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VERBATIM UNIVERSITÈ DU BEBE- 9 avril 2021 Après-Midi

Intervention Ramette Radjan

Bonjour, Je suis pédopsychiatre, praticien hospitalier à la Maison de Solenn, je travaille


auprès du professeur Moreau depuis plus d'une dizaine d'années, notamment dans le
champ de la transculturalité. J'anime une consultation dans la l'Hebdomadaire Groupage,
qui est un dispositif spécifique dans le champ de la transculturel. Et en dehors de ça, je
suis responsable de la liaison dans la maternité Port Royal mais aussi sur le site de
l'hôpital Cochin et entre autres dans nos indications privilégiées puisqu'on a cette
expertise transculturelle, on peut être amené en seconde intention à intervenir au-delà
d'une prise en charge classique de pédopsychiatre. Et je vous détaillerais tout à l'heure
nos indications justement pertinentes au sein de la maternité et les différentes modalités
d'ailleurs d'intervention. Je suis également au sein de la Maison de Solenn, je suis
responsable de l'accueil des adolescents en consultation. Voilà donc j'ai le plaisir de vous
parler de la parentalité ailleurs et le devenir dans la migration. Donc, pour commencer,
j'aime bien commencer par toujours un proverbe ou une citation. Je trouve que ça met
dans une ambiance transculturelle puisqu'on aime bien employer d'ailleurs des
métaphores ou des proverbes dans les constellations transculturelles. Elle représente
souvent plus facilement les émotions dans certaines langues, où on exprime mieux les
émotions à travers les proverbes, notamment en Afrique de l'Ouest, les patients nous
disent régulièrement. Toni Morrison dit qu'"il n'y a pas de l'étranger, il n'y a que des parties
de nous-mêmes" et j'aime bien introduire par cette citation-là qui figurent bien notre
mouvement dynamique dans la transculturalité. C'est à dire que dans un cadre culturel, la
perspective transculturelle, on est vraiment dans une approche dynamique et souple. On
ne considère pas la culture comme une entité figée on va travailler avec les patients pour
essayer de les amener parfois des ré assouplir, d'ordonner des positionnements plus
souples, les aider en tout cas par rapport à leurs différents sentiments d'affiliation
culturelle, puisqu'on se définit souvent différemment à un instantané T de la vie. Moi, par
exemple, je me définissais comme française si on me demandait quand j'avais 20 ans,
aujourd’hui je dirai indienne et française. Et puis, quand j'ai accouché, peut être que je
disais différemment, on se réactive, ces questions-là. Qui va être notre enfant quand on
accouche en terre étrangère ? Qu'est ce qu'on va pouvoir transmettre ? Et ce qui va
devenir français ? Qui va être de notre culture et où est ce qu'il va être des deux ? Donc
vraiment, on considère la perspective transculturelle comme de traverser les cultures et
dans notre manière de faire, on considère l'objectif d'une approche transculturelle et de
prendre en compte l'impact de la dimension culturelle dans les représentations des
maladies ou d'un problème et dans la manière de se représenter les différents traitements
lorsque cela est nécessaire. Et souvent, cela est nécessaire à différents moments de la vie
puisque la culture est là pour penser et pour panser aussi avec un A à des moments
difficiles de la vie pour contenir les états d'âme, par exemple, par les rites de naissance ou
de mort à ce moment-là de la vie, même si les patients nous en parlent au sein de la
maternité. Et nous avons nous mêmes nos propres rites, nos propres manières de faire
autour de la mort et autour des maladies chroniques. Et lorsque la médecine, lorsque les
soins ne peuvent pas guérir totalement une maladie et bien souvent, les cultures ont pu
penser une modalité pour se représenter l'irreprésentable ou pour mettre dans l'action,
dans des modalités thérapeutiques traditionnelles, par exemple, qui sont tout à fait
complémentaires des modalités thérapeutiques occidentale ou autre au sein d'une même
société. Il peut y avoir une coexistence de différentes modalités. Alors, pourquoi sommes-
nous appelés en particulier à la maternité pour des indications transculturelle ? Eh bien,
j'ai envie de vous rappeler un chiffre, une proportion parlante. Puisqu’une femme sur cinq
en France aurait une histoire liée à la migration de première, deuxième, troisième
génération d'émigration et donc qu'il y a déjà une bonne représentation des femmes
migrantes au sein de nos maternités. Et très souvent, j'ai une diapo spécifique pour bien
détailler pourquoi cette période périnatale constitue une phase de vulnérabilité pour les
patients immigrants, je vous donne déjà un aperçu en disant que en tant que migrants,
quand on arrive dans un autre pays, on doit intérioriser assez rapidement les valeurs de la
société d'accueil en parallèle d'une transmission de valeurs traditionnelles. Et plus on est
arrivé récemment en France et plus on doit les intérioriser vite. Si on est arrivés
récemment en France et qu'on arrive et qu'on accouche en France, eh bien il y a un
double travail. Il y a une double crise identitaire. On pourrait dire qu'il y a le fait de devoir
se reconstituer une enveloppe psychique et sensorielle avec laquelle on décode le monde
extérieur. Je reprends l'expression de Toby Nattend, qui est une des figures de la pointe
de la psychiatrie et qui parlait de trauma migratoire. C'est à dire que lorsqu'on quitte un
pays, on fait comme si on perdait une peau et qu'on devait reconstruire une nouvelle
peau, une nouvelle enveloppe avec laquelle on décode le monde de l'extérieur. Et en ça,
ça fait une fraction de ces pressions très fortes qui peut induire du clivage. Et d'ailleurs,
vous avez pu le constater vous-même très souvent, quand on demande à une femme
immigrante ou elle a des parents migrants de raconter leur histoire. Ils peuvent raconter
qu'à partir raconter ce qu'à partir de leur arrivée en France, et pas forcément avant la
migration du fait de ce clivage-là, et si on ne va pas chercher activement les éléments de
l'histoire antérieure, qui était la personne avant son travail, ses études, son parcours de
vie ? Eh bien, ce clivage intériorisé fait qu'on peut tout à fait passer à côté d'éléments qui
sont tout à fait précieux dans le récit de la Nativité pour aider à créer une bonne relation
de soin et mieux comprendre la situation. Et donc, je parlais de double crise identitaire, la
parentalité, le fait de devenir parent dans ce contexte là et se questionner sur comment
présenter aux bébés un monde, pour reprendre l'expression de Winnicott qu'on ne connait
pas soi-même à présenter le monde à petite dose. Mais les parents sont en train de
découvrir ça. Donc ça rajoute un niveau de complexité par rapport à tout parent. Les
indications transculturelles et la maternité peuvent concerner des couples mixtes. J'ai
même écrit un article sur une situation qu'on avait rencontrée avec Bilal d'Algérie, le père
de la petite Kabylie et la mère de la Grande Kabylie, il y avait un conflit autour de la
nomination autour de l'enfant, d'un conflit autour du berceau. C'était devenu quasiment
violent et du coup violent verbalement, avec un sentiment d'insécurité qui a été transmis
aux soignants par rapport à la place de ce bébé. Il y avait une réactivation de nombreux
éléments liés à l'histoire de la migration dans cette famille et à l'histoire du couple mixte, à
l'histoire de cette union, une mère qui était décrite comme issu d'une famille de la grande
ville et qui était médecin d'ailleurs, qui n'avait pas pu exercer en tant que médecin en
France et qui se sentait justement dans une déchéance sociale par rapport du fait de ne
pas pouvoir l'exercer. Et le père qui lui aussi de la Kabylie mais de famille très
traditionnelle avec le sentiment que sa femme devait écouter les règles de nomination
telles le définissait le système patriarcal. Et lui avait décidé que l'enfant devait s'appeler du
prénom de son propre père, qui était décédé un an jour pour jour, un an avant la
naissance de son enfant et cet enfant, la nomination qui voulait en faire correspondait à un
prénom, selon la mère de terroriste, et elle avait souhaité que son enfant soit bien intégré
en France. Elle voulait lui mettre un prénom plutôt moderne, voire un prénom français.
Dans un souci d'intégration. Donc la manière dont chacun se décrivait dans son sentiment
d'appartenance, à un groupe culturel et son propre métissage culturel par rapport à une
société à transformation rapide faisait qu'on avait l'impression d'une mixité, même dans le
couple. Et cette mixité, ces regards différents et croisés rentraient en confrontation avec
un caractère inconciliable au niveau des critères de nomination, au niveau du bébé qui
était né et a un conflit important des parents autour de cette nomination. Donc, le père issu
de famille traditionnelle, qui voulait appeler son bébé du prénom du grand père du bébé
parce qu'il était né le même jour que la date du décès de son propre père, qui aurait dit sur
son lit de mort "Mon fils, tu appelleras ton fils de mon prénom." Donc, il s'agissait d'une
protection traditionnelle, alors que pour la mère, ce prénom représentait un prénom de
terroriste et dans une volonté forte d'intégration en France et un souci avec l'impression
que son bébé ne serait pas protégé avec toute cette histoire de contre transférentiel et
d’histoire coloniale, de tout ce qui imprégnait la France à cette époque, encore et toujours
aujourd'hui dans l'histoire des attentats. Elle avait ce souci-là de le protéger totalement
d'une autre manière. Et la consultation transculturelle avait pour objectif de se poser pour
comprendre le conflit et on s'est rendu compte qu'il y avait plein d'aspects de l'histoire de
chacun du couple qui rentraient en confrontation avec des représentations très différentes,
des principes très différents. Moi, je vous parle d'un exemple très rapide de couples
mixtes, mais je pourrais détailler la situation pendant beaucoup plus longtemps.
On intervient la plupart du temps dans des situations où il y a de la vulnérabilité, voire par
la psychopathologie. Et on s'en rendu compte qu'il y avait une dépression paternelle dans
cette situation, un père qui était au chômage depuis 10 ans, qui n'arrivait pas à asseoir
son rôle de père, d’homme dans la société française, qui était très affecté par ça. Et la
maman également, qui ressentait un grand vécu d'isolement parce que toute sa famille
était au pays. Et voilà donc tout ça, c'est vraiment de la conjugaison de plusieurs facteurs
de vulnérabilité qui se cristallisent autour de cette situation qui s'est cristallisée autour de
la nomination. Et donc, on a petit à petit autour de la consultation on est sortie de cette
cristallisation pour essayer de dénouer les nœuds. Donc, elle peut concerner
l'appartenance culturelle, autant la première génération que la deuxième génération.

Que signifie contre-transférentiel ?

Je vais définir le contre transfert, mais aussi le contre transfert culturel, qui est une notion
théorique très importante dans l'approche transculturelle, donc en psychologie, en
psychanalyse en général on parle pour décrire ce qui peut être du registre de l'affect dans
une relation entre soignants et soignés. On parle de l'action de transfert elle ou contre
transférentielle. Donc le transfert c’est ce que le patient peut ressentir vis à vis du
soignant. Parfois, un transfert, on peut parler du transfert paternel, transfert des affects, ce
que le patient peut ressentir, de la colère, de la déception, de l'agressivité. Et dans l'autre
sens, le thérapeute également. C'est ce qu'on appelle le contre transfert. On est censé
être dans une relation neutre, mais on est aussi des êtres culturels et des êtres humains.
On peut ressentir quelque chose d'autre sur le plan de la relation vis à vis du soigné. De la
même manière, des réactions, de l'empathie très forte ou de la colère des choses. De ce
registre-là, on en fait quelque chose dans le cadre de la relation du patient. Il s'agit d'en
avoir conscience et d'en faire quelque chose. Moi, je trouve cette définition très simpliste.
Ce que dit Georges Devereux, qui est un des pères fondateurs de l'ethnopsychanalyse,
c'est que tout thérapeute est dans une relation où le patient est d'une culture différente de
celle du soignant, doit s'interroger sur sa propre position par rapport à l'altérité que lui
renvoie le patient, c'est à dire essayer de discriminer sa part de préjugé implicite ou
explicite vis à vis du patient qui peut aller d'un extrême (racisme) à l'autre extrême qui
pourrait être la fascination qui n'est pas non plus souhaitable. Une sorte de fascination
pour l'exotisme. Et donc, on essaye d'avoir conscience de ces réactions, contre
transférentielles culturelles, dit-il. Donc, il adjoint l'adjectif culturel à contre le transfert pour
comprendre l'impact de ces réactions là sur la relation avec le soigné et dans les réactions
contre transférentielles culturelles, il peut y avoir des aspects historiques, par exemple
l'histoire de notre propre pays par rapport à l'histoire du pays du patient.

Effectivement, on peut avoir des réactions vis à vis de la personne qu'on doit
accompagner. Il s'agit de la réaction affective ou de la réaction en lien avec la culture de la
personne. Ça peut être des réactions contre transférentielles traumatiques aussi, je le
précise, parce qu'on y est souvent soumis à la maternité. Il est très fréquent que j'ai
accompagné des parents demandeurs d'asile en général. Et je pense que cet exemple-là
du contre transfert traumatique permet de montrer à quel point c'est utile de prendre en
compte son contre transfert. Par exemple, quand quelqu'un vous vous raconte quelque
chose de difficile, de traumatique et de son parcours de vie qu'il a subi, par exemple des
tortures intentionnelles à répétition, ou bien qu'un bébé issu d'un viol, eh bien, on peut dire
action contre transférentielles qu'on peut retrouver sa peut être d'avoir quelque chose qui
peut être contagieux dans un récit traumatique qui peut figer la pensée, qui peut créer un
blanc mental, une sidération de la pensée. Ça dépend des personnes, d'ailleurs c'est utile
du coup, quand on a conscience de ça, de faire une consultation à plusieurs, par exemple,
comme ça, il y en a toujours un qui peut avoir une idée pour redynamiser la pensée et
pour dire quelque chose qui va être utile à la personne. Alors je reviens au niveau de la
maternité spécifiquement. On disait l'importance de nos interventions sur le lieu de la
maternité en lien avec la migration. On sait aussi. Les épidémiologistes ont démontré qu'il
y a davantage de césariennes, davantage de grossesses à risque, davantage de
prématurité. Du coup, a une surreprésentation des femmes migrantes dans les services
de néonatologie de bébés issus de l'immigration et particulièrement pour les femmes
originaires d'Afrique subsaharienne. On ne retrouve pas ce sur-risque, notamment au
Maghreb. Et pour l'instant, on explique ces risques par un accès aux soins prénatal
insuffisant ou une représentation du suivi de la grossesse qui peut être différent d'une
culture à l'autre, avec une médicalisation de la grossesse. Du coup, ici, lorsqu'elle n'a pas
lieu au pays, un accès aux soins qui se fait de manière tardive et du coup, par exemple,
tout ce qui est prise en charge de l'hypertension artérielle, diabète, etc. peut se faire de
manière tardive avec des grossesses qui ont eu le temps d'évoluer à ce niveau-là. Et j'en
profite pour dire qu’au niveau de la représentation de la césarienne, en particulier en
Afrique de l'Ouest, de nombreuses femmes nous disent aussi que l'on sait que c'est
compliqué d'accoucher pour toute femme par césarienne. La représentation culturelle de
la césarienne peut relever d'une connotation particulièrement négative dans certains
groupes culturels où on peut être considéré comme une femme qui ne l'ai plus car la
richesse peut être représentée par le fait d'avoir des enfants et le fait de ne pas pouvoir
accoucher correctement, de ne pas avoir accouché par la bonne porte, c'est pas
protecteur sur le plan culturel vis à vis de l'enfant et que, du coup, on peut être considéré
comme un équivalent de femmes stériles parce qu'on accouche par césarienne. Et du
coup, il y a une attention importante à apporter pour certaines femmes, d'autant que ce
risque-là est plus important pour elles quand elles accouchent en terre étrangère. Du
coup, la représentation peut être animée de ces représentations collectives là. Je précise
tout de même que on évite les généralités culturelles dans les perspectives transculturelle,
c'est à dire qu'une même femme, une femme malienne qui vient de la campagne, par
exemple, ne va pas vous dire la même chose qu'une femme malienne qui vient de la ville.
Et vraiment, ce qui est important, c'est d'interroger le patient sur comment lui vit les
choses, sans généraliser et sans se dire que c'est forcément comme ça dans sa propre
culture. Toute la perspective culturelle va consister à poser les bonnes questions sans
tabou et en montrant notre intérêt authentique pour l'autre, pour la culture de l'autre, pour
ses propres représentations, en n'allant pas trop vite en elle, en laissant de place au doute
dès qu'on a un sentiment d'étrangeté dû à la distance culturelle, probablement, mais sans
s'en conclure trop vite, sinon on fait un exercice de décentrage. Il s'agit de ne pas ramener
systématiquement de l'inconnu à du connu et, du coup, de laisser une place au doute.
Comme pour la manière de porter un bébé. Les femmes nigériennes elles ont un portage
très lâche du bébé pour le rendre tonique et si on n'a pas le regard aguerri, on peut penser
que le bébé ne va pas bien tenir sur le genou, par exemple. Et quand elle le porte sur les
genoux, c'est vraiment la manière de porter des femmes nigériennes puisque pour elles,
de la même manière que je parle de protection culturelle, le fait qu'un bébé soit tonique et
pas mou est très protecteur. On accorde beaucoup d'importance à la motricité en même
temps pour les bébés d'Afrique de l'Ouest pour être fort dans la vie. Et du coup, le portage
va être adapté en fonction de ça. Bien sûr qu'il est accompagné d'une technicité qui a été
transmise de génération en génération et il est tout à fait valable et qu'il y a mille et une
manière de s'occuper des bébés, c'est une expression de Marie-Rose Moro. Autant dans
la perspective transculturelle on va essayer de voir la part de ce qui est du registre
culturel, du registre normatif, par exemple comment on porte un bébé dans le groupe
culturel de la personne. Comment on l’allaite ? Comment est-ce qu'on lui parle, qu’on ne
lui parle pas. Mais on ne va pas tout ramener à la culture. D'autant que, et surtout, qu'on
ne doit pas banaliser dans les situations où il peut réellement avoir des troubles et des
interactions. Et notamment, on sait qu’il y a davantage de dépression post-partum dans la
population migrante et on va voir pourquoi tout à l'heure. Il y a ce risque de
psychopathologie, bien sûr, qui n'existe pas in-situ. C'est la migration qui engendre de la
vulnérabilité. Et puis, on est arrivé récemment en France et puis il y a ce risque-là, déjà
qu'on sait que ce risque est sous-estimé en population générale et bien en population
migrante. Il y a encore plus importante entre 30 et 50 chez les immigrants, en fonction des
études qui sont en amont qui sont décrites sur le sujet. Il y'a des dépressions, mais aussi
des états de stress post-traumatique complexes, c'est à dire des hommes, des femmes
qui ont pu avoir des parcours migratoires émaillés de traumatismes multiples et qui vont
par exemple quitter un pays pour se protéger de l'excision de leur fille, par exemple, ou
d'un pays qui est en conflit armé. Et puis, sur le chemin qui seront passés par la Libye, par
exemple, et qui auront subi des traumatismes, parfois des abus sexuels. Ensuite, à leur
arrivée en France, ils sont accueillis par un homme qui va abuser de leur situation. La
multiplicité, la répétition de ces traumatismes et le fait que c'étaient des traumatismes
intentionnels font que la présentation clinique va davantage correspondre à un état de
stress post-traumatique complexe, c'est à dire pas que des cauchemars répétitifs, un
syndrome de répétition, des symptômes d'évitement par rapport à une situation
traumatique unique, mais plutôt des répercussions sur la relation à l'autre, c'est à dire très
souvent des symptômes qui sont du registre des métiers qui se répercutent sur la relation,
notamment la méfiance des affects de colère qui vont être importants et la méfiance. Du
coup, je le précise parce que du coup, la relation au soignant peut être compliquée dans
ces situations et ça peut donner l’idée qu'il y a des idées de persécution. Il peut y avoir
également des symptômes du registre dissociatif ou des somatisations au premier plan
dans les états de stress post-traumatique complexe avec du coup la dissociation. C'est
une rupture de contact avec la réalité. Pareil, ça rentre dans le cadre d'un état de stress
post-traumatique. Des moments où on a l'impression que la personne est ailleurs. Et il
peut aussi y avoir des somatisations, sachant qu'en plus, pour en rajouter une couche au
niveau de la dimension culturelle, j'ai envie de rappeler que la conception de la souffrance
dissocie âme et corps. C'est plutôt une notion de philosophie occidentale que dans de
nombreuses cultures, on pense de manière plus holistique, plus globale la souffrance et
qu’une souffrance psychique peut tout à fait se manifester directement par le corps. Ça
peut être, par exemple, des vomissements de gravidique, c'est à dire des vomissements
qui vont durer tout le long de la grossesse. C'est une pédopsychiatre de Bordeaux qui a
beaucoup écrit sur le sujet. Les vomissements gravidiques des femmes migrantes, qui irait
du début à la fin de leur grossesse, ça pourrait être une modalité d'expression de leurs
souffrances liée à leur isolement. Autre exemple paradigmatique de la maternité, très
souvent pour des familles asiatiques, les cicatrices de césarienne qui sont trop
douloureuses, qui durent au-delà d’un mois c’est la seule modalité d'expression d'une
souffrance. Mais on voit bien qu'il y a de l'anxiété ou des symptômes dépressifs qui sont
derrière. Mais la première porte d'entrée pour accéder à la souffrance de ces femmes va
plutôt être une modalité corporelle. Au niveau des chiffres, les femmes intellectuelles qui
migrent et qui se retrouvent à un niveau social bas, seraient celles qui sont les plus
soumises à un risque de vulnérabilité psychique, particulièrement au moment de la
grossesse. C'est typiquement ce qui est arrivé à la femme Médecin, dont je vous parlais
tout à l'heure parce qu'elle nous rapportait de son vécu. Autre chiffre, les femmes
migrantes isolées oublient en une génération les techniques de maternage traditionnelles.
Donc, vraiment, ça montre à quel point aussi dans les modalités de transmission par les
mécanismes de ce qu'on appelle l’acculturation, qui est la manière dont on se transforme
au contact d'une autre société quand on migre, quand on change de pays, quand on est
expatrié aussi. On peut perdre au niveau de ses repères culturels, de son identité et à
l'extrême, ça devient l'assimilation et typiquement dans les situations pour les techniques
de maternage, c'est une des manières de faire qui se perd le plus rapidement. C'est vrai
que dans des sociétés traditionnelles, on peut être dans des transmission verticale, c'est à
dire qu'on apprend des mères, des tentes, des grands-mères sur les techniques de
maternage. On est éduqué au portage précoce, c'est à dire que ce n’est pas rare de voir
les nièces, les cousines porter à l'âge de 7 ans, un bébé en Inde c'est le cas. Et dans les
sociétés occidentales, on doit plutôt être des femmes hyper compétentes, apprendre par
les livres ou les copines. Mais on fait plutôt en opposition à la transmission verticale. On
veut trouver notre propre identité de mère et moi, bénéficier des conseils de nos propres
recherches. Et il y a ce mécanisme d'acculturation qui peut se produire d'autant plus dans
la migration, et notamment celles qui sont isolées, qui pensent s'acculturés le plus vite et
qui peuvent oublier en une génération les techniques de maternage traditionnelles qui
peuvent protéger, conforter dans un sentiment de compétence.

On a une consultation spécifique à la maternité Port-Royal, qui est située au centre de


Paris et plutôt dans un quartier privilégié, mais qui est une maternité de niveau 3, c'est à
dire qu'il y a une réanimation néonatale. Et il y a plusieurs consultations spécifiques,
notamment une consultation pour les femmes qui ont un VIH, une consultation dédiée aux
femmes qui sont dans la très grande précarité. Et du coup, il y a des dispositifs spécifiques
qu'on a pu créer autour de cette situation-là. Moi, je n'aime pas qu'on associe évidemment
systématique migration et précarité. Ce sont vraiment des facteurs de vulnérabilité, mais
qui sont différents, mais qui peuvent, quand ils sont conjugués bien sûr, favoriser
malheureusement la psychopathologie et dont j'avais envie de citer Elodie Panetier qui a
beaucoup travaillé sur le sujet. On peut constater dans le travail clinique, lorsqu'on
accompagne des femmes enceintes qui sont par exemple dans des logements du 115, il
est difficile d'interroger leur préoccupation maternelle primaire, elle va prendre la forme
plus d'une préoccupation sur le lieu d'hébergement et parce qu’il l’obsession du lieu, le lieu
sécure, le lieu commun, comme dirait Hannah Arendt. C'est le lieu dans lequel on
accueille un bébé. Il y a cette sorte de préoccupation de comment je vais accueillir mon
enfant et surtout la question du lieu, mais pas entraver la capacité de rêverie. Pour ajouter
par rapport à la situation de migration, ce qu'elle dit, Panetier, c’est que la situation qui a
été impactée à plusieurs niveaux, ça peut être l'errance de la femme qui n'a plus de lieu
où se poser, qui vient faire écho aussi à une errance identitaire. L'expérience migratoire,
parfois douloureuse, peut être réactualisée par la maternité. Les ruptures précoces aussi
peuvent être réactivées par l'absence de domicile fixe et du coup, les entretiens
psychologiques sont alors marqués par une temporalité psychique qui est suspendue au
vide de l'irreprésentable. Du coup, cette vulnérabilité psychique engendrée par la
migration qui est conjuguée à un isolement et parfois de précarisation, peut entraver la
capacité de répit de la mère, c'est à dire sa capacité à rêver autour de l'enfant, à vocaliser,
à mettre en mots les contenus psychiques du bébé au sens de Bion.

Alors, celle-là, c'est peut-être la diapo la plus importante. C’est vraiment la diapo qui
représente les différents niveaux de vulnérabilité autour de la période périnatale. Donc,
voilà un niveau groupal, les parents peuvent être soumis depuis leur arrivée en France, ils
peuvent avoir ce sentiment de choc culturel, c'est à dire une confrontation à d'autres
groupes culturels avec un manque de lien, surtout si la communauté a parfois des
différences de langue et des différences de religions. Il n'y a pas toujours eu le temps de
s'asseoir, de se poser pour savoir comment on peut rétablir des niveaux de continuité.

Alors, un niveau individuel ? Vulnérabilité parce qu'on sait que cette période de grossesse,
que ce soit pour le père ou la mère, il y a le mécanisme de transparence psychique qui
peut réactiver aussi les conflits qui ont été intériorisé antérieurs. On rêve davantage durant
cette période, on peut avoir davantage d'émotions exprimées et que dans toutes les
situations où il y a eu des pertes, des violences, du trauma, des deuils, des dépressions
d'anxiété antérieures. Tous ces éléments-là peuvent être réactivés au moment de la
grossesse et un peu après, que ce soit pour la mère ou le père et étant dans nos
situations notamment de patients exilés, c'est particulièrement présent. Et enfin au niveau
de la parentalité, puisque les familles peuvent être confrontées à des techniques
totalement différentes au niveau du portage, mais des styles de maternage et de
parentalité qui sont différents et peuvent mettre à mal leurs sentiments de propres
compétences à certains. Et chacun peut se positionner différemment. Il y en a qui peuvent
être dans des pseudos rigidification culturelles, peuvent craindre tellement de perdre leur
identité culturelle et du coup, qu'ils peuvent se rigidifier dans le temps, les manières de
faire et parfois même user de pratiques qui sont considérées comme désuètes au sein de
leur propre pays, qui peuvent multiplier les rituels pour combler une sorte d'angoisse. Et
sentir qu'ils injectent, qu'ils "enculturent" leurs enfants au sens de Margaret Mead, une
anthropologue qui parle du bain culturel dans lequel l'enfant est baigné et dans lequel on
lui a injecté la culture en tête, dans la manière de parler, de penser, de le nourrir. À
l'inverse, d'autres qui peuvent être dans le pseudo démission se dire, je renonce à mon
savoir de la base, je vais prendre, tout ce que la PMI et les professionnels peuvent donner
parce que moi, je me sens incompétent. Mais bien sûr qu'on peut avoir un juste milieu, et
c'est ça l'objectif. D'ailleurs, dans la culturalité, c'est de mettre en valeur ses potentialités
créatrices, c'est à dire de réussir à apprendre de chacun des deux ou plusieurs univers
culturels d'appartenance, puisqu'à partir du moment, on pose son pied en France on se
métisse aussi, on peut prendre des choses aussi d'ici et l'idée, c'est de rendre les choses
conciliables et pas incompatibles. On ne peut pas toujours tout prendre, mais en tout cas
d'avoir un sentiment de métissage harmonieux qui fasse du bien et qui donne un
sentiment d'intégrité culturelle.

On pense beaucoup la famille en tant que la famille nucléaire, mais dans des cultures
traditionnelles, on peut penser la famille de manière plus élargie, dans certaines situations,
être l'oncle maternel dans les systèmes patriarcaux tient plus d'importance dans
l'éducation d'un bébé que le père biologique. Et quand on pense en groupe et que le bébé
appartient au groupe pas que à ces deux parents, on doit aussi assouplir le cadre et qu'il y
a d'autres personnes qui puissent accompagner aussi.

Je reviens à l'aspect groupal, c’était l'absence du cadre culturel inconnu qui peut faire
choc, et puis la perte des réseaux d’teillage de la communauté. Je ne suis pas trop
communautariste, mais l'idée, c'est de se dire qu'on a besoin d'avoir du familier pour
ensuite affronter le différent. C'est plus facile de le faire dans ce sens-là que de le faire
brutalement pour ce sentiment de permanence identitaire. Et on peut tout à fait être le
même tout en se transformant et dont on fait constamment dans l'approche culturelle des
allers retours entre le passé, le présent et le futur pour restaurer ce sentiment de
continuité d'exister, ce sentiment identitaire. Ce qui i risque de se passer dans
l'immigration, c'est notamment dans les situations pour lesquelles on est appelé, les mères
isolées. C'est l'absence des co-mères, donc les mères, les tantes et cousines, les grands-
mères, souvent, aident sans d'autres cultures, qui servent de modèle notamment pour les
soins précoces des bébés. D'ailleurs, il y a des mères parfois qui ont déjà accouché, qui
ont déjà un premier enfant au pays. Mais pour les soins précoces qui ne savent pas trop
comment faire parce que c'est le groupe qui accompagne au début, on demande souvent
à la mère de se reposer, juste d'allaiter. Mais pour les soins précoces, c'est plutôt les
autres qui peuvent s'en occuper. Elles sont très preneuses de tous les conseils à la
maternité. J'en ai déjà parlé de la transparence psychique, c'était au niveau individuel.
C'est qu'en période périnatale, notre fonctionnement psychique serait plus lisible que
d'habitude. On a davantage accès à l'inconscient, en quelque sorte, des périodes où on
rêve davantage où les modifications physiologiques de la grossesse se répercutent sur le
psychologique et où notre désir de mouvement s'estompe plus facilement de manière plus
explicite. Il peut y avoir une réactivation de tout ce qui est conflit infantile, en particulier en
lien avec l'Œdipe, etc. Marie-Rose Moro va reprendre cette notion de compétence et
transparence psychique en la complexifiant pour les situations de migration ou d'exil, où
elle va parler de transparence culturelle, c'est à dire le même processus, mais qui est
potentialiser par l'exil. C'est ce que je vous disais tout à l'heure c'est un terme théorique
pour expliquer que ces périodes-là, en période périnatale, beaucoup de questions vont se
poser sur qu'est ce qu'on va pouvoir transmettre à l'enfant. Comment on peut le nommer
et ce qu'il va prendre de ses ancêtres, de ses aïeux ? Qu'est ce qui va prendre d’ici ? Et
parfois, du coup, avec tous les éléments culturels que nous pensions appartenir à la
génération qui précède peuvent se réactiver et devenir d'un coup important. Donc, en
reprenant ces éléments-là de vulnérabilité, on comprend que c'est le premier enfant qui
naît en France qui est le plus exposé au risque de vulnérabilité. Ce que décrit Marie-Rose
Moro, c'est que par la suite d'ailleurs, cet enfant là le premier qui est né en France, il peut
être soumis à un risque de vulnérabilité à son entrée à l'école ou à l'adolescence, où les
questions de l'adolescence. Parce que la question de la construction identitaire va se
poser. C'est celui qui renvoie le plus de sentiment d'étrangeté vis à vis de ses parents dès
le début des mères, par exemple, qui vont dire ce bébé, c'est un bébé de blanc. Il risque
d'y avoir une réactivation du clivage migratoire pour ce premier enfant. Le clivage entre les
deux dans le monde de la maison, où il y a la nourriture, la langue, les choses familières et
le clivage avec le monde du dehors qui peut être représenté par les institutions, l'hôpital,
l'école et la première entrée à l'école nécessite une estime de soi suffisante de l'enfant et
aussi un apaisement des parents qui sont très anxieux par rapport au monde extérieur
qu’ils considèrent comme hostile. On voit là, par exemple, des mutismes sélectifs chez les
enfants qui ne parlent pas du tout à l'entrée à l'école, qui n'est pas très bien la langue à la
maison, qui n'ont pas de problème de retard de langage. Mais cette pathologie-là est
paradigmatique du transculturelle, du clivage entre le dedans, dehors, de la difficulté de
faire des ponts entre le monde du dedans et le monde du dehors. Typiquement, ça peut
être l'enfant exposé, le premier qui est né en France. Alors là, cette diapo, vous la lirez
tranquillement plus tard, parce que je vois que le temps avance. Je dois la mettre en
premier d'ailleurs. En général, si ça reprend la culture comme un catalyseur, comme levier
thérapeutique, catalyseur actif de la relation affective aux relations de soi. Aider la
personne à se remettre dans un travail de tissage, des liens entre différents univers
culturels, donc pas renforcer son identité culturelle mais plutôt de l'accompagner dans une
réflexion sur ses différentes affiliations en s'appropriant des positionnements identitaires
plus souples et plus complexes. Notre rôle n'est pas de dire comment il faut être, ni même
comment il faut faire, mais de permettre que les capacités émergent chez les parents et
que nous soutenances et que nous partagions des représentations. Pour vous donner
quelques outils anthropologiques et à ce titre-là, j'ai envie de citer Hélène Storck Estero
erreka, qui a écrit un très beau livre qui s'appelle "Enfances Indiennes". C'est une
anthropologue qui est allée en Inde et aussi en Afrique de l'Ouest, qui a été sur son terrain
d'immersion, qui a fait beaucoup de travaux sur l'observation des bébés et je trouve qu'elle
écrit bien dans son livre en reprenant des études sociologiques et historiques très
sérieuses, à quel point les interactions peuvent être différentes en fonction des groupes
culturels d'appartenance. Et on voit par les exemples qu'elle donne, on voit très bien
comment il pourrait y avoir aussi des malentendus culturels qu'on retrouve dans des
situations de migrations, par exemple décrire le regard. Vous savez que souvent, on
essaye d'évaluer la qualité d'une relation parent bébé avec les interactions visuelles, les
interactions motrices, les interactions tactiles. Est-ce qu'une mère qui ne regarde pas son
bébé, ça vous paraît inquiétant ?

Ça dépend de sa culture. Dans la culture chinoise, par exemple, je crois que là la mère
doit rester un peu loin de son bébé le premier mois, ne pas le porter, etc. parce qu'elle est
encore considérée comme un pur de l'accouchement.

Oui, tout à fait. Effectivement, si vous avez l'impression qu’il n’y a pas de fausses notes
dans les interactions, qu’il y a quelque chose d'harmonieux, mais qu'il y a juste ça, que le
regard n'est pas insistant, ça peut mettre la puce à l'oreille sur plutôt quelque chose du
registre culturel. Et je vous disais tout à l'heure laissez la place au doute. On peut tout à
fait les questionner avec une curiosité pour la culture de l'autre. Et je le précise, parce
qu'on est dans une idéologie républicaine dont on craint d'interroger sur la culture de
l'autre de crainte d'être discriminant, alors qu'en fait, la plupart du temps, quand on
interrogeait et que celle-ci est authentique, les personnes le prennent très bien.
Cependant, la qualité des interactions au niveau tactile et motrice va prendre le dessus.
Ce que décrit Helene Stock dans les travaux sociologiques, c'est que ce serait dans les
cultures judéo chrétienne où le regard a revêtit beaucoup d'importance. On imagine très
bien la Vierge qui regarde son enfant. Et d'ailleurs, le contact charnel était également non
souhaitable. Il y a tous ces éléments-là qui sont imprégnés de la culture dont on ne sait
même pas. Ça fait partie de l'inconscient collectif qui sont intériorisé. De la même manière
qu'une mère qui doit respecter les quarante jours, par exemple dans le monde maghrébins
de ne pas sortir, elle ne sait pas forcément qu'elle est l'interprétation anthropologique par
rapport à ça. Moi, je le sais parce que j'ai lu les travaux anthropologiques, mais c'est
comme ça. C'est transmis de génération en génération. On sait que pour protéger un
bébé, il ne faut pas sortir pendant 40 jours. Là, l'interprétation, c'est que c'est que quand
on est dans un monde musulman, il y a le monde des invisibles et le monde visible. Et ce
n'est pas une question de croyance culturelle. C'est une croyance largement partagée
dans une bonne partie du monde qui a une coexistence entre le monde des visibles et des
invisibles. Et lorsqu'on accouche, lorsqu'on est enceinte, on a un pouvoir, en quelque
sorte, on est un peu plus en lien avec le divin et dans ce sens-là, on peut être davantage
soumis à des attaques de Djinn qui peuvent attaquer préférentiellement les femmes
enceintes et les bébés. Du coup, pour les protéger pendant ces 40 jours, ne pas se laver
avec de l'eau stagnante, s'isoler un petit peu, faire quelques rituels et tous les autres qui
vont s'occuper du bébé. La mère est considérée comme une princesse qui doit allaiter, se
reposer, reprendre des forces. Mais ça, c'est interprétation là on ne la connaît pas sur le
plan idéologique, mais la transmettre dans les manières de faire. Ce sont ces exemples là
qu'on retrouve très souvent au sein de la maternité et la fonction de ces rites-là, je trouve
que celui-là est très, très parlant. Il y a psychologues, une de mes collègues qui a fait sa
thèse d'anthropologie sur le sujet, qui démontre bien, par rapport à cette interprétation-là,
que c'est une manière de canaliser et d'éviter la dépression du Post-Partum. Parce qu'au
fond, qu'est ce qu'on fait pendant ces 40 jours ? On s'isole, on doit montrer qu'on est
fatigué. Au fond, on surjoue dans ce rite-là, les symptômes de la dépression. On ne doit
pas se laver de la même manière et je dis de manière très rapide que ses rites sont une
fonction palliative pour contenir les émotions et les angoisses. En attendant les exemples
cités d'autres qui, à l'exemple du bain qui est considéré comme un bain de détente ici
mais qui va revêtir une fonction de purge dans certaines cultures. Je ne sais pas si vous
l'avez déjà vu des massages africains ou à un moment donné, on met le bébé à l'envers,
mais de manière très rapide, le remet à l'endroit et c'est très tonique. L'idée, c'est de
stimuler le système vestibulaire et de le faire mature. Évidemment que ce n'est pas
secouer un bébé. D'ailleurs, j'avais déjà montré un clip à des étudiants en médecine qui
avaient dit oui, effectivement, ce n’est pas un bébé secoué parce qu'on le met de manière
verticale. Et du coup, la tête ne se balade pas ensuite de droite à gauche. Mais cette
technicité, on la voit bien quand on est au sein même du milieu. Cependant, la même
technicité dans un autre référentiel, par exemple, un bain dans un jardin du Mali faire le
même bain avec tous ces gestes toniques dans un petit lavabo d'un HLM on peut avoir
l'impression que, du coup, il peut y avoir des malentendus culturels sur la manière de faire
et des signalements se font trop rapidement par rapport à ce type de situation. Je pourrais
en citer bien des exemples de ce registre-là. La situation transculturelle est une situation
de risque, là aussi potentiellement une source de résilience et de créativité. J'avais envie
de le rappeler parce que je dépeins quand même un tableau de vulnérabilité, mais bien
sûr qu'on peut surmonter la plupart du temps ou les surmonter, on en devient plus forts.

C'est vrai qu'on parle toujours beaucoup des mères. Est-ce que les pères investissent
aussi cette transculturalité, vous avez l'impression que c'est quelque chose qui se fait sur
le plan de la famille ? Ou ça reste beaucoup sur le lien maternel ?

On essaye et parfois la famille plus élargie même. Je vous disais que c'était une
déformation professionnelle, que je parle beaucoup des mères. Parce qu'en pratique, on
m'appelle plus pour les mères qui sont isolées. Il y a une référence de Fatima Toualy sur
ces questions-là sur la maternité, la place des pères quand il y a eu une histoire de
migration récente, notamment. Et souvent, la migration modifie les places de tout le
monde. C'est à dire que là où il y aura l'absence du groupe, du coup le père peut
représenter le groupe, en quelque sorte auprès de la maman et du coup, il se retrouve à
une autre place, là où ça aurait été plus les mères qui auraient aidé pour les questions de
parentalité précoce, par exemple. Parce que, notamment dans les situations où il n'y a
plus le couple et il y a ce clash intérieur qui peut s'opérer chez les pères. Justement, on en
voit qui s'isole aussi au sein de la maternité, qui savent trop comment se positionner et on
va travailler dans le cadre des consultations transculturelle. C'est un cadre spécifique de
consultation, qui est déjà un espace de psychothérapie donc on aura déjà travaillé
l'indication préalable et que tout le monde soit partant et que ça prenne sens. On peut tout
à fait, dans les situations de couple mixte où j'ai pu avoir accès au père ou à des rituels
culturels autour de la naissance, qui rentre en contradiction avec ce que la mère voulait
faire et où les questions de nominations et donc on essaye de travailler sur l'histoire de
chacun et presque une thérapie de couple transculturel, dans ces situations là, mais qui
appartient, qui permettent d'historiciser aussi pour le bébé parce que ça fait partie de son
histoire aussi.

Intervention Aude Buil :

Je suis Aude Buil, je suis psychomotricienne de formation initiale avec une expérience
clinique autour de la médecine néonatale et puis des centres d'action médico-sociale
précoce, avec donc finalement deux temporalités autour de l'hospitalisation périnatale. Et
puis, sur les six premières années de vie me concernant plutôt les trois premières années
et demie de vie. Et puis voilà, je fais l'enseignement principalement à ISRP, donc à l'école
de psychomotricité Institut supérieur de rééducation psychomotrice en deuxième et 3ème
année. Et puis aussi pour la formation des paramédicaux. Et puis, je me balade un peu en
France et puis en Europe pour faire des formations principalement autour des soins de
développement dans les services de médecine néonatale et puis de maternité, puisque j'ai
également la certification adaptée aux prématurés et aux soins qui sont prodigués en
intégrant la famille. Et j'ai poursuivi un parcours académique avec le master en
psychomotricité et puis également une thèse en psychologie du développement. J'ai
travaillé autour d'un changement d'installation lors de la pratique de la peau à peau mère
bébés prématurés et en observant dès les cinq premières minutes du tout première peau
à peau jusqu'à trois mois d'âge corrigé l'impact que ça aussi bien sur comment se sentent
les mères avec leur stress et leurs risques de dépression post-partum ? Que le
développement neuro comportemental du bébé, ces états de veille et de sommeil
notamment, mais aussi son développement neuro moteur ? Et puis, principalement autour
de leurs interactions comportementales très précoces puisque dès les premières minutes
de la première peau à peau, 15 jours plus tard à l'âge du terme et à 3 mois d'âge corrigé,
voilà. Aujourd'hui, je continue sur différents projets de recherche en étant associés au
Laboratoire de psychopathologie et processus de santé à Descartes. Et puis, j'ai
l'opportunité de poursuivre différents travaux de recherche puisque j'ai intégré la
commission scientifique de la Société française de la néonatalogie. On monte un certain
nombre de recherches. J'en parle aujourd'hui parce qu'en fait, quand j'ai intégré cette
commission, il y a 17 pédiatres et puis moi au milieu. Et en fait, il y a cinq bourses pour les
médecins. Et même si elles sont ouvertes à tous, clairement, ce sont les médecins qui
verront ces bourses. Et donc, il y a deux ans, quand j'ai intégré cette commission, j'avais à
cœur de monter une bourse, de créer une bourse pour les paramédicaux et c'est
aujourd'hui chose faite. Et donc, le deadline, c'est jusqu'au 1er juin. Mais il y a 6.000 euros
pour un projet de recherche en périnatalité, soit dans le cadre d'un parcours académique,
d'un paramédical acteur de la petite enfance qui ferait un master ou un doctorat, mais
aussi pour des projets de recherche autour de la périnatalité. Donc, si jamais vous voulez
partager cette information ?

Alors je poursuis mon propos aujourd'hui, qui n'est pas si simple que ça, je ferme ça.
Finalement, c'est quand même une idée que les activités quotidiennes comme le portage
à bras ou avec des dispositifs ou les postures que l'on va proposer, les manipulations que
l'on va réaliser, les installations que l'on va finalement proposer à l'enfant vont constituer le
creuset sensori moteur, c'est à dire la base sensori motrices et relationnelles de l'enfant en
développement. Et ça, c'est particulièrement vrai pour les six premiers mois de vie. Cette
idée là que travailler autour de tout ça, ça va être important pour l'enfant. Eh bien, c'est
très intéressant pour le nouveau-né qu'on pourrait qualifier d'hyper normal dès la maternité
qui va hyper bien nécessaire pour un nouveau-né qu'on pourrait qualifier de vulnérable et
fondamentale pour un nouveau-né à risque périnatale élevé. Ce qui est intéressant aussi,
c'est de se dire que c'est bidirectionnel, c'est à dire que le parent va proposer quelque
chose en fonction de comment l'enfant va réagir en fonction de son environnement, va
être dans ses bras tendus, etc. Eh bien, c'est le bébé qui fait mère, sa mère, ça marche
pour le père également. Mais au départ, on sait bien que les différentes théories, elles, ont
été surtout centrées sur la mère. Fort heureusement, aujourd'hui, il y a de plus en plus de
recherches sur le père et donc c'est vraiment bidirectionnel. Et c'est comme
l'intersubjectivité. En fait, c'est vraiment un cercle et chacun va se nourrir en fonction de ce
que chacun vit et va proposer à l'autre en retour. Et cependant, pour le nouveau-né que
l'on pourrait qualifier de vulnérable et encore plus à risque périnatal, là, la question de
l'environnement dans lequel on va le placer va être de plus en plus importante et cet
accompagnement va trouver des formes multiples. Alors, il y aura, des temps dédiés
enfants, parents, professionnels, des temps un peu plus informels où chacun va
s'exprimer, s'observait, expérimenter ensemble, se découvrir et apprendre ensemble. Et
on sait que les différents domaines du développement vont se développer en synergie les
uns avec les autres, et donc cette représentation, elle est intéressante parce que c'est ça
qu'elle met aussi en exergue, c'est à dire qu'en fonction de ce que l'enfant va développer
au niveau de la motricité globale, fine, relationnelle, affective, communication, eh bien
l'enfant va pouvoir développer ces différents domaines les uns avec les autres et avec
l'environnement. Tout ça se fait en synergie, c'est à dire les uns avec les autres et dans
une temporalité adaptée avec l'environnement proposé. Du point de vue moteur, il y a
quand même 3 lois qui vont caractériser l'évolution motrice qu'il est intéressant de
connaître et on m'avait demandé un petit peu de particulièrement axer aussi mon
intervention sur la motricité puisque voilà peut-être d'autres l'auront moins fait. Et donc on
a la loi de différenciation. Donc au départ, le bébé a une motricité globale, plutôt par
décharge généralisée à tout le corps. Et puis, elle va devenir de plus en plus fine, cette
activité motrice plus élaborée, mais aussi plus localisée. Et donc le bébé va passer d'une
motricité également involontaire sous corticales au niveau du système nerveux central, à
une motricité volontaire cortical gérée par les voies hémisphériques et motricité globale
vers une motricité plus élaborée motricité involontaire vers une motricité volontaire. C'est
la loi de différenciation. On a une autre loi qui est fondamentale, c'est la loi de variabilités,
c'est à dire que, en fait, de manière générale, l'évolution du développement moteur se fait
toujours dans un sens de perfectionnement progressif. Néanmoins, ces progrès ne sont
pas uniformes et continus liés à cette maturation qui va se faire par des progressions
rapides. Mais il y aura aussi, et c'est tout à fait normal dans le développement des
stagnations des arrêts, voire des régressions. Et puis, le développement peut repartir. Là
où est la difficulté, c'est de différencier cette stagnation, ces régressions normales dans le
développement de l'enfant à un signe d'alerte d'un trouble du neuro développement, par
exemple. Et on sait qu’aujourd’hui, on a des recommandations officielles, des livrets qui
sont, qui sont parus, etc. On sait aujourd'hui que plus on va intervenir précocement, plus il
va y avoir de d'effet à la prise en charge par rapport au développement de l'enfant. Et
donc, toute la difficulté, c'est de en même temps respecter et comprendre le
développement normal de l'enfant qui se fait par palier, voire parfois même des
régressions dans certains domaines, parfois au profit du développement d'autres
domaines, de les différencier à un signe d'alerte vis à vis d'un enfant qui présenterait un
trouble du neuro développement. Et donc, cela demande un regard porté sur l'enfant fin,
mais également un regard répété. Et c'est pour ça que tous les acteurs, je dis bien tous les
acteurs présents ici dans cette université ouverte du bébé, vous êtes les meilleurs
professionnels pour dépister, alerter ou au contraire rassurer en fonction de ce que vous
aurez observé. Parce que c'est vous qui êtes au plus près du développement des enfants.
Et vous, avec un grand V, c'est à dire en pluridisciplinarité et en conjuguant vos regards,
c'est comme ça que vous saurez faire la part des choses entre eux, ce qui est de l'ordre
du développement normal de cet enfant ou au contraire, quelque chose qui devrait alerter
et qui devrait amener à une prise en charge ajustée. Mais dans la variabilité, si on garde
l'échelle de Denver, vous voyez que les premiers qui commencent à s'asseoir, c'est aux
alentours de 6 mois et les derniers, c'est aux alentours de 12 mois, 6 mois entre les
premiers et les derniers pour une acquisition. Donc, voilà, c'est quand même très
complexe d'aller déterminer cet enfant ou est ce qu'il en est. Si on regarde juste ce qu'il
fait et donc aujourd'hui, on a des indicateurs sur la qualité de la motricité qui renseignent
plus sur fait ou ne fait pas. La troisième loi qui caractérise l'évolution motrice est la loi de
succession. Et donc cette maturation, on la dit elle est d'une remarquable constance liée à
un développement du système nerveux central et donc à la loi céphalo caudale, c'est à
dire qu'on a un contrôle musculaire qui s'acheminent de la tête vers les pieds. Les
muscles du visage sont contrôlés en premier. Et puis aussi, l'enfant peut maintenir sa tête
avant de parvenir à s'asseoir et ensuite être debout, donc de la tête vers les pieds. Et puis,
on a aussi la loi proximaux-distale du centre vers la périphérie, du centre du corps vers la
périphérie, et va contrôler en premier ses bras, puis ses mains, puis ses doigts.
Maintenant, on voit et ça, ce sont les travaux de Grenier dans les années 80 qui a réfléchi
: "est ce que la posture peut libérer les ailes et la motricité volontaire ?" Et donc, c'est dans
le cadre d'une recherche, ça a été fait dans le cadre d'une recherche pour mieux
comprendre également le développement psychomoteur des enfants. Et donc, il a montré
que des nourrissons qui ont 1-2 mois en les soutenant au niveau de la tête, et bien on
avait des enfants qui étaient capables d'attraper le poisson qui était face à eux, alors que
sans ce soutien, il n'était pas du tout capable de le faire de la même manière en les
soutenant au niveau de leur arrière-fond et notamment au niveau de la nuque. Et vous
voyez ici, au niveau du bas du corps ? Eh bien, il prouve qu'il était en possibilité de
pouvoir projeter leur regard vers l'avant et d'avoir des capacités interactionnelles qu’il
n'était pas capable s'il n'avait pas cet appui-là. Et notamment, en l'occurrence, un maintien
de la tension lors du mouvement guidé, alors ça peut nous faire réfléchir quand même sur
l'impact de l'environnement. Et là, je parle de l'environnement humain, c'est à dire que
finalement, selon le portage que l'on va proposer, selon la manière dont on va manipuler
l'enfant. Est-ce que l'enfant est compétent ou pas ? Est-ce que c'est l'environnement et la
manière que l'on a d'être avec lui qui va lui permettre de dévoiler des compétences ou pas
? Je poserai plutôt la question comme ça plutôt qu’est-ce que cet enfant, y arrive ou n’y
arrive pas ? Je vais prendre un autre exemple pour des plus grands si vous ne les
installer, par exemple, mais vraiment des enfants de 6 7 ans, vous ne les installez pas
avec un appui des pieds lorsqu'ils sont en position assise sur une chaise et que vous leur
faites passer tous les tests que vous voulez. Les tests depuis les tests neuro psy, etc. Eh
bien, ils ne vont pas avoir les mêmes compétences graphiques, mais même de
raisonnement, etc. Parce que leur tonus ne sera pas le même. Et donc, qui est compétent
? Là, qu'est ce qu'on évalue ? Et donc dans nos bilans ? Dans la manière que l'on a de
réaliser des observations, il est fondamental d'inclure les circonstances, l'environnement,
la manière dont l'enfant est installé, la manière dont il est dans son corps, avant de dire il
réussit, il a des difficultés à regarder, il a des difficultés à saisir le cube, il ne réussit pas à
faire ceci ou à faire cela. Finalement, il serait plutôt intéressant de dire installés de telle
façon, tiens, ils y arrivent installés d'une autre façon, ils n'y arrivent pas. Quelle est la
différence ? Qu'est-ce que cette installation apporter dans un cache soutient que l'autre ne
soutient pas et donc lui permet ou pas d'y arriver. Maintenant, ça ne veut pas dire qu'il faut
faire ce qui était fait dans cette recherche pour tout le monde et amener les enfants de 1
mois à les tenir de cette façon-là comme dans la première diapo. C'est parce que je suis
en train de dire non plus c'est juste ce qu'on connait, des compétences qu'on trouve dans
tous les bouquins. Finalement, et on le voit dans la recherche. C'est actualisé en
permanence, en fonction de ce qu'on regarde, des outils qui sont développés au fur et à
mesure. On peut avoir un regard différent sur le développement psychomoteur, c'est à dire
que, par exemple, dans les années 50, le nouveau-né de type Gazel avait tout à
apprendre et tout était acquis. C'était l'idée d'un apprentissage, c'est à dire que le bébé à
la naissance était une boule de pâte à modeler. Et puis, il avait tout à apprendre. Tout était
acquis. Et puis, au fur et à mesure du temps, avec les connaissances sur la génétique, on
est tombé dans le tout inné, c'est à dire le bébé. Il arrivait avec un bagage génétique et il
était. Il était équipé. Il savait tout faire. Et puis. Et puis ? Et puis, s'il y avait un problème
dans son développement, c'est que c'était une histoire de génétique. Je dirais
qu'aujourd'hui, on est dans l'idée d'un processus. On est sur une troisième voie, c'est à
dire qu'il y a une base génétique qui est comme une boîte à outils qui permet une base à
l'enfant de réussite. Donc, oui, il y a une base innée, mais à l'intérieur de ça, il y a
également un certain nombre de variabilité apportées par les expériences et
l'environnement. Et ça, c'est ce qu'on appelle l'épigénétique, c'est à dire c'est comment
l'environnement va venir modifier l'expression des gènes en fonction de là où on place
l'enfant, en fonction des expériences qui lui sont proposées et qu'il vit, et qui est comment
il va être acteur de son corps. Ça va venir ou pas. On a donc des neurones qui sont
appelés surnuméraires, qui sont présents dès la vie fœtale. Mais ça commence dès la vie
fœtale finalement, cette organisation-là, il y a ces neurones surnuméraires qui sont
dépendants d'expériences ou même en attente d'expérience et donc en fonction de cette
expérience. Eh bien, ces neurones vont être conservés. C'est le principe de l'apoptose
neuronale, c'est à dire la mort programmée des cellules. Il y a plein de phases comme ça.
C'est pour ça qu'on parle de période critique dans le développement cérébral de l'enfant,
en fonction de ce que l'enfant aura vécu ou pas. Eh bien, il va y avoir comme ça une
sélection des neurones, qui sont donc dépendants de l'expérience ou en attente
d'expériences. De manière générale, quand on garde un enfant bouger, parler, évoluer
dans son développement psychomoteur, ça doit être un bon film, un bon film. On ne doit
pas imaginer déjà le scénario à l'avance, c'est à dire que si vous savez qu’il va se passer
ça dans les personnages principaux, eh bien c'est comme quand vous regardez un bébé
bouger si vous le voyez bouger et vous pouvez quelque part un peu prédire ce qui va se
passer, comme vous le voyez bouger avec les mêmes parties du corps de la même façon,
eh bien là, ça doit vous interpeller. Il doit y avoir toujours du encore pas pareil. Qu'est-ce
que fait un bébé quand il ne fait rien ? Énormément de choses, plein de choses. Et
surtout, de manière riche et variée. Riche, ça veut dire souvent quand il est en phase
d'éveil et qu'il est ce qu'il est repu que tous les besoins physiologiques sont comblés. Ça
doit être riche et varié sur différents plans. Ça peut être sur le plan international, ça peut
être sur le plan moteur, mais il doit y avoir de la matière et ça doit être à chaque fois
quelque peu encore pareil. Un tout petit peu différent que la fois précédente. Ça, c'est
vraiment quelque chose que vous devez retenir. Si vous vous ennuyez, quand vous
regardez un enfant bouger, parler et que c'est toujours la même chose sans même parler
de stéréotypie franche, que ça soit motrice ou verbale, eh bien, vous devez voir cette
motricité et cette interaction riche, variée. Ça, c'est un gage de qualité. Oui, j'ai remis ça
pour parler un petit peu de la marche fessière, vous savez, ces déplacements sur les
fesses que font énormément d'enfants aujourd'hui, alors on a des déplacements sur les
fesses avec les pieds collés et les enfants qui vont m'amener les jambes comme ça. Si
vous avez des déplacements sur les fesses un peu asymétriques avec des enfants qui
vont se déplacer comme ça avec les jambes sur le côté en s'appuyant sur une main
comme ça, on le retrouve énormément. Pourquoi quand vous regardez dans les jeux en
section ou même dans nos cabinets ? Quid de la marche spéciale ? Parce que quand on
regarde le développement normal de l'enfant, c'est on ne trouve pas la marche fessière
dans le développement, pourtant énormément d'enfants. Alors, arrêtons-nous deux
minutes pour que vous réfléchissez à leurs habitudes. Habituellement, je fais une petite
voisinade là-dessus, mais voilà, pour que vous puissiez réfléchir, je regarde l'heure. Ouais,
finalement, d'où ça vient ? Pourquoi ? C'est normal, ce n’est pas normal. Est ce qu'il faut
envoyer tous les enfants en un an pour faire un bilan psychomoteur quand on voit un
enfant qui fait de la marche fessière et qu'est-ce que ça veut dire ? Comment il s'est
construit ? Je vous propose de réfléchir un petit peu à ça et de lancer quelques idées. Et
puis, si vous le souhaitez. Ensuite, vous lancer d'ouvrir un petit peu le micro pour nous dire
ce que vous en pensez et partager ça. On est entre nous. On n'est pas beaucoup. Donc
165 participants, tout va bien. On peut échanger sur ces sujets-là.

Je veux bien prendre la parole, j'ai une idée qui me vient à l'idée qu'on me dit que ça serait
peut-être la théorie de l'évolution de l'homme parce qu'avant, on était des singes à quatre
pattes. On s'est redressé pour marcher. Voilà, pourquoi pas, une évolution différente du
mouvement de l'enfant. Il serait aussi se mettre sur les fesses pour avoir cette hauteur du
torse, sans plus pour voir autour de soi

C'est sûr que c'est un pas vers la verticalisation de l'axe, en tout cas, il y a une volonté à
l'enfant à être vert, verticale, visé en tout cas, et a un certain plaisir à être vertical, visait à
rester comme ça. Je pourrais quand même vous dire qu'effectivement, quand même, on
retrouve souvent chez les enfants qui font de la marche fessière, ce sont des enfants qui,
certes, n'ont pas fait de ramper préalablement. Ça ne veut pas dire qu’ils ne feront ni ne
rampait ni quatre pattes, mais en tout cas, souvent, ils n'en ont pas fait avant de faire de la
marche faîtières, voire plus chez des enfants qui n'étaient pas confortables sur le ventre.
C'est à dire que ce sont des enfants qui, très vite, quand ils en étaient à l'étape de rouler
du dos au ventre quand ils se retrouvaient sur le ventre. C'étaient des enfants qui
pleuraient et qui n'étaient pas confortables à être sur le ventre. On retrouve ça quand
même souvent dans le profil des enfants qui font de la marche fessière. Si on s'arrête
deux minutes et qu'on essaye de réfléchir à ce qui se passe dans le corps quand l'enfant
fait de la marche fessière, il a donc le haut du corps léger en position verticale et le bas du
corps en appui au sol. C'est un des appuis qui sont postérieurs sur le plan postérieur du
corps. Il se trouve que là, c'est sur le postérieur que l'on appelle le postérieur. Mais c'est
sur le plan postérieur du corps, c'est à dire si sur l'arrière du corps, la face arrière du
corps. Quand l'enfant était sur le dos, il est en appui sur cette face arrière. Quand il se
retrouve sur le ventre, il est en appui sur la face avant, quand il est en rampé, quand il y a
quatre pattes. Il est en appui sur l'avant à nouveau. OK, l'avant du corps, c'est un avant
avec des organes mous. Et puis, ça demande beaucoup de participation et beaucoup
d'énergie. Sur l'arrière c'est une position quand l'enfant est sur le dos, qui est plus passive
et qui permet à l'enfant de se reposer le plus souvent quand il veut observer un objet ou
autre. Et il a tendance à se remettre quelquefois sur le dos pour pouvoir observer ces
jouets. Normalement, ce qui se passe dans le développement qu'on voit là de manière
linéaire, c'est que l'enfant, donc, fait dérouler bouler dos ventre, ventre dos, etc. Et puis, à
un moment donné, il va changer légèrement ses appuis, repousser le sol en position
ventrale en repoussant le sol il va se retrouver en position assise plage et puis, il va se
mettre en position assise. Ce sont donc des enfants qui ont été mis assis parce qu'ils
n'étaient pas confortables sur le ventre. Donc, quand vous avez des enfants qui ne sont
pas confortables sur le ventre, restez sur le dos à regarder le plafond. Ce sont des enfants
qui font savoir à leurs parents qu'ils ont envie, au bout d'un moment, de voir autre chose.
Et comme ils ne sont pas confortables, le parent ajusté lambda, ce qu'il a tendance à faire,
c'est proposer quelque chose à l'enfant. On a proposé une installation au sein de laquelle
l'enfant aura un certain plaisir à être, dans laquelle il perçoit son enfant confortable. Et là,
c'est la grosse erreur parce que l'erreur, c'est squeezer toute l'étape où il est sur le ventre
avec toutes les progressions qu'il va pouvoir expérimenter. Donc, être assis, mettre assis
au sol sans aucun support autour, ce n’est pas la même chose que d'être assis dans les
bras du parent qui était en train de vous porter et de vous amener d'une pièce à l'autre ou
de vous faire voir un jouet en étant beau contre vous, etc. Mais lorsqu'ils voient leur enfant
installé comme ça, qui est confortable et qui est bien et bien, ils vont transposer ça. Et
comme ils ont très envie aussi de répondre aux besoins de l'enfant. Et puis, la position
assise, c'est une étape vers la marche pour eux, donc c'est vraiment important. C'est tout
un symbole. C'est là, c'est être érigé c'est satisfaire aussi cette question de l'évolution de
dire mon enfant se développe bien. Et donc le fait de le mettre assis va être finalement un
piège. Parce qu'après l'enfant, on veut toujours y être. Mais il ne sait pas en sortir seul. Et
donc, il va avoir des difficultés à réguler son tonus. Il va avoir tendance à se crisper ou au
contraire, ça va faire émerger énormément d'informations visuelles, proprioception et
autres qu'il n'est pas forcément en capacité de gérer au moment où ça lui est proposé. Et
donc, il va. Il va être surexcité et donc à nouveau, ce n’est pas forcément ajusté et surtout,
il va y avoir des chutes et donc le parent va suppléer et va se retrouver dans une position
où il ne va pas proposer un environnement optimal mais suppléer a finalement quelque
chose autour de son développement. Donc, il ne s'agit pas de diaboliser ça non plus et de
laisser l'enfant dans une position où, tant qu'il n'a pas acquis le fait de s'asseoir seul parce
que vous avez vu de 6 mois à 12 mois s'asseoir seul, ça peut être très long pour les
derniers qui s'assoit seul à 12 mois. Parfois, ce n’est pas évident. Donc ça, c'est pour les
derniers qui vont bien. Mais on voit aussi et moi je ne vois aucun des enfants qui a 18
mois, deux ans pour des raisons vraiment variables des troubles du nouveau
développement, des problèmes génétiques, des AVC, etc. Plein de problèmes divers et
variés et parfois on connait la cause et parfois on ne la connaît pas, qui quelquefois à 18
mois, ne savent toujours pas s'asseoir seul. Donc, c'est là où il faut essayer de réfléchir
avec la famille, qu'est ce qu'on met en place pour ne pas devancer les possibilités de
l'enfant, mais en même temps proposer des appuis, des appuis optimales pour que
l'enfant puisse quand même être verticalisé à un moment donné ? Parce qu'on sait que,
par exemple, la verticalisation avec le fait d'être en position assise va permettre la
descente du larynx et va permettre à l'enfant de babillages et aussi au niveau alimentaire,
de pouvoir passer à une mastication. Donc, ne jamais verticaliste l'enfant, c'est parfois
contreproductif également. Donc, c'est toute la difficulté de respecter le rythme, mais en
même temps de ne pas être passif et de ne pas non plus attendre et laisser un enfant sur
le dos sous prétexte qu’il n'y arrive pas encore tout seul. Il faut trouver l'intermédiaire et
peut être c'est là où on a travaillé avec les parents parce que je me suis rendu compte que
quand on les met au sol pour favoriser le fait qu'ils trouvent le chemin et que à la maison,
ce n'est pas le cas, ça crée des difficultés pour tout le monde. L'enfant en premier, le
parent, et les équipes, parce qu'on n'arrive pas à discuter autour de ce qu'on considère
être bon pour le développement de l'enfant et donc discuter de tous ces aspects là et de
voir comment on peut faire pour ne pas devancier, mais en même temps proposer
beaucoup d'appui et que ça soit confortable pour l'enfant. Ça me semble absolument
nécessaire. On a le droit de pas être d'accord avec moi. On a tout à fait le droit. C'est un
petit peu ce que je reprends là dans l'idée du travail, évidemment, sur la motricité libre qui
est que tout enfant né avec un patrimoine génétique et qui lui permet de découvrir à
chaque étape son développement par lui-même et donc de la développer aussi longtemps
que nécessaire pour passer à la suivante et d'y revenir si besoin. C'est vrai que je donne
une image qui, je trouve, fonctionne bien aux parents. C'est à dire que quand il faut que
quand on construit une maison, les fondations soient solides pour pouvoir construire le rez
de chaussée et construire ensuite le premier étage, etc. Etc. Et donc ça, ils comprennent
bien que finalement, chaque étape prépare la suivante et que la qualité aussi de cette
étape, même si et même si l'enfant y reste quatre jours ou deux mois. En fait, ce qui est
important, c'est que la qualité de ce qui est mis en place à une étape va préparer l'étape
suivante pour qu'elle soit de bonne qualité également. Et donc, pour ça, il y a besoin d'une
certaine liberté de mouvement. On sait aujourd'hui qu'il y a de la littérature qui montre ce
qu'on est, ce qu'on observait depuis longtemps, c'est à dire qu'il faut que l'enfant soit en
tenue souple, par exemple pour avoir un habillage non contraignant qui permet, au
moment de la marche d'avoir finalement une aisance de pas plus grande et de meilleure
qualité. Et donc, il faut adapter l'environnement avec des tapis fermes et pas des couettes
qui glissent, proposer différentes appuis de d'auteurs, également travaillé sur les lumières,
le bruit, enfin l'environnement. L'environnement est important. Et puis, échec de la position
assise= ce qui est important aussi, on observe deux choses, c'est à dire on se dit à 6
mois, il faut qu'il tienne assis. Ce n'est pas la même chose que ça soit, tenir assis, c'est
pour observer le tonus axial. Et donc, le pédiatre va observer ça maintenant, même si ça
se développe autour des 6 mois. Si vous regardez les carnets de santé, c'est attendu à 9
mois. Et donc, là aussi, en tant que professionnel, il faut faire une différence entre, vers
quel âge l'enfant se développe et les acquisitions sont attendues, ce n'est pas la même
chose, c'est à dire que ça doit être présent à 9 mois. C'est comme le pointage auto-
déclaratif, etc. Il y a tout un temps des évolutions. On le voit dans l'échelle de Denver. Et
puis il y a un moment où ça doit être attendu. Et puis, quand ça ne l'est pas, il s'agit d'aller
réfléchir au pourquoi ça ne l'est pas. Vous voyez qu'il peut y avoir là, en l'occurrence, deux
types d'échec. Ça, c'est présent dans l'évaluation neuro motrice du docteur Amiel Tyson.
Donc, on voit qu'en fait, on peut avoir un échec de la station assise par finalement une
trop grande extension au niveau de l'arrière du corps et donc chez ces enfants qui
finalement partent en arrière. Et quand on a du mal à les enrouler, voyez vers l'avant et au
contraire, l'extension dorsale est bien, elle se fait très facilement. Et puis, on a aussi un
échec par manque de tonus. Et là, on va parler de l’hypotonie, c'est à dire que là, on a une
flexion ventrale qui est limitée et une extension dorsale qui est limitée. Donc, il n'y a pas
qu’il n'y arrive pas. Il faut aller interroger le pourquoi l'enfant n'y arrive pas. Et ça, ce n’est
pas si simple. Devenir un care giver n'est pas toujours inné, ça s'apprend dans le cadre
social et en particulier quand on est primipare. Alors je ne vous raconte pas dans le
contexte actuel, comme c'est très délétère, c'est à dire quand on dit qu'il faut tout un
village autour d'un enfant lorsqu'il naît aujourd'hui, avec le coût de la crise sanitaire, le lien
social pour finalement apprendre à découvrir son enfant et apprendre à ajuster ses gestes.
Finalement, développer ses propres compétences parentales, ce n'est pas facile et on
n'est pas toujours aidé par rapport à un métier, à un matraquage médiatique qui,
finalement, vont donner tout un tas de techniques, de choses à faire, mais aussi
d'utilisation, d'aide à la motricité. Et c'est valable pour la puériculture dès les premiers
instants et ensuite d'aide à la motricité lorsqu'ils vont être un peu plus grands. Le
problème, c'est que très souvent, ces outils verticalisent précocement l'enfant qui subit
massivement la seule langue plutôt que d'offrir des appuis comme c'est le cas quand on
est en portage, on est sur une verticalisation passive de l'enfant et du coup, une
immobilisation. L'infinie variété d’expériences, le bébé va avoir besoin d'être soutenu tant
psychiquement que physiquement pour ça. Et donc là, il y a vraiment la solution, c'est la
redondance d'expérience. Et durant les six premiers mois, ce sont d'abord des
expériences motrices qui vont petit à petit s'enrichir de sensorimotricité au départ et qui
vont s'enrichir au niveau de la communication, de la relation et finalement, vont aider
l'enfant à développer son appareil à penser et donc les fonctions cognitives. C'est donc au
niveau des gestes récurrents que l'enfant va apprendre à bouger. C'est ce que Marc
Chany appelle les macros-rythmes. C'est finalement tout l'attachement, selon Bowlby.
C'était la même chose, c'est à dire tout se fonde autour du bébé, autour de la récurrence
des soins quotidiens, c'est à dire manger quand l'enfant a faim, donner à manger quand
l'enfant a faim, le changer lorsqu'il est sale, le coucher lorsqu'il est fatigué, etc. Et ça, ça
vient. Ritualisée, l'organisation de la journée. Et ça, ça permet aussi à l'enfant de
développer une certaine sécurité interne parce qu'il y a des régularités produites par son
environnement. Et donc, c'est pour ça qu'on sait que le cadre, le cadre est rassurant, et le
cadre permet au bébé d'anticiper aussi. C'est ce qui permet d'expliquer que l'enfant a faim.
Il est déchiré par la faim. Et puis, on lui met le bavoirs et hop, il s'arrête. Il a tout aussi faim
à l'intérieur, la seconde d'avant. Simplement, il a la capacité d'anticiper le repas qui va
arriver et donc il a la capacité d'attendre. Et donc, au niveau de la temporalité, il se passe
quelque chose d'intéressant pour lui, mais en avant un environnement qui se répète, c'est
nécessaire, mais non suffisant. Il doit y avoir également ce que Marc Channy appelle les
micros-rythme ce sont des petits temps qui, au début, lorsque l'enfant est vraiment petit,
c'est 3, 4 minutes des temps, en dehors de tous les besoins physiologiques. Des temps où
finalement, le parent et l'enfant n'ont rien d'autre à faire ensemble qu'à être ensemble.
Donc, c'est à dire que l'enfant est éveillé et que voilà, le parent est particulièrement
disponible. Et donc là, il va se passer des petits moments de surprise, de situations
insolites et imprévues. Dans ce scénario qui est bien rodé, d'accord, mais qui vont être
adaptés aux compétences de l'enfant. D'accord. Et c'est typiquement. Il va décrire le jeu
de la petite bête qui monte, donc la petite bête. La maman fait le jeu de la petite bête
immonde une fois qu'il est guili guili. Hop, ça arrive dans le cou. L'enfant est un petit peu
surpris. Bon. Et puis, elle recommence une deuxième fois quand l'enfant commence à
pouvoir anticiper là où arrive la main. Et donc, elle va le voir au bout de la troisième ou
quatrième fois, peut-être, ou même avant, ça va dépendre de l'enfant et donc elle va voir
l'enfant qui, du coup, va cette fois ci physiquement, corporellement dire je ne vais pas me
laisser avoir. Et donc, pour mettre fin à la séquence, mais aussi, il va falloir trouver autre
chose, surprendre. Le livre de Daniel Demarchelier s'appelle "La surprise chatouille de
l'âme" pour surprendre son bébé, qu'est ce qu'elle va faire, cette maman ? Elle va peut-
être travailler sur l'espace et le temps ou le temps. C'est à dire ? Changer d'endroit, ou
alors elle va aller beaucoup plus vite que la première fois, alors que sinon elle était sur un
scénario relativement immuable et quand elle va changer d'endroit où aller beaucoup plus
vite, l'enfant va être un petit peu sidéré. Comme ça, il va y avoir un gros recrutement
tonique lié à cette surprise. Et autour de ça, il va y avoir un grand recrutement tonique de
la part de la mère, qui voit du coup cette tension qui est montée chez le bébé. Elle va le
prendre dans les bras, elle va lui faire "hahah je t'ai bien eu", un gros bisou, un gros câlin
et ils vont passer à autre chose. Ça veut dire que dans cette séquence, on voit bien qu'il y
a de la surprise, de l'écart entre ce que le bébé attendait. Il avait pu produire comme
attendu, lié à la régularité du jeu en question. Donc, un écart entre ce qu'il attendait et un
écart entre ce qu'il s'est produit. Et donc, il ne faut pas s'en vouloir d'être en dehors du
cadre. J'avais prévu cette activité et finalement, l'enfant m'a amené autre chose ou moi il
s'est passé autre chose, j'ai eu envie d'autre chose. On sait très bien que ça, ça permet de
développer plein de fonctions qui n'auraient pas été développées. Dans un environnement
qui se répète est toujours le même, c'est à dire que la nouveauté, la surprise, va créer
aussi le processus attentionnel chez le bébé. Parce que cette surprise va susciter, va
recruter sa concentration et son attention sur quelque chose qui n'était pas prévu. L'écart
entre ce qu'il attendait et ce qui s'est produit. Je trouve que c'est vraiment très important.
Et quand on regarde finalement aussi la qualité de ce qui peut se passer entre un enfant
et des adultes qui prennent soin de lui. Si on joue, si ont décentrée un petit peu des
parents, eh bien il doit y avoir des deux. Il doit y avoir des macro-rythmes, mais il doit y
avoir des micros rythme dans une journée pour que l'enfant se développe au mieux. Les
temps de communication, eh bien, on est quand même d'accord que c'est durant les
temps du quotidien, chez un tout petit, qu'ils vont avoir lieu sur la table de change. C'est
un temps fabuleux par rapport à ça, c'est à dire que la manière dont vous allez organiser
la table de change va être hyper importante. Alors on n'est pas tous à la maison à pouvoir
organiser les tables de change comme dans les établissements. Mais quand même, on
peut un petit peu s'en inspirer dans un quotidien. C'est à dire ? On peut aujourd'hui coller
un miroir contre le mur. C'est quand même facilement faisable à la maison, selon notre
environnement. On peut chez un enfant plus grand qui commence et les parents disent
tout ça vers 8 9 mois, ils disent ils se retournent dans tous les sens, ils veulent plus que je
le change allonger, j'en peux plus, etc. En plus, maintenant, il y a des couches qui sont
vraiment beaucoup plus faciles à mettre en place et donc on peut le faire directement au
sol. On peut aussi changer l'enfant sur le bord de son lit lorsqu'il est plus grand et ça va lui
permettre de développer un certain nombre d'équilibres aussi bien sur le bord du lit, pas
sur le bord de la baignoire, parce que sinon, merci les dents. Et donc, on va pouvoir aider
l'enfant. Du coup, en baissant la culotte et en la remontant. C'est aussi le suivre dans ses
compétences motrices et dans ses capacités et lui proposer des temps de partage et des
temps d'expérimentation qui ont du sens pour lui. Mais ils ne doivent absolument pas, ces
temps du quotidien, être subi par l'enfant et passivement. De même que pour le bain, c'est
pareil tous les ans, je vous parlais du matériel, mais c'est assez impressionnant. Cette
bouée de cou là, ça a l'air, ça a l'air comme ça, mais outre-Atlantique et aux États-Unis, ça
commence à faire fureur. Quelle expérience pour l'enfant dans le bain de quoi ? l'Anneau
de bain, c'est faussement rassurant pour les parents et on vend ça aujourd'hui dans les
matériels de puériculture comme étant nécessaires. Un nécessaire. Donc, on met dans
l'anneau de bain. On est d'accord des enfants qui ne tiennent pas bien assis tout seul. Et
donc, l'enfant va basculer sur le côté et dans la baignoire, c'est vraiment dangereux. On
croit qu'il est en sécurité, donc on va aller chercher la serviette qui est dans la pièce d'à
côté. En réalité, ce n’est vraiment ni adapté et vraiment dangereux pour l'enfant. Alors,
chez les tout petits qui sont peu à l'aise dans l'eau, je préfère quand même si on doit
mettre quelque chose un petit transat en éponge qui est relativement souple et qui va
permettre quand même de soutenir un arrière-fond. Mais on peut aussi tout simplement
poser un lange quand on va poser dans l'eau et qu'on va mettre sur l'enfant comme une
double couvercle, comme une seconde peau. Comme vous voyez, ça va coller sur le
corps de l'enfant. Il y a des enfants que ça va rassurer aussi parce que ça permet de
soutenir les enveloppes corporelles. Et tout ça va être bien plus ajusté qu’un transat en
plastique dur. On a aussi tout simplement le fait que c'est Michèle Forestier qui a parlé de
ça mais dans les années 80 90 peut être, c'était déjà une pratique qui était courante et ça
ne s'appelait pas forcément comme ça, c’est le fait de mettre l'enfant sur le dos dans la
baignoire, alors sur un tapis antidérapant ou pas, ou sur une serviette avec quatre, cinq
centimètres d'eau, c'est à dire juste au niveau de l'oreille. Et puis, vous laissez l'enfant,
finalement. Alors, il faut que la pièce soit bien chauffée, cependant, parce qu'il n'a pas de
l'eau partout. Donc pas sur le ventre, par exemple. Donc, il faut chauffer un peu la salle de
bain. Et donc, vous allez voir un enfant qui va du coup évoluer librement dans l'eau et
l'eau va aider à ça aussi. Et il va sentir aussi l'effet de la motricité différemment dans le
milieu aqueux. Et puis après, il va se retourner, se redresser et s'asseoir lui-même dans la
baignoire. Et donc, ça n'a rien à voir avec le fait de caler assis dans un autre bain. Donc,
Michel Forestier, elle, dit qu'on peut faire ça des deux, trois mois. Un autre exemple du
quotidien, c'est la propreté. Alors, cet enfant ici, je ne sais pas ce qu'il fait. Je ne fais pas
ci, fais pipi caca, mais en tout cas dans sa chambre en train de manger avec des jeux.
Bah, ce n’est pas un temps qui est dédié à la propreté, quoi. C'est à dire que quand
même, est ce que c'est une expérience qui a du sens que d'être sur son pot ? Là, je ne
crois pas. J'aurais plutôt tendance à favoriser quand même au moins la salle de bains, et
au moins la cuisine. C'est à dire au moins là où il y a du carrelage et surtout de pas tout
faire en même temps. Et puis, à nouveau, d'avoir l'appui des pieds. La maîtrise des
sphincters, on le sait, c'est important. Vous trouvez tous les systèmes que vous voulez
mais il faut absolument que l'enfant puisse avoir l'appui des pieds au niveau sous cortical
et au niveau du tonus axial, ce qui est fondamental pour l'apprentissage de la propreté. Et
puis, on a aussi tous les mouvements qu'on va faire voir des parents, soulever un enfant
de la table à langer pour le retourner, le reposer sur la table à langer, c'est faire emprunter
un chemin à un enfant que l'enfant ne pourra jamais emprunter seul. Alors que si dans les
mouvements du quotidien, même dès la maternité, vous êtes passé sur le côté, puis
tranquillement sur le ventre pour attacher le pyjama derrière et ensuite le prendre à vous
et l'enfant plus grand, l'asseoir en le passant sur le côté lorsqu'il sera prêt, il aura déjà en
gramme le chemin moteur. Il ne s'agit pas de lui faire faire des exercices. Il s'agit de
proposer des manipulations du quotidien qui forme une récurrence qui forme une
récurrence. Parce que vu le nombre de fois où s'est réalisé. Tant qu'à faire autant que sa
forme, une récurrence qui soit en adéquation avec un chemin que l'enfant empruntera seul
lorsqu'il sera en âge de le faire, plutôt que de lui faire emprunter des chemins en le
soulevant par-dessus les aisselles, en le tirant par les bras tout droit tel Dracula qui sortent
du cercueil. Il est préférable de manipuler l'enfant sur un chemin qu'il empruntera seul
lorsqu'il aura la capacité de le faire et donc la guidance parentale que l'on pourrait
proposer si elle doit être proposée en fonction des situations. Ce sera une guidance
parentale ancrée dans la vie quotidienne. Et pas je vous montre, faites comme moi,
regardez comment je fais, même pour le toucher massage, psychomotricité Je ne vais pas
utiliser de poupons pour montrer les massages, réaliser et le parent à côté. C'est encore
plus vrai pour des parents qui ont vécu tout un tas de choses. Moi qui travaille en
néonatalogie, ce sont des parents et on en a de plus en plus. Aujourd'hui, ce sont des
bons petits soldats. Ils sont très opératoires, ils font comme on leur dit de faire.
Cependant, découvrir leur parentalité, leur style interactif, leur style moteur avec ce bébé-
là qui ne sera pas le même avec un autre bébé. Parce qu’eux aussi auront changé. Et ça
ne sera pas le même bébé. Eh bien ça, c'est fondamental d'en mettre en place un
environnement sécurisé. Si les aider à trouver ça, si on découvre ça ensemble, on fait
ensemble et donc ça peut passer par du main sur main. Mais attention, sans être dans je
vous montre, faites comme moi et c'est comme ça qu'il faut faire, mais être dans le
partage d'expérience entre le professionnel qui a sa boîte à outils, qui sait qu’il faut que
pour développer un déplacement de qualité que l'on n'a pas dans la marche fessière, si je
reprends sur la marche fessière, ce qui manque à la marche faîtières, c'est
l'investissement du plan antérieur. C'est le déséquilibre vers l'avant et les appuis sur
l'avant et parfois pour lutter contre ça. L'enfant, finalement, ne connait que l'arrière et donc
va se développer en en ne développant que les appuis sur l'arrière du corps. Or, pour
toute la suite de son développement, la marche jusqu'à 3 ans, c'est je suis déséquilibré
vers l'avant et je me rattrape. Mais je me rattrape de manière avec le bras et la main et la
jambe opposée. Et ça, ce n’est pas travailler dans la marche fessière, c'est travailler dans
le quatre pattes. C'est pour ça qu'on insiste autant que l'enfant fasse 4 jours ou 2 mois.
Comme je disais, c'est parce que ça l'aide à développer cette motricité avec ses
coordinations dissociation haut bas droite gauche qui sont fondamentales pour la suite. Et
ça, ça passe par l'investissement du plan antérieur et là, l'élévation progressive du centre
de gravité qui se déplace sur l'axe corporel en fonction des différents appuis. Imaginez
quand même, et on peut l'expliquer comme tel aux parents, le bébé est en position
allongée au départ avec toutes les surfaces de son corps en appui au sol. Il va passer a
juste la plante des pieds en appui au sol. Tous les intermédiaires autres, c'est une
réduction des surfaces d'appui, élévation du centre de gravité et investir le plan antérieur.
Un gage de qualité, donc quand on observe la motricité de l'enfant, c'est l'enfant qui est
capable d'acquérir ces différents changements. Donc, évidemment, porter le bébé sous
les aisselles ou par sa base, c'est à dire par ses fesses, ça va lui donner un appui qui sera
tout à fait différent pour lui. Surtout que lorsqu'il est contre soi et donc il s'agit, comme je
vous disais de modifier les manipulations que l'on voit que l'on va réaliser. Alors maintenir
la base, ce sont des réflexions que l'on a lorsque on a en arrière-fond des modèles
théoriques comme l'haptonomie, par exemple, qui vont développer le fait de soutenir
l'enfant par sa base lorsque l'on va le mobiliser et que c'est un axe important. Donc, je
vous ai dit on axe là. Enroulez donc l'enroulement, l'investissement du plan antérieur, il y a
un autre axe qui est important, c'est la dissociation des ceintures. J'en parle là parce que
je fais de la base, c'est à dire la ligne du bassin et la ligne des épaules. Dans le cadre
d'une motricité de bonne qualité, on va voir une dissociation, c'est à dire le haut du corps
entraîne le bas du corps. On va le voir dans les retournements, mais on va le voir ensuite
dans les différents domaines mode de déplacement, jusqu'à la marche. Les enfants qui
font de la marche fessière n'ont pas cette dissociation. Ils n'ont pas l'enroulement, ils n'ont
pas la dissociation et ils n'ont pas l'investissement du plan antérieur. Certains vont bien
s'en débrouiller après, mais ça ne veut pas dire qu’ils ne vont pas réussir à marcher.
D'accord, mais souvent, on va repérer quoi quand ils vont grandir, on va repérer si on
regarde finement que ce sont des enfants qui vont se tractées pour se hisser vers le haut.
Et donc, ça entraîne une dépendance auprès de l'environnement et de l'adulte,
notamment parce qu'ils vont tracter pour le chemin de la verticalité. C'est vers le haut.
Normalement, le chemin de la verticalité pour avoir comme appuis théorique une formation
Bo bath qui nécessite donc un mouvement dans les trois plans. Donc ça nécessite du
recentrage et ça nécessite finalement de tourner autour de son axe dans un mouvement,
dans les trois plans. Cela nécessite donc la dissociation des ceintures et donc ça donne la
marche fessier. Ce n'est pas développé. Pour finir, un rapport au temps des parents, ce
temps des parents il n'est pas évident parce que finalement, ils se réduisent souvent à
peau de chagrin, c'est à dire qu'il se réduit au matin. Il se réduit au soir où il y a plein de
choses à faire. Il se réduit au weekend end et où il y a de multiples activités, courses, etc.
Et souvent, le temps avec l'enfant va comprendre des trajets et du coup, des journées en
multi-accueil ou avec une assistante maternelle. Et quand le temps est là, ils ne savent
pas forcément quoi faire et ce qui est bon pour lui. Et encore une fois, il se retrouve à en
tout cas en Ile de France. Il se retrouve à demander à d'autres ce qu'il doit faire, c'est à
dire ils vont aller dans des ateliers baby gym, etc. Et ils vont lire tout un tas de tutos.
Observez tout un tas de choses, même pas avec tout le développement au niveau des
réseaux sociaux, etc. Pour savoir quoi faire avec l'enfant. Finalement, leur chemin naturel,
ils ne le connaissent pas. Ce qui est difficile, c'est qu'il y a une culture de l'expertise. Mais
qui serait cette culture de l’expertise ? Ça, ce n’est pas eux qui l'ont. C'est quelqu'un
d'autre. C'est la famille, ce sont les pédiatres, c'est la crèche et la maternité. C'est la
femme, la grand-mère, la tante. Il y aura toujours quelqu'un qui saura mieux que parfois le
conseil est le meilleur ennemi du bien, parce que trop de conseils tue le conseil et c'est
toute la difficulté. Moi-même, j'ai fait des plaquettes. Moi-même, j'ai donné plein de
conseils et finalement, les parents sont un peu perdus. C'est pour ça que j'avais envie de
vous transmettre le faire ensemble plus que finalement donner des conseils de ce qu'il
faudrait faire, mais être dans le pratique avec eux et d'être avec eux. Et puis, il y a
évidemment, dans la société d'aujourd'hui, une culture de la rapidité qui disqualifie le
rythme développementales propre à chaque enfant dont on a parlé au départ. Parce que
finalement, avec cette angoisse du retard, ça laisse peu de temps au bébé pour se
développer, pour découvrir ce qu'ils ont moins de faire. Et puis, il y a la culture du résultat
qui va finalement aller toujours comparer aux normes et aller chercher la performance.
Ensuite, l'enfant a un an, vous avez un entourage qui va dire "alors c'est bon il marche » ?
Et donc c'est une pression qui est permanente, portée sur le développement de l'enfant et
qui est qui, finalement, a des répercussions. Parce que derrière ça, il y a l'angoisse de la
normalité et du handicap potentiel aussi. Je voulais vous dire c'est qu'en fonction du rôle
de chacun, soutenir le développement, c'est observer, repérer les particularités, parfois
montrer le chemin. Et tout ça, c'est de l'accompagnement, en fait. Donc je vous ai mis la
biblio. Et puis, l'importance de l'épigénétique dans la perspective développementale, ça,
c'est fondamental. J'entends beaucoup d'interférences.

Vous avez parlé du fait que vous n’utilisiez jamais le poupon pour montrer, etc. Moi, je suis
étudiante puéricultrice et j'ai vu de service ou même au permis l'utilisation, notamment
pour expliquer les dispositions d'allaitement. Est-ce que c'est quelque chose que vous ne
recommandez pas ? C'est quelque chose d'assez pratique. J'ai l'impression que c'est
largement utilisé, que je voulais avoir votre avis là-dessus.

Je ne suis pas fan, en fait. Pour moi, l'accompagnement des familles, surtout quand on a
la chance de les avoir sous la main et d'être là avec eux, en petits groupes ou en
individuel. Montrer, ça veut dire reproduisez ce que je suis en train de faire. Ça veut dire
mettre les parents en position d’effecteur de reproductibilité et donc ça les place pas dans
une position d'être acteurs. Donc, je ne dis pas que c'est à proscrire dans toutes les
situations. Mais je trouve que c'est un peu trop facile. Et à nouveau, c'est plaqué. Ça veut
dire que tout de suite, on est dans quelque chose de plaquer. Ils vont essayer de vous
copier et c'est parce que parce que c'est le professionnel qui montre. Mais ils ne vont pas
essayer de chercher en eux. C'est à dire que si parfois c'est nécessaire avec certains de
montrer, je suis bien d'accord. Il ne faut pas non plus diaboliser ça. Mais bon voyage. De
manière générale, je ne recommanderais pas. En tout cas, ça ne fait pas partie d'une
pratique que je trouve. Ajustez, et encore moins avec les parents d'aujourd'hui.

Et on est dans ce que Bernard Glose s'appelle effectivement la culture de l'expertise, c'est
à dire c'est le professionnel qui sait et le parent ne sait pas ce que propose Aude,
découvrez comme vous savez quoi et vous allez savoir. C'est vrai que c'est la relation
entre un expert et un parent qui peut être questionnée.

On peut réajuster. On peut toujours réajuster et on est là pour ça. Mais on réajuste ce qui
se passe entre ce bébé là et ses parents là, à ce moment-là. Par exemple, voyez pour
l'allaitement. L'allaitement, c'est intime. Ça ne se montre pas. Je ne crois pas que ça se
montre. C'est comme les manipulations du quotidien. Je vous ai montré un peu des
retournements, ce genre de choses, mais c'est pareil. Ça s'accompagne enfaite. Il y a des
grandes lignes. Bien sûr, il y a des grandes lignes, mais ça, c'est individualise toujours.
Parce que chaque parent a un gradient tonique particulier, chaque enfant aussi, chaque
moment est différent.
Voilà. peut-être que ça peut être utilisé, je pense notamment au cours, au cours avant
l'accouchement et montrer les six positions les plus couramment utilisées avec un poupon.
Et puis, en précisant que l'arrivée de leur bébé aura un ajustement tonique entre le corps
de la mère et le corps du bébé. Voilà peut-être que dans les situations où le bébé n'est
pas présent, ça peut aider à formaliser le bébé à venir ou le bébé absent qui est à la
sieste, la mère est venue seule au rendez-vous. Voilà qu'effectivement, quand le bébé est
présent, c'est vrai que au vu de ce que vous vous amenez, je trouve ça effectivement
pertinent de plutôt utiliser les compétences maternelles et parentales en général.

Et vous savez que dans d'autres pays, aujourd'hui en France, on a des cours de
préparation à l'accouchement, même si on les appelait à la naissance. N'empêche que
c'est quand même beaucoup à l'accouchement et que dans d'autres pays, les mêmes
groupes de femmes et de pères, donc d'hommes et de femmes, de pères, de mères, se
regroupent, se revoient après la naissance et donc cet accompagnement là à l'allaitement,
au premier, aux premiers échanges, aux manipulations et autres, à mon sens, je suis un
peu revendicatif, mais quand même devrait être devrait faire partie de ce qui devrait être
fait également dans l'accompagnement des premiers mois. Et à la PMI, je sais que c'est
ce qui est fait, mais trop peu et trop peu de moyens. Et voilà. Et la mort des PMI en France
et de la présence aussi de la pluridisciplinarité dans les équipes de PMI. On n'aurait pas
besoin de passer par le poupon avant. Puisque l'allaitement, on le verrait, on le verrait au
moment où il en est question.

Bon Aude, c'était passionnant. On aimerait bien réfléchir. En tout cas, voilà, on sent des
convictions, une vraie vitalité dans toute cette transmission. Un grand merci. Du coup, on
n'a pas beaucoup de temps pour des questions. Mais bon, voilà, ça ouvre des réflexions.
C'est ce qui est le principal. J'avais proposé qu'on fasse un petit bilan à chaud, mais bon,
je crois que voilà, on a déjà dépassé notre temps. Vous ferez des bilans avec dans vos
écoles et on aimerait beaucoup avoir des retours. Et encore un grand merci et bonne fin
de journée à tous et merci de votre attention.

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