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News 22277 Confort Ete Passif
News 22277 Confort Ete Passif
Confo
SOMMAIRE
1 • ENJEUX ET CO
NTEXTE
2• LE CONFORT
THER MIQUE
2.1 • Les param 4
ètres du confor
2.2 • Les modèl t thermique
es du confort th
ermique 7
3 • LE CLIMAT 7
3.1 • Les donnée 10
s climatiques
3.2 • Les correc
tions aux donnée
3.3 • Le climat di s des stations m
étéo 17
mensionnant
17
4 • LES SOLUTION 19
S ARCHITECTURA
4.1 • L’architect LES ET TECHNIQ 20
ure bioclimatiq UES
4.2 • L’environn ue
ement extérieur 23
4.3 • Réduire le : créer des îlots
s charges intern de fraîcheur
4.4 • Les charge es 23
s externes
4.5 • Les inertie 25
s
4.6 • La ventila 28
tion
4.7 • Les solutio 35
ns techniques à
4.8 • Les spécifi faible consomm 40
cités de la réha ation d’énergie
bilitation 42
5 • LES MÉTHOD 45
ES DE CALCULS
5.1 • Les simulat 49
ions thermique
5.2 • Les métho s dynamiques
des simplifiées,
sur le pouce 53
6 • EXEMPLES 53
7 • BIBLIOGRAP 56
HIE
7.1 • Les fondam 63
entaux
7.2 • L’architect
ure
7.3 • Les normes 68
7.4 • Pour en sa 68
voir plus sur le
7.5 • Approche confort thermiq 68
psychosociolog ue d’été
7.6 • L’îlot de ch iq ue du confort th 68
aleur urbain ermique d’été
7.7 • Le vent 68
69
8 • LES DIX REFL 69
EX ES QUI PEUVEN
T ÉVITER LA CL 70
IMATISATION
71
texte
1. Enjeux et con
A travers l’histoire, de nombreux philosophes sensible sur les dix dernières années, va s’impo-
ont décrit la recherche du bonheur comme la ser et repousser, loin vers le nord, la limite au
première et plus essentielle motivation d’un sud de laquelle les questions d’été deviennent
être humain. Le confort thermique est une prépondérantes sur les questions d’hiver1. Les
composante de ce bonheur qui contribue au conditions sont réunies pour transférer vers
bien-être de l’individu en environnement cons- l’été et vers les demandes de climatisation
truit. les problèmes de pointe de consommation
que nous connaissons aujourd’hui en hiver. La
Pendant des siècles, les hommes se sont effor- raréfaction des énergies et leur coût croissant
cés de traiter le confort en été de façon passive, vont favoriser une approche passive de cette
par l’architecture et la morphologie urbaine. Les problématique.
années 70, avec le développement de la clima-
tisation, représentent une révolution culturelle C’est une opportunité tout à fait intéressante
pour la notion de confort d’été. pour nous autres concepteurs, celle d’imaginer
les solutions architecturales et techniques pas-
Nous sommes à la veille d’une autre révolution sives qui devront prendre le relai du tout cli-
culturelle du même type. En effet, la problé- matisation des années d’énergie abondante et
matique du confort d’été va occuper une place bon marché, et faire en sorte que les bâtiments
principale dans les années à venir. Le change- que nous imaginons aujourd’hui ne soient pas
ment climatique, dont le réchauffement, déjà obsolètes dans une dizaine d’années.
1 - selon le scénario A2 du GIEC, les températures de l’hexagone, à la fin du siècle, augmenteraient selon un gradiant NO-SE de 3°C en littoral atlantique à 4°C
au SE d’une ligne Strasbourg-Toulouse
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
05
Techniquement, ces solutions existent et sont bâtiments non climatisés, avec le confort
déjà mises en œuvre sur un certain nombre auto-adaptatif et la valorisation de la vitesse
de bâtiments en France métropolitaine et dans d’air. Nous disposons aujourd’hui d’un outil-
les pays voisins, mais aussi plus largement lage normatif nouveau et adapté qu’il s’agit
dans les pays du Sud qui connaissent déjà des de faire connaître. C’est un des objets de cet
conditions climatiques d’été rigoureuses et ouvrage.
un accès à l’énergie difficile. Les principaux
obstacles au développement de ces techniques Les débats sur la transition énergétique sont
passives ne sont donc pas techniques mais engagés en France et dans le monde entier : au
culturelles et réglementaires. cœur des débats, les échanges d’information
et d’analyse sur la question du changement
Culturels d’abord climatique.
Si on examine le développement de la cli-
La mise en œuvre du confort d’été passif
matisation sur les dernières décennies, on
dépend donc du contexte climatologique,
constate qu’un certain standard de confort
et des données climatologiques retenues. Il
s’est d’abord imposé dans les surfaces com-
s’agit donc de baser les calculs sur les données
merciales et les bureaux, certes justifié par
statistiques les plus récentes. Il ne nous appa-
une inflation incontrôlée des charges internes
raît pas pertinent de dimensionner les projets
(éclairage, bureautique, équipements…),
sur des situations extrêmes, même si celles-
mais aussi des apports solaires favorisés par
ci devraient se multiplier. Il est sans doute
la mode architecturale du tout vitré sans pro-
préférable de rechercher et anticiper pour ces
tection solaire. Puis ont été atteints d’autres
périodes, des solutions « palliatives » : modi-
secteurs, dans lesquels les justifications sont
fication des horaires, mise à disposition d’une
moins évidentes : l’automobile, le logement…
salle rafraîchie...
Aujourd’hui, la chaîne du froid est assurée, de
la maison au bureau en passant par la voiture. Nous verrons que cette conception du confort
Au nom de la modernité et d’un certain statut d’été passif implique des arbitrages « été/hi-
social, un standard de confort s’est imposé ver » et une approche globale, dès la concep-
chez nous et a remplacé d’autres conceptions tion, qui va de l’environnement extérieur à
du confort qui préexistaient. Et pourtant, la l’aménagement et à l’utilisation du bâtiment,
climatisation n’équipe qu’une part minime des dans une logique vertueuse. L’approche propo-
bâtiments dans le monde et, là où elle est sée et les solutions développées s’inscrivent
pratiquée, le confort qu’elle est sensée offrir dans une gestion responsable, et sur le long
est loin de faire l’unanimité. terme, du patrimoine naturel, bâti et culturel,
mais aussi dans une approche critique de la
Réglementaires ensuite
croyance en la toute-puissance technique.
La victoire de ce standard a été largement
favorisée, comme toujours, par l’arsenal nor- Les informations et points de vue exposés
matif. Les débats qui avaient accompagné la dans ce guide résultent du travail critique
naissance de la norme 77302, dans les années de mise en commun d’expériences de pro-
60 se sont éteints par KO. Celle-ci est devenue fessionnels impliqués dans leurs pratiques,
la référence universelle sous tous les climats qui n’hésitent pas à débattre à ce pro-
et dans tous types de bâtiments : c’est elle qui pos et à mettre à disposition leur
s’impose dans tous nos cahiers des charges. savoir-faire.
Il a fallu attendre la première décennie de ce
siècle pour voir une évolution du contexte
normatif adapté aux conditions d’été et aux
2 - NF ISO 7730, la norme actuelle de référence sur le confort thermique LES GUIDES
BIO-TECH
06
ermique
2. Le confort th
en situation de travail. Le devoir de conseil lézards « par défaut », qui cherchent le soleil
des programmistes, AMO, ou architectes (ou mettent un pull-over) pour se réchauffer,
concerne aussi l’usage des bâtiments du- avant d’être des animaux thermorégulés ! La
rables, par exemple l’habillement, la gestion régulation physiologique n’intervient qu’après
des horaires et des lieux… dépassement ou inhibition de nos capacités de
> aménageant des espaces de travail ou de réponse comportementale.
vie plus naturellement confortables, c’est à
Donc :
dire bioclimatiques, sans avoir besoin d’un
recours à la climatisation. > L’être humain est naturellement mieux équipé
pour supporter le chaud que le froid (même
De ce point de vue, l’exemple du Japon post- s’il existe des différences psychologiques
Fukushima est instructif. Contraints par une voire physiologiques inter-individuelles.
baisse drastique d’électricité due à la ferme- > L’adaptation physiologique est coûteuse car
ture des centrales nucléaires, les japonais ont elle nous fait perdre de l’eau et des minéraux
bien été obligés de remettre en cause certains et ralentit les métabolismes énergétiques
standards d’habillement ou d’horaires. (afin surtout de limiter la production de
chaleur), elle est donc ressentie comme
La régulation physiologique n’intervient
fatigante…
qu’en dernier recours…
> D’une façon générale, l’adaptation compor-
La thermorégulation physiologique porte sur tementale est donc plus économe que le
les effets physiques modifiant les échanges recours physiologique. Spontanément, nous
entre le corps et son environnement : frissons la préférons car elle demande moins d’effort.
ou transpiration, vasoconstriction ou vaso-
dilatation selon qu’on combat le froid ou le On comprend mieux pourquoi la climatisation,
chaud. Quant à la température du corps, elle qui est d’abord un produit des modes de vie
dépend fortement de l’activité : un individu modernes, induit ,en retour, des comportements
au repos produira moins de chaleur que celui de passivité puisqu’elle nous dispense de prendre
qui travaille ou celui qui pratique une activité d’autres précautions, comportementales, sociales
physique intense. et architecturales !
Or le stress augmente nos métabolismes éner- D’après les travaux concernant les modes
gétiques pour faire face au danger, ce qui nous mentaux dirigés, entre autres, par J.S. Evans
rend dans le même temps plus intolérant à la (Université de Plymouth) ou K.R. Ridderinkhof
chaleur. (Université d’Amsterdam), notre cerveau est
en « bascule » entre deux grands modes de
Le milieu professionnel, grand producteur de fonctionnement ou « modes mentaux », qui
stress, est aussi un environnement que l’on constituent deux facettes à la fois complé-
subit. À l’inverse, en vacances où l’on est, si mentaires et opposées de son fonctionnement.
l’on peut dire, plus calme et « consentant », L’un, dit mode mental automatique, gère avec
on supporte bien plus facilement la chaleur, succès les situations connues et maîtrisées.
et certains même la recherchent. Il faut dire L’autre est plutôt spécialisé dans la gestion
que la chaleur auto-infligée, parfois extrême des situations inconnues et à risque. Notre
(par exemple sur la plage en plein cœur de cerveau fonctionne à « l’économie » et sollicite
journée), est présentée comme symbole de en premier lieu les processus automatiques. Le
vacances et de détente, ce qui montre à l’envi problème survient lorsque ces processus sont
que le « bonheur » est parfois bien différent maintenus alors qu’ils ne sont pas adaptés à
du plaisir physiologique... la situation.
L’adaptation en tant que mode mental L’adaptation dépend aussi de la motivation
Nos sensations de confort et d’inconfort ne Par ailleurs, la littérature scientifique4 relie
relèvent pas seulement de notre physiologie souvent les attitudes et comportements environ-
ou même de nos émotions et de notre culture. nementaux, d’une part, et les valeurs, d’autre
Elles mettent aussi en jeu nos capacités d’adap- part. Ainsi, l’adhésion à une norme sociale
tation individuelles, qui nous permettent par pro-environnementale, par exemple la consigne
exemple d’affronter un désagrément, de nous d’hiver à 19°C, est positivement associée aux
priver d’un plaisir immédiat parce que notre valeurs de dépassement de soi, tandis que la
raison nous en éclaire quelques inconvénients prise de recul par rapport à cette norme est
cachés ou potentiels. Or le mode de pensée positivement liée aux valeurs d’affirmation de
adaptatif n’est pas seulement raisonnable et soi. Mais, le discours moralisateur ne semble
parfois… frustrant, il modifie surtout notre pas marcher (ce qui explique au moins en
perception même du plaisir et du déplaisir et partie les résultats limités des politiques de
de nos relations sociales. Ainsi, il nous rend conscientisation ou de dramatisation). Seules
davantage capable de nous individualiser, de les motivations profondes (constitutives de nos
transformer un obstacle en opportunité, de préférences spontanées et idéaux) ou la convic-
découvrir d’autres formes de plaisir, comme tion personnelle, qui donnent son sens à notre
la créativité, l’approfondissement, le dépasse- vie et nous assurent une vie sociale équilibrée
ment de soi… (que l’on peut confondre avec les « valeurs »
Pourtant, cette précieuse capacité, qui est plus rigides et dont on a hérité), permettent
au cœur de la créativité et de la richesse des de trouver l’énergie d’anticiper et d’agir dans le
cultures humaines, n’est pas totalement innée. long terme (projets, visions…).
Nous portons tous en nous cette potentialité
mais nous n’y accédons qu’au travers d’une
préparation culturelle, entre science, psycho-
logie, philosophie et sagesse populaire...
Plages de sensibilité à la vitesse d’air correspondant à un PMV compris entre –0,5 et +0,5
Selon le modèle de Fanger, des conditions op- La norme introduit 2 notions nouvelles :
timales de confort (PMV compris entre -0,5 et > le PPD (Predicted Percentage Dissatisfied),
+0,5) sont obtenues sur une plage de tempé- pourcentage prévu de personnes en situa-
rature d’environ 21°C à 26°C dans des condi- tion d’inconfort, pour lequel Fanger avait
tions classiques de travail de bureau d’été. défini une corrélation avec le PMV,
Le modèle est très sensible à l’habillement
> des indicateurs d’inconforts locaux basés
(4°C de différence entre une tenue d’hiver
sur les turbulences (DR) ou les différences
et une tenue d’été), à l’activité (6°C et plus
locales de températures (PA).
entre une activité sédentaire et une marche
sportive) et à l’humidité : une baisse d’environ
2°C de la zone de confort pour une humidité Les modèles de confort adaptatif
relative passant de 40 % à près de 100 %. Par
contre, une vitesse d’air passant de 0 m/s à Au début des années 2000, des travaux de
1 m/s n’autorisera qu’une augmentation de l’ASHRAE5 montrent que le modèle de Fanger est
1°C de la plage de confort valable, en été, pour les bâtiments climatisés
mais pas du tout dans les bâtiments ventilés
Sur le modèle de Fanger a été construite la naturellement. En France, le laboratoire PHASE
norme NF EN ISO 7730 qui est en vigueur de l’Université Paul Sabatier à Toulouse
aujourd’hui. Cette norme reprend les équa- rejoint ces travaux et montre que la per-
tions de Fanger pour le calcul du PMV et fixe ception du confort thermique dé-
des classes de PMV rapportées à 3 classes de coule aussi d’une appréciation
confort A, B et C. La classe A (PMV compris affective d’un ressenti, et
entre -0,5 et +0,5) est la plus souvent retenue. pas seulement d’un
déterminisme entre confort et conditions com- Ces travaux ont notamment montré que, dans
portementales et d’ambiance. Cette approche, les bâtiments ventilés naturellement, la tem-
dite du « confort adaptatif », démontre que la pérature extérieure, quand elle est plus élevée
sensation de confort dépend aussi de l’adapta- en été, prédispose les individus à une faculté
tion d’un individu à son environnement. d’adaptation accrue.
Source : ASHRAE
90%
Il prend comme référence à l’adaptativité la rieures sur la dernière semaine mémorisée par
moyenne glissante des températures exté- l’individu.
Dutch adaptative standard
EN 15251 2007
température opérative recommandée
34
zone de
32 confort A
zone de
confort B
30
zone de
28 confort C
26
24
22
20 plage PMV
plage PMV 7730 été
7730 hiver
18
température moyenne glissante hebdomadaire de l’air extérieur
16
5 10 15 20 25 30 35
Le diagramme de Givoni
humidité absolue
(kgeau/kgair) humidité relative (%)
100 % 80 %
60 %
0,020
1,5 m/s 40 %
0,015
1 m/s
0,5 m/s
0,010
0 m/s 20 %
0,005
Source : TRIBU
La plage 0 m/s correspond aux modèles de Les vitesses supérieures ne peuvent être at-
confort classiques (valables jusqu’à 0,20 m/s). teintes que grâce à des dispositifs mécaniques
La plage 0,5 m/s peut être atteinte avec des (brasseurs d’air), dans le cadre des plages de
dispositions de ventilation naturelle. vitesse confortables décrites plus haut.
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
15
Les règles ASHRAE de 2004 ont récemment Elles reprennent sensiblement les plages de
évolué, en 2009, en intégrant la prise en confort de Givoni pour les humidités relatives
compte de la vitesse d’air dans la détermina- faibles et modérées.
tion du confort thermique pour les bâtiments
non climatisés.
humidité absolue
(kgeau/kgair) humidité relative (%)
100 % 80 %
60 %
0,020
40 %
0,015 calcul spécifique exigée
0,010
0 m/s <1,2 m/s 20 %
1 m/s
0,005 0,5 m/s
< 0,1 m/s température
résultante(°C)
18 20 22 24 26 28 30 32 34
Source : TRIBU
l’ICEB
Les conseils de
L’ICEB encourage la conception de bâtiments entièrement non climatisés dans les climats
tempérés ou l’extension des périodes de non climatisation dans les bâtiments climatisés en
climat chaud.
Le travail sur la vitesse de l’air, combiné aux efforts sur la réduction des charges internes et
externes, permet d’obtenir le confort sur des plages de températures plus larges et élargit
d’autant le domaine des solutions passives.
Pour les calculs de justification, et notamment les simulations thermiques
dynamiques, le diagramme de Givoni, déjà largement utilisé dans les
DOM-TOM, est à privilégier.
LES GUIDES
BIO-TECH
16
3. Le climat
sur le fait que les concepteurs doivent être utiles pour caractériser le climat. Les données
conscients des caractéristiques des formats de climatiques peuvent être présentées sous
données utilisés et doivent toujours préciser diverses formes dont les plus classiques sont :
dans leurs rapports l’origine des données cli- > diagramme chronologique (graphique),
matiques utilisées.
> tableau,
Les données sont disponibles sous forme de > histogramme,
séries horaires, quotidiennes, mensuelles et > courbes de fréquences cumulées,
annuelles et présentent diverses statistiques
> cartographie.
Relevés en temps réel disponibles sur internet (données horaires), fichier climatique représentatif (données
quotidiennes), cartographie française des températures représentatives - Source : Météo France
Exemples de statistiques
Statistiques mensuelles de température sèche pour la station PARIS / ORLY
Jan. Fév. Mar. Avr. Mai Juin Juil. Août Sep. Oct. Nov. Déc.
Jour/heure 14/16 3/19 13/15 21/17 26/16 22/15 2/14 5/16 1/16 15/16 1/16 2/16
Jour/heure 27/3 18/8 3/7 1/6 4/5 5/5 19/5 2/5 18/4 5/4 29/7 30/8
Moyenne
3,9 4,2 7 10 14,3 16,8 19,4 19,7 15,7 11,3 6,4 4,5
quotidienne
Source : IWEC
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
19
Les données climatiques s’utilisent sous Le premier effet doit être intégré dans les
diverses fréquences selon les caractéristiques études au fur et à mesure de la fourniture
que l’on cherche à étudier. Par exemple : de données statistiques suffisantes. Il s’agit
> Les données annuelles sont souvent utili- donc de baser les calculs sur les données
sées comme des sommes, par exemple pour statistiques les plus récentes. Par contre
évaluer le gisement solaire pour les énergies dimensionner sur des conditions caniculaires
renouvelables ou le solaire passif. pour assurer un confort « classique » conduit à
l’interdiction des solutions passives et au sur-
> Les données mensuelles sont usuellement
dimensionnement des installations de rafraî-
utilisées pour caractériser les températures
chissement. Deux conséquences aujourd’hui
et humidités d’un lieu. Elles sont aussi
non supportables pour la planète. On ne peut
utilisées pour le rayonnement solaire dans
dimensionner sur des situations extrêmes,
les méthodes simplifiées d’évaluation du
même si celles-ci vont se multiplier. Il est
gisement solaire.
sans doute préférable de rechercher, pour ces
> Les données quotidiennes sont typiquement périodes, des solutions « palliatives » : modi-
utilisées pour la définition des degrés-jours, fication des horaires, mise à disposition d’une
qui servent à faire une estimation simplifiée salle rafraichie…
des besoins de chauffage et caractérisent
jusqu’à un certain degré les besoins de cli- En revanche, il peut toujours être intéressant
matisation. de vérifier comment une solution, dimen-
> Enfin les données horaires sont utilisées dans sionnée dans des conditions climatiques plus
les simulations thermiques dynamiques et normales, se comporte en période de canicule.
sont également des données indispensables La manipulation pour « simuler » le réchauf-
pour identifier les maxima et minima d’un fement climatique dans les fichiers météorolo-
lieu. On peut également en extraire n’importe gique est relativement simple, encore faut-il
quelle statistique désirée lors des études. utiliser des données qui correspondent à la
réalité. Pour un projet de rafraîchissement
naturel, la période caniculaire de l’été 2003
3.2 - Les corrections constitue un modèle satisfaisant d’une météo
aux données des stations avec réchauffement climatique.
météo Lorsque les températures sont modifiées au
sein d’un fichier climatique, il ne faut pas
perdre de vue que ce dernier est un ensemble
L’impact du réchauffement clima-
de variables qui doivent rester cohérentes
tique sur la pratique professionnelle entre elles. Ainsi, une modification de la
température sèche de l’air entraine également
La question de savoir s’il faut prendre en une modification manuelle de la température
compte le réchauffement climatique ou non de rosée si aucune hypothèse de changement
pour l’estimation ajustée des températures de n’est faite sur l’humidité spécifique du lieu. Un
l’air revient souvent durant les projets et ne changement de température à humidité spé-
fait l’objet d’aucun consensus. En fait cette cifique constante entraîne un changement
interrogation cache deux problématiques dif- d’humidité relative. Ne pas faire ces
férentes : changements entrainera notamment
des problèmes de simulation
> celle de l’augmentation régulière des
thermique.
moyennes climatiques, déjà constatée et qui
perdurera dans les années à venir,
3.3 - Le climat
dimensionnant
En outre, il convient de noter que certains forcément avec le pic d’apports solaires trans-
locaux n’ont pas leur charge maximale de mis ou le pic de température extérieure. Tout
climatisation lors du jour le plus chaud mais dépendra de l’inertie du local et des autres ap-
lors du jour où ils reçoivent le plus d’apports ports internes. Seule une simulation thermique
solaires, ces deux jours n’étant pas nécessaire- dynamique permet de déterminer précisément
ment confondus selon la proportion de vitrage la valeur de ces pics et leur heure d’occurrence
et l’orientation. De plus, le pic de température et ce, local par local.
intérieure ou le pic de charge ne coïncide pas
l’ICEB
Les conseils de
> Choisir avec soin sa base de données et préciser l’origine des données dans le rapport ;
> Travailler sur les statistiques les plus récentes ;
> Prendre en compte les adaptations locales et les épisodes climatiques fré-
quents (altitude, bord de mer, îlot de chaleur) ;
> Recaler systématiquement les données vent ;
> Dimensionner les projets courants sur des données
extrêmes de fréquence n’excédant pas 1 %.
LES GUIDES
BIO-TECH
22
solutions architecturales
4. Les
et techniques
Bien des raisons ont conduit à la réalisation de ces gouffres énergétiques que représente une bonne
partie de la production des bâtiments des années gaspillage. Parmi ces raisons, la croyance dans la
toute puissance de la technique occupe une place privilégiée. Un système de climatisation énergivore
permettait de ne pas se soucier des orientations qui contrarient l’ordonnancement urbain, de ne pas se
priver de grande baies vitrées et de transparence et, au contraire, d’éviter les protections solaires qui
brouillent la lecture de la façade … C’est un luxe qu’on ne peut plus se permettre.
Il est temps d’inverser la tendance. Et de parler, d’abord, d’architecture responsable, qui s’enrichit du
bioclimatique comme elle s’est enrichi de la découverte du béton, de l’allègement des structures ou
de la raréfaction du foncier. Donner la priorité à l’architecture, c’est d’abord travailler sur l’enveloppe,
l’ouvrage le plus impactant en matière de bioclimatique. Une chance, l’enveloppe est aussi souvent l’ou-
vrage le plus pérenne du bâtiment : intéressant pour un avenir durable. Après, quand on aura optimisé
l’enveloppe dans un arbitrage choisi entre l’hiver et l’été, il sera bien temps de s’intéresser aux systèmes
en commençant par les moins énergivores d’entre eux.
à l’autre, et donc conduire à des solutions que de plus en plus de logements ne peuvent
architecturales dynamiques dans le temps et accéder à la ventilation traversante.
différenciées selon les façades.
La hauteur des bâtiments entraîne la fermeture
Mais, la démarche bioclimatique ne se limite impérative des baies vitrées (entre autres dans
pas à l’enveloppe et met en jeu tous les choix les Immeubles de Grande Hauteur). Cette fer-
de conception. De ce point de vue, elle peut se meture empêche toute ventilation naturelle.
décliner de la façon suivante : Va-t-on être obligés de climatiser les loge-
ments que la recherche de mixité fonctionnelle
Plan masse conduit à mettre dans ces tours ?
La première préoccupation est de créer des Enfin la morphologie en cube des bâtiments,
îlots de fraîcheur dans l’aménagement des particulièrement efficace pour réduire les
espaces extérieurs : plantations d’arbres, per- déperditions énergétiques, est défavorable au
golas, plans d’eau, … Tout aussi important confort d’été qui nécessite, lui, un accès à la
est le choix des orientations du bâtiment par façade.
rapport aux directions les moins ensoleillées
ou par rapport aux vents dominants d’été : il La ventilation naturelle, enfin, induit, si on
doit faire l’objet d’un délicat arbitrage hiver/ veut qu’elle soit efficace, des choix morpho-
été adapté au site et au climat spécifiques de logique particuliers : locaux ou logements
l’opération. traversants, succession des locaux des pièces
principales aux pièces humide dans le prolon-
Morphologie gement des vents dominants, dispositifs de
cheminée…
La question se pose dès l’organisation des
éléments du programme dans l’aménagement Organisation des espaces
des espaces intérieurs : puisque la démarche
bioclimatique est orientée, les localisations La localisation des différentes fonctions d’un
fonctionnelles selon les différentes orienta- bâtiment, si elle doit correspondre en premier
tions se choisissent en mettant en adéquation lieu à des besoins d’usage, doit aussi impé-
l’intérieur (activité, occupation, apports in- rativement intégrer en conception le risque
ternes) avec l’environnement extérieur (soleil, de surchauffe. Au-delà du raisonnement d’un
vent, bruit, …). zonage par fonction, nécessaire mais non suf-
fisant, une approche confort d’été de l’organi-
La morphologie des bâtiments impacte le sation des espaces est impérative.
confort d’été. En effet l’épaisseur des bâtiments
et leur hauteur apportent des contraintes dans Cette question se pose particulièrement sur les
le maintien du confort d’été. espaces subissant de fortes charges internes
comme une salle de classe ou un bureau. Un
L’augmentation de l’épaisseur des bâtiments autre arbitrage entre confort d’été et apports
dégrade le confort d’été car elle impose, pour solaires d’hiver doit être recherché. D’autres
conserver un confort visuel correct, une ouver- orientations doivent être privilégiées, comme
ture de façade plus importante qui entraîne le nord qui apporte de la lumière naturelle tout
des apports extérieurs mal contrôlés. C’est en minimisant les surchauffes.
la grande difficulté rencontrée actuellement
par les bâtiments de bureaux qui n’ont plus Le besoin de ventilation naturelle d’un espace
comme choix que de rafraichir activement pour doit être correctement assuré, sa bonne localisa-
conserver un niveau de confort acceptable. tion dans le bâtiment est donc très importante.
Cette augmentation de l’épaisseur réduit éga- Ainsi les salles de réunions dans les bâtiments
lement la capacité des espaces à être ventilés de bureaux, souvent reléguées en second jour
naturellement par la façade. En effet l’accès à ne peuvent pas être ventilées correctement si
la façade devient alors un « luxe ». C’est ainsi elles n’ont pas un accès à la façade.
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
25
Couverture Effet
Espace
Dispositif végétaux végétale /
d’intervention
strate végétal Direct Indirect
herbacée
Toiture Végétale Intensive arbustive
Toiture (Paroi
arborée
Horizontale)
herbacée
Toiture Végétale Extensive
arbustive
Revêtement
herbacée
Façade (Paroi Façade Brise-soleil
Verticale) végétale Elément de
arbustive
façade
Arbres d’alignement arborée
herbacée
Parc arbustive
Sol arborée
Masse Végétale
Jardin herbacée
(Non traité dans arbustive
le cadre de ce
travail ) arborée
> L’accessibilité aux vents. Le vent est tou- à étudier. Quand le plan masse est relative-
jours un facteur très favorable pour toutes ment libre, un arbitrage fin entre vents et
les techniques de rafraîchissement naturel soleil est à définir, à tel point que, dans les
(voir plus bas). Il favorise l’évapotranspi- années de changement climatique à venir et
ration du sol et des plantes et évacue les particulièrement en tertiaire, la position par
surchauffes dans les espaces extérieurs. rapport aux vents devrait jouer le rôle qu’a
L’accessibilité au vent dépend d’abord du joué la position par rapport au soleil dans le
tissu amont par rapport aux vents et elle est, bioclimatisme des années 70.
évidemment, plus difficile en milieu urbain.
À l’échelle de la parcelle, l’orientation des > La nature et la couleur des revêtements
façades par rapport aux vents et la disposi- proches. Une partie du rayonnement solaire
tion par rapport aux masques proches sont frappant un revêtement urbain est réfléchie
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
27
selon l’albédo du matériau (les forts albédos matériau. L’effet d’îlot de chaleur urbain sera
réfléchissent plus). La partie du rayonnement réduit par des revêtements d’albédo élevé
non réfléchie est absorbée par le revêtement et d’émissivité faible. Il faut néanmoins
(s’il est opaque) et réémis en infra-rouge, penser aux risques d’inconfort lumineux que
avec un déphasage, selon l’émissivité du peuvent créer les surfaces d’albédo élevé.
Albédo et émissivité
Source : TRIBU
LES GUIDES
BIO-TECH
28
4.3 - Réduire les charges ment du simple au double et, parfois, interdire
un rafraîchissement naturel.
internes
Normes
devenir un facteur dominant dans le bilan Diverses sources existent pour quantifier ces
thermique d’une zone. apports. Le tableau ci-dessous représente les
valeurs d’apports sensibles et hydriques par
Les apports internes des occupants sont occupant pour divers types d’activités telles
définis par leur métabolisme thermique, qui que déterminées par le Costic :
dépend grandement du niveau d’activité.
Source : COSTIC
La part du sensible décroît donc fortement radiante et convective des apports sensibles
quand la température de l’air augmente et est à déterminer. Elle est souvent arbitraire-
quand l’activité devient plus intense. Il est ment fixée à 50/50 mais les résultats de la
commun que les apports totaux décrits dans recherche tendent à donner 60/40, voire plus,
ce type de tableau représentent la réalité pour avec une majorité de radiation.
un adulte homme. Un facteur 0,85 est appliqué
pour les femmes et un facteur 0,75 pour les La bureautique
enfants.
Les apports sont ensuite échangés avec l’envi- La bureautique représente une part significa-
ronnement extérieur sous 3 formes : tive des apports internes d’un projet, surtout
dans les locaux administratifs et tertiaires en
> échange par rayonnement grande longueur
général. La bureautique comprend un certain
d’onde avec les parois,
nombre d’équipements qu’il convient de
> échange par convection avec l’air du local, séparer pour comptabiliser correcte-
> chaleur latente par vaporisation. ment les apports correspondant et
définir des actions d’amélio-
De même que pour le partage entre la part ration technologique.
latente et sensible, le partage entre la part
LES GUIDES
BIO-TECH
30
Il est important de noter en premier lieu que Le tableau ci-dessous communique les résultats
les apports internes de la bureautique sont d’une étude de terrain menée par O. Sidler pour
très différents de la valeur de puissance nomi- estimer empiriquement les apports internes
nale électrique des produits considérés, pour de ce type d’équipements. Les résultats ont
les ordinateurs de 25 à 50 %. été mesurés sur plus de 300 ordinateurs, 300
écrans, 300 appareils de bureautique et 3 000
luminaires dans 49 entreprises différentes :
Puissance
Consomma- Puissance à Puissance en
moyenne en
tion annuelle l’arrêt marche
pointe
(kWh/an) (W) (W)
(W)
Fixe écran cathodique 21" 521 - 5,6 149
Fax 147 25
Scanner 95 10
Traceur 50 14
ASHRAE propose un regroupement de tous ces sur 21 espaces de bureaux dans 5 bâtiments
apports selon la densité d’occupation (étude différents).
de Wilkins et Hosni (2000), avec des mesures
Imprimante laser 1 130 0,33 43 1 215 0,5 108 1 320 0,5 160 1 320 0,5 160
Charge interne
5,4 W/m2 10,8 W/m2 16,1 W/m2 21,5 W/m2
recommandée
Les valeurs représentatives ci-dessous généralisation des serveurs et des data centers
peuvent être retenues : ou encore du cloud computing (délocalisation
> 65 W pour les apports internes d’un poste des stockages et traitements informatiques).
fixe (juste la tour, sans l’écran). À cause De plus en plus, la puissance informatique est
des ventilateurs de refroidissement, on peut délocalisée dans des locaux dédiés.
considérer que 90 % de ces apports sont
Il est également utile de savoir aller chercher
convectifs,
les produits les plus efficaces qui existent au-
> entre 15 et 40 W pour les apports internes jourd’hui pour obtenir les puissances de marche
d’un ordinateur portable selon le proces- les plus basses possibles. On pourra citer ici
seur et la taille de l’écran. Les apports des les produits labellisés Energystar ou encore les
portables peuvent être considérés comme produits référencés par l’organisation suisse
100 % convectifs, Topten (www.topten.ch qui recense d’ailleurs
> entre 20 et 90 W, selon la taille et la réso- les produits à basse consommation d’énergie
lution, pour les écrans plats aujourd’hui de ou basse émissions de GES sur un large panel
plus en plus répandus. La plupart de ces de catégories de produits modernes).
écrans pourra être caractérisé par un apport
de 30 W. La part convective de ces apports Une autre approche consiste à avoir une bonne
peut être estimée à 60 %. régulation, autrement dit une bonne ges-
tion de la veille. Des appareils vendus
Pour réduire ces apports, il est intéressant de dans le commerce permettent
proposer au maitre d’ouvrage une réflexion sur aujourd’hui de programmer
le besoin dans son parc informatique et d’adap- efficacement ce type de
ter l’équipement aux besoins réels. Un autre veille pour pallier
point essentiel et très contemporain est la aux oublis
LES GUIDES
BIO-TECH
32
des usagers. Comme pour d’autres postes de Le tableau ci-dessous donne des valeurs cibles
consommation dans le bâtiment, la régulation à rechercher :
recèle un énorme gisement d’économie.
Puissance d’éclairage installée y compris ballast
Ainsi, même pour un parc informatique non (W/m²)
entièrement renouvelé, il est possible de faire
Puissance
de grandes économies d’énergie par une meil-
d’éclairage
leure gestion de la veille. Faire des campagnes
Type de local installée
de sensibilisation dans les bureaux est certai-
y compris
nement le moyen le plus direct d’y arriver. Il est
ballasts (W/m²)
informatif de se reporter à la démarche Green
Office Singapourienne (http://www.ecooffice. Bureau individuel 8
com.sg) qui pose les bases d’une démarche de Bureau paysager 7
sensibilisation et d’amélioration de l’exploita-
Salle de réunion, salle 9-10
tion des bureaux ludiques, couvrant d’ailleurs
commune
d’autres aspects comme la gestion du papier,
de l’eau, des cartouches… Circulation horizontale 7
Dépôt, archives, sani- 5
Enfin, une dernière approche consiste en
taires
l’extraction locale des apports internes. Dans
les cas particuliers où une source d’apports in- Source : XPAIR, Jean-Pascal ROCHE
ternes est localisée, il est intéressant d’étudier
la possibilité d’installer une extraction locale Les moyens pour réduire les puissances ins-
plutôt que de « gonfler » le système de clima- tallées pour l’éclairage sont détaillés dans le
tisation pour combattre les apports internes. guide BIO-TECH « éclairage ». Nous en résu-
Concernant la bureautique, cela s’applique mons ci-dessous les principaux éléments.
surtout dans les salles de serveur ou encore de
photocopie à forte densité. Conception et dimensionnement de l’instal-
lation
L’éclairage Il s’agit d’abord de s’assurer que la « puissance
au plus juste » est suffisante fonctionnelle-
Les charges liées à l’éclairage artificiel sont ment, en choisissant les bons niveaux d’éclai-
sans doute les plus facilement maîtrisables par rement, sans excès, avec une uniformité satis-
les concepteurs. En tertiaire, celles-ci peuvent faisante sur les zones à éclairer, en optimisant
se situer dans une fourchette de 7 à 40 W/m² le partage entre éclairage de fond et éclairage
selon la qualité de la conception. L’accès à de tâche. Il s’agit ensuite de dimensionner
l’éclairage naturel est le principal moyen de l’installation sans se pénaliser, et notamment
maîtrise de ces charges à la disposition des de prendre en compte la couleur des locaux
concepteurs. intérieurs (un dimensionnement fait avec
des coefficients de réflexion plancher/murs/
Les apports internes dus à l’éclairage peuvent
plafond standard donnera des puissances dif-
être très importants pour certains types de
férentes).
bâtiment : supermarchés, salles de spec-
tacle, complexes sportifs, etc. Même pour Choix des équipements d’éclairage
les bureaux, l’éclairage peut représenter
un part non négligeable des apports si des La puissance électrique installée va dépendre
précautions ne sont pas prises. Les apports avant tout du type d’éclairage (fluorescent,
dus à l’éclairage sont uniquement sensibles. LED…). Le tableau ci-dessous illustre les
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
33
variations d’efficacité lumineuse en fonction On voit ainsi qu’il existe un potentiel de ges-
du type de source. tion des apports internes d’éclairage sur le
type de montage dans les locaux. Le potentiel
Efficacités standards de diverses sources peut atteindre des valeurs importantes (voir
tableau ci-dessus). Le choix du luminaire est
Nature de la source Efficacité lumineuse également très important (forme, focalisation
(lm/W) en tâche ou diffusion, matériaux réflecteurs,
Lampe halogène TBT 30-40 verre diffuseur…). Le gain en puissance ins-
Lampe fluo compacte 45-75 tallée peut atteindre 30 %. Enfin, le choix
des auxiliaires d’alimentation est important.
LED 50-70 Le modèle électronique de ballast est moins
Tube fluorescent T8 60-80 énergivore que le modèle ferromagnétique. Le
Tube fluorescent T5 75-105 ballast électronique peut consommer moins de
la moitié par rapport au ballast ferromagné-
Source : XPAIR, Jean-Pascal ROCHE 1/06/2011 tique.
LES GUIDES
BIO-TECH
34
l’ICEB
Les conseils de
> En programmation, une juste définition de la densité d’occupation est le premier pas vers
la maîtrise des charges internes.
> En conception, la maîtrise poste par poste des charges internes peut éviter une climatisation.
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
35
Solarisation
Contrairement à ce qui se passe en saison froide, le soleil est, en été, plutôt haut (de 65 à 70°
selon la date et la région).
Rayonnement global (W/m² de paroi) pour 2 stations météo sur une journée ensoleillée d’été
300
4h 8h 12 h 16 h 20 h 24 h
300
4h 8h 12 h 16 h 20 h 24 h
L’accès au soleil d’été est le plus important sur les conduction à travers les parois) est fortement
façades est et ouest qui reçoivent un rayonnement marquée par les seules conditions d’hiver, dans
solaire, de 600 à 900 W/m², haut en mi-journée et lesquelles la température intérieure est tou-
bas d’incidence proche de la perpendiculaire à la jours supérieure à la température extérieure.
façade le matin ou le soir. Au sud le rayonnement On parle de déperdition.
est de l’ordre des 600 W/m². Enfin, une façade
nord reçoit toujours du soleil en été (de l’ordre de En été, on peut se situer dans cette confi-
150 W/m²), et même du soleil direct. Le secteur guration de déperdition, ou au contraire
ensoleillé est beaucoup plus large en été qu’en d’aperdition si la température extérieure est
hiver (de NE à NO par sud au 21 juin et d’E à O les supérieure à la température intérieure. En
21 mars et 21 septembre). cas de déperditions (mi-saison), l’environ-
nement extérieur (ambiance et air) rafraîchit
Part du rayonnement direct dans le rayonne- l’intérieur et, pour en profiter au maximum,
ment global il faudrait un bâtiment peu isolé et fortement
ventilé. En cas d’aperditions (journée chaude
station horizontal nord sud est ouest d’été), l’environnement extérieur est source
Lille 33 % 28 % 26 % 36 % 33 % de surchauffe et il est préférable de s’en pro-
Nice 54 % 42 % 38 % 49 % 54 % téger : forte isolation et renouvellement d’air
limité aux débits hygiéniques. La position de
Moyenne sur les mois de juin à août – source météonorm la température d’équilibre (entre 26 et 32°C
pour des bâtiments courants) dépend des
Le rayonnement provenant directement du soleil paramètres de conception : apports internes,
(direct) ne représente qu’une part de ce rayonne- isolation, renouvellement d’air et inertie. Les
ment global, le reste (diffus) ayant été diffusé sur aperditions peuvent atteindre une puissance
l’ensemble de la voute céleste lors de la traversée de l’ordre de 5 à 10 W/m²SdP, du même ordre
de l’atmosphère, de nuages ou d’impuretés. de grandeur que celle des apports solaires avec
une protection solaire correcte, ou des apports
Déperditions et aperditions
internes en logement : elles sont donc non
L’image des échanges thermiques entre inté- négligeables.
rieur et extérieur (par transfert d’air ou par
Aperditions et déperditions
30°C
20°C aperditions
déperditions
température intérieure
Tint = Text
10°C
température extérieure
Humidité de l’air
Sous les latitudes hexagonales, l’hygrométrie basses (air sec inférieur à 20 %), ni trop
de l’air extérieur, en été, peut atteindre des élevées. Par contre, l’hygrométrie de l’air inté-
valeurs très élevées durant la nuit (air quasi rieur peut facilement augmenter du fait des
saturé d’humidité relative supérieure à 90 %). occupants dans des typologies de bâtiments
Par contre, en journée, les valeurs d’humidité à forte densité d’occupation (salles de classe,
sont relativement modérées, de 80 % en début salles de réunion).
de journée à 40 % en fin de journée. ni trop
100
90
80
70
60
50
40
30
20 TRAPPES
10
0
100
90
80
70
60
50
40
30
LA ROCHELLE
20
10
0
Les parois vitrées restent, en été comme en Le facteur solaire S est la propriété des
hiver, le point faible du confort. Leur moindre parois qui caractérise leur résistance aux
isolation laisse pénétrer les aperditions, mais apports solaires. Ceux-ci pénètrent
elles sont surtout plus transparentes au rayon- d’abord dans le bâtiment par
nement solaire, puisqu’elles laissent passer les vitrages.
de 60 à 40 % de l’énergie incidente pour une
paroi nue à 10 % pour une paroi bien protégée,
contre moins de 1 % pour une paroi opaque
isolée.
LES GUIDES
BIO-TECH
38
Evaluation sommaire des apports > Sbaie est le facteur solaire total des baies
de chaque paroi, vitrage associé à sa pro-
Psol = Esol ∑ (Ivit Sbaie esudeq) tection solaire en position fermée si elle est
parois
vitrées mobile ;
L’inertie de déphasage
Pour traverser une paroi, le flux de chaleur met un temps plus ou moins long, en fonction de la
nature des matériaux traversés. C’est ce que l’on appelle le déphasage.
maçonnerie
légère, bois,
parpaing, panneaux
isolants, laine brique,
minérale terre crue
classique,
laine
organique, isolation
PSE, PUR ouate de
maçonnerie cellulose,
lourde, laine de bois
pierre,
béton nombre d‘heures de déphasage
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
L’échelle horizontale des effusivités est logarithmique. Source : TRIBU à partir de données diverses
Cette propriété est utilisée en journée d’hiver Le ratio de paroi lourde est un indicateur qui
pour stocker l’énergie du rayonnement solaire permet de quantifier cette inertie de stockage/
(les apports) ayant traversé les vitrages et la déstockage :
restituer de nuit : les surfaces concernées sont
principalement le plancher et les parois laté- Sparoilourde
rales et de fond. En été, il s’agit d’aller cher-
RPL =
Senveloppe
cher la fraîcheur la nuit, de la stocker et de
la restituer en journée. Dans ce processus, les
matériaux à forte effusivité sont intéressants RPL se calcule sur un local :
car ils permettent de stocker et déstocker > S paroi lourde est la surface des parois du
rapidement de grandes quantités de chaleur. local comportant, en contact avec l’air
Seule la couche superficielle de la paroi (de 7 du local, au moins 7 cm de maté-
à 10 cm) est intéressée par ce processus mais, riau lourd plein ou 10 cm de
par contre, toutes les parois intérieures (plan- matériau lourd creux
chers, plafonds, murs cloisons, mobilier…) (béton, brique …).
sont concernées et plus la surface d’échange
est grande plus le rafraîchissement nocturne
est efficace.
LES GUIDES
BIO-TECH
42
> S enveloppe est la surface de toutes les solutions que les faux plafonds pour réaliser
parois, lourdes et légères, opaques ou trans- l’acoustique ou l’innervation des locaux. Le
parentes, du local. stockage/déstockage de la fraîcheur nocturne
peut se réaliser pour des valeurs de RPL supé-
Cette recherche d’inertie pousse à l’isolation rieures à 0,5.
par l’extérieur et à la recherche d’autres
très lourde
deux
lourde
paroi lourde
une
moyenne
paroi lourde
légère
pas de
très
légère RPL
Source : TRIBU
4 .6 - La ventilation
Cette question est traitée de façon plus > l’effet de tirage thermique provoqué par les
détaillée dans le guide BIO-TECH « ventilation différences de températures par rapport à
naturelle et mécanique ». La ventilation de une différence de hauteur entre deux points.
confort d’été se distingue d’abord de l’aération
hygiénique par des débits de renouvellement Les stratégies de ventilation naturelle
d’air bien plus importants : 5, 10 vol/h voire
plus contre 0,5 à 1 vol/h.
La ventilation naturelle s’effectue grâce aux
La conception d’une stratégie de ventilation mouvements d’air à travers un espace sans
naturelle est une des opérations de conception l’influence d’appareillage mécanique. Les
les plus délicates qu’il soit, compte tenu de la écoulements d’air naturels reposent sur les
complexité des phénomènes en jeu. effets du vent et la variation de la densité de
l’air due aux différences de températures.
Deux phénomènes naturels sont à l’origine des
mouvements d’air :
> le vent qui implique de manière globale les
surpressions et dépressions devant et der-
rière un obstacle,
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
43
Nous pouvons identifier trois stratégies de Les quelques règles de conception ci-dessous
ventilation naturelle classique basées sur les permettront d’optimiser la force motrice :
phénomènes cités précédemment :
> les orifices d’entrée et de sortie doivent être
La ventilation naturelle traversante positionnés de façon à assurer le meilleur
balayage de l’air possible dans le local,
> concevoir les ouvertures de sortie de section
totale plus grande que celle des ouvertures
d’entrée,
> choisir des ouvertures de surface plus car-
rées qu’en fentes et éviter les nombreuses
petites ouvertures,
> établir de vastes circulations intérieures
et éviter les portes étroites. Privilégier les
grandes cages d’escaliers, utiles en particu-
lier pour la ventilation par effet cheminée,
> choisir des canaux, gaines et cheminées de
grande section de forme plutôt carrée ou
La ventilation naturelle mono latérale circulaire,
> pour obtenir la plus grande hauteur h
pour optimiser l’effet thermosiphon, il est
possible de prévoir des cheminées pour les
bâtiments de faible hauteur,
> pour obtenir une différence de température
élevée entre les deux colonnes d’air alors
qu’il est recherché une réduction de la
température intérieure justement grâce à la
ventilation, prévoir des cheminées (vitrées
par exemple) chauffées par le rayonnement
solaire,
> orienter le bâtiment par rapport aux vents
Les effets de cheminées de sorte à faciliter l’écoulement d’air de la
pression la plus haute vers la plus basse,
> l’effet du vent sera d’autant plus important
que l’on est en hauteur,
> l’effet de surpression peut être artificielle-
ment augmenté par des obstacles au niveau
des ouvertures, grâce à l’effet d’arrêt,
> les fenêtres pivotantes offrent le
potentiel de ventilation le
plus élevé,
LES GUIDES
BIO-TECH
44
Parfois appelé « free cooling », quoi que Confort d’été par ventilation d’évapotrans-
ce mot ne soit pas réservé aux techniques piration
naturelles, son but est de remplacer, le plus Le seul rôle de la ventilation est alors de créer
rapidement possible, et le plus complètement une vitesse d’air sur la peau suffisante pour
possible, l’air du local par de l’air extérieur. Il accélérer le phénomène d’évapo-transpiration.
s’agit alors d’évacuer les surchauffes dues aux Pour assurer cette fonction par la seule ven-
apports internes ou simplement de rafraîchir tilation naturelle, il faut bénéficier de débits
l’ambiance intérieure si l’air extérieur est plus importants donc des vitesses de vent très
frais que l’air intérieur. Et ce cas de figure élevées. Habituellement, même avec des vents
est plus fréquent qu’on ne l’imagine, et pas très forts, on ne dépasse guère des vitesses
seulement en hiver ou en mi-saison. C’est d’air de 0,5 m/s au voisinage de la fenêtre, ce
d’ailleurs la technique courante de ventilation qui est toutefois suffisant pour améliorer la
utilisée dans les DOM, en climat tropical, pour sensation de confort de 2 ou 3°C. Des vitesses
rafraîchir naturellement salles de classe, de d’air plus importantes peuvent être assurées
réunion ou bureaux en période d’occupation, par des dispositifs mécaniques peu consom-
c’est-à-dire pendant la journée. On pourrait mateurs tels que les brasseurs d’air (voir plus
donc aussi l’appeler surventilation de jour. bas). Au-delà de 1,5 m/s, des inconforts (sou-
Mais elle peut aussi être utilisée la nuit, et pas lèvement des papiers) peuvent apparaître.
seulement dans les DOM tropicaux, pour rafraî-
chir les chambres des logements occupées par
des dormeurs.
l’ICEB
Les conseils de
> Quelle que soit la stratégie, passive ou climatisation, les apports solaires doivent être
limités au strict minimum et un rafraîchissement naturel doit être possible.
> Le rafraîchissement naturel par free-cooling est préférable à la climatisation dès que l’air
extérieur est à une température inférieure à celle de l’air intérieur.
> Le rafraîchissement naturel par surventilation nocturne exige une inertie au moins moyenne,
une porosité (rapport de la surface libre pour l’entrée et la sortie de l’air à la surface à
ventiler) d’au moins 6 % et un débit de renouvellement d’air d’au moins 10 vol/h.
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
45
4.7 - les solutions des ventilateurs moins élevés que pour réaliser
un échange thermique entre deux fluides).
techniques à faible
consommation d’énergie Ce type de système, très largement répandu
dans les pays du Sud, est donc pratiqué par
près de 70 % de la population mondiale. Il
Les brasseurs d’air apparaît comme une solution performante
pour maintenir un confort thermique intérieur
Exemple de brasseur d’air de qualité malgré des températures extérieures
très élevées.
Cependant le dimensionnement est assez En maison individuelle, un seul tube peut suffire
délicat. Il nécessite un logiciel et le suivi des et des kits assurant une installation sans risques
préconisations d’Uniclima est conseillé. De de fuites ou de défauts sanitaires sont propo-
manière générale, il est recommandé : sés. Dans ces derniers, l’entrée d’air du puits
> de limiter le diamètre des tuyaux à 30 à canadien possède un système de filtration et
35 cm pour s’assurer d’un bon échange, est conçue pour éviter d’aspirer de la poussière,
d’utiliser des tuyaux d’un seul tenant et d’au des sources de pollution (route, compost…),
moins 30 m de long, pour éviter que des animaux (rongeurs, mous-
tiques…) ou les feuilles mortes n’y pénètrent.
> de les poser sur de la terre d’alluvions ou, à
Les tuyaux sont enterrés à une profondeur de
défaut, sur des sablons pour avoir une terre
l’ordre de 1,5 m à 2 m en moyenne : cela dépend
qui les enveloppe bien et qui soit conductrice,
du « pouvoir calorifique » du terrain, du niveau
> de les recouvrir de terre et non d’un bâtiment, hors-gel dans le terrain, du diamètre des tuyaux
de façon à ce que la chaleur solaire vienne choisis (15 à 20 cm) et de la longueur mise
bien recharger la terre qui les recouvre, en œuvre de 25 à 50 m. Une solution naturelle
> de prendre l’air, si possible, à au moins est possible, mais un raccordement à une VMC
1,30 m du sol (recommandation d’Uniclima), simple ou double flux est plus efficace si l’on
> de prévoir un dispositif qui permette à vise à la fois le confort d’été et une diminution
d’éventuels condensats d’être évacués dès des consommations de chauffage.
leur formation.
Principe du puits canadien/provençal en maison individuelle
Un puits canadien au lycée Robert Schuman à Les salles de classes donnent sur une cour fer-
Charenton mée qui les protège du bruit de l’autoroute A4
et des voies ferrées. Néanmoins, le niveau de
bruit résultant ne permet pas d’assurer les cours
fenêtres ouvertes lorsqu’il fait chaud. Un puits
canadien de 22 000 m3/h permet d’envoyer
dans les classes de l’air rafraîchi : cela a permis
d’éviter l’installation d’une production de froid.
En période chaude, l’air neuf passe par le puits
qui a été installé sous la terre de la cour : il est
rafraîchi par échange avec la terre en passant
© Sophie Brindel-Beth par 52 tuyaux de 35 m de long disposés selon
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
47
LES GUIDES
BIO-TECH
48
Utiliser les qualités intrinsèques du bâti an- Utiliser des techniques adaptées
cien tout en optimisant les défauts initiaux Les techniques de réhabilitation sont très différentes
Pour aboutir à une réhabilitation durable il des techniques de la construction neuve et néces-
faut évidemment conserver et exploiter les sitent une grande connaissance du bâti ancien.
qualités initiales du bâti ancien, et notamment Un diagnostic préalable du bâtiment à réhabiliter est
celles qui sont favorables au confort d’été : donc incontournable. Sur chaque solution adoptée,
> l’inertie et le déphasage, un arbitrage entre préoccupations d’hiver et préoc-
> des matériaux « respirants », cupations d’été, adapté au climat et au contexte spé-
> les protections solaires extérieures : volets cifique du lieu, est à définir. Le tableau ci-dessous
ou contrevents, masques végétaux ou bâtis constitue une aide à la définition de cet arbitrage.
et
5. Les méthodes
outils de calculs
À chaque application son outil. Chaque type d’outil est adapté à une fonction donnée et à une phase
donnée du projet. Pour faire une optimisation du degré d’inertie en confort d’été à partir de l’APS, à
une phase où la description du bâtiment est suffisamment détaillée, la simulation thermique dynamique
(STD) est particulièrement adaptée. Il en est de même pour calculer le nombre d’heure d’inconfort à la
même étape. Mais pour définir une stratégie de confort d’été en début d’esquisse ou prévoir, en cours
d’esquisse, si les solutions passives seront suffisantes, alors les méthodes simplifiées, les règles sur le
pouce, sont bien mieux adaptées, et au résultat recherché, et à la description plus sommaire, du projet.
5.1 - Les simulations Les STD peuvent exprimer les résultats de ces
calculs en terme de confort de plusieurs façons
thermiques dynamiques différentes, par exemple sous forme de profils
de températures, ou de diagramme de Givoni.
La description du bâtiment
Il convient tout d’abord de remarquer que Certains logiciels de STD ne disposent pas
les STD ne sont que des outils de calcul qui d’un calcul aéraulique permettant de définir
sortent un résultat entièrement déterminé les débits d’air en fonction des vents et des
par les hypothèses saisies, et que, en plus, orifices disponibles. On doit alors rentrer « à la
elles possèdent une très grande sensibilité à main » une valeur de débit d’air. Celle-ci n’est
ces hypothèses. Certaines de ces hypothèses pas automatique et doit être pré-calculée. Le
ne sont que des chiffres à rentrer, d’autres choix d’un scénario de vent extérieur permet-
exigent une modélisation de tel ou tel détail tra d’affecter, sur les directions principales des
de fonctionnement du bâtiment que l’outil ne vents, une vitesse à une fréquence. Un calcul
sait pas traiter tout seul. La moindre erreur simplifié, exposé plus bas, permet de définir
d’interprétation ou de saisie sera aveuglement la vitesse de vent efficace sur la façade et les
répercutée. Il est donc nécessaire d’effectuer débits de renouvellement d’air selon que le
des tests de vérification basés notamment sur local est traversant ou non. Ensuite, un calcul
la cohérence des sorties et sur le réalisme des de STD pour chaque direction principale de
ordres de grandeur. Avant d’être un calculateur, vent permettra de définir les conditions de
il faut être un thermicien. confort qui seront affectées de la fréquence
correspondante.
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
55
humidité absolue
(kgeau/kgair) humidité relative (%)
100 % 80 %
60 %
0,020
tertiaire
1,5 m/s 40 %
0,015
logement 1 m/s
0,5 m/s
0,010
0 m/s 20 %
0,005
Exemple en tertiaire : le nuage des points représentatif des couples température opérative / HR en été se situe, pour
sa plus grande partie, en dessous de la droite rouge dite « tertiaire ». Cette droite coupe le périmètre de chacune des
zones de Givoni en un point qui sera considéré comme la température résultante de confort pour cette zone. Source :
TRIBU
LES GUIDES
BIO-TECH
56
Les données météo fournissent la vitesse et dans le bâtiment et l’incidence du vent sur la
la direction du vent à la station météo. Cette façade. L’abaque ci-dessous permet un calcul
vitesse est corrigée par la nature du tissu en simplifié du coefficient de réduction du vent
amont du bâtiment, la hauteur du local étudié incident.
1,4
1
1,3
0,5
0,9 1,2
valeurs du coefficient de réduction
du vent incident selon la nature du
1,1
0,8 tissus amont et la hauteur du local
0,4 1
0,7
0,9
0,6 0,8
0,3
0,7
0,5
0,6
0,4
0,2 0,5
0,3 0,4
0,3
0,1 0,2
0,2
0,1
0,1
vent tangent
0
vent à 45 °
centre ville
plat dégagé campagne urbain
vent normal
Exemple de mode d’emploi : 1 – définir la nature du tissu en amont du vent (urbain) 2 – repérer le point du
faisceau des courbes jaunes correspondant à ce tissu et à la hauteur du local étudié (10m) 3 – lire sur l’échelle
correspondant à l’incidence du vent (45°) la valeur d du coefficient de réduction de vent (0,5) (Source TRIBU,
d’après Jacques Gandemer)
On considérera comme non ventée une façade située à une distance d’un masque inférieure à 10
fois la hauteur de ce masque.
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
57
Les British Standards donnent des règles sur On choisit la courbe correspondant au type de
le pouce pour le calcul des débits de ventila- logement (traversant ou mono-orienté) et au
tion qui sont synthétisées dans le diagramme mode de ventilation choisi. En cas de vent,
ci-dessous. Il permet de prédéterminer une seul compte l’effet du vent. En l’absence de
valeur approchée de l’indicateur n/P, rapport vent, il reste le tirage thermique (sur une
du taux de renouvellement d’air (exprimé en hauteur classique de fenêtre). on lit sur la
vol/h) à la porosité du local6 (exprimée en %), courbe choisie le débit n/P (échelle logarith-
selon les critères ci-dessous : mique) correspondant à la vitesse du vent. Il
> en mono orienté ou en traversant, ne reste plus qu’à multiplier par la porosité
P (%) pour obtenir le débit de renouvellement
> avec vent en fonction de la vitesse du vent
n (vol/h). Par exemple un vent de 3 m/s dans
(m/s),
un local traversant de porosité 6 % donne un
> sans vent en fonction de la différence de taux de 5,5 x 6 soit 33 vol/h.
température entre l’intérieur et l’extérieur.
n/P vol/h
(échelle logarithùique)
20
monoorienté
ou
10 traversant
en l’absence
de vent
5
4
3
2 trav ΔT=8°
trav ΔT=5°
mono ΔT=8°
1 mono Δ T=5°
trav ΔT=1°
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
vitesse du vent incident effectif (m/s)
Un débit de renouvellement d’air de 10 Vol/h et sans tirage thermique (donc avec des dif-
permet d’assurer une surventilation suffisante férence de température jour-nuit très faibles),
pour le confort d’été. Il est obtenu pour une en local traversant.
porosité de 6 %, même avec des vents faibles,
Source : ABC
Il suffit alors de positionner sur ce diagramme des ci-dessous : en mi-saison, une approche passive
plages saisonnières température/humidité relative suffira environ 50 % du temps. En été, le confort
du site pour repérer quelles solutions techniques sera assuré avec l’accroissement de la vitesse d’air,
permettent d’atteindre le confort sur l’exemple sans forcément faire appel à l’inertie.
Source : ABC
CONFORT D’ÉTÉ PASSIF
59
Givoni simplifié
Les apports solaires du tableau ci-dessus sont Correction pour protection solaire
réduits de l’efficacité (1 – facteur solaire) des
effet de la protection solaire
protections solaires choisies, selon la figure
ci-contre.
effet des apports solaires sans protection solaire
Une surventilation en occupation réduit la
effet de la protection solaire
distance entre l’air extérieur et l’extrémité du Source : TRIBU
cheminement de 20 % pour des débits faibles
(de l’ordre
effet de 2 vol/h)
des apports solairesou 80 protection
sans % pour des débits
solaire
forts (de l’ordre de 20 vol/h).
air intérieur
Correction pour surventilation sans
surventilation
air intérieur
sans
surventilation
air extérieur
air extérieur
100% 80%
60%
0,020
40%
0,015 • ventilation
+ apports internes
0,010 air extérieur
20%
20 24 28 32 36 40 44
Stratégie classique pour les nuits d’été en lo- forte surventilation directe permet d’obtenir
gement, en l’absence d’apports solaires et avec une température proche de celle de l’extérieur.
des apports internes relativement faibles, une
100% 80%
- protections solaires
60%
+ apports solaires
0,020
40%
0,015
+ apports internes
0,010 air extérieur
20%
Stratégie classique en climat tropical pour extérieure. Quand celle-ci est trop élevée, ce
les locaux à fort apport interne et en occu- dispositif doit être complété par des brasseurs
pation de jour. Une bonne protection solaire d’air. Encore peu utilisée en climat tem-
est indispensable et une forte ventilation de péré, cette stratégie devrait s’imposer dans un
jour permet de se rapprocher de la température contexte de changement climatique.
100% 80%
60%
0,020
40%
- surventilation nocturne - protections solaires
0,015
+ apports solaires
+ apports internes
0,010 air extérieur
20%
20 24 28 32 36 40 44
Stratégie de surventilation nocturne classique doit néanmoins avoir recours à des brasseurs
en climat tempéré, elle complète les protec- d’air à 1 m/s.
tions solaires. Mais, sur l’exemple ci-dessus on
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62
6. Exemples
IUP de volumes/heure,
évacuent complète-
DE SAINT-PIERRE ment les surchauffes
(RÉUNION) dues à l’occupation
interne des bureaux
Maîtrise d’ouvrage : Université de la Réunion \ et salles de classe.
AMO DD : Tribu \\ Maîtrise d’œuvre : Faessel Bohe Néanmoins, cette
architecte, INSET BET. forte ventilation est
insuffisante pour
Premier bâtiment non climatisé et premier créer les vitesses
bâtiment à énergie positive à la Réunion, d’air de l’ordre de 1
L’IUP de Saint Pierre bénéficie des meilleures m/s facilitant l’éva-
techniques passives en climat tropical. potranspiration. Ces
Les brise-soleil, optimisés par héliodon, pro- vitesses d’air sont
tègent aussi bien les façades opaques que les donc créées par des
brasseurs d’air pla- Un bureau de chercheurs
surfaces vitrées. Elles complètent les fortes © TRIBU
avancées de toit, efficaces contre la grande fonnier.
hauteur angulaire du soleil tropical. La forte
végétalisation des abords et du patio intérieur
crée un îlot de fraîcheur non négligeable.
MAISON DE QUARTIER
« AUX SÉNARDES »
À TROYES
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Troyes \ Maîtrise d’œuvre Colomes et Nomdedeu Architectes \ BE DD Les ENR
La Maison de quartier « Aux Sénardes » est un bâtiment à énergie positive (BEPOS) livré en 2012 à
la ville de Troyes dont la conception a commencé en 2008.
Le bâtiment dispose d’une double toiture principale, cet espace intermédiaire étant
permettant d’améliorer le confort d’été et de alors ventilé naturellement.
réduire les consommations liées à la ventila-
tion en hiver. Une première Principe de fonctionnement de la toiture en hiver
toiture étanche enveloppe la
coque du bâtiment puis une
seconde enveloppe protège
physiquement le bâtiment
et supporte les panneaux
photovoltaïques.
Principe de fonctionnement de la toiture en été L’été, sous l’effet des rayons du soleil, la zone
entre les deux toitures s’échauffe mais, sa
ventilation naturelle elle-même accélérée par
ce réchauffement, permet son rafraîchisse-
ment. Cette protection permet donc d’éviter le
rayonnement direct du soleil sur la toiture et
de favoriser les échanges thermiques avec l’air
extérieur au travers de prises d’air sur la partie
basse de la façade.
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BIO-TECH
68
7. Bibliographie
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7.6 L’îlot de chaleur urbain
7.5 Et sur l’approche psychosociolo-
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introduction and overview. Cognitive, Affec- - 2001).
tive & Behavioral Neuroscience” (2007).
LES GUIDES
BIO-TECH
70
7.7 Le vent
s qui peuvent
8. Les 10 réflexe
sation
éviter la climati
> Planter les abords du bâtiment d’herbe, de buissons et d’arbres sur une bande
d’au moins 3 m.
> Orienter les ouvertures du bâtiment de sorte qu’elles bénéficient des vents d’été.
> Privilégier les locaux traversant ou, au moins, bénéficiant de deux orientations
différentes.
> Choisir les équipements et appareils qui émettent le moins de chaleur possible.
LES GUIDES
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• Ventilation naturelle et mécanique •
• L’énergie grise des matériaux
et des ouvrages •
• L’éclairage naturel •
• Confort d’été passif •
39, boulevard Beaumarchais - 75003 PARIS 94 bis, avenue de Suffren - 75015 Paris
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