Professional Documents
Culture Documents
PAR
J. MORLET”” et T. SCHWAETZER**
ABSTRACT
Since 1955, the continuous velocity measurements in bore holes, made with one, later
with more receivers, have become indispensable for the geophysicist, and cari be useful
to the geologist and the production engineer. From the beginning we have found that the
amplitudes of the signals received vary in the course of a single operation. The variations
have for a long time been considered as a disturbing phenomenon. It was tried to suppress
them by changing the instrument gain.
With increasing precision of the velocity measurements we have sometimes observed
anomalies that were hard to explain, discrepancies between the continuous velocity logs
and the conventional well velocity survey, as well as between continuous velocity measure-
ments made with different spacings. These phenomena could be observed in cased as well
as in uncased holes. The first attempts to explain these phenomena by considering the
velocities only, did not lead to an acceptable theory. A further study of these anomalies
of the continuous velocity log has shown that in reality they were caused by strong varia-
tions of the amplitude which affected the velocity measurements. This result has led us
to study the amplitude variations in open as well as in cased holes.
Up to now, the characteristics of the apparatus used in France and in the Sahara have
permitted amplitude measurements with a single receiver only. In addition to the “ce-
ment bond log” in cased holes, it seems that in open holes correlations cari be observed
between the measured amplitude and a) the lithology; b) the fluid contained in the pores;
c) the continuity of the matrix or, conversely, the permeability. However, it is now certain
that numerous factors affect the amplitudes of the signals simultaneously.
In order to study the attenuation of ultrasonic waves in the different formations
traversed by a deep well, we have studied the deformations of the signal in the course of
its path in the mud and in the formation, restricting ourselves to the P waves. The factors
to be taken in consideration are: a) the geometric energy dispersion, inversely proportional
to the square of the distance from the source ; b) attenuation by absorption and scattering
in the mud and in the formation; c) the transmission coefficients at the transition from
mud to formation and conversely, as well as at the transition between two formations
having different velocities; d) phenomena of signal composition that are due to the fact
that the receivers and the transmitters have a non-infinitesimal length; these last men-
tioned phenomena have considerable influent eon the amplitudes of the received signals.
Finally, the practical method for obtaining an attenuation log in an open hole requires
the measurement of the ratio of the amplitudes of the first arrivals at the two receivers.
Some examples show the importance of amplitude measurements made with two receivers.
RÉSUMÉ
Depuis 1955, les mesures continues de vitesse (V-logs), faites avec un, puis plusieurs
récepteurs, sont devenues indispensables pour le géophysicien, et peuvent être utiles au
geologue et au producteur. Dès le debut, nous avons constaté que les amplitudes des
signaux reçus variaient au cours d’une même opération. Ces variations furent longtemps
considérées comme un phénomène nuisible. On essaye de les supprimer en agissant sur le
gain. La précision des mesures de vitesse s’améliorant, nous avons observé parfois des
anomalies difficilement explicables, des écarts entre les V-logs et les carottages sismiques,
ainsi qu’entre des mesures de V-logs faites avec différents espacements. Ces phénomènes
ont pu être observé en trou ouvert comme en trou tube. Les premiers essais d’interpréta-
tion de ces phénomènes, en ne considérant que le paramètre vitesse, nous ont mené à des
théories hasardeuses et difficilement soutenables. La poursuite de l’étude de ces anomalies
du Tr-log nous a appris qu’elles étaient dues en réalité à de fortes variations d’amplitude
qui influent sur les mesures de vitesse. Ces constatations nous ont amené à étudier les
variations d’amplitude aussi bien en trou tube qu’en trou ouvert.
Jusqu’à présent, les caractéristiques des appareils utilisés en France et au Sahara n’ont
permis que la mesure de l’amplitude sur un seul récepteur.
Outre le “Cernent Bond Log” en trou tube, il semble qu’on puisse dejà, en trou ouvert,
observer des corrélations entre l’amplitude mesurée et a) la lithologie ; b) le fluide contenu
dans les pores; c) la continuité de la matrice, ou inversement, la perméabilité. Toutefois,
il est maintenant certain que de nombreux facteurs interviennent simultanément sur
l’amplitude des signaux.
Dans le but d’étudier les phénomènes d’atténuation des ondes ultrasoniques dans les
différentes formations traversées par un sondage, nous avons fait l’étude des déformations
du signal émis au cours de son trajet dans la boue et dans la formation, en nous limitant
au cas des ondes P. Les facteurs dont nous devons tenir compte sont: a) la dispersion
de l’énergie en raison inverse du carré de la distance parcourue; b) les phénomènes d’atté-
nuation par absorption et dispersion dans la boue et dans la formation; c) les coefficients
de transmission au passage des dioptres boue-formation et formation-boue, ainsi qu’au
passage des dioptres entre deux formations de vitesses differentes; d) les phénomènes de
composition du signal, qui sont dus au fait que les émetteurs et les récepteurs ne sont pas
ponctuels. Ces derniers influent considérablement sur les amplitudes des signaux reçus.
Finalement, la methode pratique pour obtenir un log d’atténuation en trou ouvert
nécessite la mesure du rapport des amplitudes des premières arrivées aux deux récepteurs.
Quelques exemples montrent l’intérêt des mesures d’amplitude faites sur deux recepteurs.
1- APERCU HISTORIQUE
PAR
T. SCHWAETZER
INTRODUCTION
Depuis 1955, les mesures continues de vitesse (V-logs) faites avec un, puis
plusieurs récepteurs, sont devenues une partie intégrante de la géophysique.
Dès le début nous avons constaté que les amplitudes des signaux reçus (Fig. I
et 2) variaient au cours d’une même operation, mais, pendant longtemps,
ces variations d’amplitude furent considérées surtout comme un phénomène
nuisible. Nous étions intéressés uniquement par la mesure correcte de la vitesse;
546 J. MORLET ETT. SCHWAETZER
Fig. I. Signal reçu avec C VL à un récepteur Fig. 2. Signal reçu avec C VL à deux
(banc de gypse). récepteurs (sables peu consolidés).
Signal received with C VL with one receiver Signal received with CVL with two
(gypsum layer) . receivers (poorly consolidated sands).
1
A à & A (voir annexe 1)
2%
Dans la littérature de cette époque (Stripling, 1958, Lebreton et Arnaud, rg6o),
il n’était généralement pas admis qu’une couche inférieure à I/Z A permette la
propagation des ondes P.
Quelquefois, pendant ces essais en tubage, nous avons enregistré ce qui nous
a semblé être des brusques baisses de vitesse pendant quelques mètres. A
CVL-CHAILLY2
Tubage 9” 5/0
cimentation.
Fig. 3. Exemple d’une baisse brutale de vitesse apparente, Caus&e par la baisse d’amplitude
du signal en face d’une bonne cimentation.
Example of an apparent sudden velocity decrease, caused by loss of signal amplitude at
a good cementation (1).
548 J. MORLET ET T. SCHWAETZER
OHANET 101
CHANET 101 SONIC 2
SONIC 2 intégmtion 3’- intégration 1’
m/ms
T1 pied - T3 pieds
par tranche de 50 m.
millisecondes
-1 0 +l -,ooo
I I I
Fig. 4. Différence de temps, par tranche de 50 Fig. 5. Différence de vitesse entre SONIC avec
m., entre SONIC avec espacement de un pied espacement de trois pieds et SONIC avec
et SONIC avec espacement de trois pieds. espacement de un pied.
Time difference, over 50 m. section, between Velocity difference between SONIC with
SONIC with one foot spacing and SONIC three feet spacing and SONIC with one foot
with three feet spacing. spacing.
AMPLITUDE DES ONDES ULTRASONIQUES DANS LES SONDAGES 549
dans les tubages n’étaient, pour les gkophysiciens, qu’une question théorique
et secondaire, au printemps 1960 nous avons rencontré un problème analogue
en trou ouvert, où il remettait en question la prkision des V-logs et des
sismosondages.
Nous savions depuis longtemps que les V-logs avec espacements courts
avaient tendance à mesurer des vitesses plus basses (plus affectbes par les argiles
altérées par le forage, ainsi que par des très grandes caves) que ceux faits
avec espacements longs (Schwaetzer, 1960).
La figure 4, montrant les temps intégrés du Sonic: ,,I pied” moins ceux du
Sonic ,,3 pieds” par tranche de 50 m, confirme cette règle, sauf dans les tranches
comprises entre 2.300 et 2.400 m. Dans cette dernière partie, les temps mesurés
avec l’éspacement 3 pieds sont nettement plus grands que ceux du Sonic I pied.
‘Ces tranches correspondent au réservoir gaz - huile. La figure 5 reprend ces
tranches en d&ail: en abscisses est portée la diffkence, en mètres par milli-
seconde lue sur l’intégrateur, entre les enregistrements 3’ et 1’. Il apparaissait
nettement que les temps du trajet 3’ étaient plus longs que ceux du trajet 1'
dans des couches à gaz et, à moindre degrb, dans des couches à huile. Quelques
anomalies restaient à éclaircir, mais il semblait, toutefois, qu’on tenait une
méthode acoustique permettant l’identification des hydrocarbures.
Fig. 6. Schéma illustrant l’hypothèse de la réfraction dans les couches à gaz plus ou moins
envahies.
Diagram illustrating the hypothesis of refraction in more or less invaded gas layers.
première hypothèse retenue fut celle d’une réfraction dans des zones plus ou
moins envahies (fig. 6). Cette hypothèse iaisait appel à la fois à la form.ule de
WYLLIE (annexe 2) et à la supposition que les ondes acoustiques s’atténuent
rapidement dans des couches minces dont l’épaisseur est de l’ordre de A ou
plus petite (Stripling, 1958, Lebreton et Arnaud, 1960). D’après la formule de
WILLIE, une roche poreuse, totalement remplie d’un gaz, donnerait des vitesses
inférieures à celles de la même roche, totalement ou partiellement envahie
par le filtrat (eau). D’après notre hypothèse, les ondes acoustiques atteignant
le premier récepteur seraient propagées (entièrement ou en grande partie}
dans la zone totalement envahie ,,A”, mais ,,a” (épaisseur de la zone ,,A”)
serait trop faible pour permettre une propagation d’énergie suffisante jusqu’aux
récepteurs les plus éloignés; les ondes qui atteignent ceux-ci auraient pénétrees
plus profondément en ,,B”, voire en ,,C”. Elle se seraient donc propagées à
des vitesses autant plus basses que l’espacement utilisé serait grand.
Nous aurions pu tirer les conséquences suivantes de cette théorie:
c
1) en augmentant suffisamment l’espacement des V-legs, nous aurions dû
mesurer une vitesse (très basse d’après la formule de WYLLIE) de la couche à
gaz non-envahie. *
z) De même, les vitesses des ondes sismiques à travers les réservoirs à
gaz devraient être beaucoup plus basses qu’à travers les mêmes séries remplies
d’eau. Ce phénomène aurait une grande importance dans l’interprétation des
documents sismiques, les zones à gaz devant marquer par une anomalie
négative.
3) L’émergence régionale des couches réservoir au dessus du niveau piézo-
métrique profond, phénomène pas inconnu au Sahara, devrait nettement aug-
menter les temps de trajet des ondes sismiques. Toujours d’après la formule
de WYLLIE, chaque mètre de couches réservoir ou l’eau serait complètement
remplacée par l’air, augmenterait le parcours de: + 24. @ ms. (9 = porosité),
soit + 0,6 ms pour $ = 25 %.
Une série d’expériences fut entreprise pour étudier la validité de cette
théorie de réfraction sur les couches lentes:
a) dans les quartzites à gaz de I’Ordovicien, un V-log a été répété avec
différentes amplifications et avec divers espacements, allant jusqu’à 9’. On a
constaté que la baisse de vitesse, initialement mesurée sur le log g’ (Fig. 7: A),
* Bien sfir, les trajets décrits en Fig. 6, sont ,,fictifs”, réfractant sur des couches plus
lentes, mais il faut noter que l’existence d’un marqueur superficiel, rapide mais très mince,
n’empêche pas de suivre des marqueurs inférieurs, plus lents mais plus puissants, à partir
d’une distance critique où l’énergie passant dans le premier marqueur est trop atténuée
pour déclencher les récepteurs.
AMPLITUDE DES ONDES ULTRASONIQUES DANS LES SONDAGES 551
mais pas sur le 6’, n’existait plus quand l’amplification était augmentée au
maximum (Fig. 7 : B).
b) Dans plusieurs sondages, des comparaisons entre V-logs et les résultats
des sismosondages ont montré que la vitesse, mesurée par sismosondage à
travers les réservoirs gaz-huile des grès Dévonien, n’est jamais inférieure à
celle mesurée par les V-logs, quel que soit l’espacement utilise.
c) Dans les sondages du Tinrhert où les sables du Taouratine supérieur se
trouvent en dessous de la cote absolue + 350 m, considérée comme niveau
hydrostatique, leur vitesse (mesurée par V-logs et sismosondages) est normale-
ment supérieure à 2.700 m/s. A Tamadanet I~I, premier sondage de la C.E.P.,
où le Taouratine supérieur est entièrement au dessus de la cote + 350 m, les
sables (mesurés par V-legs et sismosondages) ont une vitesse de: 1.975 m/s
(Fig. 8). L’augmentation des temps simples de trajet est de l’ordre * de :
+ 0,15 ms/mètre. Ce ralentissement, aussi important qu’il soit, n’est que le
quart de celui qui donnerait la substitution de l’air pour l’eau d’après la
formule de WYLLIE (voir ci-dessus). 11 n’y a que peu d’écart ici entre V-legs
et sismosondages, donc la zone envahie (Fig. 6: A) a la même vitesse que la
zone C, supposée remplie d’air. Il est possible que l’émersion des sables corres-
ponde aussi à une moindre cimentation; la diminution de la vitesse par rapport
au Taouratine immergé serait, dans ce cas, au moins partiellement d’origine
geologique, plutôt que ,,physique”.
Les resultats de ces mesures, joints à ceux des premiers logs d’amplitude,
nous amènent aux conclusions suivantes :
1) la formule de WYLLIE qui, à mon avis, reste valable pour la détermination
approximative de la porosité maximum ** pour des impregnations liquides,
ne peut pas être appliquée à des roches remplies de gaz.
2) La substitution dans une roche poreuse de l’eau (invasion) pour un gaz
(ou le contraire) n’a pas (ou peu) d’effet direct sur les vitesses. L’hypothèse de la
,,réfraction sur des couches lentes” (Fig. 6) ne peut pas être appliquée dans ces
cas, parce qu’il n’y a pas de diminution radiale de vitesse (VA Z+ VB 3 Vc) -
(Fig. 6).
L’epaisseur minimum, par rapport à h, nécessaire pour qu’une onde P puisse
effectivement se propager, ne peut pas être &udiée ici.
11 n’y a pas d’augmentation réelle de vitesse en fonction de l’espacement des
v-legs.
3) Par contre, les couches à gaz ou à air correspondent à de fortes diminutions
de l’amplitude des signaux reçus. Les baisses de vitesses constatees souvent
* Il faut noter que la marge d’erreur, dans les mesures de vitesse, pour des tranches
d’environ 25 m peu profondes, peut être considérable. Cette mesure doit être confirmée
dans d’autres sondages.
** Porosité maximum: comprenant l’eau contenue dans les argiles.
552 J. MORLET ET T. SCHWAETZER
avec des V-logs dans ces couches, sont très probablement dues aux atténuations
des signaux.
Ces conclusions nous ont amen& à continuer les études des amplitudes
acoustiques en trou ouvert.
OHANET 102
CVL2
2725-
OT 101
P Z.+580
i
Fig. 8. Variation de la vitesse d’une couche de sable poreuse en fonction du fluide contenu.
Variation of the velocity of a porous sand layer as a function of the fluid contained.
AMPLITUDE DES ONDES ULTRASONIQUES DANS LES SONDAGES 553
II - APERCU THEORIQUE
PAR
J. MORLET
Signal enrqidrd
a b
b) Notations utilisées :
Z = hauteur de l’émetteur
1’ = hauteur des récepteurs
vb = vitesse de la boue
V, = vitesse de la formation
T’ = pseudo-période du signal émis.
c) Simplifications admises :
Pour simplifier les calculs, nous utiliserons un signal theorique (Fig. II)
très proche du signal réel (Fig. g b) et qui s’ecrit sous la forme mathématique
suivante :
AMPLITUDE DES ONDES ULTRASONIQUES DANS LES SONDAGES 557
1) de t = o à t = t,
fo
si
0
COS16 x 4
T
- COS 20 x ;
!
dt
2) de t = t, à t = T/2
COS16nt-- COS20x 4 dt
T T
558 J. MORLET ET T. SCHWAETZER
3) de t = T/z à t = T/2 + 4,
T
;+:,-r
b sinI6x--
t sinzox- tb
T T
COS 16x!--- COSzoz-f-
T T 16 - 20 1
<I Y
(entre t = 0 et t = to)
t- t, t t-t,
sin 165c---- sinzon- sin 20 x-
I T T
-- T+
16 - 20 20 1
-2sinIOn~cosIOx----
20
t
T
zt-t,
T 1
entre t = t, et t = T
2
t- t,
20
-5sinzox
t- t,
;+to-t T 1
sinI67c--- sin 20 7c ~
T ~~ T
13w!g
ou i 16 - 20
entre t = _T et t = z + t.
i 2 2 1
T’ (pseudo-période
Désignation
Z (hauteur) n-
de l’émetteur d’émission) =
i 9)
C
-.
A’ ~5 cm 80 vs
Ï
B’ ~5 cm 50 PS
C’ 2,5 cm 33 E.Ls
Afin de voir l’influence de la vitesse de formation, nous avons étudié les cas
suivants :
Fig. 12. Signal transmis par la formation (cas 1). Fig. 13. Signal transmis par la formation (cal
Theoretical signal transmitted by the formatlon Theoretical signal transmitted by the formatic
(case 1). (case 2).
560 J. MORLET ET T. SCHWAETZER
Cas 1:
Fig. 14. Signal transmis par la formation (cas 3). Fig. 15. Signal transmis par la formation (cas 4) _
Theoretical signal transmitted by the formation Theoretical signal transmitted by the formation
(case 3). (case 4).
Cas 4:
t. = T/6 c’est-à-dire V, = Z/t, = 6 L/T (Fig. 15).
Sur la figure 16, nous pouvons comparer les différents cas, classés par ordre
de vitesse de formation décroissante. Le signal émis correspond au cas théorique
d’une vitesse de formation infinie. Le tableau placé à droite de la figure nous
donne, pour les différents types d’emetteurs envisagés, les vitesses de formation
correspondant aux différents cas. Les cases hachurées correspondent à des
vitesses de formation non observables en pratique, puisque la vitesse de la boue
est supérieure à 1.500 mjs. Nous voyons sur cette planche l’influence considé-
rable de la vitesse de formation sur la forme du signal transmis, en particulier
AMPLITUDE DES ONDES ULTRASONIQUES DANS LES SONDAGES 561
sur son amplitude. Une conséquence importante de ces variations du signal est
le phénomène de ,,sauts de cycles” dans les couches à basse vitesse. Dans les
cas très défavorables (cas 3), on peut même penser que les temps enregistrés
sur le log acoustique sont pointés sur du bruit et non plus sur un pic quelconque
de l’arrivée directe.
de La
formatlon
0 r 2r3T4r5T
Fig. 16. Variations du signal transmis par la formation en fonction de la vitesse de la formation.
Variations of the signal transmitted by the formation as function of the velocity of the
formation.
Le tableau de la figure (16) nous montre aussi qu’il faut eviter l’utilisation
de pseudo-périodes trop petites, ainsi que celle d’un émetteur trop grand.
Remarque: Les signaux de la figure (16), qui sont les signaux passant en M,
peuvent être considérés comme les signaux reçus dans le cas où le
récepteur est ponctuel.
f) Amfilitude des signaux transmis:
La formule donnant II nous montre que l’amplitude du premier pic, lorsqu’il
est situé à un temps compris entre 0 et t,, s’écrit sous la forme:
A, = VJ M/ZTEL où M est une constante numérique égale à 3,75.10w2
- L’amplitude du premier pic du signal transmis est donc proportionnelle à T,
c’est-à-dire à la pseudo-période du signal émis, T’ = T[g.
562 J. MORLET ET T. SCHWAETZER
11 faut donc éviter les signaux à trop haute fréquence. On a intérêt, par ailleurs,
à utiliser un signal dont le nombre d’arches est minimum, car à pseudo-période
égale, l’augmentation du nombre d’arches accroît les ph&omènes de compo-
sition, ce qui diminue la valeur de la constante numérique M, donc A,.
A, est proportionnel à I/Z. En réalité, si l’on prend un signal émis ayant un
pic central d’amplitude K, et non plus 1, comme nous l’avons supposé dans le
calcul, on peut dire que A, est proportionnel à k/Z c’est-à-dire à l’amplitude
émise par unit6 de longueur. Pour augmenter l’amplitude du signal, on doit
donc augmenter la puissance émise pour une naême hauteur de l’émetteur.
Par contre, on n’augmente pas l’amplitude du signal en augmentant la hauteur
de l’dmetteur.
- Pour un émetteur donné, l’amplitude du premier pic du signal transmis est
proportionnelle à la vitesse, lorsque la vitesse n’est pas trop élevée. Par contre,
pour les fortes vitesses, le premier pic du signal transmis est situé au delà du
temps t,, c’est-à-dire dans la partie du signal définie par 1,. Dans ce cas, A,
n’est plus donné par la formule ci-dessus. A, tend vers une limite égale à
l’amplitude du premier pic du signal émis lorsque la vitesse devient infinie.
critiques, c’est-à-dire des valeurs telles que la longueur de l’émetteur est égale à
un nombre entier de longueurs d’onde. Sur la figure 17, nous voyons comment
peuvent apparaître les phénomènes de sauts de cycles par perte d’énergie du
signal transmis dans les formations à basse vitesse.
On doit noter une fois de plus sur cette figure l’intérêt qu’il y aurait à utiliser
des émetteurs de faible longueur: leur gamme d’utilisation se trouvant sur
la partie droite des courbes de la figure 17, les amplitudes du premier pic et du
pic central seraient pratiquement indépendantes de la vitesse. Le signal transmis
serait donc stable en fonction de la vitesse, ce qui rendrait les mesures d’ampli-
tudes plus faciles, car elles seraient indépendantes de l’appareillage utilisé.
g) Amplitude des signaux reçus:
Les mêmes phénomènes de composition se produisent à la réception et
l’on pourrait traiter le problème par le calcul à partir du signal transmis,
comme nous avons calculé le signal transmis à partir du signal émis.
Plus simplement, on peut distinguer deux cas:
- Si le récepteur est pratiquement ponctuel, les phénomènes de composition
sont négligeables et le signal reçu est le même que le signal transmis. C’est le
cas des récepteurs piézo-électriques dont les cristaux sont de petites dimensions.
Leurs caractéristiques correspondent à celles des émetteurs A’, B’, C’ de la
figure 16 et l’on voit qu’ils peuvent être considérés comme ponctuels.
- Dans le cas où le récepteur et l’émetteur sont de même dimension, non
negligeable devant les longueurs d’onde utilisées, la première partie du signal
reçu est donnée par:
4 -MESURES D'ABSORPTION
Nous venons de voir qu’il est très difficile d’interpréter les mesures d’ampli-
tude faites sur un seul récepteur. Par contre, la mesure du rapport des ampli-
tudes reçues aux deux récepteurs nous permet d’eliminer:
- les phénomènes de dispersion, qui ne dépendent que de la géométrie de
l’appareil,
564 J. MORLET ET T. SCHWAETZER
- les phénomènes d’absorption dans la boue, qui sont les mêmes pour les
deux récepteurs,
- les phenomènes de transmission entre boue et formation, ainsi qu’entre
deux formations différentes, sauf si un interface se trouve entre les deux
récepteurs, cas pour lequel les mesures d’absorption, comme de vitesse, ne sont
plus valables,
- les phénomènes d’atténuation du signal par composition, qui sont les
mêmes pour les deux récepteurs, ces derniers étant géométriquement identiques.
Afin de mesurer les amplitudes sur des arrivées pures, nous faisons les mesures
sur le premier pic du signal recu par chacun des deux récepteurs.
La figure (18) montre un exemple de log d’amplitude sur deux récepteurs réal-
id par photographie des signaux reçus à raison d’une vue tous les 50 cm de log.
Les courbes I et 2 sont les courbes de temps d’intervalle sur 3 pieds (différence
de temps entre les deux récepteurs) et sur 6 pieds (temps entre l’émetteur et le
premier récepteur).
La courbe 3 représente le rapport des amplitudes du deuxième au premier
récepteur.
Les courbes 4 et 5 représentent les amplitudes des premiers pics des signaux
recus au deuxième et au premier récepteur.
Nous voyons que l’absorption est importante dans les bancs argileux de
vitesse lente, alors qu’elle l’est beaucoup moins dans les bancs calcaires voisins.
Cependant, l’amplitude du premier pic du signal reçu au premier récepteur
est nettement plus grande dans les argiles. Ceci est certainement dû au fait
que le contraste de vitesse entre boue et argile est faible, donc le coefficient de
transmission assez fort, alors que c’est l’inverse dans les calcaires.
Ceci montre l’insuffisance des logs d’amplitude à un récepteur.
5 - CAS DES ONDES PSP
On peut parfois distinguer avec certitude sur les photographies des signaux,
l’arrivée des ondes PSP derrière celle des ondes PPP. Dans ce cas, on peut
essayer de comparer les amplitudes de ces deux ondes, afin de comparer leur
coefficient de transmission au passage des dioptres: boue-formation et forma-
tion-boue. La mesure est compliquee dans le cas d’un émetteur de longueur
non négligeable, car on ne voit pas le premier pic de l’onde PSP. D’autre part,
si l’on veut comparer les maxima des deux signaux, la courbe donnant AM en
fonction de la vitesse (Fig. 17) nous montre que la comparaison risque d’être
entièrement faussée par le fait que l’amplitude apparente est fonction de la
vitesse. Il faudrait donc faire des corrections tenant compte des vitesses des
deux types d’ondes. De plus, la fréquence du signal reçu en ondes PSP est
légèrement plus basse que celle du signal reçu en ondes PPP, du fait des phéno-
mènes de composition.
AMPLITVDE DES ONDES ULTRASONIQUES DAKS LES SONDAGES 565
:
_A..._ ,-
42
566 J. MORLET ET T. SCHWAETZER
Une fois de plus, nous voyons l’intérêt d’avoir un emetteur dont la longueur
serait la plus faible possible devant les longueurs d’ondes utilisees.
CONCLUSION
Compte tenu de l’intérêt des mesures d’amplitudes en trou ouvert, nous
espérons que les constructeurs d’appareils de log acoustique se pencheront
sur le problème de la mesure automatique des amplitudes des premières arrivées
aux deux récepteurs, ainsi que de leur rapport. Nous pensons qu’il serait
utile de chercher à réduire les dimensions des émetteurs et des récepteurs,
et d’améliorer la pureté des signaux émis en remplaçant les appareils à mag-
nétostriction par des appareils piézo-électriques, évolution qui est, d’ailleurs,
en cours dans d’autres branches de l’industrie utilisant les ultra-sons.
ANNEXE 1
A = V.T
Données :
V f 5.400 m/s
T: de 25 PS à 80 PS
e+6 mm
V = vitesse du son dans l’acier
T = gamme des périodes des signaux acoustiques couramment utilisée.
e ZZZépaisseur du tubage
ANNEXE II
FORMULE DE WYLLIE
1 1-d
-=- I+ ~
v VI vs
V = vitesse mesurée
V, = vitesse du fluide contenu
Vs = vitesse de la matrice
4, = porosité
BIBLIOGR-4PHIE
GROSMANGIN, M., KOKESH,
F. P., MAJANI, P., 1961, A Sonic Method for analysing the
Quality of Cementation
of Borehole Casings. Journal of Petroleum Technology.
KARUS, E. V, ZUCKERNICK, V. B., 1958, An Ultrasonic Apparatus for studying the
Physical and Mechanical Properties of Rocks intersected by a Drill-Hole. English
Edition of Bulletin (Izvestiya), Academy of Sciences, U.S.S.R., Geophysics Series.
AMPLITUDE DES ONDES ULTRASONIQUES DANS LES SONDAGES 567
KOKESH, F. P., BLIZARD, R. B., 1959, Geometrical Factors in Sonic Logging, Geo-
physics, XXIV.
LADEFROUX, J., 1960, La Diagraphie de Vitesse. Etude Bibliographique, Institut Français
du Pétrole.
LAVERGNE, M., 1961, Etude sur Modèle Ultrasonique du Problème des Couches Minces
et Sismique Réfraction. Geophysical Prospecting.
LEBRETON, F., ARNAUD, J., 1960, Cours de Diagraphies Acoustiques. Institut Français
du Pétrole.
MANCHEE, E. B., 1959. Direct Integration of Continuous Velocity LO~S, Geophysics, XXIV.
MORLET, J., 1960, Limitations d’Emploi des Dispositifs d’Emission et de Réception non-
Ponctuels. Report: Compagnie d’Exploration Pétrolière, 20.6.60, Chambourcy
(S. et 0.).
SAVIT, C. H., BRUSTAD, J. T., SIDER, J., 1958, The Moveout Filter, Geophysics, XXIII.
SCHWAETZER, T., 1960, Well Surveys and the Calibration of Velocity Logs. Geophysical
Prospecting VIII.
STRIPLING, 1958, Velocity Log Characteristics. A.I.M.E.-Petroleum Transactions.
THURBER, C. H., GAY, B. J., 1960, SATA Log. Preprint “to be presented at the 85th
Annual Fall Meeting”, A.I.M.E. Denver, Colorado.
THURBER, C. H., LATSON, B. F., The SATA Cernent Log. Publication of P.G.A.C.
WYLLIE, 1957, The Fundamentals of Electric Log Interpretation. Academic Press, New
York.