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INTRODUCTION

Le stockage de l’énergie est au cœur des enjeux actuels, qu’il s’agisse d’optimiser les ressources

énergétiques ou d’en favoriser l’accès. Il permet d’ajuster la « production » et la «

consommation » d’énergie en limitant les pertes. L’énergie, stockée lorsque sa disponibilité est

supérieure aux besoins, peut être restituée à un moment où la demande s’avère plus importante.

Face à l’intermittence ou la fluctuation de production de certaines énergies, par exemple

renouvelables, cette opération permet également de répondre à une demande constante.

Pour mieux comprendre le vif de sujet, nous allons parler les types de systèmes « CAES », (de

l’anglais Compressed Air Energy Storage), la zone d’utilisation actuelle dans le monde et le

principe de fonctionnement voire même les avantages et les inconvénients du « CAES » et

enfin la conclusion.

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GENERALITES
1. Définition
Le « CAES », (de l’anglais Compressed Air Energy Storage) est un mode de stockage

d’énergie par air comprimé, c’est-à-dire d’énergie mécanique potentielle, qui se greffe sur des

turbines à gaz.

2. Historiques
Le stockage de l’énergie consiste à préserver une quantité d’énergie pour une utilisation

ultérieure. Par extension, l’expression désigne également le stockage de matière contenant

l’énergie. Il concerne principalement le stockage de l’électricité et celui de la chaleur.

Le besoin de stockage est une réponse à des considérations d’ordre économique,

environnemental, géopolitique et technologique.

L’accroissement mondial de la demande en énergies fossiles, la hausse des cours qui en résulte

et les troubles politiques de plusieurs pays producteurs rendent l’approvisionnement

partiellement incertain. Le stockage de l’énergie est donc un atout géostratégique, notamment

dans le cas des hydrocarbures.

Dans le domaine économique, en particulier lors des pointes de consommation, le stockage de

l’énergie peut permettre de réguler les fluctuations des prix indexés sur les variations de l’offre

et de la demande. Pour les entreprises et les particuliers consommateurs, une énergie disponible,

sans interruption ou hausse des prix inopinée, est une nécessité au regard des modes de vie

actuels. Le stockage est aussi un moyen de limiter les pertes lors d’une surproduction et donc

de réduire la consommation globale d’énergie.

Le 8 février 2012, un pic de 102 GW de consommation atteint en France a porté ponctuellement

à 2 000 € le prix du MWh sur les marchés. A l’inverse, des épisodes de prix négatifs à -500

€/MWh ont été observés en Allemagne en 2010, causés par des surplus de production éolienne.

D’un point de vue technologique, le développement des équipements portables et des véhicules

hybrides et électriques nécessite de nouvelles formes de stockage permettant d’héberger une

forte densité d’énergie dans un volume limité et de la restituer aisément.

D’un point de vue environnemental, un gain environnemental lié au déverrouillage du

déploiement à grande échelle d’énergies décarbonées, ainsi qu’en cas de remplacement de

centrales thermiques.

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Une indépendance vis-à-vis des ressources fossiles, avantage économique sur le long terme car

une augmentation des prix de ces ressources et de celui du CO2 est prévisible.

Les méthodes de stockage dépendent du type d’énergie. Les sources d’énergies fossiles (charbon,

gaz, pétrole), sous forme de réservoirs à l’état naturel, remplissent naturellement la fonction de

stocks. Une fois extraites, elles peuvent facilement être isolées, hébergées et transportées d’un

point de vue technique. Le stockage s’avère plus complexe pour les énergies intermittentes :

leur production est relayée par des vecteurs énergétiques tels que l’électricité, la chaleur ou

l’hydrogène, nécessitant des systèmes spécifiques de stockage.

Le diagramme ci-dessous indique les transformations qui permettent de passer d'une forme à

une autre.

Figure 1 : Diagramme montrant la transformation d’une forme à une autre.

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LES TYPES DE SYSTEMES « CAES »

Il existe trois générations de CAES, classées selon les technologies utilisées et leur niveau de

maturité :

• Les systèmes CAES conventionnels

Dans les CAES dits conventionnels, l’air chaud comprimé en sortie de compresseur est

directement envoyé dans une chambre de stockage. A ce jour, il n’existe toutefois pas de

réservoir permettant un stockage de l’air maintenant en même temps une haute température

et une haute pression : la chambre de stockage d’un CAES conventionnel assure le maintien en

pression du gaz mais pas en température. Lorsque l’air comprimé est extrait du réservoir en

phase de déstockage, sa température a donc décru. Cela a deux conséquences pour les CAES :

- L’air comprimé doit être préchauffé avant d’être envoyé dans la chambre de combustion

en phase de déstockage (par exemple en réutilisant du gaz en sortie de turbine) ;

- L’efficacité d’un CAES conventionnel est d’environ 50%, ce qui est largement inférieur

à l’efficacité de la majeure partie des systèmes de stockage d’énergie. A titre de

comparaison, l’efficacité des STEP (Station de Transfert d’Énergie par Pompage) est

comprise entre 70% et 85%. L’efficacité limitée des CAES conventionnels est liée à la

part d’énergie dissipée sous forme de chaleur.

• Les systèmes CAES adiabatiques

Un système est dit « adiabatique » quand il n’échange pas de chaleur avec l’extérieur. Les

CAES adiabatiques sont donc semblables aux systèmes conventionnels mais incluent en plus

un système permettant de stocker la chaleur. Face à la difficulté de créer un réservoir pouvant

assurer en même temps le maintien en pression et en température de l’air, un second réservoir

est utilisé pour stocker la chaleur.

Les CAES adiabatiques sont donc constitués d’un réservoir permettant de stocker l’air

comprimé (semblable aux réservoirs des CAES conventionnels) et d’un système de stockage

thermique récupérant la chaleur de l’air comprimé en sortie de compresseur. En phase de

déstockage, cette chaleur est restituée à l’air comprimé avant le passage dans la turbine. Les

CAES adiabatiques atteignent grâce à ce système une efficacité de l’ordre de 70%.

• Les systèmes CAES isothermes

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Encore au stade du prototype, les systèmes CAES isothermes relèvent des dernières innovations

ayant pour but d’augmenter l’efficacité des CAES. Un processus est dit « isotherme » lorsque

la température du système considéré est uniforme et constante. Un CAES isotherme consiste

donc à extraire la chaleur de l’air au fur et à mesure de sa compression (et non pas après sa

compression comme dans le cas des systèmes adiabatiques). Ce système aurait une efficacité de

l’ordre de 95%pour le système détendeur/compresseur.

ZONE D'UTILISATION « CAES »

Il existe actuellement dans le monde une dizaine de CAES, en production ou en construction.

Citons :

➢ Huntorf en Allemagne : 290 MW en 1979, utilisant une mine de sel, 3h de stockage ;

➢ McIntosh aux États-Unis (Alabama) : 110 MW en 1991, utilisant une mine de sel, 26h

de stockage ;

➢ Hokkaido au Japon : 2 MW en 2001, utilisant une mine de charbon, 4h de stockage ;

➢ Le projet de SustainX aux États-Unis (New Hampshire) : 1 MW en 2011 en surface, 4h

de stockage ;

➢ Le projet d’Hydrostor au Canada : 1 MW prévus en 2013 en sous-marin, 4h de

stockage ;

➢ Le projet de General Compression aux États-Unis (Texas) : 2 MW prévus en 2014,

utilisant une mine de sel, 16h de stockage ;

➢ Le projet ADELE en Allemagne : 90 MW prévus en 2018, utilisant une mine de sel, 4h

de stockage ;

➢ Le projet de PG&E aux États-Unis (Californie) : 300 MW prévus en 2021, utilisant une

mine de sel, 10h de stockage ;

➢ Le projet à Norton aux États-Unis (Ohio) : 2 700 MW, utilisant une mine de calcaire,

16h de stockage.

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LE PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT « CAES »

Le principe du CAES consiste à stocker l’air comprimé et ainsi à décorréler la phase de

compression de l’air du reste du processus. Pour ce faire, un système de stockage de ce type est

inséré entre le compresseur et la chambre de combustion. En phase de stockage, le compresseur

utilise l’énergie disponible sur le réseau électrique pour comprimer de l’air. Cet air comprimé

est ensuite acheminé puis stocké dans un réservoir adéquat. En phase de déstockage, l’air

comprimé est extrait de son réservoir et envoyé dans la chambre de combustion qui précède la

turbine. L’énergie produite est enfin restituée ou vendue au réseau.

Dans une turbine à gaz classique, de l’air ambiant est capté et comprimé dans un compresseur

à très haute pression (100 à 300 bars). Cette compression de l’air s’accompagne d’un

échauffement pouvant aller jusqu’à quelques centaines de degrés. L’air chaud comprimé est

injecté avec du gaz dans une chambre de combustion. Le mélange en sortie entraîne une turbine

et un alternateur pour produire de l’électricité.

Grâce à un compresseur, alimenté pendant les heures creuses de demande d’électricité, de l’air

comprimé est produit puis stocké dans une cavité sous-terraine. Lors des périodes de pointe,

l’air comprimé passe dans une chambre de combustion où il est réchauffé grâce à l’apport de

gaz naturel avant d’être détendu dans une turbine. Sans cette étape de réchauffement, la

température atteinte lors de la détente de l’air serait beaucoup trop basse et la turbine serait

vite endommagée. Celle-ci est reliée à un alternateur qui produit de l’électricité. Si le rendement

n’est pas très bon, il reste meilleur qu’une turbine à gaz classique. Une des améliorations en

cours d’étude, le CAES adiabatique, vise à stocker la chaleur produite lors de la compression

de l’air pour la restituer lors de la détente du gaz, ce qui permet l’utilisation de turbines à air

pour régénérer de l’électricité sans aucune émission directe.

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Figure 2 : Le principe de fonctionnement « CAES »

LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS

Le cas du « CAES » adiabatique est plus pratique parce qu’il n’y a pas d’émission de gaz

carbonique CO2. En plus la puissance et la capacité sont très grandes.

En revanche, le prix d’investissement est un peu cher voire le site de stockage géologique

adapté.

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CONCLUSION

Face au développement rapide des énergies renouvelables intermittentes et non pilotables, le

stockage pourrait devenir incontournable pour assurer la continuité de l’alimentation et

garantir la qualité de la fourniture en électricité des consommateurs.

Batteries électrochimiques, stockage gravitationnel ou stockage d’air comprimé, les technologies

se multiplient pour répondre à des besoins très variés et font l’objet de nombreuses initiatives

partout dans le monde.

Si le stockage d’énergie constitue un levier technique difficilement contournable pour intégrer

les moyens de production intermittents et les nouveaux usages, des incertitudes d’ordre

technique, réglementaire et surtout économique demeurent.

Afin de parvenir à des modèles économiques acceptables, il faudra renforcer les efforts de RD&D

dans la plupart des familles technologiques. Selon les choix politiques et réglementaires de

développement du stockage de grande capacité et/ou du stockage diffus émergeront des

business modèles multiples et complexes, déclinés pour chaque acteur du marché.

Créée en 2011, l’Européen Association for Storage of Energy (EASE), association européenne

regroupant des industriels, des universitaires, des organismes européens permettra de

poursuivre et d’enrichir les réflexions sur ces sujets à l’échelon européen.

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