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Qualités des oeufs de consommation

Book · January 2018

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4 authors, including:

Yves Nys Catherine Jondreville


French National Institute for Agriculture, Food, and Environment (INRAE) French National Institute for Agriculture, Food, and Environment (INRAE)
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Marianne Chemaly
Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et d…
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Chapitre 9

Qualités des œufs


de  consommation
Yves Nys, Catherine Jondreville, Marianne Chemaly, Brigitte Roudaut Q

L’œuf est un des aliments d’origine animale particulièrement indiqué pour les popula-
les plus utilisés dans le monde sans restric- tions sensibles à l’équilibre de leur ration
tion religieuse d’usage. C’est un produit telles que les enfants, les personnes âgées
de base d’excellente valeur nutritionnelle mais également les sportifs recherchant
pour l’ensemble des populations. Une poule un aliment à fort ratio protéine sur éner-
produit plus de 320  œufs en une année de gie. Une des caractéristiques principales de
production et transforme avec une grande l’œuf est la relative stabilité de ses consti-
efficacité les matières premières végétales tuants majeurs, teneur en lipides, protéines
(essentiellement céréales et protéagineux). et macro-minéraux (coefficient de variation
L’œuf est une source de protéines parfaite- [CV] < 12 %) mais il présente une variabilité
ment équilibrée, référence choisie par l’OMS importante du profil en acides gras saturés et
pendant de nombreuses années parmi les insaturés. La comparaison des tableaux éta-
sources protéiques tout en étant la source blis dans les différents pays fait également
protéique animale la moins onéreuse dans le ressortir une très forte variabilité des consti-
monde. L’œuf est destiné au développement tuants mineurs. De nombreuses revues sur la
autonome d’un embryon dans une enceinte composition de l’œuf (Nys et Sauveur, 2004 ;
close, aussi sa partie consommée contient- Seuss-Baum et al., 2011 ; Nau et al., 2010 ;
elle tous les nutriments, à l’exception de la www.eurofir.org ; Ciqual, 2013 ; Miranda et
vitamine C et du calcium. C’est une source al., 2015) soulignent la variabilité de la pro-
de protéines à haute valeur biologique et de portion des différents acides gras dans l’œuf
lipides très digestibles riches en acides gras et celle des éléments mineurs, vitamines et
insaturés. La consommation de deux œufs oligoéléments. Il existe de nombreuses pos-
(100 g) contribue pour 5 à 20 % aux besoins sibilités de modifier de manière importante
journaliers de l’homme pour divers vitamines leur teneur dans l’œuf qui est influencé par
et minéraux et l’enrichissement de l’œuf par leur apport dans l’alimentation de la poule
voie nutritionnelle en ces éléments ou en pondeuse (Bouvarel et al., 2010  ; 2011). Il
acides gras polyinsaturés en fait un aliment est donc possible de contrôler le profil des

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différents acides gras du jaune d’œuf (Sirri globalement stable en Europe ou Amérique du
et Meluzzi, 2011) et d’enrichir l’œuf en vita- Nord. En Afrique, le potentiel de croissance
mines ou oligoéléments (Schiavone et Bar- est très important car le niveau de consom-
roeta, 2011) par l’alimentation de la poule mation est très faible (30 œufs/habitant) par
afin de mieux contribuer à la couverture de rapport à la consommation moyenne mon-
besoin de l’homme en ces éléments. diale (110 œufs) ou européenne (200 œufs).
Une particularité remarquable de l’œuf est La Chine est le premier producteur mondial
aussi son aptitude à résister aux bactéries d’œufs (24,9 MT correspondant à 36 % de la
pathogènes du fait d’une protection physique production mondiale en 2014), l’Asie a pro-
(la coquille) et d’une protection antimicro- duit 59 % de la production mondiale, l’Union
bienne assurée par des protéines principa- européenne à 28 en produit 7 MT (10 %), les
lement présentes dans le blanc d’œuf. C’est États-Unis 6 MT (8,6 %) et l’Inde 4 MT (5,7 %)
aussi son talon d’Achille, car l’œuf peut être (figure 9-1).
utilisé cru en cuisine et être à l’origine de La production d’œufs de consommation de
toxi-infections alimentaires bactériennes l’UE a été d’un peu plus de 100 milliards d’œufs
(salmonellose) en cas d’altération de ses par environ 33 millions de poules pondeuses :
protections (Whiley et Ross, 2015). 44 % de ces poules étaient élevées dans des
systèmes alternatifs en 2014, alors que cette
proportion n’était que de 15 % en 2009. Cette
1. Production et évolution a été accélérée par l’abandon des
consommation d’œufs cages conventionnelles en Europe en 2012
(Magdelaine, 2015, 2017) pour des cages aménagées ou des systèmes
plein air ou volière. En termes d’élevage,
La production d’œufs de poules dans le monde cette proportion est plus élevée (81,4  %,
a été de 69,8  millions de tonnes en 2014 18  000 élevages) car leur taille moyenne
selon les estimations de la FAO. Elle s’est par- est faible (9000 au lieu de 53 000 poules en
ticulièrement développée il y a une vingtaine moyenne pour les élevages en cages aména-
d’années (plus 4  % par an) et cette crois- gées). La France reste le premier producteur
sance se poursuit depuis 10  ans (plus 2  %) européen d’œufs (14,3  milliards d’œufs en
principalement en Asie, la production étant 2016). Sa proportion de poules élevées en

1994 2004 2014


4% 4% 4%

18 % 16 %
23 %
22 % 21 % 21 %

51 % 57 % 59 %

Europe Amériques Afrique Asie


Figure 9-1 Évolution de la production d’œufs (en million de tonnes) dans le monde depuis 1994
(Magdelaine, 2017, d’après FAO, avril 2017).

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Qualités des œufs de consommation 317

système alternatif (31 %) augmente progres- restauration hors domicile. La consomma-


sivement (figure 9-2). Celle-ci est très hété- tion d’œufs déterminée par enquête auprès
rogène en Europe, variant de moins de 10 % de consommateurs (AFSSA, INCA2, 2009) est
(Espagne, Pologne) à plus de 90 % (Pays-Bas, estimée à 15,3 g/jour pour les adultes (18 à
Allemagne et Autriche). 79  ans, échantillon de 1918 adultes) quels
La consommation d’œufs et d’ovoproduits que soient le sexe et l’âge. Si on prend en
en Europe est en moyenne de 205 œufs par compte la part d’ovoproduits dans la produc-
habitant pour un total de 6,15  millions de tion (42  % en France) (Magdelaine, 2015),
tonnes en 2015. Il existe une grande disparité la consommation d’œuf journalière serait
entre pays, de 141 œufs en Grèce, 180 œufs de 26  g donc légèrement inférieure à l’es-
par personne et par an en Espagne, Pays-Bas timation calculée à partir de la production
et Royaume-Uni à près de 250 œufs au Dane- d’œufs. Cette consommation française d’œufs
mark. Il en est de même pour les ovoproduits a légèrement diminué depuis une quinzaine
qui représentent en moyenne de 20 à 25 % de d’années mais semble se stabiliser.
la consommation globale d’œufs en Europe.
En France, la consommation d’œuf est de
216 œufs en moyenne sur les années 2011- 2. Constance et variabilité
2014, ce qui correspond à une consommation de la valeur nutritionnelle
journalière moyenne de 30 g d’œufs par jour,
et de 219 en 2015. Une part importante est
de l’œuf
consommée sous forme d’ovoproduits (41 %)
2.1. Composition globale de l’œuf
et hors foyer (11  %), donc moins de 50  %
est directement consommé par les ménages 2.1.1. Stabilité des constituants majeurs
à domicile. Les ovoproduits sont incorporés
La composition globale de l’œuf est décrite
dans des produits industriels ou proposés
dans de nombreuses revues (Nys et Sauveur,
en œufs pochés, durs et omelettes lors de
2004 ; Seuss-Baum et al., 2011 ; Miranda et
al., 2015). Des données actualisées de la
composition de l’œuf sont disponibles sur
Label Rouge
5%
le site du réseau européen décrivant la com-
Sol position des aliments (www.eurofir.org). Il
6% existe une assez grande hétérogénéité dans
la composition de l’œuf décrite par les pays
Plein-Air européens. Celle-ci est probablement due à
13 %
la diversité de l’échantillonnage d’œufs et à
la variabilité biologique de sa composition
Biologiques Cages en fonction de la physiologie de la poule, de
7% 69 %
sa génétique ou de son alimentation, et aux
méthodes d’analyses notamment pour les
données citées à partir d’articles anciens.
Un effort est en cours au niveau européen
pour actualiser et homogénéiser cette com-
position. En moyenne, l’œuf contient 60 % de
Figure 9-2 Répartition en 2015 des différents
modes d’élevage des poules pondeuses en France blanc (solution saline comprenant 11  % de
(Magdelaine, 2016). protéines), 30 % de jaune (50 % d’eau, 16 %

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de protéines et 34 % de lipides) et 10 % de entre poules de même âge est associée à un
coquille. L’œuf entier (sans coquille) contient enrichissement de l’œuf en eau et protéines,
en moyenne 75 % d’eau (74-77), 12,5 % de elle est donc plutôt défavorable à sa valeur
protéines (12,4 à 12,9) et de 10,5 % de lipides nutritionnelle globale.
(8,7 à 11,2) (Seuss-Baum et al., 2011). Les L’influence de l’alimentation de la poule sur
constituants comestibles majeurs de l’œuf ce rapport blanc-jaune est modérée. L’apport
sont rapportés dans le tableau 9-I pour 100 g de protéines et d’acides aminés essentiels
de produit consommable (équivalent à deux influence peu la proportion de blanc et de
œufs en moyenne). jaune. Le pourcentage d’albumen est diminué
La composition des constituants majeurs de de 0,4 point dans les œufs de poules nourries
l’œuf est principalement modulée par la pro- avec un aliment appauvri en protéines (13 ver-
portion de blanc et de jaune, qui ont une com- sus 16 %) (Bouvarel et al., 2010). Cette réduc-
position très différente. Ce rapport blanc-jaune tion de la part de blanc est de 61,1 à 60,6 %
dépend de l’origine génétique mais surtout de lorsque la teneur en protéine de l’aliment
l’âge de la poule et, pour un âge donné, du diminue de 18,9 à 14,4 % de protéines entre
poids de l’œuf. Par conséquent, la composition 20 et 43 semaines, puis de 16,3 versus 13,8 %
de l’œuf devrait être définie sur la base d’une entre 44 et 63  semaines d’âge de la poule
proportion moyenne de blanc et de jaune, ce (Novak et al., 2006). Ces auteurs observent
qui n’est actuellement pas réalisé dans les également une diminution des teneurs en
tables de composition d’aliment disponibles. protéines du blanc (10,37 versus 9,67  %) et
du jaune (15,95 versus 15,70 %), mais le pour-
2.1.2. Modification de la matière sèche centage du jaune reste stable (26,2 %). L’aug-
de l’œuf mentation des apports en méthionine (0,28 et
La composition du blanc et celle du jaune 0,43 %) (Shafer et al., 1996) ou en lysine (0,70
d’œuf sont très différentes car les lipides de à 1,58 % à partir de la 45e semaine d’âge) (Pro-
l’œuf ne sont présents que dans le jaune. chaska et al., 1996) augmente le poids de l’œuf
La teneur en matière sèche entre ces deux (plateau à 0,36-0,38 pour la méthionine) mais
compartiments varie donc du simple au ne modifie pas les parts de blanc et de jaune
double. La valeur nutritionnelle globale de (Bouvarel et al., 2010 ; 2011).
l’œuf, matière sèche ou teneur en énergie, Le mode de distribution journalier de l’ali-
va dépendre essentiellement de la propor- ment peut affecter chez la poule le poids de
tion relative de blanc et de jaune dans l’œuf. l’œuf et la proportion de ses compartiments.
Celle-ci dépend principalement de l’âge de La distribution séquentielle de deux aliments
la poule : en début de cycle de production, à faible et plus haute teneur en protéines (16
à 20-26 semaines d’âge, un œuf de poule de et 13 %) réduit le poids de l’œuf et le pour-
type ISA-Hendrix contient environ 23  % de centage d’albumen (-0,6 point) au profit du
jaune et ce pourcentage augmente à plus de jaune, si l’aliment pauvre en protéine n’est
28  % au-delà de 60  semaines d’âge  ; celle disponible que l’après-midi. Cependant, ces
du blanc d’œuf diminue de 63,8 % à 59,2 % observations n’ont pas été confirmées par
entre ces deux périodes (Zita et al., 2009). d’autres auteurs distribuant des aliments à
Par contre, pour un âge donné de la poule, 10 ou 16 % de protéine au cours de la journée
une différence de poids d’œuf se traduit prin- (voir revue de Bouvarel et al., 2010 ; 2011).
cipalement par une proportion de blanc plus Plus récemment, une distribution alternée
élevée. Cette augmentation du poids d’œuf d’un aliment riche en protéines disponible

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Qualités des œufs de consommation 319

Tableau 9-I Composition moyenne de l’œuf (par 100 g d’aliment comestible ; blanc, jaune, œuf entier sans
coquille) (Ciqual, Anses 2013, *Health, base canadienne des nutriments)
Œuf
Œuf
Nutriment Blanc* Jaune* Min-Max entier
entier
Canada*
Proportion part comestible 60 30,7 90,7

Eau (g) 88,1 49,4 75,9 73-80 76,2


Calories (Kcal) 48 366 145 128-154 145
Protéines (g) 10 15,9 12,3 11,8-13,3 11,8
Glucides (g) 1,18 0,53 0,7 0,3-0,8 0,98
Cendres(g) 0,7 1,54 0,9 0,96
Lipides (g) 0,1 32,6 10,3 8,8-11,9 10,1
Acides gras saturés (g) 0 9,9 2,74 2,6-4,4 3,04
16:0 acide palmitique (g) 0 7,2 2,04 1,9-2,4 2,22
18:0 acide stéarique (g) 0 2,5 0,68 0,6-0,9 0,76
Acides gras monoinsaturés (g) 0 13,6 3,9 3,6-4,7 4,18
Acides gras polyinsaturés (g) 0 5,2 1,79 1,0-2,1 1,45
18:1-acide oléique (g) 0 12,4 3,7 3,0-3,9 3,81
18:2-acide linoléique (n-6) (g) 0 3,6 1,45 1,25-2 1,11
18:3-acide linolénique (n-3) (g) 0 0,24 0,06 0,02-0,08 0,07
20:4-acide arachidonique (n-6, AA) 0 0,44 0,18 0,12- 0,16
20:5-acide eicosapentaénoïque 0 0,005 0,003 0,002
(n-3) 0,072
22:6-acide docosahéxaénoïque 0 0,23 0,09 0,04-0,17
(n-3)
Cholestérol (mg) 0 1194 355 290-504 366
Sodium (mg) 166 42 128 115-156 125
Phosphore (mg) 13 381 185 173-255 126
Calcium (mg) 8 128 69 40-93 45
Fe (mg) 0,06 4,4 1,75 1,5-2,7 1,4
Zinc (mg) 0,42 2,8 1,0 0,8-2 1,2
Sélénium (μg) 18,9 68,9 < 23 5,6-50 34
Iode (μg) _ 122 44 1-53
Rétinol (μg) 0 624 193 139-211 191
Vitamine D (μg) 0 4,7 1,5 -2 1,4
Vitamine E (mg) 0 8 1,3 1,1-1,8 2,45
Niacine (mg) 0,154 0,03 0,08 0,05-0,1 0,12
Riboflavine (mg) 0,43 064 0,45 0,3-0,6 0,49
Acide pantothénique (mg) 0,26 7,37 1,71 0,4- 2,44
Choline (mg) 1,1 820 302

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320 ALIMENTATION DES ANIMAUX ET QUALITÉ DE LEURS PRODUITS

en fin d’après-midi et de blé entier le matin de la protéine sont pris en compte. L’œuf


(Umar-Faruk et al., 2010) ne modifie pas le cru est par contre peu digestible (50 %) du
pourcentage d’albumen de 19 à 46 semaines fait de sa richesse en antiprotéases, notam-
mais réduit le pourcentage de jaune pour la ment de par son activité antitrypsique liée
période 27-37 semaines, lorsque les poules à l’ovomucoïde. Cette activité est détruite à
ont perdu du poids du fait d’une plus faible la cuisson. L’alimentation, le type d’élevage
consommation journalière d’aliment. L’im- ou même la génétique n’influencent pas le
pact de ces modifications sur la valeur nutri- profil des protéines de l’œuf, que cela soit
tionnelle de l’œuf est donc très faible. dans le blanc ou le jaune. Il existe par contre
des différences entre espèces. La quantité de
2.2. Protéines de l’œuf protéines dans l’œuf va donc être très stable
chez la poule et ne sera modifiée modéré-
Les protéines sont réparties équitablement
ment que par la proportion de blanc et jaune
entre le blanc et le jaune d’œuf. La plupart
de l’œuf, comme c’est le cas pour la matière
sont des glycoprotéines qui confèrent au
sèche de l’œuf. Ces protéines de l’œuf expri-
blanc d’œuf ses propriétés fonctionnelles,
ment de nombreuses activités biologiques qui
viscosité, thermo-gélification, propriétés
moussantes ou émulsifiantes. La synthèse peuvent présenter un intérêt thérapeutique
de novo des protéines se produit au niveau pour l’homme puisque certaines possèdent
hépatique pour celles du jaune d’œuf et au des propriétés antibactériennes, antioxy-
niveau de la partie centrale de l’oviducte dantes, anticancéreuses ou anti-inflamma-
(magnum) pour celles du blanc d’œuf sous toire (Rehault-Gobert et al., 2011 ; Miranda
le contrôle des stéroïdes sexuels. La teneur et al., 2015 ; Nimalaratne et Wu, 2015).
et la composition en protéines est remarqua-
blement stable dans chaque compartiment de 2.3. Lipides de l’œuf
l’œuf. La proportion des protéines majeures
2.3.1. Profil lipidique de l’œuf
de l’œuf (6 protéines correspondent à 90 %
du blanc d’œuf, le jaune contient une dizaine La composition globale en lipides de l’œuf est
de protéines majeures) semble stable pour très stable, comme pour ses protéines. Seul
une espèce. Les protéines de l’œuf sont par- le profil en acides gras est très variable. Les
faitement équilibrées en acides aminés essen- lipides de l’œuf (6 g par œuf) sont présents
tiels par rapport aux besoins de l’homme, du uniquement dans le jaune. C’est la proportion
fait notamment de leur richesse en lysine et de jaune dans l’œuf qui détermine la teneur
acides aminés soufrés, et elles avaient été de l’œuf en lipides. Ils représentent de 33 à
choisies par l’Organisation mondiale de la 35 % du poids du jaune frais et 65 % de sa
santé comme référence pour les besoins de matière sèche (Nys et Sauveur, 2004 ; Seuss-
l’enfant. En effet leur valeur biologique est Baum et al., 2011  ; Ciqual, 2013). Ils sont
excellente. Il en est de même de leur diges- associés aux protéines (proportion de 2/1) et
tibilité qui est très élevée par rapport aux sont composés à 65 % de triglycérides, à 31 %
autres protéines végétales ou animales quand de phospholipides et à 4  % de cholestérol.
l’œuf est cuit (91-94  % selon Evenepoel et Ils sont synthétisés par le foie de la poule
al., 1998, 1999). L’œuf est supérieur respec- puis transportés vers l’ovaire sous la forme
tivement de 15, 20 et 40 % au lait de vache, de VLDL (lipoprotéines de très basse densité)
à la viande de bœuf ou aux protéines du blé de composition peu variable. L’œuf est riche
quand ces deux critères définissant la qualité en acides gras insaturés (63  % incluant 40

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Qualités des œufs de consommation 321

à 45  % d’acides gras mono-insaturés) donc sont les précurseurs des acides gras polyinsa-
contient environ un tiers d’acides gras saturés turés (AGPI) qui ont un intérêt nutritionnel
quand la poule est alimentée avec du maïs, car la série n-6 contribue à baisser la chole-
du blé et du soja. Les phospholipides de l’œuf stérolémie et la série n-3 réduit le risque
dérivent essentiellement de la choline car le de maladie cardiovasculaire (Griffin, 2011  ;
jaune est riche en phosphatidylcholine (70 % Guyonnet et Nys, 2013 ; Miranda et al., 2015).
soit trois fois plus que la lécithine de soja) L’œuf peut être enrichi par voie alimentaire.
et en phosphatidyléthanolamine (14 %) et, En effet, la teneur en lipides totale et la pro-
en moindres proportions, en lysophospha- portion d’acides gras saturés-insaturés sont
tidylcholine et sphingomyéline (2  %). Les stables dans l’œuf, mais le profil des acides
phospholipides de l’œuf sont donc à 90 % des gras insaturés (AGI) présents dans les lipides
dérivés de la choline. L’homme étant directe- du jaune est très dépendant de l’alimentation
ment dépendant de l’apport alimentaire de ce de la poule (Bouvarel et al., 2010  ; Sirri et
nutriment, indispensable au développement Meluzzi, 2011).
du cerveau, à la fonction hépatique et à la Les profils en AGI et en AGPI sont très
prévention de cancers, peut trouver dans variables, que ce soit dans les triglycérides
l’œuf une contribution à la couverture de ce ou les phospholipides. Ils se substituent en
besoin spécifique (Zeisel et al., 2000 ; Blesso, fonction de la composition de l’aliment de la
2015). Les phospholipides de l’œuf auraient poule en AGI mono- et polyinsaturés, tandis
un effet positif sur le risque cardiovasculaire que les acides gras saturés (palmitique C16:0
en favorisant le transfert des HDL (lipoproté- et stéarique C18:0) sont relativement stables.
ines de haute densité), mais un effet négatif La composition en acides gras insaturés du
en stimulant la production de triméthylamine jaune d’œuf est directement dépendante
N-oxyde par le microbiote intestinal, dont de l’apport en matières premières riches en
la teneur est associée à ce risque (Blesso, huiles végétales ou animales incorporées dans
2015). La digestibilité des triglycérides et l’aliment de la poule. L’apport d’huile d’olive
des phospholipides est excellente (98  % et majore la teneur en acide gras mono-insatu-
90 % respectivement). La teneur globale du rés (AGMI), et celui d’huile de soja favorise
jaune en lipides et sa proportion en AGI/AGS la présence d’acides gras insaturés de type
sont stables et ne peuvent pas être modifiées n-6. Une poule alimentée avec du blé ou du
par l’apport en lipides alimentaires (Bouvarel maïs et du tourteau de soja produit un œuf
et al., 2010 ; 2011). riche en acide linoléique (18:2, n-6) mais
La seule origine de modification de la com- pauvre en acides gras polyinsaturés à longue
position en lipide de l’œuf est donc de chan- chaîne, acide arachidonique (20:4 n-6) ou
ger la proportion de blanc et de jaune. En acide docosahexaénoïque (DHA, n-3). Ces
revanche, le profil des acides gras de l’œuf teneurs en acide arachidonique (AA C20:4)
reflète l’alimentation de la poule. et docosahexaénoïque (DHA C22:6) peuvent
être multipliées par 5 à 10 en alimentant les
2.3.2. Profil en acides gras de l’œuf : poules avec du poisson riche en acides gras
dépendance vis-à-vis de
n-3, des extraits d’huile de poisson, ou encore
l’alimentation de la poule
des huiles végétales riches en AGPI (tourne-
L’homme est directement dépendant de son sol riche en n-6  ; millet, colza et lin riches
alimentation pour l’acide linoléique (C18:2 en n-3) (Sim, 2000 ; Sirri et Meluzzi, 2011).
n-6) et l’acide α-linolénique (C18:3 n-3). Ils Depuis les années 1960, la priorité a été de

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322 ALIMENTATION DES ANIMAUX ET QUALITÉ DE LEURS PRODUITS

privilégier un apport en acide gras n-3 afin de poids corporel (Herron et al., 2003 ; Grif-
d’obtenir un rapport n-6/n-3 inférieur à 6/1. fin, 2011 ; Miranda et al., 2015). Par ailleurs,
La teneur en AGPI n-3 peut être augmentée la présence d’une forte teneur en AG mono-
jusqu’à 8 fois en utilisant du colza, du lin ou et polyinsaturés dans l’œuf tend à réduire
une huile de poisson (Bean et Leeson, 2003 ; ce risque (Guyonnet et Nys, 2013  ; Griffin,
Sirri et Meluzzi, 2011) mais leur incorpora- 2011).
tion alimentaire est limitée par l’apparition L’œuf ayant été suspecté de contribuer par
de goût désagréable. Ainsi l’apport d’huile de l’apport alimentaire de cholestérol à l’appari-
lin est limité à 10 % et d’huile de poisson à tion des maladies cardiovasculaires, de nom-
moins de 2 %. breux travaux ont tenté de réduire la teneur
Les AGPI alimentaires sont oxydables et de l’œuf en cholestérol par voie génétique,
peuvent conduire à la formation de peroxydes. alimentaire ou pharmacologique. Toutes ces
L’œuf, bien que riche en AGPI, est relative- tentatives se sont soldées par des échecs ou
ment moins sensible que d’autres produits des effets trop limités (< 5 %) à l’exception de
à l’oxydation, du fait de sa forte teneur en moyens pharmacologiques (45 % avec 0,06 %
phospholipides qui participent à la régéné- d’atorvastin) (Elkin et al., 1999  ; Miranda
ration des antioxydants primaires en fournis- et al., 2015) qui affectent parallèlement la
sant des radicaux hydrogènes et renforcent fonction de reproduction. Cette quasi impos-
ainsi l’action bénéfique du tocophérol. La sibilité de diminuer la teneur en cholestérol
phosvitine du jaune possède également un de l’œuf est attribuable au fait que 95 % de
effet antioxydant du fait de son pouvoir ché- cette molécule sont associés aux VLDL, dont
lateur du fer. 80 % sous une forme estérifiée, associée aux
phospholipides en surface des VLDL (Hermier,
2.3.3. Cholestérol de l’œuf 1997). Seule la part présente dans le noyau,
L’œuf est riche en cholestérol (200 mg/œuf), soit 20 % du cholestérol total, est potentiel-
localisé uniquement dans le jaune. Cet apport lement modifiable. Il serait à l’inverse facile
a longtemps été soupçonné de favoriser le d’augmenter la teneur en cholestérol de l’œuf
risque de maladies cardiovasculaires même via une alimentation enrichie de la poule.
si la consommation d’œufs par jour est en
moyenne très limitée (< 30 g). Cette propriété 2.4. Minéraux de l’œuf
a contribuée notamment avant les années
2000 à réduire la consommation d’œufs. 2.4.1. Composition de l’œuf
Cependant, de nombreuses études épidémio- en minéraux
logiques ont maintenant établi que ce risque Un apport de 100  g d’œuf entier peut
lié à l’ingestion de cholestérol est limité, contribuer notablement à l’apport journa-
notamment pour plus de 70 % de la popula- lier recommandé chez l’homme adulte pour
tion capable de réguler un apport alimentaire le potassium (20  %), le phosphore (25  %),
excessif de cholestérol (Miranda et al., 2015). l’iode (33 %), le sélénium (42 %) et pour une
L’analyse des travaux associant cholestérol moindre part le zinc (12 %). L’œuf est assez
et risque d’apparition des maladies cardio- riche en Fe (1,5 mg/100 g d’œuf, 19 %) mais
vasculaires indique que le taux plasmatique son absorption intestinale serait inférieure à
de cholestérol n’est qu’un facteur secondaire 10 % chez l’homme, du fait notamment de sa
par rapport à la consommation d’acides gras liaison avec la phosvitine qui contribuerait à
saturés, ou d’autres facteurs tels que l’excès réduire de 27 % l’absorption du fer présent

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Qualités des œufs de consommation 323

dans les autres aliments de la ration (Hall- 0,5 mg de sélénium/kg d’aliment sous forme
berg et Hulthen, 2000). organique (levure de Se) (Schavione and Bar-
L’œuf contient un éventail très large de roeta, 2011). L’efficacité de l’enrichissement
métaux et d’oligoéléments pour la plupart dépend de la forme d’apport et est plus faible
présents dans le jaune mais à des concentra- si le sélénium est apporté sous la forme de
tions faibles (Dobrzanski et al., 1999) (mg/kg sélénite (30 μg pour 30 mg/kg) par rapport
produit frais : 0,5 à 0,7 Al ; 0,04 à 0,09 As ; aux formes organiques (45 μg, levure enrichie
0,2 à 1,1 Ba ; 0,02 à 0,006 Cd ; 0,003 à 0,008 en Se) (Chinrasri et al., 2009). Le sélénite, le
Co ; 0,07 à 0,1 Cr ; 0,07 à 0,05 Mo ; 0,01 à 0,07 sélénate et la sélénocystéine sont déposés
Ni ; 0,02 à 0,12 Pb ; 0,003 à 0,01 Hg ; 0,6 à préférentiellement dans le jaune, alors que la
3,4 Si ; 0,3 à 1,1 Sr ; 0,1 à 0,13 V). L’apport en sélénométhionine et les levures enrichies en
oligoéléments contribue pour moins de 5 % Se sont déposées dans le blanc. Le sélénium a
(pour 100  g d’œuf) à l’apport journalier de des propriétés antioxydantes comme la vita-
l’homme. Leurs teneurs présentent des coeffi- mine E, qu’il peut partiellement remplacer car
cients de variation élevés car elles dépendent il est inclus dans des sélénoprotéines telle
de l’alimentation de la poule. Il est possible que la glutathion peroxydase. La marge entre
d’enrichir notablement les œufs en iode (× le besoin en sélénium et son niveau toxique
60) et en sélénium (× 5-8) pour pourvoir à est relativement faible et il n’existe pas de
l’alimentation de populations déficientes régulation homéostatique du sélénium, donc
(Schiavone et Barroeta, 2011  : Bouvarel et de mesure corrective physiologique comme
al., 2011). En revanche, les teneurs en fer, c’est le cas pour le Zn, le Cu ou le Mn. Son
cuivre et zinc sont relativement stables car apport sous forme d’œufs (Fisinin et al.,
l’absorption de ces minéraux par la poule 2009) peut contribuer à corriger le déficit de
diminue lorsque leur concentration dans l’ali- population sans aucun risque de toxicité car il
mentation augmente (Skřivan et al., 2005). faudrait consommer jusqu’à 25 œufs enrichis
pour atteindre le niveau toxique (10 mg).
2.4.2. Enrichissement de l’œuf Un œuf contient de 4 à 10 μg d’iode, présent
en oligoéléments dans le jaune. La poule a un besoin journalier
Des études sur l’enrichissement de l’œuf en de 0,4 mg/kg d’iode qui sera concentré dans les
oligoéléments ont été réalisées principale- glandes thyroïdiennes, mais il y a aussi accumu-
ment pour le sélénium, l’iode, le fer, le zinc et lation d’iode dans le jaune en formation qui est
le cuivre. Il est possible d’enrichir en grande directement fonction de l’apport alimentaire de
quantité l’œuf en Se et I par l’alimentation la poule (multiplié de 5 à 12 fois selon Ishikawa
de la poule, deux éléments pour lesquels les et al. ; 2008). L’iode est apporté principalement
insuffisances d’apport aux populations sont sous forme inorganique (sel de Ca ou K), bien
fréquentes dans de nombreux pays, incluant assimilé par l’organisme (Underwood et Suttle,
la France. Par contre, le potentiel d’enrichis- 2001). Un apport d’iode dans l’aliment de la
sement pour les trois autres éléments (fer, poule de 0, 3, 6, 12 ou 24  mg/kg d’aliment
cuivre et zinc) est faible. enrichit l’œuf aux niveaux de 10, 16, 26, 46
Le niveau de sélénium dans l’œuf est d’envi- et 78  μg/œuf (Yalçin et al., 2004). Pour un
ron 5 μg/œuf et il peut être augmenté jusqu’à apport maximal réglementaire de 10  mg/kg,
40  μg et couvrir 70  % du besoin journalier il est donc possible d’apporter environ 40 μg
de l’homme si une poule reçoit un aliment d’iode par œuf soit 20 % de la recommandation
contenant le maximum réglementaire de journalière de l’homme.

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324 ALIMENTATION DES ANIMAUX ET QUALITÉ DE LEURS PRODUITS

L’œuf est relativement riche en fer (1 à E et K) sont présentes dans le jaune d’œuf.
2 mg) et cet élément doit être supplémenté Leur teneur est directement dépendante de
pour une population ciblée (enfant, femme l’apport alimentaire (Nys et Sauveur, 2004 ;
enceinte). Des tentatives d’enrichissement de Schiavone et Barroeta, 2011). L’œuf peut
l’œuf ont été réalisées, l’œuf n’étant pas res- être également enrichi en certaines vitamines
treint pour ces populations, malgré une utili- hydrosolubles (B1, B5, B9, B12) qui sont pré-
sation digestive du Fe de l’œuf inférieure aux sentes dans le blanc et le jaune.
nutriments carnés. Le Fe absorbé est transféré Seules les plantes peuvent synthétiser le
dans l’œuf (30  % du Fe du plasma) chez la tocophérol (vitamine E), les animaux sont
poule lié à l’ovotransferrine (dans le blanc, dépendants de leur alimentation pour cette
présent à une très faible concentration) et à la vitamine E. Celle-ci a un rôle essentiel dans
vitellogénine (jaune, associé à la phosvitine). l’organisme du fait de ses propriétés antioxy-
Les possibilités d’enrichissement de l’œuf en dantes et est particulièrement utile pour les
fer sont limitées puisque l’on observe un œufs enrichis en AGPI, plus sujets au risque
enrichissement de 5-18 % avec un plateau à d’oxydation quand l’œuf est conservé à tem-
100 mg/kg d’aliment d’un chélate Fe-méthio- pérature ambiante, ou notamment séchés par
nine, ou à 300  mg/kg pour une forme inor- procédé spray (Galobart et al., 2001a ; 2001b).
ganique (sulfate fe) (Park et al., 2004). Cet Aussi, de nombreuses études ont-elles exploré
enrichissement en Fe semble augmenter à plus la possibilité d’enrichir le jaune de l’œuf en
de 30  % quand la poule reçoit en parallèle antioxydants. On peut ainsi multiplier par 6,
un apport plus élevé de Fe (+120 mg/kg), Cu voire 10, le contenu de l’œuf en vitamine E
(+25 mg/kg) et Zn (+80 mg/kg) (Skivan et al., mais le rendement de dépôt semble variable du
2005) contrairement à une supplémentation fait probablement d’interactions avec d’autres
uniquement de Fe (+6 % dans le jaune). L’en- constituants de l’aliment (moindre efficacité
richissement en Fe dans la jaune serait donc en présence de lipides insaturés, vitamines A
limité à moins de 2,5 mg de Fe/100 g d’œuf, ou caroténoïdes) et/ou de la durée de sup-
assurant un pourcentage faible de la recom- plémentation (2-3 semaines sont nécessaires
mandation journalière pour l’homme (< 5 %). pour atteindre un plateau) (Schiavone et
La supplémentation en Cu et Zn mentionnée Barrotea, 2011). À titre d’exemple, le taux
par ces auteurs n’a pas modifié la teneur de de transfert dans l’œuf est de 42  % avec un
l’œuf en ces deux éléments. La teneur en Zn de apport de 50 mg/kg, mais chute à 26 % lorsque
l’œuf est en moyenne de 1,3 mg/100 g d’œuf l’apport est majoré à 200 mg/kg (Galobart et
et varie entre tables des pays d’Europe de 1 al., 2001a ; 2001b ; 2002).
à 2 mg. Une supplémentation de l’aliment de La teneur en vitamine D3 peut être multipliée
la poule de 30 à 150 mg/kg (maximum règle- par 10 environ, pour atteindre des concentra-
mentaire) augmente la teneur en Zn de l’œuf tions de 30 μg/100 g de jaune, une dizaine de
de moins de 25 %. jours après le début de la supplémentation.
Sur le long terme (plus de 100 jours), elle se
2.4.3. Vitamines de l’œuf : possibilité stabiliserait à un niveau un peu plus faible, de
d’enrichissement de l’œuf l’ordre de 20 μg/100 g (Mattila et al., 2003 ;
en vitamines 2004). Cet apport couvre le besoin journalier
L’œuf est une source très diversifiée de vita- de l’homme adulte ou de l’enfant lorsque l’on
mines car seule la vitamine C en est absente. prend en compte la consommation moyenne
Les vitamines liposolubles (vitamines A, D, d’œufs de la population française. En effet, un

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Qualités des œufs de consommation 325

œuf non enrichi (2 μg/100 g) assure déjà près de phylloquinone dans l’aliment (Suzuki et
de 30  % du besoin de l’homme adulte (voir Okamoto, 1997). Un apport de ménadione
tableau 9-I). L’œuf contient de plus la forme (10-1000  mg/kg de K3) fortifie aussi l’œuf
hydroxylée de la vitamine D3 (25-hydroxycho- en K2 mais avec une plus faible amplitude
lécalciférol) qui a une activité biologique (115-240 μg/kg pour 100 g de jaune).
2-3 fois supérieure à la vitamine mais est à Des essais d’enrichissement de l’œuf en
une teneur plus faible avec une possibilité d’autres vitamines ont été conduits. Parmi
d’enrichissement limitée (×2). les vitamines hydrosolubles (Squires et
La vitamine A (rétinol) est stockée dans le Naber, 1993 ; Schavione et Barroeta, 2011),
foie en fonction de l’apport alimentaire et est les vitamines B2 (riboflavine) et B12 (coba-
incorporée dans l’œuf avec une efficacité éle- lamine) sont les plus susceptibles de varier
vée (60 à 80 %) jusqu’au niveau de 8000 UI/ avec le régime de la poule, suivies par la
kg (Squires et Naber, 1993). Les plantes thiamine (B1), la biotine (B8), le folate (B9)
contiennent peu de vitamine A mais des caro- et l’acide pantothénique (B5). La vitamine
ténoïdes sont précurseurs de cette vitamine B12 augmente de 4 fois quand l’aliment de
(β-carotènes notamment, 1  mg correspond la poule est majoré de 11 fois, l’acide pan-
à 1667 UI de vitamine A). Elle est donc sup- tothénique double quand l’aliment apporte
plémentée comme additif et le contenu de deux fois plus de cette vitamine B5. Dans tous
l’œuf en vitamine A peut ainsi être multiplié les cas, les taux de transfert décroissent avec
par 10 au moins lors d’apports nutritionnels les apports et des plafonds sont atteints.
élevés (de 1000 à 3500  UI/100  g de jaune Les folates (ou acide folique) sont présents
pour 4000 à 20 000 UI/kg supplémenté) (Sirri principalement dans les légumes verts et les
et Barroeta, 2007). L’œuf peut donc assurer abats. Ils sont combinés à des glutamates,
une part notable du besoin journalier de qui affectent leur efficacité d’absorption.
l’homme. L’enrichissement peut atteindre Les aliments des pondeuses contiennent de
vingt fois lors d’apports très excessifs de 0,4 à 1  mg de folate et couvrent le besoin
vitamine A, mais il existe des antagonismes de la poule. Ces folates appartiennent au
entre le dépôt de vitamines liposolubles A et groupe de donneur de méthyl (sérine, cho-
E, aussi le niveau de tolérance maximale a-t-il line ou vitamine B12) et contribueraient
été fixé à 20 000 UI/kg pour la vitamine A. chez l’homme à réduire le risque cardiovas-
La poule a un besoin en vitamine K estimé culaire. Un œuf contient de 30 à 60  μg de
à 1  mg/kg et est capable de convertir la folate pour 100 g d’œuf de poules recevant
forme prépondérante de la vitamine K (K1, de 2 à 8  mg/kg d’acide folique (House et
phylloquinone) qui est synthétisée par les al., 2002 ; Hebert et al., 2005) ce qui couvre
plantes, en une forme active qui intervient de 15 à 30 % de l’apport journalier recom-
dans le processus de coagulation sanguine et mandé pour l’homme. La teneur est aug-
le métabolisme osseux. La teneur de l’œuf est mentée jusqu’à plus de 100  μg pour 100  g
en moyenne de 9 μg/100 g d’œuf et appor- d’œuf mais l’efficacité de transfert est faible,
terait un peu plus de 10  % de la recom- avec l’apparition d’un plateau lors d’apport
mandation journalière pour l’homme. Il est alimentaire élevé de folate (8 à 100 mg/kg)
possible d’augmenter la teneur en vitamine (Schavione et Barroeta, 2011).
K des œufs d’un facteur supérieur à 15 (100 Les concentrations en pyridoxine (B6) et
à 1900 μg de K1 et 75 à 190 μg de K2/100 g en niacine (B3) ne semblent pas pouvoir être
de jaune) en apportant de 10 à 100  mg/kg augmentées dans l’œuf par voie alimentaire.

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326 ALIMENTATION DES ANIMAUX ET QUALITÉ DE LEURS PRODUITS

Les vitamines sont moins stables que les estérifié). Leur transfert dans les tissus cibles
oligoéléments lors de la cuisson. Cependant (graisse, jaunes d’œufs) dépend tout d’abord
l’impact mesuré sur la vitamine D, E et le de la nature du caroténoïdes (zeaxanthine,
folate est modéré car la perte serait de 10 % lutéine bien utilisée au contraire de la vio-
pour la vitamine D (Mattila et al., 1999) et de laxanthine) et de leur structure (forme cis ou
17 à 20 % pour le rétinol et le folate (Ramalho trans ; type d’isomères optiques). Les formes
et al., 2006) ou même jusqu’à 30 % pour le trans mieux utilisées sont dominantes dans
folate en cas de cuisson à l’huile. les plantes mais la forme cis se développe
En conclusion, la consommation d’une lors du stockage des matières premières ou
moyenne de 25  g d’œuf standard par jour des aliments. Les caroténoïdes sont instables
pourrait contribuer à couvrir de 2 à 15 % de dans le temps, aussi leur stabilité est-il un
la recommandation journalière pour l’homme facteur important de leur utilisation (lors du
en vitamines (à l’exception des vitamines C, stockage et du transit dans le tractus digestif
B3) et l’enrichissement de l’œuf pourrait aug- antérieur). Les formes de synthèse ou issues
menter de 10 à plus de 50  % cette couver- d’extraits de plantes sont donc saponifiées
ture (Schavione et Barroeta, 2011). À noter puis encapsulées pour les protéger. Le proces-
cependant que la réglementation des additifs sus technologique de préparation de sources
alimentaires limite la supplémentation ali- est en permanence adapté pour optimiser
mentaire en vitamines et par conséquent la l’efficacité des sources de caroténoïdes. Les
possibilité de réaliser cet enrichissement de principales sources naturelles sont le maïs,
l’œuf au-delà de 2-3 fois. la luzerne et les extraits de fleurs (soucis,
tagètes) pour le jaune, le paprika pour le
2.5. Dépendance alimentaire rouge. Une coloration jaune-orangée préfé-
rée dans de nombreux pays est obtenue par
de la couleur du jaune et
combinaison de 10-15 mg/kg de caroténoïdes
de sa teneur en caroténoïdes jaunes combinés avec 1-3 mg de caroténoïdes
Les oiseaux n’ont pas l’aptitude à synthétiser rouges. Les caroténoïdes sont une source
les caroténoïdes, aussi la teneur en caroté- d’antioxydants pour l’alimentation humaine
noïdes présent uniquement dans la jaune et l’œuf contribue à l’apport global, même
d’œuf reflète directement l’apport alimen- si sa consommation par rapport aux apports
taire à la poule. Elle détermine la coloration journaliers est relativement faible grâce à
du jaune d’œuf qui est un critère subjectif une efficacité double par rapport à celle des
important pour le consommateur, car l’aspect caroténoïdes issus des légumes. L’œuf est une
du jaune influence la perception et l’appé- source intéressante de lutéine et peut être
tence de ce produit. enrichi en celle-ci ; la lutéine contribue à la
Chez l’oiseau, le β-carotène ne contribue pas prévention de la dégénérescence maculaire
à la coloration du jaune car les poules trans- chez les seniors.
fèrent préférentiellement les xanthophylles
(caroténoïdes avec un groupe hydroxylé)
(Nys, 2000). L’efficacité de transfert des
3. Qualité sanitaire des œufs
caroténoïdes dépend de leur digestibilité et 3.1. Contamination chimique
du métabolisme tel que leur transformation
en vitamine A par scission de la molécule Au cours de l’élevage, les poules pondeuses
(Lietz et al., 2010) ou leur forme (libre ou peuvent être exposées à des substances

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Qualités des œufs de consommation 327

chimiques susceptibles d’être transférées vers de la liste des principes actifs autorisés (Direc-
l’œuf, intactes ou sous forme de métabolites tive 2001/82/CE ; Règlement 2009/470/CE).
ou de produits de dégradation. Ces compo- Plusieurs familles de médicaments vétéri-
sés chimiques peuvent être intentionnelle- naires sont autorisées chez les volailles  :
ment administrés aux animaux (médicaments antibiotiques, antiparasitaires, anthelmin-
vétérinaires, additifs alimentaires) ou être thiques, anticoccidiens. Le nombre de molé-
introduits involontairement dans leur ali- cules disponibles est restreint chez les poules
mentation, tels que des produits phytosani- pondeuses en raison de la production d’œufs
taires utilisés pour la production de matières en continu et du risque de transfert des rési-
premières. Les animaux peuvent également dus dans l’œuf. Les traitements s’effectuent
se trouver en contact avec des contaminants essentiellement par la voie orale : aliment ou
de l’environnement, tels que des composés eau de boisson pendant 5 à 7 jours, excepté
organochlorés, ou d’autres composés orga- pour le traitement par des antiparasitaires
niques d’origine non agricole. Or, le consom- externes qui est réalisé par pulvérisation des
mateur exige un produit sain, exempt de surfaces qui entourent les animaux. Le respect
contamination chimique qui pourrait nuire des temps d’attente est particulièrement déli-
à sa santé. Cette demande est largement cat chez les poules pondeuses dans la mesure
relayée par les autorités sanitaires et la régle- où le producteur doit retirer du marché sa
mentation. Il est alors de la responsabilité production d’œufs pendant le traitement et,
de chaque éleveur d’assurer la production de dans certains cas, plusieurs jours après le trai-
denrées conformes à la réglementation. tement. Les molécules, qui ont obtenu une
LMR pour les œufs, ne dépassent pas le plus
3.1.1. Cadre réglementaire souvent cette LMR pendant les traitements
Les médicaments vétérinaires et les additifs préconisés par le vétérinaire.
utilisés en alimentation animale sont pres- L’évaluation des additifs alimentaires est
crits et utilisés intentionnellement, selon des conduite selon le règlement 2003/1831/CE
itinéraires strictement encadrés pour garan- par l’Autorité européenne de sécurité sani-
tir leur sécurité et leur efficacité. Toutes ces taire des aliments (EFSA). Certains de ces
substances, y compris les substances phyto- additifs coccidiostatiques ne sont autorisés
sanitaires, sont évaluées en termes de risque chez les poulettes destinées à la ponte que
avant d’être autorisées et mises à disposition jusqu’à l’âge de 12 à 16 semaines. Tous les
sur le marché. En particulier, l’usage de pro- additifs antibiotiques sont interdits dans
duits phytopharmaceutiques ou de médica- l’Union européenne depuis le 1er janvier
ments vétérinaires ne doit pas conduire à des 2006. Contrairement aux médicaments et
concentrations de résidus excédant la limite aux additifs, les substances phytopharma-
maximale de résidu (LMR) dans les denrées ceutiques utilisées lors de la production de
alimentaires issues d’animaux exposés à ces matières premières destinées à l’alimenta-
substances. tion des animaux ne sont pas introduites
L’évaluation des médicaments vétérinaires intentionnellement dans l’alimentation des
est conduite par l’Agence européenne du animaux. Les résidus de pesticides dans les
médicament vétérinaire (EMEA). Elle permet DAOA sont régis par la directive 86/363/
la fixation des LMR dans les denrées alimen- CEE et les LMR sont fixées dans le cadre du
taires d’origine animale (DAOA), fondée sur la règlement 396/2005/CE. Lors de l’évaluation
notion de temps d’attente, et l’établissement de ces produits, des études de transfert vers

alimentation_animale.indb 327 02/10/2017 10:10


328 ALIMENTATION DES ANIMAUX ET QUALITÉ DE LEURS PRODUITS

les produits animaux sont nécessaires lorsque 3.1.2. Modalités de transfert


les traitements phytosanitaires conduisent à des contaminants chimiques
des teneurs excédant 0,1 mg de résidu/kg de vers l’œuf
plante destinée à l’alimentation des vaches
La connaissance des modalités et cinétiques
laitières ou des poules pondeuses, ou lorsque
de transfert, au sein de l’animal, des compo-
des études de métabolisme indiquent un
sés auxquels il est exposé, est indispensable
risque de bioaccumulation. C’est le cas des
à l’évaluation du risque de présence de ces
pesticides lipophiles. composés dans les œufs. La voie d’exposition
Les animaux peuvent aussi être en contact majeure est la voie orale. Après absorption au
avec des contaminants environnementaux niveau intestinal, les molécules sont dirigées
présents involontairement dans leur alimen- vers le foie. Le premier site de métabolisation
tation ou leur environnement d’élevage. Les est l’entérocyte au niveau du duodénum (Bru-
contaminants les plus préoccupants concer- gère, 1992), mais la majorité des transforma-
nant les DAOA sont des composés organiques tions (Anadon et al., 1993) a lieu au niveau du
lipophiles toxiques, qui sont persistants dans foie (réactions de phase I : oxydation, réduc-
l’environnement et s’accumulent dans les tion, hydrolyse ; et de phase II : conjugaison).
tissus animaux. Certains sont listés parmi les Ces réactions sont une voie de défense de
polluants organiques persistants (POP) dans l’organisme, qui aboutit à la transformation
le cadre de la convention de Stockholm. Leur d’une partie du xénobiotique ingéré en une
présence dans le milieu d’élevage, y compris forme qui pourra être éliminée, par exemple
le sol, peut provenir d’anciennes activités via l’urine ou la bile. Après avoir atteint la cir-
humaines, liées ou non à des pratiques agri- culation générale, les molécules sont distri-
coles (par exemple les pesticides organochlo- buées dans les différents tissus ou éliminées.
rés, polychlorobiphényles [PCB], les dioxines L’œuf représente une des voies d’élimination
...). Ils peuvent également être présents dans des médicaments et xénobiotiques chez la
les matériaux utilisés dans les bâtiments poule pondeuse. De nombreux facteurs liés
d’élevage ou des équipements (par exemple, aux caractéristiques de la molécule ingérée,
des retardateurs de flamme comme les poly- tels que sa lipophilie, son caractère polaire,
bromodiphénylethers [PBDE] et l’hexabromo- son aptitude à se lier aux protéines ou à être
cyclododécane [HBCD]). La réglementation métabolisée, sont des éléments déterminant
européenne fixe des teneurs maximales dans ses taux et cinétique de transfert vers l’œuf.
les denrées alimentaires de certains de ces Les molécules lipophiles (chloramphénicol,
contaminants (Règlement CE 1881/2006). La polluants lipophiles de l’environnement) sont
limitation des niveaux de substances indési- préférentiellement transférées vers le vitellus,
rables dans les matières premières et aliments riche en lipides (Samouris et al., 1998). Au
destinés à l’alimentation des animaux (Direc- contraire, les acides faibles (sulfamides, quino-
tive 2002/32/CE) contribue à la prévention lones) se concentrent dans l’albumen (Rou-
des risques liés à la contamination des pro- daut, 1997) qui est un milieu polaire, composé
duits animaux par des substances comme les d’eau à 88 %. La répartition des antibiotiques
POP. Cependant, ces contaminants peuvent entre les deux constituants de l’œuf est très
être prélevés par les animaux directement variable, allant de 23 à 95 % pour l’albumen.
dans leur environnement via l’ingestion de Après ingestion, les résidus apparaissent
sol, de végétaux, de pédofaune ou de résidus rapidement dans l’albumen (24 heures après
de matériaux de construction. le début de l’administration), plus tardivement

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Qualités des œufs de consommation 329

dans le vitellus (24 à 48 heures après le début concentrations de diflubenzuron (insecticide)


de l’administration). En effet, au moment de dans l’œuf à l’équilibre seraient plus élevées
la première ingestion de xénobiotique ou de et le temps de demi-vie plus long chez des
médicament, le jaune de l’œuf qui sera pondu White Leghorn que chez des poules produi-
le lendemain a déjà terminé sa phase de crois- sant des œufs bruns comme les Brown War-
sance et n’est donc pas exposé au contami- ren (Opdycke et Menzer, 1984 ; MacLachlan,
nant ; au contraire l’albumen, déposé durant 2008). Cette différence est attribuée à un
les 24 dernières heures précédant la ponte, est compartiment gras périphérique plus impor-
susceptible de contenir des résidus. tant chez ces dernières. Par ailleurs, dans le
Pour les molécules fortement métabolisées cas d’une exposition chronique à un contami-
ou peu stockées, comme c’est le cas pour la nant lipophile persistant comme les PCB, la
plupart des médicaments vétérinaires ou des détérioration des performances de ponte, qui
polluants comme le benzo[a]pyrène, le flux en limite l’excrétion, favorise l’accumulation
de résidus dans le jaune est proportionnel dans les compartiments de stockage (gras cor-
au dépôt de jaune (Donoghue et al., 1997  ; porel) et augmente la concentration dans tous
Fournier et al., 2010). Compte tenu du mode les compartiments y compris le jaune d’œuf.
de formation et de dépôt du vitellus par accré- Selon Fournier et al. (2015), l’augmentation
tion, qui prend 8 jours environ, la concentra- de la concentration serait proportionnelle à
tion maximale n’est atteinte qu’au bout d’une la diminution du flux de jaune.
dizaine de jours. La décontamination de l’œuf
est également un processus qui n’excède pas 3.1.3. Origine des contaminations
le temps de formation du jaune, avec des ciné-
des œufs au-delà des valeurs
tiques d’élimination le plus souvent rapides.
réglementaires
En revanche, pour les molécules accumulées Les non-conformités révélées lors des plans
de façon significative, comme la plupart des de contrôle et de surveillance sont rares.
contaminants lipophiles de l’environnement Pour les additifs, elles résultent principale-
ou médicaments lipophiles (chloramphénicol) ment de contaminations croisées, à différents
peu métabolisés chez la volaille, les flux de stades de la filière, entre aliments blancs et
jaune et de contaminants ne sont pas propor- aliments contenant des additifs (Cannavan et
tionnels. Le temps nécessaire pour atteindre la al., 2000 ; Mortier et al., 2005). Pour les médi-
concentration maximale de même que le temps caments vétérinaires, les principales causes de
de décontamination de l’œuf après l’arrêt de non-conformité sont l’utilisation intention-
l’exposition sont d’autant plus longs (Arnold nelle ou non d’un médicament non autorisé
et Somogyi, 1986  ; MacLachlan, 2008). Les chez les poules pondeuses, le non-respect de
modèles utilisés pour prédire le transfert de l’âge maximal d’administration, le non-res-
ce type de composés sont plus complexes pect du temps d’attente ou de la posologie
et font intervenir des flux de stockage et de et la contamination croisée par des aliments
déstockage dans le tissu adipeux (Van Eijkeren supplémentés lors de la préparation de ces
et al., 2006, Fournier et al., 2015). aliments à l’usine ou chez l’éleveur (Cannavan
Pour les molécules lipophiles et peu méta- et al., 2000). Une autre source de contamina-
bolisées, les cinétiques et taux de transfert tion, plus rare, est le recyclage des médica-
dépendent des performances des animaux, ments par ingestion par les poules de litière
essentiellement du taux de ponte et de la contenant des fientes (Kan, 2005). La certi-
composition corporelle. Par exemple, les fication des filières de production associée à

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330 ALIMENTATION DES ANIMAUX ET QUALITÉ DE LEURS PRODUITS

la gestion des informations disponibles sur en général des concentrations faibles de ce


l’usage des médicaments (registre d’élevage) type de contaminants, avec toutefois une
permet d’assurer la traçabilité des produits et variabilité plus importante pour les systèmes
des animaux traités, de réduire les risques de ménageant un accès à l’extérieur aux animaux
présence de résidus et de garantir les produits (Travel et al., 2009 ; Rawn et al., 2011, 2012 ;
vis-à-vis de ce risque. Huneau-Salaün et al., 2015). En revanche, la
Concernant les polluants environnemen- contamination des œufs produits par les par-
taux, de mauvaises pratiques peuvent être ticuliers est beaucoup plus fréquente et les
à l’origine de la contamination des aliments niveaux atteints excèdent souvent les valeurs
fournis aux animaux, et par conséquent des réglementaires (Schuler et al., 1997  ; van
produits animaux comme les œufs, cau- Overmeire et al., 2006, 2009  ; Travel et al.,
sant des crises sanitaires préjudiciables aux 2009 ; Covaci et al., 2009).
filières, comme en Belgique (1999) ou en Alle-
magne (2010-2011). Des pratiques illégales 3.2. Contamination microbienne
ou inappropriées pour l’élimination des PCB Les œufs et les ovoproduits sont décrits
ou des incendies peuvent également entraîner comme sources majeures de transmission de
une contamination importante de l’environne- Salmonella, agent causal de la salmonellose
ment, et par conséquent des aliments produits qui occupe la deuxième place des maladies
localement. Mais, en dehors de ces épisodes zoonotiques humaines dans l’Union euro-
exceptionnels, l’ingestion de sol, de végétaux péenne (EFSA, 2015). En France, 15  % des
et de pédofaune est avancée comme la prin- foyers de toxi-infections alimentaires col-
cipale source de contamination des œufs par lectives ont été attribués à Salmonella en
les polluants de l’environnement, comme les 2014 et la majorité de ces foyers (28 %) ont
dioxines, les PCB, et d’anciens insecticides comme source d’infection les œufs et les
organochlorés comme le DDT. La quantité de ovoproduits (InVS, 2016). Selon van Caute-
sol ingéré par des poules ayant accès à un par- ren et al. (2015), le nombre de salmonelloses
cours est souvent faible mais peut atteindre déclarées est sous-estimé et il y aurait 307 cas
30  g par jour en cas d’accès illimité au par- de salmonelloses pour 100 000 habitants en
cours, de déséquilibre alimentaire ou de dété- France (IC 90 % 173-611). Le sérovar le plus
rioration du couvert végétal du parcours (Wae- impliqué dans les salmonelloses en lien avec
geneers et al., 2009 ; Jondreville et al., 2011). les œufs et les ovoproduits est S. Enteritidis.
Ces conditions extrêmes sont rencontrées sur- Il induit souvent un portage asymptomatique
tout chez les éleveurs particuliers. L’ingestion chez les animaux, ce qui faciliterait la diffu-
par les poules de matériaux comme du bois sion de l’infection au sein des élevages de
traité ou des isolants de bâtiments comme volaille par contamination de l’environnement
du polystyrène peuvent également causer d’élevage. De nombreuses études ont montré
la contamination des œufs par des dioxines, le rôle des rongeurs dans le maintien de l’in-
des PCB ou des retardateurs de flamme comme fection à S. Enteritidis chez la volaille et l’exis-
l’HBCD (Kan, 2005 ; Cariou et al., 2015). Ces tence d’une corrélation entre l’émergence de
événements apparaissent en général en cas de ce sérovar et son usage comme rodenticide
détérioration de ces matériaux. Les résultats (Friedman, 1996). L’acquisition de nouveaux
d’enquêtes menées dans différents pays euro- facteurs de virulence chez S. Enteritidis pour-
péens ou au Canada indiquent que les œufs rait être aussi à l’origine de sa dissémination
issus d’élevage professionnels présentent dans les élevages de volailles (Velge, 2005).

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Qualités des œufs de consommation 331

Dans les élevages de poules pondeuses, la toxi-infection alimentaire collective (Fravalo


prévalence moyenne de Salmonella a été et al., 2006). En effet, les salmonelloses à
estimée lors d’une enquête communautaire S. Enteritidis sont souvent liées à la consom-
à 30,7 % ; elle variait de 0 à 79,5 % selon les mation d’œufs car cette bactérie peut passer à
États membres. En France, elle était estimée à travers la coquille après la ponte et elle a éga-
17,9 % (Huneau-Salaun et al., 2009). La pré- lement la capacité de persister et de coloniser
sence spécifique de S. Enteritidis et S. Typhimu- l’appareil reproducteur induisant la contami-
rium est estimée à 20,3 % dans les élevages de nation interne des œufs. Le risque induit par
poules pondeuses en Europe (EFSA, 2007). Les une contamination verticale serait dépendant
principaux facteurs de risque identifiés dans de la durée et de la température de stockage
les élevages de poules pondeuses en France de l’œuf ; ainsi il pourrait être minimisé par la
sont le logement des poules en cages par rap- cuisson totale de l’œuf (EFSA, 2014).
port à celui au sol, la taille d’exploitation si En France, la mise en place d’une réglemen-
elle est supérieure à 30 000 pondeuses et le tation spécifique dans la filière Gallus gallus
passage des camions de livraison devant le reproducteur et ponte depuis 1998 s’est traduite
sas sanitaire ou les entrées d’air du poulailler par une baisse de 33 % d’isolement de salmo-
(Huneau-Salaun et al., 2009). nelles humaines, avec une réduction annuelle
Le système digestif de la volaille est le réser- de 21 % pour S. Enteritidis (Poirier et al., 2008).
voir commun de Salmonella. La transmission De même, depuis la mise en œuvre en Europe
à l’homme se fait principalement par l’œuf de nouveaux programmes de contrôle dans les
contaminé horizontalement (coquille) ou troupeaux de poules pondeuses, une baisse
verticalement (intérieur de l’œuf). La conta- importante de la prévalence de S.  Enteritidis
mination horizontale se traduit par celle de chez les poules pondeuses a été observée avec
la coquille dans un environnement d’élevage respectivement en 2008 et 2009, 3,5 et 3,2 %.
positif à Salmonella. Elle se produit quand les Ceci se traduit par une baisse régulière des sal-
animaux sont excréteurs de Salmonella et ce monelloses en Europe (EFSA, 2013).
quel que soit le sérovar infectant l’élevage
(Chemaly et al., 2009)  ; la contamination
des œufs issus d’élevages positifs n’est pas 4. Autre facteurs influençant
systématique et la fréquence de contamina- la qualité nutritionnelle
tion a été estimée à 1,05 % (Chemaly et al.,
et sanitaire des œufs
2009). Un des facteurs favorisant la contami-
nation est l’importance de la contamination 4.1. Génétique
environnementale de l’élevage : plus elle est
importante, plus le risque de collecter des La matière sèche de l’œuf dépend de la pro-
œufs contaminés est important (Chemaly et portion de blanc et de jaune. L’héritabilité
al., 2009). La contamination verticale est le de ce critère est élevée et il existe de larges
résultat de la colonisation du tissu ovarien par différences entre races de poules, les lignée
S.  Enteritidis spécifiquement et sa présence locales produisent généralement des œufs
lors de la formation de l’œuf (Gantois et al., plus petits avec une part de vitellus plus éle-
2009). Celle-ci est un phénomène rare, un vée (Beaumont et al., 2010). Cependant, pour
œuf positif pour 14 040 (Poppe et al., 1992). les lignées commerciales, la sélection concerne
Cette fréquence peut être plus importante principalement le nombre d’œufs et la consom-
sur des œufs collectés suite à un épisode de mation alimentaire de la poule. La sélection

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332 ALIMENTATION DES ANIMAUX ET QUALITÉ DE LEURS PRODUITS

pour la production d’un plus grand nombre présentant ce défaut et favorise l’élimination
d’œufs tend à réduire la part de jaune mais par voie génétique des poules présentant ce
les sélectionneurs en contrôlent la stabilité polymorphisme à l’origine de ce goût désa-
donc l’héritabilité est moyenne (proche de gréable. Par ailleurs, la sélection de caille
0,4). Par conséquent, lors d’une comparaison ayant une meilleure efficacité pour transférer
entre lignées commerciales, un faible écart est des acides gras insaturés serait possible car le
observé pour le pourcentage de jaune. Les œufs rapport w6/w3 présenterait une bonne héri-
blancs présentent cependant un peu plus de tabilité de 0,52 selon Menniken et al. (2000).
jaune que les œufs bruns (1 %). La quantité de Cependant l’effet est faible par rapport à celui
protéine est une des caractéristiques les plus du niveau d’apport dans l’aliment. De même
stables de l’œuf et les tentatives d’enrichir la réduction de la teneur en cholestérol de
l’œuf en une protéine particulière ne sont pas l’œuf par voie génétique est faible (< 5 %).
concluantes car l’héritabilité de la teneur en
protéines spécifiques de l’œuf est très faible 4.2. Influence de l’élevage
(< 0,1) (Sellier et al., 2007). Au cours des trente sur la composition,
dernières années, la sélection des lignées com- la qualité nutritionnelle
merciales pour des critères de qualité de l’œuf a et qualité sanitaire de l’œuf
principalement concerné l’obtention d’un poids
d’œuf plus élevé en début de production et La part d’élevage alternatif a beaucoup aug-
plus faible en fin d’année de production, afin mentée en Europe depuis la mise en place de
de réduire l’augmentation du poids de l’œuf la directive européenne interdisant l’élevage
associée à l’âge de la poule (<  6  g actuelle- des poules en cages conventionnelle en 2012
ment). Un effort important a toujours concerné en faveur des cages aménagées, des volières
la solidité de la coquille et, depuis 2000, sont ou des élevages au sol avec parcours. Le poids
pris en compte des critères de qualité interne de l’œuf est très légèrement diminué en éle-
des œufs, notamment les unités Haugh qui vage au sol par rapport à l’élevage en cage
définissent la part de blanc épais gélifiée par (1 à 2 %). Par contre la composition de l’œuf
rapport à sa partie plus fluide (héritabilité de en protéines, lipides mais également celle des
0,35-0,4) (Nys et al., 2008). Plus récemment, constituants de l’œuf présentant une forte
un effort est fait pour améliorer la solidité de variabilité (profil des acides gras saturés ou
la membrane vitelline. D’autres critères quali- insaturés) n’est pas affectée directement par
tatifs tels que la présence de tache de sang ou le système d’élevage quand l’alimentation est
la couleur du jaune d’œuf ne sont pas contrôlés identique. C’est en effet l’alimentation de la
par voie génétique, contrairement à la couleur poule qui modifie la composition de l’œuf, et
de la coquille. le système d’élevage n’affectera celle-ci que
Les œufs peuvent exprimer un goût de pois- dans la mesure où le système d’élevage est
son lorsque les poules de certaines lignées à associé à un apport particulier de nutriments.
œufs bruns reçoivent un aliment contenant L’herbe d’un parcours peut contribuer à l’ap-
plus de 5 % de colza. Ce goût a été associé port de caroténoïdes, par exemple, et affecte la
à un polymorphisme de gène qui provoque composition de l’œuf, mais la lutéine apportée
un dysfonctionnement de l’enzyme dégra- par l’herbe peut tout aussi bien être fournie
dant la sinapine en triméthylamine dans le par le maïs utilisé dans de nombreux systèmes
foie (Honkatukia et al., 2005). Cette mise de production. Cela explique les résultats
en évidence facilite la détection de poules très variables et inconsistants de l’influence

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Qualités des œufs de consommation 333

du système d’élevage sur la composition de l’enfant, le sportif ou les seniors. Sa richesse


l’œuf puisque l’alimentation des poules dans en cholestérol a limité sa consommation mais
ces essais est d’une grande diversité. À noter de nombreuses études épidémiologiques ont
que la réglementation liée au système de pro- relativisé le rôle du cholestérol pour le risque
duction telle que l’interdiction d’additifs de cardiovasculaire par rapport aux acides gras
synthèse peut influencer la qualité de l’œuf. saturés, en particulier pour 70 % de la popu-
Les œufs de l’agriculture biologique sont sou- lation qui régulent parfaitement leur prise ali-
vent moins colorés que les œufs issus des autre mentaire en cholestérol. Le risque d’allergie
systèmes de production du fait de l’interdic- aux protéines de l’œuf limite sa consomma-
tion de l’apport de canthaxantine (caroténoïde tion chez le nourrisson.
rouge) en agriculture biologique (AB). L’accès La contamination d’œufs par des subs-
au parcours donne la possibilité aux poules de tances indésirables est rare et de faible
consommer des insectes mais aussi du sol, ce niveau, de même que la contamination par
qui peut être moins favorable s’ils contiennent des salmonelles dont le développement, par
des polluants organiques persistants. ailleurs, est inhibé par le stockage au froid
La qualité bactériologique de l’œuf est (réfrigérateur) ou par la cuisson.
influencée par le système d’élevage. Les œufs La composition de l’œuf est très stable pour
issus d’élevages au sol et volières présentent les macroéléments mais il peut être enrichi
en général un peu plus de bactéries aérobies par voie alimentaire pour ses teneurs en
mésophiles mais les différences sont de faible acides gras insaturés (acides gras de la série
amplitude, l’effet éleveur pouvant être plus n-3), en caroténoïdes (lutéine), en vitamines
marqué que l’effet système de production (Mal- (D, E, acide folique) et en oligoéléments (I,
let et al., 2010). Il n’est cependant pas démon- Se). Cette possibilité offre des perspectives
tré que le risque Salmonella soit plus élevé intéressantes pour des populations défici-
dans un système hors sol. Il dépend plus de la taires en ces éléments sans perturber les
densité et de la taille d’élevage, des pratiques habitudes alimentaires des consommateurs
d’hygiène de l’éleveur (Huneau-Salaün et al., et en évitant tout risque d’excès.
2009) ou de la mise en place de systèmes de C’est aussi un aliment adapté aux popu-
contrôle (absent dans les élevages familiaux). lations souffrant de malnutrition et dont
la production peut être rapidement mise
en place. La production d’œuf connaît un
5. Conclusion développement considérable en Asie depuis
20 ans et possède un potentiel de dévelop-
L’œuf se caractérise par sa très grande diver-
pement important, notamment en Afrique où
sité en nutriments, l’excellent équilibre de
sa consommation reste trop faible (30 œufs
ses acides aminés et la bonne digestibilité
en moyenne contre 110 au niveau mondial)
de ses constituants, protéines ou lipides. Il
par rapport à la plupart des pays du monde.
est consommé par une très large population
car il n’est pas l’objet d’interdit religieux et
bon marché. C’est un aliment diététique du Bibliographie
fait de son ratio protéines/énergie relative- AFSSA (2009). Etude Individuelle Nationale
ment élevé, de son faible niveau en sel, de sa des Consommations Alimentaires 2 (INCA 2)
richesse en phospholipides et acides gras insa- (2006-2007). Rapport AFSSA.
turés de bonne digestibilité. La consommation Anadon A, Martinez-Larranaga MR, Fernan-
d’œufs est particulièrement recommandé pour dez-Cruz ML (1993). Considérations physio-

alimentation_animale.indb 333 02/10/2017 10:10


334 ALIMENTATION DES ANIMAUX ET QUALITÉ DE LEURS PRODUITS

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