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CoC merece: pour la Promotion de I’Unité des Chrétiens Coan Service d'information TABLE DES MATIERES Le Pape BeNotr XVI er 1ecumENisme (octobre-décembre 2005) 187 Visite aU PATRIARCAT GECUMENIOUE D'UNE DELEGATION DU SAINT-SIEGE POUR LA FETE DE SAINT ANDRE (28-30 novembre 2005) ... — su 160 RELATIONS avec Les EoLIses oRTHODOXES ca Comité mixte de coordination du dialogue orthodoxe-catholique Collaboration entre I'Eglise catholique et IEglise orthodoxe de Greece wn Visite A ROME DE REPRESENTANTS DE LA FEDERATION LUTHERIENNE MONDIALE (7-8 novembre 2005) ... a seins 166 Visite A RoME DE REPRESENTANTS DU CONSEIL METHODISTE MONDIAL (4-10 décembre 2005) ..... 169 40" axnIveRsiRE DU GROUPE MIXTE DE TRAVAIL: CELEBRATIONS ET EVALUATION (17-19 moyen, 200) |e tern 171 ASPECTS CECUMENIOUES DE LA ONZIEME ASSEMBLEE GENERALE DU SyNODE DES EvEoUES (8-24 octobre 2005) 187 NOUVELLES (2cUMENIOUES - eee, 191 Pere Remi Hoeckman, o.p. (1943-2005) 191 Dialogue international méthodiste-catholique (21-28 octobre 2005) .... 191 Commission internationale anglicane-catholique pour unité et la mission (10-15 novembre 2005) s..nsen 192 ‘Commission internationale de dialogue entre les Disciples du Christ et lglise catholique (4-9 décembre 2005) «r.cunn 193 (COMMISSION POUR LES RELATIONS RELIGIEUSES AVEC LE JUDAISME sono 195 BUREAUX: Via dell’Erba, 1 - 00193 Rome (Italie). Téléphone: +39 06.698.84085 (Rédaction) - +39 06.698.83074 (Administration) Fax: +39 06.698.85365 - E-mail: oficet@chrstuni.va LE PAPE BENOIT XVI ET LG@ECUMENISME, Octobre - Décemibre 2005 Discours aux Eveoves p'Ermorte er D'ERYTHREE 17 octobre 2005 Dans la matinée du lundi 17 octobre 2008, le Saint- Pore a recu en audience les membres de la Conférence épiscopale d'Ethiopie et d'Erythrée. La rencontre s'est tenue au Vatican, au College pontifical éthiopen, a Toc- casion du 75* anniversaire de son inauguration. (...) Dans vos pays, oi les catholiques représentent une si petite minorité, le travail du dialogue cecumé- nique revét une urgence particuligre, et je suis heu- reux que votre Conférence épiscopale ait relevé ce defi. Quels que soient les obstacles que vous rencon- trez, ceux-ci ne doivent pas vous décourager de poursuivre cette tache vitale. Parmi les chrétiens lune fraternité authentique n'est pas un simple senti ment, et nimplique pas indifference vis-a vis de la vérité, Elle est enracinge dans le sacrement du bap- Teme, qui fait de nous des membres du Corps du Christ (ef. / Co 12, 13; Ep 4, 46). Etant donné que le progrés cecuménique dépend également d'une cor- recte formation théologique, il devrait étre encou- ragé dans une large mesure par Ia création d'une Université catholique en Ethiopie, et je rends grace & Dieu car les longues négociations a ce suj récemment porié leurs fruits. L'ecumé! concret, sous la forme defforts humanitaires com- muns, servira également renforcer les liens de communion dans vos efforts en vue d'aider avec une ‘compassion chrétienne les malades, les personnes {qui soufirent de la faim, les réfugiés, les personnes déplacées et les victimes de la guerre. (...) ORF, 25.10.2005 MEssace POUR LA IT? CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA PAIX ET LA TOLERANCE 4 novembre 2005 A Toccasion de ta Seconde conférence internatio- nale sur la paix et la tolérance qui avait pour theme «Dialogue et compréhension en Europe du Sud-Est, dans le Caucase et en Asie centrale » et s'est tenue a Istanbul, en Turquie, du 7 au 9 novembre 2005, le Saint-Pére a envoyé un Message adressé au Cardinal Walter Kasper, Président du Conseil Pontifical pour la promotion de lunité des chrétiens et de la Commission pour les relations religieuses avec le judaisme, qui représentait le Pape en cette occasion. Nous publions ci-aprés ce Message daté du 4 novembre. Amon vénéré Frere le Cardinal WatrER KaSPER Président dui Conseil Pontifical pour la promotion de Punité des chrétiens et de fa Commission pour les relations religieuses avec le judaisme Jai été heureux d’apprendre Ia tenue de la UI Conférence sur la Paix et la Tolerance, organisée par le Patriarcat cxcuménique et I'« Appeal of Conscience Foundation» sur le theme: « Dialogue and Unders- tanding in South-East Europe, the Caucasus and Central Asia» (« Dialogue et compréhension en Europe du Sud-Est, dans le Caucase et 'Asie cen- trale »). Vénéré Frere, je vous confi la tache de trans- ‘mettre mes salutations cordiales aux participants qui se rencontreront Istanbul au cours des jours & venir, ainsi que expression de ma reconnaissance pour leur profond engagement en vue de promouvoir fa compréhension et la coopération entre les fidele des différentes religions. En particulier, je voi demande de présenter mes meilleurs veeux fraternels, a Sa Sainteté Bartholomaios I", Archevéque de Constantinople, et dassurer le Rabin Arthur Schneier de ma proximite spirituelle en cette occasion. Les themes de la paix et de Ia tolérance sont d'une importance vitale dans un monde oi les attitudes rigides suscitent si souvent des malentendus et de la soufirance qui peuvent méme conduire & une vio- lence mortelle. Le dialogue est assurément indispen- sable si Ton veut trouver des solutions aux conflits nuisibles et aux tensions gui provoquent tant de dommages a la société. Ce n'est qu’a travers le dia- Togue que lon peut espérer que le monde devienne un lieu de paix et de fraternite. i revient & chaque personne de bonne volonté, et cn particulier a chaque croyant, de contribuer & édi- fier une société pacifique et de surmonter la tentation daffrontements agressifs et vains entre différentes cultures et groupes ethniques. Chaque peuple du monde posséde une responsabilité en vue d'apporter sa propre contribution a la paix et & la concorde, en plagant son héritage spirituel et culturel et ses valeurs Ethiques au service de la famille humaine dans le monde. Cet objectif ne peut étre atteint que si au centre du développement économique, social et cul- turel de chaque communauté, figure un juste respect, pour la vie et la dignité de chaque personne humaine. Une societé saine promeut toujours le respect des droits inviolables et inaliénables de toutes les per- sonnes. Sans «un ancrage moral objectif, la démo- cratie elle-méme ne peut pas assurer une paix stable » (Evangelium vitae, 70). Dans ce sens le relativisme 157 moral mine action de la démocratie, gui ne sulfit pas a elle seule & garantir la tolérance et le respect parmi les peupk Il est donc d'une importance fondamentale dléduquer a la vérité, et de promouvoir la réconcilia- tion partout oit se font jour des déchirements. Le respect des droits des autres, qui porte des fruits dans le dialogue sincére ct authentique, indiquera les mesures pratiques qui peuvent éire prises. Chaque personne de bonne volonté posséde le devoir d’euvrer en vue de cet objectif. Toutefois, cela est encore plus urgent pour ceux qui reconnaissent en Dieu celui qui est le Pere de tous, et dont la mis ricorde est librement offerte & tous, qui juge avec justice et qui offre & tous son amitié qui donne la vie. Pour les chrétiens, la génerosité du Créateur est ble dans la figure de Celui que Dieu «a fait péché pour nous, afin qu’en lui, nous devenions jus- tice de Dieu» (2 Co 5, 21), le Christ notre paix et notre véritable réconciliation. ‘Venéré frere, tandis que je vous confie ces pensé Je vous demande, & Toccasion de cette Conférence, de réaffirmer le profond engagement de /Eglise catho- lique & ceuvrer inlassablement en vue de la coopéra- tion entre les peuples, les cultures et les religions, afin qu'une abondance de graces et de bénédictions célestes descendent sur tous les fils de Dieu. Du Vatican, le 4 novembre 2005 BeNeDictus PP. XVI ORE, 29.11.2005 AUDIENCE A LA CONFERENCE DES EVEQUES DE BULGARIE 12 novembre 2005 Dans la matinée du samedi 12 novembre 20085, le Pape Benoit XVI a recu en audience les évéques de Bulgarie, en visite «ad limina Apostolorum ». (...) Dans ses desseins insondables, Dieu vous a des- tings & exercer voire service ecelésial aux c6tés de nos freres de IEglise orthodoxe bulgare. Je souhaite que les bonnes relations existant se développent toujours plus au bénéfice de Fannonce de lEvangile du Fils de Dieu, principe et fin de toute action accomplie par le chrétien. Vénén’s frees, 2 cet égard je vous demande d’ap- porter mon salut cordial au Patriarche Maxime, pre- mier Higrarque de 'Eglise orthodoxe de Bulgarie. Veuillez vous Faire les interprétes de mes voeux pour sa santé et pour Theureuse reprise de son ministére. Je garde encore un vif souvenir de accueil respectueux et fraternel quill a réservé & mon Prédécesseur, le Pape Jean-Paul IL, au cours de la visite pastorale qu'il a ‘accomplie dans votre pays. Il faut poursuivre le chemin tentreprs, en intensifiant la prigre afin que vienne bien- tot Theure a laquelle nous pourrons nous asseoir A Tunique Table pour manger lunique Pain du salut. (..) ORE, 29.11.2005 158 ADRESSE A LA CONFERENCE EVISCOPALE DE POLOGNE. 17 décembre 2005 Dans la matinée du samedi 17 décembre 2005, le Pape Benoit XVI a recu en audience, dans ta Salle di Consistoire, fe troisiéme groupe d’évéques de Pologne envisite «ad limina Apostolorum », Nous publions, ci- dessous, un extrait du discours que le Saint-Pére a pro- noncé en cette occasion en polorais. (...) Au sigcle dernier, en particulier aprés le Concile, divers mouvemenis ayant pour objectif Vevangélisation se sont développés dans I'Bglise. Ces mouvements ne peuvent exister, pour ainsi dire, «a cote» de la communauté universelle de I'Eglise. I revient done a I'Evéque diocésain de conserver un contact vivant avec eux, de les encourager a agir conformément au charisme reconnu par VEglise et & se garder, dans le méme temps, de la fermeture & la réalité gui les entoure. Un grand nombre de ces mouvements ont établi un contact vivant avec les Fglises non-catholiques. Ils peuvent apporter une contribution importante dans le travail de construction des liens aecuméniques: la prigre commune et les ceuvres entreprises ensemble nourrissent Yespérance que Von puisse hater le rap- prochement, également dans le domaine de la doc- trine et de la vie de I'Eglise. Dans ce domaine, il faut toutefois également que les Evéques aient soin de donner une interprétation correcte de lcecuménisme. Celui-ci doit toujours consister dans la recherche de la vérité et non pas dans des compromis difficiles qui peuvent conduiire les mouvements catholiques & perdre leur propre identité. (...) ORF, 24.01.2006 DiscouRs Av NOUVEL AMBASSADEUR DU ROYAUME-UNI PRES LE SAINT-SIEGE 23 décembre 2005 Vendredi 23 décembre 2005, S.E. Monsieur Francis Martin-Xavier Campbell, nouvel Ambassadeur du Royaume-Uni pres le Saint-Sidge, a présemé ses Lettres de eréances au Saint-Pere. Nous publions cicapres tun extrait du discours prononcé par le Pape Benoit XVI en cette circonstance (...) Ainsi que vous avez pu Tobserver, Monsieur TAmbassadeur, votre pays n'est pas étranger aux que- relles générées par les tristes divisions entre chréticns. Les blessures qui sont le fruit de plus de quatre cents, ans de division ne sauraient étre guéries sans des efforts déterminés, perseverance et surtout la pritre. Je rends griice & Dieu pour les progres accomplis au cours des récentes années par les divers dialogues cecuméniques et fencourage tous ceux qui y prennent part & ne jamais se satisfaire de résultats partiels et de ne pas perdre de vue le but de lunité pleine et visible entre les chrétiens qui est ce que le Seigneur desire pour son Eglise. Lecuménisme n'est pas une question interne aux communautés chrétiennes mais un impératif de la charité qui exprime amour de Dieu pour toute hu- ‘manité et son dessein de rassembler tous les hommes dans le Christ (cf. Ur unum sint, 99). I offre «un signe rayonnant despérance et de consolation a Vhu- manité tout entire» (Lettre du Pape Paul VI au Patriarche eecunénique Athénagoras 1, 13 janvier 1970) et, en tant que tel, joue une part essentielle dans le dépassement des divisions entre les commu nautés et les nations. (...) ORE, 11.01.2006, traduction SI PREMIERES VEPRES 31 décembre 2005 Dans ta soirée du samedi 31 décembre 2005, dans la Basilique Saint-Pierre, le Saint-Pére a présidé le chant des Premiéres Vépres de la solennité de ta Mere de Diew et le « Te Deum» daction de grice pour la fin de lannée 2005 pour les « nombreux bienfaits accordés GEglise et @ Uhumanité». Nous reproduisons, ci- apres, un bref extrait de Vhomélie que Benoit XVI a prononcée en italien. (...) Ce soir, je me fais tout d'abord Ia voix de PBglise de Rome, pour élever vers le Ciel le cantique ‘commun de louange et d'action de grace. Cette der- nigre, notre Eglise de Rome, au cours des douze mois écoulés, a été Fobjet de la visite de nombreuses autres Eglises et Communautés ecclésiales, venues pour approfondir le dialogue de la vérité dans la charité, gut unt tous les baptisés, et pour éprouver ensemble le maniére plus vive le désir de la pleine commu- nion, Mais de nombreux croyants d'autres religions ont également voulu témoigner leur propre estime cordiale et fraternelle cette Eglise et & son Evéque, conscients que dans la rencontre sereine et respec- tueuse se trouve ’ame d'une action unanime en faveur de humanité tout entiere. (..) ‘ORF, 03.01.2006 159 VISITE AU PATRIARCAT (ECUMENIQUE D'UNE DELI DU SAINT-SIEGE POUR LA FETE DE SAINT AND! 28-30 novembre 2005 Selon tne tradition désormais bien établie, un échange de délégations du Saint-Sidge et du Patriarcat aecumé- nique a lieu lors de leurs fétes patronales respectives. Une délégation du Saint-Sidge sest donc rendue cette année au Phanar afin de prendre part aux célébrations de la féte de saint André, le 30 novembre 2005. ‘La délégation conduite par le Cardinal Walter Kasper comprenait également S.Exc. Mgr Brian Farrell, Secrétaire du Conseil Pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, Mgr Johan Bonny et le Pére Vladimiro Caroli, O.P, tous deux collaborateurs duu CPPUC, ainsi que S.Exc. Mgr Louis Pelatre, Vicaire Apostolique a Istanbul. Outre la célébration liturgique de saint André, la rencontre avec Sa Sainteté le Patriarche Bartholomaios I et les conversations avec la Commission synodale pour les relations avec 'glise catholique, qui ont de nouveau eu liew Cette année, sont également des moments importants de cette visite, La délégation s'est aussi rendue en visite a Pairiarcat arménien et auprés du Métropolite syrien orthodoxe d'Istanbul. Nous publions, ci-apres, le Message du Saint-Pere adressé @ Sa Sainteté Bartholomaios 1", le discours du Cardi- nal Walter Kasper et celui du Patriarche a la délégation. Messace pu Pare BENott XVI ASa Sainteté BagrHoLomaios I Archevéque de Constantinople Patriarche ecuménique «La grace du Seigneur Jésus soit avec vous! Je vous aime tous dans le Christ Jésus » (I Co 16, 23-24). Cest avec une grande joie que j teté a Toccasion de la féte de saint André, Apdtre et frere de saint Pierre, La délégation que je vous envoie, guidée par le Président du Conseil Pontifical pour la promotion de Yunité des chrétiens, S, Em. le Card Walter Kasper, vous transmet Jes plus chaleureuses salutations fra- ternelles de I'Eglise de Rome. Tandis que j‘aurais voulu étre moi-méme présent, pour vous assurer per- sonnellement de mon affection pour vous dans le Sei gneur et pour prier avec vous, je vous transmets néanmoins mon espérance fervente en vue d'une communion encore plus profonde pour surmonter les obstacles qui subsistent entre nous et nous per mettre de célébrer ensemble la Sainte Eucharistie, le sacrifice unique du Christ pour la vie du monde. Cette année, nous célébrons le 40° anniversaire de la date du 7 décembre 1965, jour oit le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, regrettant ce qui avait cu lieu en 1054, déciderent ensemble a Rome et & Constantinople, « deffacer de la mémoire de Elise la sentence d’excommunication qui avait été prononcée » (cf Déclaration commune, ORF n. 51 du 17 décembre 1965). Cet événement extraordinaire devint la base de relations renouvelées marquées par le respect réci- proque et la réconciliation. Nous nous souvenons avec {pi des paroles inspires prononctes ce jour pa le jien-aimé Patriarche Athénagoras dans la Cathédrale du Phanar: « Dieu est amour (/ Jn 4, 9): Tamour est la 160 marque des disciples du Christ donnée par Dieu, la force unificatrice de son Eglise, et en celle-ci, le prin- cipe de paix, de concorde et dordre, comme manifes- tation perpétuelle et splendide de 'Esprit-Saint » (Réponse a la Declaration commune, 7 décembre 1965; cf. ORF n. 52 du 24 décembre 1965). Cette annulation a en effet marqué le début d'une nouvelle ére de la vie ecclésiale, une ére de dialogue, quia vu des progres significatifs, mais qui doit encore relever le défi de la poursuite rigoureuse de ces objectfs tres précieux. A cet égard, c'est pour mot une source de profonde satisfaction qu’aprés une pause de quelques années, notre dialogue théolo- gique reprenne & nouveau. Je prie pour qu'il porte des fruits et je suis certain qu’aucun effort ne sera Epargné pour quil en soit ainsi. Quiconque a mis la main a la charrue ne doit pas regarder en arriere (cf. Le 9, 62). Au contraire, il doit persévérer et porter son travail 4 terme, semant le grain et attendant la moisson abondante que Dieu, dans sa bienveillance, accordera. Cest pourquoi, attentif a ce que VEsprit dita propos des nécessités des Eglises aujourd'hui et a lavenir, fassure Votre Sainteté, ainsi que le Saint-Synode, et A travers vous toutes les Eglises orthodoxes, que IEglise catholique demeure irrévoca- blement engagée & promouvoir toutes les initiatives adéquates et utiles en vue de renforcer la charité, la solidarité et le dialogue théologique entre nous. Dans la joie de la féte de saint André, saint patron de I'Eglise de Constantinople, je renouvelle a Votre Sainteté expression de mon amour fraternel et je vous transmets mes chaleureuses salutations en signe de paix. Du Vatican, le 26 novembre 2005 Benepictus PP. XVI ORE, 06.12.2005 ‘SALUTATION DU CARDINAL KASPER Sainteté Cest avec une grande et profonde joie que moi- fe et les autres membres de la délégation du Saint-Siége de Rome, revenons cette année égale- ment au Phanar pour la célébration de la féte de saint André, le premier appelé parmi les apotres. Nous adressons & Votre Sainteté, & tous les freres dans le ministére épiscopal et & tous les fidéles réunis dans ceite cathédrale patriarcale, notre cordiale salutation en Jésus Christ notre Seigneur et Sauveur commun. Cest lui qui nous appelle a témoigner ensemble des liens d'amour fraternel qui nous unissent et qui sont un signe de réconciliation et de paix dans un monde marque par tant de tensions, injustices et de conflits. Cette année, noire joie est encore plus grande et, plus profonde parce que nous commémorons le qua- Tantigme anniversaire de la levée des anathémes qui ont détérioré les relations entre le Si celui de Constantinople pendant des si remercions Dieu de cet acte de réconeiliation q eu lieu la veille de la conclusion solennelle du Concile Vatican II, le 8 décembre 1965. Nous ne pouvons gu‘étre reconnaissants & Dieu en remémorant toute Yévolution de nos relations depuis cette journée mémorable. Nous devons également étre reconnaissants & tous ceux qui, suivant le commandement du Sei- gneur, ont encouragé lunité des chrétiens au cours des années. Nous pensons avec une gratitude et un respect particuliers & tout ce que fait inlassablement Votre Sainteté pour établir et fortifier notre compré- hension mutuelle et notre rapprochement, Dans cet esprit, j'ai le privilége de lire le message que vous adresse en cette circonstance Sa Sainteté le Pape Benoit XVI. Le Saint-Pére espére vivement pou- voir venir lui-méme dans cette cathédrale au cours de Yannée prochaine pour échanger avec Votre Sainteté des expressions de concorde fraternelle et le baiser de paix dans le Seigneur Jésus, DISCOURS DE SA SAINTETE LE PATRIARCHE CECUMENIQUE Baxriiocomaios I Eminence et cher frére en Christ, Cardinal Walter Kasper, Président du Conseil Pontifical pour la promotion de Vunité des chrétiens, et honorables membres de la Délégation de VBglise sceur de Rome, Eminences, Honorable Archonte Grand Adjoint et Archontes de la Grande Eglise du Christ, Excellences, Trés chers fréres et fils de notre Seigneur, En célébrant aujourd'hui la bienheureuse mémoire de saint André, premier appelé parmi les apétres et fondateur de notre Eglise, nous exprimons tout dabord notre admiration et notre joie, car cest par ses pritres et ses bienfaits que notre Eglise a grandi ct a été glorifiée, quelle a survécu apres avoir persécutée et quielle vit et existe jusqu’a ce jour, Par énergie pérenne de 'Esprit-Saint, le modeste levain du petit nombre des premiers croyants a fait lever une véritable multitude de personnes et de peuples et a développé le ferment de la Tres Sainte Eglise de Constantinople jusqu’a une grande profon- deur et ampleur spirituelle, de sorte qu'elle a pu prendre sur elle limportante responsabilité des affaires ecclésiales, dont elle a été chargée par les décisions des Synodes cecuméniques. ‘Aussi désirons-nous exprimer notre gratitude Dieu de nous rendre dignes de pourvoir aux besoins de cette Eglise qui a été persécutée pendant des siécles et a subi de nombreuses épreuves et tribula- tions. Toutefois, elle a également démontré la justesse des paroles de Tapotre Paul: « Ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (2 Co 12, 9) Dans cet heureux moment d'émerveillement, de joie et de gratitude, nous sommes profondément sen- sibles a amour fraternel de Votre Eminence, Card nal Walter Kasper, ainsi qu’ Yamour de notre tres cher frére, Sa Sainteté le Pape de Rome, Benoit XVI, qui a envoyé cette Delégation officielle, et nous vou" drions vous remercier tous de tout coeur pour éire venus célébrer avec nous aujourd hui Cependant, nos sentiments fraternels sont empreints de tristesse, du fait que nous ne sommes pas encore parvenus & partager unique Pain ni & boire au méme Calice, afin que, conformément a ce que dit lapétre, nous soyons un seul corps (I Co 10, 17), Sincérement, nous ressentons intensément, tant ontologiquement’quiexistentiellement, la tristesse de cette séparation spirituelle, une séparation plus dou- loureuse que toute autre séparation. est pour que saccomplisse cette unité en Christ, tant désirée, que nous prions Dieu avec ferveur, mais, en méme temps nous exhortons notre prochain & entreprendre un dialogue productif et en bonne foi Notre Seigneur Jésus Christ frappe sans cesse aux portes du coeur de tous les hommes, attendant quéelles Souvrent pour qu'll entre et leur apporte la paix qui est au-dessus de tout, la connaissance de la verité, la vie et la liberté. Notre priére est en harmo- nie avec son ceuvre. Nous lui demandons d’inviter sans cesse tous les hommes a aller & lui, 8 la joie et & la libertg, la vie et a Véternité Noire invitation au dialogue siadresse & tous les hommes, sans distinction de religion ni de position sociale, et son but ultime est que tous apprennent & connaitre la vérité qui est en Christ et ressentent la grande joie qui vient de la connaissance du Christ but ne peut étre atteint qu‘en remplagant notre di sion qui est dans nos cceurs, par la résolution de nous unir tous en Christ, une unité qui est plénitude amour et de joie. Certes, le processus d'unification de tous com- porte des niveaux et des étapes dans la progression, et cest une question qui dépasse la durée de la vie de beaucoup de personnes. En premier lieu, il est nécessaire d'atténuer les sentiments dadversité largement répandus parmi les 161 tres humains et d’établir graduellement des rapports dacceptation et de tolérance et, mieux encore, de confiance mutuelles Le but poursuivi par ce dialogue n'est pas Ta vic- toire des uns sur les autres; le but est de découvrir un rayon de vérité et de laccepter de commun accord La découverte et Yacceptation du premier rayon de vérité devraient alors conduire & la découverte suc- cessive d’un autre rayon, et ainsi de suite. Plus Yesprit dun étre humain est éclairé, plus il découvre que la coexistence pacifique avec les autres étres humains est bénéfigue pour tous. La plenitude de la vérité n'est toutefois pas atteinte ni assurée par la précision de son expres- sion, car il sagit principalement d'une réalité ontolo- gique; c'est une expérience en Christ; cest le Christ. \Vivre en Christ ne peut pas se réaliser uniquement par Fintellect. Cela exige une véritable greffe en Lui Comme en un olivier franc (Rr 11, 23), la commt- nion & Son corps et a Son esprit (/ Co 10, 16), Yascen- sion du Mont Tabor et la participation a la Transfigu- ration (Mr 17, 2-6), afin d’étre éclairés par léternelle lumiére divine et de reconnaitre Jésus qui marche avec nous sous une forme différente et que l'on Feconnait «2 la fraction du pain » (Le 24, 35). Toutes ces choses ne rendent pas indispensable Vexactitude de la formulation de la vérité. Elles montrenteependant que la formulation ne peut pas exprimer pleinement la réalité ni la remplacer. La es limites au-dela desquelles la , mais la pleine connaissance de la vérité, cest-a-dire la participation ontologique a celle-ci, n’est pas réservée uniquement a ceux qui connaissent sa formulation et son analyse. Néanmoins, les Péres de IEglise ont énoneé avec beaucoup de zéle et d'attention les Termes dogma- tiques des Saints Synodes cecuméniques en seffor- gant de nous garder doutrepasser par inadvertance les limites de la verité et de tomber dans le domaine de erreur et de lillusion. En conséquence, les termes ne font qu‘indiquer la vérité, ils ne la concrétisent pas. Néanmoins, ils sont nécessaires et utiles, ct leur compréhension (surtout si elle est associée a la charité, a la foi, a la priere et & autres vertus) facilite la préparation a Yacceptation du grand événement qu’est la rencontre réelle de Yame avec le Christ et son incorporation dans Son corps. La vérité est alors vécue et toutes les discus- sions a ce sujet prennent fin. Une fois que la vérité est vécue, elle transforme celui qui en fait Yexpérience en un héraut de lEvan- gile de paix et de salut, qui dit avec lApotre, « mal- heur & moi si je n'annonce pas lEvangile » (I Co 9, 16). ‘A ce propos, un des ascétes contemporains, confirmant travers son expérience la tradition expé- rimentale continue de Eglise, dit ceci: « Le chrétien une fois quill a trouvé le Christ, qu'il 'a connu, que ic Christ est entré dans son ame’ simple et qui sent Sa présence, il veut le crier et lannoncer “du haut des montagnes”, il veut parler du Christ, dire ce quest le Christ: tu aimes le Christ et pour toi rien niest préférable & Son amour. Le Christ est tout, Il est 162 la source de la vie, II est tout, Tout ce qui est beau et bon est en Christ» Notre effort pour promouvoir le dialogue, comme le montre ce qui précéde, est un effort qui, a son der- nier stade, vise & connaitre la personne et 'amour du Christ. 11 doit toutefois passer par les stades précé- dents, qui sont la connaissance et l'amour de nos semblables, la recherche d'un terrain commun et de points de référence et de communication avec eux, comme le dit lapotre qui est devenu tout tous pour ‘en sauver stirement quelques-uns (/ Co 9, 22). En cela, notre effort, bien qu'il soit agréable & Dieu qui veut l'unité de tous en Christ, est jugé et cri- tiqué de plusieurs maniéres, Certains, qui appartiennent déja a l'Eglise, craignent que T'nvitation que nous adressons aux hétérodoxes en vue de T'unité, et aux adeptes d'une ion différente pour instaurer une coexistence acifique, cache une concession au détriment de la vérité. Ils estiment que cela entraine Vacceptation du syncrétisme, et méme que lunité est recherchée dans tun contexte de renoncement a certaines vérités afin de s'accorder sur d'autres vérités, pour e iest pas vrai, car Tunité des chrétiens ne peut se réaliser en dehors du seul et unique Jésus Christ, ‘qui nvaccepte pas de récits ni de descriptions contra: dictoires ou différents, qui est le seul et unique annonciateur personnel de la vérité, de la vérité en soi, Nous ne pouvons pas étre unis si nous ignorons la face du Christ et tout ce qu'elle exprime. Cest pourquoi, si nous essayons de trouver des expressions humaines de la vérité, qui, en raison de leur concision ou méme de leur obscurité, nous donnent limpression d’étre d'accord entre ‘nous, notre unité n’aura pas de succes. Car dans un tel cas nous nous faisons tout simplement des illusions en eréant une unité apparente, sous laquelle nous prenons bien soin de cacher notre désaccord. Mais tun désaccord ne peut pas rester toujours secret. Tot ou tard il finit par émerger, révélant ainsi la nature décadente ct décrépie d'une unité creuse. Certains manifestent leur incrédulité au sujet de la sineérité de nos partenaires de dialogue. Ils les soupgonnent davoir posé des pitges pour nous abu- ser et obtenir nos dépens ce quills désirent. Il est clair que nous ne pouvons pas exclure la possibilité quun partenaire soit de mauvaise foi et quill ait des exigences. De notre c6té, toutefois, nous avons placé notre espérance en Dieu qui connait notre sincérité et qui ne nous permettra pas de porter atteinte a la vérité au cas 0 nous serions victimes de partenaires hypocrites. Diautres se référent a des cas du passé historique dialogues analogues ont échoué et ils sme des dialogues d'au- jourd’hui. Mls en concluent ainsi que les nouveaux dialogues sont vains parce qu'ils sont voués a l'échec Toutelois, si ne fut-ce quune seule ame tire profit de ces dialogues et quitte le mauvais chemin pour reve- nir a la vérité du Christ, notre dur travail en vaut la pene, car elle seule certe ame a plus de valeur que le monde entier. Il en est aussi qui soutiennent lidée que les dia- logues ne sont que de sournois agissements du démon pour nous séduire avec ses arguments et nous orienter vers ses duperies dorées, comme ce fut le cas pour beaucoup de ceux qui, ayant commencé dans Vintention de vicier les arguments de Yennemi, ont 16 tentés par ce qu'on leur promettait et ont fini par ire la proie de cet ennemi, En fait, des incidents de ce genre se produisent inévitablement au cours de histoire, mais nous ne crai gnons rien car nous ne dépendons pas de nos propres forces pour rester dans la vérité, mais du. pouvoir irré- sistible de Dieu. Cest lui que nous implorons de proté- ger les partenaires de dialogue dont la connaissance est, juste et solide, et de les empécher de tomber dans les erreurs de leurs fréres, En outre, il ne serait ni bon ni correct que la peur devienne la conseillére de nos actes, «parce que celui qui est au milieu de vous est plus sarand que celui qui est dans le monde » (J Jit 4,4). Dans cette fagon de penser, notre consceiller est saint Jean de "Echelle, qui nous recommande de ne jamais mous lasser de converser avec ceux qui, de onne foi, nous demandent la raison de Vespérance qui est en nous. Noire modéle pour ce réle est celui que nous fétons et honorons aujourd'hui, notre saint patron, PApotre saint André, premier appelé, et tous les apdtres qui, & travers les sicles, ont courageuse- ment conversé avec nos ancétres idolatres et avec tous ceux qui professaient des croyances hétérogenes et les ont appelés a la connaissance du Christ. ‘Conscients des réserves avancées, nous souhaitons dialoguer avec tous les chrétiens qui appartiennent ala méme dénomination, avec les hétérodoxes de la méme foi et avec ceux qui professent une foi diffé rente, afin de parvenir une meilleure compréhen- sion réciproque et instaurer des rapports pacifiques, de sorte que Fon puisse un jour réaliser la coexistence pacifique tant désirée par "humanité. Si on nous demande alors de donner a quelgu'un l'occasion de rencontrer le Christ en Tinvitant a le voir vivre dans VEglise, nous le ferons avec joie. La forme et Tobjet de chaque dialogue varient évidemment selon la situation, mais la disposition de Tesprit est toujours pacifique et amicale. En ce qui concerne le dialogue théologique avec la tres chére et respectée Eglise catholique romaine, ayant surmonté les obstacles qui avaient surgi, nous désirons le poursuivre avee Tintervention du nouveau Primat de lEglise de Rome. Lhonorable et tres cher Pape de Rome, Sa Sainteté Benoit XVI, souhaite cer- tainement entretenir de bonnes relations avec nous, encourager la coopération et, en temps opportun, promouvoir unité des Eglises, Nous attendons avec joie Fhonneur de sa visite, dés que ses obligations et ses responsabilités le lui permettront. Nous exprimons également notre satisfaction pour la levée réciproque des excommunications pro- noncée il ya quarante ans, le 7 décembre 1965, qui a apporté tin changement dans le climat des relations entre lEglise catholique romaine et les chrétiens orthodoxes et a permis de rétablir la paix entre eux, de reprendre et de poursuivre le dialogue, indéper damment de quelques obstacles dans le processus. Un dialogue object et sans aucun préugé ne peut quiétre bénéfique, malgré les hésitations que certains peuvent avoir, craignant les tensions du passé qui avaient conduit aux anathémes désormais levés. En tout cas, il est hors de doute qu'un cours dévié pen- dant un millier d'années ne peut converger vers luni du jour au Iendemain. Mais nous devrions avoir la vision de cette convergence vers Tunité et travailler sans relache a sa réalisation, Cest le but de la partici- pation d'une Eglise aux conférences et aux assemblées des membres de Fautre Eglise. Un exemple a été la récente Conférence des évéques de IEglise catholique romaine réunie pour examiner la question de la Sainte Eucharistie. Notre représentant, Son Eminence et tres cher frére, le Métropolite Johannis de Pergame, qui est également, avec Votre Eminence, coprésident de la ‘Commission mixte de notre Dialogue théologique, a assisté a cette Conférence. Ce fut le cas également lorsque vous-méme, Eminence et cher frére, avez assisté ici & notre récente Conférence interreligieuse sur le theme de la paix et de la tolérance. Nous désirons remercier de tout coeur Sa Sainteté le Pape de Rome Benoit XVI de sa participation notre joie & travers sa Délégation, ainsi que tous ceux ‘qui sont présents & la célébration de cette journée de la Fete du Trone du Patriarcat a-cuménique, et nous invoquons sur tous la grace et 'abondante miséri- corde de Dieu par les intercessions de notre honoré patron saint André, FApétre premier appelé. Amen. Traduetion St 163 RELATIONS AVEC LES EGLISES ORTHODOXES DIALOGUE ORTHODOXE-CATHOLIQUE DiscouRs DU Pape BENOIT XVI AU Coxtrré Mxre DE COORDINATION 15 décembre 2005 Dans la matinée du jeudi 15 décembre 2005, le Pape Benoit XVI a recu en audience les membres du Comité mixte de coordination de la Commission inter- nationale pour le dialogue théologique enire l'Ezlise catholique et lEglise orthodoxe dans son ensemble, Au cours de la rencontre, le Saint-Pére a prononcé le dis- cours suivant: hers Fréres dans le Christ, Je vous souhaite la bienvenue au nom du Sei- gneur, me réjouissant de notre rencontre fraternelle. En cette période liturgique de joyeuse attente de la Nativité du Sauveutr, votre présence fait grandir notre joie. Vous ravivez en moi le souvenir des Eglises que vous représentez et de tout le monde orthodoxe. Je me réjouis également de la rencontre du Comité mixte de coordination de la Commission internationale pour le dialogue théologique entre VEglise catholique et UEglise orthodoxe dans son ensemble, signe du désir de reprendre et de pow suivre le dialogue, quia connu au cours des années ‘ouilées de sérieuses dilfficultés internes et externes Cette reprise du dialogue intervient aprés un accord interorthodoxe, dont l'Eglise catholique a été inf mée par Sa Sainteté Bartholomaios I~. Elle revét done une importance particuliére et elle constitue tune grande responsabilité; il s'agit en effet d'accom- plir la volonté du Seigneur, qui veut que ses disciples forment une communauté harmonieuse et qu’ils, témoignent ensemble de l'amour fraternel gui vient du Seigneur. Dans cette nouvelle phase de dialogue, deux aspects sont a envisager ensemble: d'une part Gliminer les divergences qui subsistent et, autre part, avoir comme désir primordial de tout faire pour établir la pleine communion, bien essentiel pour la mmmunauté des disciples du Christ, comme f'a sou- ligné le document préparatoire a votre travail La pleine communion vise & une communion dans la vérité et dans la charité. Nous ne pouvons pas nous contenter d’en rester a des stades interme diaires, mais nous devons sans cess, avec courage, ucidité et humilité, rechercher la volonté de Jésus Christ, méme si cela ne correspond pas & nos simples proj li é PEglise et la réconciliation entre les chrétiens sont au prix de la soumission de nos volontés a la volonié du. Seigneur. Une telle tache doit engager les pasteurs, les théologiens et nos communautés entiéres, chacun selon le role qui lui est propre. Pour entrer plus avant 164 dans ce chemin d'unité, nos faibles forces ne suffisent pas. Nous devons demander Taide duu Seigneur, par une priére toujours plus insistante, car lunité est avant tout un don de Dieu (cf. Décret Unitatis redinte- sgratio, 24), invitant en méme temps tous les chrétiens 2 la priére commune comme «moyen assurément elficace de demander la grace de Tunité ». De meme, le Décret Unitatis redintegratio recommandait la connaissance réciproque (cf. n. 9) et le dialogue, par Jequel il faut « procéder avec amour de la vérité, cha- rité et humilité », pour que soit maintenue la pureté de la docirine (Ibid, n. 11). Les Pasteurs qui ont le mérite de l'avoir entrepris, Sa Sainteté le Pape Jean-Paul Il et Sa Sainteté Dimitrios I", Patriarche de Constantinople, dans la déclaration commune avec laquelle ils Tont engagé, ont ouvert un chemin quiil nous appartient de poursuivre, pour le mener & son terme. En nous faisant progresser vers la pleine com. munion entre catholiques et orthodoxes, le dialogue contribuera aussi «aux dialogues multiples qui se développent dans le monde chrétien a la recherche de son unité» (Déclaration commune, 30 novembre 1979) En vous remerciant de votre engagement dans étude de voies conerttes pour le progres du dialogue entre catholiques et orthodoxes, je vous assure de ma pridre fervente. Je vous souhaite aussi un heureux et saint Noel. Que la nouvelle année vous comble de bienfaits divins et quelle soit un temps de grace pour Ja marche vers la pieine unite. ORF, 20.12.2005 COLLABORATION ENTRE ISE CATHOLIQUE ET LEGLISE ORTHODOXE DI ECE PUBLICATION D'UNE EDITION FAC-SIMILE DU MENOLOGE e Bast. IT 16 novembre 2005 La publication du fac-similé du Ménologe de Basil 11 (Codex Vaticanus Graecus 1613), résultat de la col: laboration entre la Biblioth¢que apostolique vaticane et 1a Diaconie apostolique de VFglise de Grece, a eu lew le ‘mercredi 16 novembre au Musée byzantin d’Athenes. En cette occasion, des discours ont été prononcés par le Cardinal Jean-Louis Tauran, Archiviste et Biblio- thécaire de ta Sainte Eglise Romaine, le Pére Raffaele Farina, S.D.B., Préfet de la Bibliotheque apostolique vaticane, Sa Béatitude Christodoulos, Archevéque d'Athenes et de toute la Grece, Son Eminence Agathan- zelos, Eveque de Fanarion et Directeur général de la Diaconie apostolique. Le fac-similé a été présenté par les Professeurs Evangelos Chysos, Directeur due Centre de recherche byzantine, et Francesco D’siuto, Cher- cheur de la Bibliotheque vaticane. Nous publions, ci-dessous, le texte original en fran- gais de la lettre que le Pape Benoit XVI a adressée aut Cardinal Tauran pour la circonstance. Le Saint-Pore y mentionne également qu'il serait heurewx de recevoir tune visite de Sa Béatitude Christodoulos a Rome. LETTRE DU SAINFPERE Au Cardinal Jeax-Lours Tauran Archiviste et Bibliothécaire de la Sainte Eglise Romaine Sai pris connaissance avec intérét de la collabora tion instaurée entre la Bibliothéque apostolique vati- cane et lEglise orthodoxe de Gréce pour Ia publica- tion du Ménologe de Basile If, dont le manuscrit est conserve & la Bibliothéque apostolique vaticane, et je vous sais gré d'avoir veillé au bon déroulement des différentes étapes de ce projet. Puisque vous allez participer a la rencontre d’Athénes qui marque la premiére présentation offi- cielle du fac-similé du manuserit, je vous charge d’ primer & Sa Béatitude Christodoulos, Archeveque dAthénes et de toute la Groce, mes sentiments ci diaux et fraternels, et ma pleine satisfaction pour événement important, fruit des relations nouvelles qui se sont tissées aprés la visite inoubliable de mon prédécesseur Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II a Athénes, a Foccasion de son pélerinage jubilaire sur les pas de 'Apotre saint Paul. Je me réjouis vivement de constater qu'une coopération plus active se déve loppe toujours davantage entre Tglise catholique et VEglise orthodoxe de Grece. oceasion, je vous charge de faire savoir & Sa Béatitude Christodoulos la joie qui serait la mienne de l'accueillir a Rome, afin de signifier ensemble quune nouvelle étape est franchie sur ce chemin de réconciliation et de coopération. Témoi gnez-lui mon vif désir de développer avec plus d'in- tensité des rapports confiants et fraternels entre nous, afin d’eeuvrer ensemble aux nombreux chan- tiers de lévangélisation: nous pourrons notamment aider avec plus de force les nations européennes & réalfirmer leurs racines chrétiennes, afin den retrou- ver la sbve nourriciére et féconde, pour leur propre avenir, pour le bien des personnes et de la soci tout entigre. Ce sera une maniére d’annoncer ensemble la Bonne Nouvelle du Christ au monde contemporain, qui en a tant besoin. Ainsi nous répondrons toujours davantage a l'ardent désir ‘exprimé par le Seigneur Iui-méme: «Que tous soient unt» (cf. Ji 17, 21), jusqu/au jour béni ott, quand Dieu voudra et sous'la conduite prévenante de VEs- prit-Saint, nous pourrons célébrer la pleine commu- nion retrouvée. Je vous demande également de saluer cordial went en mon nom les Membres du Saint-Synode de VEglise orthodoxe de Gréce, ainsi que mes freres Eveques de l’Eglise catholique, Son Excellence Monsieur le Président de la République de Gréce et les autres personnalités réunies en cette circons- tance. Dans ces sentiments de confiance et d'espé- rance, je vous adresse mes veux chaleureux pour le plein succés de votre mission. Invoquant sur votre personne l'intercession bienveillante de la Mere de Dieu, je vous accorde, Monsieur le Cardi- nal, une particuligre et affectueuse Bénédiction apostolique. Du Vatican, le 27 octobre 2005. BENepictus PP. XVI Of (Edition quotiienne), 18.11.2005 VISITE A ROME DE REPRESENTANTS DE LA FEDERATION LUTHERIENNE MONDIALE Une delégation de la Fédération luthérienne mondiale est venue en visite & Rome, les 7 et 8 novembre 2005, Elle ait conduite par le Président de la FLM, U'Evéque Mark Hanson, et par le Secrétaire général, le Rév. Dr Ishmael Noko. Participaient également a cette visite le Rev. Sven Oppegaard, Assistant du Secrétaire général pour les affaires ‘eecunéniques, Mme Karin Achtelstetter, Directrice des services de la communication et Vice-Secrétaire générale, le Prof. Joachim Track, Président du Comité permanent de la FLM pour les affaires aecuméniques, le Dr Theo Dieter de Pinstitut cecuménigue de Strasbourg et M. Frank Imhoff, Attaché de communication aupres de VEglise évangelique luthérienne en Amérique. F Le T novembre, fa délégation a été recue en audience privée par le Pape Benoit XVI. Etant donmé qu'a Voccasion de cette visite avait liew la réunion annuelle mixte entre la FLM et le Conseil Pontifical pour la promotion de U'unité des chrétiens, a délégation a été accueillie au CPPUC pour discuter d'une série de questions a insérer au programme des prochaines rencontres — questions ayant trait au Dialogue international luthérien-catholigue —, ainsi que auitres initiatives entre les deux bureaus. ‘Nous publions, ci-dessous, les discours du Saint-Pere et de I'Evéque Hanson prononcés au cours de Vaudience. Discours Du SaINT-PERE Cher Evéque Hanson, Chers amis luthériens, Cest avec une grande joie que je vous souhaite la bienvenue, représentants de la Fédération luthé- rienne mondiale, a Toccasion de votre visite officielle a Rome. Je me rappelle avec gratitude de la présence de votre délégation aux funerailles du Pape Jean-Paul M1 et a inauguration solennelle de mon ministére dEveque de Rome. Depuis de nombreuses années, lEglise catholique et la Fédération luthérienne mondiale entretiennent des relations étroites et participent & un intense di logue cecuménique. Cet échange d'idées a été extr mement fécond et prometteur. En effet, Tun des résultats de ce dialogue fécond a été la Déclaration commune sur la Doctrine de la Justification, qui constitue une pierre milliaire importante sur notre chemin commun vers V'unité pleine et visible. I! sagit dun résultat important, Pour construire & partir de cclui-ci, nous devons accepter que des différences ddemeurent en ce qui concerne la question centrale de la justification; celles-ci doivent étre affrontées, ainsi que les facons dont la grace de Dieu est transmise dans Tglise et a travers celle-i. Comme je l'ai affirmé au cours de ma récente Visite a Cologne, fespere qu’a Tavenir, le progrés de notre dialogue sur ces questions ne sera pas seule- ment placé dans un contexte de questions « institu- tionnelles », mais prendra en considération la source authentique de tout le ministére dans I'Eglise, En effet, la mission de IFglise consiste & témoigner la verité de Jésus Christ, le Verbe inearné. Parole et, temoignage vont de pair: la Parole demande et fagonne le témoignage. Le témoignage tire sa propre authenticité de la fidélité totale a la Parole, telle quelle est exprimée et vécue dans la communauté apostolique de foi sous la direction de Esprit: 166 La Commission internationale luthérienne catho- lique sur T'Unité conclura bient6t sa quatriéme phase de dialogue et publiera ses résultats dans un docu- ment sur l'apostolicité de lEglise. Nous sommes tous conscients du fait que notre dialogue fraternel doit non seulement affronter la nécessité de vérifier Tac- cueil de ces formulations communes de la doctrine dans nos communions respectives, mais plus encore aujourd’hui, celui d'un climat général dincertitude relatif & la vérité et aux principes éthiques chrétiens, ‘qui auparavant r’étaient pas mis en doute. Dans cer- tains cas, ce patrimoine commun est miné par des approches herméneutiques transformées. Notre chemin aecuménique commun continuera a rencontrer des difficultés et exigera un dialogue patient. Toutefois, un profond encouragement nous vient de la solide tradition d’étude et d’échange sérieux qui a caractérisé Jes rapports entre les Iuthé- riens et les catholiques au cours des années. Nous sommes réconfortés par le fait que notre recherche dlunité est guidée par la présence du Seigneur Res- suscité et par Tinépuisable force de son Esprit: « Le vent souffle oi il veut » Jn 3, 8). En nous préparant & célébrer le cing centigme anniversaire des événe- ments de 1517, nous devrions intensifier nos efforts our comprendre plus profondément ce que nous avons en commun et ce quii nous divise, ainsi que dons que nous pouvons nous offrir réciproquement, En persévérant le long de cette voie, nous prions pour que le visage du Christ puisse resplendir avec toujours plus de luminosité parmi ses disciples, afin que nous soyons tous une seule chose pour que le monde croie (cf. Jn 17, 21). Nous rendons grace & Dieu pour tout ce qui a été ‘obtent iusqu’a present dans les relations entre luthé- riens et catholiques et nous prions afin que nous puissions continuer & avancer ensemble vers Tunité voulue par le Seigneur. ORF, 22.11.2005 Discours pe UEVEQUE HANSON Sainteté, Je vous salue au nom de la Fédération luthé. ondiale, Communion regroupant 140 Eplises membres réparties sur 78 pays. Nous sommes, extrémement reconnaissants davoir l'occasion de rencontrer Votre Sainteté en cette premiére année de votre Pontificat. Lactuelle structure de la Communion luthérienne est dorigine récente. Mais la Communion elle-méme est théologiquement ancrée dans une foi commune, celle exprimée dans les confessions luthériennes se fondant sur IEcriture Sainte et la foi de "Eglise des premiers sigcles telle quelle est formulée dans les trois Credo cecuméniques, La doctrine luthérienne de la Réforme a été expo- sée de maniére explicite non pas comme un novur mais comme la foi de IEglise de tous les temps. Avec VEglise universelle, la Communion luthérienne coniesse & travers le Credo de Nicée-Constantinople TEglise une, sainte, catholique et apostolique. Bien que luthériens et catholiques aient une ecclé- siologie différente, nos racines dans la tradition des Apotres demeurent le fondement de nos doivent aussi étre a la base de nos relations ece Das votre élection, vous avez souligné que servi Vunité de TEglise chrétienne tout entiére serait lune de vos plus grandles priorités. Nous vous sommes sin- cerement reconnaissants pour avoir voull. exprimer si fortement votre engagement dans ci c. Lors d'un récent échange entre Votre Sainteté et des Eveques et Présidents de diverses Eglises protes- tantes d Allemagne, vous avez souligné limportance de conserver clairement a esprit ce qui est réellement important pour toutes les Eglises, & savoir la présence de la Parole de Dieu dans le monde. Ainsi que vous Tallirmiez, nos considerations sur IEplise institution. nelle doivent toujours étre subordonnées a la Parole. Et comme le déclarait Martin Luther dans sa 62° these en 1517: « Le trésor véritable de IEglise est le trés saint Evangile de la gloire et de la grace de Dieu » En tant que luthériens, nous estimons que la res- ponsabilité commune confige & nos Fglises est de tout faire afin que I'Evangile de vie, dont histoire nous a fait les héritiers, puisse véritablement animer la vie et la mission de nos Eglises. En cela, il nous faut garder en mémoire le lien fondamental unissant la Parole de Dieu, les témoins de Ja foi et la regula fidei, comme Votre Sainteté Ya également fait remar- quer lors de sa venue en Allemagne. Nous célébrons cette année le 40° anniversaire importants documents du Concile Vatican Il, tels qu Unitatis redintegratio et Dei verbum. Cest pour tous un rappel de tout ce qui a été accompli par Vati- can Il, également du point de wue cecuménique. Nous nous souvenons avec gratitude, parm de choses, combien les relations tables du ‘oncile ont servi A préparer le déroulement de nom- breux dialogues internationaux bilatéraux, tels que la Commission mixte détude luthérienne-catholique en 1967. La quatritme phase de notre dialogue internatio- nal, la Commission luthérienne-catholique sur Vunité, a récemment conclu sa dixieme année de travail et prépare actuellement un rapport sur «Lapostolicite de VEglise ». Méme si ce rapport monte indubitablement les différences existant entre nos traditions sur cette question, il ne manquera pas de mettre en relief la richesse de la foi apostolique {qui nous est commune et qu'ensemble nous conser- Vons précieusement. ‘At sujet de Ic apostolicité », catholiques et luthé- riens ne peuvent qu étre en accord avec les paroles du Pape Jean XXIII: «Ce qui nous unit est beaucoup plus fort que ce qui nous divise » (cf. Pape Jean- Paul II, Ut women sint, 10) ‘Yai aussi le plaisir de rappeler en cette occasion le travail accompli par le dialogue catholique-luthérien aux USA, dialogue qui vient de conclure sa 10° phase par un rapport sur « LEglise comme koinonia de Saltut: ses structures et ses minisléres ». Ce rapport cherche une nouvelle approche sur la relation entre prétre et évéque a travers une réflexion sur la relation entre les communautés au service desquelles se trouvent Yun et Vautre: la paroisse et le diocese ou Yorgane ecelésial régional ‘Nous savons que cette année sera spécialement consacrée & 'Eucharistie dans Eglise catholique. Bien que nous ayons utilisé au cours de histoire des formes de langage différentes pour exprimer le mys- tere de la présence du Christ dans le pain et le vin, les luthériens croient, comme les catholiques, que le Christ lui-méme est présent, «vraiment et en sub: stance» (vere et substantialiter) lors de la Sainte Eucharistie dans le pain et Ie vin consacrés, et que les ccroyants baptisés regoivent le don du salut dans toute sa plénitude. Unis dans le Christ vivant, & la, fois par les eaux du baptéme et le pain et le vin de TEucharistie, nous savons que cest le Christ lui-méme qui nous pousse a rechercher unité visible de son Eglise Lune des pierres milliaires de nos relations bilaté- rales a été la signature par lEglise catholique et la Fédération luthérienne mondiale de la Declaration conjointe sur la doctrine de la justification, il y a 6 ans a Augsbourg, en Allemagne. Nous savons pertinem- ‘ment que vous-méme, avec le soutien du Pape Jean- Paul Il, avez contribué activement a atteindre ce résultat eecuménique marquant. Cette Déclaration conjointe est par ailleurs exploitée, 2 travers divers processus. Actuellement, le Conseil méthodiste mondial se prépare & y adhérer officiellement lors de son assemblée aui aura liew été prochain a Séoul, en Corée du Sud, et a laquelle prendront part notre Secrétaire géné- ral, le Rév. Dr Ishmael Noko, et le Cardinal Walter Kasper. ‘Ces événements nouveaux nous réjouissent pro- fondement et montrent a tous que la doctrine biblique de la justification n'est pas considerée comme appartenant uniquement aux catholiques et aux luthériens mais a l'Eglise tout entiére. Elle exprime le don du salut de Dieu en Christ par la grace & travers la foi (Ep 2, 8 ss.). Cette foi, qui a sa 167 source en Christ, saccomplit dans l'amour et la solli- citude des uns pour les autres. La Déclaration conjointe est une lettre vivante qui témoigne de notre unité dans notre foi partagée. Tl va de soi que luthériens et catholiques, avec dautres encore, peuvent affronter de nouvelles ques- tions éthiques et de justice sociale a la lumigre de la doctrine de la justification. Expression de !'Evangile lui-méme, le message de la justification offre de vastes perspectives pour lengagement de lEglise au C616 des plus démunis et de ceux qui sont victimes de Toppression politique et de la violence. ‘Au cours d'un récent voyage en Amérique Latine, en visite auprés dEplises luthériennes de ce continent, jiai été heureux de constater le fort engagement des, Ezlises en faveur de la défense des droits de Thomme et-de [side aux personnes pauvres. En tant qu’Eglises chrétiennes, nous sommes appelés a Yavenir & collabo- rer de manigre axcuménique pour la défense des droits de Fhomme dans tous les continents, En cette époque, oft la famille humaine soufire si gravement de guerres de toutes sortes, de catas; irophes naturelles, de maladies et de la pauvreté, puissions-nous en tant qu’Eglises devenir des ponts & travers lesquels alimenter le sentiment communau- taire et le service aux autres, ce qui fut et demeure la volonté du Christ pour son False. ‘Aujourd’hui, nous avons a faire a des mouve- ments fondamentalistes religieux tant dans les Eglises que dans la communauté humaine. La foi authentique dans le Dieu Trinité interdisant Vinimitié au nom de Dieu, les communions chrétiennes mon- diales ont une responsabilité spéciale dans la promo- tion du respect mutuel et de la compréhension, & travers les barriéres des différences religicuses. ‘Cest pourquoi j'ai sincerement apprécié les salu- 168 tations affectueuses de Votre Sainteté, le jour de Tinauguration solennelle de votre Pontificat, & «tous ceux qui ont été renouvelés dans le sacrement du baptéme mais ne sont pas encore en pleine commu nion avec [’Eglise catholique]», & nos « fréres et scours du peuple juif, auxquels nous sommes liés par un vaste héritage spirituel commun» et & «tous les hommes et les femmes d’aujourd’hui, croyants et non-croyants » Dans la poursuite de notre route en tant qu'é glises membres du mouvement cecuménique, nous sommes toujours plus conscients de 'urgence de considérer en quelle mesure des ecclésiologies diffé- rentes peuvent étre jugées complémentaires. Alors que lEglise catholique et les Eglises orthodoxes sem- blent étre prétes a considérer ce que nous, luthériens, appellerions un «consensus différencié » concernant les formes visibles de la communion ecclésiale, nous espérons gu‘un tel consensus pourra contribuer des visions plus riches et plus compréhensives de unite également dans le mouvement excuménique dans son sens le plus large. En cette premitre année de votre Pontificat, nous prions pour que lEsprit-Saint soit avec vous et avec nous tous tandis qu’ensemble nous essayons de manifester lunité de 'Eglise pour laquelle le Christ a rig avec tant de ferveur. Puissions-nous chercher inlassablement & «atteindre la pleine communion ecclésiale, une unité dans la diversité ott les différences qui demeurent seraient "réconciliées” et ne donneraient plus motif division » (Déclaration officielle commune au sujet de la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justift- cation) ORE, 16.11.2005, reduction SI VISITE A ROME DE REPRESENTANTS, DU CONSEIL METHODISTE MONDIAL 4-10 décembre 2005 Du 4 au 10 décembre 2005, une délégation officielle du Conseil méthodiste mondial (CMM) est venue en visite an Saint-Sidge. Bien que des relations et un dialogue constructifsaient été tissés depuis 40 ans, il sagissait de la pre- ‘ire visite spécialement organisée pour envisager Tavenir des relations méthodistes-catholiques. A la tee de la delé. gation se trowvaient !Evéque Sunday Mbang (Président du CMM) et le Rév, Dr George Freeman (Secrétaire général du CMM). Les autres représentants étaient le Rev. Prof. Geoffrey Wainwright (Coprésident méthodiste du dialogue meéthodiste-catholique), Mme Gillian Kingston (membre du dialogue méthodiste catholique et coordinatrice du pro- gramme de la prochaine conférence mondiale du CMM), Evéque Walter Klaiber (engagé depuis de nombreuses années dans les relations méthodistes-catholiques) et l'Evégue Williain Oden (actuellement responsable de la Com- mission épiscopale pour les relations eecuméniques de 'Eglise méthodiste unie). A la délégation s'était également jain tevéque catholique de Townsvill, Exe. Mer Michal Pues coprésdent catholique du dialogue methodiste catholique. La délégation a été reeue en audience par le Pape Benoit XVI, le vendredi 9 décembre. Elle a eu des entretiens avec le Cardinal Walter Kasper et certains collaborateurs duu Conseil Pontifical pour la promotion de Uunité des chrétiens, et sest également rendue en visite aupres de la Congrégation pour la doctrine de la foi et le Conseil Pontifical pour le dialogue imterreligieux. Elle a pris part a la Messe présidée par le Saint-Pére en fa Basilique Saint-Pierre pour la célébration de la Féte de UImmaculée Conception ainsi que du 40° anniversaire de la conclu- sion du Concile Vatican I. Elle a également participé aux Vépres célébrées par les moines de Saint-Anselme et par Ta Communauté de Sant'Egidio. Au cours de cette visite, les délégués méthodistes sont allés se recueillir sur les tombes des saints Pierre et Paul, ils ont visité des catacombes et les principales basiliques de Rome ainsi que la Chapelle Sixtine. Dans le message du CMM adressé au Saint-Pere et tu par V'Evéque Mbang (cf. ci-aprés), il est indiqué que les Eglises membres du Conseil méthodiste mondial signeront un document au mois de juillet 2006 par lequel ils s'asso- gieron dla Déclaraion conjoint sur la doctrine deta justifeationsigné par VEglse catholique etl Fédération luthérienne mondiale en 1999, AUDIENCE DU PAPE BENoft XVI Depuis 1967, notre dialogue a traité plu themes théologiques majeurs, tels que: révélation et ieee 20a) foi, tradition et autorité d'enseignement de lEglise. Ces efforts ont été sinceres en affrontant les Discours nu Pare BeNotr XVI domaines de divergence. Ils ont également révélé un ; important niveau de convergence et méritent des Cher Evéque Mbany réflexions et des études. Notre dialogue et les Chers amis dans le Christ, nombreuses fagons dont les catholiques et les méthodistes ont appris A mieux se connaitre nous ont permis de reconnaitre ensemble plusieurs de ces, «trésors chrétiens de grande valeur ». En diverses Cest pour moi une grande joie de vous accueillir, vous qui représentez le Conseil méthodiste mondial, et de vous remercier de votre visite. Je suis profondé- ment reconnaissant de la présence et du soutien dans occasions, cette reconnaissance nous a permis de la prigre des representants méthodistes au cours des parler d'une seule voix en affrontant les questions dobseques du Pape Jean-Paul Il et de la célébration _ sociales et éthiques, dans un monde toujours plus qui a margué le début de mon pontificat. sécularise. Ily a quarante ans cette semaine, le Pape Paul VI Jai été encouragé par Tinitiative qui pourrait sfadressait aux observateurs acuméniques au terme du Concile Vatican II. Au cours de cette rencontre, il exprima Fesperance que les différences entre les chré- tiens puissent étre résolues « lentement, graduelle ‘ment, loyalement, généreusement ». Nous devons présent réfléchir sur les rapports amicaux entre les catholiques et les méthodistes et sur Ie dialogue patient et persévérant dans lequel nous nous sommes engagés. En effet, il y a beaucoup de choses pour les- quelles nous pouvons rendre griice aujourd hut conduire les Eglises membres du Conseil méthodiste mondial & adhérer a la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification, signée par VEglise catho- lique et la Fédération luthérienne mondiale en 1999. Si le Conseil métodiste mondial devait exprimer son intention de s‘associer & la Déclaration conjointe, cela contribuerait la guérison et a la réconciliation que rons ardemment et constituerait un progr’s tif vers Fobjectif déclaré de Tunité pleine et visible dans la foi 169 Chers amis, sous la direction de I'Esprit-Saint et reconnaissants pour la grande et constante Miséri- corde de Dieu dans le monde, tentons de promouvoir tn engagement réciproque pour la Parole de Dieu, le témoignage et la priére commune! Alors que nous gheur en ce temps d’Avent, jinvoque les abonda Bénédictions de Dieu sur vous tous et sur les métho- distes dans le monde entier. ‘ORF, 03.01.2006 ‘Discours DE UEVEOUE SUNDAY MBANG, PRESIDENT DU CONSEIL METHODISTE MONDIAL Sainteté, Nous sommes honorés de nous trouver ici en ce jour, au nom du Conseil méthodiste mondial, et nous Vous remercions davoir voulu nous accorder le privi- lege de cette entrevue. Nous vous apportons les cha- leureuses et respectueuses salutations de nos Eglises membres et des méthodiste du monde entier. Nous nous sommes réjouis d'apprendre votre lection comme nouveau Pape de !Eglise de Rome et nous étions représentés lors de l'imauguration de votre Pontificat. Nous avons écouté voire homélie lors des funérailles du Pape Jean-Paul II et par consé- quent, avons pris note de votre engagement a suivre les pas de votre prédécesseur. Nous avons été heu- reux de vous entendre confirmer le maintien de len- gagement aecuménique de lEglise catholique. Cela a été un honneur pour nous de prendre part a diverses manifestations fétant le 40° anniversaire du Concile Vatican Il et de célébrer avec votre Eglise les résultats de ce Coneile, parmi lesquels le Décret sur lccuménisme et invitation adressée aux autres iglises chrétiennes 2 entreprendre un dialogue sin- ‘cre avec IEglise catholique. Le Conseil méthodiste mondial fut l'un des pre- miers organises & accepter cette invitation qui sui it naturellement la participation d'observateurs ‘méthodistes aut Concile Vatican TL 170 Notre dialogue a permis de cultiver des relations amicales entre méthodistes et catholiques car nous avons ainsi appris & mieux nous connaitre, De nom- breux préjudices sont tombés. Nous savons que votre prédécesseur, alors Archevéque de Cracovie, avait pour ami personnel un pasteur méthodiste de cette ville. Ces relations, a la fois au plan humain et chré- tien, sont importantes dans notre cheminement com- mun vers T'unité pleine et visible de lEglise du Christ. Notre dialogue est en substance un espace déchange d'idées: nous avons atteint d'importantes convergences théologiques sur des questions aussi fondamentales que la révélation, la foi, VEcriture et la tradition. Méme si nous avons pieinement conscience de devoir résoudre entre nous certaines questions doctrinales, nous avons le désir de consolider les résultats atteints jusqu’ici. ‘A cet égard, nous accordons une importance de plus en plus grande a I'échange de dons. En tant que meéthodistes, nous savons que nous avons beaticoup & apprendre ct accepter des catholiques et nous pen- ‘sons et espérons pouvoir nous aussi offrir une contri- bution en vue datteindre la plénitude de la catholi- cité dans lunique Eglise du Christ. Ilya six ans, nous avons eu la joie de féliciter la Fédératin luthérienne mondiale et I'Eglise catholique pour Ja signature de la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification. Depuis, nous avons tra- vaillé & un processus qui permettra aux méthodistes du monde entier d'eire associés a cet accord qui contribue a guest la fracture qui sest créée dans IE- glise d’Occident au XVF siécle. Lors de la prochaine assemblée du Conseil méthodiste mondial qui se déroulera & Seoul, en Corée, au mois de juillet 2006, nous comptons pouvoir signer un accord par lequel les trois partenaires déclareront et manifesteront leur accord sur cette doctrine qui fut et demeure cruciale pour fannonce de lEvangile. Nous prions, trés Saint Esprit de Dieu continue a vous assister dans les Jourdes responsabilités de votre ministere. Soyez éga- Jement assuré que, partout dans le monde, les métho- distes sassocient & cette priére. "ere, pour que le Saint ORE, 21-28.12.2005, raduction ST GROUPE MIXTE DE TRAVAIL ENTRE LEGLISE CATHOLIQUE ET LE CONSEIL (ECUMENIQUE DES EGLISES CELEBRATION DU 40" ANNIVERSAIRE DE LA CREATION DU GMT Novembre 2005 Le Groupe mixte de travail entre VEglise catholique et le Conseil cecuménique des Eglises (GMT) fut établi alors que le Concile Vatican Il était encore en session. Sa premiére réunion date de mai 1965. A Voccasion de son 40 anniversaire, une célébration dans la pritre, suivie d'une consultation sur son activité, a ent liew du 17 au 19 novembre 2005 a Geneve. Tout diabord s'est déroulée, le 17 novembre, une eérémonie publique au Centre cecuménique de Geneve, sidge dtu Conseil cecuménique des Eglises. Le Secrétaire général du COE, Rév. Dr Samuel Kobia, a souhaité la bienvenue a environ 200 participants. S.Exc. Mgr Mario Comti, Archevéque de Glasgow (Ecosse), comodérateur catholique du GMT, a ensuite ouvert la séance. Sa Sainteté Aram I", Catholicos de lEglise apostolique arménienne (Catholicossat de Cilicie), modérateur du Comité central du Conseil cecuménique des Eglises, et Son Eminence le Cardinal Walter Kasper, Président du Conseil Pontifical pour la promotion de Vunité des chrétiens, ont tous deux prononcé un dis- cours jetant un regard sur le réle duu GMT en ce qui conceme Vavenir de Feecuménisme. La seance publique s'est terminde par un ofice du soir dans la chapelle du COE, sous la conduite de 1Evéque Jonas Jonson, Evéque de Straingnas, de lEglise luthérienne de Suede, comodérateur du GMT pour le COE. Loffice a &ié suivi d'une réception. Ensuite, un groupe restreint, comprenant des membres du COE, ainsi que des anciens membres et des constl- teurs, Sest transféré a Institut cecuménique du COE a Bossey, pres de Geneve, pour une consultation de deux jours (8 et 19 novembre). Le but était d’évaluer le travail du GMT durant ces quarante années et denvisager la facon, pour le GMT, de continuer a renforcer les rapports entre le Conseil cecuménique des Eglises et 'Exlise catholique au cours des prochaines années. Les travaux de la consultation ont été facilités par un « projet de docuntent de travail » qui avait été distribué @ Vavance, et par de bréves interventions pour stimuler la discussion, par quatre participants: a Rev. Dr Diane Kessler et le Dr Lukas Vischer pour le COE, et Sceur Joan Delaney et Mme Dr Teresa Francesca Rossi pour lEglise catholique. ‘Nous reproduisons ci-dessous les interventions du Cardinal Kasper et du Catholicos Aram F, le « Projet de document dd travail » utilisé par les participants durant la consultation, et les « Réflexions » finales, qui résument quelques-unes des principales questions abordées pendant ces deux jours. La liste des participants est également incluse. LE MOUVEMENT CECUMENIOUE AU XXIF SIECLE temps avant que le Concile Vatican TI (1962-65) ne par- ticipe officiellement au mouvement. Deja dans la pre- mitre moitié du siecle, des théologiens tels que Paul Une réflexion du CPPUC par le Cardinal Walter Kasper Nous célébrons ces jours-ci le 40" anniversaire du Groupe mixte de travail (GMT), Nous revenons avec titude sur quatre décennies dune coopération par- ‘ois difficile, mais cependant féconde, entre le COE et VEglise catholique. Nous remercions tous ceux qui ont 4é nos compagnons de route et nos amis tout aut long du chemin, Le but de notre consultation n'est toutefois pas seulement de revenir sur le passé, mais surtout de regarder vers lavenir et de refléchir au rdle et au man- dat futurs du GMT, et de trouver la fagon dont le GMT peut contribuer au renouvellement du mouvement ‘eecuménique au XI siecle. 1. ENGAGEMENT @:cUMENIOUE DE LEGLISE CATHOLIOUE Les développement de Feecuménisme du XX* sidcle étaient appréciés dans Elise catholique long- Couturier, Yves Congar, Johannes Willebrands, Hans Urs von Balthasar, Karl Adam et beaucoup dautres, en suivant les traces de Johann Adam Mohler et de John Henry Newman, préparerent le terrain pour le Décret conciliaire Unitatis Redintegratio, dans lequel le Concile affirme que le rétablissement de Tunité entre tous les chrétiens est l'un de ses principaux soucis.' Cotte décision est basée sur le mandat que le Seigneur a lui-méme confié a lEglise dans sa priere la veille de ‘sa mort, + Que tous soient un» Ui 17, 21). Le Pape Jean-Paul IT a plusiens fois rappelé que cette décision est inmévocable et irréversible;' en fait, Vengagement cecuménique était une de ses priorités pastorales.* Le Pape Benoit XVI, immédiatement * Concie Vari I, Décret sur Fecuménisne, Units edn tegratio, ‘ar exemple, dans la Lettre encyelique Ur anam su (1995), 3. 5 Bid, 98. 171 apres son élection, a réaffirmé le méme engagement dans les termes suivants: «En suivant les traces de mes prédécesseurs, en particulier Paul VI et Jean- Paul Il, féprouve intensément le besoin d'affirmer de nouveatt Fengagement irréversible pris par le Concile Vatican II et poursuivi au cours des années, grace aussi 2 Taction du Conseil Pontifical pour la promo- tion de T'unité des chrétiens » TT, UN BREF REGARD RETROSPECTIF Pour comprendre nos relations aecuméniques, il nous faut les situer dans une breve perspective histo- Tique. Ce n'est qu’en voyant clairement d'oit nous venons que nous pouvons savoir oit nous allons dans Te nouveau siécle. Prés de cent ans se sont écoulés depuis le début ‘du mouvement cecuménique moderne, qui remonte traditionnellement a la Conférence missionnaire mondiale & Edimbourg en 1910. A Yépoque, un signe prophétique de entrée de ’Eglise catholique dans le énique a peut-étre été celui de IE- yéque Geremia Bonomelli de Crémone (1831-1914), {qui envoya un message personnel a la Conférence.* Ce fut probablement un des premiers contacts non officiels entre Eglise catholique et les premiers debuts du mouvement azcuménique. Peu apres, le 2 novembre 1914, Robert Gardner, Secrétaire de la Commission de VEglise épiscopalienne des Etats: Unis, écrivit au Secrétaire d'Etat, le Cardinal Gaspari, en demandant une audience avec le Pape pour parler du projet de Conférence de toutes les Communions chrétiennes sur les questions de « Foi et Constitu- tion ». Laudience fut accordée et, en mai 1919, une délégation composée de cing épiscopaliens a rendu visite au Pape Benoit XV (1914-1922). Ces exemples montrent que des contacts cecum niques avec l'Eglise catholique ont eu lieu depuis Torigine du mouvement. Mais les obstacles & sur- monter étaient nombreux. Lorsque la premiere Conférence « Foi et Constitution» a eu liew & Lau- sanne (Suisse) en 1927, IEglise catholique n’était pas préte a envoyer des déiégués officiels. Seule une Ins- truction du Saint Office, publiée le 20 décembre 1949, a contribué & créer une attitude plus positive en faveur de la participation de catholiques aux ren- contres eecuméniques.” Cest ainsi que quatre obs valeurs catholiques ont pu participer a VAssemblée du COE. a New Delhi en 1961, chose qui va de soi aujourd'hui, ‘Le Concile Vatican I a créé un climat quia elise catholique & entrer dans le courant dominant de leecuménisme moderne. En 1960, le Pape Jean XXIII établissait le «Secrétariat pour «LOsservatore Romano (Sdition anglaise) n, 18,4 mai 2005p. 3 SCbJ, Detasey, From Cremona fo Edinbuagie and the Word Mision Coun of 1910, West Haven, Connecticut, 1999. Ce message a ete publié dans le Rapport dela, Commission VII sur la cooperation et la promotion de Tonite, dela Conférence imissionnaire mondiale de 1910, (CRAAS 2,195, 12417 172 Tunité des chrétiens » comme une des commissions préparatoires du Concile, Une des premiéres tiches du Secrétariat fut de conseiller le Pape sur la maniére de procéder pour inviter des observateurs d'autres Eglises et Communautés ecclésiales, ainsi que des, représentants d'organisations cecuméniques. En 1962, le Secrétariat fut établi au méme niveau que les autres commissions conciliaires et fut ainsi chargé de préparer et de présenter au Concile les documents sur Veecuménisme (Unitatis redintegratio), sur les reli- gions non chrétiennes (Nostra aetate), sur la liberté religicuse (Dignitatis humanae) et, avec la commis- sion doctrinale, la Constitution dogmatique sur la Revelation divine (Dei verbumn). Une des taches du Secrétariat pendant le Concile &iait de faciliter a participation de plus de 100 obser- vateurs cecuméniques, dont deux observateurs du COE qui, a travers le Secrétariat, eurent une influence remarquable sur le Concile, Leur présence a eréé une atmosphere de confiance qui conduisit & divers dialogues cecuméniques et a des relations structurées avec le COE. Lidée d'un GMT est née au cous de réunions entre le premier Secrétaire général du COE, le Dr Visser't Hooft, et le premier Président du Secrétariat, le Cardinal Augustin Bea, l'un et Tautre des promoteurs révolutionnaires et exception- nels du mouvement cecuménique. Ils envisageaient le GMT comme un forum consuiltatif et un instrume souple de coopération. Sa premigre réunion a pu s tenir a Bossey en mai 1965, cest-a-dire avant méme la conclusion du Concile. Cette réunion était une importante pierre milliaire que nous commémorons tres justement ces jours-

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