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Monètaire s4
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LES MODALITÉS DE
FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE
Prof : F.HAMDI 1
CHAPITRE 2 : Le financement de l’économie par les marchés des capitaux
Prof : F.HAMDI 2
Maintenant, la question qui va se poser c’est :
Pour répondre à cette question, légalement oui car rien n’empêche les
particuliers d’acheter des titres du marché monétaire notamment dans le cadre
du marché des titres des créances négociables. Mais concrètement, c’est peu
probable par ce que le prix des titres dans le cadre de ce marché est très élevé
comme on va le voir (le prix total minimum de l’émission est de 100 000
MAD, selon l’arrêté du Ministère des Finances du 10 juillet 200).
Maintenant quelles sont les opérations que l’on peut trouver dans le cadre
du marché monétaire.
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fonds auprès d’une autre entreprise ou d’une banque commerciale.
La première chose que l’on peut dire à propos du marché monétaire est
qu’il n’a pas de lieu physique, ce n’est pas comme la bourse des valeurs.
Maintenant, le marché monétaire est composé de plusieurs compartiments :
le marché interbancaire,
Toutefois, nous allons nous limiter dans le cadre de ce cours aux deux
premiers.
1. Le Marché Interbancaire
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Soit, une banque commerciale qui a dans son passif 10 000 dhs dépôt à
vue de A et 10 000 dhs dépôt à vue de B, alors que dans son compte courant
à la banque centrale elle a 8000 dhs. Sachant que le taux de réserve obligatoire
est de 10% et le pourcentage de retrait quotidien de la clientèle est de 20 %.
Donc cette banque commerciale est-elle en besoin ou en excèdent de
liquidité ?
On va voir, que cette banque à 8000 dhs dans son compte courant à la
banque centrale. Puisque le taux de réserve obligatoire est de 10 % le montant
qu’elle doit bloquer dans le cadre de la réserve obligatoire est de 2000, 4000
vont correspondre aux retraits de la clientèle puisque le pourcentage de retrait
quotidien est de 20 %.
C’est pour cette raison que le marché interbancaire au sens étroit peut
être considéré comme un marché de rentabilisation de liquidités pour les
banques en excédent et de recherche de financement pour les banques en
déficit. C’est un marché qui permet aux banques commerciales d’équilibrer
leur trésorerie.
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Le marché interbancaire au sens large est le lieu privilégié de
l’intervention de la Banque centrale. Cette intervention permet à la Banque
centrale de combler les besoins de financement des banques commerciales,
mais elle constitue aussi un moyen de contrôle de la liquidité bancaire et de la
masse monétaire. Il s’agit donc d’un instrument important de la politique
monétaire.
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qui signifie que la banque centrale prête aux banques commerciales de la
liquidité en contrepartie de garantie qu’elle va recevoir sous forme de titres.
à 5 jours ;
et à 24h.
Alors que, pour les pensions à 24 h elles peuvent être à la fois à l’initiative
des banques commerciales et de la banque centrale à chaque fois que le
compte courant d’une banque commerciale présente un déficit.
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présent dans ce marché dès les années 80). La création de ce marché avait
pour objectif de diversifier les possibilités de placement et de financement de
court terme à la fois pour les prêteurs et pour les emprunteurs. Il permet aussi
aux prêteurs de négocier les titres qu’ils ont déjà acquis dans le cadre d’un
marché secondaire. Ainsi, la caractéristique principale du marché des titres
des créances négociables est le fait que les titres de créance peuvent se vendre
et s’acheter. C’est-à-dire qu’il y a un émetteur qui va émettre un titre de
créance, un souscripteur va acheter ce même titre, puis ce titre va être négocié,
acheté et vendu.
Concernant les échéances des titres des créances négociables ce sont des
échéances généralement de court terme, mais pour certains titres ça peut
atteindre le moyen ou même le long terme. Ainsi, au Maroc les échéances des
titres de créance négociables peuvent aller de quelques jours jusqu’à 7 ans ou
même pour les bons du trésor 20 ou 30 ans, alors que le montant unitaire a été
fixé à 100 000 dhs pour toutes les catégories de titres de créance négociables.
Quels sont alors les produits financiers qui peuvent être considérés
comme de titres de créances négociables au Maroc ?
Nous allons présenter ici quatre produits qui sont les suivants :
La première des choses que l’on peut dire à propos des certificats de
dépôts sont des titres émis exclusivement par les banques commerciales. Ces
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titres permettent aux banques commerciales d’accéder à un type de
financement de court terme autre que celui du marché interbancaire au sens
étroit et au sens large. Ces titres doivent avoir une échéance qui varie entre 10
jours et 7 ans, évidement la majorité des échéances des certificats de dépôts
sont de court terme (moins d’un an) mais leurs échéances peuvent dépasser
parfois 1 an et peuvent aller jusqu’à 7 ans.
Quant au taux d’intérêt, il reste fixe pour une échéance qui ne dépasse
pas à un an et lorsque l’échéance dépasse un an il devient révisable. Révisable
signifie que si l’échéance dépasse l’an qu’elle 2 ans par exemple, à la fin de
la première année il va être révisé à la hausse ou à la baisse ou rester fixe.
Quant aux acquéreurs des certificats de dépôt, ils peuvent être des personnes
physiques ou bien des personnes morales.
Pour ce qui est des conditions que doit avoir une entreprise pour émettre
un billet de trésorerie, elle doit être résidente, existante depuis deux ans, et
ayant certifié deux bilans. L’échéance du billet de trésorerie varie entre 10
jours et 2 ans, et elle peut aller parfois jusqu’à 7 ans.
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des échéances équivalentes. Donc généralement, les taux d’intérêt des billets
de trésorière sont supérieurs aux taux d’intérêt des certificats de dépôts.
Il s’agit des bons qui ont déjà été émis par le trésor public dans le cadre
du marché des adjudications des bons de trésor. D’abord, les bons de trésor
sont les titres de créance émis par l’Etat représenté par le trésor public. Alors
que le marché de l’adjudication des bons de trésor, c’est un compartiment du
marché monétaire dans lequel i l y a une vente aux enchères des bons de trésor.
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Les détenteurs de ces titres peuvent les présenter à la vente dans le cadre du
marché secondaire. C’est pour cette raison que l’on parle des bons de trésor
négociables. Leur échéance varie d’une semaine à 30 ans.
Quant aux taux d’intérêt, ils peuvent être payés annuellement ou à la fin
de l’échéance. L’avantage de ces titres est lié à la qualité de l’émetteur (l’Etat)
et leur liquidité. Toutefois, leurs taux sont généralement moins élevés par
rapport aux TCN.
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marché du neuf ; c’est le marché où l’on va émettre les titres pour la
première fois.
Le marché secondaire : c’est dans ce marché que s’effectue la
négociation des titres, c’est-à-dire que l’on va acheter et vendre les titres
déjà acquis sur le marché primaire. Le marché secondaire du marché
financier est représenté généralement par la bourse des valeurs.
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On peut donc acheter un tire (une action ou une obligation) au départ
pour une longue durée, mais après 2 ou 3 mois on peut constater qu’on a besoin
de liquidité, on peut toujours vendre l’action ou l’obligation pour récupérer
notre argent ou même une partie de cet argent. Donc le marché primaire
favorise les agents en besoin de financement et le marché secondaire favorise
les épargnants en besoin de liquidité.
1. Le marché primaire
Ce compartiment du marché financier peut être considéré comme le
marché du neuf où l’on émet les titres pour la première fois. Il y a deux types
de titres émis dans le cadre de ce marché : les actions et les obligations.
D’abord, l’achat d’une action donne à son acquéreur un premier droit qui
est un droit financier, c’est le droit de recevoir des revenus variables et non
fixes qu’on appelle des dividendes. Le mot dividende vient de diviser
puisqu’on va diviser le bénéfice qui pourra en résulter. Autrement dit, le
dividende représente le revenu versé par l’entreprise à ses actionnaires.
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dépend de la performance de l’entreprise. C’est cette performance qui va
pousser les dirigeants à distribuer ou non ces dividendes sur les actionnaires
ou bien réinvestir le bénéfice dans les projets de l’entreprise.
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le droit de la vendre librement et au prix qu’on souhaite. C’est à dire qu’on
peut l’acheter à un prix et la vendre à un prix supérieur ou inférieur. C’est notre
droit, la société n’intervient pas dans la détermination de ce prix.
Il faut dire enfin qu’en plus des actions classiques, on a commencé à voir
récemment des nouveaux types d’actions comme les actions à dividendes
prioritaires, Les actions à droit de vote double.
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prix de l’émission, le taux d’intérêt.
Les souscripteurs sont ceux qui vont acheter des obligations, c’est donc
des prêteurs. Alors que les émetteurs sont ceux qui vont émettre des
obligations, c’est-à-dire qui vont les vendre pour emprunter. C’est donc des
emprunteurs.
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l’émetteur court le risque inverse de baisse des prix.
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crédit par les banques qui est la principale source de création monétaire donc
elle comporte un risque inflationniste. Ainsi, lorsqu’un agent à capacité de
financement acheté un titre financier à un agent à besoin de financement dans
le cadre du marché financier. Il n y a pas de risque d’inflation sauf dans un
seul cas, lorsque c’est une banque commerciale qui achète ce titre financier.
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contrairement au marché monétaire qui est limité en matière de diffusion au
grand public puisque le prix des titres est élevé 100 000 dhs, le marché boursier
et financier de manière générale est ouvert au grand public et en ce sens, il
peut être considéré comme étant plus démocratique.
Par exemple on peut avoir une entreprise dont la structure du capital est
la suivante : on a 40 % des actions qui appartiennent à un actionnaire A qui est
majoritaire et 10 % qui appartiennent à un actionnaire B, et 50 % qui sont
diffusé parmi le grand public c’est-à-dire qui est détenu par des actionnaires
anonymes. Ainsi, la mutation de la structure du capital de cette entreprise peut
s’effectuer dans le cas où l’actionnaire B qui a seulement 10 % du capital a la
possibilité de devenir l’actionnaire majoritaire. Comment ? En achetant les
50 % des actions diffusé parmi le public. S’il parvient à les acheter il devient
majoritaire. C’est la diffusion des actions au sein du marché boursier dans
certains cas on peut avoir un investisseur ou une entreprise qui ne possède pas
d’actions au sein de l’entreprise mais qui souhaite devenir actionnaire
majoritaire.
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Le cinquième avantage du marché boursier est qu’il permet une
valorisation des actifs financiers. La bourse évalue quotidiennement le cours
des actions en fonction de la situation comptable et financière des entreprises
émettrices, mais aussi des anticipations par rapport à leurs performances et
leurs perspectives de développement.
En fait, le cours d’une action qui est le prix actuel ou bien le prix du jour.
Il résulte de l’offre et de la demande par rapport à cette action, mais qu’est ce
qui explique l’offre et la demande, c’est la situation comptable et financière
de l’entreprise et c’est la performance actuelle, et ce sont aussi les anticipations
sur les performances futures.
Au Maroc, il existe une seule bourse, celle de Casablanca qui a été créée
en 1929 sous le protectorat lorsqu’elle avait la forme d’un office de cotation,
après elle va subir plusieurs réformes notamment durant les années 40 et les
années 60 mais la réforme la plus importante est celle des années 90 en 1993
et 1995.
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des entreprises cotées et sur la situation de l’économie en général. Ainsi,
l’évolution des cours de chaque action est déterminée par la confrontation
entre l’offre et la demande. Ce qui peut refléter la situation de l’entreprise. Et
si on réunit plusieurs cours de plusieurs actions, ça peut constituer un indice
et l’indice reflète la situation de plusieurs entreprises, et la situation de
l’économie, puisque les entreprises qui sont cotées (cotées en bourse veut dire
qu’elles ont leurs actions qui se vendent et qui s’achètent en bourse) en bourse
sont les entreprises les plus importantes.
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C’est une autre mission fondamentale celle de la transparence de
l’information et de l’égalité de traitement, c’est-à-dire qu’il est
important que tout le monde puisse avoir accès aux mêmes informations
qui concernent les entreprises et il ne faut pas que quelqu’un profite
d’information qu’il a eu avant les autres dans le cadre de son travail pour
les utiliser dans un investissement boursier, ça s’appelle un «délit
d’initié».
S’assurer du bon fonctionnement du marché des capitaux et veiller à
l’application des dispositions législatives et réglementaires.
Assurer le contrôle de l’activité des différents organismes et personnes
soumis à son contrôle.
Assurer le respect de la législation et de la réglementation en vigueur
relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux, par les personnes et
les organismes placés sous son contrôle. La lutte contre le blanchiment
c’est très important, ça évite que l’argent sale de la criminalité soit placé
en bourse.
Contribuer à la promotion de l’éducation financière des épargnants. Cette
mission rentre aussi dans le cadre de la protection de l’épargne parce qu’en
éduquant les épargnants sur le plan financier, cela va leur permettre
d’éviter de faire des erreurs de placements.
Assister le gouvernement en matière de réglementation du marché des
capitaux.
2.2.2 La société de bourse des valeurs de Casablanca
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à la régularité des opérations boursières effectuées par les sociétés de bourse.
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2.2.4 Les OPCVM
Le but est tout simplement d’éviter aux épargnants de faire des erreurs
et de perdre son capital. Là il va acheter une part d’un portefeuille qui a été
constitué par des experts et qui répondent à toutes les préférences des
épargnants. Ainsi, on peut trouver quatre catégories d’OPCVM selon la
composition du portefeuille :
Les OPCVM actions qui sont constitués d’au moins 60 % en actions. Cet
OPCVM vise les épargnants qui aiment prendre du risque.
Les OPCVM obligations, qui sont constitués d’au moins de 90% en
obligations. Cet OPCVM vise les épargnants qui aiment la sécurité.
Les OPCVM monétaires, qui sont constitués essentiellement des titres du
marché monétaire. Généralement, c’est pour les épargnants qui aiment la
liquidité.
Les OPCVM diversifiés, ils peuvent être constitués librement d’actions,
d’obligations ou de titres du marché monétaire.
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Selon le statut juridique, l’OPCVM peut être soit une SICAV, qui est
une société anonyme ayant pour mission la gestion d’un portefeuille collectif
en valeurs mobilières, ou bien un FCP, un fonds commun de placement, c’est
une copropriété de valeurs mobilières dont la gestion est confiée à un
organisme indépendant.
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LES THEORIES ECONOMIQUES
DE FINANCEMENT DE LA
MONNAIE
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CHAPITRE 3 : La théorie quantitative de la monnaie
Introduction
LES QUANTITATIVISTES
Jean Bodin John Locke David Hume
(1529-1596), (1632-1704) (1711-1776)
Adam Smith David Ricardo Jean Baptiste Say
(1723-1790) (1772-1823) (1767-1832)
John Stuart Mill Alfred Marshall Irving Fisher
(1806-1873) (1842-1924) (1867-1947)
…
Ils ont pratiquement tous défendu les mêmes idées sur le plan monétaire,
à savoir :
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SECTION 1 : Le contexte historique de l’émergence de la théorie
quantitative de la monnaie
Or, la question que l’on doit poser est la suivante : comment les
économistes de l’époque ont-ils expliqué cette révolution des prix ?
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explication.
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Jean Baptiste Say avait considéré la monnaie comme « un voile », qu’il suffit
de soulever pour voir la réalité de l’activité économique qui est celle d’un troc,
car pour lui « les produits d’échangent contre les produits ». Par conséquent,
la monnaie est considérée par les classiques comme une variable exogène,
extérieure par rapport à la sphère réelle.
Ce qui signifie que la monnaie est neutre par rapport à la sphère réelle. En
ce sens que la monnaie ne peut avoir aucun effet sur 1’activité réelle d’une
économie, la production, la croissance, l’emploi, etc…
Pour les classiques, non seulement la monnaie n’a pas d’effet sur la sphère
réelle, mais elle n’a aucune signification en soi, et elle n’a aucun rôle en
dehors de celui de faciliter les échanges. John Stuart Mill économiste
classique montre ceci par la citation suivante: « il n’est pas dans l’économie
d’une société quelque chose de plus insignifiant en soi que la monnaie, si on
la considère autrement que comme un mécanisme pour faire vite et
commodément ( simplement), ce que l’on pourrait faire moins vite et moins
commodément s’il n’existait pas ».
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le niveau général du prix.
Or, si la monnaie n’a pas d’effet que sur le niveau général des prix et si
elle n’a pas de rôle que celui de faciliter les échanges, les classiques vont
conclure qu’elle ne pourrait être demandée pour elle même. La citation
suivante de l’économiste néoclassique Léon Walras confirme cette idée : « le
besoin que l’on a de monnaie n’est autre chose que le besoin de marchandises
que l’on achètera avec cette monnaie ».
1. L’équation de Ricardo
M
P
T
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M : la quantité de monnaie en circulation et T le volume des transactions
Et puisque selon les classiques M ne peut avoir aucun effet sur T. Ricardo
va conclure que toute augmentation de M a pour seul effet une augmentation
de P, le niveau moyen des prix.
2. L’équation de Fisher
L’apport principal de Fisher est représenté par son équation dite de Fisher
ou de la théorie quantitative de la monnaie. Il part de la remarque que dans
toute opération d’achat ou de vente il y a une égalité entre la valeur de la
monnaie est celle du bien acheté ou vendu. Or, si on étale l’analyse sur une
année, cela va donner lieu à la même égalité entre la quantité de monnaie
multiplié par sa vitesse de circulation et le volume des transactions multiplié
par le niveau général des prix.
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La relation prendra alors la forme suivante : M .V PT
.
M .V M '.V ' PT
.
Ainsi, et en partant de l’hypothèse de la dichotomie entre la sphère
monétaire et la sphère réelle, c’est-à-dire entre M et T, et de la neutralité de
la monnaie par rapport à T, et aussi et surtout de la constance de V, la vitesse
de circulation de la monnaie, qui est considéré par Fisher et tous les classiques
comme une constante, qui ne varie pas dans le court terme car elle dépend de
variables structurelles qui ne changent que dans le long terme (comme les
habitudes de paiement et l’évolution des moyens de transport). Fisher va
conclure alors, que toute augmentation ou diminution de M, ne peut avoir
d’effet que sur P, le niveau général des prix.
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pain, le volume des transactions, et la couche du beurre représente le niveau
général des prix.
3. L’équation de Marshall
M P.K.Y
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monnaie par rapport à la sphère réelle, ce qui veut dire que M ne peut avoir
aucun effet sur Y, et en partant de l’hypothèse que le coefficient K est une
constante qui ne varie pas dans le court terme, on peut déduire que toute
variation de M, ne peut avoir d’effet que sur P le niveau général des prix.
Sur le plan théorique, elle va être critiquée sur l’une des principales
hypothèses de 1’équation de Fisher à savoir la constance, de la vitesse de
circulation de la monnaie, qui selon les adversaires de la théorie quantitative
de la monnaie varie sur le court terme contrairement à ce que pensent les
classiques. Alors que sur le plan des faits empiriques, et après la première
guerre mondiale des flux monétaires importants vont circuler entre les nations
sans que cela ne donne lieu à une augmentation ou une diminution du niveau
général des prix. Ce qui contredit totalement les conclusions de la TQM. Ce
sont ces critiques théoriques et empiriques qui vont affaiblir la TQM et qui
vont ainsi ouvrir la voie à l’avènement de la théorie keynésienne.
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CHAPITRE 4 : L’analyse monétaire de Keynes
Introduction
Pour Keynes, la crise de 1929 montre le contraire des idées des classiques.
Autrement dit, l’économie peut passer des phases de déséquilibre (équilibre de
sous-emploi), ce qui nécessite une intervention de l’Etat et également qu’il ne
suffit pas que les producteurs produisent pour faire marcher la machine
économique, mais la demande est importante pour relancer l’activité
économique.
Puis il va proposer l’idée que la monnaie pourrait être voulue pour elle-
même (la préférence absolue pour la liquidité),
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SECTION 1 : Les principes de base de l’analyse monétaire de Keynes
La première des choses que l’on peut dire concernant l’analyse monétaire
de Keynes, c’est qu’elle constitue une révolution par rapport à la théorie
quantitative de la monnaie, à l’analyse des classiques. Une révolution c’est
quelque chose qui bouleverse les structures. Dans le cas d’une théorie, cela
signifie que Keynes va utiliser une approche totalement opposée à l’approche
utilisée par la théorie quantitative, c’est-à-dire l’approche dichotomique. En fait,
c’est par rejet de l’approche dichotomique de la théorie quantitative de la
monnaie, que nait l’analyse monétaire de Keynes. Dans ce cadre, Keynes va
proposer une nouvelle approche qu’on va qualifier d’une approche
intégrationniste. Concrètement, il refuse catégoriquement l’approche
dichotomique et l’idée des classiques d’une monnaie voile totalement séparée de
l’activité réelle.
Selon Keynes, une économie ne pourrait être analysée dans sa globalité sans
prendre en considération l’aspect monétaire. Alors, la sphère monétaire et la
sphère réelle ne sont pas séparées, mais elles sont totalement mélangées l’une
dans l’autre. C’est pour cela que Keynes va être pour une économie monétaire
de production. Une expression qui comporte aussi bien la sphère monétaire et la
sphère réelle.
Par conséquent pour Keynes les deux sphères réelle et monétaire sont
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importantes pour l’économie, alors que pour les classiques seuls la sphère
monétaire est importante.
D’un autre côté, si les classiques avaient une vision qui considère la
monnaie comme étant neutre et passive par rapport à l’activité réelle de
l’économie, l’approche intégrationniste de Keynes va le pousser à proposer une
vision de la monnaie active qui agit positivement sur la sphère réelle.
Donc, pour Keynes, non seulement la monnaie a un rôle mais elle a un rôle
positif au sein de l’économie. Par conséquent, les gouvernements peuvent agir
sur la sphère monétaire (augmenter la quantité de monnaie en circulation par
exemple) pour espérer avoir des résultats positifs sur la sphère réelle de
l’économie. Par exemple sur l’investissement, la croissance, l’emploi. Etc. C’est
pour cela que Keynes ne va pas comparer la monnaie à de l’huile qui facilite les
mouvements compliqués d’une machine comme les classiques, mais il va utiliser
l’image du carburant que l’on met dans le moteur d’une machine pour la faire
démarrer. Or, la différence entre l’huile et le carburant est que sans l’huile la
machine peut fonctionner mais ces mouvements sont lents, mais sans le carburant
la machine est en arrêt.
Donc pour les classiques si j’ai besoin de 10 dhs, c’est que je veux acquérir
un bien comme le marqueur. Alors que pour Keynes, je peux avoir 10 dhs pour
elle-même, pour la garder, par ce que je préfère avoir la liquidité.
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Selon Keynes, la monnaie peut être comme un refuge qui offre la protection
et la sécurité pour les agents économique.
Le motif de transaction ;
Le motif de précaution ;
Le motif de spéculation.
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A. Le motif de transaction
Nous pouvons constater que dans les deux cas, ce motif dépend du facteur
revenu, lorsque le revenu va augmenter, la monnaie demandée pour motif de
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transaction va augmenter, il s’agit donc d’une fonction croissante du revenu. Ici
on parle du revenu national et de la demande de monnaie de tous les agents
économiques, par ce que Keynes analyse dans un cadre macroéconomique.
B. Le motif de précaution
D’un autre côté, la monnaie détenue par les agents économiques pour le
motif de précaution leur permet de laisser des opportunités d’achat dans le
présent pour saisir d’autres opportunités dans le futur à des prix meilleurs.
M1=f (Y)
M1 (M1)
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Donc la monnaie demandée pour motif de précaution est une fonction
croissante du revenu comme la monnaie demandée pour motif de transaction.
C. le motif de spéculation
Ce troisième motif constitue l’un des aspects les plus originaux de l’analyse
monétaire de Keynes. C’est un aspect nouveau qui n’a jamais été traité avant lui.
Il pourrait s’agir d’actifs physiques, comme dans les cas des gens qui vont
spéculer dans les matières premières ou les biens de consommation, mais le cas
le plus fréquent de la spéculation on le trouve dans le secteur immobilier ce qui
participe à créer une bulle spéculative (une augmentation des prix qui ne
correspond pas à la réalité du marché), une bulle qui risque de s’exploser comme
c’était le cas aux États Unis avant la crise de 2007.
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Comment se produit la demande de monnaie pour motif de spéculation pour
Keynes ?
Qu’est ce qui permet alors aux agents économiques d’effectuer cet arbitrage
entre la détention de la monnaie et l’achat des obligations ?
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dernier qui va leur permettre de choisir entre la détention de la monnaie et l’achat
des obligations.
D’abord, il y a une relation inverse entre le cours des obligations (le prix
actuel des obligations) et le taux d’intérêt.
Exemple :
Un agent économique achète une obligation avec un prix de 10 000 dhs pour
10 ans, au taux d’intérêt de 10%, ce qui veut dire que montant qu’il va recevoir
est 1000 dhs par an. Or, après 3 mois il y a d’autres obligations qui ont été émises
au même prix c’est-à-dire 10 000 dhs pour 10 ans et un taux d’intérêt supérieur
12 %, c’est-à-dire que celui qui va les acheter maintenant va gagner 1200 dhs par
an. Le résultat est que les détenteurs des anciennes obligations à 10 % vont
vouloir s’en débarrasser et acheter ces nouvelles à 12 %, donc l’offre de
l’ancienne obligation va augmenter et leur prix va baisser. C’est ce qui explique
pourquoi lorsque le taux d’intérêt augmente le prix des obligations baisse.
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le plus bas, ce qui veut dire que cette situation présente les meilleures
opportunités de spéculation en achetant des obligations, donc si tous les agents
économiques sont incités à acheter des obligations, ils ne vont pas détenir de la
monnaie pour motif de spéculation. Donc, si le taux d’intérêt atteint son niveau
le plus élevé, la monnaie demandée pour motif de spéculation va être nulle, égale
à 0.
D’un autre côté, si le taux d’intérêt atteint son niveau le plus bas (proche de
zéro), cela veut dire que le cours des obligations va atteindre son niveau le plus
élevé. Dans cette situation, le cours des obligations ne peut plus augmenter, il ne
peut que baisser, ce qui va rendre les opportunités de spéculation inexistantes
pour les agents économiques, ces derniers vont préférer détenir de la monnaie
pour motif de spéculation et attendre des opportunités meilleures de spéculation
dans le futur.
Dans ce cas, lorsque le taux d’intérêt est tellement bas qu’il s’approche de
zéro, les agents économiques vont avoir une préférence absolue pour la liquidité,
c’est le phénomène décrit par Keynes, par la trappe à liquidité.
M2=f (i)
i1
i0
(M2)
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La trappe à liquidité est une situation où le taux d’intérêt est très bas, proche
de zéro dans laquelle les agents économiques ont une préférence absolue pour la
liquidité.
Nous pouvons remarquer alors qu’il y a une relation inverse entre le taux
d’intérêt et la demande de monnaie pour motif de spéculation. Ce qui nous pousse
à dire que la demande de monnaie pour motif de spéculation est une fonction
décroissante du taux d’intérêt.
Nous avons vu que Keynes avait rompu avec l’approche dichotomique des
classiques en optant pour une approche intégrationniste, une approche qui intègre
la monnaie dans la sphère réelle de l’économie. À partir de là, une action sur la
sphère monétaire peut avoir un effet positif sur la sphère réelle.
La question que l’on doit poser est la suivante : comment à travers une
action sur la sphère monétaire on va avoir un impact positif sur la sphère réelle ?
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En fait l’équilibre sur le marché monétaire est matérialisé par la rencontre
entre l’offre de monnaie et la demande de monnaie.
Il faut dire que l’offre de monnaie est une variable exogène qui dépend
seulement de la volonté des autorités monétaires. C’est-à-dire que si les autorités
monétaires, les banques commerciales, décident d’augmenter la quantité de
monnaie en circulation, elles peuvent le faire, évidement en agissant sur l’un des
instruments de la politique monétaire (les taux d’intérêt, l’open market, la réserve
obligatoire etc.), il faut ajouter qu’aussi bien les classiques que Keynes sont
d’accord, sur le fait que l’offre de monnaie est une variable exogène, extérieure
de l’activité économique et qui dépend seulement de la volonté des autorités
monétaires. Alors que la demande de monnaie dépend de deux facteurs, le facteur
revenu, le facteur taux d’intérêt.
Alors comme on l’a vu, la monnaie pourrait être demandée pour trois motifs,
le motif de transaction, le motif de précaution et le motif de spéculation.
M 1 f Y
Tandis que M2 la monnaie demandée pour motif de spéculation qui est une
fonction décroissante du taux d’intérêt.
M 2 f i
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spéculation diminue. Ainsi si le taux d’intérêt atteint son niveau le plus élevé, la
demande de monnaie pour motif de spéculation est à son niveau le plus bas qui
est 0. Inversement, si le taux d’intérêt atteint son niveau le plus bas, la demande
de monnaie pour motif de spéculation atteint son niveau le plus élevé.
Qu’est-ce qu’on peut dire sur la demande totale qui est la somme de M1 et
de M2 dépend-t-elle des facteurs du revenu et du taux d’intérêt ?
Car le taux d’intérêt varie plus rapidement que le revenu. Par conséquent
seules les variations du taux d’intérêt sont déterminantes pour la fonction de la
demande totale de la monnaie. Dans ce cas, la demande totale va prendre la forme
de la demande de monnaie pour motif de spéculation. Dans ce cadre, la demande
totale de monnaie serait une fonction décroissante du taux d’intérêt.
i
MO
i1
i0
M=M1+M2
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Quant à l’équilibre sur le marché monétaire, il se matérialise par la rencontre
entre l’offre de monnaie et la demande de monnaie, le taux d’intérêt d’équilibre
se matérialise par le point d’intersection entre les courbes de l’offre de monnaie
et de demande totale de monnaie.
Comment alors le taux d’intérêt peut assurer la liaison avec la sphère réelle ?
Il faut dire que les politiques monétaires de relance keynésiennes ont connu
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un succès considérable durant les trente glorieuses. Or, si les politiques
keynésiennes (budgétaires) ont commencé à connaître un affaiblissement dès les
années 70 au profit des politiques libérales.
BONNE CHANCE
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