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PROTOCOLES 

EXPÉRIMENTAUX   

Respirométrie 
Information générale 
L’essai  de  respirométrie  permet  de  mesurer  en  continu  la  consommation  d’oxygène  (O2)  associée  à  la 
dégradation biologique de la matière organique (oxydation réalisée grâce à des micro‐organismes aérobies) dans 
le  temps.  À  l’instar  de  l’analyse  de  la  DBO,  elle  permet  ainsi  d’évaluer  la  part  biodégradable  de  la  matière 
organique présente dans un échantillon d’eau. La transformation biologique de l’azote ammoniacal (NH4+) en 
nitrites (NO2‐) puis en nitrates (NO3‐), appelée nitrification biologique, peut aussi se produire lors de l’essai. Cette 
demande en oxygène azotée peut être prise en compte, mais elle peut également être bloquée par l’ajout d’un 
produit inhibiteur de la nitrification. L’essai est normalement réalisé sur plusieurs jours (5 à 20 jours) à 20 °C dans 
l’obscurité pour éviter la photosynthèse. Une courbe cumulative d’oxygène consommée est alors produite en 
fonction  du  temps.  Les  résultats  permettent,  entre  autres,  d’obtenir  différentes  valeurs  de  consommation 
d’oxygène à des temps donnés (ex. : DBO5, DBO10, etc.), d’évaluer la demande ultime en oxygène d’un échantillon 
(DBOu)  ou  encore  de  déduire  la  constante  de  désoxygénation/dégradation  de  la  matière  (Ke).  Ces  mêmes 
paramètres peuvent également être déterminés pour la demande en oxygène azotée. 

L’essai de respirométrie est généralement réalisé dans une bouteille de verre ambrée de 500 mL dans laquelle 
l’échantillon (ainsi que de l’eau de dilution le cas échéant) est inséré, mais en s’assurant de laisser un espace 
d’air au‐dessus de la phase liquide. Un agitateur magnétique est ajouté de manière à assurer continuellement le 
mélange du contenu. La bouteille est alors bouchonnée et la consommation d’oxygène est mesurée en continu 
par un capteur de pression (tête de mesure) incorporé au bouchon. L’oxygène dissous présent dans l’eau est 
alors consommé par les micro‐organismes aérobies pour dégrader la matière organique (et transformer l’azote 
ammoniacal le cas échéant) et produire du dioxyde de carbone (CO2(g)), de l’eau (H2O), des métabolites ainsi que 
de nouveaux micro‐organismes. Lorsque la concentration d’oxygène dissous diminue dans l’eau, un  transfert 
d’oxygène s’effectue de la phase gazeuse à l’eau pour compenser la diminution d’oxygène dissous dans l’eau. 
Une dépression liée à la consommation d’oxygène se produit alors dans la bouteille.  

La  réaction  de  dégradation  produit  également  du  CO2(g)  ce  qui  a  pour  effet  d’augmenter  la  pression  dans  la 
bouteille. Toutefois, un produit basique (ex. : KOH), ajouté sous forme de granules dans un godet (nacelle) de 
caoutchouc  installé  sur  le  col  supérieur  de  la  bouteille,  permet  de  capter  chimiquement  le  CO2(g)  en  le 
transformant en carbonates en solution. Le capteur de pression enregistre alors uniquement la dépression liée 
à  la  consommation  d’oxygène  nécessaire  à  la  dégradation  de  la  matière  organique (et  la  transformation  de 
l’azote ammoniacal le cas échéant). 

L’équipement de respirométrie (marque OxiTop) est muni d’une télécommande permettant de démarrer l’essai, 
d’emmagasiner les données et de les restituer pour leur traitement. Typiquement, l’équipement peut recevoir 
12 bouteilles (12 essais) simultanément, avec une télécommande unique pour l’ensemble du jeu de bouteilles. 

Selon la demande en oxygène d’un échantillon, son volume doit être choisi en accord avec la quantité d’oxygène 
disponible  dans  le  volume  gazeux  de  la  bouteille.  Ainsi,  plus  la  demande  en  oxygène  est  importante,  plus  le 
volume d’échantillon sera faible, et plus le volume gazeux (source d’oxygène) sera grand. 

Finalement,  un  ensemencement  bactérien  peut  aussi  être  réalisé  dans  la  bouteille  s’il  est  présumé  que 
l’échantillon n’en contient pas suffisamment de manière à garantir la dégradation. Dans ce cas, l’ensemencement 
peut  être  réalisé  en  ajoutant  un  volume  d’eau  affluente  décantée  (puis  filtrée  grossièrement)  de  station 
d’épuration à l’échantillon, ou encore en ajoutant un ensemencement commercial lorsqu’une eau de station 
n’est pas disponible. 
 
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PROTOCOLES EXPÉRIMENTAUX   

Essai de respirométrie (dégradation carbonée) 
Étape préparatoire 
S’il  est  présumé  que  l’échantillon  ne  contient  pas  suffisamment  de  micro‐organismes  pour  garantir  la 
dégradation, un ensemencement doit être préparé selon l’un des deux modes suivants. 

a) Naturel : filtrer 100 mL d’affluent1 d’une station d’épuration décanté sur une laine de verre ou un papier filtre 
grossier. 
b) Commercial (lorsqu’un  affluent  de  station  n’est  pas  disponible) :  préparer  la  solution  d’ensemencement 
commercial (ex. : Polyseed HACH; Réf. : 2918700) en versant le contenu d’une capsule dans 500 mL d’eau 
distillée.  Ajouter deux sachets tampons de nutriments à DBO de marque HACH (Réf. : 1416066; pour 300 mL) 
dans  le  volume,  puis  agiter  durant  60  minutes  à  l’aide  d'un  agitateur  magnétique,  puis  laisser  décanter 
avant usage. 
 
Étapes 
1. S’assurer que l’incubateur est réglé à une température de 20 ± 1 °C. 
2. Mesurer le pH de l’échantillon. Si l’échantillon présente un pH inférieur à 6,0 ou supérieur à 8,0, l’ajuster 
avec  une  solution  de  base  ou  d’acide  suffisamment  concentrée  afin  d’éviter  de  modifier  le  volume  de 
l’échantillon de plus de 0,5 %. 
3. Choisir un volume pour chacun des échantillons analysés en accord avec le Tableau 1 et la connaissance de 
son origine (eau affluente, effluente, de rivière, etc.). 
4. S’il  est  présumé  que  l’échantillon  ne  contient  pas  suffisamment  de  micro‐organismes  pour  garantir  la 
dégradation, un ensemencement est réalisé selon l’un ou l’autre des modes suivants en accord avec l’étape 
préparatoire ci‐dessus. 
Mode  d’ensemencement  naturel :  ajouter  l’équivalent  d’environ  3 mL  de  solution  d’ensemencement 
naturel par litre d’échantillon. 
Mode  d’ensemencement  commercial :  ajouter  l’équivalent  de  12 mL  de  solution  d’ensemencement 
commercial par litre d’échantillon. 
5. Identifier les bouteilles en vue de réaliser l’analyse de trois réplicas de chacun des échantillons. 
6. Ajouter un agitateur magnétique propre dans chacune des bouteilles. 
7. Ajouter environ 0,24 g d’inhibiteur de nitrification [TCMP ‐ 2‐chloro‐6 (trichlorométhyl) pyridine; produit  
HACH; Réf. : 53335] dans chacune des bouteilles. La quantité de produit est ajoutée directement dans la 
bouteille grâce à la dosette (distributeur) installée sur le flacon de TCMP. 
8. Remplir les godets de caoutchouc de 3 à 4 pastilles de base (KOH ou NaOH) et les installer (poser) sur le col 
supérieur  de  chacune  des  bouteilles.  Attention  à  ce  que  les  pastilles  de  base  ne  tombent  pas  dans  les 
bouteilles lors de l’installation des godets. 
9. Boucher hermétiquement les bouteilles à l’aide des têtes de mesure (capteurs de pression). 
10. Démarrer  les  essais  à  l’aide  de  la  télécommande.  Chacune  des  têtes  de  lecture  accumulera  jusqu’à  360 
données de pression selon la période visée. 
11. Installer le banc d’agitation permettant de recevoir les bouteilles dans l’incubateur et le brancher. S’assurer 
que l’incubateur indique bien à une température de 20 ± 1 °C. 
12. Placer l’ensemble des bouteilles sur les emplacements prévus à cet effet sur le banc d’agitation. 
                                                            
1
 L’affluent peut être conserver environ un mois à 4 °C. 
 
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13. S’assurer que les agitateurs magnétiques de chacune des bouteilles sont en mouvement. 
14. Fermer la porte de l’incubateur. 
15. Après la période visée, ou encore à tout moment durant la période visée, ouvrir la porte de l’incubateur et 
relever les valeurs à l’aide de la télécommande. Refermer la porte. 
16. Une fois les dernières valeurs relevées, récupérer les valeurs obtenues à l’aide du logiciel prévu à cet effet. 
Les données seront transférées dans un fichier Excel. Lorsque la fin de l’essai est confirmée, nettoyer avec 
soin l’ensemble du matériel (bouteilles, agitateurs magnétiques, godets de caoutchouc), débrancher le banc 
d’agitation et le retirer de l’incubateur. 
17. Analyser les résultats. 
 
Tableau 1 – Volume d’échantillon à ajouter à la bouteille d’essai selon la gamme de DBO estimées 

Volume d’échantillon à ajouter  Gamme de mesures de la DBO 
dans la bouteille (mL)  (mg O2/L) 
22,7  0    à  4 000   
43,5  0    à  2 000   
97,0  0    à  800   
164  0    à  400 
250  0  à  200 
365  0  à  80 
432  0  à  40 
 
 
Références  
WTW, 2006. Operating Manual System OxiTop® Control. 103 p. 
 

 
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