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PROGRAMME DE RENFORCEMENT
DE L’INTEGRATION REGIONALE
PAR LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE
Avril 2006
Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
Enda Prospectives Dialogues Politiques
Executive Summary
The program is the result of Enda Diapol’s four-year investment in integration issues
and cross border initiatives, and constitutes the second phase of the ECOWAS’
Cross border Initiatives Programme (CIP) in the border zones of the Gambia, Guinea
Bissau and Southern Senegal (the natural region of Casamance).
Based on thorough knowledge of the issues at stake and a large network of partners
in Southern Senegambia (CBOs, producers organizations, decentralized
administrative services, NGOs and others), the program aims on optimizing the
concerted governance of the area by bringing all stakeholders together for the
discussion on, and support to, the sustainable management of the area in order to
jointly develop its potential.
April 2006
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
Enda Prospectives Dialogues Politiques
I. CONTEXTE.............................................................................................................................................6
1.1. ANALYSE DES SYSTEMES DE PAUVRETE DANS L’ESPACE DE LA SENEGAMBIE MERIDIONALE ............................... 6
1.1.1 Des périphéries nationales enclavées dans un contexte de conflit endémique .......................................... 6
1.1.2 Des politiques de développement pensées aux échelles nationales et selon des logiques sectorielles ..... 7
1.1.3 Des économies dépendantes dans un contexte de crise du secteur primaire............................................. 8
1.2. L’INTEGRATION SOUS REGIONALE, UN LEVIER STRATEGIQUE POUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETE ............... 10
1.3 INTERET D’UN RENFORCEMENT DE LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE COMME MOTEUR DE L’INTEGRATION
REGIONALE ........................................................................................................................................................ 11
ANNEXES
1. Cadre logique
2. Budget détaillé
3. Chronogramme d’exécution
4. Lettre de soutien au programme du Dr Ibn Mohamed Chambas, Secrétaire Exécutif de la CEDEAO
5. Présentation d’Enda prospectives dialogues politiques
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
Enda Prospectives Dialogues Politiques
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
Enda Prospectives Dialogues Politiques
INTRODUCTION
Les complémentarités entre systèmes de production, ainsi que les nouvelles opportunités
d’intégration issues de la dynamique d’urbanisation dans laquelle est engagée la région, y
stimulent d’importants flux commerciaux adossés sur des solidarités socioculturelles
historiques. L’intensité de ces solidarités et des interdépendances entre les espaces, les
hommes et les activités traduit donc un important potentiel d’intégration.
Celui-ci se trouve toutefois sous exploité du fait de différentes contraintes parmi lesquelles on
peut citer l’état de dégradation des infrastructures de communication, le sous équipement des
marchés, l’insécurité et les tensions entre communautés, et la raréfaction des ressources
naturelles et productives. Ces contraintes peinent par ailleurs à être dépassées en raison du
cloisonnement des territoires administratifs, et partant, des politiques d’appui et de gestion des
ressources.
1
Voir annexe n°4 « Lettre de soutien au programme du Dr Ibn Mohamed Chambas, Secrétaire Exécutif de la
CEDEAO »
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Pour davantage d’informations sur Enda Diapol, se référer en annexe n°5.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
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3Espaces frontières et intégration régionale : le cas de « SKBo » Karim DAHOU, Tarik DAHOU et Cheikh
GUEYE, Enda Prospectives Dialogues politiques / Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, 2002.
Sénégambie méridionale : dynamiques d’un espace d’intégration entre trois Etats (Gambie, Guinée Bissau et
Sénégal), Mohamadou ABDOUL, Karim DAHOU, Tarik DAHOU, Eric HAZARD, Cheikh GUEYE et al., Enda
Prospectives Dialogues Politiques / Oxfam America, avril 2003. Maradi-Katsina-Kano : couloir de Développement ?
Mohamadou ABDOUL, Karim DAHOU et Marie TREMOLIERES, WABI/DT/21/04, (2004) avec le concours du
CRDI.
4 Le PIT prévoit notamment des conventions entre les autorités transfrontalières, un observatoire des initiatives
transfrontalières, une association des régions frontalières ouest africaines et le lancement d’opérations pilotes
d’appui concret aux initiatives transfrontalières au niveau de plusieurs « Pays Frontière ».
5 Une opération pilote de même nature a également été lancée dans le cadre du PIT au niveau des zones de Sikasso
et Bobo Dioulasso (Mali – Burkina Faso). Une troisième opération pilote sera initiée dans le bassin du Karakoro
entre le Mali et la Mauritanie.
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I. CONTEXTE
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Au Sénégal, la pauvreté est plus marquée dans les régions du centre, du sud (Casamance naturelle) et du nord. En
Gambie, elle concerne toute la frange orientale du pays alors qu’en Guinée Bissau, la pauvreté touche les trois quart
de la population dans les confins septentrionaux : à Cacheu, Oio et à Bafata, qui sont les régions frontalières du
Sénégal.
7
Elle s’illustre par exemple dans les incessants conflits mettant aux prises les opérateurs de transport et les
syndicats gambiens et sénégalais pour l’exploitation des potentialités offertes par l’usage de la transgambienne. Le
projet de pont sur le Fleuve Gambie est également source de divergences entre les deux pays bien qu’un accord ait
été conclu en avril 2003 pour la réalisation de cet important ouvrage.
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A plusieurs égards, il apparaît donc une corrélation évidente entre l’enclavement des
périphéries nationales, la pauvreté des populations et la persistance des tensions et conflits.
Partant de ce constat, faut il attendre le retour complet de la paix dans la région naturelle de
Casamance et la stabilisation politique durable en Guinée Bissau pour appuyer le
développement économique de la zone ? Ou bien, en inversant l’approche, n’est il pas
préférable de miser sur le désenclavement de la zone par le renforcement de la coopération
transfrontalière et l’appui aux dynamiques économiques afin d’aplanir les tensions et de
prévenir les conflits ?
1.1.2 Des politiques de développement pensées aux échelles nationales et selon des
logiques sectorielles
Cette même approche se trouve également pour partie renforcée par les mécanismes de l’aide
au développement. Que ce soit pour le Sénégal, la Gambie ou la Guinée Bissau, les politiques
économiques et sectorielles sont fortement inspirées par les orientations des institutions
financières internationales et des coopérations bi et multilatérales. Les accords avec le FMI
comme ceux signés avec la Banque Mondiale, ou dans le cadre de la coopération bilatérale
sont conclus en rapport avec les objectifs contenus dans les Documents de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP) et les programmes stratégiques qui en découlent. Les trois
pays se situent à des étapes différentes dans les processus de mise en œuvre des objectifs
contenus dans les DSRP9 et les priorités avancées dans chacun des pays sont également
différentes sur de nombreux points.
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Ce conflit, est, semble t-il, financé par une économie souterraine alimentée par les subsides tirés du trafic de bois
précieux ainsi que du trafic de drogue et se nourrirait - surtout en armes, parfois en hommes - des conflits au Libéria
et en Sierra Léone.
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En Guinée Bissau, du fait de l’instabilité et de la violence politique, les progrès réalisés en la matière se sont
limités à la rédaction du document intérimaire de réduction de la pauvreté en 2000. L’Etat compte, avec le retour de
la stabilité et l’achèvement du processus de transition (élections présidentielles de juin 2005), mettre en œuvre une
série de mesures propres à soutenir la croissance des revenus per capita, à améliorer les conditions de vie des
populations et à parvenir à une réduction substantielle de la pauvreté. De leurs côtés, les pouvoirs publics gambiens,
ont élaboré leur DSRP en avril 2002. Celui-ci repose sur les domaines suivants : l’accélération du développement du
secteur privé ; la restructuration de la gestion économique ; le développement du capital humain ; et
l’institutionnalisation de la démocratie participative dans les appareils d’Etats et les processus de prise de décision.
Le Sénégal a également achevé son document axé autour de quatre priorités qui se résument à l’accès aux services
sociaux de base, l’amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables, la mise en place d’une démarche
participative et décentralisée de pilotage, d’exécution et de suivi-évaluation.
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Au-delà, les pays considérés sont placés sous les fourches caudines du Fond Monétaire
International (FMI) à travers la signature d’un accord d’une durée de deux à trois ans dénommé
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC). Cet accord vise à renforcer
le processus des réformes économiques (privatisations), fiscales et à améliorer l’environnement
juridique des investissements et des échanges. Ces orientations macroéconomiques ont
tendance à renforcer le rôle prépondérant joué par les capitales dans les domaines
économiques, politiques et administratifs, le plus souvent au détriment des périphéries
nationales enclavées.
Au sein même de chacun des trois Etats, la mise en cohérence des politiques définies et mises
en œuvre par les différents ministères techniques n’est pas toujours assurée, tandis que la
fréquence des remaniements ministériels affecte parfois la continuité de l’appui des politiques
publiques aux dynamiques relevant du secteur privé. Les ministères en charge de politiques à
vocation transversale - tel l’aménagement du territoire - peinent encore à s’affirmer dans leur
position légitime de mise en cohérence des différentes politiques sectorielles (agriculture,
élevage, hydraulique, équipement, décentralisation, tourisme, industrie, environnement, etc.).
Au final, la situation de cloisonnement vécue tant au niveau des politiques menées au sein
d’un même appareil d’Etat que dans le domaine des collaborations interétatiques limite la
capacité des politiques publiques à agir de façon significative sur la pauvreté des populations
de la Sénégambie méridionale. Les approches nationales ont, en effet, plutôt tendance à
réduire les échelles dans lesquelles les politiques devraient être définies alors que les
interdépendances entre les pays voisins sont un déterminant significatif de leur
développement. Parce que transversal aux différentes politiques sectorielles, l’aménagement
du territoire apparaît à cet égard comme le champ le plus approprié sur lequel fonder les
dialogues et les coopérations interétatiques.
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Principal pourvoyeur d’emplois – près de 80% de la population active en Guinée Bissau, de 60 à 70% au Sénégal
- le secteur primaire participe à des degrés divers aux PIB nationaux en 2003 : 30,1% en Gambie et 68,1% en
Guinée Bissau mais seulement 16,8% au Sénégal (les données estimant le niveau de contribution du secteur primaire
de la région naturelle de Casamance au PIB sénégalais ne sont pas disponibles pour l’année 2003).
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
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Cette contre performance s’explique par une crise de l’agriculture, ressentie plus sévèrement
dans certains sous secteurs, comme celui de l’arachide par exemple qui constitue pourtant la
principale denrée exportée du Sénégal et de la Gambie. Cette crise du secteur primaire
s’illustre également au travers de la dépréciation des cours de la noix de cajou bissau-
guinéenne qui, en faisant chuter le niveau de participation de ce produit aux recettes
d’exportation, abaisse de manière drastique les rentrées de devises étrangères. Ce manque à
gagner compromet en retour les investissements nécessaires à la constitution d’unités de
transformation capables d’assurer l’essor de cette filière.
Les rendements agricoles sont encore faibles et les productions vivrières - essentiellement le riz
- couvrent une part modique des besoins alimentaires de base. Néanmoins, certains produits
issus des sous-secteurs du maraîchage et de l’élevage participent pour une part non
négligeable au dynamisme des réseaux marchands informels en favorisant l’émergence de
couloirs de commercialisation qui structurent l’espace de la Sénégambie méridionale.
De manière générale, cette pression sur les ressources naturelles est observable dans tous les
secteurs de production en Sénégambie méridionale. Constitué de terres riches en eau et en
pâturage, l’espace sénégambien s’est en effet profondément modifié avec la colonisation
progressive des bassins agricoles au profit d'une économie agro-pastorale développée selon
un modèle extensif. Au fil des ans, la pression foncière, induite par la poussée démographique
et les mouvements migratoires, a fortement contribué à la dégradation de l’environnement.
L’extrême dépendance à l’égard de conditions climatiques peu favorables – citons la baisse
manifeste de la pluviométrie depuis les années 70 – conjuguée à l’absence de maîtrise des
techniques de fertilisation des sols et à l’extension rapide des surfaces emblavées, ont joué un
rôle déterminant dans l’exacerbation des conflits touchant à la gestion des ressources
hydrologiques, pastorales, halieutiques et forestières.
L’ampleur de la pression exercée sur les ressources forestières en constitue une bonne
illustration. Les feux de brousse sont fréquents, les cours d’eau se tarissent et se salinisent, les
forêts se dégradent tandis que les techniques de mise en jachère se pratiquent de moins en
moins. L’introduction de systèmes culturaux extensifs oblige à des défrichements de plus en
plus importants qui grignotent les forêts y compris celles qui se trouvent dans des aires
protégées et classées. Le braconnage, l’exploitation minière, les travaux de route, l’exploitation
irrationnelle des ressources, les péjorations climatiques conjuguent leurs effets pour imprimer
un rythme accéléré à la dégradation du couvert végétal sénégambien.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
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Qu’il s’agisse du NEPAD, des DSRP nationaux ou des Accords de Cotonou, les principales
initiatives fondatrices des politiques de développement en Afrique considèrent l’intégration
régionale comme un objectif stratégique majeur, notamment en vue de la réhabilitation des
pays africains au sein du système économique mondial. Cette tendance est la traduction, en
matière de coopération et de développement, d’un retour en grâce de l’intégration régionale
dans les agendas politiques supra-nationaux, comme en témoigne l’actuelle négociation des
Accords de Partenariat Economique (APE) sur une base régionale.
Face aux principaux enjeux actuels, la perspective de l’intégration sous régionale se présente
en effet comme le levier le plus efficace pour gérer les mutations en cours. Parmi celles-ci, les
recompositions territoriales induites par la transition démographique en cours et les flux
migratoires essentiellement orientés de l’intérieur vers les côtes, font émerger de nouveaux
espaces de peuplement dotés d’importantes ressources, mais dont la gestion peut par la même
s’avérer potentiellement conflictuelle.
L’accompagnement de ces dynamiques ne peut être abordée efficacement qu’à partir d’une
approche sous régionale, permettant la mise en œuvre de politiques coordonnées entre Etats
voisins. Sur le plan environnemental, la gestion des ressources forestières et énergétiques ou
encore des ressources en eau achoppe continuellement sur le cloisonnement des cadres de
régulations, des dispositifs législatifs et réglementaires, et des politiques.
Sur le plan économique enfin, la croissance des échanges intra régionaux constitue l’une des
seules alternatives véritablement crédibles à l’extraversion prononcée des économies
nationales, et à leur trop forte dépendance vis-à-vis des cours mondiaux. Seule une intégration
plus approfondie des économies ouest africaine pourrait permettre, d’une part d’améliorer la
sécurité alimentaire des populations ouest africaines, et d’autre part de réaliser les économies
d’échelle nécessaires à l’accroissement de leur compétitivité et à leur insertion dans le marché
de plus en plus mondialisé.
Dans tous ces domaines, la sous région a indubitablement enregistré d’importantes avancées
ces dernières décennies. La création de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO) en 1975, et de l’UEMOA en 1994 a permis l’affirmation d’objectifs de
coopération entre les Etats, essentiellement dans le domaine économique. A travers des
mesures telles le gel des tarifs douaniers, l’harmonisation des régimes fiscaux ou encore
l’adoption d’un tarif extérieur commun (TEC), ces institutions cherchent à stimuler un processus
durable d’accumulation basé sur des systèmes d’interdépendances entre territoires devant
aboutir à une combinaison savante entre l’ouverture extérieure11 et la préférence régionale12.
11
Ces avancées se trouvent fortement stimulées par la nécessité de conformer le continent à ses obligations externes,
notamment les arrangements conclus dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le partenariat
de Cotonou entre l’Union européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique).
12
La CEDEAO et l’UEMOA ont effectué un rapprochement qui s’est traduit notamment par un programme d’action
sur la libéralisation des échanges et la convergence des politiques macroéconomiques devant entre autres faciliter
l’essor du commerce intra régional.
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Si l’UEMOA a pu se constituer en union douanière avec l’adoption du TEC en 2000, la CEDEAO a dû remettre à
plus tard la mise en place d’un tarif extérieur commun. Les pays membres de la CEDEAO ont commencé à
supprimer les tarifs douaniers sur les produits non transformés et les produits de l’artisanat traditionnel dès 1981 et
ont adopté un programme visant à supprimer les droits sur les produits industriels au cours de la période 1990- 2000.
Toutefois, tous les pays n’ont pas mis en œuvre la politique de libéralisation dans sa totalité.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
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de volonté des Etats membres d’assumer les coûts économiques et politiques de l’intégration et
d’autre part, leur souci de préserver leurs intérêts nationaux particuliers.
La création d’un marché unique reste toutefois conditionnée, entre autres, par la libre
circulation effective des biens et des personnes, car dans les faits, l’instauration d’une zone
de libre échange ne dissipe que partiellement « l’effet barrière » produit par les frontières.
Partant de ce constat, l’initiation d’actions de coopération transfrontalière et de mesures
spécifiques visant à fluidifier les passages de flux aux frontières devient un précieux
instrument de mise en œuvre des APE, et plus largement, constitue un véritable « moteur »
pour le processus d’intégration régionale.
Ce constat incite à s’intéresser davantage à certaines dynamiques, que l’on pourrait rapidement
appréhender comme « locales », et qui traduisent de fait une intégration par les mouvements
migratoires, productifs, commerciaux, etc. Ces dynamiques sont particulièrement manifestes au
sein d’espaces partagés entre plusieurs constructions nationales et où s’effectuent une
multitude d’échanges et de coopérations formelles et/ou informelles par delà les frontières. La
vitalité des échanges au sein de ces espaces se fonde sur la combinaison de complémentarités
éco-géographiques et économiques, de solidarités socio-historiques, et culturelles, et dans
certains cas sur un poids démographique conséquent
En Sénégambie méridionale, le peuplement est historiquement marqué par une grande mobilité
des populations, ayant hérité de croyances religieuses communes, de traditions culturales et de
techniques de mise en valeur similaires. Par ailleurs, l’existence de complémentarités entre
14
Ce cadre de collaboration se traduira par la mise en place d’un nouveau régime commercial caractérisé par la
création d’une zone de libre échange et la suppression progressive des obstacles tarifaires et non tarifaires au
commerce entre l’Afrique de l’Ouest et les pays de l’Union Européenne
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systèmes de production, a déterminé une circulation historique des flux de produits selon deux
axes nord-sud et de l’intérieur vers les côtes15.
Ces complémentarités entre systèmes de production, ainsi que les nouvelles opportunités
d’intégration issues de la dynamique d’urbanisation dans laquelle est engagée la région,
stimulent d’importants flux commerciaux, largement portés par des entrepreneurs de
« l’informel ». Basés sur la parenté élargie16 (famille, région d’origine, communauté), les
réseaux commerçants adoptent une structuration « en relais » permettant de surmonter les
obstacles administratifs aux frontières en opérant le transfert d’une marchandise entre deux
catégories de commerçants. Ce fonctionnement a favorisé le développement de points de
rupture de charge (marchés), situés à proximité des frontières.
Pourtant, en dépit de leur dynamisme, les flux commerciaux transfrontaliers font l'objet de
multiples prélèvements de la part des corps de contrôle. Ces barrières non légales n’ont
souvent pour objet que de leur procurer des rétributions complémentaires et constituent un
manque à gagner pour les Etats, qui perdent ainsi des ressources normalement associées aux
dédouanements légaux.
La circulation des marchandises au sein du maillage des marchés intérieurs et littoraux est
ensuite largement freinée par l’état de dégradation des routes, qui ralentit les déplacements
entre les centres de production, les loumos et les marchés urbains, et accroît in fine les coûts
des produits. Ces contraintes sont d’autant plus regrettables qu’elles entravent tout
particulièrement l’essor des spéculations vivrières qui, davantage que les cultures de rente, font
preuve d’un puissant potentiel d’intégration de l’espace sous régional. S’ajoute à cela,
l’insécurité existante au niveau de certains couloirs de circulation des marchandises (coupeurs
de route, voleurs de bétail, etc) et les tensions inter communautés qui aboutissent parfois à la
fermeture de certains axes de passage17.
15
Les céréales des zones de savane en Gambie et en Haute Casamance alimentent en effet les régions forestières du
sud, tandis que les flux de produits forestiers, comme l’huile de palme ou le bois, empruntent la direction inverse.
Parallèlement, les différences entre le système agro-sylvo-pastoral de l’intérieur et la zone de mangroves, sur les
côtes, conditionnent l’orientation est-ouest des flux d’élevage et celle, dans l’autre sens, des échanges de produits
halieutiques. Notons que la circulation des produits industriels (matériaux de construction, produits manufacturés de
base) empruntent la même direction des ports côtiers vers les régions enclavées de l’intérieur.
16
Ce type d’organisation, qui fait office de « garantie de confiance », prévaut généralement sur les formes
entrepreneuriales fondées sur le contrat ou régies par les normes et institutions marchandes.
17
Comme ce fut le cas, en 2000, lorsque l’importance des vols bétail dans la zone frontalière (supposés être
majoritairement le fait des bissau guinéens) a conduit les populations des arrondissements sénégalais de Dioulacolon
et de Tanaff à fermer deux axes de communication majeurs avec la Guinée Bissau afin d’empêcher le ravitaillement
de la Guinée Bissau à partir du Sénégal, et de faire ainsi réagir les autorités.
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Le programme vise ainsi à réunir toutes les parties concernées par le développement de la
Sénégambie méridionale. Vu l’importance de la coopération transfrontalière comme moteur de
l’intégration régionale, les acteurs « locaux » jouent un rôle majeur dans la conduite du
programme. Il s’agit :
Des institutions sous régionales : la CEDEAO bien évidemment, qui considère le présent
programme comme partie intégrante de son Programme d’Initiatives Transfrontalière
(PIT) mais également l’UEMOA qui, entre autres, travaille actuellement à l’élaboration
d’une politique communautaire d’aménagement du territoire en Afrique de l’Ouest ;
Des différents ministères techniques des trois Etats qui seront impliqués dans le comité
d’orientation du programme (cf 6.1.2) ;
De l’Agence Nationale de Relance des Activités en Casamance (ANRAC) dont l’une des
prérogatives est la coordination des interventions des différents partenaires au
développement dans la zone et avec laquelle sera établi un partenariat ;
Des différents partenaires au développement : étant donné le rôle joué par ces
partenaires pour le développement de la zone, le programme s’attachera à les informer
régulièrement de ses réalisations et développera éventuellement des relations
partenariales plus étroites.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
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Objectif global :
Objectifs spécifiques :
L’atteinte de l’objectif se fera à travers la réalisation de cinq études portant respectivement sur :
Ces études fourniront des éléments qui permettront de mieux cibler les acteurs, de mieux
orienter les actions, et de préciser les stratégies d’intervention. De plus, ils permettront de
constituer une base d’information à partir de laquelle seront extraites les informations à traiter
et à diffuser par différents canaux et supports.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
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Les filières agricoles, halieutiques et forestières jouent un rôle majeur dans le développement et
l’intégration de l’espace sénégambien, mais leur essor achoppe sur « l’effet barrière des
frontières », ainsi que sur le cloisonnement des réglementations et des politiques d’appui. Par
ailleurs, la gestion non concertée de ces filières engendre une exploitation incontrôlée des
ressources, leur dégradation de plus en plus prononcée et l’exacerbation des tensions
intercommunautaires. C’est pourquoi le programme s’attachera à appuyer les dynamiques
socioéconomiques transfrontalières et à favoriser la gestion durable des ressources naturelles
et productives. Les appuis aux filières agricoles (production, transformation et
commercialisation) ainsi qu’aux filières halieutiques et forestières seront précisés dans les
cadres de dialogues correspondant (objectif 2).
La mise en œuvre de l’objectif 5 se fonde sensiblement sur les mêmes constats motivant
l’objectif 2. Il prolonge les dialogues et coopérations initiés dans des domaines spécifiques
(filières agricoles, halieutique, forestière) en abordant un champ plus transversal - celui de
l’aménagement du territoire – et en impliquant davantage les décideurs politiques des trois
Etats. La réalisation de cet objectif sera opérée en partenariat avec les organisations en charge
de l’élaboration d’une politique communautaire d’aménagement du territoire en Afrique de
l’Ouest (UEMOA-CEDEAO-PDM). En fonction des résultats obtenus dans le cadre de cet
objectif, le présent programme pourrait être prolongé par un vaste programme d’équipement et
de développement économique porté par les trois Etats et articulé aux objectifs du NEPAD.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
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Durant le dernier trimestre de l’année 2006, le niveau d’exécution du plan d’action formulé lors
de l’atelier de Ziguinchor sera évalué lors d’un atelier d’étape en Gambie, lequel clôturera la
première phase de l’opération pilote et préparera la seconde avec la mise en œuvre du
« programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière au
niveau de l’espace Sénégambie méridionale ».
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
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Des outils de communication (brochures, dépliants, etc) sur les objectifs, le contenu et la
démarche du programme seront élaborés, et traduits dans les trois langues. Ces outils seront
largement diffusés aux acteurs concernés par le programme au cours d’une mission
d’information et de communication. Cette activité permettra à l’ensemble des acteurs de la zone
concernés par le programme d’être au même niveau d’information et préparera l’organisation de
l’atelier de lancement du programme.
Le lancement officiel du programme sera organisé au cours d’un atelier de trois (03) jours dans
l’un des pays de la Sénégambie méridionale. Il réunira plus de cent cinquante (150) participants
issus des organisations de la société civile, des organisations professionnelles, des
communautés rurales frontalières, des services administratifs déconcentrés et des Etats
centraux des trois pays concernés. Y seront également conviés des représentants des
coopérations bilatérales et multilatérales qui portent un intérêt à des activités de promotion de
l’intégration régionale et d’appui aux initiatives de coopération transfrontalière.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
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Une connaissance assez précise des acteurs et de leurs initiatives ainsi que des dynamiques et
des enjeux est nécessaire avant toute action de terrain engagée dans l’espace de la
Sénégambie méridionale. Au-delà, l’étude permettra d’identifier les relais locaux (cf 6.1.3) sur
lesquels s’appuiera la coordination du programme, de préciser la composition des cadres de
concertation (cf 5.3), de collecter les différents plans d’aménagement et de développement (cf
activité n°5)
Les informations recueillies lors des précédentes missions seront systématisées puis,
complétées par une phase d’enquêtes de terrain de vingt (20) jours dans chacun des trois pays
Il s’agira dans cette étude d’identifier, selon les différentes catégories d’acteurs, les stratégies
communautaires et/ou intercommunautaires, les stratégies professionnelles et/ou
interprofessionnelles (réseaux de commercialisation…), les rapports entre acteurs, etc. Dans
cette perspective, une attention particulière sera portée sur la dimension transfrontalière des
actions et des initiatives développées.
Ce travail offrira l’avantage d’étendre le réseau des partenaires du programme à des acteurs
investis sur des secteurs jusqu’ici peu appréhendés (secteur du transport de marchandises,
programme d’épargne et de crédit transfrontalier, réseaux de commerçants, etc.). Il permettra
aussi à l’équipe d’Enda Diapol d’avoir une plus grande lisibilité des intervenants et des
interventions dans la zone et d’estimer plus finement le potentiel de coopération entre acteurs et
entre domaines d’activité. A cet effet, un répertoire des acteurs sera annexé à l’étude. Ce
répertoire constituera un outil à partir duquel des synergies d’actions et des complémentarités
mieux pensées pourront être construites.
Cette activité consistera à identifier et à analyser dans les trois pays les plans d’aménagement
et de développement existants (PLD, PRDI, SRAT, etc.), plus particulièrement au niveau des
collectivités locales et circonscriptions administratives situées sur les zones immédiatement
frontalières entre d’une part le Sénégal et la Gambie et d’autre par entre le Sénégal et la
Guinée Bissau.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
Enda Prospectives Dialogues Politiques
Les documents recensés seront mis en perspective les uns avec les autres afin de dégager
des recommandations permettant une meilleure prise en compte de la dimension
transfrontalière dans les efforts de planification.. Les conclusions de l’étude seront diffusées en
direction des responsables de l’aménagement et de l’équipement des trois pays. Elles seront
également valorisées dans les cadres de concertation (objectif 2) puis dans les réunions du
conseil d’aménagement (objectif 5 - activité 24).
Les trois pays ont des législations nationales différentes sur des domaines qui pourtant
chevauchent les frontières. Il s’agira donc de produire une analyse comparative des législations
et réglementations nationales et supranationales dans les domaines du commerce, de la
gestion des ressources naturelles, de l’aménagement du territoire et de la libre circulation des
biens et des personnes. Cette analyse, réalisée par un expert spécialiste du droit, permettra de
faire ressortir les contraintes au renforcement de la coopération transfrontalière et les voies et
moyens de les lever. Elle constituera une base documentaire sur laquelle faire reposer
l’animation des cadres de dialogues sur les ressources halieutiques (activité 11), sur les
ressources forestières (activité 12) et sur les filières productives (activité 9). Plus loin même, les
ajustements nécessaires seront encouragés, notamment en articulation avec les dispositifs
conçus dans le cadre de la CEDEAO et de l’UEMOA.
Un document de synthèse incluant des propositions sera réalisé et diffusé en direction des
décideurs. Des fiches en langage simple seront élaborées, diffusées et explicitées aux acteurs
locaux à l’occasion d’une campagne de proximité. L’étude sera également valorisée dans les
cadres de concertation (objectif 2) ainsi que par le biais d’émissions radiophoniques.
Partant de ces enjeux, l’étude clarifiera les interrelations entre les systèmes de production, les
dynamiques de peuplement et les caractéristiques éco-géographiques de la zone
transfrontalière. L’étude débutera par une phase de recherche documentaire qui permettra
notamment d’identifier trois ou quatre zones transfrontalières-test pour l’étude. Ces zones
seront ciblées en fonction de leur représentativité des tendances en cours en Sénégambie
méridionale. S’en suivra une phase de terrain qui permettra d’approfondir la problématique sur
les zones test.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
Enda Prospectives Dialogues Politiques
L’étude aura vocation à informer sur les jeux d’acteurs en rapport avec l’occupation de l’espace
et l’accès aux ressources dans leurs traductions transfrontalières. Elle sera valorisée dans les
cadres de concertation (objectif 2) et dégagera des lignes de force sur lesquelles les différents
acteurs pourront fonder des dialogues et des négociations en vue d’une plus grand ajustement
en faveur d’une exploitation rationnelle et concertée des ressources.
ACTIVITE 7 : Etude sur les flux commerciaux et les marchés (Gambie, Sénégal, Guinée
Bissau)
Les conclusions de l’étude seront diffusées aux décideurs concernés dans chacun des trois
pays. Elles seront également valorisées dans les cadres de concertation (objectif 2), ainsi que
dans le conseil d’aménagement (objectif 5).
Chaque cadre sera composé d’une trentaine de personnes représentants les différentes
familles d’acteurs concernées. Les membres des différents cadres seront identifiés grâce à
l’étude d’identification des acteurs (activité 4). Les cadres de concertation seront mis en place à
la fin de la première année d’exécution du programme. Les deux premières rencontres
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
Enda Prospectives Dialogues Politiques
permettront de préciser avec les acteurs concernés le contenu et les objectifs du cadre. Les
éléments de contenu fournis ci-dessous pour les activités 10, 11, 12 et 13 ne le sont donc qu’à
titre indicatif. Ils devront être discutés, amendés et validés par les participants. Les cadres de
concertation se réuniront ensuite périodiquement durant la deuxième et troisième année. Des
facilitateurs seront chargés d’animer les cadres de concertation et bénéficieront à cet effet d’une
formation appropriée. Les réunions du cadre de concertation seront faites dans les langues
officielles des trois pays avec traduction.
Les « solutions » proposées par les cadres de concertation pourront être mises en œuvre au
travers des activités 14, 15, 16 et 17 de l’objectif 3, par le recours à différents partenaires
techniques ou encore l’activation de certains leviers politico-administratifs. Une attention
particulière sera portée à la capitalisation des échanges et des résultats obtenus sur les
différentes thématiques.
La Sénégambie méridionale est une zone qui dispose d’importantes réserves forestières.
Celles-ci font l’objet d’une exploitation effrénée. La réglementation et la répression des
exploitations abusives ne suffisent pas, à elles seules, à réguler avec efficacité ce secteur. Des
collaborations par à-coups existent bien entre les différents pays mais celle ci met davantage
l’accent sur la surveillance, le contrôle et la répression. Or la réussite d’une gestion durable des
ressources forestières suppose une articulation dynamique et effective de tous les acteurs
étatiques et non étatiques qui sont concernés par le secteur forestier.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
Enda Prospectives Dialogues Politiques
C’est dans ce sens que le programme facilitera une convergence des initiatives d’exploitation et
de préservation des ressources forestières de la zone. Ce cadre de concertation sur la gestion
collective des ressources forestières aura comme objectif la gestion intégrée des ressources
forestières de part et d’autre des frontières. En son sein, seront discutés les sujets tels que le
commerce transfrontalier des produits forestiers, les législations forestières, l’harmonisation des
mécanismes de contrôle et de régulation des flux transfrontaliers de produits forestiers, la
décentralisation de la gestion des ressources forestières, etc.
Ce cadre regroupera l’ensemble des acteurs concernés par la gestion durable des ressources
forestières.
Au même titre que les ressources forestières, la filière pêche offre un potentiel d’intégration très
important. L’exploitation et la commercialisation des produits halieutiques fait l’objet
d’importants flux transfrontaliers. Des pêcheurs sénégalais et gambiens se rendent
périodiquement, et en grand nombre, en Guinée Bissau pour y pêcher. Cette situation est
parfois source de tensions entre pêcheurs de nationalités différentes ou non et les différents
pays impliqués. Les zones de mangrove, abondantes en Sénégambie méridionale, font
également l’objet d’une importante exploitation par les populations des trois pays, laquelle n’est
pas toujours en adéquation avec les besoins de repos biologique du milieu.
Importante zone d’élevage, la Sénégambie méridionale dispose de vastes pâturages qui font fi
des frontières étatiques. Les éleveurs et leur bétail transhument entre ces trois pays, ce qui ne
va pas sans poser des difficultés liées au respect des règles sanitaires, aux vols de bétail, et
aux pressions exercées sur le couvert végétal, sur les cours d’eau et autres points
d’abreuvement de leurs troupeaux. Des organisations d’éleveurs existent dans la zone et un
début de dialogue avec les autorités a été initié.
Le cadre de concertation sur l’élevage traitera des questions liées aux différentes politiques de
l’élevage, à la transhumance d’un pays à l’autre, aux aspects sanitaires et au commerce du
bétail dans l’espace Sénégambie méridionale.
Les activités liées à l’objectif 3 permettront au programme d’appuyer les dynamiques et initiatives
favorisant l’intégration entre les trois pays, particulièrement dans les domaines du développement
économique et de la gestion des ressources naturelles. Les appuis seront pour partie orientés
vers l’opérationnalisation de certaines recommandations émises par les cadres de concertation.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
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Ces appuis concrets et visibles du programme permettront ainsi de maintenir la mobilisation des
acteurs. Des partenariats seront par ailleurs recherchés afin de renforcer et de prolonger les
réalisations concrètes du programme dans les différents domaines concernés. Une attention
particulière sera portée à la capitalisation des résultats obtenus grâce aux appuis fournis.
De part les prérogatives qui leur sont dévolues, notamment dans les domaines de la sécurité,
du développement économique, et de la gestion des ressources naturelles, les autorités locales
de Sénégambie méridionale jouent de fait un rôle majeur dans la gestion des relations entre
communautés de part et d’autre des frontières. Elles sont ce faisant amenées à concilier
différents registres normatifs et à développer des pratiques innovantes sur le plan de la
gouvernance locale. En effet, tandis que leurs prérogatives sont définies sur une base
nationale, la réalité quotidienne des relations avec le pays voisin les contraints à s’impliquer
dans un cadre transnational. De même, étant donné que les compétences qui leur sont
officiellement reconnues « s’arrêtent » à la frontière, elles sont amenées à composer avec les
pouvoirs coutumiers qui sont eux en mesure de régler des problèmes entre communautés par
delà la frontière.
Partant de ces constats, le rôle de ces autorités locales mérite d’être davantage reconnu et
valorisé. A cette fin, le programme permettra l’organisation de deux (02) rencontres d’échange
d’expérience, respectivement entre les autorités administratives (gouverneurs) puis entre les
élus locaux. Ces premières rencontres donneront également aux autorités locales l’occasion de
discuter de l’opportunité de mettre en place un dispositif d’échange d’expériences plus
systématique entre elles.
La Sénégambie est une importante zone de production agricole. Les cultures de rente telles que
l’arachide et le coton, bien que toujours pratiquées, sont cependant de plus en plus gagnées par
une association d’autres cultures, voire par l’arboriculture. Une diversification avec les céréales,
les légumineuses, les oléagineux se renforce chez les petits exploitants face à la crise que
connaît l’encadrement agricole.
Le programme encouragera donc ces initiatives de diversification des productions (niébé, fonio,
sésame, pastèque, etc.) mais aussi des productions maraîchères qui se développent le plus
souvent à proximité des vallées aménagées pour faciliter l’accès à l’eau. Il soutiendra également
des initiatives de valorisation de productions à travers notamment la transformation des produits
agricoles et de l’élevage. Qu’ils soient bruts ou transformés, les produits agricoles de la
Sénégambie méridionale font l’objet d’un important échange inter et intra étatique. Cette
formidable dynamique est un des plus importants facteurs d’intégration de la zone et un « liant »
entre les différentes zones éco-géographiques, ainsi qu’entre les villes et les campagnes.
L’appui à la diversification pourra, entre autres, consister à faciliter l’accès à des semences de
nouvelles spéculations, ainsi qu’à soutenir les activités de maraîchage, à renforcer les capacités
techniques des producteurs, à favoriser les échanges d’expériences et la diffusion d’informations
sur les techniques et technologies. Le programme facilitera la mise en relation des acteurs (rôle
d’interface) afin de faire aboutir ces actions entre producteurs, services techniques et ONG
compétentes en ce domaine, partenaires financiers, etc.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
vers une gestion concertée de l’espace Sénégambie méridionale (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau).
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Les questions liées à la forêt et à celles de conservation des ressources forestières sont au
cœur de la coopération transfrontalière et de l’intégration en Sénégambie méridionale. Le
secteur de la cueillette connaît un développement important grâce notamment au dynamisme
des échanges commerciaux. Il attire plusieurs acteurs (ramasseurs, collecteurs, transporteurs,
commerçants, services forestiers, charbonniers, etc.). L’arboriculture également connaît un
développement fulgurant en particulier avec les gains importants qu’offre la commercialisation
de la noix de l’anacarde.
Le programme mènera des activités de renforcement des capacités d’organisation des acteurs
de la cueillette et de la collecte des produits forestiers ; de sensibilisation sur l’exploitation
forestière pour l’adoption de pratiques moins prédatrices (exemples de la filière du charbon de
bois, lutte contre les feux de brousse, etc.) et encouragera enfin les initiatives de gestion
communautaire transfrontalière des ressources forestières.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
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secteur. Le programme en s’appuyant sur les études déjà disponibles à Enda Diapol dans le
cadre de son programme PCEAO, développera les appuis dans les domaines suivants :
- La compilation et la diffusion des réglementations et des conventions cadres bilatérales ;
- La sensibilisation des pêcheurs artisanaux sur la gestion durable des ressources et le
respect des normes d’exploitation ;
- La formation technique des femmes sur les procédés de transformation, de
conditionnement, et de conservation des produits halieutiques.
La filière élevage en Sénégambie méridionale focalise des enjeux divers, aussi bien lorsque l’on
l’appréhende à la lumière de son potentiel économique et des flux transfrontaliers, mais aussi
lorsqu’on l’aborde par une entrée « aménagement des terroirs frontaliers » (conflits entre
agriculteurs et pasteurs sur la localisation des parcours de transhumance et des points
d’abreuvage), ou que l’on traite de cette question sous l’angle « paix et sécurité » (vol de bétail,
création de comités villageois de vigilance et de surveillance, etc.).
Le programme encouragera les processus de dialogue et d’organisation des éleveurs, y
compris sur une base transnationale (fédérations transfrontalières – élargissement de la base
des MDE). Il développera des actions de sensibilisation sur le respect des zones de parcours et
des couloirs de transhumance en même temps qu’une sensibilisation sur les textes de la
CEDEAO concernant la libre circulation des biens et des personnes. Une attention particulière
sera enfin portée à la capitalisation des initiatives de gestion transfrontalière des terroirs
communautaires, ainsi qu’à l’échange d’expérience entre les porteurs de ces dernières.
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ACTIVITE 19 : Diffusion des informations produites à travers les médias de la zone et des
trois Etats.
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Le programme organisera en partenariat avec des institutions impliquées dans des initiatives du
même type dans la sous région (Secrétariat du Club du Sahel, Partenariat pour le
Développement Municipal, Forum pour la paix de l’Union du fleuve Mano, GRDR, SANA, etc.)
une rencontre d’échanges d’expériences et de plaidoyer pour une plus grande prise en compte
de ces dynamiques d’intégration dans les politiques nationales (Gambie, Guinée Bissau,
Sénégal), et sous-régionale (CEDEAO, UEMOA). Cette table ronde, qui sera organisée durant
la 3ème année du programme, permettra de faire un bilan général des avancées en matière de
coopération transfrontalière et d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.
Ce cadre permettra de réunir les responsables des ministères techniques des trois pays liés
aux questions d’aménagement afin d’étudier les complémentarités potentiellement existantes
entre les réalisations prévues dans chacun des trois pays (i), les actions à mener pour une
mise en cohérence des politiques d’aménagement du territoire (ii) voire pour la réalisation d’un
schéma d’aménagement du territoire transnational (iii).
Les débats du CATT seront alimentés par les résultats des études, les contenus des échanges
au sein des cadres de concertation, les enseignements des appuis concrets et les initiatives
d’information et de communication menées dans le cadre du programme.
Cette initiative sera intégrée dans les stratégies en cours concernant la relance et la mise en
cohérence des politiques d’aménagement du territoire au niveau des espaces CEDEAO et
UEMOA. Un partenariat sera donc établi dès la première année du programme avec les
organisations en charge de l’élaboration d’une politique communautaire d’aménagement du
territoire en Afrique de l’Ouest (UEMOA-CEDEAO-PDM). Selon les besoins et les thèmes
traités, le CATT pourra intégrer des acteurs locaux en mesure d’apporter des éclaircissements
sur un aspect particulier.
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La réalisation des objectifs du programme dans les conditions les meilleures requiert des
ressources humaines et matérielles conséquentes. Le programme devra se doter de plusieurs
niveaux de coordination et de suivi de sa réalisation : une coordination générale (i), un comité
d’orientation (ii), et des relais locaux dans chacun des trois pays (iii).
Le comité d’orientation du programme est un cadre d’échanges sur les grandes orientations
stratégiques du programme. Il sera composé de représentants (tes) des Etats et des
Collectivités locales, des Associations de Développement, des Organisations Professionnelles,
des Organisations d’Appui et de partenaires stratégiques. Sa composition exacte sera définie
durant l’atelier de lancement du programme sur la base de critères préalablement définis. A
cette occasion, le comité d’orientation tiendra sa première session. Deux autres rencontres de
ce comité seront tenues au début de la 2eme et 3eme année. Le comité sera présidé par un
cadre de la CEDEAO ou de façon tournante par les Etats à un haut niveau de représentation.
Pour une opérationnalisation optimale du programme, six relais locaux seront recrutés à mi
temps. Le rôle des relais sera de veiller à l’exécution des activités prévues dans le cadre du
programme et d’assurer leur suivi au niveau local. Leurs tâches seront définies de façon précise
et formalisées contractuellement. La zone d’intervention des relais locaux sera définie soit par
pays, soit par sous zones La sélection des relais locaux sera réalisée au travers de critères
préalablement définis. Il pourra s’agir d’individus comme de structures préexistantes.
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
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Programme de renforcement de l’intégration régionale par la coopération transfrontalière :
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- Risques externes
Le facteur externe et le risque majeurs à la non atteinte des objectifs que le programme
s’assigne est l’instabilité politique et la résurgence des conflits dans la région. Il peut également
procéder d’une réticence des acteurs étatiques à déléguer leurs prérogatives au niveau local et
à collaborer entre eux du fait des tensions entre pays. La non clarification et l’inacceptation des
prérogatives, rôles et responsabilités des différentes catégories d’acteurs pourrait également
être un facteur de blocage du programme comme une trop grande incompatibilité des
législations et réglementations nationales ne favoriserait pas l’exécution du programme dans les
conditions les meilleures car les possibilités d’une coopération décentralisée transfrontalière
seraient compromises.
- Risques internes
Parmi les risques internes à l’atteinte des objectifs du programme figure le fait que les acteurs
étatiques et non étatiques des trois pays n’adhèrent pas pleinement au programme. Leur faible
volonté à converger dans le sens de l’initiative est un risque interne préjudiciable au bon
déroulement et à un impact significatif du programme. Dans ce sens, la réticence des acteurs
locaux à respecter les décisions prises en matière d’aménagement et les dysfonctionnements
des cadres de concertation (manque de moyens, irrégularité des réunions, déficit de circulation
de l’information, conflits de positionnement, etc.) peuvent compromettre la réalisation des
objectifs du programme.
IX. HYPOTHESES
Si l’intégration du territoire se mesure au degré d’articulation entre les lieux, les hommes et les
activités, à la qualité de leurs relations et à son impact sur l’efficacité sociale, économique et
politique, force est de constater que la Sénégambie méridionale dispose d'un potentiel
d'intégration encore sous-exploité. Le programme cherche à apporter une contribution
substantielle au renforcement de ce potentiel d’intégration. Pour ce faire il se fonde sur les
hypothèses ci-après :
- Son efficacité et impact repose sur le fait que les acteurs étatiques et non étatiques des trois
pays adhérent et participent effectivement à sa réalisation.
- Le programme continue à être appuyé au plan politique par la CEDEAO et par les partenaires
au développement au plan stratégique et financier.
- Les trois pays de la Sénégambie méridionale connaissent une stabilité politique et la paix
sociale durant la période d’exécution du programme.
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X. RESUME DU BUDGET PREVISIONNEL EN FRANCS CFA
REPARTITION ANNUELLE
Code Rubriques Total 3 ans %
Année 1 Année 2 Année 3
ACTIVITES PREALABLES DU
I.
PROGRAMME
Information et communication sur le
1.1 5 100 000 5 100 000
programme
1.2 Atelier de lancement du programme 29 200 000 29 200 000 5
Total activités préalables du
34 300 000 34 300 000
Programme
ACTIVITES RELATIVES A L'OBJECTIF
II.
SPECIFIQUE 1
Etude d'identification et de
2.1. caractérisation des différentes catégories 6 650 000 6 650 000
d'acteurs
Etude d'identification des plans
2.2. 2 350 000 2 350 000
d'aménagement et de développement
Etude de recensement, explicitation et
analyse des dispositifs législatifs et
2.3. réglementaires en matière de commerce, 9 850 000 9 850 000
de gestion des ressources naturelles et
d'aménagement du territoire 4
Analyse des interrelations entre
systèmes de production, dynamiques de
2.4. 5 210 000 5 210 000
peuplement et caractéristiques éco-
géographiques
Etude sur les flux commerciaux et les
2.5 marchés (Gambie, Sénégal, Guinée 5 210 000 5 210 000
Bissau)
Total activités relatives à l'objectif
29 270 000 29 270 000
spécifique 1
III. ACTIVITES OBJECTIF SPECIFIQUE 2
Cadre de concertation sur les filières
3.1 13 200 000 3 300 000 4 950 000 4 950 000
agricoles
Cadre de concertation sur la
3.2 conservation et la préservation des 13 200 000 3 300 000 4 950 000 4 950 000
ressources forestières
Cadre de concertatin sur la préservation
3.3 13 200 000 3 300 000 4 950 000 4 950 000
des ressources halieutiques
Cadre de concertation sur les politiques 18
3.4 13 200 000 3 300 000 4 950 000 4 950 000
de l'élevage
Fonds souple d'appui aux rencontres
3.5 30 000 000 10 000 000 10 000 000 10 000 000
transfrontalières locales
Frais transversaux à l'organisation des
3.6 57 600 000 13 600 000 22 000 000 22 000 000
rencontres
Total activités relatives à l'objectif
140 400 000 36 800 000 51 800 000 51 800 000
spécifique 2
IV. ACTIVITES OBJECTIF SPECIFIQUE 3
Appui à l'échange d'expérience entre
4.1 autorités locales (gouverneurs / élus 7 700 000 7 700 000 12
locaux)
Fond souple d'appui à la production,
4.2 20 000 000 10 000 000 10 000 000
transformation et commercialisation
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