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Odontologie

[23-050-A-10]

Traitement radiculaire : assainissement et préparation


de la cavité endodontique

Etienne Médioni : Docteur en chirurgie dentaire et en sciences odontologiques, maître de conférences


des Universités, praticien hospitalier au CSERD de Nice
Gérard Vené : Docteur en chirurgie dentaire et en sciences odontologiques, ancien assistant à l'UFR
d'odontologie de Nice-Sophia Antipolis, France
UFR de Nice-Sophia Antipolis, avenue Joseph-Vallot, 06017 Nice cedex 02 France

© 1995 Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS - Tous droits réservés

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AVANT-PROPOS

Règles générales

Les principes et objectifs de l'assainissement et de la préparation canalaire en vue de


l'obturation ont été précisés dans l'article 23-050-A-03. Pour atteindre ces objectifs, de
nombreuses techniques et des instruments spécifiques sont à notre disposition. Bien que
cette étape du traitement endodontique soit essentiellement " mécanique " ou plus
exactement instrumentale, il faudra toujours avoir à l'esprit l'aspect médical de ce
traitement, donc les principes biologiques [18] qui vont permettre le maintien de l'organe
dentaire dépulpé sur l'arcade, et ce sans risque infectieux.

On pourrait penser, étant donné la technologie complexe qui est mise en oeuvre tant pour
la préparation que pour l'obturation canalaire que nous y sommes arrivés !
Malheureusement, nous ne pouvons aujourd'hui garantir à vie nos traitements
radiculaires, car nous sommes encore incapables de réaliser une stérilisation totale du
système canalaire, ainsi qu'une obturation étanche ou hermétique dans le temps ; la seule
valable est celle que la nature a prévue : c'est la pulpe vivante. Heureusement, les efforts
des fabricants, chercheurs, cliniciens ne sont pas restés vains, et l'on sait aujourd'hui
sauver et conserver des dents infectées, à l'origine d'abcès et/ou de lésions périapicales
chroniques, alors qu'il y a quelques années encore l'extraction était de règle. Mais chez les
patients à risques infectieux (diabétiques, oslériens, sidéens...) pouvons-nous conserver
une dent dépulpée sur l'arcade ?

Objectifs

Les buts essentiels de l'assainissement et de la préparation canalaires consistent en


l'élimination du contenu organique du système canalaire et à la mise en forme du canal
principal en respectant sa forme originelle et ses limites, en vue de son obturation la plus
hermétique possible à l'aide d'un matériau stable.

L'élimination du contenu canalaire fera appel à la fois à des moyens mécaniques et


chimiques, synergie de l'action mécanique des instruments canalaires et de l'irrigation
désinfectante mais non toxique pour le périapex.

La mise en forme relèvera plus d'une philosophie mécaniste certes toujours indispensable
de nos jours, mais qui selon la pathologie pulpaire, voire périapicale préexistante, sera
plus ou moins délabrante pour les structures de l'organe dentaire. L'effet mécanique de
nos instruments et de plus la " surpréparation " du canal radiculaire ne sont pas sans
danger : outre les risques de perforation desmodontale ou de fracture radiculaire, la
microscopie électronique à balayage a montré la présence de boues dentinaires tapissant
les parois canalaires instrumentées et vraisemblablement responsables de l'échec de
certains traitements canalaires par emprisonnement de débris infectés, prolifération
microbienne et non-herméticité de l'obturation.

De plus la complexité du système canalaire, parfaitement connue depuis les travaux de


Hess en 1925, il y a près de 70 ans, laisse des zones non instrumentées : canaux
accessoires, delta apicaux, canalicules dentinaires, qui sont autant de refuges microbiens.

Les clefs du succès semblent résider dans l'association chimiomécanique irrigation-


instrumentation, récemment améliorée par l'emploi d'ondes sonores et ultrasonores.

Bien sûr, dans les cas où l'infection aura atteint l'espace périapical les médications
intracanalaires antibiotiques, antifongiques, antiseptiques pourront être utilisées, en
association dans les cas les plus sévères à une médication antibiotique par voie générale :
cet aspect sera abordé dans un autre chapitre (23-050-C-08).

Enfin, l'assainissement et la préparation canalaires sont des actes chirurgicaux, et nous le


répétons peut-être, mais ils devront se dérouler dans l'asepsie la plus stricte, sous le seul
champ opératoire acceptable en endodontie : la digue.

D'autre part, en ce qui concerne l'instrumentation endodontique, pour ne pas alourdir cet
exposé compte tenu de la véritable " explosion " instrumentale en endodontie ces
dernières années, nous n'aborderons dans ces quelques pages que l'aspect technique de
manipulation des instruments. La lecture de l'article consacré à la description détaillée et à
la fabrication (normes internationales) [59, 60] des instruments endodontiques est
indispensable (23-050-A-08).

Nous n'aborderons, au regard d'une littérature extrêmement abondante, de la


compatibilité d'utilisation clinique dans un cabinet d'omnipratique et de contraintes
économiques françaises, que les techniques ayant prouvé leur efficacité par des études
sérieuses scientifiques et cliniques.

Etapes opératoires

Marmasse [54] en France en 1974, Schilder [69] aux États-Unis en 1976, ont jeté les bases
techniques de l'endodontie moderne. Marmasse parlait d'une triade " pénétration-
désinfection-obturation ". Schilder de " nettoyage et mise en forme du canal en vue de son
obturation ". Il est à noter que tous deux étaient et sont toujours pour Schilder des
cliniciens avertis ; et si les moyens techniques actuels ont considérablement évolué, les
bases et étapes opératoires qu'ils ont énoncées sont toujours d'actualité, vingt ans après.

Radiographie préopératoire : indispensable pour connaître l'anatomie particulière


de la dent à traiter et son environnement, ainsi que les éventuelles lésions périapicales.
Il faut pouvoir réaliser des mensurations sur cette radiographie et ne pas hésiter à
réaliser des clichés supplémentaires pour les multiradiculées, afin de dissocier les
racines par des incidences excentrées (en mésial ou en distal).
Cathétérisme ou pénétration initiale : cette étape primordiale va nous donner des
renseignements sur la forme, le volume, la longueur et le diamètre du canal. Tous les
auteurs s'accordent à dire qu'il faut employer une technique manuelle de pénétration
initiale afin de conserver le sens tactile : " les yeux au bout des doigts " [54], à une
exception près, Lévy [43] qui propose un cathétérisme mécanisé avec le système "
canal finder ".
Eviction du contenu canalaire et mise en forme du canal : ces deux étapes bien
différenciées autrefois ne font plus qu'une aujourd'hui : l'éviction du contenu canalaire
se fait simultanément à la mise en forme de ce canal avec le secours d'une irrigation
permanente antiseptique et solvante [8, 10]. Ce n'est que pour les canaux larges et
rectilignes que l'emploi d'un tire-nerf peut être encore accepté, bien que cet instrument
ne réalise pas une coupe franche de la masse pulpaire mais un arrachement : " de
l'arbre on n'enlève que le tronc " [33]. C'est pourquoi, nous le verrons, les techniques
de mise en forme canalaire emploient une instrumentation de plus en plus
sophistiquée, permettant à la fois l'élimination des tissus organiques et minéralisés. La
mise en forme du canal relève plus d'un aspect mécanique et d'un volume à obtenir en
vue de l'obturation canalaire : c'est pourquoi à chaque type d'instrument correspond
une technique de mise en forme et en fonction de la technique et de l'instrumentation
utilisées pour l'obturation. Nous avons essayé dans cette partie de regrouper ces
techniques d'une façon originale.
Rinçage et assèchement du canal " assaini et mis en forme " avec élimination des
boues dentinaires produites par l'instrumentation, avant d'envisager l'obturation
canalaire dans un autre article.

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CATHÉ TÉ RISME OU PÉ NÉ TRATION INITIALE  [1, 4, 29, 30, 33, 34, 41,
43, 49, 54, 57, 64, 69, 84]

Objectifs

Cette étape, la plus délicate à mener est peut-être celle qui demande le plus
d'expérience à l'opérateur. L'objectif principal, nous l'avons vu , est d'atteindre
la jonction cémentodentinaire, en respectant la trajectoire naturelle du canal.
Différentes techniques opératoires sont proposées, mais elles obéissent toutes
aux mêmes règles rigoureuses :

radiographie préopératoire ;
utiliser des instruments adaptés en longueur et en diamètre au canal ;
précourber l'instrument ;
ne jamais forcer l'instrument en cas de blocage pendant la progression ;
travailler sous irrigation permanente (effet lubrifiant facilitant la
pénétration) avec notamment l'emploi de gel à base d'EDTA (RCprep, HPU15).

Techniques opératoires

Technique manuelle

Classiquement, Marmasse [54], Schilder [69], Weine [83], Ingle [34], Hess [33],
Laurichesse [41], Machtou [46] proposent une pénétration initiale à l'aide de
broches et de limes K de petit diamètre (6, 8, 10/100 mm). L'efficacité de la lime
K dans la pénétration, grâce à sa rigidité et son profil en fait un instrument de
cathétérisme de choix [4, 5, 12, 15, 30, 33, 34, 41]. Cependant, la lime K présent quelques
inconvénients : la pointe de l'instrument se déspiralise dans le sens antihoraire,
et la mémoire élastique de l'instrument trop rigide risque de déplacer le foramen
apical.

C'est pourquoi plus récemment sont apparus sur le marché des instruments non
plus torsadés mais usinés, de même profil que les limes K : les MMC (Micro Mega)
(fig. 1) qui ne sont destinés qu'à la pénétration initiale du canal, en aucun cas à
son élargissement. Ces instruments seront associés aux MME (fig. 2), de même
profil que les limes H, destinés eux à l'élargissement initial du canal. Les MMC et
MME sont des instruments à pointe non active, existant dans les diamètres 8, 10,
15/100 mm.

Précourbure de l'instrument (fig. 3 et 4) [15, 41, 49]

En dehors des canaux larges et rectilignes, tous les instruments de cathétérisme


seront précourbés au niveau apical avant d'être introduits dans le canal. Depuis
les travaux de Kuttler [38], on sait que la plupart des canaux sont déviés
distalement sur leurs derniers millimètres. De plus, certains obstacles
intracanalaires ne seront franchis que si la courbure de l'instrument permet en
rotation de présenter sa pointe dans toutes les directions du canal : schéma de
Laurichesse [41] (fig. 3). Il en est de même lorsqu'une butée ou une fausse route
a été créée [57, 58, 80]. Deux types de précourbures peuvent être réalisées à l'aide
de l'instrument de Maillefer (fig. 4) : une précourbure apicale (obligatoire) et/ou
une précourbure régulière de toute la lame de l'instrument si le canal est
entièrement courbe (forme canalaire plus aisée à négocier).

Séquence instrumentale et technique

L'ampliation initiale ou alternance instrumentale proposée par Laurichesse [41] et


reprise par de nombreux auteurs, est à recommander dans la plupart des cas
cliniques. Le principe de la technique est simple : l'effet de la première lime MMC
qui atteint l'apex est " amplifié par le passage d'une lime MME de même diamètre
". L'élargissement ainsi obtenu facilite le passage de la lime MMC de diamètre
supérieur et ainsi de suite selon la séquence instrumentale suivante :

Pour les canaux larges et rectilignes, on peut commencer au 15/100. Pour les
canaux difficiles, fins et courbes, il faut commencer au 8/100, voire au 6/100, et
il est indispensable d'utiliser un gel chélatant de type RCprep ou HPU15, qui
facilitera grandement les manoeuvres de cathétérisme.

La lime MMC s'utilise avec un mouvement hélicoïdal dans les sens


horaire/antihoraire de faible amplitude, en pénétration apicale sans jamais
dépasser un huitième de tour, ni forcer en direction apicale. La lime MME sera
utilisée avec un mouvement de retrait (comme la lime H) avec appui pariétal
circonférenciel. L'élimination des débris organiques et dentinaires est assurée
par ce mouvement de la lime MME sous irrigation abondante d'hypochlorite de
sodium.

Cette technique, la plus adaptée au maintien du sens tactile de l'opérateur,


pourra s'appliquer à tous les cas de figure et être utilisée par tous les praticiens,
même inexpérimentés.

Plus récemment encore (il y a quelques mois) sont apparus de nouveaux


instruments de cathétérisme manuels, aptes à franchir les courbures les plus
accentuées [40, 50]. Ces instruments proposés par McSpadden [50] ont un profil
particulier et sont fabriqués dans un alliage nickel-titane leur conférant une
élasticité 1000 fois supérieure à celle des instruments en acier (cf. 23-050-A-08
de l'EMC).

Technique entièrement mécanisée : " Canal Finder System " (CSF) proposé
par Lévy [43, 44]

C'est la seule technique permettant de réaliser le cathétérisme avec des


instruments (SET files) montés sur un contre-angle endodontique (fig. 5).
L'utilisation de ces limes (profil de lime K modifié), sous irrigation abondante
intégrée au système, permettrait selon l'auteur [43], grâce au mouvement
hélicoïdal de rotation-translation imprimé à la lime par le contre-angle, de
franchir toutes les courbures sans difficulté. Cette technique nécessite un
apprentissage in vitro, et présente à notre sens deux inconvénients majeurs : la
perte de la sensibilité tactile et, à cause du mouvement de " marteau piqueur "
de l'instrument, le risque de dépassement apical. En revanche, la plupart des
études [13, 17, 31, 44, 53, 77, 78] montrent une excellente aptitude à franchir les
courbures et obstacles intracanalaires sans création de fausse route.

Technique mixte manuelle-sonore

La technique mixte manuelle-sonore ou technique de " pénétration initiale par


élargissement progressif " est proposée par Ricci et Laurichesse [64]. Cette
technique met en oeuvre alternativement les limes manuelles MMC à la longueur
de travail et un des instruments spécifiques des contre-angles sonores MM3000 :
le " shaper ", à la longueur de travail moins 2 mm. Selon les auteurs [64], cette
technique faciliterait le passage des limes MMC en éliminant plus rapidement les
interférences anatomiques du tiers coronaire du canal, les débris organiques et
calcifications secondaires, voire les restes d'ancienne obturation. Elle permettrait
d'autre part d'éviter la formation de bouchons organiques grâce au flot continu
de liquide d'irrigation distribué par la pièce à main sonore et s'écoulant le long
du " shaper ", et par là même l'inoculation septique du périapex par élimination
progressive des débris au fur et à mesure de la pénétration. En fait, peu
d'auteurs préconisent cette méthode qui nécessite un apprentissage in vitro, une
bonne maîtrise des pièces à main sonores, et les nombreuses études réalisées
sur l'instrumentation sonore [9, 52, 53, 77] montrent son inaptitude à réaliser un
cathétérisme dans les canaux courbes à cause des risques importants de fracture
des " shapers " dans les petits numéros et leur relative rigidité.

La technique de choix, faisant aujourd'hui l'unanimité, est donc la technique


manuelle MMC/MME, d'autant que c'est pendant cette étape que sera déterminée
la longueur de travail canalaire (LT), longueur qui sera rapportée sur tous les
instruments de mise en forme canalaire.

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DÉ TERMINATION DE LA LONGUEUR DE TRAVAIL  [23, 27, 35, 42,


61, 63, 71, 73, 75, 76]

La limite apicale ayant été choisie [23], et étant constituée pour la plupart des
auteurs par la jonction cémentodentinaire, il faudra s'y tenir tout au long du
traitement endodontique (23-050-C-10). Le problème est de mettre en évidence
cliniquement cette jonction (fig. 6). Différentes méthodes ont été et sont
proposées.

Méthodes empiriques

Basées sur le sens tactile de l'opérateur et sur son expérience ou encore sur la
sensation douloureuse du patient lorsqu'on dépasse la limite apicale [35, 42, 54],
ces méthodes appartiennent à un autre temps, et sont entièrement dépassées
parce qu'imprécises, non reproductibles, subjectives et dangereuses. Elles ne
figurent ici qu'à titre historique et surtout pour ne plus les employer.
Méthodes radiographiques

Depuis l'avènement de la radiographie dentaire et son utilisation de plus en plus


aisée au fauteuil, différentes méthodes ont été proposées. Toutes les méthodes
radiographiques présentent en commun trois inconvénients [35, 42, 79] :

irradiation du patient ;
difficulté de placer le film intrabuccal sous digue ;
perte de temps (développement du film).

L'avantage en revanche est de pouvoir vérifier le niveau de pénétration de notre


instrument de cathétérisme, mais pas encore de voir cette fameuse jonction
cémentodentinaire ; les mesures seront donc réalisées par rapport à l'apex dit "
radiographique ".

Bissection et règle de trois

Cette méthode qui se voulait " mathématique " était au départ basée sur la
méthode tactile empirique : une radiographie " instrument en place " était prise
dès que l'opérateur " sentait " la constriction apicale. Si l'instrument se trouvait
au bon endroit, alors bravo ! Sinon, on mesurait sur le cliché la longueur du canal
et de l'instrument, on connaissait la longueur réelle de l'instrument, et pour
connaître la longueur réelle du canal on appliquait la règle proportionnelle qui
permettait de s'affranchir des déformations de l'image radiographique. En fait,
de nombreuses études (résumées par [35, 54]) ont montré que cette méthode
n'était efficace qu'à 50 %.

Technique parallèle et mesure directe sur le cliché

Cette méthode, beaucoup plus précise grâce aux appareils de radiographie " long
cône " et à l'incidence perpendiculaire des rayons X sur une dent et un film
parallélisés (par un système d'angulateur), est efficace à 80-82 % selon Ingle
[34]
. La méthode peut être améliorée par l'utilisation d'une grille millimétrée
radio-opaque qui sera imprimée sur le film, et déformée dans les mêmes
proportions que les parties apicales courbes des racines. Mais cette méthode est
limitée par la lecture du cliché et devient imprécise pour les molaires (fig. 7).

Radiographies numérisées et mesure par logiciel

La " radiovisiographie " apparue ces dernières années a quelque peu


révolutionné l'imagerie radiologique dentaire. Les avantages de ces systèmes
sont indéniables, mais en endodontie, et particulièrement dans la mesure de la
LT, ils souffrent des mêmes défauts que les autres méthodes radiographiques
[73]
. Toutefois, un nouveau système, Sens-a-ray (regam medical) intègre, outre
la numérisation de l'image, un système de mesure de longueur des canaux dans
le logiciel de traitement, tenant compte du grandissement de l'image et de la
courbure des canaux (ligne brisée) (fig. 8 et 9). Des études doivent être
entreprises pour vérifier la fiabilité de ce système. On peut également imaginer,
avec l'évolution prodigieuse qu'ont connues la numérisation des images et la
définition des écrans informatiques ces derniers temps, qu'il soit possible de
visualiser à l'écran cette fameuse jonction cémentodentinaire par des mesures
de densité.

Méthodes électroniques de localisation d'apex [23, 27, 35, 41, 42, 57, 58, 63, 71, 72, 75,
76, 79]
Ces méthodes, relativement anciennes [76], ont progressé et sont devenues
aujourd'hui des techniques fiables grâce à l'électronique. Il existe une différence
de résistance électrique entre le desmodonte et la dent : la résistance dans la
région apicale desmodontale est de 6 500 ohms, constante quel que soit le type
ou la forme de la dent, le diamètre du canal, l'âge ou le sexe du patient et même
la pathologie périapicale. Ce n'est que vingt ans plus tard en 1962 qu'un autre
Japonais Sunada [75] mit en application cette observation. Mais l'instrument
n'était pas fiable et les mesures obtenues non reproductibles. Aujourd'hui,
fabricants et chercheurs se sont affranchis de ces problèmes.

Un localisateur d'apex est en fait un ohmmètre relié à deux électrodes (fig. 10) :

une électrode buccale, fixe, figurant la mesure de résistance du ligament


parodontal (fig. 11) ;
l'autre, fixée sur l'instrument endodontique de cathétérisme, mesure la
résistance intracanalaire (fig. 11 et 12).

Les électrodes sont reliées à un boîtier sur lequel on va pouvoir lire sur un cadran
à aiguille (fig. 13), par un voyant lumineux et/ou sonore (fig. 14), écran digital
(fig. 15), l'atteinte de l'apex ou la longueur canalaire.

On peut diviser les localisateurs d'apex en deux groupes :

les appareils à préétalonnage individuel [42] ou à " indication de fréquence


sonore " [35], basés sur les principes d'Inoué cité par Katz [35], qui utilisent un
générateur d'ondes sonores avec seuil [42], devant être étalonné pour chaque
patient ;
les appareils précalibrés [42], ou à indication analogique [35] ; ces
appareils possèdent une résistance de valeur fixe (6 500 ohms) et
fonctionnent en détecteurs de seuil : lorsque la tension mesurée entre
l'électrode buccale et l'électrode intracanalaire atteint 6 500 ohms, l'appareil
indique que la constriction apicale est atteinte.

Les nombreuses études ont montré l'avantage des appareils précalibrés avec une
efficacité de 54 à 80 %. Le reproche le plus souvent fait à ces appareils était leur
dysfonctionnement en cas de présence de liquides ionisables dans le canal (sang,
pus, exsudat séreux, hypochlorite).

De nouvelles bases de données décrites par Ushiyama et coll. cités par Katz [35]
résolvent ces problèmes en 1988 : ces appareils déterminent la position exacte
de la jonction cémentodentinaire par application d'un courant dans le canal (quel
que soit son contenu) et la détection de la baisse de potentiel résultante dans le
canal (la densité de courant à travers un canal plein d'électrolyte est la plus forte
au niveau du collet, la plus faible au foramen apical). Ces appareils sont efficaces
de 80 à 94 % [35].

Les localisateurs sont donc des appareils aujourd'hui fiables, permettant un gain
de temps appréciable pendant le traitement endodontique, et sont d'une
étonnante facilité d'emploi sous digue, et même associés à des contre-angles
endodontiques [44]. Leur seul inconvénient est leur coût. Le canal ayant été
cathétérisé, sa trajectoire et sa longueur connues, nous allons donc pouvoir
l'assainir et le mettre en forme en vue de son obturation.

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ASSAINISSEMENT ET PRÉ PARATION DE LA CAVITÉ


ENDODONTIQUE

[54]
A l'époque de Marmasse , l'éviction du contenu canalaire, particulièrement
canalaire. Aujourd'hui, les deux étapes sont totalement confondues du fait
notamment de l'inefficacité prouvée des tire-nerfs dans leur action d'éviction
tissulaire, " de l'arbre on ne retire que le tronc " (Hess [33]), et d'autre part de la
notion acceptée par tous de " système canalaire complexe ".

Il est à noter le nombre important de termes utilisés pour décrire cette phase
opératoire : alésage, élargissement, mise en forme, ampliation, etc. Ces termes
employés par les différents auteurs comportent des nuances et dépendent
surtout de la technique ou de l'instrument utilisé, mais aussi de la technique
d'obturation canalaire envisagée. Ces concepts purement mécanistes sont à
l'origine du développement considérable des techniques et instruments, et ont
pu faire oublier les aspects médical et chirurgical du traitement endodontique,
l'importance du diagnostic préopératoire et du bilan pulpodesmodontal, ainsi que
les conséquences biologiques sur la cicatrisation du périapex. C'est pourquoi
nous préférerons employer le terme de " préparation canalaire ", qui regroupe
tous ces aspects, en rendant hommage aux cliniciens, chercheurs et fabricants
qui ont permis ainsi de faire considérablement évoluer l'endodontie.

Aujourd'hui, à la lumière des connaissances scientifiques, biologiques et


anatomiques, la tendance va vers une simplification des méthodes de
préparation canalaire, et surtout vers une rationalisation de cette étape longue
et difficile. En France tout particulièrement, les praticiens sont confrontés à des
problèmes de coût, et la mise en oeuvre des techniques les plus efficaces n'est
pas toujours compatible avec l'exercice quotidien en omnipratique : l'endodontie
devrait-elle devenir une spécialité reconnue de l'art dentaire ?

Eviction du contenu canalaire [3, 4, 12, 15, 16, 41, 53, 54, 69]

Elle ne sera envisagée que dans les cas de canaux larges et rectilignes, pour une
biopulpectomie.

Eviction manuelle

[12, 33]
Au tire-nerf

Grâce à ses barbelures en forme d'hameçons, le tire-nerf va arracher des


morceaux de pulpe, dans les cas les plus favorables le " tronc " pulpaire dans son
entier. C'est une méthode grossière : le plus souvent des débris restent
accrochés aux parois canalaires, et si l'instrument se coince dans le canal, les
fines barbelures risquent de se fracturer ; le tire-nerf ne s'utilise qu'une fois, il
est introduit dans le canal et on arrête sa progression dès le premier contact
avec les parois ; on lui fait subir une rotation de 180/360°, puis il est retiré. Dans
tous les cas son action sera complétée par un nettoyage des parois canalaires à
l'aide d'autres instruments.

[54, 69]
A la broche

Leur profil les indique tout à fait dans cette fonction d'élimination des tissus
mous. La broche s'utilise en rotation horaire d'un quart de tour et retrait. Cette
technique est également grossière : dilacération du tissu pulpaire, écrasement
contre les parois canalaires avec risque de créer des bouchons organiques.

[12, 15, 41]


Avec l'Unifile

Son profil (cf. 23-050-A-08) lui confère des propriétés de coupe franche et de
sévère risque de provoquer des déviations de trajectoire par mémoire élastique
[15, 41]
.

Eviction mécanique ou sonore [41, 58]

Le seul instrument mécanisé destiné en premier lieu à l'éviction pulpaire est le


Rispi monté sur Giromatic ou sur MM3000 (Rispisonic). Cet instrument, d'un
profil semblable au tire-nerf, mais à pointe mousse non travaillante et avec des
barbelures plus courtes et plus trapues (cf. 23-050-A-08), ne doit être utilisé que
dans les deux tiers coronaires du canal. Le Rispi est particulièrement efficace
dans ce rôle d'éviction des tissus mous aussi bien en cas de biopulpectomie qu'en
cas de gangrène, d'autant plus que son action mécanique de raclage des parois
canalaires associée à l'irrigation abondante et continue et à l'effet sonore,
permet l'élimination des débris pulpaires et des interférences coronaires du
canal, facilitant l'accès au tiers apical [12].

C'est la technique de choix, qui de plus, est très rapide.

Mise en forme du canal

Objectif

Permettre l'obturation du canal la plus hermétique possible. Pour cela il faudra


obtenir un volume canalaire suffisant : le terme de " mise en forme canalaire "
correspond tout à fait à cette notion.

Volumes à obtenir

L'instrumentation endodontique et les techniques de mise en forme permettent


d'obtenir, schématiquement trois volumes différents par leur conception (fig.
16), fonction de la technique d'obturation canalaire envisagée.

L'élargissement (fig. 17) : consiste à agrandir la lumière canalaire en


respectant sa forme originelle et notamment ses courbures. On ne cherche
pas à réaliser un volume idéal [57, 58], c'est-à-dire calibré à l'instrumentation.
La différence morphologique entre le volume du canal et celui de l'instrument
sera compensée par l'obturation, ou plus exactement par la pâte d'obturation
: la seule technique d'obturation envisageable dans ce cas étant une
technique pâte plus cône de gutta-percha (fascicule 23-050-C-10, "
Obturation canalaire "). Cette notion de simple élargissement, encore
malheureusement trop pratiquée est obsolète et dangereuse : elle laisse des
zones non instrumentées car les interférences canalaires ne sont pas
éliminées, autant de refuges pour les micro-organismes. L'élargissement est
obtenu essentiellement par des techniques manuelles.
L'ampliation (fig. 18) : terme employé et défini par Laurichesse [41],
comme : " un simple élargissement pariétal homothétique de la morphologie
initiale du canal, dans les trois dimensions de l'espace, en l'amplifiant sans la
dénaturer, depuis la cavité coronaire jusqu'à la limite apicale choisie ".
L'ampliation se traduit par l'élimination des irrégularités internes du canal,
avec élimination de la prédentine ou de la dentine infectée, selon toutes les
génératrices de l'espace canalaire. Le volume ainsi obtenu nous semble
correspondre plus à la fois aux impératifs biologiques d'assainissement du
canal, aux impératifs mécaniques permettant à l'instrumentation d'accéder
aux limites apicales et enfin, aux impératifs cliniques et technologiques de
tous les types d'obturation canalaire.
La préparation en flamme (fig. 19) selon Schilder [69] : le volume obtenu
réalise, dans ce cas, une véritable cavité d'inlay en vue de l'obturation
canalaire par les techniques à la gutta chaude. Il s'agit d'aléser le canal en
éliminant toutes les irrégularités, bien entendu au détriment de la structure
dentinaire radiculaire. Cette préparation est caractérisée également par la
réalisation d'un " cône d'arrêt " au niveau du rétrécissement apical, de façon à
éviter tout risque de dépassement de matériau d'obturation. Originellement
conçu pour permettre la condensation de la gutta chaude, ce type de volume
doit avoir une portion canalaire rectiligne pour permettre l'introduction des
fouloirs à canaux (fascicule 23-050-C-10).

Actuellement, le concept de ce type de préparation évolue vers l'ampliation,


moins dangereuse pour les racines courbes.

Différentes techniques instrumentales sont à notre disposition pour obtenir ces


différents volumes.

Différentes techniques de préparation canalaire

Technique manuelle

Le nombre important d'instruments présents sur le marché justifierait à lui seul,


pour chacun d'entre eux, une technique particulière ; ce qu'il est impossible
d'aborder ici. En revanche, le principe de toutes les techniques manuelles a pour
référence la technique " step back " de Schilder [69] et la " serial preparation " de
Weine [83] ou méthode de l'alternance.

Principe

Il s'agit de réaliser la préparation du canal, depuis le cathétérisme jusqu'à la


mise en forme définitive, à l'aide d'instruments manuels de diamètre croissant,
sans jamais sauter de numéro, sous irrigation abondante. Le passage à
l'instrument de diamètre supérieur ne se fera que si l'instrument précédent est
libre dans le canal, à la longueur de travail, jusqu'au 25/100 minimum, avec au
besoin retour à un instrument de diamètre inférieur (" step back ") si
l'instrument considéré n'était pas libre dans le canal et à la bonne longueur [69,
83]
. C'est d'ailleurs le même principe que reprennent toutes les autres techniques,
mécanisées, sonores et ultrasonores : c'est la seule façon de respecter la forme
originelle du canal.

Instrumentation

Les instruments de base sont la broche, la lime K et la lime H (voir Instruments).


D'autres instruments ont été proposés, mais les différentes études comparatives
ne montrent pas d'amélioration significative.

[15, 69, 83]


Séquence instrumentale

Après cathétérisme et détermination de la LT, sous irrigation de 1 à 2 ml


d'hypochlorite de sodium à 2,5 % entre chaque passage d'instrument, la
séquence est la suivante :

La lime K no 25 constituant la lime apicale maîtresse (LAM) ou lime apicale de


référence (LAR) de Weine [83] : c'est le minimum de diamètre à atteindre à la LT.

Les étapes importantes de la technique sont :

arriver à LT avec la LAM (en fonction du diamètre du canal) ;


réaliser un cône d'arrêt à la limite apicale choisie.
La lime K s'utilise en un huitième de tour dans les sens horaire et antihoraire
alternativement, avec une légère pression apicale et retrait.

La lime H s'utilise uniquement en traction ou retrait avec appui pariétal


circonférenciel [15, 41]. Cette technique permet de préparer la plupart des canaux
radiculaires, même ceux ayant une courbure modérée, et ce avec des résultats
constants.

Le volume ainsi obtenu avec une préparation sérielle manuelle permet de réaliser
différentes techniques d'obturation canalaire : pâte + cônes, condensation
latérale de la gutta à froid dans les canaux larges et rectilignes.

Techniques mixtes

Ces techniques font appel à différents systèmes mécanisés ou sonores, associés


à une technique manuelle sérielle, permettant de préparer le plus souvent la
partie apicale du canal.

Techniques manuelles et mécanisées

De nombreux contre-angles dits " endodontiques " ont été commercialisés dans
le but d'accélérer et d'améliorer le travail répétitif de raclage des parois. L'un des
plus anciens et des plus performants, encore utilisé de nos jours, est le contre-
angle Giromatic (fig. 20) de Micro Mega, mis au point en 1957 par Blanc. Ce
contre-angle est associé à une micro-instrumentation particulière (cf. 23-050-A-
08). Les nombreuses études comparatives [3, 17, 26, 32, 36, 53, 78] effectuées sur ce
type d'instruments ont montré qu'ils sont incapables à eux seuls, de réaliser la
phase de préparation canalaire : il faut les associer au moins pour le
cathétérisme, à l'instrumentation manuelle. Bien entendu, les règles de séquence
sérielle de passage des instruments et d'irrigation devront être respectées.

D'autres contre-angles tels que le Racer, l'Endolift, l'Excalibur existent, mais sont
moins utilisés ; ils ne diffèrent du Giromatic que dans le mouvement et/ou
l'amplitude de mouvement imprimés à l'instrument.

La technique mixte manuelle-mécanisée, la plus efficace, est celle proposée par


Laurichesse [41], utilisant le contre-angle Giromatic et les instruments Rispi et
Girofile, qu'il a appelée : " ampliation séquentielle assistée ".

Instrumentation

Mécanique : contre-angle Giromatic, Rispi, Girofile, Héligirofile ;


Manuelle : MMC/MME (cf. 23-050-A-08).

Séquence instrumentale, technique

Cathétérisme : manuel jusqu'au no 15 avec MMC/MME.


Préparation du tiers coronaire : à l'aide des Rispi montés sur le Giromatic,
du no 15 au no 40, sous irrigation abondante ; on imprime au contre-angle un
lent mouvement de retrait vertical, de faible amplitude, et une récapitulation
manuelle à LT avec la dernière lime MMC de cathétérisme (no 15). Le Rispi,
ainsi utilisé, va rapidement et efficacement éliminer débris organiques et
interférences du tiers coronaire, facilitant ainsi la préparation du tiers apical.
La récapitulation manuelle permet de conserver la perméabilité canalaire.
Préparation du tiers moyen : à l'aide des Girofile montés sur le Giromatic
à LT-2 mm ; si le canal est large et rectiligne il est possible de les utiliser à LT.
Les mêmes précautions d'emploi que précédemment, pour le passage des
instruments, pour l'irrigation et la récapitulation manuelle sont à respecter.
Préparation du tiers apical : Laurichesse [41] propose deux solutions : soit
une préparation manuelle avec l'Hélifile, l'Héliapical, l'Unifile ou le Flexofile,
de façon à conserver la sensibilité tactile, particulièrement importante en cas
de courbure sévère, soit une préparation mécanique à l'aide de l'Héligirofile
ou du Dyna-track montés sur le Giromatic, technique beaucoup plus délicate à
maîtriser, et qui demande une grande expérience de l'opérateur. Cette
deuxième technique demande de plus une récapitulation manuelle avec une
lime K de même diamètre que l'instrument mécanisé, et les Héligirofile sont
très fragiles : il nous semble opportun de conseiller une méthode manuelle de
préparation du tiers apical.

[17, 26, 32, 53, 78]


Evaluation de la technique

Elle est relativement simple et fiable, les instruments de bonne qualité, le


maniement du contre-angle aisé. L'efficacité des Rispi est impressionnante, et la
LT est respectée si la récapitulation manuelle est scrupuleusement réalisée.
L'acte en est facilité pour les dents d'accès difficile, chez les patients à petite
ouverture buccale, et pour les canaux à orientation très divergente.

En revanche, le gain de temps par rapport à une préparation manuelle n'est pas
significative [78], et la production de boues dentinaires est très importante du fait
de l'absence de système d'irrigation associé au contre-angle [53]. En cas de
courbure importante, cette technique est à déconseiller : risques de butées
(Girofile), risque de fractures d'instruments, déplacement du foramen apical.

Techniques manuelles et systèmes sonores

L'apparition dans les années 1985/1986 de générateurs d'ondes sonores


appliqués à l'endodontie, a permis à Laurichesse [41] de mettre au point la
technique dite " d'appui pariétal " ou TAP. Cette technique associe
l'instrumentation manuelle sérielle classique pour le cathétérisme et la
récapitulation, à une instrumentation spécialement conçue dite " sonique ",
transmettant la vibration sonore produite par la pièce à main sur laquelle elle est
montée ; l'opérateur imprimant un mouvement linéaire et circonférenciel en
appui sur les parois canalaires (fig. 21). Cette technique ressemble en tout points
à celle décrite précédemment (manuelle-mécanisée).

Instrumentation

Manuelle : MMC/MME pour le cathétérisme, limes K pour la récapitulation.


Sonore : Sonic Air MM300, pièce à main génératrice d'ondes sonores qui
se monte sur le cordon turbine de l'unit (fig. 22 et 23), et instrumentation
adaptée : le Rispisonic, pour la préparation des tiers coronaire et moyen ; le
Shaper, pour la préparation des tiers moyen et apical.

[41]
Séquence instrumentale

Cathétérisme manuel avec les MMC/MME.


Préparation des tiers coronaire et moyen : utilisation en alternance des
Rispisonic et des Shapers à partir du no 15 avec récapitulation manuelle à la
dernière lime de cathétérisme à LT, à chaque changement d'instrument, dans
la séquence suivante [40] :
Rispisonic no 15 dans les deux tiers coronaires pendant 1 min sous
irrigation continue d'hypochlorite de sodium à 2,5 % ;
Shaper no 15 à LT moins 1 mm avec mouvement d'amplitude de 3 à
5 mm dans le sens vertical dans les deux tiers coronaires, pendant 1 min
(fig. 24) ;
Lime K no 20 à LT, en récapitulation ;
Rispisonic no 20 pendant 1 min avec un mouvement de "
translation circonférenciel en appui pariétal " [41], sous irrigation continue ;
Shaper no 20, pendant 1 min à LT-1 mm (comme no 15) ;
Lime K no 25, à LT en récapitulation.
Préparation du tiers apical : à ce stade, les " Shapers " seront utilisés
dans le tiers apical à LT-1 mm, avec des mouvements verticaux de plus faible
amplitude, 2 à 3 mm (fig. 25), tandis que les Rispisonic continuent d'élargir
les deux tiers coronaires sous irrigation continue. Bien sûr la récapitulation
manuelle doit être scrupuleusement réalisée.

[4, 9, 17, 31, 39, 41, 77]


Evaluation de la technique

L'avantage indiscutable de cette technique est l'utilisation d'un système


d'irrigation continu associé à la pièce à main sonore [6]. Les Rispisonic sont très
efficaces. L'effet de la cavitation des instruments est en revanche discutable [53],
mais l'élimination des boues dentinaires est remarquable. Les inconvénients de
cette technique sont toutefois relativement nombreux : coût de l'appareillage et
des instruments ; mise en oeuvre délicate et surtout réglages à effectuer à
chaque changement d'instrument, système de fixation des instruments sur la
pièce à main et repérage de la LT difficiles à manier et provoquant une perte de
temps considérable, apprentissage in vitro obligatoire, enfin, seule la
récapitulation manuelle est garante de la bonne conduite de la technique [9]. De
plus, si les vibrations ne sont pas correctement réglées, les risques de déviation
de trajectoire, de même que la création de butées sont importants. Ce n'est pas
une technique à mettre entre toutes les mains.

Technique manuelle et ultrasonore

Datant des années 1980, et dérivant directement des générateurs utilisés pour le
détartrage, la technique de préparation canalaire mixte manuelle-ultrasonore a
été mise au point par Martin et Cunningham [19, 20, 21, 55]. Actuellement, deux
systèmes de production d'ondes ultrasonores sont employés : la piézoélectricité
(Piezon Master 400 de EMS, fig. 26 et 27) et la magnétostriction (Cavi-Endo de
Detrey, fig. 28 et 29). Les instruments vibrent à une fréquence de 27 000 Hertz.
Les appareils se composent d'une unité de production des ondes ultrasonores,
d'un réservoir pour le liquide d'irrigation et d'une pièce à main spécifique sur
laquelle seront montés les instruments endodontiques spéciaux : des limes K
dites " endosoniques " du no 15 au no 35 et des limes diamantées du no 25 au no
45 (23-050-A-08). Le principe de fonctionnement est le même que pour les
appareils sonores : la cavitation.

Instrumentation

Manuelle : MMC/MME pour le cathétérisme, limes K manuelles pour la


récapitulation.
Ultrasonore : limes K endosoniques de Maillefer no 15 à 35 ; les limes
diamantées ne sont plus utilisées à cause de leur totale inefficacité.

[20, 39, 52, 53, 55, 56]


Séquence instrumentale, technique

Après cathétérisme et détermination de la LT manuels, les limes endosoniques


sont utilisées sous irrigation continue à l'hypochlorite de sodium à 2,5 %,
pendant 15 s à LT-3 mm, à partir du no 15, en alternance avec les limes K
manuelles du diamètre immédiatement supérieur.

Evaluation de la technique

On ne peut pas considérer cette technique comme une technique de préparation


canalaire, mais tout au plus, associée à une technique manuelle ou mécanisée,
comme un moyen d'assainissement et de " lavage " du canal [7]. Les risques de
cavitation (discutés), et surtout de potentialisation de l'effet désinfectant et
solvant organique de l'hypochlorite de sodium [2]. C'est un excellent système
d'irrigation canalaire [11, 25, 67].

Technique manuelle et rotative

Il s'agit en fait de la technique " step back " de Schilder [69], où une partie de la
préparation canalaire est réalisée manuellement comme déjà décrit, une autre
partie à l'aide d'instruments rotatifs. Le principe de cette technique est de
réaliser un agrandissement de la lumière canalaire selon toutes les génératrices
du canal en redressant toutes les courbures et éliminant toutes les interférences
des deux tiers coronaires (fig. 19).

Instrumentation

Manuelle : classique, broches du no 8 au no 25, limes K du no 8 au no 60.


Rotative : forets de Gates-Glidden, no 2,3,4 (fig. 30).

Séquence instrumentale (fig. 19)

Préparation manuelle : classique, à l'aide des broches et limes K en


alternance du no 8 au no 25, sous irrigation, à LT ; on réalise une butée apicale
(fig. 19 A, phase I). Puis à partir du no 25, les limes K vont réaliser un "
véritable télescope à l'intérieur du canal ", en diminuant la LT de 1 mm par
numéro croissant (fig. 19 B phase II).
Préparation rotative : elle est réalisée conjointement à la préparation
manuelle, dans les deux tiers coronaires du canal, pour éliminer les
interférences gênant l'accès au tiers apical (fig. 19 B). Bien entendu, dès
qu'un foret est utilisé, sur contre-angle bague bleue à 8 000 t/min et sous
irrigation, la LAM sera utilisée en récapitulation à LT, pour éviter la formation
de bouchons. Les marches créées par ce type de préparation seront adoucies,
en fin de préparation par le passage d'une lime H no 25 ou 30 (fig. 19 C), sous
irrigation abondante, en appui pariétal circonférenciel.

Evaluation

L'instrumentation rotative facilite l'accès au tiers apical en redressant les


courbures, mais en s'appuyant sur la paroi externe, et surinstrumente la paroi
interne en la fragilisant [45]. Le volume obtenu par ce type de préparation facilite
les techniques d'obturation par condensation verticale de gutta chaude [1, 17, 29, 46,
70]
, mais sera évité en cas de courbures sévères car trop dangereuse.

Technique entièrement mécanisée

C'est le " Canal Finder System " (CFS) (fig. 5) de Lévy [43]. Le principe de cette
technique est basé sur l'utilisation d'un contre-angle endodontique basse vitesse,
associé à un système d'irrigation en continu, qui imprime à l'instrument " un
mouvement vertical d'amplitude variable, associé à une liberté de rotation
guidée par l'inclinaison des spires de la lime (de type K modifiée) " [43] (cf. 23-
050-A-08). C'est grâce à ce mouvement hélicoïdal de translation-rotation que le
cathétérisme est possible.

Instrumentation
8 à 60 est utilisée depuis le cathétérisme jusqu'à la fin de la préparation.

[43]
Séquence instrumentale, technique

Cathétérisme : Limes K no 8, 10 ou 15, adaptées au diamètre originel du


canal [43]. Une première pénétration du canal est réalisée, à l'arrêt jusqu'à
obtention d'un frottement doux ; on actionne alors le moteur à une vitesse de
3 000 t/min : dès cet instant l'instrument est " naturellement " guidé vers
l'apex, et on doit aider sa progression par de légers mouvements de "
pompage " [43]. Dès que la LT est atteinte (signal de l'ohmmètre adapté sur le
contre-angle), on peut passer à la lime K de diamètre supérieur [44]. Cela se
fera sous irrigation continue. Pour Lévy [44], un canal moyen est ainsi
cathétérisé en quelques secondes, un canal difficile en une dizaine de
secondes.
Mise en forme : on utilisera une technique sérielle classique, en
alternance de limes K et H de même diamètre, sous irrigation abondante
jusqu'au no 25 à LT, puis les limes H à LT-1 mm à chaque numéro croissant ;
l'auteur [44] conseille d'imprimer à la lime H un mouvement d'appui pariétal
circonférenciel pendant 30 s pour bien lisser les parois canalaires et éliminer
les irrégularités. Avec le nouvel instrument proposé par Lévy, la Setfile, le
travail d'ampliation du canal est simplifié : on ne passe qu'un seul instrument
dans les diamètres croissant, sans sauter de numéro.

Evaluation

Les avantages du CFS sont nombreux [13, 17, 52, 78, 81] ; réduction du temps de
travail pour les canaux fins et courbes, franchissement des courbures mêmes
sévères, sans perforation ni butées, ni fracture instrumentale, facilité d'accès au
niveau des dents postérieures et canaux divergents, irrigation couplée,
possibilité d'utiliser un localisateur électronique d'apex sur le contre-angle
endodontique. Les quelques inconvénients notamment de coût et surtout de
risque de transfixion apicale avec perte de la sensibilité tactile, sont diminués si
un apprentissage sur dent extraite est préalablement effectué. C'est à notre
sens, la seule technique entièrement mécanisée qui mérite sa place dans un
cabinet d'omnipratique.

Préparation des canaux courbes [1, 28, 34, 37, 41, 44, 45, 49, 50, 52, 65, 66, 83, 84]

Notre attention doit être particulièrement attirée par la préparation des canaux
fins et courbes : les mésiaux des molaires inférieures, les vestibulaires des
molaires supérieures, ceux des incisives inférieures, de quelques incisives
latérales, premières prémolaires supérieures. Du fait de l'introduction
d'instruments métalliques le long d'une trajectoire canalaire courbe, une
multitude de contraintes vont s'exercer à la fois sur les lames de l'instrument et
sur les parois du canal, pouvant provoquer quelques accidents de parcours (fig.
31) : formation de butée (fig. 31 A) due à l'agressivité de la pointe de
l'instrument ou à sa rigidité (importance de la précourbure), perforation de la
paroi interne à la courbure du canal, ou sa fragilisation (" stripping ") due au
forçage de l'instrument dans une mauvaise direction et à sa mémoire élastique,
déplacement de l'ouverture foraminale (fig. 31 B) ou modification de sa forme
originelle en forme de sablier (" zipping ") (fig. 31 C), transfixions apicales ou
fractures d'instruments dues à des manoeuvres et des instruments inadaptés aux
courbures sévères [15, 41, 52]. C'est pourquoi, récemment, hormis les techniques
de préparation sérielles manuelles ou le CFS déjà décrits, de nombreux auteurs
proposent des techniques assez sophistiquées, permettant de résoudre et
d'éviter ces problèmes.

Technique de Roanne [65, 66]


ou " balanced force concept " (forces
équilibrées)
Cette technique est basée sur deux principes généraux et l'utilisation d'un
instrument spécifique (cf. 23-050-A-08) (fig. 32).

Si un instrument est bien calé dans un canal, la force qu'il applique sur la
dentine engendre une réaction de même intensité sur les trois lames
coupantes de la lime à section triangulaire (fig. 32 A) ; la résultante de ces
trois forces à la pointe de la lime, converge vers le centre du triangle (fig. 32
B). Cette résultante annulant l'effet de mémoire élastique de l'instrument, il
n'est plus nécessaire de le précourber.
Si on applique une force en direction apicale sur l'instrument dans le sens
antihoraire, les débris préalablement coupés remontent et sont évacués
automatiquement (fig. 32 A). La pression de la force apicale exercée sera
proportionnelle au diamètre de l'instrument.
Instrument : lime de type K, usinée pour être active dans le sens
antihoraire, dont la pointe a été modifiée de façon à être atraumatique, et
dont l'angle de coupe des lames est particulier.
Séquence instrumentale, technique : elle bouscule les concepts classiques
de la préparation canalaire : poussée apicale pour atteindre le blocage de
l'instrument dans le sens horaire, puis rotation dans le sens inverse pour
permettre l'évacuation des débris. La technique est simple et efficace.

Technique de nettoyage " contre la courbe " ou " anticurvature filling


method " d'Abou-Rass [1] (fig. 33)

Cette technique est caractérisée par une préparation contrôlée des différents
sites canalaires : la limite apicale se situera à 1 mm de l'apex radiographique, et
la mise en forme des canaux courbes sera dirigée dans les zones dites " de
sécurité ", c'est-à-dire vers la paroi externe à la courbure, évitant les zones dites
" de danger ", la paroi interne (fig. 33). Cette technique demande une grande
rigueur lors de l'examen radiographique préopératoire [1].

Instrumentation : manuelle classique, limes K et H, précourbées le plus


homothétiquement possible par rapport à la courbure du canal.
Séquence instrumentale : " step back " classique, sous irrigation.
Evaluation : en fait, ce concept n'a fait que décrire et détailler ce que, tout
à fait logiquement, de nombreux praticiens expérimentés, réalisent
naturellement en présence de courbures sévères.

Evidemment cette technique est efficace et sûre, mais longue et avec un petit
risque d'erreur dans le choix arbitraire de la limite apicale.

Système Canal Master U [14, 58, 83]

Cette technique fait appel à une instrumentation très particulière et une


technique mixte manuelle-rotative. L'originalité de la technique, en rapport avec
le profil des instruments réside dans leur utilisation en rotation pure,
manuellement dans le sens horaire, et dans la présence de demi-numéros dans la
série.

Instrumentation

Manuelle : MMC/MME pour le cathétérisme jusqu'au no 15, puis


instruments spécifiques Canal Master U ; la série instrumentale augmentera
de 25/1 000 par instrument : 20/100, 22,5/100, 25/100, 27,5/100, 30/100,
etc.
Rotative : forets Canal Master U (cf. 23-050-A-08).
Séquence instrumentale, technique [14, 58]
(fig. 34 A)

Après cathétérisme et détermination de la LT manuels, les parties cervicales et


moyennes du canal sont préparées avec les instruments rotatifs à LT-5 mm (fig.
34 B), à vitesse très lente, sans jamais les forcer en direction apicale, en série
décroissante, sous irrigation abondante, et récapitulation à la lime no 15 à LT
entre chaque foret. Cette étape facilite l'accès au tiers apical. La préparation de
la zone apicale jusqu'à frottement doux, rotation rapide dans le sens horaire sans
jamais forcer l'instrument en direction apicale pendant la rotation (fig. 34 C, D).
Les courbures les plus sévères sont ainsi facilement franchies, les débris
remontent le long de l'instrument grâce à son profil particulier qui lui confère
une grande flexibilité. Il ne faut jamais tourner l'instrument dans le sens
antihoraire sous peine de fracture : si l'instrument se bloque, continuer à tourner
dans le sens horaire en exerçant un mouvement de retrait.

Evaluation

La technique et l'instrument sont efficaces, et satisfont à un mouvement naturel


de rotation pure ; mais le passage de demi-numéros allonge considérablement le
temps de travail. En revanche, les récentes études sur ce type de préparation
montrent le respect de la trajectoire canalaire dans les courbures sévères, même
préparées à LT à 50/100 avec une impression de grande facilité, sans
fragilisation des parois. Mais il existe un risque réel de fracture de l'instrument
manuel.

Macfiles et NTfiles de McSpadden [40, 50]

Nous avons déjà parlé de ces nouveaux instruments lors du cathétérisme, et dont
la particularité était la qualité du métal utilisé pour leur fabrication : le nickel-
titane. Cet alliage possède la propriété remarquable, sous l'effet d'une
contrainte, de passer très rapidement de l'état austénitique à l'état martinsitique
[40]
, conférant à l'instrument une extraordinaire flexibilité et une résistance à la
fracture 1 000 fois supérieure à celle des instruments en acier inoxydable De
plus, McSpadden a donné un profil particulier à ses instruments, les NTfiles (cf.
23-050-A-08), permettant leur utilisation en rotation pure, sur un contre-angle
mû par un micromoteur spécifique, basse vitesse régulée : le NTmatic.

Séquence instrumentale, technique

Cathétérisme : manuel avec les Macfiles jusqu'au no 15.


Mise en forme : NTfile no 20 monté sur le contre-angle du NTmatic en
affichant une vitesse de 300 t/min. On exerce une poussée très légère et très
lente en direction apicale jusqu'à LT, sous irrigation, et on la retire dès que la
LT est atteinte, tout aussi lentement. Selon McSpadden l'instrument ne doit
rester dans le canal que 8 s [50]. En cas d'obstacle, insister légèrement,
pendant 4 s environ, en retirant la lime de 3 mm. S'il y a de nouveau échec,
vérifier l'intégrité de la pointe de l'instrument, et si besoin en changer. On est
toujours prévenu de l'arrêt de la progression de l'instrument par un léger
cliquetis [40], qui correspond à la transformation de l'alliage nickel-titane,
sous la contrainte. Dans ce cas, employer une autre technique (manuelle,
sonique) ou selon McSpadden [50] réaliser une technique " step back " avec
les NTfiles de no supérieur jusqu'à l'obstacle, et le passage est obtenu jusqu'à
LT avec le no 15. La progression se fera selon la méthode sérielle et sera
terminée par le passage de NTfiles no 40 et 45 dans la portion coronaire, avec
un mouvement circonférenciel.

Evaluation de la technique
générales de préparation canalaire. Grâce aux qualités exceptionnelles du métal
et au profil des limes, elle permet de préparer tous les types de canaux courbes
sans difficulté, d'autant plus qu'y est associée une technique originale
d'obturation canalaire (feuillets sur obturation canalaire). Le seul inconvénient
peut être représenté par le coût de l'appareillage et des instruments.

Assèchement du canal

Il est indispensable d'assécher le canal afin d'obtenir une obturation canalaire la


plus hermétique possible. L'utilisation de solutions d'irrigation en abondance
nécessite cette phase terminale de la préparation canalaire. Classiquement, on
utilisera des cônes de papier absorbant, présentés de préférence sous forme de "
blister " stérile plutôt qu'en vrac. L'assèchement du canal ne doit pas se faire au
jet d'air (risques d'emphysème ou de déclenchement de saignements), mais doit
être minutieusement effectué : il faut contrôler l'état du cône de papier
absorbant, qui pourra nous donner des renseignements précieux quant à
l'humidité du canal (traces de solution irrigante normales, ou de
sang/sérosités/débris anormaux). Quand le dernier cône de papier est ressorti
du canal propre et sec, les manoeuvres d'obturation peuvent être entreprises.

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CRITÈRES D'É VALUATION DES DIFFÉ RENTES TECHNIQUES

Pour que le lecteur puisse se faire une idée plus précise des avantages et
inconvénients des différentes techniques décrites, nous avons réuni différents
critères d'évaluation sous forme de tableaux (tableaux I et II).

Respect de l'anatomie canalaire originelle

Faut-il élargir puis pénétrer le canal, pénétrer puis élargir ou pénétrer en


élargissant ? Il est certain que c'est la dernière proposition qu'il faut retenir,
c'est-à-dire réaliser l'ampliation du canal, qui dès le cathétérisme permettra de
respecter l'anatomie canalaire originelle, d'autant plus que, outre la technique
choisie, voire même le type d'instrument, c'est le concept du volume à obtenir
qu'il faut considérer (tableau I).

Respect de la trajectoire canalaire

Les techniques manuelles sérielles qui permettent de conserver une sensibilité


tactile, associées à la précourbure des instruments sont les seules qui
permettent véritablement de la respecter. Peut-être une mention spéciale au "
Canal Finder System " qui permet de préparer les canaux dans ce but, mais
l'avenir se trouve certainement dans l'utilisation de ces nouveaux instruments en
nickel-titane.

Respect de la position du foramen apical

Les normes de l'ISO imposent maintenant à tous les fabricants d'instruments


endodontiques de réaliser des pointes mousses. Dans certaines techniques de
foramen apical.

Conservation de la longueur de travail tout au long de la préparation

Si les règles du cathétérisme sont rigoureusement appliquées, et la technique de


mise en forme, quelle qu'elle soit, vérifiée par une récapitulation manuelle, la
conservation de la LT ne pose que peu de problèmes. Là aussi, les ennuis
viendront plutôt de la détermination de cette LT ou du choix de la limite apicale
qui fait encore aujourd'hui l'objet de controverses, parce qu'on n'a pas les
moyens de la déterminer avec exactitude et de façon répétitive.

Assainissement du canal

Elimination du contenu canalaire

Comme nous ne possédons pas d'instrument pour véritablement réaliser une


pulpectomie, c'est-à-dire une section franche de la pulpe, il est admis par tous
les auteurs que l'élimination du contenu canalaire se fera pendant la mise en
forme du canal, et ce, dès le cathétérisme. Ceci est encore plus vérifié lorsque le
contenu canalaire est nécrosé : c'est en fait l'association instrumentation-
irrigation avec des solutions solvantes [47, 48, 51] des débris organiques qui va
nous permettre d'éliminer le contenu canalaire. Ce sont les techniques mettant
en oeuvre une irrigation concomitante de l'instrumentation qui permettent le
mieux d'accomplir cette tâche, et particulièrement les systèmes sonores et
ultrasonores [68]. L'utilisation d'hypochlorite de sodium à 2,5 % pendant la
préparation fait l'unanimité.

Production des boues dentinaires : faut-il les éliminer ? [22, 24, 25]

L'emploi des techniques sérielles avec des instruments de plus en plus


performants et une efficacité de coupe remarquable, présente l'inconvénient
majeur de créer ces fameuses boues dentinaires (" smear layer ") adhérentes
aux parois canalaires et dont on connaît la composition organominérale
aujourd'hui. La présence de ces boues interdit la réalisation d'une obturation
étanche et hermétique, et peut être responsable de l'échec du traitement
endodontique dans les cas de nécrose pulpaire. C'est pourquoi il faut les éliminer
; les différentes et nombreuses études à ce sujet ont montré l'efficacité des
ultrasons associés à des chélatants tels que l'acide citrique ou l'EDTA [84],
solutions qui respectent toutefois l'intégrité du périapex [68].

Médications intracanalaires

Dans les cas de traitement de gangrène pulpaire, avec ou sans complications


périapicales, certains préconisent l'utilisation de substances médicamenteuses
(désinfectantes, antibiotiques) qui vont aider à la guérison des lésions. Les pâtes
antibiotiques risquent de s'éliminer difficilement surtout à cause de leur
excipient [74], alors que l'hydroxyde de calcium, parfaitement soluble dans l'eau,
s'élimine facilement. Différentes écoles s'affrontent, quoi qu'il en soit, encore
une fois, l'emploi de systèmes ultrasonores en lavage terminal à l'hypochlorite de
sodium sera très efficace dans cette tâche : l'obturation canalaire ne saurait être
hermétique s'il reste des traces de médicament dans le canal.

Mise en forme du canal en fonction de la technique d'obturation


(tableau I)
Facilité de la technique d'obturation

Ce sont encore les préparations " ampliatives " qui facilitent le plus les
manoeuvres d'obturation canalaire, quelle que soit la technique envisagée : si les
interférences des deux tiers coronaires sont éliminées, l'obturation s'en trouve
facilitée. Il faudra toutefois éviter une surpréparation du canal dans ce seul but,
surpréparation qui pourrait s'avérer dangereuse.

Respect de la limite apicale

Toutes les techniques de préparation canalaire doivent réaliser une butée apicale
afin d'éviter tout refoulement de matériau d'obturation dans le périapex. C'est
manuellement, bien sûr, qu'elle sera le mieux réalisée.

Considérations générales (cliniques, psychologiques, ergonomiques)


(tableau II)

Le traitement endodontique dans son ensemble et la préparation canalaire en


particulier sont des actes longs et pénibles pour l'opérateur comme pour le
patient. Il est tout à fait légitime de privilégier les techniques qui permettront à
la fois de réaliser un gain de temps, de travailler confortablement sur un patient
calme, détendu, motivé et coopérant, à qui on aura expliqué les raisons du
traitement endodontique.

Confort du patient

Le travail sous digue est absolument indispensable non seulement pour assurer
l'asepsie, mais aussi le confort du patient et de l'opérateur. La pose de la digue
représente également une mesure de sécurité contre la déglutition ou
l'inhalation d'instruments endodontiques ou de produits toxiques, et les risques
d'irritations ou de brûlures des muqueuses par les solutions irrigantes.

Ergonomie et temps de travail [16, 78]


(tableau II)

Les techniques à assistance mécanisée ou sonorisée, ou entièrement mécanisées,


nécessitent une grande rigueur d'organisation du déroulement de l'acte :
connaissance parfaite des différentes étapes et séquences opératoires de façon à
éliminer au maximum les surprises peropératoires, préparation à l'avance de
l'instrumentation et du matériel annexe (plateau pour le traitement
endodontique), permettront de réaliser un traitement de qualité dans le temps le
plus court possible. S'il est vrai que certaines techniques mécanisées ont été
mises au point pour gagner du temps, certaines techniques combinées nous en
font perdre, mais peut-être sont-elles plus efficaces [78].

Coût du matériel

Le problème est délicat, particulièrement en France, où la nomenclature des


actes concernant l'endodontie est totalement inadaptée à la réalité : les
techniques les plus efficaces reconnues par tous, comme l'utilisation d'ultrasons
en rinçage final, constituent un investissement important, incompatible avec un
exercice d'omnipratique. Cela est très dommageable pour la qualité des
traitements endodontiques réalisés en pratique quotidienne, et pour la mise en
oeuvre de techniques efficaces [58].
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VERS UNE SIMPLIFICATION DES TECHNIQUES

La tendance, après une période d'hypersophistication réservée à quelques


spécialistes, va aujourd'hui vers des techniques de préparation canalaire
simplifiées : utilisation d'un seul type d'instrument permettant de réaliser le
cathétérisme, l'élimination du contenu, la mise en forme du canal, le concept des
techniques demeurant toujours sous un aspect mécaniste.

Un projet de traitement endodontique, encore en phase expérimentale,


permettrait de réaliser un traitement endodontique " non invasif " (Méditec) : un
système de pompe aspirante-refoulante aspire le contenu de la cavité
endodontique après ouverture à un diamètre précis, permet le séchage, puis
l'obturation par le système refoulant ; l'ensemble du traitement ne durant que 15
à 20 min, avec des résultats satisfaisants, tant du point de vue de la
reproductibilité que de la qualité du traitement, du nettoyage et de l'obturation.
Ce concept, s'il s'avère efficace révolutionnerait toutes les pratiques
endodontiques jusqu'alors élaborées.

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Fig 1 :

Fig 1 :

Lime MMC.

Fig 2 :
Fig 2 :

Lime MME.

Fig 3 :
Fig 3 :

[41]
Intérêts de la précourbure (selon Laurichesse ).

A. Précourbure de l'instrument.

1. instrument droit : sa pointe décrit un point en rotation ; 2. instrument précourbé : sa pointe


décrit un cercle en rotation.

B. Franchissement des courbures.

1. instrument non précourbé : il bute sur la concavité ; 2. instrument précourbé : il franchit


facilement la courbure.

C. Franchissement des obstacles.

1. instrument droit : il bute sur l'obstacle ; 2, 3. instrument précourbé : il passe l'obstacle, en


rotation.

Fig 4 :

Fig 4 :
Appareil de précourbure de Maillefer.

Fig 5 :

Fig 5 :

Contre-angle endodontique du " Canal Finder System ".

Fig 6 :

Fig 6 :

Schéma de la jonction cémentodentinaire à l'apex, située en moyenne à 1 mm de l'apex


radiologique (Kuttler).

1. apex radiologique ; 2. jonction cémentodentinaire ; C. cément ; D. dentine.

Fig 7 :

Fig 7 :

Radiographie broche en place (technique " long cône).

Fig 8 :
Fig 8 :

Mesure de la longueur de travail sur radiographie numérisée par logiciel Sens-a-ray.

Fig 9 :
Fig 9 :

Mesure de la longueur de travail sur radiographie numérisée par logiciel Sens-a-ray.

Fig 10 :
Fig 10 :

Appareil de mesure à affichage lumineux Set locator.

Fig 11 :

Fig 11 :

Electrode gingivale recourbée et électrode de mesure (clip à fixer sur l'instrument


endodontique).

Fig 12 :
Fig 12 :

Même système en bouche.

Fig 13 :
Fig 13 :

Appareil de mesure à cadran à aiguille APIT, à précalibrage individuel.

Fig 14 :
Fig 14 :

Appareil de mesure à affichage lumineux et digital Endopex, préétalonné.

Fig 15 :

Fig 15 :

Appareil de mesure à affichage digital Néosono, préétalonné.


Fig 16 :

Fig 16 :

Différents volumes à obtenir.

A. Elargissement.

B. Ampliation.

C. Préparation en flamme.

Fig 17 :

Fig 17 :
Elargissement canalaire à la broche selon Hess.

1. longueur de travail ; 2. broche ; 3. index de LT (stop silicone).

Progression de chaque instrument depuis le cathétérisme (8 ou 10) jusqu'à la dernière broche


(25).

Pénétration de quelques millimètres (blocage).

Rotation horaire d'1/4 de tour.

Retrait.

Pour chaque diamètre et jusqu'à LT.

Fig 18 :

Fig 18 :

[41]
Ampliation selon Laurichesse .

Quatre phases dans l'ordre chronologique :

1. cavité d'accès endodontique ; 2. pénétration initiale et mesure de la LT (2,2') ; 3. préparation


des deux tiers coronaires : élimination des interférences ;

4. préparation du tiers apical.

Fig 19 :
Fig 19 :

Technique " step back " (Schilder) : préparation mixte manuelle-rotative.

A. Préparation manuelle.

I. Préparation initiale à la longueur de travail (LT = 20 mm) jusqu'à la lime apicale maîtresse
(LAM = 25/100).

1. 10/100 à 20 mm ; 2. 15/100 à 20 mm ; 3. 20/100 à 20 mm ; 4. 25/100 à 20 mm.

II. Préparation finale avec récapitulation au no 25 à 20 mm entre chaque instrument : séquence


: 2/1-3/1-4/1.

1. récapitulation no 25 à 20 mm ; 2. 30/100 à 19 mm ; 3. 35/100 à 18 mm ; 4. 40/100 à 17


mm.

B. Préparation rotative de la portion rectiligne du canal : forets de Gates-Glidden.

1. 60/100 foret no 2 à 16 mm ; 2. 80/100 foret no 3 à 15 mm et récapitulation manuelle au no


25/100 à 20 mm.

C. Finition manuelle avec lime K 25/100, à 20 mm, pour éliminer les " marches d'escalier " avec
un mouvement de retrait en appui pariétal.

Fig 20 :
Fig 20 :

Contre-angle Giromatic.

Fig 21 :

Fig 21 :

[41]
Action circonférentielle du Rispisonic dans les deux tiers coronaires (selon Laurichesse .

Fig 22 :
Fig 22 :

Ensemble Sonic Air, MM3000, réservoir et pièce à main.

Fig 23 :

Fig 23 :
Vibration de l'instrument endodontique monté sur le Sonic Air.

Fig 24 :

Fig 24 :

[41]
Utilisation des Shapers sur MM3000 selon Laurichesse .

- tiers apical : amplitude verticale de 2-3 mm.

- tiers moyen : amplitude verticale de 3-5 mm.

Fig 25 :
Fig 25 :

[41]
Utilisation des Shapers sur MM3000 selon Laurichesse .

- tiers apical : amplitude verticale de 2-3 mm.

- tiers moyen : amplitude verticale de 3-5 mm.

Fig 26 :
Fig 26 :

Piezon master de EMS : unité de production des ultrasons (piézoélectricité) et réservoirs


amovibles.

Fig 27 :

Fig 27 :

Pièce à main du Piezon et instrumentation endodontique.

Fig 28 :
Fig 28 :

Cavi-Endo de Detrey : unité de production des ultrasons (magnétostriction) et réservoir.

Fig 29 :

Fig 29 :

Pièce à main du Cavi-Endo.

Fig 30 :
Fig 30 :

Partie active du foret de Gates-Glidden : noter la pointe non travaillante permettant de guider
l'instrument.

Fig 31 :

Fig 31 :

Incidents et accidents de préparation des canaux courbes au niveau du tiers apical.


A. Butée.

B. Déplacement du foramen apical.

C. Ovalisation du foramen apical (ZIP).

D. Ovalisation du foramen apical et perforation.

Fig 32 :

Fig 32 :

[65, 66]
Technique de préparation des canaux courbes de Roanne : action balancée "
Power/Control ".

A. Action " Power ".

1. pénétration apicale en rotation dans le sens horaire (4) ; 2. remontée des débris ; 3. action
sécante de la lame de l'instrument sur la dentine ; 4. sens du mouvement de rotation : horaire.

B. Action " Control ".

1. retrait de l'instrument en rotation dans le sens antihoraire (4) ; 2. débris repoussés en


direction apicale ; 3. action sécante de la lame de l'instrument sur la dentine (angle d'hélice
modifié) ; 4. sens du mouvement de rotation : antihoraire.

C. Concept des " forces balancées ".

Résultante centrifuge des forces appliquées à la pointe de l'instrument à 3 lames : S = R1 + R2


+ R3.

Fig 33 :
Fig 33 :

[1]
Technique de préparation des canaux courbes d'Abou-Rass : " anticurvature filling method ".

1. volume initial de la cavité endodontique ;

2. zone volumineuse de sûreté : externe à la courbure ; 3. zone de danger : interne à la


courbure ; 4. butée apicale ; 5. volume à obtenir après préparation.

Fig 34 :

Fig 34 :

Préparation avec le canal Master U.

A. Effet de coupe de l'instrument en triple U.

1. section de l'instrument au repos ; 2. action sécante en rotation horaire pure.

B. Cathétérisme manuel classique jusqu'au no 15 (MMC/MME) à LT.

C. Elimination des interférences coronaires avec les instruments rotatifs à LT-5 mm, dans la
partie rectiligne du canal, avec récapitulation à LT (lime manuelle no 15).
D. Préparation manuelle en rotation pure à LT avec les instruments manuels de demi-numéro en
demi-numéro 17,5/100, 20/100, 22,5/100, 25/100, etc.

Tableaux

Tableau II.

Tableau II. - Crit�res d'�valuation en fonction des techniques de


pr�paration.

Efficacit Temps
Facilit� de
� de Complicati de
p�n�trati Co�t
pr�para ons pr�para
on
tion tion

Excellente Aussi Peu de Peu on�reux


surtout efficace complicati
avec MMC, que les ons,
associ�e techniqu quelquefoi
� des es s
Manuelle Long
ch�latants m�cani d�placem

(EDTA) s�es ent


du
foramen
apical

Ampliation Plus Diminutio Achat de


des deux actif n de la contre-angle
tiers dans les paroi sp�cial
Mixte = coronaires, canaux interne du
manuelle permet larges et canal
+ Gir la courbes Moyen
m�canique om p�n�trati (avec les
atic on jusqu'� RISPI 3
l'apex fois plus
efficace
que les
limes de
Hedstro
�m)

Ampliation Plus Diminutio Achat de


des deux actif n de la contre-angle
tiers dans les paroi sp�cial
coronaires canaux interne du
Dy permet larges canal
nat la mais Moyen
rak p�n�trati inf�rieu
on jusqu'� r � celle
l'apex du
Giromati
c

Elimination Tr�s Disparition Peu on�reux


des grande de
interf�ren efficacit la courbur
For ces �, mais e
Moyen
et risques
de
perforati
on

Bons Pr�para Pas de On�reux


r�sultats tion complicati
homoth on
�tique,

M�canique actif
dans
(Canal Finder Moyen
toutes
System)
les
configur
ations
des
canaux

Technique - Faible Faux Tr�s - Appareillage


Manuelle
de efficacit canaux �lev� sp�cial et
ultrasonique
pr�paratio � des - but�es > 15
n avec - risque min instrumentation
�largisse ultrason de fracture par sp�cifique
ment s canal - Tr�s
simultan� - instrument on�reux
Sural�s ale dans
age et les
non- canaux
respect courbes et
de la plats
forme
du canal

Ampliation Tr�s Pas de - On�reux


des deux efficace complicati - Pi�ce �
tiers dans tou on main et
coronaires tes
Manuelle facilite les instrumentation
Moyen
sonique la configur sp�ciale
p�n�trati ations
on du canal
manuelle
de l'apex

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