de celles qui régissent la nullité des contrats.

Les conséquences de l’annulation d’une société peuvent être très graves, aussi, les cas de nullité
sont restreints et il est souvent possible de procéder à une régularisation.

Les causes de nullités sont limitées, elles sont liées :

- Au caractère contractuel de la société ;

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- A la réglementation des sociétés ;
- Aux principes généraux du droit.

Chapitre 2
Les sociétés à responsabilité limitée (SARL)
Définition :

La SARL est une société commerciale ;


L’acquisition de la personnalité morale est subordonnée à l’immatriculation au registre de
commerce.

Caractéristiques :

- Une seule personne dite - associée unique- peut constituer la SARL ;


- Le nombre maximum d’associés ne peut dépasser 50 ;
- Le montant du capital social ne peut être inférieur à 10.000 Dhs et doit être déposé
obligatoirement dans un compte bancaire bloqué. Son retrait ne peut être effectué qu’après
immatriculation au Registre de Commerce ;
- La part sociale est d’au moins 10 Dhs. Les parts sociales détenues qui peuvent être
transmissibles par voie de succession et cessibles entre conjoints et parents successibles ne
peuvent être cédées à des tiers qu’après consentement de la majorité des associés ;
- Les apports peuvent être en nature. Ils sont évalués par un commissaire aux comptes ;
- La gestion d’une SARL peut être assumée par une ou plusieurs personnes physiques
responsables individuellement ou solidairement vis à vis des tiers.
- Les décisions sont prises en assemblée générale sauf disposition contraire prévue par les
statuts ;
- Le contrôle de la gestion d’une SARL est confié à un ou plusieurs commissaires aux comptes;
- Le procureur est habilité, de sa propre initiative à désigner un ou plusieurs commissaires aux
comptes afin de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion ;
- Le gérant peut être révoqué par décision des associés représentant seulement plus de la moitié
des parts sociales ;
- Interdiction faite aux gérants ou associés de contracter des emprunts auprès de la société ou de
faire cautionner leurs engagements personnels par la société ;
- Les associés détenant le 1/10 ème du capital peuvent exercer une action en justice contre les
gérants.

Source: BO n° 5400 du 02/03/ 2006

Chapitre 3
La société anonyme (S.A)

Définition :

La société anonyme est une société commerciale dans la quelle les associés, dénommés
actionnaires en raison d’un droit représenté par un titre négociable ou action, ne supportent les
dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports.

Caractéristiques :
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- Le nombre d’actionnaires ne peut être inférieur à 5 ;
- Le capital minimum est de 3 millions de Dhs pour les S.A faisant appel public à l’épargne (1)
et, 300.000 Dhs dans le cas contraire ;
- Le montant nominal de l’action ne peut être inférieur à 50 DH. Toutefois, pour les sociétés
dont les titres sont inscrits à la cote de la bourse des valeurs, Le minimum du montant
nominal est fixé à 10 Dhs ;
- Les actions en numéraire doivent être libérées lors de la souscription d’au moins le 1/4 de leur
valeur nominale. Les actions en nature sont libérées intégralement lors de leur émission ;
- Le capital doit être intégralement souscrit; à défaut la société ne peut être constituée ;
- La Société jouit de la personnalité morale à partir de son immatriculation au Registre de
commerce ;
- La société n'a pas de raison sociale mais une dénomination sociale ;
- La Direction générale de la société est attribuée de plein droit au président du conseil
d’administration, par ailleurs toute nomination d’un directeur général, toute définition de ses
fonctions et de ses pouvoirs ne peuvent avoir lieu que sur proposition du président, de même
que sar évocation ;
- Le président est révocable à tout moment par le conseil d’administration ;
- La SA comprend un Directoire et un Conseil de Surveillance. Le Directoire est investi des
pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société. Par ailleurs le
Conseil de surveillance exerce le contrôle permanent de la gestion de la société par le
directoire.

Source : BO n° 5640 du 19/06/2008

(1) Est réputée faire publiquement appel à l’épargne :

- Toute société qui compte plus de 100 actionnaires ;


- Toute société dont les titres sont inscrits à la cote de la bourse des valeurs;
- Toute société qui pour le placement des titres qu’elle émet, a recours, soit à des sociétés de
publicité quelconque.

La Société Anonyme Simplifiée (SAS)

Définition :

La société anonyme simplifiée est une société constituée entre personnes morales en vue de créer
ou de gérer une filiale commune, ou bien de créer une société qui deviendra leur mère commune.

Caractéristiques :

- Les membres de la société anonyme simplifiée doivent avoir un capital au moins égal à deux
millions de dirhams ou à la contre-valeur de cette somme en monnaie étrangère ;
- Les statuts doivent être signés par tous les associés ;
- Le capital doit être libéré en totalité dès la signature de ces statuts ;
- La société ne peut faire publiquement appel à l’épargne ;
- Les statuts fixent les conditions dans lesquelles la société est dirigée ;
- La société doit avoir un président désigné initialement dans les statuts et, ensuite, de la
maniéré que ses statuts déterminent ;
- Le président peut être une personne morale.

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Source: BO n° 5640 du 19/06/2008

La Société en Nom Collectif (SNC)

Définition :

La société en nom collectif est une société dont les associés ont tous la qualité de commerçants et
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales.

Caractéristiques :

- La société en nom collectif est désignée par une dénomination sociale, à laquelle peut être
incorporé le nom d’un ou plusieurs associés, et qui doit être précédée ou suivie
immédiatement de la mention «Société en nom collectif » ;
- Tous les associés sont gérants, sauf stipulation contraire des statuts qui peuvent désigner un
ou plusieurs gérants associés ou non, ou en prévoir la désignation par acte ultérieur ;
- Les associés peuvent nommer à la majorité des associés un ou plusieurs commissaires aux
comptes ;
- Cependant, les sociétés dont le chiffre d’affaires à la clôture de l’exercice social dépasse le
montant de 50 millions de DH, sont tenues de désigner un commissaire au moins ;
- La révocation des gérants ne peut être décidée qu’à l’unanimité des associés ;
- Cette révocation entraîne la dissolution de la société, à moins que sa continuation ne soit
prévue parles statuts ou que les autres associés ne la décident à l’unanimité ;
- Les parts sociales sont nominatives et ne peuvent être cédées qu’avec le consentement de tous
les associé ;
- La société prend fin par le décès de l’un des associés sauf s’il a été stipulé que la société
continuerait, soit avec les associés seulement, soit avec un ou plusieurs héritiers, ou toute
autre personne désignée par les statuts.

Source: BO n° 5400 du 02/03/ 2006

La Société en Commandite Simple (SCS)

Définition :

- La société en commandite simple est constituée d’associés commandités et d’associés


commanditaires ;
- Elle est désignée par une dénomination sociale à laquelle peut être incorporé le nom d’un ou
plusieurs associés commandités et qui doit être précédée ou suivie immédiatement de la
mention « Société en commandite simple » ;
- Les dispositions relatives aux sociétés en nom collectif sont applicables aux sociétés en
commandite simple (sous réserve des règles prévues au premier chapitre de la loi sur les
sociétés en commandite simple / voir BO n° 4478 du 1- 5-97 / page 485).

Les Commandités :

- Les associés commandités sont tenus indéfiniment et solidairement des dettes sociales.

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Les Commanditaires :

- Les associés commanditaires répondent des dettes sociales seulement à concurrence de leur
apport. Celui-ci ne peut être un apport en industrie ;
- L’associé commanditaire ne peut faire aucun acte de gestion engageant la société vis à vis des
tiers, même en vertu d’une procuration ;
- Toute modification des statuts est décidée avec le consentement de tous les commandités et de
la majorité en nombre et en capital des commanditaires ;
- La société continue malgré le décès d’un commanditaire.

Source : BO n° 5400 du 02/03/ 2006

La Société en Commandite par Actions (SCA)

Définition :

La société en commandite par actions dont le capital est divisé en actions est constituée entre un
ou plusieurs commandités, qui ont la qualité de commerçants et répondent indéfiniment et
solidairement des dettes sociales, et des commanditaires qui ont la qualité d’actionnaires et ne
supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports.

La société en commandite par actions est désignée par une dénomination ou le nom d’un ou de
plusieurs associés commandités peut être incorporé et doit être précédé ou suivi immédiatement
de la mention « société en commandite par actions ».

Caractéristiques :

- Le nombre des associés commanditaires ne peut être inférieur à trois (3) ;


- Le ou les premiers gérants sont désignés par les statuts. Ils accomplissent les formalités de
constitution dont sont chargés les fondateurs de sociétés anonymes ;
- Au cours de l’existence de la société (sauf clause contraire des statuts), le ou les gérants sont
désignés par l’assemblée générale ordinaire des actionnaires avec l’accord de tous les associés
commandités ;
- L’assemblée générale ordinaire des actionnaires nomme un conseil de surveillance, composé
de 3 actionnaires au moins ;
- Un associé commandité ne peut être membre du conseil de surveillance; et les actionnaires
ayant la qualité de commandités ne peuvent participer à la désignation des membres de ce
conseil ;
- L’assemblée générale ordinaire des actionnaires désigne un ou plusieurs commissaires aux
comptes ;
- Le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de
la société ;
- Le conseil de surveillance assume le contrôle permanent de la gestion de la société. Il dispose
à cet effet, des mêmes pouvoirs que les commissaires aux comptes ;
- La transformation de la société en commandite par actions en société anonyme ou en société à
responsabilité limitée est décidée par l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires
avec l’accord des deux tiers des associés commandités, à moins que les statuts ne fixent un
autre quorum.

Source: BO n° 5400 du 02/03/ 2006

74
La Société en Participation (SP)

Définition :

La société en participation n’existe que dans les rapports entre associés et n’est pas destinée à
être connue des tiers.

Elle n’a pas la personnalité morale. Elle n’est soumise ni à l’immatriculation, ni à aucune
formalité de publicité et son existence peut être prouvée par tous les moyens.

Les associés conviennent librement de l’objet social, de leurs droits et obligations respectifs et
des conditions de fonctionnement de la société.

Si la société a un caractère commercial, les rapports des associés sont régis par les dispositions
applicables aux sociétés en nom collectif à moins qu’il n’en soit stipulé autrement.

Caractéristiques :

- A l’égard des tiers, chaque associé contracte en son nom personnel. Il est seul engagé même
dans le cas ou il révèle le nom des autres associés sans leur accord ;
- Toutefois, si les participants agissent en qualité d’associés, ils sont tenus à l’égard des tiers
comme des associés en nom collectif.

Source: BO n° 5400 du 02/03/ 2006

Le Groupement d'Intérêt Économique (GIE)

Définition :

Le GIE n’est pas une société, il constitue un cadre juridique intermédiaire entre la société et
l’association pour la mise en commun de certaines activités par des entreprises. Donc il est
constitué entre des personnes morales en vue de mettre en œuvre tous les moyens propres à
faciliter ou à développer l’activité économique de ses membres et améliorer ou accroître les
résultats de cette activité.

Caractéristiques :

- Le GIE est désigné par une dénomination sociale qui doit être suivie de la mention
«groupement d’intérêt économique » ou du sigle GIE ;
- Il est constitué entre deux personnes morales au minimum ;
- Il peut être créé sans capital. En cas de constitution d’un capital, plusieurs types d’apports
sont concevables, aussi bien les apports en numéraire, en nature qu’en industrie ;
- Le GIE ne peut être constitué au moyen d’un appel à l’épargne ;
- L’objet du GIE peut être civil ou commercial selon la nature ;
- Il est nécessaire de soigner la définition de l’objet dans le contrat constitutif ;

75
- Il est constitué par un écrit qui peut être sous la forme authentique (notarié) ou sous seing
privé ;
- Le contrat du GIE doit contenir les mentions suivantes :
1. Dénomination du groupement ;
2. Durée du groupement ;
3. Siège du groupement ;
4. Identification de chacun de ses membres ;
5. L’objet du groupement ;
6. la raison sociale ou dénomination sociale, la forme juridique, l'adresse du siège social de
chacun des membres du groupement, l'indication du numéro d'immatriculation au registre
du commerce, s'il y a lieu, de chacun de ses membres, ainsi que la date de leur entrée
dans le groupement s'ils y ont été admis après sa constitution, avec mention, le cas
échéant, de l'exonération qui leur a été consentie de toute responsabilité relative aux
dettes du groupement antérieures à leur admission ;
7. le cas échéant, le montant et la nature des apports devant constituer le capital ainsi que le
montant de celui-ci.
- La durée est en général liée à l’objectif du GIE qui peut être ponctuel ou continu.
- Le GIE est administré par un ou plusieurs administrateurs, choisis parmi ses membres ou en
dehors d’eux.
- Une personne morale peut être administrateur à condition qu’elle désigne un représentant
permanent qui a les mêmes responsabilités civiles et pénales que s’il exerçait ces fonctions en
son nom propre.

Source: (Dahir n° 1-99-12 du 18 chaoual 1419 (5/02/1999) portant promulgation de la loi 13-97
relative au groupement d’intérêt économique)

76
Partie V
Les instruments de paiement et de crédit
Chapitre 1
Le chèque

I. La création du chèque
II. La transmission du chèque
III. Le paiement du chèque
IV. Le chèque sans provision
V. Dispositions pénales

-------------------------------------------------------

Chapitre 1
Le chèque

I. La création du chèque

Les différents moyens de paiement


Il existe différents moyens pour effectuer des paiements : chèque, carte, virement... Chacun de
ces modes de paiement répond à des règles précises. Voici la liste des principaux moyens de
paiement.

Sommaire
 Le chèque
 Les cartes bancaires
 Les espèces
 Les autres moyens de paiement

Chèques, cartes, espèces... Quel moyen de paiement utilisez-vous le plus ? Selon la Banque
centrale européenne, en France, la carte poursuit sa progression et représente plus de la moitié
des transactions scripturales réalisées (par oppositions aux paiements en espèces) en 2016. Dans
environ 52% des cas, les Français dégaineraient leur carte. En deuxième position, le
prélèvement, qui représente 19% des transactions de ce type. Et surprise : encore 10% des
paiements scripturaux se font par chèque... Une exception à la française puisque rares sont les
pays à employer le chèque dans plus de 1% des cas. Voici la liste des différents moyens de
paiement et les règles qui les accompagnent.
Le chèque
La délivrance d'un chéquier est gratuite. Néanmoins, avant de le délivrer, la banque doit vérifier,
auprès de la Banque de France, que le titulaire du compte n'est pas interdit bancaire, c'est-à-dire
qu'il n'a plus le droit d'émettre de chèque. Il existe différentes sortes de chèques :
 le chèque de paiement : le plus courant ;

77
 le chèque non-barré : il est payable au guichet en espèce et est endossable (cela veut
dire qu'il est transmissible à une autre personne que le bénéficiaire initial) ;
 le chèque visé qui garantit que le compte est approvisionné le jour de l'apposition du visa
;
 le chèque certifié dont le montant est gardé sur le compte pendant les 8 jours qui suivent
son émission ;
 le chèque de banque qui est émis par le banquier lui-même et qui est valable 1 an et 8
jours après sa date d'émission. Attention : il est souvent payant.
Notez que certaines précautions sont à prendre lorsque vous remplissez un chèque. Voici les
quelques règles à suivre et les mentions à obligatoirement faire apparaître sur un chèque que
vous émettez :
 la mention chèque doit être indiquée ;
 le nom de la personne qui l'émet, son adresse et le numéro de téléphone de sa banque
doivent être inscrits ;
 le nom du bénéficiaire du chèque doit être lisible ;
 la date et le lieu sont notés ;
 la signature est faite manuellement, elle doit toujours être la même ;
 le document doit être rempli au stylo à bille, de préférence à encre noire ;
 la somme doit figurer en lettres et en chiffres, en cas de différence entre les deux, c'est la
somme inscrite en lettres qui est prise en compte ;
 tout l'espace réservé à l'inscription de la somme en lettres doit être rempli, s'il le faut à
l'aide d'un trait horizontal ;
 l'écriture doit être claire et lisible.
En cas de perte ou de vol d'un ou de plusieurs chèques (voire d'un chéquier), vous devez faire
opposition au plus vite. Pour commencer, vous devez immédiatement appeler le Centre national
d'appels pour les chèques perdus ou volés (CNACPV) au 08.92.68.32.08. Vous devez
également en informer votre banque par écrit, sous 48 heures. Il faut préciser le numéro du (des)
chèque(s) concerné(s). Faites attention à bien respecter ce délai de 48 heures ; sans quoi la
banque pourrait lever l'opposition. Voici un exemple de lettre-type pour perte ou vol d'un
chèque. Certaines enseignes vous permettent de faire une première déclaration de perte ou de vol
via votre espace personnel, sur leur site internet.Ensuite, vous devez déclarer la perte ou le vol au
commissariat ou à la gendarmerie.A noter que l'opposition sur un chèque peut vous être facturée
par votre banque.
Les commerçants ont tout à fait le droit de refuser le paiement en chèque. En outre, lorsqu'ils
l'acceptent, ils peuvent exiger une, voire deux pièces d'identité avec photo, ainsi qu'un montant
minimal.
 Il est à noter que bénéficier d'un chéquier n'est pas un droit. La banque doit néanmoins
justifier son refus ;
 les salaires au-dessus de 1 500 euros doivent être payés en chèque ou par virement ;
 les règlements d'un montant supérieur à 1 000 euros doivent être faits par chèque,
virement, carte bancaire ou carte de crédit (15 000 euros si votre domicile fiscal est à
l'étranger) ;
 dans les pays appartenant à la zone euro, il est possible d'effectuer un chèque dans cette
monnaie si le commerçant l'accepte.
Les cartes bancaires
Contrairement au chéquier, les cartes bancaires sont payantes. Leur montant dépend des
prestations offertes.On distingue différents types de cartes :
 les cartes de retrait qui permettent de retirer de l'argent dans les distributeurs
automatiques du réseau bancaire dans lequel est ouvert le compte, de consulter ses
comptes, d'effectuer des dépôts, de commander des chéquiers ;
78
 les cartes de paiement contrôlé, qui nécessitent un contrôle systématique de la provision
du compte. Si le compte ne dispose pas du solde nécessaire, le paiement est refusé.
 les cartes de paiement classique qui permettent, en plus des opérations précitées, de
payer directement chez les commerçants et d'effectuer des achats à distance (Internet et
téléphone). Elles sont à débit immédiat ou différé, c'est-à-dire que le compte est
immédiatement prélevé au moment de la transaction, ou les paiements sont regroupés et
débités globalement, une fois dans le mois. Aujourd'hui, les banques commercialisent
quasiment toutes des cartes de paiement dites « internationales ».
Il est à noter que de nombreuses cartes s'accompagnent de prestations telles que l'assurance
rapatriement, l'assistance médicale, l'assurance décès... Ces assistances et garanties diffèrent
selon le réseau de la carte (Visa, Mastercard, etc.). En outre, lorsque le client se trompe trois fois
de code lors d'un retrait, sa carte est avalée par l'appareil. Il doit alors se présenter au guichet de
la banque à laquelle appartient le distributeur pour se la faire restituer.
Les commerçants affichant le sigle « CB » ne peuvent refuser le paiement par carte. Néanmoins,
comme pour les chèques, ils peuvent imposer un montant minimum.Une fois le paiement
effectué, le client ne peut revenir en arrière et faire opposition. Pour un montant supérieur à 1
500 euros, il est obligatoire de signer la facturette.
En cas de perte ou de vol, le titulaire de la carte doit faire opposition le plus rapidement possible
en appelant sa banque ou le serveur interbancaire de mise en opposition :
 depuis la France : 0 892 705 705
 depuis l'étranger : +33 442 605 303
Vous devez ensuite faire une déclaration auprès d'un commissariat ou d'une gendarmerie et
confirmer l'opposition à votre banque, par écrit. Dans cette situation, le porteur de la carte devra
prendre en charge les opérations effectuées avant l'opposition. Pour celles qui seront faites après,
c'est la banque qui devra prendre les frais en charge.
Autres informations à prendre en considération :
 une banque ne peut obliger un client à prendre une carte ;
 il est bon, quand cela est possible, de demander un ticket lors d'un retrait d'argent ;
 il ne faut pas jeter un ticket relatif à un retrait car il contient de précieuses informations ;
 il est nécessaire de taper son code à l'abri des regards indiscrets ;
 depuis quelques années, le paiement sans-contact se généralise à toutes les cartes de
paiement. La puce permet au consommateur de payer en approchant sa carte à moins de 4
centimètres d'un terminal équipé d'une antenne. Le paiement est sécurisé mais est pour
l'heure limité aux montants inférieurs à 20 ou 30 euros.
Les espèces
Le paiement en espèces (en pièces de monnaie et billets) est lui aussi réglementé. Il est interdit
de régler en espèces au-delà de certains montants. Par exemple, il n'est possible de payer un
professionnel (commerçant, artisan, etc.) que jusqu'à 1 000 euros et jusqu'à 15 000 euros si votre
domicile fiscal est à l'étranger. Ces montants sont différents s'ils s'agit d'un paiement dans le
cadre d'une activité professionnelle. Le règlement d'un salaire ne peut être fait en espèces au-delà
de 1 500 euros. Idem pour les transaction immobilières. Mais cette fois, le montant maximum
qu'il est possible de régler en espèces est de 10 000 euros.Il est à noter qu'il est interdit de refuser
un paiement en espèces lorsque la somme ne dépasse pas les plafonds précédemment cités.
Cependant, un professionnel n'est pas tenu d'accepter un paiement en espèces lorsque celui-ci est
constitué de plus de 50 pièces de monnaie.
Les autres moyens de paiement
 le prélèvement, dont on se sert souvent pour payer à date fixe des sommes qui ne varient
pas, nécessite que le titulaire du compte remplisse une autorisation et qu'il fournisse un

79
relevé d'identité bancaire (RIB) ou un relevé d'identité postale (RIP, délivré par La
Poste).
 le virement est un ordre donné à la banque de transférer une somme sur un autre compte
qui n'appartient pas nécessairement à la même banque ou au même réseau bancaire que le
titulaire du compte.
 le titre interbancaire est une sorte de coupon qui est adressé par un créancier au titulaire
du compte. Celui-ci doit le retourner signé, accompagné d'un RIB, à l'expéditeur. Il est
ensuite transmis à la banque qui effectue le prélèvement.- le transfert d'argent par
mandat cash, postal ou international, qui permet, à la différence d'un virement, de
donner ou recevoir de l'argent en liquide sans passer par un compte bancaire.
 les modes de paiement électronique permettent de régler une somme en ligne. Il existe
plusieurs plateformes de paiement en ligne. La plus connue, Paypal, a été rachetée par
Ebay, afin de faciliter les transaction entre les utilisateurs du site. Un compte Paypal peut
être rattaché à la carte bancaire, afin d'en faciliter l'utilisation. Il est à noter que depuis
quelques années, différentes solutions de portefeuilles électroniques ont vu le jour :
Hipay, GoogleWallet, Skrill, etc. Mais Paypal reste la solution la plus utilisée.Certains
sites acceptent également les règlements en monnaie virtuelle. La plus connue de toutes,
le Bitcoin, fonctionne comme une monnaie étrangère, dont le cours évolue au cours du
temps par rapport à l'euro.

Paiement par chèque bancaire - Les règles à


connaître
Le chèque bancaire est un moyen de paiement largement utilisé par les titulaires de
comptes courants. Leurs droits et obligations ainsi que les précautions à prendre avant de
payer par chèque ou d'en accepter un.
Même si son usage diminue d'année en année, le chèque reste un moyen de paiement encore
largement utilisé en France. Bien plus en tous cas que dans beaucoup d'autres pays étrangers, tels
que l'Angleterre ou l'Allemagne ou son usage tend à disparaitre. Voici la réglementation
applicable.
Remise du chéquier
Refus de la banque
Si votre banque refuse de vous délivrer un chéquier, sachez qu'elle est en droit de le faire. A une
condition cependant : elle doit motiver son refus. En pratique, un chéquier peut par exemple vous
être refusé si vous faites l'objet d'une interdiction bancaire ou que vous êtes inscrit au FICP.
Renouvellement
Dans la plupart des banques, un nouveau chéquier vous est adressé lorsque vous atteignez la fin
de votre chéquier. Selon les banques, vous devez parfois vous rendre dans votre agence bancaire
pour le retirer. Attention dans ce cas à ne pas trop attendre pour le faire, car passé un certain
délai, la banque procède à la destruction du nouveau chéquier. Si vous ne pouvez pas vous
déplacer à votre agence aux horaires d'ouverture, vous pouvez demander à un proche d'effectuer
le retrait du chéquier pour vous. Pour ce faire, vous devez lui fournir une copie de votre pièce
d'identité ainsi qu'une lettre de procuration. Pour rédiger cette dernière, vous pouvez vous fonder
sur notre modèle de lettre de procuration pour retirer un chéquier à la banque.
Autre solution : vous pouvez demander à votre conseiller bancaire de procéder au transfert de
votre chéquier vers une autre agence de la même banque située près de votre lieu de travail afin
de pouvoir vous y rendre pendant votre temps de pause.
Notre vidéo

80
Les conseils d'Eric Roig, directeur-fondateur de droit-finances.net

Frais
Selon la loi, aucun frais ne peut vous être imposé pour la remise d'un chéquier. Mais cette règle
légale n'est applicable que si vous vous rendez à votre agence pour le retirer. Dans les autres cas,
et notamment en cas d'expédition du chéquier à votre domicile, la banque peut vous facturer les
frais d'expédition.
Cette obligation de gratuité ne concerne que les chèques barrés d'avance et non-endossable, qui
sont les chèques les plus souvent utilisés en pratique. En revanche, la délivrance de chèques de
banque et de chèques certifiés est en principe payante. Il en est de même pour les chèques non
barrés qui se trouvent soumis à un droit de timbre de 1,50 euro.
Durée d'encaissement
Un chèque peut être encaissé à la banque dans le délai d'un an et 8 jours qui suivent la date de sa
rédaction. La date du chèque est importante, puisque le délai débute à partir du jour indiqué.
Le projet de loi Sapin 2 prévoyait de réduire ce délai à 6 mois
à partir du mois de juillet 2017. Cette mesure a finalement été
supprimée et ne figure donc pas dans la version définitive du
texte de loi.
Date du chèque
Dans l'ensemble, vous devez être vigilant lorsque la personne qui encaisse le chèque promet de
la déposer à une date ultérieure ou qu'après l'écoulement d'un certain délai. Si, contrairement à ce
qu'elle vous a dit, elle l'encaisse immédiatement, vous ne pourrez pas vous retourner contre elle
si vous constatez un découvert bancaire sur votre compte à cause d'elle. Le destinataire d'un
chèque est en effet libre de l'encaisser quand bon lui semble.
Endosser un chèque
Lorsque vous recevez un chèque, vous devez le déposer à votre banque afin de porter son
montant au crédit de votre compte bancaire. Avant de le déposer, vous devez l'endosser en
inscrivant votre signature au verso du chèque. Par précaution, il est également conseillé d'écrire
votre numéro de compte bancaire ainsi que la date. Vous devez également joindre à votre chèque
un bordereau de remise de chèque.
Votre chèque sera crédité sur votre compte quelques jours après. Pour connaitre les délais
applicables, voir les dates de valeur sur les relevés bancaires.
Ces règles d'endossement sont applicables aux chèques barrés. Ces chèques sont de très loin les
plus courants en pratique. Ils se distinguent des chèques non barrés qui peuvent, pour leur part,
être endossés par leur bénéficiaire afin d'être transmis à une autre personne sans passer par la
banque (voir plus bas).
Postdater un chèque
Postdater un chèque signifie y indiquer une date postérieure à son émission. Cette pratique peut
par exemple être utilisée lorsqu'un client ne souhaite pas que son chèque soit encaissé par un
commerçant avant une certaine date.
Mais il est fortement déconseillé de postdater un chèque pour deux raisons :
 c'est une pratique inutile : le bénéficiaire du chèque est de toute façon libre de l'encaisser
avant la date mentionnée ;
 c'est une pratique interdite : l'émetteur d'un chèque postdaté risque une amende égale à 6
% du montant du chèque.

Si vous souhaitez retarder le paiement d'un chèque, vous devez vous arranger à l'amiable avec
votre créancier afin qu'il ne le dépose pas avant une certaine date.

81
Montant maximum
En principe, il n'existe pas de montant maximal fixé par la réglementation pour émettre un
chèque. Cependant, en pratique, les bénéficiaires de chèques d'un montant important (en cas
d'achat d'une voiture par exemple) demanderont le plus souvent la remise d'un chèque de banque
plutôt que d'un chèque "simple" afin de s'assurer du bon versement des fonds et éviter ainsi un
chèque sans provision.
Chèque de garantie
En pratique, un chèque de garantie peut vous être demandé par un commerçant lorsque vous
louez une chose (skis, scooter, etc.). Ce dernier s'engage à ne pas encaisser votre chèque dès lors
que vous rendez la chose louée sans dommage.
Ici encore, faites attention à cette pratique : juridiquement, le chèque de garantie est considéré
par les tribunaux comme un chèque normal que le commerçant est en droit d'encaisser dès sa
remise. Soyez-donc vigilants vis-à-vis des commerçants qui vous demandent un chèque de
garantie, notamment si vous êtes à l'étranger.
En cas de chèque de garantie, les parties peuvent convenir de ne pas le dater lors de sa remise.
En cas d'accord de ce type, la jurisprudence (arrêt n° 14-17901 de la Cour de Cassation du 22
septembre 2015) considère que l'absence de date ne remet pas en cause la validité du chèque, dès
lors que l'absence de datation du chèque lors de sa création résulte d'un accord non équivoque.
Chèque certifié
Un chèque certifié est un chèque sur lequel un banquier à apposer un visa informant que la
provision est disponible. Si elle permet de prévenir l'émission d'un chèque sans provision, cette
formalité offre néanmoins une garantie limitée puisque le blocage de la provision ne dure que
pendant un délai de 8 jours au terme duquel le bénéficiaire du chèque n'a alors plus aucune
garantie.
Chèque non barré
La grande majorité des chèques en circulation en France sont des chèques barrés. Généralement,
ces chèques font figurer deux barres obliques qui rayent le montant et l'ordre du chèque. Ces
barres ont un intérêt pratique puisqu'elles permettent de distinguer les chèques barrés des
chèques non barrés. Ces derniers ont en effet un régime juridique particulier, puisque leur
bénéficiaire peut en retirer le montant en liquide en se présentant au guichet de la banque de
l'émetteur. En outre, les chèques non barrés peuvent être transmis à une autre personne par
simple endossement du bénéficiaire.
Opposition
Il est possible de faire opposition au paiement d'un chèque. Mais - et contrairement à ce que l'on
peut parfois penser - cette opposition ne peut se faire que dans certaines situations bien précises.
Il s'agit des cas :
 de perte ;
 de vol ;
 d'utilisation frauduleuse (lorsqu'une personne signe à votre place par exemple).

Il est également possible de faire opposition en cas de redressement ou de liquidation judiciaire


du bénéficiaire.
Si vous souhaitez faire opposition, contactez votre banque qui vous indiquera précisément
comment faire opposition le plus rapidement possible. En principe, vous devez dans un premier
temps appeler le plus tôt possible par téléphone soit le centre national d'appels pour les chèques
perdus ou volés (CNACPV), soit le numéro fourni par votre banque pour faire opposition aux
chèques. Vous devrez ensuite confirmer votre opposition par écrit via un courrier adressé à votre
banque dans les 48h.
82
Vous pouvez vous aider de notre modèle de lettre d'opposition à un chèque pour confirmer votre
opposition par écrit.
Si une clause de votre convention de compte le prévoit, il est possible que votre banque vous
fasse payer des frais d'opposition.
En revanche, vous ne pouvez pas faire opposition sur un chèque remis à un commerçant si un
litige vous oppose à lui, et ce même si vous estimez être dans votre droit. Il en est de même pour
un chèque de loyer remis au propriétaire dont vous souhaitez contester le montant. Le
bénéficiaire du chèque peut en effet légitimement demander la mainlevée de votre opposition et
agir à votre encontre pour émission de chèque sans provision.
Si vous vous trouvez dans ce type de situation, vous devez donc attendre une décision de justice
(ou un éventuel accord de l'autre partie) pour pouvoir récupérer l'argent que vous avez versé.
Chez les commerçants
Refus des chèques
De nombreux commerçants n'acceptent pas ou plus les chèques. Un choix qui, le plus souvent,
s'explique par l'émission de chèques sans provision par certains clients.
Contrairement au paiement en liquide, qui ne peut légalement être refusé en deçà d'un certain
montant, le commerçant peut ainsi tout à fait refuser de se faire payer en chèque. Il doit
simplement informer ses clients par le biais d'un affichage dans les locaux.
Montant minimal
Comme pour le paiement par carte, le commerçant est également en droit de fixer un montant
minimal de paiement par chèque. Les clients doivent là aussi être informés par le biais d'un
affichage, qui comportera alors une phrase type « les chèques ne sont acceptés qu'au delà de X
euros ».
Centre de gestion
Cependant, le refus ou la fixation d'un plafond minimal de paiement ne sont pas autorisés lorsque
le commerçant adhère à un centre de gestion agréé. Dans ce cas, il a l'obligation d'accepter les
paiements par chèque. Afin d'informer la clientèle, l'adhésion à un centre de gestion agréé doit
figurer sur une affichette dans les locaux du commerçant.
Si un commerçant vous refuse un chèque tout en ayant cette affichette, il n'est donc en principe
pas dans son droit. Toutefois, il peut toujours refuser les chèques lorsque le paiement en espèces
résulte des usages pour les ventes d'un faible montant (achat d'une baguette chez le boulanger par
exemple).
Carte d'identité
Lorsque vous comptez payer par chèque, n'oubliez pas de vous munir d'une pièce d'identité
comportant votre photo. A défaut, le commerçant peut refuser le paiement par chèque. Dans
certains cas, il peut même vous demander une seconde pièce d'identité (lorsque la somme à payer
dépasse un certain seuil par exemple).
A l'étranger
Il est généralement déconseillé de payer par chèque à l'étranger. Toutefois, si vous comptez tout
de même utiliser ce moyen de paiement, sachez que vous pouvez l'utiliser dans les pays de la
zone euro dès lors que le commerçant accepte les chèques. Sachez néanmoins que votre banque
peut vous facturer des frais d'un montant assez important (commission).
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83
Le paiement par chèque
Sauf exception, les commerçants ne sont pas obligés
d’accepter les paiements par chèque et sont libres d’en
restreindre l’utilisation à un montant minimum.
Les commerçants ne sont pas obligés d’accepter les règlements par chèque. Ils peuvent
également en restreindre l’utilisation à un montant minimum fixé par leurs soins.
En pratique : ils doivent informer leur clientèle de ces restrictions par voie d’affichage dans leurs
locaux et leurs correspondances.
Mais cette règle connaît des exceptions :
- les commerçants, industriels, artisans et agriculteurs adhérents d’un centre de gestion agréé et
les professionnels adhérents d’une association agréée doivent accepter les règlements par chèque
OU par carte bancaire, quel que soit le montant. Autrement dit, ils sont en droit, pour éviter les
impayés, de refuser les chèques dès lors qu’ils acceptent la carte bancaire.
- les commerçants doivent accepter les règlements par chèque dans le cas où le paiement par
espèces est interdit en raison du dépassement des seuils de 1 000 € ou 15 000 € susvisés.
Le commerçant qui reçoit un chèque a intérêt à vérifier l’identité du tireur au moyen d’un
document officiel portant sa photographie (carte nationale d’identité, passeport….). Le client ne
peut se soustraire à cette vérification, le commerçant étant en droit de refuser le chèque si le
client ne se soumet pas à ce contrôle d’identité. Et attention, le commerçant qui accepte un
règlement par chèque, sans avoir préalablement procédé à cette vérification, peut, en cas de
chèque volé ou falsifié, engager sa responsabilité.
Remarque : si le chèque est émis par un mandataire du titulaire du compte, le commerçant doit
également solliciter du mandataire la preuve de son mandat.
Le commerçant doit, en principe, présenter le chèque au paiement dans les 8 jours suivant la date
d’émission portée sur le chèque si le chèque est payable en France métropolitaine. Passé ce délai
de 8 jours, le chèque reste néanmoins valable encore une année. Après cette période, la banque
pourra refuser le paiement du chèque.
Attention : le point de départ du délai de présentation n’est pas le jour de la remise du chèque
mais celui de la date mentionnée sur le chèque.
Le commerçant auquel un chèque est remis en règlement d’une opération, d’une vente ou d’une
prestation peut vérifier auprès de la Banque de France si ce chèque n’a pas été déclaré volé ou
perdu, n’a pas été tiré sur un compte clôturé ou émis par une personne frappée d’une interdiction
judiciaire ou bancaire d’émettre des chèques.
Le chèque est un instrument payable à vue nonobstant toute convention contraire. Conséquence,
le commerçant peut encaisser le chèque dès le jour de sa remise et ce même lorsque :
- la date portée sur le chèque est postérieure au jour de sa remise ;
Rappel : le fait de mentionner une fausse date sur un chèque est passible d’une amende
correspondant à 6 % maximum du montant du chèque.
- le chèque a été remis au commerçant à titre de garantie (pratique des « chèques de caution ») et
que ce dernier s’était engagé à ne pas l’encaisser.
À noter : dans le cas des chèques remis à titre de garantie, le commerçant qui aurait encaissé le
chèque devra tout de même en restituer (tout ou partie) le montant à l’émetteur, selon les termes
de la convention des parties.
Sommaire du dossier
Moyens de paiement : les droits et obligations des commerçants

84
Moyen de paiement
Les moyens de paiement permettent d'utiliser la monnaie qu'on détient en compte de dépôt ou
en espèces pour régler ses dépenses et dettes. Les systèmes interbancaires permettent l'échange
et, éventuellement, la compensation.

Un abus de langage ouvre la notion de Nouveaux Moyens de Paiement pour définir les
services et solutions de paiement disponibles sur le marché pour le Commerce de proximité ou
à distance. Il s'agit notamment d'une opération de paiement réalisée, à partir d'un support
connecté (ex : smartphone, tablette), mais dont le dénouement de la transaction fait appel
obligatoirement à un des moyens de paiement existants. Il ne s'agit donc pas d'un nouveau
moyen de paiement, mais d'un nouvel usage de payer un bien ou un service.

La notion de moyen de paiement regroupe divers aspects ou fonctions de la monnaie:

 unité de mesure et compte de la valeur financière


 moyen d'échange (voir investi).

Les moyens de paiement sont également utilisés pour des opérations qui ne sont pas des
paiements à proprement parler, comme les dons, les virements entre comptes d′un même
titulaire, ou les chèques remplis à titre de dépôt de garantie mais non débité.
À noter enfin que les moyens de paiement ne recouvrent pas tous les modes de règlement, qui
englobent également troc de biens ou de services.

Principaux moyens de paiement


On distingue ici les moyens de paiement dont l'instrument est matériel, des autres moyens.
Instruments de paiement corporels

Il s'agit de moyens de paiement matérialisés, souvent sous forme de papier imprimé avec une
valeur faciale :

 les espèces (du vieux Français "payer en espices/épices") numéraires (billets et pièces),
utilisables essentiellement dans la zone monétaire de la devise où ils sont libellés, par
exemple l'euro dans la zone euro ;
 le chèque ;
 les effets de commerce tels que la traite (ou lettre de change) et le billet à ordre,
instruments tant de crédit que de paiement ;
 la lettre de crédit (ou « accréditif »), le crédit documentaire, délivrés par une banque à
son client ayant à faire certains paiements, essentiellement internationaux (mais rien
n'interdit de les utiliser entre deux personnes ou entités du même pays, bien que ce soit
très rare) ;
 le titre interbancaire de paiement (T.I.P.) : ordre donné par signature de prélever sur son
compte un certain montant au profit d'une grande entreprise. Le formulaire est pré-
rempli. Il ne reste plus qu'à signer et à dater ;
 le mandat postal, dont il existe différentes variantes ;
 le mandat sur le Trésor, titre de paiement gouvernemental ;

85
 le coupon de paiement, ticket d'achat vendu notamment par les buralistes, permettant de
recharger des cartes bancaires prépayées ; utilisé notamment pour des créditer une
compte de jeux en ligne. Parce qu'il est également objet de nombreuses fraudes du fait
de son caractère anonyme, la directive sur le service des paiements vise à réduire le
montant maximum journalier.

Instruments de paiement incorporels

Il s'agit de moyens de paiement partiellement dématérialisés :


 le transfert d′espèces sans comptes bancaires,
 le virement ponctuel ou automatique,
 le prélèvement automatique ou le prélèvement SEPA
 le micropaiement
 la carte de paiement, qui présente diverses formes :

o carte de retrait, permettant de retirer des espèces depuis des distributeurs dédiés
o carte de débit, permettant de régler des achats directement auprès de
commerçants
o carte de crédit, permettant de régler des achats au-delà du crédit réel du compte
débité
o carte de paiement prépayée, rechargeable notamment par coupons de paiement

 le cashless, système privatif de paiement par clé ou carte,


 le porte-monnaie électronique et plus généralement la monétique, voir paiement sans
contact
 les moyens spécifiques au Paiement sur Internet dans le cadre notamment de l'e-
commerce
 les crypto-monnaies.

Certains paiements s′accompagnent d′une ou deux opérations de change incluses dans le moyen
de paiement, par exemple lors d′un virement à partir d′un compte en euros vers un compte en
tôgrôgs mongols.
Évolution
En France, les différents moyens de paiement scripturaux (hors espèce) se répartissent en 2015
comme suit1 :

Les chèques reculent, moins rapidement que dans le reste de l'Europe, au profit des cartes
bancaires et des prélèvements. Les transactions réalisées par cartes bancaires ont dépassé les
chèques en 2001. Pour leur part, prélèvements et virements progressent plus lentement 1.

La Banque des règlements internationaux publie régulièrement un comparatif de l'usage et de


l'évolution des moyens de paiement dans le monde 2.

Facteurs d'évolution
Les principaux moteurs de la diversification actuelle et future des moyens de paiement sont :

86
 La Directive sur les services de paiement en Europe3 du 13 novembre 2007 qui va
harmoniser les services, permettre une libre concurrence, et va favoriser l'introduction
de nouveaux services de paiement, en particulier ceux basés sur les services de
télécommunication et utilisant les moyens de paiement SEPA. La directive permettra
une meilleure protection des consommateurs (révocation d'un ordre, délais d'exécution,
information, etc.
Ce bouleversement des modes d'acquisition des moyens de paiement participe aux mutations
que connait la vente des services bancaires.

o La transposition en France de la Directive a débuté en septembre 2008


 Les avancées de la technologie (puce électronique classique avec contact, ou évoluée
avec transmission radio, Internet, etc.). Par exemple le téléphone mobile est appelé à
devenir le support privilégié de nouveaux services paiement de proximité, avec ou sans
l'utilisation de carte bancaire (des expériences pilotes sont en cours en Belgique avec
Banksys et le projet banxafe [archive], au Japon, en France comme avec Movo). Ce
dernier moyen de paiement a dépassé le stade expérimental en Chine et est devenu l'un
des principaux moyens de paiement. La validation de la transaction se fait par flashage
du QRcode du payeur (sur l'interface WeChat). On peut estimer que dans les grandes
villes, ce moyen de paiement a d'ores et déjà marginalisé le paiement en monétique
traditionnelle (billets et pièces).
 Le développement de la mondialisation des échanges. La mise en place de normes
internationales, notamment de paiement par carte ou virement (identifiants bancaires),
permet d'harmoniser les fonctionnements.

En Europe, la Directive SEPA (Single Euro Payments Area) conduit à la mise en place de
nouveaux instruments de paiement, permettant, depuis 2011, d'effectuer des paiements dans
toute la 'zone SEPA' aussi facilement qu'au niveau national. Ce standard est opérationnel
(virement SEPA, par exemple) et reste le seul en vigueur, à compter du 1 er février 2014.

Utilisation frauduleuse
Article détaillé : Utilisation frauduleuse des instruments de paiement.
Plusieurs familles sont recensées dans l'utilisation frauduleuse, selon le moyen de paiement
utilisé. Par exemple, pour la carte de paiement, il existe 4 motifs :

 l'Abus (c'est-à-dire : L'utilisation du moyen de paiement par son titulaire sans provision
préalable sur le compte bancaire)
 la Contrefaçon (c'est-à-dire : L'imitation du moyen de paiement émis par un organisme
officiel),
 la Perte (c'est-à-dire : La découverte et l'utilisation par un tiers du moyen de paiement
sans autorisation),
 le Vol (c'est-à-dire : La soustraction et l'utilisation par un tiers du moyen de paiement
sans autorisation),

On retrouve les mêmes motifs d'utilisation frauduleuse pour le chèque. Néanmoins, pour les
espèces, seulement un motif est retenu : la contrefaçon du support. En cas de contestation ou de
litige, les procédures sont différentes, selon le moyen de paiement utilisé : trois exemples sont
données ci-après;

87
Les principaux moyens de paiement sont :
 les espèces (billets et pièces selon la zone monétaire de la devise),
 le chèque,
 le mandat postal,
 le mandat sur le trésor,
 les transferts d’espèces,
 le virement,
 le prélèvement automatique,
 la carte de paiement,
 le e-paiement,
 le timbre interbancaire de paiement,
 le porte monnaie électronique, …

En France le moyen de paiement le plus utilisé est la carte bancaire (41,5%), suivit des chèques
(25,5%), alors que les espèces sont seulement à 0,9%).

Les banques mettent à la disposition de leur clientèle des


moyens de paiement.
En premier lieu, les banques sont à l’origine de la création et de la gestion de la monnaie
scripturale, ou monnaie de banque. Cette monnaie est une monnaie d’écriture (du latin scriptura,
« écriture »). La monnaie scripturale étant une monnaie immatérielle, les banques remettent à
leur clientèle des instruments qui en assurent la circulation : il s’agit des carnets de chèques ou
des diverses cartes de paiement ou de crédit .

Les banques diffusent également la monnaie fiduciaire émise par la Banque de France, c’est-à-
dire les billets de banque et la monnaie divisionnaire (pièces de monnaie). La création et le
développement des distributeurs automatiques de billets facilitent l’approvisionnement du public
en liquidités.

Parallèlement, les banques effectuent des opérations


connexes au service de leur clientèle.
On peut citer les opérations de change, qui permettent de transformer des avoirs libellés en
euros en une ou plusieurs autres devises (monnaies étrangères), les opérations qui portent sur
l’or (achat et vente), la souscription, la garde et la vente de valeurs mobilières et de tout autre
produit financier. Les banques exercent en outre des missions de conseil et d’assistance en
matière de gestion de patrimoine à l’endroit des particuliers et des entreprises.

88
Moyen de paiement
Nous effectuons chaque jour des échanges d’argent, de manière très naturelle. Chacun
possède une préférence concernant son moyen de paiement favori, et parfois celui-ci est
choisi par défaut ou par manque d’information sur les possibilités que peuvent offrir les autres
solutions de paiements existantes.

Voyons quelles sont les spécificités des différents moyens de paiement disponibles.

Les différents moyens de paiement


On peut catégoriser les moyens de paiement en deux courants : les plus traditionnels, que
nous utilisons au quotidien depuis longtemps, et les plus récents, qui bénéficie des avancées
de la technologie et qui s’adapte aux enjeux actuels.

Moyens de paiement classiques

Ce sont les moyens de paiement les plus utilisés jusqu’ici.

 Carte bancaire

La carte bleue, comme on l’appelle en France. Elle peut être de retrait uniquement, de décrit
ou de crédit.

Il existe différents gammes de carte bancaire, selon l’usage que vous en faites, vos revenus,
votre rythme de vie. Cette solution est la plus utilisée et permet d’acheter en boutique, en
ligne, ou de retirer de l’argent. Très pratique, elle est bien souvent payante et cours le risque
du piratage sur internet.

 Virement bancaires

Pour envoyer de l’argent de votre compte à un autre compte bancaire.

Il vous suffit de posséder le Relevé d’identité bancaire (RIB) ou l’IBAN de votre


correspondant et vous pourrez effectuer un transfert ponctuel ou permanent vers ce compte,
en toute sécurité.

 Le prélèvement automatique

Utilisé bien souvent pour les factures mensuelles, de gaz ou d’abonnement téléphonique, le
prélèvement automatique est une ponction automatique de votre compte pour payer une
destinataire à une date précise. On l’appelle également Débit Direct.

 Les espèces

Nos pièces et nos billets d’euros, pour ce qui est de l’Europe.

89
Ce moyen de paiement est le plus ancien et celui qui nous semble le plus naturel, puisqu’on
échange des devises réels contre un ou des produits. C’est une solution qui convient surtout
pour les achats à faibles montants.

 Le chèque

Un moyen de paiement papier, ou la signature fait office de bonne foi. Le montant inscrit sur
le chèque est débité sur le compte de l’émetteur, une fois que le bénéficiaire dont le nom est
inscrit sur le chèque l’encaisse.

Il est très peu utilisé ailleurs qu’en France (sauf au Royaume uni et aux USA), et les
commerçants le refusent parfois, par peur de non-paiements si le compte n’est pas
provisionné.

Nouveaux moyens de paiement

Bien qu’elles puissent être ou doivent être associées aux moyens de paiements classiques, ces
nouvelles solutions de paiement sont communément appelées nouveaux moyens de paiement.

 Compte virtuel

Il permet de sécuriser les paiements en ligne, en étant utilisé uniquement pour les achats sur
internet.

Via cet intermédiaire, vous disposerez d’une solution qui vous permet d’effectuer vos
transactions sans avoir à divulguer vos coordonnées bancaires. Il suffit que le site marchand
accepte ce moyen de paiement.

 Paiement sans contact

Petite nouveauté parmi les moyens de paiement, il vous offre la possibilité de payer avec
votre smartphone.

Pour cela, il vous faut posséder un téléphone avec la fonctionnalité NFC et il faut également
que le commerçant est activé la fonction sans contact de son terminal de paiement. Il suffit
simplement d’approcher votre smartphone du terminal qui détectera l’appareil, et le paiement
se fera automatiquement via l’application que vous aurez configurée au préalable.

 e-carte bleue

Cette méthode de paiement permet de générer une carte virtuelle éphémère, et les banques
proposent en général cette fonctionnalité gratuitement.

Lors d’un achat, il vous suffit d’utiliser l’application ou le site de votre banque, pour entrer le
montant que vous souhaitez mettre sur cette carte virtuelle, et sa durée de validité. Vous
obtiendrez un numéro de carte à usage quasi unique qui vous permet de conclure votre achat
sans communiquer vos coordonnés bancaires en ligne. Sachez de plus que certaines banques
comme Fortuneo proposent ce service gratuitement.

 Monnaie virtuelle

90
Moins répandu, ce moyen de paiement reste minoritaire puisqu’il n’est pas encore totalement
encadré par un cadre légale.

La plus fameuse monnaie virtuelle est le Bitcoin, qui s’échange contre des devises monétaires
classiques, parfois à prix d’or. Quelques sites marchands acceptent le paiement par monnaie
virtuelle.

Comment faire opposition à un chèque ?


L’erreur est humaine, et l’émission d’un chèque au mauvais destinataire ou d’un montant plus
élevé que ce que vous aviez initialement prévu ne fait pas exception. Nous nous sommes en
effet tous retrouvés, au moins une fois dans notre vie, dans cette situation embarrassante dans
laquelle nous avons émis le mauvais chèque, sans savoir que faire pour ne pas qu’il soit débité
tel quel de notre compte en banque.

La première solution qui s’offre à vous est de faire opposition à votre chèque bancaire.
Néanmoins, vous devez avoir de bonnes raisons de le faire, au risque de vous exposer à des
sanctions désagréables. Vous allez en effet donner l’ordre à votre banque de bloquer votre
chèque et elle n’acceptera de le faire que pour certains motifs. Découvrez comment faire
opposition à un chèque bancaire et le cadre légal qui entoure cette opération et ses modalités.

Pour quelles raisons pouvez-vous faire opposition à un


chèque ?
Typiquement, vous n’avez le droit de faire opposition à votre chèque bancaire que dans des
situations bien précises. Pour être très clair, bloquer un chèque doit faire suite à :

 la perte ou le vol de votre chéquier,


 une utilisation frauduleuse de ce mode de paiement ;
 le bénéficiaire de votre chèque est l’objet d’une mesure de liquidation judiciaire ou de
redressement financier.

Dans le premier cas, vous êtes tenu de signaler la perte ou le vol de votre chéquier et d’y faire
opposition dès que vous vous en serez rendu compte. En effet, oublier de le faire constitue
une mise en cause de votre responsabilité civile. Si vous n’avez jamais reçu ce carnet de
chèque que votre banquier devait vous envoyer ou si vous n’arrivez plus à souvenir de
l’endroit où vous l’avez rangé, la meilleure chose à faire est de prévenir au plus vite votre
banquier afin de ne pas être tenu responsable de l’utilisation frauduleuse de votre chéquier.

Sachez également que si une personne de votre famille (qu’il s’agisse de votre conjoint, de
vos parents ou de vos enfants) utilise vos chèques sans votre autorisation, le code pénal
considère cela comme un vol, et vous serez là encore tenu d’en informer votre banque afin
de bloquer vos chèques.

Pour ce qui est de l’utilisation frauduleuse ou de la falsification de votre carnet de chèques : la


situation englobe dans ce cas l’imitation de votre signature ou la modification du montant que
vous avez inscrit sur votre chèque ou de vos coordonnées pour créer un faux. Le dernier cas

91
dans lequel vous serez autorisé à bloquer un chèque que vous aurez émis concerne la situation
dans laquelle son destinataire serait sous le coup d’une liquidation judiciaire.

Opposition chèque : Attention aux blocages abusifs


Dans tous les autres cas, l’opposition à votre chèque bancaire serait considérée comme une
infraction. En effet, même si vous n’êtes pas satisfait du bien ou du service que vous avez
payé en émettant votre chèque, vous n’avez absolument pas le droit de le bloquer. En effet,
même si un litige avec un commerçant (notamment s’il a encaissé votre chèque
immédiatement après vous avoir promis d’attendre quelques jours avant de le faire) ou un
abus de faiblesse peuvent vous paraître être des motifs raisonnable de faire opposition, le code
civil voit les choses autrement et considérera cela comme un blocage abusif.

Sachez d’ailleurs qu’une opposition abusive (ou irrégulière) sera sévèrement punie par la loi.
En le faisant, vous vous exposez à une sanction pénale qui peut aller jusqu’à 5 années de
prison et une amende de 375 000 euros. Vous risquez également de ne plus être autorisé à
utiliser votre chéquier comme moyen de paiement.

Comment faire opposition sur chèque : la procédure à


suivre
Pour bloquer un chèque, la procédure à suivre commence par appeler votre banque le plus vite
possible. En cas de perte ou de vol, vous devrez notamment indiquer à votre conseiller les
numéros des chèques manquants.

 Commencez par composer le numéro du Centre national d’appel des chèques


perdus ou volés : le 0 892 683 208. Ce numéro est disponible 24 heures sur 24 et 7
jour sur 7 et n’est pas sujet à une quelconque surtaxe. Un conseiller vous aidera à
formaliser le blocage de votre chèque sur une période de 2 jours, avant qu’il ne soit
confirmé auprès de votre banque.
 Le jour même ou suivant, vous allez devoir vous rendre au commissariat le plus
proche pour porter plainte (si votre chéquier a été volé) ou pour faire une déclaration
de perte. Pensez bien à garder un double du document car vous devrez le transmettre à
votre établissement bancaire comme élément de preuve du bien fondé de votre
opposition. La loi ne vous oblige en réalité pas à informer la police, mais il est
préférable de le faire, car certaines banques peuvent l’exiger de leurs clients.
 Puis confirmez l’opposition de votre chèque directement auprès de votre agence.
Cette confirmation devra être soumise par écrit, mais en cas d’urgence, vous pouvez
parfaitement remettre ce courrier directement à votre conseiller en vous rendant sur
place. Le bénéficiaire de votre chèque (s’il ne s’agit pas dans votre cas d’un vol ou
d’une perte) devra rédiger une attestation de désistement que vous remettrez à votre
banque avec votre lettre d’opposition. Vous aurez seulement 48 heures pour le faire.
Passé ce délai, l’opposition formelle que vous avez faite par téléphone ne sera plus
valable et il faudra tout recommencer.
 Une fois que votre opposition aura été enregistrée, votre chèque sera inscrit au
registre national des chèques irréguliers (FNCI). Si votre banque considère que le
blocage de ce chèque est légitime, il ne pourra plus être encaissé et votre compte ne
sera donc pas débité.

92
A l’inverse, en cas d’opposition injustifiée (si la raison que vous avez indiqué n’est pas
valable), votre chèque sera désinscrit du FNCI et sera débité s’il est présenté par son
bénéficiaire.

Vous avez également la possibilité de faire opposition :

 sur une somme spécifique (notamment s’il s’agit dans ce cas d’une utilisation
frauduleuse de votre chèque) ;
 sur un chèque en blanc (s’il vous a été subtilisé non rempli). Dans ce cas, la durée de
blocage de votre chèque devra être plus longue.
 Sur une période qui peut aller jusqu’à 1 an et 8 jours (à partir de sa date d’émission).
Cette période correspond en effet à la durée de validité de votre chèque.

Combien de temps le blocage sera-t-il effectif ?


La durée de blocage de votre chèque après opposition va varier selon votre banque. En effet,
dans certains établissements, elle ne peut excéder 6 mois renouvelables. Parfois, cette dernière
durera jusqu’à un an. Pensez donc bien à demander cette information à votre conseiller afin de
prendre toutes les dispositions nécessaires.

Combien vous coûtera l’opposition à un chèque


Mauvaise nouvelle : l’opposition à votre chèque bancaire ne sera pas gratuite, et la plupart
des établissements bancaires vous prélèveront les frais associés. N’oubliez pas de consulter
votre contrat bancaire afin de connaître les tarifs appliqués par votre banque.

Si vous avez assuré votre carnet de chèques, vous devrez également informer la compagnie
d’assurance qui pourra prendre en charge vos frais d’opposition et les sommes
potentiellement débitées de votre compte en banque si on vous a volé ou que vous avez perdu
vos chèques.

re en présence le bénéficiaire ou le dernier porteur du chèque d’une part, et le tiré d’autre part.
Mais leur rapport ne sera pas exactement ceux d’un créancier et d’un débiteur ordinaire. Un certain
nombre d’obligations leur incombent qui tiennent à la nature particulière et à la fonction
économique du chèque et qui s’imposent à eux lorsqu’ils ont accepté ce mode de libération. De
même, un certain nombre de devoir et mesure devraient être prises en considération pour éviter
tout incident pouvant nuire au processus de paiement.

A- La présentation du chèque

1- Délai de présentation

Le chèque est essentiellement un instrument de paiement à vue et non un instrument de crédit.


Le législateur a voulu qu’il ait une vie brève et il a donc fixé un court délai de présentation. Ce délai
est de 20 jours pour les chèques émis et payables au Maroc (article 268 – 1 du code de commerce,
tandis que le chèque émis hors du Maroc et payable au Maroc doit être présenté dans le délai de 60

93
jours. Le point de départ des délais sus-indiqués est le jour porté sur le chèque comme date
d’émission. Cependant, selon l’article 270 la présentation à une chambre de compensation équivaut
à la présentation au paiement, c’est une disposition qui évite au porteur les conséquences de retard
imputables au seul fonctionnement de ladite chambre. L’article 269 réglemente ainsi l’hypothèse ou
un chèque payable au Maroc est émis dans un pays qui utilise un calendrier différent.

Le jour d’émission sera ramené au jour correspondant au calendrier en usage au Maroc. Ainsi,
selon l’article 267 : le chèque présenté au paiement avant le jour indiqué comme date d’émission est
payable au jour de la présentation. Le non-respect du délai de présentation n’est assorti que de la
perte des recours cambiaires contre les signataires du chèque. Cette règle n’a que peu de
conséquence pratique puisque non seulement le tiré doit dater le chèque approvisionné malgré une
présentation tardive, mais encore les recours contre le tireur qui na pas constitué provision sont
maintenus au délà même du délai de présentation.

2- Lieu de la présentation au paiement

La présentation du chèque doit être effectué chez le banquier tiré. En pratique, cette règle se
présente peu puisque compte tenu du nombre important de chèques remis par la clientèle, payable
dans différentes banques et dans diverses villes.

La profession a organisé sur les principales places des chambres de compensation ou les banques
se réunissent quotidiennement pour échanger entre eux les chèques. Chaque établissement remet
au tiré les chèques qu’ils doivent régler (puisque établis par leurs clients) et recevra, pour sa part,
ceux émis par sa clientèle et qu’il devra payer. Chaque banque fera ainsi le compte de ce qui lui est
dû par chacune de ses confrères et de ce qu’elle leur doit. Les règlement(s se feront par différence
entre ces montants sur les comptes ouverts auprès de Bank Al Maghrib par les participants. d’autre
part, rien ne s’oppose à ce que le chèque soit revêtue d’une mention de domiciliation, en ce cas, le
paiement se fera au domicile de la personne désignée.

B- La réalisation du paiement

Le tiré est obligé de payer le chèque dés lors qu’il est suffisamment approvisionné sauf s’il a reçu,
à la présentation au paiement une opposition de la part du tireur. Cette double exigence de
vérification préalable du chèque et de paiement en présence d’une provision est imposée pour tous
les chèques.

1- Le paiement du chèque ordinaire

a- Obligation de vérification

Le tiré a l’obligation préalable de vérifier que la chaîne des endossements n’a pas été
interrompue pour déterminer si le porteur qui présente le chèque au paiement a bien la qualité
de porteur légitime. L’article 274 précise en effet que le banquier n’a pas à vérifier la
signature des différents endosseurs.

94
Une autre obligation de vérification se pose : c’est l’obligation de vérification de la régularité de
la formelle du chèque. Cette obligation impose au banquier – s’il y a provision- de payer tout chèque
régulièrement assigné sur ses caisses.

Avant de décaisser, la banque vérifie les mentions obligatoires complétées par le client, le
spécimen de signature déposé et l’identité si elle ne connaît pas suffisamment le client, , la mention
du bénéficiaire « moi-même », le montant de la provision disponible ensuite , elle fait apposer au
verso la mention « pour acquis » suivie de la date et de la signature du client (c’est la preuve qu’il
reconnaît avoir encaissé les fonds retirés) et l’opération sera inscrite immédiatement au débit du
compte.

Toutefois, le client peut effectuer un retrait même s’il n,’a pas de chéquier en utilisant une
formule de chèque non personnalisé que les banques tiennent à la disposition de leur clientèle au
guichet « chèque omnibus ». aussi, pour conférer à sa banque le recouvrement du chèque dont il est
bénéficiaire, le clien remplit un bordereau de versement de chèques, endosse le chèque c’est à dire
donne à sa banque un mandat d’encaisser le chèque pour son compte et le banquier portera son
attention sur la conformité du bordereau et des chèques ainsi que la présence des mentions
complétées par le tireur.

Le banquier n’est jamais obligé de payer un chèque incomplet qui ne vaudrait pas comme
chèque, s’il le paye en présence d’une irrégularité apparente, il engage sa responsabilité. Cette
dernière sera partagée entre le banquier et le tireur s’il se révèle que ce dernier a facilité la fraude en
n’ayant pas refusé le paiement.

b- Obligation de payer le chèque

Le banquier n’a l’obligation de payer le chèque que dans les limites de la provision disponible et
suffisante et après avoir effectué une vérification du chèque. Un quelconque retard dans l’exécution
du paiement entraine la responsabilité civile du banquier à l’égard du tireur. Le tiré peut exiger une
fois payé que lui soit remis un acquitté par le porteur par une mention apposée sur le chèque suivie
d’une signature car l’endossement ainsi fait au profit du tiré vaut acquis.

2- Le paiement du chèque barré

L’importance des particularités entourant le paiement du chèque barré a considérablement


augmenté outre les exigences générales applicables à tous les chèques. Le paiement du chèque barré
est soumis à certaines règles spéciales provenant des articles 280 – 281 de la loi 15-95. ce
particularisme du régime juridique s’explique par la volonté de renforcer la sécurité du paiement par
chèque. Si le barrement obéit à un certain formalisme, les obligations du banquier auxquelles est
présenté un chèque barré sont définies de manière stricte, or, il engage sa responsabilité. Le chèque
barré ne peut être payé par le tiré qu’à l’un de ses clients. Cette restriction s’explique par la volonté
de faire du barrement du chèque une protection contre les risques de détournement dont le titre
pourrait faire l’objet.

C- Autres notions affectant le paiement par chèque

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1- Le paiement obligatoire par chèque

Il existe des hypothèses dans lesquelles le législateur impose l’exécution de certains


paiement par remise d’un chèque, des préoccupations fiscales n’en étant absentes, outre
l’avantage d’une absence de manipulation d’espèces. Ainsi, le code de commerce et la loi
fiscale existent pour définir et sanctionner l’utilisation obligatoire du chèque. En effet, le code
instaure l’obligation pour les commerçants (personnes physiques ou morales) d’effectuer pour
fait de commerce tout paiement d’une valeur supérieure à 10.000 Dh par chèque barré ou par
virement bancaire. C’est ce qui ressort de l’article 306 qui dispose : Entre commerçants et
pour fait de commerce, tout paiement d’une valeur supérieure à 10.000 Dh doit avoir lieu par
chèque barré ou par virement ». tout inbservateur à cette disposition est passible d’une
amende fiscale dont le montant ne peut être inférieur à 6% de la valeur payée, le créancier et
le débiteur sont solidairement responsable du paiement de cette amende. Il importe de noter
que la loi de finances de 1999 avait préalablement au code de commerce et indirectement
instauré à partir du 01 janvier 1991 une obligation de paiement par chèque barré non
endossable, effet de commerce ou virement bancaire dans les achats, travaux et services dont
le montant est égal ou supérieur à 10.000 Dh. Par ces mesures, l’administration fiscale vise
une incitation du chèque comme moyen de paiement conditionnant le bénéfice de da
déductibilité intégrale de la charge et de la TVA afférente.
2- Le paiement partiel du chèque

Si la provision est insuffisante pour régler le montant total du chèque, l’article 273 nous a donné
une série de règles qui tendent à favoriser le paiement partiel. Ainsi, l’article 273 – 2 oblige à
accepter le paiement partiel de chèque offert par le tiré. Inversement, si le tiré ne lui offre pas ce
paiement, le porteur peut l’exiger, le tiré est obligé d’indiquer le montant exact de la provision entre
ses mains.

Le porteur conserve le chèque, le tiré justifie de sa libération par une quittance donnée sur acte
séparé par le porteur (article 273 - 5).

L’alinéa 4 du présent article donne simplement la faculté au tiré d’exiger que mention de ce
paiement partiel soit faite sur le chèque et qu’une quittance lui en soit donné de paiement partiel
comme décharge d’autant tiré et endosseur qui restent tenues pour la seule différence, le porteur
doit faire dresser protêt pour cette différence non payée intégralement qui pourra être représenté
au cas ou le supplément de provision remis au tiré ne permettait pas encore un paiement total . il
faudrait appliquer les mêmes règles que pour la première présentation. Le paiement partiel peut
n’avoir pas été réclamé par le porteur ou proposé pour le tiré. Faut-il considérer comme toujours
obligatoire le blocage de la provision (chose non prévue par la loi 15-95), bien que cette disposition
ne se trouve pas dans l’article 273 qui est interprété strictement et son silence implique l’absence de
toute obligation de blocage pour le banquier tiré.

3- La garantie de paiement

Par garantie de paiement, nous entendons l’engagement pris par la banque ou mis à sa charge
par un texte de loi de payer des chèques jusqu’à un certain plafond nonobstant l’insuffisance ou
l’absence de provision.

96
Cette garantie ne remet pas en cause le caractère d’instrument de paiement à vue qu’à le
chèque et n’équivaut pas à l’acceptation du chèque qui est interdite par la loi. L’avantage d’une telle
garantie est de responsabiliser les banques en matière de délivrance des chéquiers et de diminuer le
nombre des chèques sans provision et en conséquence les affaires portées devant la justice. Cette
garantie peut être légale ou conventionnelle.

a- La garantie légale

A l’instar de ce qu’ont prévu certaines législations dans des pays étrangers comme la France par
exemple, il est concevable que le texte de réforme du dahir du 19.01.1939 instaure l’obligation pour
les banques de payer tout chèque dont le montant ne dépasse pas un seuil à déterminer que la
provision existe ou non.

Analysée comme une ouverture de crédit irrévocable, une telle garantie ne nous semble pas être
adaptée à la réalité marocaine et à l’objectif de développement des paiements par chèque. On
pourrait en effet craindre que les clients prennent l’habitude de payer une seule opération avec
plusieurs chèques dont le montant ne dépasse pas le plafond garanti et risquent de multiplier ainsi
les contentieux avec les banques en cas d’absence prolongée de mouvements au crédit du compte
du client concerné pour la couverture des chèques en question.

b- La garantie conventionnelle

La garantie conventionnelle de paiement du chèque peut se présenter principalement sous deux


formes avec ou sans carte de garantie.

Il est possible de concevoir un système conventionnel à travers lequel la banque s’engage


conventionnellement à payer tout chèque émis par le client réputé solvable et de bonne moralité à
concurrence d’un certain montant par chèque et un global pour une durée donnée.

Il s’agit d’une ouverture de crédit qui peut être utilisé par le moyen du chèque. C’est une
ouverture de crédit à durée déterminée renouvelable de commun accord entre les parties et
peut être révoquée par la banque à tout moment moyennant préavis à déterminer dans la
convention. Il ne s’agit pas d’une acceptation du chèque, légalement interdite, ni même d’un
aval, mais d’une ouverture de crédit soumis à un certain nombre de conditions
conventionnelles pour son utilisation en matière des paiements par chèque.
Section 3- La protection législative du chèque

Le chèque, instrument de paiement, souffre actuellement d’une crise de confiance se traduisant


le plus souvent par le refus pur et simple de sa réception en contrepartie d’un bien ou d’un service
immédiatement livré, car à la différence de la monnaie fiduciaire, la remise d’un chèque n’est pas
libératoire par définition et ne vaut donc pas paiement1[1]. Jadis, aucune incrimination spécifique
n’existait en la matière. La répression en était pourtant assurée, mais mal. En effet, la contrefaçon ou
la falsification de chèque était selon les cas un faux en écriture de commerce ou en écriture privée et

1[1]
- Mohamed JAOUHAR, « Le nouveau droit pénal du chèque » In : R.M.D.E.D, n° 42- 1998, Université Hassan
II- Ain Chock, Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à Casablanca, p 32.

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de toute façon un crime ; qualification excessive et donc inutilisée, au profit souvent de celle
d’escroquerie. Des dispositions législatives se sont accentuées pour mettre un terme au phénomène
de falsification des chèques2[2].

Le premier - et le plus ancien - délit est la contrefaçon ou la falsification de chèque (art 67-1° du
décret-loi de 1935) Toutes les falsifications de chèques obéissent à une réglementation bien
particulière, mais la fausse signature par un procédé non manuscrit est un faux3[3]

La protection législative marocaine résulte de l’article 316 du Code de commerce marocain de


1996 qui ne se limite pas à incriminer la seule falsification ou contrefaçon du chèque, mais étend
l’incrimination à l’usage, la tentative d’usage d’un chèque contrefait ou falsifié et à l’acceptation,
l’endossement ou l’aval d’un chèque contrefait ou falsifié.

A priori, les principales atteintes qui affectent le plus le monde des affaires concernent des
altérations constituant l’élément matériel d’une falsification qui peut prendre la forme d’un faux
matériel ou d’un faux intellectuel. Le faux matériel qui est l’hypothèse la plus fréquente se produit
par exemple quant il y a imitation de la signature du tireur ou altération de la somme altérée sur le
titre ou faux endossement sur un chèque volé. Le faux intellectuel est réalisé s’il y a antidate ou
postdate.

Un autre élément constitutif qui est le préjudice est très largement conçu par les tribunaux
puisqu’il suffit qu’il soit éventuel. Il existe dès lors qu’il y’a intention coupable ou intention de nuire
qui consiste en la connaissance de l’altération de la vérité ‘ dol général’ et la conscience d’un
préjudice possible ‘ dol spécial’.

A partir de l’élément matériel constitutif, la loi distingue trois délits :

 La contrefaçon ou la falsification d’un chèque, délit qui peut être le fait du tireur ou d’un
tiers,

 L’usage ou la tentative d’usage, en connaissance de cause d’un chèque contrefait ou


falsifié, délit du tireur,

2[2]
- En France, la législation pénale en matière de chèque faux ou falsifié a subi une évolution
fondamentale qui a commencé par un décret-loi du 24 mai 1938 qui a correctionnalisé
l’infraction en matière de chèque et créa une infraction voisine, celle d’acceptation en
connaissance de cause d’un chèque contrefait ou falsifié ; et une loi du 5 janvier 1972
compléta le dispositif en incriminant l’usage ou la tentative d’usage d’un chèque contrefait ou
falsifié relatif à la réglementation du chèque. Le délit de contrefaçon ou falsification de
chèque est en réalité plus proche des délits de faux que des autres incriminations définies à
propos du chèque : ainsi que l’article 67 du décret-loi de 1935, modifié par la loi du 3 janvier
1975 a repris tous ces délits punis des peines de l’escroquerie.
3[3]
- Pierre GAUTHIER – Bianca LAURET, Droit pénal des affaires, ouvr. cité. p 313.

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 Le fait d’accepter, en connaissance de cause, de recevoir ou endosser un chèque contrefait ou
falsifié, délit du porteur.

La banque tirée doit, en l’absence d’opposition et vu l’existence d’une provision, payer le chèque
régulièrement assigné sur ses caisses. A défaut, elle engage sa responsabilité 4 [4] tant de
l’inexécution de son ordre que de l’atteinte portée à son client. Elle a l’obligation de payer un chèque
dans un délai d’un an du jour de son émission sauf des cas bien déterminés par la loi :

- S’il y a absence ou insuffisance de provision5[5],

- En cas d’opposition du tireur dépossédé par perte ou vol. Il n’est admis


d’opposition au paiement du chèque qu’en cas de perte, de vol, d’utilisation
frauduleuse ou de falsification du chèque, de redressement ou de liquidation
judiciaire du porteur. Le tireur doit immédiatement confirmer son opposition par
écrit quel que soit le support de cet écrit et appuyer cette opposition par tout
document utile.

- En cas de prescription pour présentation en paiement6[6],

- En cas de refus de paiement du banquier7[7] : a priori le banquier doit s’assurer

- Le bon accomplissement de sa mission commande au banquier de vérifier l’identité du


4[4]

présentateur du chèque afin de s’assurer qu’il est bien celui qui est désigné comme
bénéficiaire. Cette obligation disparaît pour les chèques au porteur puisque le droit du
bénéficiaire résulte alors de la seule détention du titre (Cour d’appel de paris, 28 octobre
1931) De ce fait, le banquier n’est autorisé à débiter le compte du tireur que s’il a réglé le
chèque après avoir vérifier que l’ordre de payer est valable et qu’il émanait bien de son client.

- L’article 313 du Code de commerce stipule : « L’établissement bancaire tiré qui a refusé
5[5]

le paiement d’un chèque pour défaut de provision suffisante doit enjoindre au titulaire du
compte de restituer à tous les établissements bancaires dont il est le client, les formules en sa
possession et en celle de ses mandataires et de ne plus émettre pendant une durée de dix ans,
des chèques autres que ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou
ceux qui sont certifiés. L’établissement bancaire tiré en informe dans le même temps les
mandataires de son client ainsi que les autres titulaires du compte. Toutefois, le titulaire du
compte recouvre la possibilité d’émettre des chèques lorsqu’il justifie : qu’il a réglé le
montant du chèque impayé ou a constitué une provision suffisante et disponible pour son
règlement par les soins du tiré et qu’il s’est acquitté de l’amende fiscale (c’est-à-dire 5% du
montant du chèque lors d’une première injonction, 10% lors de la seconde et 20% pour les
injonctions suivantes »

- D’après l’article 268 du C.Com. : le chèque émis et payable au Maroc, doit être présenté
6[6]

au paiement dans le délai de 20 jours. Le chèque émis hors du Maroc et payable au Maroc
doit être présenté dans un délai de 60 jours. Le point de départ des délais sus-indiqués est le
jour porté sur le chèque comme date d’émission. L’article 271du C. Com. ajoute : le tiré doit
payer même après l’expiration du délai de présentation…

- L’article 309-2 du C.Com. stipule : « tout établissement bancaire qui, ayant provision et
7[7]

en l(absence de toute opposition, refuse de payer un chèque régulièrement assigné sur ses
99
de la validité du titre, cela implique qu’il vérifie sa régularité formelle, c’est-à-dire la réunion
des mentions obligatoires fixées par la loi. Mais son contrôle doit être d’autant plus vigilant
que quelques anomalies tenant au titre ou à la personne du bénéficiaire éveille sa méfiance.
Ce sont souvent des sources de litige entre le tireur et son banquier surtout si le client
s’aperçoit qu’il était victime de l’émission d’un chèque faux (émis par une personne qui n’est
pas titulaire des formules) ou falsifié (régulier à l’origine, mais sa falsification s’est produite
au cours de sa circulation)8[8].

En cas de refus de paiement sur la demande formée en vertu de l’article 276 du Code de
commerce, le propriétaire du chèque perdu ou volé conserve tous les droits par un acte de
protestation qui, comme pour la lettre de change, est un acte authentique dressé par les agents du
secrétariat-greffe du tribunal au domicile de celui sur qui le chèque était payable ou à son dernier
domicile connu. Ces agents sont tenus sous leur responsabilité personnelle de laisser copie exacte
des protêts9[9] et de les inscrire en entier, jour par jour et par ordre de dates, dans un registre
particulier coté, paraphé et vérifié par le juge. Nul acte de la part du porteur du chèque ne peut
suppléer l’acte du protêt qui subit l’application des dispositions relatives aux actes authentiques.

Il s’agit généralement d’un détournement de sa destination par un endos irrégulier ou d’une


falsification du nom du bénéficiaire, encore de la modification par addition ou surcharge de la
somme portée sur le chèque ou autre méthode…etc. En général, tout chèque présentant sur quelque
point un caractère anormal doit être rejeté, sauf confirmation du tireur. Les anomalies qui méritent
d’être prises en considération sont les plus diverses ; lavage, grattage, signature de l’endosseur non
précédée de la mention qu ‘il intervient en qualité de représentant d’une personne morale10[10],
absence du greffe ou de cachet de la société pour l’endos au nom de celle-ci etc.

caisses, est tenu responsable des dommages résultant pour le tireur, tant de l’inéquation de son
ordre que de l’atteinte portée à son crédit »

- D’après l’article 39 du C. Com. : le chèque contient : la dénomination de chèque, insérée


8[8]

dans le texte même du titre et exprimée dans la langue employée pour la rédaction de ce titre,
le mandat pur et simple de payer une somme déterminée, le nom du tiré, l’indication du lieu
ou le paiement doit s’effectuer, l’indication de la date et du lieu où le chèque est crée, le nom
et la signature du tireur.

- D’après l’article 298 du Code : « l’acte de protêt contient la transcription littérale du


9[9]

chèque et des endossements ainsi que la sommation de payer le montant du chèque. Il énonce
en sus de l’adresse complète la présence ou l’absence de celui qui doit payer, les motifs du
refus de payer et l’impuissance ou le refus de signer et, en cas de paiement partiel, le montant
de la somme qui a été payée, les agents du secrétariat-greffe sont tenus de faire, sous leur
signature, mention sur le chèque du protêt avec sa date »

- En revanche, un double endossement réalisé par la même personne n’est pas une
10[10]

anomalie.

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En n’opérant pas ces vérifications, le banquier engage sa responsabilité11[11] envers le tireur.
Cependant, la jurisprudence considère que ce contrôle ne dispense pas le banquier tiré de relever
une anomalie dans les endos 12[12]. Par suite, en cas de chèque détourné et revêtu d’une chaîne
d’endossements irréguliers, les deux banques peuvent être responsables in solidum envers la
victime13[13]. Dans leur rapport entre elles, la responsabilité est partagée, le rôle causal du banquier
tiré est parfois jugé moindre que celui du banquier présentateur qui, dés lors, supporte la majeure
part de la responsabilité.

C’est au contraire, le titulaire de compte qui supporte la charge du paiement des chèques
faux ou falsifiés quand le préjudice découle de sa propre faute (tel que par exemple : signature
d’un chèque incomplètement libellé, retard mis par le client à aviser son banquier de la
disparition de son chéquier, imprudence du client dans la garde de son chéquier qui a été exposé
au vol etc.)

Il faut cependant tenir compte du fait que le chèque met en présence un tireur et un porteur ou
bénéficiaire du chèque, et que l’un et l’autre sont susceptibles de commettre le délit et, sont donc
passibles des peines de l’escroquerie.

 S’agissant du paiement des chèques faux dés l’origine, c’est-à-dire ceux qui n’ont été
jamais signés par le titulaire de compte. C’est le banquier tiré qui en supporte la charge tant
qu’il ne prouve pas la faute de son client ou d’un préposé de celui-ci ;

 S’agissant du paiement des chèques crées régulièrement, mais falsifiés par la suite,
c’est le titulaire de compte qui en supporte la charge, sauf à prouver la faute du banquier.

Il incombe au juge de rechercher les circonstances matérielles de la remise du titre falsifié. C’est ce
qui expliqu

11[11]
- le paiement peut mettre en présence deux banques, la responsabilité des banques tirées et
présentatrices s’additionne, celle de l’une n’exclue pas celle de l’autre. Lorsqu’un chèque
endossé et présenté au paiement par un autre banquier chez qui le bénéficiaire a un compte, ce
banquier doit vérifier la chaîne des endossements antérieurs et de contrôler l’identité de
l’accisien.

En n’opérant pas ces vérifications, il engage sa responsabilité envers le tireur, cependant, la


jurisprudence considère que ce contrôle ne dispense pas le banquier tiré de relever une
anomalie dans les endos. Par suite, en cas de chèque détourné et revêtu d’une chaîne
d’endossement irrégulière, les deux banquiers peuvent être responsable in solidum envers la
victime. Dans leurs rapports entre elles, la responsabilité est partagée, le rôle causal du
banquier tiré est parfois jugé moindre que celui du banquier présentateur qui, dés lors,
supporte la majeure partie de la responsabilité.

- Tribunal commercial de Seine, 24 juillet 1958, Gaz. Pal 1958 – CA de paris, 25 mai
12[12]

1963.
13[13]
- CA de paris, 21 février 1980, Gaz. Pal. 1980.

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